Treblinka
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Re: Treblinka
Merci Vilak!!
dede- Caporal-chef
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Re: Treblinka
eddy marz a écrit:vilak a écrit: le Monsieur n'est pas très humble.
Un doux euphémisme...
Je suis actuellement en train de lire son autobiographie "le lièvre de Patagonie"...au delà du fait qu'il faille être un soupçon prétentieux pour écrire son autobiographie, son infatuation transpire quelque peu au cours des chapitres.
A propos du livre de Yannick Haenel " Jan Karski", relevé dans wikipedia :
"Claude Lanzmann publie dans Marianne une critique vigoureuse de ce roman qu'il qualifie de "falsification de l'histoire". Il reproche à Yannick Haenel d'avoir plagié les dialogues de son film sans en avoir demandé l'autorisation. Philippe Sollers, qui dirige la collection L'Infini chez Gallimard précise qu'il a soumis à Lanzmann l'épreuve du roman avant publication. C'est à propos de la troisième partie qu'il évoque une "falsification historique". Yannick Haenel répond à cette attaque en revendiquant la liberté du romancier."
Karbychev- Caporal-chef
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Re: Treblinka
Comme je l'avais noté dans un autre post, la notion défendue par M. Lanzmann selon laquelle il serait impossible d’illustrer ou de "fictionnaliser" l’Holocauste n’œuvre qu’au détriment du but recherché. Cette tentative, non seulement de « sacraliser », mais également de s'approprier, l'Holocauste ne réussit au bout du compte qu'à susciter les fantasmes, et alimenter une polémique soit disant intellectuelle, mais se jouant sur le fond très 'people' du monde restreint des auteurs et des chercheurs. Lanzmann vit tout autant de sa tentative d'empêcher les autre de se servir littérairement (ou cinématographiquement) de l'Holocauste, que ceux qu'il attaque.
M. Claude Lanzmann, journaliste et cinéaste de talent, nous livre, en 1985, le chef-d’œuvre « Shoah », excluant tout recours à des images d’époque. Le film devient un critère de référence en la matière, et le mérite largement. Mais Lanzmann se prend la tête : enchaînant une série de conférence, il déclare empiriquement à tout va que l’Holocauste ne peut et ne doit être représenté graphiquement (car on ne peut représenter « l’inconcevable »). Une seule façon est honorable : la sienne. En 2005, Guillaume Moscovitz, le "bon élève", réalise un film sur le camp de Belzec (« Belzec »): mêmes plans fixes interminables calqués sur Shoah ; même commentaire atone ; les wagons vides qui passent… même technique. Nous assistons en fait à la création d’une « école en présentation politiquement correcte de l’Holocauste » selon Lanzmann.
En 1993, à la sortie de « La Liste de Schindler », Lanzmann s’en prend à Spielberg dans un interview accordé à Time-Life (« How Spielberg distorted the Truth » - « Comment Spielberg a déformé la Vérité »). Bien sûr, il y avait la fameuse scène des douches, où Spielberg joue de façon équivoque avec les pulsions inconscientes les plus noires de son public... Faute de goût, c’est sûr. Mais Lanzmann poursuit, et par là même, découvre le fond de sa pensée :
« Si j’avais découvert [pendant les recherches pour ‘Shoah’] un film SS, un film secret – car il était strictement interdit de filmer – montrant un gazage […], je l’aurais détruit ».
Fabuleux ! Cela voudrait dire que la volonté de M. Lanzmann de présenter l'Histoire à sa façon prendrait le pas sur l'étude de l'Histoire tout court. De quelle autorité M. Lanzmann s’arrogerait-t-il le droit de détruire une preuve historique d’un événement manquant cruellement de preuves matérielles, et de faire la loi sur un événement concernant l’humanité entière ?
En ce qui me concerne - et son oeuvre cinématographique mis à part - M. Lanzmann est totalement décrédibilisé.
M. Claude Lanzmann, journaliste et cinéaste de talent, nous livre, en 1985, le chef-d’œuvre « Shoah », excluant tout recours à des images d’époque. Le film devient un critère de référence en la matière, et le mérite largement. Mais Lanzmann se prend la tête : enchaînant une série de conférence, il déclare empiriquement à tout va que l’Holocauste ne peut et ne doit être représenté graphiquement (car on ne peut représenter « l’inconcevable »). Une seule façon est honorable : la sienne. En 2005, Guillaume Moscovitz, le "bon élève", réalise un film sur le camp de Belzec (« Belzec »): mêmes plans fixes interminables calqués sur Shoah ; même commentaire atone ; les wagons vides qui passent… même technique. Nous assistons en fait à la création d’une « école en présentation politiquement correcte de l’Holocauste » selon Lanzmann.
En 1993, à la sortie de « La Liste de Schindler », Lanzmann s’en prend à Spielberg dans un interview accordé à Time-Life (« How Spielberg distorted the Truth » - « Comment Spielberg a déformé la Vérité »). Bien sûr, il y avait la fameuse scène des douches, où Spielberg joue de façon équivoque avec les pulsions inconscientes les plus noires de son public... Faute de goût, c’est sûr. Mais Lanzmann poursuit, et par là même, découvre le fond de sa pensée :
« Si j’avais découvert [pendant les recherches pour ‘Shoah’] un film SS, un film secret – car il était strictement interdit de filmer – montrant un gazage […], je l’aurais détruit ».
Fabuleux ! Cela voudrait dire que la volonté de M. Lanzmann de présenter l'Histoire à sa façon prendrait le pas sur l'étude de l'Histoire tout court. De quelle autorité M. Lanzmann s’arrogerait-t-il le droit de détruire une preuve historique d’un événement manquant cruellement de preuves matérielles, et de faire la loi sur un événement concernant l’humanité entière ?
En ce qui me concerne - et son oeuvre cinématographique mis à part - M. Lanzmann est totalement décrédibilisé.
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka
Il est vrai que Mr Lanzmann me destabilise parfois , m'etonne, et me révolte !!! surtout en ayant dit cette "citation" que j'ai entendu de sa propre bouche ,à la télé, il y a quelque temps déja .« Si j’avais découvert [pendant les recherches pour ‘Shoah’] un film SS, un film secret – car il était strictement interdit de filmer – montrant un gazage […], je l’aurais détruit ».
dede- Caporal-chef
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Re: Treblinka
Bonjour à tous!
Depuis que l'on a parlé de cet étranglement fin Aout 42, j'essaye de remettre en place les pièces du Puzzle et tente de faire une chronologie allant de la visite de Gerstein le 19 aout à la reprise des gazages le 4 Septembre.
Pour vous donner une idée de l'imbroglio dans lequel je me perd et un petit avant gout de ce que ça peut donner, parlons de l'arrivée de Kurt Franz à Treblinka :
Yankel Wernik arrive à Treblinka le 23 ou le 24 Aout (le 24 est le plus vraissemblable) et dit que Kurt Franz est déjà là, tout comme le chien Bari.
Suchomel dit que c'est Wirth qui a amené Franz après l'étranglement ce qui donnerai d'après mes estimations entre le 25 et le 30 aout
D'autres sources, sans aller plus en avant, confirment qu'il était déjà là le 1er septembre.
Yitzak Arad, en revanche, affirme que Kurt Franz est arrivé quelques temps après Stangl au début de Septembre.
Franz lui enfin dit qu'il est arrivé à la fin de l 'été/début de l'automne.
Ce qui est avéré, c'est qu'il est là le 11 septembre, jour du meurtre de Bialas par Berliner donc on est déjà sur que Franz se trompe.
J'attend pour le début de la semaine prochaine du nouveau matériel sur Treblinka et je pense que cela m'aidera.
A suivre donc...
Depuis que l'on a parlé de cet étranglement fin Aout 42, j'essaye de remettre en place les pièces du Puzzle et tente de faire une chronologie allant de la visite de Gerstein le 19 aout à la reprise des gazages le 4 Septembre.
Pour vous donner une idée de l'imbroglio dans lequel je me perd et un petit avant gout de ce que ça peut donner, parlons de l'arrivée de Kurt Franz à Treblinka :
Yankel Wernik arrive à Treblinka le 23 ou le 24 Aout (le 24 est le plus vraissemblable) et dit que Kurt Franz est déjà là, tout comme le chien Bari.
Suchomel dit que c'est Wirth qui a amené Franz après l'étranglement ce qui donnerai d'après mes estimations entre le 25 et le 30 aout
D'autres sources, sans aller plus en avant, confirment qu'il était déjà là le 1er septembre.
Yitzak Arad, en revanche, affirme que Kurt Franz est arrivé quelques temps après Stangl au début de Septembre.
Franz lui enfin dit qu'il est arrivé à la fin de l 'été/début de l'automne.
Ce qui est avéré, c'est qu'il est là le 11 septembre, jour du meurtre de Bialas par Berliner donc on est déjà sur que Franz se trompe.
J'attend pour le début de la semaine prochaine du nouveau matériel sur Treblinka et je pense que cela m'aidera.
A suivre donc...
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka
Bon j'en ai appris un peu plus sur ce qui s'est passé à Treblinka en cette fin d'aout 42.
Tout d'abord parlons de mes sources. Les nouveaux livres dont je vous ai parlé dans mon message précédent ne m'ont rien appris, bien qu'ils furent intéressant. L'information cruciale au sujet de l'étranglement se trouvaient dans un livre que je possédais déjà mais elle ne m'a sauté aux yeux qu'hier soir. Ce livre est
« Les chambres à gaz, secret d'état » de Eugen Kogon, Hermann Langbein et Adalbert ruckerl. C'est un livre froid et technique, très bien fait et qui rassemble tout ce que l'on sait sur les étapes, les dates, les acteurs de l'histoire de la Shoah par le gaz.
En prenant pour base un message posté plus haut dans ce sujet et dont j'ai corrigé une grosse coquille (Suchomel n'arrive pas pendant l'étranglement mais avant), nous pouvons dire que :
19 aout : visite de Gerstein avec Wirth. Ils ne remarquent rien de spécialement chaotique (multiples sources).
18/21 Aout : Suchomel arrive alors que l’étranglement n’a pas encore eu lieu, il le dit clairement et estime être arrivé aux alentour du 20, bien qu'il affirme le 18 tout de go. (Claude Lanzmann, Shoah)
Gitta Sereny (Au fond des ténèbres) dit aussi le 20 mais elle parle aussi plus loin dans son livre du 24 ce qui en revanche n'est pas possible.
20/21/22 aout : Etranglement, raconté par Suchomel dans Shoah.
Eberl a depuis le début accepté bien trop de convoi par rapport à la capacité d'absorption réelle du camp mais la chance a été avec lui et, pendant quatre semaines, il a pu gérer et conserver une fluidité dans l'opération d'extermination, malgré les fréquentes pannes du moteur alimentant les chambres à gaz.
Pour Suchomel, le détonateur fut trois trains arrivés en deux jours de Varsovie. A cette époque, l’offensive contre les russes est prioritaire et les convois de la capitale polonaise doivent attendre sur des voies de garage sous un soleil de plomb, sans nourriture et sans eau, parfois pendant une journée entière pour laisser passer ceux allant au front. De plus, leurs wagons sont français, donc en tôle, ce qui accroit la chaleur à l'intérieur. Quant ils pénètrent dans le camp, ils comptent plus de 50% de cadavres et les survivants sont aux frontières de la démence ou à moitiés morts. la gestion de cet imprévu ralentit puis dérègle rapidement tout le processus.
Les cadavres extraits de ces trains sont entassés un peu partout sur la rampe, sur le futur potager et sur la futur place de triage. Pendant ce temps, les trains venant d'autre villes et qui empruntent des voies moins fréquentées et libres arrivent à l’heure. En voyant les montagnes de cadavres, beaucoup de déportés de ces convois comprennent ce que l'on va faire d'eux, paniquent et sont tirés comme des lapins par les gardiens, accentuant le chaos.
Et bien évidemment de nouveaux convois arrivent toujours. Suchomel dit notamment « il y avait toujours plus de gens qu’on avait pas le moyen de tuer ». Désormais, les pannes du moteur des chambres à gaz causent un grave problème et l'attente pour y "passer" atteint rapidement un, deux voir trois jours. Le camp n'est pas prévu pour héberger ces milliers de personnes qui sont censés aller à pied du quai aux chambres à gaz dès leur arrivée, on les parquent dont là ou on peut et comme on peut.
Rappelons que tout cela se passe dans une puanteur indescriptible.
22 Aout : le Déporté Oskar Berger arrive au camp et le quai est jonché de centaines de corps . C'est l'information cruciale dont je vous parle plus haut. il nous permet de définir une date maximum pour le début de cet étranglement.
Nous pouvons donc confirmer que l'étranglement a débuté entre le 20 et le 22 aout.
Il est fort dommage que l'arrivée calme de Suchomel ne puisse être datée avec précision car cela changerait beaucoup de choses dans ma recherche...
Tout d'abord parlons de mes sources. Les nouveaux livres dont je vous ai parlé dans mon message précédent ne m'ont rien appris, bien qu'ils furent intéressant. L'information cruciale au sujet de l'étranglement se trouvaient dans un livre que je possédais déjà mais elle ne m'a sauté aux yeux qu'hier soir. Ce livre est
« Les chambres à gaz, secret d'état » de Eugen Kogon, Hermann Langbein et Adalbert ruckerl. C'est un livre froid et technique, très bien fait et qui rassemble tout ce que l'on sait sur les étapes, les dates, les acteurs de l'histoire de la Shoah par le gaz.
En prenant pour base un message posté plus haut dans ce sujet et dont j'ai corrigé une grosse coquille (Suchomel n'arrive pas pendant l'étranglement mais avant), nous pouvons dire que :
19 aout : visite de Gerstein avec Wirth. Ils ne remarquent rien de spécialement chaotique (multiples sources).
18/21 Aout : Suchomel arrive alors que l’étranglement n’a pas encore eu lieu, il le dit clairement et estime être arrivé aux alentour du 20, bien qu'il affirme le 18 tout de go. (Claude Lanzmann, Shoah)
Gitta Sereny (Au fond des ténèbres) dit aussi le 20 mais elle parle aussi plus loin dans son livre du 24 ce qui en revanche n'est pas possible.
20/21/22 aout : Etranglement, raconté par Suchomel dans Shoah.
Eberl a depuis le début accepté bien trop de convoi par rapport à la capacité d'absorption réelle du camp mais la chance a été avec lui et, pendant quatre semaines, il a pu gérer et conserver une fluidité dans l'opération d'extermination, malgré les fréquentes pannes du moteur alimentant les chambres à gaz.
Pour Suchomel, le détonateur fut trois trains arrivés en deux jours de Varsovie. A cette époque, l’offensive contre les russes est prioritaire et les convois de la capitale polonaise doivent attendre sur des voies de garage sous un soleil de plomb, sans nourriture et sans eau, parfois pendant une journée entière pour laisser passer ceux allant au front. De plus, leurs wagons sont français, donc en tôle, ce qui accroit la chaleur à l'intérieur. Quant ils pénètrent dans le camp, ils comptent plus de 50% de cadavres et les survivants sont aux frontières de la démence ou à moitiés morts. la gestion de cet imprévu ralentit puis dérègle rapidement tout le processus.
Les cadavres extraits de ces trains sont entassés un peu partout sur la rampe, sur le futur potager et sur la futur place de triage. Pendant ce temps, les trains venant d'autre villes et qui empruntent des voies moins fréquentées et libres arrivent à l’heure. En voyant les montagnes de cadavres, beaucoup de déportés de ces convois comprennent ce que l'on va faire d'eux, paniquent et sont tirés comme des lapins par les gardiens, accentuant le chaos.
Et bien évidemment de nouveaux convois arrivent toujours. Suchomel dit notamment « il y avait toujours plus de gens qu’on avait pas le moyen de tuer ». Désormais, les pannes du moteur des chambres à gaz causent un grave problème et l'attente pour y "passer" atteint rapidement un, deux voir trois jours. Le camp n'est pas prévu pour héberger ces milliers de personnes qui sont censés aller à pied du quai aux chambres à gaz dès leur arrivée, on les parquent dont là ou on peut et comme on peut.
Rappelons que tout cela se passe dans une puanteur indescriptible.
22 Aout : le Déporté Oskar Berger arrive au camp et le quai est jonché de centaines de corps . C'est l'information cruciale dont je vous parle plus haut. il nous permet de définir une date maximum pour le début de cet étranglement.
Nous pouvons donc confirmer que l'étranglement a débuté entre le 20 et le 22 aout.
Il est fort dommage que l'arrivée calme de Suchomel ne puisse être datée avec précision car cela changerait beaucoup de choses dans ma recherche...
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka
Nous sommes donc autour du 23 aout 1942 et Treblinka est au bord du gouffre, chaque stade du processus d'extermination étant défaillant :
-certains trains ont un taux de cadavres affolant et la gestion de cet imprévu se fait au détriment de l'accueil de ceux qui débarquent en vie.
-des cadavres gonflés en décomposition sont entassés au vu et au su de ces derniers. Le procédé de diversion et de tromperie, sur lequel repose tout le systême, sa fluidité et sa rapidité, est inopérant et les vivants ne peuvent être menés aux chambre à gaz que dans la panique, la confusion et un déchainement inhabituel de violence. On note de nombreuses fusillades (alors que les camps ont justement été crées pour éviter la fusillade...).
-Les moteurs de production de gaz tombent souvent en panne et le temps qu'on les réparent il faut garder des milliers de prisonniers (paniqués et apeurés) alors que rien n'est prévu pour ça. Et de nouveaux convois arrivent toujours.
C'en est trop et Eberl le réalise enfin. La mort dans l'âme, il appelle finalement la direction pour dire qu'il ne peut plus suivre le rythme (rythme qu'il a lui-même imposé!).
24 aout : Yankel Wiernick, le charpentier, raflé la veille dans la capitale, arrive à l'aube après avoir roulé toute la nuit (la procédure normale à l'époque pour les convois Varsovie/Treblinka) et le quai est jonché de corps gonflés en décomposition. Il reçoit son premier coup de Mentz, surnommé « Frankenstein ». Il affirme que Franz est déjà là avec Bary mais c'est assez improbable, tout le monde affirmant que ce dernier est arrivé après Stangl qui à ce moment n'est pas encore là.
Immédiatement après le coup de téléphone de Eberl, sans doute le 24 ou le 25, Wirth arrive de nuit, tout seul, inspecte le camp et repart.
22/28 aout Eberl fait visiter Treblinka à Rudolph Hoess (le commandant d'Auschwitz) qui décris un désordre inacceptable et fait un rapport très négatif directement à Himmler.
25/30 Aout Wirth revient avec Globocnik. Ce dernier démet Eberl et laisse Wirth qui reste trois semaines. Globocnik choisis Stangl, de Sobibor, pour devenir le nouveau commandant mais la date d'arrivée de ce dernier ne peut être précisée. Eberl est déjà parti quand il arrive selon Suchomel. Les deux hommes, qui se connaissent depuis T4, ne semblent donc pas s'être jamais trouvés ensemble à Treblinka, ce que d'autres sources moins fiables comme Stangl lui-même contredisent.
25 aout. Selon Yankel Wiernick, l'évacuation des corps en décomposition commence et dure quatre jours. Il n'est pas précisé où ils sont emmenés mais Wiernik précise qu'il les jette dans des fosses. Il n'indique pas ou se trouvent ces fosses mais il est peu probable que ce soient celles du Totenlager et on peux deviner qu'il s'agit de fosses spécialement créées pour ce travail. Il est donc certains que ce sont celles qui se trouvent sur l'emplacement de la place de triage et du futur Lazarett
28 aout : Avraham Lindwasser arrive ce jour. Wirth demande l'arrêt des convois, nomme Galewski chef des juifs et instaure un systême de Kapo
29 aout aucun convoi n'étant parti la veille, pas d'arrivée. Wirth fais nettoyer le camp et instaure la spécialisation en constituant des équipes par corps de métier, C'est probablement ce jour qu'il fait exécuter tous les juifs qui travaillent au camp II.
1 septembre 1942 : K. Franz est déjà là selon de multiples sources mais sa date d'arrivée est inconnue, il semble toutefois être arrivé après Stangl.
3 septembre : on demande à Varsovie la reprise des convois.
4 septembre : les gazages reprennent par le traitement des convois partis la veille.
Dans les premiers jours de ce mois, les fondations du bâtiment qui abritera 10 nouvelles grandes chambres à gaz sont creusées.
-certains trains ont un taux de cadavres affolant et la gestion de cet imprévu se fait au détriment de l'accueil de ceux qui débarquent en vie.
-des cadavres gonflés en décomposition sont entassés au vu et au su de ces derniers. Le procédé de diversion et de tromperie, sur lequel repose tout le systême, sa fluidité et sa rapidité, est inopérant et les vivants ne peuvent être menés aux chambre à gaz que dans la panique, la confusion et un déchainement inhabituel de violence. On note de nombreuses fusillades (alors que les camps ont justement été crées pour éviter la fusillade...).
-Les moteurs de production de gaz tombent souvent en panne et le temps qu'on les réparent il faut garder des milliers de prisonniers (paniqués et apeurés) alors que rien n'est prévu pour ça. Et de nouveaux convois arrivent toujours.
C'en est trop et Eberl le réalise enfin. La mort dans l'âme, il appelle finalement la direction pour dire qu'il ne peut plus suivre le rythme (rythme qu'il a lui-même imposé!).
24 aout : Yankel Wiernick, le charpentier, raflé la veille dans la capitale, arrive à l'aube après avoir roulé toute la nuit (la procédure normale à l'époque pour les convois Varsovie/Treblinka) et le quai est jonché de corps gonflés en décomposition. Il reçoit son premier coup de Mentz, surnommé « Frankenstein ». Il affirme que Franz est déjà là avec Bary mais c'est assez improbable, tout le monde affirmant que ce dernier est arrivé après Stangl qui à ce moment n'est pas encore là.
Immédiatement après le coup de téléphone de Eberl, sans doute le 24 ou le 25, Wirth arrive de nuit, tout seul, inspecte le camp et repart.
22/28 aout Eberl fait visiter Treblinka à Rudolph Hoess (le commandant d'Auschwitz) qui décris un désordre inacceptable et fait un rapport très négatif directement à Himmler.
25/30 Aout Wirth revient avec Globocnik. Ce dernier démet Eberl et laisse Wirth qui reste trois semaines. Globocnik choisis Stangl, de Sobibor, pour devenir le nouveau commandant mais la date d'arrivée de ce dernier ne peut être précisée. Eberl est déjà parti quand il arrive selon Suchomel. Les deux hommes, qui se connaissent depuis T4, ne semblent donc pas s'être jamais trouvés ensemble à Treblinka, ce que d'autres sources moins fiables comme Stangl lui-même contredisent.
25 aout. Selon Yankel Wiernick, l'évacuation des corps en décomposition commence et dure quatre jours. Il n'est pas précisé où ils sont emmenés mais Wiernik précise qu'il les jette dans des fosses. Il n'indique pas ou se trouvent ces fosses mais il est peu probable que ce soient celles du Totenlager et on peux deviner qu'il s'agit de fosses spécialement créées pour ce travail. Il est donc certains que ce sont celles qui se trouvent sur l'emplacement de la place de triage et du futur Lazarett
28 aout : Avraham Lindwasser arrive ce jour. Wirth demande l'arrêt des convois, nomme Galewski chef des juifs et instaure un systême de Kapo
29 aout aucun convoi n'étant parti la veille, pas d'arrivée. Wirth fais nettoyer le camp et instaure la spécialisation en constituant des équipes par corps de métier, C'est probablement ce jour qu'il fait exécuter tous les juifs qui travaillent au camp II.
1 septembre 1942 : K. Franz est déjà là selon de multiples sources mais sa date d'arrivée est inconnue, il semble toutefois être arrivé après Stangl.
3 septembre : on demande à Varsovie la reprise des convois.
4 septembre : les gazages reprennent par le traitement des convois partis la veille.
Dans les premiers jours de ce mois, les fondations du bâtiment qui abritera 10 nouvelles grandes chambres à gaz sont creusées.
Dernière édition par vilak le 17/10/2012, 16:49, édité 1 fois
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka
Merci pour ces précisions Vilak.
Jules- Général de Division
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Re: Treblinka
L'ingénieur Galewski arrive à Treblinka pendant ce premier mois infernal (23 juillet-28 aout 42).
Est-il Bernard ou Alfred-Marceli, tous deux cousins? Le doute existe car au sein de la famille Galewski les deux identités ont leurs supporters qui font chacun preuve d'une intime conviction absolue.
Mais les témoignages des survivants nous donnent la quasi-certitude qu’il s’agit de Alfred-Marceli, que l'on nomme toujours par son second prénom.
Né à Kutno le 10 octobre 1899, il est diplômé en 1928 du département électrique de l’école Polytechnique de Varsovie. L’année suivante, toujours dans la capitale polonaise, il épouse Jadwiga Litauer dont il aura une petite fille, Romana.
A-t-il déménagé pendant cette période? C'est possible car certains parlent de lui comme venant de Nowy Dwor. Mais il y a plusieurs villes ou villages portant ce nom en Pologne. L'une se trouve à 28 kilomètres à l'ouest de la capitale ce qui est possible. D'autres témoignages situent sa résidence dans les faubourg de Lodz mais cette ville n'est pas dans le Gouvernement Général et les convois en partance de Ragedast (la gare de triage) vont à Chelmno ou Auschwitz, pas à Treblinka.
Il est certainement arrivé avec sa famille qui a été dirigée vers les chambres à gaz et c’est probablement son métier qui le fait sélectionner à la descente du train. Un esclave électricien, c’est toujours utile surtout lorsqu’on a pas de budget pour faire tourner le camp et qu’il faut se débrouiller sans argent…
Dans la force de l’âge, cultivé, imposant physiquement, il est doté d'une prestance et d'un charisme peu communs. Il est respecté par les prisonniers pour ses conseils et remarqué par les SS pour ses qualités de meneur d'homme. Il est sans doute également d’une grande droiture morale.
Lorsque Christian Wirth exige un « doyen » juif, le 28 aout, Galewski est poussé par ses pairs à postuler. Les SS l'acceptent.
Il est le seul dans tout le camp à n'avoir pas à se découvrir devant les SS pendant l'appel, il porte une montre au poignet (un crime pour tout autre prisonnier) et possède un fouet dont personne ne le verra jamais se servir pour de vrai. Il dort avec les autres kapos mais son lit est séparé par des draps tendus. Aucun SS ne peux disposer de lui et de quelque façon que ce soit, il est donc à l'abri des coups et exécutions sommaires.
Wiernick, le charpentier du totenlager, qui ne l’a côtoyé que par bribes, dit en revanche que sa simplicité et son refus de se considérer au dessus des prisonniers lambda avaient déplu aux SS qui le battaient et le brimaient autant que les autres et qu’il avait même fait un séjour au mitard. Ce que l’on sait du camp 1 rend ce témoignage très discutable et je préfère l’écarter. En effet, aucune trace de « frigo », il n’y avait que trois punitions à Treblinka :
-Le sévisse corporel, le plus souvent une longue série de coup de fouet sur les fesses.
-La mort par divers moyens plus ou moins douloureux, balle dans la tête, coups de pelle, de crosse, pendaison par les pieds, crémation vive etc…
-Le transfert au Totenlager.
On parle de quelques gifles en guise de cérémonie pour son intronisation comme doyen mais on n’en est pas sur, bien que ce soit en accord avec la mentalité d’humiliation permanente des SS.
La seul fois où il est battu avec certitude, c’est après le meurtre de Bialas, poignardé le 11 septembre par un prisonnier. Il est fouetté par Kurt Franz devant tous les prisonniers, pour l’exemple, après le meurtre de quelques juifs choisis au hasard.
On parle également d’une deuxième bastonnade en forme de dernier avertissement début avril 43, suite à la tentative de meurtre du docteur Julian Ilya Chorazycki sur Kurt Franz, mais à cette époque il n’était plus doyen (voir plus loin) et ça ne peut être lui qui fut brimé.
Son charisme lui permet de redonner leur statut d’homme aux prisonniers qui, désespérés, apeurés, éreintés et martyrisés, ne s’adressent la parole que pour des questions de service. Rapidement, la solidarité apparait, des liens se tissent et de vrais rapport d’amitiés se créent. Grâce à sa force de persuasion, il entre en contact avec les médecins et orfèvres juifs qui, vivant dans le confort à l'écart des autres prisonniers, font les aveugles et les sourds devant la réalité criminelle du camp et l'avenir qui les attend et refusent de se mêler aux autres.
Ses effort de socialiser la masse lui permettent de créer un réseau secret d’entraide, le fameux « mouvement de résistance » dont il est la tête pensante, et de l’étendre sur tout le camp.
Ce réseau permet de corrompre certains SS et gardes ukrainiens et ainsi de se procurer des denrées rares et précieuses comme l’alcool et les agrumes (souverains contre le typhus).
Il essaye également d’empêcher les nombreux suicides la nuit dans les baraquements.
Enfin, il doit faciliter les évasions et les cacher aux SS pour éviter les mesures de répression.
Les premiers temps, alors que les clôtures du camp sont de vraies passoires, sa parade principale est de jongler avec les chiffres lors des nombreux appels quotidiens. Ces tours de passe-passe devenant de plus en plus difficiles, Galewski et ses compagnons passent leur matinée sur la rampe de débarquement, pour remplacer les évadés par de nouveaux arrivants.
Cela n’est pas bien compliqué car les travailleurs juifs n'ont pas de numéros, pas de noms. Ils se déplacent toujours le dos courbé pour éviter les coups au visage et ne sont pour leurs geôliers que des « dos sur pattes », des hommes sans visage. les SS n'ont aucune attention pour ces hommes sans identité avec qui ils ne communiquent que par des ordres donnés en hurlant accompagnés d’insultes (sale porc, sale chien de juif etc...) et ne reconnaissent que quelques visages, les plus importants, comme le doyen, les orfèvres ou les médecins.
Effacer les traces des évasions est en revanche bien plus difficile car si laisser un prisonnier se cacher dans un train rempli de vêtement ne demande qu’une complicité passive, réparer un trou fait dans une clôture de barbelé est quasiment impossible.
Evidement, pour Galewski, toute évasion est impossible car il est la figure juive la plus connue du camp et sa disparition engendrerai une vague de représailles non envisageable.
La mise en fonction d’un système de mouchards par les SS lui causera bien des revers mais il ne sera jamais mis en cause.
Il éloigne également les traitres et les brebis galeuses lorsque les SS viennent lui demander des hommes pour travailler au Totenlager, le lieu dont on ne revient jamais lorsque l’on est juif.
N'étant qu'un homme avec ses faiblesses d'homme, il sauve aussi ses amis quand il en voit débarquer sur la rampe.
Il a fait quelques choix malheureux dont les conséquences furent cruelles pour ses compagnons d'infortunes mais les survivants ne veulent pas s'en rappeler, en parlent très peu et restent dans le vague, comme s'il ne leur en restait aucun souvenir mais plus une impression.
Très affaibli pendant la vague de Typhus qui ravage les prisonniers lors de l'hiver 43, il est démis de ses fonction de doyen mais conserve tous ses privilèges et est dispensé de tout travail, chose incroyable dans un camp nazi où celui qui ne peut travailler ne peut pas vivre non plus ! Le nouveau doyen, Rakowski, ayant été victime d'une dénonciation d'un rival protégé par un SS, Galewski est rétabli dans ses fonctions fin avril mais il ne récupérera jamais vraiment physiquement et moralement.
Sollicité par les quelques hommes qui fomentent une révolte, il intègre le petit groupe et en devient vite le chef.
Il sent bien qu'il ne quittera jamais Treblinka vivant mais cela n’a pas d’importance pour lui, cela n'a jamais été son but, il veut se sacrifier pour la cause : permettre à des hommes de sortir de Treblinka et de raconter au monde ce qui s’y passe.
Mais il se trompe car lors de la révolte, il réussit à passer les barrières anti-char et à s’enfuir.
Physiquement diminué, il ne peux tenir le rythme de la fuite effrénée dans les bois et, baissant les bras, il avale le contenu d’une fiole de poison. Certains rescapés disent qu'il s'est suicidé quelques kilomètres après la sortie du camp, d'autres qu'il a tenu la première nuit, rampant d'un homme à un autre dans les bois pour les convaincre de faire éclater le groupe et de partir dans des directions différentes par deux ou trois. Cependant, la façon dont il est mort n'est pas discuté.
Vous voyez, on sait très peu de chose sur l'ingénieur Galewski et certaines versions de son histoire, comme pour tout acteur de Treblinka, se contredisent fortement. Mais il reste dans la mémoire des survivants comme leur héros, leur sauveur, l'homme qui a dit « nous allons vivre! » quand tout semblait perdu. Il est d’ailleurs cité dans tous les livres sur le sujet.
Photo extraite du livre deChil Rajchman "Je suis le dernier Juif"
vilak- Capitaine
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Date d'inscription : 26/07/2010
Re: Treblinka
Il est à noter que, outre l'administration nazie qui s'emparait officiellement des biens saisis sur les déportés, Treblinka était une poule aux oeufs d'or pour beaucoup d'autres personnes :
-Le personnel SS et ukrainien du camp qui, en détournant du flux des devises et matières précieuses, mettait la main sur des fortunes et pouvait ainsi améliorer son ordinaire.
-Les paysans du voisinage qui vendaient à prix d'or leur production à ce personnel.
-Les prostituées qui déferlaient des grandes villes et vendaient leur corps à ce personnel.
-Les prisonniers qui, détournant eux aussi des biens portables, pouvaient se procurer tout ce dont ils manquaient cruellement (nourriture, médicaments et armes) en faisant du marché noir avec tout ce monde là qui était bien évidemment avide et corrompu jusqu'à la moelle.
Le sympathique et loquace Henrik Gawkowski, conducteur de la locomotive qui amenait les déportés au camp et qui apparaît dans « Shoah », avoue lui aussi avoir profité de ce système et perdu près de 50,000 dollars lors d'une seule partie de poker.
Nous parlons donc vraiment de sommes folles, pas d'argent de poche!!!
-Le personnel SS et ukrainien du camp qui, en détournant du flux des devises et matières précieuses, mettait la main sur des fortunes et pouvait ainsi améliorer son ordinaire.
-Les paysans du voisinage qui vendaient à prix d'or leur production à ce personnel.
-Les prostituées qui déferlaient des grandes villes et vendaient leur corps à ce personnel.
-Les prisonniers qui, détournant eux aussi des biens portables, pouvaient se procurer tout ce dont ils manquaient cruellement (nourriture, médicaments et armes) en faisant du marché noir avec tout ce monde là qui était bien évidemment avide et corrompu jusqu'à la moelle.
Le sympathique et loquace Henrik Gawkowski, conducteur de la locomotive qui amenait les déportés au camp et qui apparaît dans « Shoah », avoue lui aussi avoir profité de ce système et perdu près de 50,000 dollars lors d'une seule partie de poker.
Nous parlons donc vraiment de sommes folles, pas d'argent de poche!!!
vilak- Capitaine
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Date d'inscription : 26/07/2010
Re: Treblinka
Une photo de Franz Stangl après son arrestation - probablement après ou lors de son extradition vers Allemagne (source Yad-Vashem)
eddy marz- Membre légendaire
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Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Treblinka
Merci Eddy!
ours blanc- Sergent-chef
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Localisation : Canada
Date d'inscription : 25/11/2012
Re: Treblinka
Bonjour tout le monde.
A l'entrée de Treblinka il y avait une pancarte ou il était écrit : "Juifs polonais, attention ! Vous vous trouvez dans un camp de transit, d'où vous serez envoyés plus tard dans des camps de travail. Pour éviter des épidémies, tous les vêtements et bagages doivent être soumis à la désinfection. L'or, l'argent, les devises seront remis à la caisse contre reçu. On vous les rendra plus tard sur présentation du reçu. Tous les nouveaux arrivés doivent, avant de repartir, prendre un bain de propreté corporelle"
Est-ce que l'un d'entre vous saurait où trouver le texte en langue originale? (polonais j'imagine?)
Merci
A l'entrée de Treblinka il y avait une pancarte ou il était écrit : "Juifs polonais, attention ! Vous vous trouvez dans un camp de transit, d'où vous serez envoyés plus tard dans des camps de travail. Pour éviter des épidémies, tous les vêtements et bagages doivent être soumis à la désinfection. L'or, l'argent, les devises seront remis à la caisse contre reçu. On vous les rendra plus tard sur présentation du reçu. Tous les nouveaux arrivés doivent, avant de repartir, prendre un bain de propreté corporelle"
Est-ce que l'un d'entre vous saurait où trouver le texte en langue originale? (polonais j'imagine?)
Merci
Frater- Soldat 1ère classe
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Date d'inscription : 25/09/2014
Re: Treblinka
Bonjour Frater;
Je ne suis pas certain que cette annonce était écrite sur un panneau, mais plutôt communiquée verbalement par le commandant du camp, ou un de ses suppléants, comme ce fut le cas à Belzec, lors de la première période du camp, par Christian Wirth lui-même ou par Kurt Franz… Je peux bien sûr me tromper. Peut-être chercher sur le site de l'USHMM ou Nizkor.
Sinon, bienvenue sur le forum... Prière de venir se présenter ici : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/presentation-des-nouveaux-membres-f1/
avant de commencer à poster. Merci d'avance et à bientôt.
Eddy Marz
eddy marz- Membre légendaire
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Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Treblinka
"As the train approached the extermination camp, the engine blew a prolonged whistle which was the signal for the Ukrainians to man their position in the reception sector and on the roofs of the buildings. One group of SS-men and Ukrainians took up positions on the station platform. As soon as the train was moving along the tracks inside the camp, the gates behind it were closed. The deportees were taken out of the freight cars and conducted through a gate to a fenced-in square inside the camp. At the gate they were separated: men to the right, women and children to the left. A large placard announced in Polish and German:
Attention Warsaw Jews! You are in a transit camp from which the transport will continue to labor camps. To prevent epidemics, clothing as well as pieces of baggage are to be handed over for disinfection. Gold, money, foreign currency, and jewellery are to be deposited at the "Cash Office" against a receipt. They will be returned later on presentation of the receipt. For physical cleanliness, all arrivals must have a bath before travelling on."
En Allemand :
"Achtung Warschauer Juden!
Ihr befindet Euch hier in einem Durchgangslager, von dem aus der Weitertransport in Arbeitslager erfolgen wird. Zur Verhütung von Seuchen sind sowohl Kleider als auch Gepäckstücke zum Desinfizieren abzugeben.
Gold, Geld, Devisen und Schmuck sind gegen Quittung der Kasse zu übergeben. Sie werden später gegen Vorlage der Quittungen wieder ausgehändigt.
Zur Körperreinigung haben sich alle Ankommenden vor dem Weitertransport zu baden."
(Verdict of LG Dusseldorf AZ 81 Ks 2/64, p. 81.)
Tout le procès de Treblinka : http://www.holocaust-history.org/german-trials/treblinka-urteil.shtml
(en Allemand)
=> Voir chapitre E. Der Ablauf der Massentötungen (Le déroulement des massacres)
J'ai eu beau cherché la version Polonaise, rien trouvé.
Attention Warsaw Jews! You are in a transit camp from which the transport will continue to labor camps. To prevent epidemics, clothing as well as pieces of baggage are to be handed over for disinfection. Gold, money, foreign currency, and jewellery are to be deposited at the "Cash Office" against a receipt. They will be returned later on presentation of the receipt. For physical cleanliness, all arrivals must have a bath before travelling on."
En Allemand :
"Achtung Warschauer Juden!
Ihr befindet Euch hier in einem Durchgangslager, von dem aus der Weitertransport in Arbeitslager erfolgen wird. Zur Verhütung von Seuchen sind sowohl Kleider als auch Gepäckstücke zum Desinfizieren abzugeben.
Gold, Geld, Devisen und Schmuck sind gegen Quittung der Kasse zu übergeben. Sie werden später gegen Vorlage der Quittungen wieder ausgehändigt.
Zur Körperreinigung haben sich alle Ankommenden vor dem Weitertransport zu baden."
(Verdict of LG Dusseldorf AZ 81 Ks 2/64, p. 81.)
Tout le procès de Treblinka : http://www.holocaust-history.org/german-trials/treblinka-urteil.shtml
(en Allemand)
=> Voir chapitre E. Der Ablauf der Massentötungen (Le déroulement des massacres)
J'ai eu beau cherché la version Polonaise, rien trouvé.
Jules- Général de Division
- Nombre de messages : 2070
Age : 44
Localisation : ici
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Treblinka
Merci beaucoup pour ces précisions, Jules
eddy marz- Membre légendaire
- Nombre de messages : 3953
Age : 69
Localisation : England/France/Italia
Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Treblinka
Super merci beaucoup! Si il y avait aussi une version allemande elle fera l'argement l'affaire. Peut être même plus, puisque il est vraisemblable que le texte ait été écrit d'abord en allemand, et puis traduit en polonais à l'attention des déportés.
En fait je posais la question parce que la traduction française qu'on trouve habituellement comprend certaines expressions pour le moins inhabituelles ("bain de propreté corporelle"?). Je voulais comprendre si il s'agissait d'une traduction un peu forcée, ou si au contraire il fallait la garder telle quelle pour refléter le style un peu particulier du texte en VO.
Merci à vous deux en tout cas : )
En fait je posais la question parce que la traduction française qu'on trouve habituellement comprend certaines expressions pour le moins inhabituelles ("bain de propreté corporelle"?). Je voulais comprendre si il s'agissait d'une traduction un peu forcée, ou si au contraire il fallait la garder telle quelle pour refléter le style un peu particulier du texte en VO.
Merci à vous deux en tout cas : )
Frater- Soldat 1ère classe
- Nombre de messages : 5
Age : 42
Localisation : Paris
Date d'inscription : 25/09/2014
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