La prison de Montluc a fermé ses portes
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La prison de Montluc a fermé ses portes
La prison pour femmes de Montluc a fermé ses portes
Les dernières détenues ont quitté la semaine dernière les cellules qui deviendront un lieu de mémoire. Le reste du site pourrait être occupé par l’Université Lyon 3
Une première page est tournée. Trois mois avant la fermeture de la maison d’arrêt Saint-Paul-Saint-Joseph, celle de Montluc a inauguré le profond bouleversement du paysage carcéral.
Vétuste et surpeuplée avec ses 24 places qui accueillaient jusqu’à 60 femmes,Montluc a vu le transfert des dernières détenues s’achever la semaine dernière.
Reste désormais la reconversion d’un site dont l’avenir commence à se dessiner.
La conservation du bâtiment cellulaire est notamment acquise : « Nous allons en faire un lieu de mémoire et nous laisserons les cellules en l’état pour évoquer de façon sobre quel a été le parcours, entre 1942 et 1944, des personnes de la communauté juive ou résistante qui ont été enfermées ici »,
La prison de Jean Moulin, Marc Bloch et André Frossard et Klaus Barbie
En 1921 s’est édifiée la prison de Montluc, face au fort qui lui a donné son nom : celui du seigneur de « Monluc » (devenu Montluc), le maréchal Blaise de Lasseran Massencôme (v. 1500-1577). Cette prison militaire va connaître un destin particulièrement tragique après le 11 novembre 1942 et le retour des Allemands en zone sud. Ces derniers réquisitionnent les lieux et vont y interner dans des conditions effroyables, hommes, femmes, juifs, résistants, constituant un réservoir d’otages. Certains seront fusillés sur place, exécutés sommairement dans les environs de Lyon, d’autres prélevés pour une destination inconnue, en fait la déportation vers les camps nazis de concentration ou d’extermination. « Atelier ou magasin, baraque, cellule de femmes ou d’hommes, réfectoire, Montluc offre plusieurs variantes à l’enfermement, et il n’est pas rare qu’un détenu change d’affectation pendant son internement ». Combien ont été jetés dans ces cellules surpeuplées après les interrogatoires des tortionnaires de la Gestapo — ou de la Milice-, pour vivre ensuite dans l’attente tragique des matins, des portes qui s’ouvraient au cri de « Raus! Raus! », pour un destin inconnu, souvent tragique?
« Dans la « baraque », les juifs étaient entassés : « Ils sont nos proches voisins, écrit R. Léculier, et nos compagnons de malheur, logés, nous le savons, dans un des quartiers de Montluc plus dur encore que le nôtre. » Jusqu’à sa libération le 24 août 1944, la prison « fut le carrefour de la cruelle répression sous toutes ses formes […] », dira le frère Benoît. Selon des sources ministérielles publiées en 1952, au moins 7731 hommes et femmes, français ou étrangers, auraient été internés, dont 662 fusillés, 2565 auraient été déportés (seulement
840 rapatriés), alors que 2104 auraient eu un sort inconnu. « Parmi les « hôtes de passage », note Georges Tassani, président des internés de Montluc, que sont les résistants, persécutés raciaux et otages, il est quelques personnages bien connus du grand public ». Comme Jean Moulin, de Lattre de Tassigny, l’évadé André Devigny, l’historien Marc Bloch, André Frossard, etc.
Lors de son arrestation en 1983 Klaus BARBIE y fut temporairement incarcéré
(source Le Progrès)
Les dernières détenues ont quitté la semaine dernière les cellules qui deviendront un lieu de mémoire. Le reste du site pourrait être occupé par l’Université Lyon 3
Une première page est tournée. Trois mois avant la fermeture de la maison d’arrêt Saint-Paul-Saint-Joseph, celle de Montluc a inauguré le profond bouleversement du paysage carcéral.
Vétuste et surpeuplée avec ses 24 places qui accueillaient jusqu’à 60 femmes,Montluc a vu le transfert des dernières détenues s’achever la semaine dernière.
Reste désormais la reconversion d’un site dont l’avenir commence à se dessiner.
La conservation du bâtiment cellulaire est notamment acquise : « Nous allons en faire un lieu de mémoire et nous laisserons les cellules en l’état pour évoquer de façon sobre quel a été le parcours, entre 1942 et 1944, des personnes de la communauté juive ou résistante qui ont été enfermées ici »,
La prison de Jean Moulin, Marc Bloch et André Frossard et Klaus Barbie
En 1921 s’est édifiée la prison de Montluc, face au fort qui lui a donné son nom : celui du seigneur de « Monluc » (devenu Montluc), le maréchal Blaise de Lasseran Massencôme (v. 1500-1577). Cette prison militaire va connaître un destin particulièrement tragique après le 11 novembre 1942 et le retour des Allemands en zone sud. Ces derniers réquisitionnent les lieux et vont y interner dans des conditions effroyables, hommes, femmes, juifs, résistants, constituant un réservoir d’otages. Certains seront fusillés sur place, exécutés sommairement dans les environs de Lyon, d’autres prélevés pour une destination inconnue, en fait la déportation vers les camps nazis de concentration ou d’extermination. « Atelier ou magasin, baraque, cellule de femmes ou d’hommes, réfectoire, Montluc offre plusieurs variantes à l’enfermement, et il n’est pas rare qu’un détenu change d’affectation pendant son internement ». Combien ont été jetés dans ces cellules surpeuplées après les interrogatoires des tortionnaires de la Gestapo — ou de la Milice-, pour vivre ensuite dans l’attente tragique des matins, des portes qui s’ouvraient au cri de « Raus! Raus! », pour un destin inconnu, souvent tragique?
« Dans la « baraque », les juifs étaient entassés : « Ils sont nos proches voisins, écrit R. Léculier, et nos compagnons de malheur, logés, nous le savons, dans un des quartiers de Montluc plus dur encore que le nôtre. » Jusqu’à sa libération le 24 août 1944, la prison « fut le carrefour de la cruelle répression sous toutes ses formes […] », dira le frère Benoît. Selon des sources ministérielles publiées en 1952, au moins 7731 hommes et femmes, français ou étrangers, auraient été internés, dont 662 fusillés, 2565 auraient été déportés (seulement
840 rapatriés), alors que 2104 auraient eu un sort inconnu. « Parmi les « hôtes de passage », note Georges Tassani, président des internés de Montluc, que sont les résistants, persécutés raciaux et otages, il est quelques personnages bien connus du grand public ». Comme Jean Moulin, de Lattre de Tassigny, l’évadé André Devigny, l’historien Marc Bloch, André Frossard, etc.
Lors de son arrestation en 1983 Klaus BARBIE y fut temporairement incarcéré
(source Le Progrès)
elgor- Général de Division
- Nombre de messages : 1108
Age : 76
Localisation : Myrelingues la brumeuse
Date d'inscription : 10/03/2008
Re: La prison de Montluc a fermé ses portes
bonjour Elgor, et merci pour ce post que je n'avais pas vu .Cette sinistre prison est à côté de chez moi , à quelques kms .J 'ai connu un "ancien " décèdé depuis qui y avait été interné , et comme tu le précise justement entendait les portes qui s'ouvraient pour extraire des cos -détenus qui ne revenaient jamais , lui même ayant subit un simulacre de fusillade (pour s'amuser ) quand il me racontait cela , il pleurait .
Amicalement, le ronin.
Semper fidelis.
Amicalement, le ronin.
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le ronin- Police militaire (Modérateur)
- Nombre de messages : 3529
Age : 72
Localisation : Dans l'Hérault, cong!
Date d'inscription : 25/06/2008
montluc
Effectivement, elle ferme ses portes mais va devenir un lieux de mémoire, un musée.En ce qui concerne le fort montluc, qui est devenu un hotel de police, il y a à l'interieur le "mur des fusillés" où avant la restauration les impacts de balles étaient visibles mais depuis le sablage des murs toutes traces des balles ont disparues.Aucune plaque commémorative n'a été apposée donc l'endroit du drame reste méconnu pour la plupart des gens qui passent devant.Dommage...
lelevriernoir- Sergent
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Age : 42
Localisation : Ain
Date d'inscription : 19/10/2009
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