L'attaque du 1er Janvier 1945
+4
Tubs
Tex Hill
B17
Tankiste44
8 participants
Page 1 sur 1
L'attaque du 1er Janvier 1945
Le 1 janvier 1945 à 9h20, 900 avions de la Luftwaffe quittent plus d'une vingtaine d'aérodromes en Allemagne pour attaquer les aérodromes alliés de Belgique et des Pays-Bas. Code de l'opération : Bodenplatte. Les cibles sont Eindhoven, Saint-Denis-Westrem, Wolkel, Evere, Grimbergen, Melsbroek, Anvers-Deurne, Saint-trand, Le Culot, Asch et Metz-Frascaty.
L'effet de surprise est total. L'attaque allemande sur l'aérodrome de Melsbroek en Belgique va être fatale pour le 69 Squadron faisant 5 morts et 25 blessés. Parmi ces derniers le L.A.C. Leslie Harker de la section Armement.
Pour en savoir plus allez ici : http://wing.chez-alice.fr/RAF/34_Wing/69_Squadron.html
Tankiste44
L'effet de surprise est total. L'attaque allemande sur l'aérodrome de Melsbroek en Belgique va être fatale pour le 69 Squadron faisant 5 morts et 25 blessés. Parmi ces derniers le L.A.C. Leslie Harker de la section Armement.
Pour en savoir plus allez ici : http://wing.chez-alice.fr/RAF/34_Wing/69_Squadron.html
Tankiste44
Tankiste44- Colonel
- Nombre de messages : 484
Age : 31
Date d'inscription : 20/12/2007
Re: L'attaque du 1er Janvier 1945
L'opération Bodenplatte...
B17- Général de Division
- Nombre de messages : 1022
Age : 31
Localisation : Franche Comté
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: L'attaque du 1er Janvier 1945
L'opération Bodenplatte fut la dernière démonstration de force de la Luftwaffe. Ce fut pour elle un cuisant échec.
Voila ce que j'ai écrit il y a déjà quelques temps. De mémoire, je me suis inspiré principalement d'un vieux n° d'Historia (mais je ne sais plus trop lequel)
L’ultime sursaut de la Luftwaffe : «Bodenplatte»
Alors que la bataille des Ardennes tournait à la confusion pour la Wehrmacht, la chasse allemande fut lancée, au petit matin du nouvel an 1945, sur les principales bases alliées de Belgique, des Pays-Bas et de France, afin d’y détruire le maximum d’avions au sol. La surprise fut totale ; elle le fut, non seulement pour les alliés, mais aussi pour la 16ème Flakdivision…
Depuis novembre 1944, l’OKL dressait les plans d’une opération destinée à réduire suffisamment le potentiel anglo-américain pour recouvrer la maîtrise des cieux en faveur de la Luftwaffe. Lorsque Goering en informa ses Kommodoren, ceux-ci ne furent guère enthousiasmés : ils préféraient conserver toutes leurs capacités pour contrer les raids de bombardement au dessus du Reich. Cependant, lorsque Hitler fut informé des possibilités de cette opération, il y vit l’occasion pour que la Luftwaffe tienne, enfin, un rôle offensif : c’était le «Grosse Schlag», le gros coup, qu’il espérait tant. Le général Dietrich Peltz fut alors chargé de mettre sur pied l’«Unternehmen Bodenplatte».
Peinture de Robert Bailey.
1er janvier 1945. Des réservoirs de carburant explosent à proximité des Typhoon de la RAF. Les FW 190A du Staffelkapitän Siegfried Mueller et de son aillier, le Feldwebel Oscar Boesch, du IV./JG 3 attaquent en rase-mottes l'aérodrome allié d’Eindhoven aux Pays-Bas.
Mis à part le III./SG 4, Schlachtgeschwader ou escadrille d’assaut, doté de FW 190F-8, toutes les unités sélectionnées pour cette opération furent des unités de chasse : les JG 1, 2, 3, 4, 6, 11, 26, 27, 53, 54, 77, 104 ainsi que le KG 51 équipé de 21 Me 262. Au total, environ un millier d’avions furent réquisitionnés pour participer à cette opération qui fit l’objet d’un secret absolu. Actuellement, des estimations font plutôt état de 875 avions.
A l’aube du 1er janvier, dans le brouillard matinal, Messerschmitt et Focke-Wulf décollaient depuis 35 terrains situés à l’est du Rhin. Certains emportaient un réservoir largable de 300 litres pour augmenter leur autonomie. Avant d’arriver au-dessus des bases alliées, la chasse allemande devait survoler les puissantes défenses de la 16.Flakdivision. Cette division était équipée de 271 batteries lourdes et de 287 batteries légères. Bien que le Quartier Général de la 16.Flakdivision fût averti du raid projeté, ces informations, y compris les itinéraires devant être suivis, ne furent quasiment peu ou pas répercutés aux batteries locales. De plus, personne ne s’inquiéta de prévenir la Flak des retards occasionnés par le brouillard.
Ainsi que le raconte Hans Rudel dans son livre « Pilote de Stuka », autant d’avions ensemble ne pouvaient être qu’Américains : «Le 1er janvier 1945, au petit jour, notre train arrive aux environs de Francfort. J’entends des bruits d’avions et fouille bien vite des yeux la nue grise. Une quantité de chasseurs passent en rase-mottes, avec un grondement de tonnerre. Une pensée me vient instantanément : ce sont des Américains ! Il y a bien longtemps que je n’ai plus vu autant d’appareils allemands rassemblés. Pourtant ? Mais c’est incroyable ! Tous portent les cocardes du Reich, ce sont des Bf 109 et des FW 190. Ils ont le cap à l’ouest. J’apprendrai ultérieurement de quelle mission ils sont chargés.». Pour les nombreux commandants de batteries de Flak qui n’avaient pas été informés de l’opération, tout ce qui volait était forcément anglais ou américain. Il fallait remonter des années en arrière pour voir de telles formations allemandes. Ces souvenirs étaient bien lointains et les canons ouvrirent le feu… On estime à près de 100, le nombre d’appareils détruits par leur propre Flak, du fait de cette faille dans l’organisation de Bodenplatte.
Arrivées au-dessus de leur objectif, certaines escadrilles eurent de gros succès. Ainsi les 70 Bf 109 et FW 190 de la JG 3 menés par l’Oberstleutnant Heinz Bär (221 victoires) fondirent sur la base d’Eindhoven où stationnaient les 8 squadrons de Typhoon et les 3 de Spitfire du Wing 124. Les deux tiers des appareils, ainsi que 25 pilotes britanniques furent perdus. La JG 27 et le IV./JG 54 firent leur apparition au dessus du terrain de Bruxelles-Melsbroek et détruisirent de nombreux Wellington, Spitfire, Mosquito et B-25 Mitchell.
Peinture de Nicolas Trudgian
Les Bf 109 et FW 190 de la JG 3 déboulent sur la base d’Eindhoven abritant les Typhoon du 439 th squadron. Quelques Spitfire du 414 th squadron canadien tentent de s’interposer.
Cependant, tout ne se déroula pas aussi bien pour d’autres : la JG 53 fut interceptée par une formation importante de P-47 Thunderbolt, et elle perdit de nombreux Bf 109. Lorsqu’elle arriva au-dessus de sa cible, elle fut accueillie par une DCA survoltée qui fit des ravages parmi les chasseurs allemands. Une des Geschwadern des plus malmenées fut la JG 6. Elle ne trouva pas la cible qui lui fut assignée, Volkel (la base de Volkel abritait les Tempest du Wing de Pierre Clostermann. Du fait qu'elle ait été épargnée par la Luftwaffe, elle fut très sollicitée au cours des jours suivants, le temps que les avions perdus soient remplacés. Lire "Le Grand Cirque" à ce sujet), aussi elle se dirigea vers la base de Heesch, où les Spitfire du squadron 401 venaient de décoller. D’autres Spitfire patrouillant dans les environs furent rappelés ; le piège se referma sur la JG 6 qui perdit 24 pilotes, dont son Kommodore et trois Kommandeur. Pour la JG 4, le fiasco fut complet. Ne parvenant pas à localiser son objectif, la JG 4 attaqua les terrains de St Trond et de Bruxelles-Melsbroek, mitraillés quelques minutes plus tôt. Les artilleurs de la DCA, déjà alertés décimèrent la formation allemande : des 55 avions de la JG 4 qui participèrent à cette attaque, seuls 29 parvirent à regagner leur base !
Peinture de Troy White.
Base d’As, nom de code Y-29 : le Lt-Colonel John Meyer, du 352 nd Fighter Group, décolle au moment même où les FW 190 de la JG 11 surgissent au-dessus de sa base. Ce jour, il abattit deux avions allemands, portant ainsi son score à 24 victoires. Son P-51 Mustang, codé HO-M, portait le surnom de Petie 3rd.
A ce jour, les résultats exacts de Bodenplatte demeurent approximatifs. Officiellement, 278 avions alliés furent détruits. Cependant, il est probable que ce nombre approche plutôt les 350 ou 400 appareils. Quoi qu’il en soit, ce résultat ne fut pas une victoire, loin s’en faut. Ce «Grosse Schlag», qui devait redonner la suprématie aérienne à la Luftwaffe ne contribua qu’à l’affaiblissement de la chasse allemande, déjà terriblement sollicitée depuis six mois. Sur les 875 chasseurs engagés, 300 ne revinrent pas et 237 pilotes furent tués, portés disparus ou faits prisonniers, soit 27% !…
Dans la meilleure hypothèse, Bodenplatte coûta aussi cher à la Luftwaffe qu’aux Alliés, tout au moins sur le plan quantitatif : chacun perdit, à peu près, un nombre comparable d’appareils. Cependant, ce résultat fut désastreux pour la Luftwaffe qui ne pouvait s’offrir le luxe de perdre autant de pilotes, dont 19 commandants d’unités. Pour les Alliés, Bodenplatte ne constituait qu’un simple épisode, peut-être un peu plus coûteux en matériels que les précédents, mais les avions perdus seraient vite remplacés au cours de la semaine. A 10 heures 30 de ce 1er janvier 1945, Les B-17 de la 8th Air Force décollaient d’Angleterre pour bombarder Brême : Bodenplatte ou pas Bodenplatte, la guerre continuait...
Peinture de Gil Cohen.
Les B-17 de la 8th Air Force s'apprètent à décoller pour Brême ce 1er janvier 1945.
La carte est de moi !
Voila ce que j'ai écrit il y a déjà quelques temps. De mémoire, je me suis inspiré principalement d'un vieux n° d'Historia (mais je ne sais plus trop lequel)
L’ultime sursaut de la Luftwaffe : «Bodenplatte»
Alors que la bataille des Ardennes tournait à la confusion pour la Wehrmacht, la chasse allemande fut lancée, au petit matin du nouvel an 1945, sur les principales bases alliées de Belgique, des Pays-Bas et de France, afin d’y détruire le maximum d’avions au sol. La surprise fut totale ; elle le fut, non seulement pour les alliés, mais aussi pour la 16ème Flakdivision…
Depuis novembre 1944, l’OKL dressait les plans d’une opération destinée à réduire suffisamment le potentiel anglo-américain pour recouvrer la maîtrise des cieux en faveur de la Luftwaffe. Lorsque Goering en informa ses Kommodoren, ceux-ci ne furent guère enthousiasmés : ils préféraient conserver toutes leurs capacités pour contrer les raids de bombardement au dessus du Reich. Cependant, lorsque Hitler fut informé des possibilités de cette opération, il y vit l’occasion pour que la Luftwaffe tienne, enfin, un rôle offensif : c’était le «Grosse Schlag», le gros coup, qu’il espérait tant. Le général Dietrich Peltz fut alors chargé de mettre sur pied l’«Unternehmen Bodenplatte».
Peinture de Robert Bailey.
1er janvier 1945. Des réservoirs de carburant explosent à proximité des Typhoon de la RAF. Les FW 190A du Staffelkapitän Siegfried Mueller et de son aillier, le Feldwebel Oscar Boesch, du IV./JG 3 attaquent en rase-mottes l'aérodrome allié d’Eindhoven aux Pays-Bas.
Mis à part le III./SG 4, Schlachtgeschwader ou escadrille d’assaut, doté de FW 190F-8, toutes les unités sélectionnées pour cette opération furent des unités de chasse : les JG 1, 2, 3, 4, 6, 11, 26, 27, 53, 54, 77, 104 ainsi que le KG 51 équipé de 21 Me 262. Au total, environ un millier d’avions furent réquisitionnés pour participer à cette opération qui fit l’objet d’un secret absolu. Actuellement, des estimations font plutôt état de 875 avions.
A l’aube du 1er janvier, dans le brouillard matinal, Messerschmitt et Focke-Wulf décollaient depuis 35 terrains situés à l’est du Rhin. Certains emportaient un réservoir largable de 300 litres pour augmenter leur autonomie. Avant d’arriver au-dessus des bases alliées, la chasse allemande devait survoler les puissantes défenses de la 16.Flakdivision. Cette division était équipée de 271 batteries lourdes et de 287 batteries légères. Bien que le Quartier Général de la 16.Flakdivision fût averti du raid projeté, ces informations, y compris les itinéraires devant être suivis, ne furent quasiment peu ou pas répercutés aux batteries locales. De plus, personne ne s’inquiéta de prévenir la Flak des retards occasionnés par le brouillard.
Ainsi que le raconte Hans Rudel dans son livre « Pilote de Stuka », autant d’avions ensemble ne pouvaient être qu’Américains : «Le 1er janvier 1945, au petit jour, notre train arrive aux environs de Francfort. J’entends des bruits d’avions et fouille bien vite des yeux la nue grise. Une quantité de chasseurs passent en rase-mottes, avec un grondement de tonnerre. Une pensée me vient instantanément : ce sont des Américains ! Il y a bien longtemps que je n’ai plus vu autant d’appareils allemands rassemblés. Pourtant ? Mais c’est incroyable ! Tous portent les cocardes du Reich, ce sont des Bf 109 et des FW 190. Ils ont le cap à l’ouest. J’apprendrai ultérieurement de quelle mission ils sont chargés.». Pour les nombreux commandants de batteries de Flak qui n’avaient pas été informés de l’opération, tout ce qui volait était forcément anglais ou américain. Il fallait remonter des années en arrière pour voir de telles formations allemandes. Ces souvenirs étaient bien lointains et les canons ouvrirent le feu… On estime à près de 100, le nombre d’appareils détruits par leur propre Flak, du fait de cette faille dans l’organisation de Bodenplatte.
Arrivées au-dessus de leur objectif, certaines escadrilles eurent de gros succès. Ainsi les 70 Bf 109 et FW 190 de la JG 3 menés par l’Oberstleutnant Heinz Bär (221 victoires) fondirent sur la base d’Eindhoven où stationnaient les 8 squadrons de Typhoon et les 3 de Spitfire du Wing 124. Les deux tiers des appareils, ainsi que 25 pilotes britanniques furent perdus. La JG 27 et le IV./JG 54 firent leur apparition au dessus du terrain de Bruxelles-Melsbroek et détruisirent de nombreux Wellington, Spitfire, Mosquito et B-25 Mitchell.
Peinture de Nicolas Trudgian
Les Bf 109 et FW 190 de la JG 3 déboulent sur la base d’Eindhoven abritant les Typhoon du 439 th squadron. Quelques Spitfire du 414 th squadron canadien tentent de s’interposer.
Cependant, tout ne se déroula pas aussi bien pour d’autres : la JG 53 fut interceptée par une formation importante de P-47 Thunderbolt, et elle perdit de nombreux Bf 109. Lorsqu’elle arriva au-dessus de sa cible, elle fut accueillie par une DCA survoltée qui fit des ravages parmi les chasseurs allemands. Une des Geschwadern des plus malmenées fut la JG 6. Elle ne trouva pas la cible qui lui fut assignée, Volkel (la base de Volkel abritait les Tempest du Wing de Pierre Clostermann. Du fait qu'elle ait été épargnée par la Luftwaffe, elle fut très sollicitée au cours des jours suivants, le temps que les avions perdus soient remplacés. Lire "Le Grand Cirque" à ce sujet), aussi elle se dirigea vers la base de Heesch, où les Spitfire du squadron 401 venaient de décoller. D’autres Spitfire patrouillant dans les environs furent rappelés ; le piège se referma sur la JG 6 qui perdit 24 pilotes, dont son Kommodore et trois Kommandeur. Pour la JG 4, le fiasco fut complet. Ne parvenant pas à localiser son objectif, la JG 4 attaqua les terrains de St Trond et de Bruxelles-Melsbroek, mitraillés quelques minutes plus tôt. Les artilleurs de la DCA, déjà alertés décimèrent la formation allemande : des 55 avions de la JG 4 qui participèrent à cette attaque, seuls 29 parvirent à regagner leur base !
Peinture de Troy White.
Base d’As, nom de code Y-29 : le Lt-Colonel John Meyer, du 352 nd Fighter Group, décolle au moment même où les FW 190 de la JG 11 surgissent au-dessus de sa base. Ce jour, il abattit deux avions allemands, portant ainsi son score à 24 victoires. Son P-51 Mustang, codé HO-M, portait le surnom de Petie 3rd.
A ce jour, les résultats exacts de Bodenplatte demeurent approximatifs. Officiellement, 278 avions alliés furent détruits. Cependant, il est probable que ce nombre approche plutôt les 350 ou 400 appareils. Quoi qu’il en soit, ce résultat ne fut pas une victoire, loin s’en faut. Ce «Grosse Schlag», qui devait redonner la suprématie aérienne à la Luftwaffe ne contribua qu’à l’affaiblissement de la chasse allemande, déjà terriblement sollicitée depuis six mois. Sur les 875 chasseurs engagés, 300 ne revinrent pas et 237 pilotes furent tués, portés disparus ou faits prisonniers, soit 27% !…
Dans la meilleure hypothèse, Bodenplatte coûta aussi cher à la Luftwaffe qu’aux Alliés, tout au moins sur le plan quantitatif : chacun perdit, à peu près, un nombre comparable d’appareils. Cependant, ce résultat fut désastreux pour la Luftwaffe qui ne pouvait s’offrir le luxe de perdre autant de pilotes, dont 19 commandants d’unités. Pour les Alliés, Bodenplatte ne constituait qu’un simple épisode, peut-être un peu plus coûteux en matériels que les précédents, mais les avions perdus seraient vite remplacés au cours de la semaine. A 10 heures 30 de ce 1er janvier 1945, Les B-17 de la 8th Air Force décollaient d’Angleterre pour bombarder Brême : Bodenplatte ou pas Bodenplatte, la guerre continuait...
Peinture de Gil Cohen.
Les B-17 de la 8th Air Force s'apprètent à décoller pour Brême ce 1er janvier 1945.
La carte est de moi !
Tex Hill- Adjudant
- Nombre de messages : 68
Date d'inscription : 04/11/2007
Re: L'attaque du 1er Janvier 1945
Tex Hill a écrit:Au total, environ un millier d’avions furent réquisitionnés pour participer à cette opération qui fit l’objet d’un secret absolu. Actuellement, des estimations font plutôt état de 875 avions.
D'après le remarquable livre de J. Manrho et R. Pütz, "Bodenplatte : the Luftwaffe's last hope" on estime à 850 chasseurs et chasseurs bombardiers à avoir participer à l'opération. Il faut y ajouter les 44 Ju 88 guides, soit dans les 900 avions
On estime à près de 100, le nombre d’appareils détruits par leur propre Flak, du fait de cette faille dans l’organisation de Bodenplatte.
D'après le travail relativement précis sur le détail des pertes dans ce même ouvrage, ce chiffre s'avère totalement infondé, d'ailleurs il avait déjà été remis en cause par plusieurs sources avant cela. La Flak n'a été responsable "que" de 5% des pertes allemandes ce jour là. On ne connait donc "que" 15 monomoteurs et 2 Ju 88 abattus par la Flak. On peut sans doute ajouter quelques appareils dont on ne connait toujours pas le sort, mais même dans ce cas le chiffre ne devrait pas dépasser les 30 avions. En fait le bourreau des allemands fut la DCA alliée, responsable de presque 50% des pertes.
A ce jour, les résultats exacts de Bodenplatte demeurent approximatifs. Officiellement, 278 avions alliés furent détruits. Cependant, il est probable que ce nombre approche plutôt les 350 ou 400 appareils.
Manrho et Putz n'ont trouvé des détails que pour 232 avions détruits et 156 autres endommagés. Néanmoins si les pertes britanniques sont relativement complètes, celles des forces US sont loin de l'être, et d'après les estimations des auteurs, les pertes totales seraient de l'ordre de 300 appareils détruits et 200 endommagés.
Sur les 875 chasseurs engagés, 300 ne revinrent pas et 237 pilotes furent tués, portés disparus ou faits prisonniers, soit 27% !…
On connait la perte de 271 monomoteurs et de 9 Ju 88. Elles sont sans doute légèrement supérieures, les pertes matérielles de 1944/45 étant incomplètes. Il faut y ajouter 65 Bf 109/Fw 190 et 4 Ju 88 endommagés.
Les pertes humaines, très précises elles, sont de 143 pilotes tués ou disparus, 70 prisonniers et 21 blessés.
Pour les seuls monomoteurs cela donne 32% de pertes, et presque 40% si l'on prend en compte les avions endommagés. Et 25% des pilotes ont été perdus définitivement.
Tubs- Caporal-chef
- Nombre de messages : 27
Date d'inscription : 30/08/2007
Re: L'attaque du 1er Janvier 1945
Merci pour toutes ces précisions d'orfèvre, Dr Tubs !
Je vais d'ailleurs mettre ma fiche à jour avec tes chiffres. Faut dire que je me suis appuyé sur de la doc des années 70, et qu'à cette glorieuse époque il n'y avait pas beaucoup de chiffres fiables.
J'ai "Operacia Bodenplatte" de chez AJ Press Kampanie Lotnicze, mais pas "Bodenplatte : the Luftwaffe's last hope". Je vais essayer d'en parler à une âme généreuse, c'est l'époque...
Je vais d'ailleurs mettre ma fiche à jour avec tes chiffres. Faut dire que je me suis appuyé sur de la doc des années 70, et qu'à cette glorieuse époque il n'y avait pas beaucoup de chiffres fiables.
J'ai "Operacia Bodenplatte" de chez AJ Press Kampanie Lotnicze, mais pas "Bodenplatte : the Luftwaffe's last hope". Je vais essayer d'en parler à une âme généreuse, c'est l'époque...
Tex Hill- Adjudant
- Nombre de messages : 68
Date d'inscription : 04/11/2007
Re: L'attaque du 1er Janvier 1945
Merci pour toutes les infos tex Hill et pour les chiffres tubs.
Je ne savais pas que l'opération Bodenplatte avait été si importante.
J'avais déjà entendu parler de la mésaventure de la JG6, qui ne trouva pas son objectif, et se trouva encerclée par des patrouilles de Spitfires. J'ai lu ca dans l'excellent livre "le grand cirque".
Moi aussi mes chiffres sont assez éronnés, car à part le net, mes infos viennent de vielles revues des années 70-80 de mon père.
goliath
Je ne savais pas que l'opération Bodenplatte avait été si importante.
J'avais déjà entendu parler de la mésaventure de la JG6, qui ne trouva pas son objectif, et se trouva encerclée par des patrouilles de Spitfires. J'ai lu ca dans l'excellent livre "le grand cirque".
Moi aussi mes chiffres sont assez éronnés, car à part le net, mes infos viennent de vielles revues des années 70-80 de mon père.
goliath
Re: L'attaque du 1er Janvier 1945
Excellent Tex, tu es toujours à la pointe§.
GREG.
GREG.
GREG ACE- Commandant
- Nombre de messages : 291
Age : 52
Localisation : nord
Date d'inscription : 27/06/2006
Re: L'attaque du 1er Janvier 1945
Hommage, aujourd'hui a ces hommes mort sur les aérodrome...
A plus !
A plus !
Tankiste44- Colonel
- Nombre de messages : 484
Age : 31
Date d'inscription : 20/12/2007
Re: L'attaque du 1er Janvier 1945
Tubs a écrit: En fait le bourreau des allemands fut la DCA alliée, responsable de presque 50% des pertes.
Certes. J'ajouterais que les planificateurs allemands ont fait passer sciemment leurs avions au-dessus de batteries de DCA alliées car...les avions n'avaient pas été dotés de suffisamment de carburant pour les contourner. L'approvisionnement en essence a été une des problèmes majeurs de la Luftwaffe à la fin de la guerre.
Keffer- Général de Division
- Nombre de messages : 1091
Age : 44
Localisation : Oslo (Norvège)
Date d'inscription : 23/06/2006
Re: L'attaque du 1er Janvier 1945
Keffer a écrit:Certes. J'ajouterais que les planificateurs allemands ont fait passer sciemment leurs avions au-dessus de batteries de DCA alliées car...les avions n'avaient pas été dotés de suffisamment de carburant pour les contourner. L'approvisionnement en essence a été une des problèmes majeurs de la Luftwaffe à la fin de la guerre.
En effet, il y a eu des problèmes d'approvisionnement, mais rien ne laisse penser que les avions n'ont pas été approvisionnés suffisamment en carburant pour cette mission.
En fait même c'est plutôt le contraire. Avant l'opération, les unités allemandes ont reçu plus de carburant qu'elles n'avaient pu en voir les semaines précidentes. Ou encore, les chasseurs furent équipés de réservoirs supplémentaires vu la distance à parcourir à basse altitude. C'est ainsi que la JG 53, volant à la limite de son rayon d'action, avait pour consigne de larger ses réservoirs supplémentaires juste avant d'atteindre son objectif.
Sinon, affirmer que les planificateurs ont fait passer sciemment les avions au dessus des batteries de DCA alliées n'est qu'en partie exacte. En fait, dans la plupart des cas, les escadres allemandes ont suivis des routes moins bien défendues par la DCA alliée, c'est par exemple le cas de la JG 1, de la JG 26 ou encore de la JG 77 (juste pour se faire une idée, départ du I./JG 77 de Dortmund, puis en gros, passage par Apeldoorn puis Rotterdam pour finalement attaquer Deurne!!). Mais il est vrai que les JG 11 et JG 2, chargées d'attaquer les aérodromes US en Belgique, ont survolé les zones de combat dans les Ardennes, et ont beaucoup souffert de la DCA US très concentrée sur ce front.
Tubs- Caporal-chef
- Nombre de messages : 27
Date d'inscription : 30/08/2007
The Legend of Y-29
Les Belges du forum se souviendront que le combat le plus épique de l'opération Bodenplatte s'est déroulé près de Genk (Limbourg belge), au dessus d'un aérodrome de campagne américain baptisé Y-29.
Pourquoi le plus épique ?
La Luftwaffe n'avait pas choisi d'attaquer au matin du 1 janvier par hasard : ils escomptaient les "effets secondaires" des fêtes de la Saint Sylvestre sur les forces alliées (bien qu'on soit en alerte pour cause d'offensive des Ardennes...).
De fait, le matin du 1 janvier, les escadrilles allemandes trouvèrent la plupart des 17 aérodromes ciblés par l'opération Bodenplatte en léthargie, avec des appareils soigneusement alignés le long des pistes. Aussi, Bodenplatte se traduit-elle surtout par la destruction d'appareils alliés vides au sol, et par des tirs DCA sur les appareils allemands en vol.
L'aérodrome Y-29 fut une exception notoire: par le plus grand des hasards les 11 appareils P-47/P-51 "Mustang" de la 487è escadrille US effectuaient déjà une mission de reconnaissance à cette heure matinale, au moment précis où surgirent la trentaine de Messerschmitts allemands venus les surprendre.
S'ensuivit un authentique combat aérien au dessus de la zone d'Y-29 digne des plus grands moments de la bataille d'Angleterre, et impliquant les quarante avions.
Fait le plus remarquable: l'escadrille américaine parvint à abattre 24 Messerschmitts, tuant 20 excellents pilotes allemands, sans déplorer la moindre victime dans leur propre camp !
Aussi, dans l'US Air Force ce combat resta dans les mémoires sous le nom de "Legend of Y-29". La 487è escadrille reçu quant à elle la "Distinguished Unit Citation", distinction réservée jusqu'alors aux aviateurs du Pacifique et qui souligne le fair-play du combat.
Cela valait d'être rappelé. En effet, contrairement à l'US Air Force, la plupart des civils belges habitant la région ont oublié ce haut fait d'arme qui s'est déroulé dans leur ciel.
Sur place (j'habite le coin), seule une minuscule stèle perdue au milieu du bois qui recouvre désormais complètement le site d'Y-29 rappelle cette glorieuse bataille.
En complément des vues d'artistes fournies par Tex Hill ci-dessus, l'imagerie de synthèse permet de se replonger dans l'ambiance du combat:
https://www.youtube.com/watch?v=1lW2nU4vRWM
Pourquoi le plus épique ?
La Luftwaffe n'avait pas choisi d'attaquer au matin du 1 janvier par hasard : ils escomptaient les "effets secondaires" des fêtes de la Saint Sylvestre sur les forces alliées (bien qu'on soit en alerte pour cause d'offensive des Ardennes...).
De fait, le matin du 1 janvier, les escadrilles allemandes trouvèrent la plupart des 17 aérodromes ciblés par l'opération Bodenplatte en léthargie, avec des appareils soigneusement alignés le long des pistes. Aussi, Bodenplatte se traduit-elle surtout par la destruction d'appareils alliés vides au sol, et par des tirs DCA sur les appareils allemands en vol.
L'aérodrome Y-29 fut une exception notoire: par le plus grand des hasards les 11 appareils P-47/P-51 "Mustang" de la 487è escadrille US effectuaient déjà une mission de reconnaissance à cette heure matinale, au moment précis où surgirent la trentaine de Messerschmitts allemands venus les surprendre.
S'ensuivit un authentique combat aérien au dessus de la zone d'Y-29 digne des plus grands moments de la bataille d'Angleterre, et impliquant les quarante avions.
Fait le plus remarquable: l'escadrille américaine parvint à abattre 24 Messerschmitts, tuant 20 excellents pilotes allemands, sans déplorer la moindre victime dans leur propre camp !
Aussi, dans l'US Air Force ce combat resta dans les mémoires sous le nom de "Legend of Y-29". La 487è escadrille reçu quant à elle la "Distinguished Unit Citation", distinction réservée jusqu'alors aux aviateurs du Pacifique et qui souligne le fair-play du combat.
Cela valait d'être rappelé. En effet, contrairement à l'US Air Force, la plupart des civils belges habitant la région ont oublié ce haut fait d'arme qui s'est déroulé dans leur ciel.
Sur place (j'habite le coin), seule une minuscule stèle perdue au milieu du bois qui recouvre désormais complètement le site d'Y-29 rappelle cette glorieuse bataille.
En complément des vues d'artistes fournies par Tex Hill ci-dessus, l'imagerie de synthèse permet de se replonger dans l'ambiance du combat:
https://www.youtube.com/watch?v=1lW2nU4vRWM
Phil68- Major
- Nombre de messages : 112
Age : 56
Localisation : Bruxelles
Date d'inscription : 14/11/2010
Sujets similaires
» Vistule-Oder : forces en présence en janvier 1945
» La bataille des Ardennes (16 décembre 1944-18 janvier 1945)
» 27 janvier
» bourse à Luc sur mer dimanche 18 janvier
» 2e ARMEE HONGROISE sur le Don
» La bataille des Ardennes (16 décembre 1944-18 janvier 1945)
» 27 janvier
» bourse à Luc sur mer dimanche 18 janvier
» 2e ARMEE HONGROISE sur le Don
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum