La Bretagne dans le combat
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Ivy mike
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La Bretagne dans le combat
Bonjour,
La Bretagne occupe un place a part dans l'histoire de la DGM.
Cette Region a ete le theatre de tous les paradoxes :
- Le lieu des dernieres illusions du gouvernement Reynaud, pensant a y etablir un "reduit Breton". Charles de Gaulle y etait le 15 juin 1940, cherchant a savoir si cela etait possible. Ce ne l'etait pas.
- D'une importance capitale pour les Allemands, c'est de la Bretagne qu'ils lancaient les meutes des U-Boot de Doenitz contre les convois de Liberty-Ships qui ravitaillaient et renforcaient le Royaume-Uni.
- D'une importance capitale pour la France Libre. Les marins de l'ile de Sein et d'autres on rejoint la France Libre tres tot au point que Charles de Gaulle, au cours des ceremonies du 14 juillet 1940 a Londres, inspectant ses maigres troupes, demandait si La Bretagne etait la moitie de la France...
- Un haut lieu de la Resistance. A ma modeste connaissance, seul le Limousin peut pretrendre concurrencer en terme d'effectif et d'activite resistante la Bretagne.
- La region qui a produit le seul groupe "regionaliste" qui a participe activement aux crimes de guerres Nazis, aux travers du Bezen Perrot. Meme les Corses et les Basques n'ont pas ose.
Il est possible de m'accuser d'a priori dans ce domaine. Il se trouve que je connais un vieux Monsieur de 81 ans qui a un jour crapahute dans la Lande Bretonne avec son fusil, pour casser du boche et liberer la Bretagne, puis qui a raccroche son arme mais n'a jamais raccroche sa cause et continue sur Internet a defendre la memoire de ses camarades.
Je le connais, il va bientot arriver ici. Et lui et moi, chacun avec son boulot precis, allons vous parler de la Bretagne en guerre.
Et je sais qu'il attends vos questions. Ne soyez pas timides, chers membres, lui repondre ici, le questionner, lui fera plaisir.
La Bretagne occupe un place a part dans l'histoire de la DGM.
Cette Region a ete le theatre de tous les paradoxes :
- Le lieu des dernieres illusions du gouvernement Reynaud, pensant a y etablir un "reduit Breton". Charles de Gaulle y etait le 15 juin 1940, cherchant a savoir si cela etait possible. Ce ne l'etait pas.
- D'une importance capitale pour les Allemands, c'est de la Bretagne qu'ils lancaient les meutes des U-Boot de Doenitz contre les convois de Liberty-Ships qui ravitaillaient et renforcaient le Royaume-Uni.
- D'une importance capitale pour la France Libre. Les marins de l'ile de Sein et d'autres on rejoint la France Libre tres tot au point que Charles de Gaulle, au cours des ceremonies du 14 juillet 1940 a Londres, inspectant ses maigres troupes, demandait si La Bretagne etait la moitie de la France...
- Un haut lieu de la Resistance. A ma modeste connaissance, seul le Limousin peut pretrendre concurrencer en terme d'effectif et d'activite resistante la Bretagne.
- La region qui a produit le seul groupe "regionaliste" qui a participe activement aux crimes de guerres Nazis, aux travers du Bezen Perrot. Meme les Corses et les Basques n'ont pas ose.
Il est possible de m'accuser d'a priori dans ce domaine. Il se trouve que je connais un vieux Monsieur de 81 ans qui a un jour crapahute dans la Lande Bretonne avec son fusil, pour casser du boche et liberer la Bretagne, puis qui a raccroche son arme mais n'a jamais raccroche sa cause et continue sur Internet a defendre la memoire de ses camarades.
Je le connais, il va bientot arriver ici. Et lui et moi, chacun avec son boulot precis, allons vous parler de la Bretagne en guerre.
Et je sais qu'il attends vos questions. Ne soyez pas timides, chers membres, lui repondre ici, le questionner, lui fera plaisir.
Invité- Général de Division
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Date d'inscription : 16/07/2006
Re: La Bretagne dans le combat
C'est un peu vrai, ce que dit Daniel. J'avais remisé mon fusil et pour moi la guerre "était finie lorsqu'il y a une douzaine année, j'ai du me heurter sur Internet avec cette peste brune que j'avais passé ma jeunesse à combattre.
J'ai alors repris le clavier et ai voulu laisser à mes enfants et petits enfants cette histoire de la Bretagne dont on parlait si peu. J'avais l'impression en écoutant et regardant la télévision que lorsque Avranches avait lâché, les alliés étaient montés directement sur Paris. A priori , c'était comme s'il ne s'était rien passé en Bretagne.
J'en voulais à la presse et aux historiens, mais réflexion faite, si tout les anciens gfaisaient comme moi, de quel droit pouvais je critiquer. J'ai donc mis sur un CD tout ce dont je pouvais me souvenir, j'ai fouillé, les archives, récupéré les articles de presse d'époque, j'ai numérisé les photos etc... et j'ai fait un CD d'environ 390 pages contenant 400 à 500 photos.
Je l'avais fait pour moi d'abord avec rage de ce que je découvrais sur certains forums, mais aussi pour les miens. Mais voilà, on s'est rencontré sur internet avec Daniel à propos d'un appel du 17 juin 1940. Il m'a demandé si j'avais les preuves de ce que j'avançais. Alors voilà, il est en Thaïland, je lui ai envoyé mon CD. Il a souhaité, qu'on en parle et on n'a pas cessé de le faire depuis.
J'ai alors compris que ce CD et tout ce qu'il y avait dessus, n'appartenait seulement aux miens, il appartenait également à tous les jeunes qui ont envie de savoir et de connaître l'histoire de cette époque. Et au nom de tous ceux que j'ai connu et qui ne sont plus, j'essaierai de répondre au mieux. Pour vous, je serai Roger, je demande qu'on oublie mon âge, et le tutoiement sera de rigueur
En toute amitié avec tous
Roger
J'ai alors repris le clavier et ai voulu laisser à mes enfants et petits enfants cette histoire de la Bretagne dont on parlait si peu. J'avais l'impression en écoutant et regardant la télévision que lorsque Avranches avait lâché, les alliés étaient montés directement sur Paris. A priori , c'était comme s'il ne s'était rien passé en Bretagne.
J'en voulais à la presse et aux historiens, mais réflexion faite, si tout les anciens gfaisaient comme moi, de quel droit pouvais je critiquer. J'ai donc mis sur un CD tout ce dont je pouvais me souvenir, j'ai fouillé, les archives, récupéré les articles de presse d'époque, j'ai numérisé les photos etc... et j'ai fait un CD d'environ 390 pages contenant 400 à 500 photos.
Je l'avais fait pour moi d'abord avec rage de ce que je découvrais sur certains forums, mais aussi pour les miens. Mais voilà, on s'est rencontré sur internet avec Daniel à propos d'un appel du 17 juin 1940. Il m'a demandé si j'avais les preuves de ce que j'avançais. Alors voilà, il est en Thaïland, je lui ai envoyé mon CD. Il a souhaité, qu'on en parle et on n'a pas cessé de le faire depuis.
J'ai alors compris que ce CD et tout ce qu'il y avait dessus, n'appartenait seulement aux miens, il appartenait également à tous les jeunes qui ont envie de savoir et de connaître l'histoire de cette époque. Et au nom de tous ceux que j'ai connu et qui ne sont plus, j'essaierai de répondre au mieux. Pour vous, je serai Roger, je demande qu'on oublie mon âge, et le tutoiement sera de rigueur
En toute amitié avec tous
Roger
Logico- Major
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Date d'inscription : 31/07/2006
Re: La Bretagne dans le combat
SAINT-MICHEL EN GREVE
**************************
L'autre Débarquement :
Lorsque le 1er août 1944, le général Patton lance son opération " Race to the sea ", il compte prendre Brest en cinq jours. Mais le siège va durer plus longtemps que prévu, et le problème du ravitaillement en carburant et en artillerie va se poser. La solution d'un débarquement d'appui à Saint-Michel en Grève s'impose.
Le 11 août 1944, les premières péniches de types LST, chargées jusqu'à la gueule de bidons de carburant, échouent sur la plage de Saint-Michel-en-Grève. L'opération a pour nom "Author two" et repose sur le 16ème bataillon Anglo-Américain.
Quelques jours auparavant un détachement de la 3 ème Armée Américaine qui progressait vers le Finistère, s'était chargé de déminer l'immense plage, piègée par les Allemands.
Ces péniches d'une longueur de 95 à 115 mètres contenaient jusqu'à 160 000 "jerrycans" d'une contenance de quatre litres environ.
Jusqu'à Quinze péniches dans la journée :
La fréquence d'arrivée des péniches était très variable. Trois de ces "bateaux sans nom" échouèrent le premier jour, mais mi-septembre, les habitants de Saint-Michel en ont compté jusqu'à quinze à l'horizon.
L'opération a duré jusqu'au 18 septembre, date de la reddition des Allemands dans la "Poche de Brest".
Et si ce débarquement n'a bien sûr pas eu la même ampleur que celui de Normandie, son importance stratégique fut considérable dans le déroulement de la bataille de Brest.
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L'autre Débarquement :
Lorsque le 1er août 1944, le général Patton lance son opération " Race to the sea ", il compte prendre Brest en cinq jours. Mais le siège va durer plus longtemps que prévu, et le problème du ravitaillement en carburant et en artillerie va se poser. La solution d'un débarquement d'appui à Saint-Michel en Grève s'impose.
Le 11 août 1944, les premières péniches de types LST, chargées jusqu'à la gueule de bidons de carburant, échouent sur la plage de Saint-Michel-en-Grève. L'opération a pour nom "Author two" et repose sur le 16ème bataillon Anglo-Américain.
Quelques jours auparavant un détachement de la 3 ème Armée Américaine qui progressait vers le Finistère, s'était chargé de déminer l'immense plage, piègée par les Allemands.
Ces péniches d'une longueur de 95 à 115 mètres contenaient jusqu'à 160 000 "jerrycans" d'une contenance de quatre litres environ.
Jusqu'à Quinze péniches dans la journée :
La fréquence d'arrivée des péniches était très variable. Trois de ces "bateaux sans nom" échouèrent le premier jour, mais mi-septembre, les habitants de Saint-Michel en ont compté jusqu'à quinze à l'horizon.
L'opération a duré jusqu'au 18 septembre, date de la reddition des Allemands dans la "Poche de Brest".
Et si ce débarquement n'a bien sûr pas eu la même ampleur que celui de Normandie, son importance stratégique fut considérable dans le déroulement de la bataille de Brest.
Logico- Major
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Date d'inscription : 31/07/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Exact, merci pour cette page d'histoire Logico :D
Daniel, tu oublie de parler aussi du parachutage des paras Français juste avant le débarquement et qui ont participés avec la Resistance à ralentir les forces Allemandes stationnées en Bretagne ;)
L'hisoire bretonne de le SGM m'as toujours fascinée par ses contraires:
Une des regions les plus "resistantes" comme tu dis mais de l'autre côté, des ordures prets à tout pour collaborer et tremper les mains dans le sang qu'ils disaient "impur"
Ivy
Daniel, tu oublie de parler aussi du parachutage des paras Français juste avant le débarquement et qui ont participés avec la Resistance à ralentir les forces Allemandes stationnées en Bretagne ;)
L'hisoire bretonne de le SGM m'as toujours fascinée par ses contraires:
Une des regions les plus "resistantes" comme tu dis mais de l'autre côté, des ordures prets à tout pour collaborer et tremper les mains dans le sang qu'ils disaient "impur"
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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Re: La Bretagne dans le combat
Bonjour
J'ai justement une question au sujet de la Bretagne : comment se fait il que St Nazaire et Lorient n'ont étaient libérées que le 11 et le 10 mai 1945 ? Soit bien après la capitulation allemande ?
J'ai justement une question au sujet de la Bretagne : comment se fait il que St Nazaire et Lorient n'ont étaient libérées que le 11 et le 10 mai 1945 ? Soit bien après la capitulation allemande ?
Joachim- Capitaine
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Date d'inscription : 22/11/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Parce que c'était des poches encerclées qui ont tenu jusqu'à la fin. Un "Kessel".
dan
dan
Dan*.- Colonel
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Date d'inscription : 28/09/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Dan*. a écrit:Parce que c'était des poches encerclées qui ont tenu jusqu'à la fin. Un "Kessel".
dan
Oui c'est évident mais c'est justement sur ce point là que je me pose une multitude de questions : Comment les garnisons allemands ont elles fait pour tenir le coup pendant quasiment 10 mois sans aucun ravitaillement en munitions, carburant, .... ? Pourquoi donc les alliés ont ils fait l'impasse sur ces 2 ports qui sont pourtant 2 haut lieux stratégiques des allemands ?
Joachim- Capitaine
- Nombre de messages : 236
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Localisation : Mons / Wallonie
Date d'inscription : 22/11/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Parce que au lieu de perdre inutilement des hommes et du matériel à achever ces poches, ils ont préféré foncer sur l'Allemagne.
Par contre je en pourrais pas te dire comment ils ont fait pour tenir si longtemps... Ils ont surement perdu quelques kilos.
dan
Par contre je en pourrais pas te dire comment ils ont fait pour tenir si longtemps... Ils ont surement perdu quelques kilos.
dan
Dan*.- Colonel
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Localisation : Paris, France
Date d'inscription : 28/09/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Joachim a écrit:J'ai justement une question au sujet de la Bretagne : comment se fait il que St Nazaire et Lorient n'ont étaient libérées que le 11 et le 10 mai 1945 ? Soit bien après la capitulation allemande ?
Je suis en train de bosser sur le sujet, tu tombes bien.
Pour des raisons trop longues a expliquer ici, les allemands ont reussi a faire retraiter sur Lorient et Saint Nazaire des troupes consequentes, environ 70,000 hommes, chiffre a preciser, et mon petit camarade Keffer s'emploie a le preciser. Ca va venir.
Les Americains, presses de traverser la Seine et se ruer sur le Reich, ont fait demi-tour, laissant derriere une maigre D.I. et, en fait, laissant le soin aux Francais de "garder" ces poches (Festung=forteresse, pas Kessel).
Ce qui fut fait, par une horde d'ex-FTPF/FFI, rassembles en unites de la reguliere qui firent face aux Allemands jusqu'au bout.
Parmis ces gamins en haillons, armes de bric et de broc, se pelant les (...) durant l'hiver 44-45, la 25eme D.I. a Saint Nazaire, ou se trouvait un certains Roger-Logico.
Avec son aide precieuse, je suis en train de pondre un papelard sur le sujet : Le Front des Oublies.
Ce forum, bien evidemment, en sera le premier informe, mais un peu de patience, je tiens a le faire de maniere "presque parfaite" a la memoire des camarades de Roger.
Invité- Général de Division
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Date d'inscription : 16/07/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Pour connaître ce qui s'est passé lors de la poche de La Rochelle et de Royan la question de l'approvisionnement est plutôt intéressante.
Il faut tout d'abord savoir que dans ces poches, l'autorité allemande règne jusu'au bout et que toutes les réquisitions qui peuvent être faites le seront. N'oublions pas également que ce sont des zones cotières où la Kriegsmarine règnera en maître jusqu'à la rédition. La Rochelle et Nantes sont également des centres militaires trés importants d'où la présence de grands stocks de munitions et de vivres (car base de ravitaillement pour les sous-marins).
Cependant à partir de janvier 1945, les Allemands seront obligés de multiplier les raids dans les campagnes afin de récupérer de quoi se nourrir. C'est souvent pendant ces opérations que les FFI feront le coup de feu en subissant parfois d'importantes pertes (manque d'otganisation et de matériel) jusqu'à ce que la 13e DBLE arrive sur place.
Il faut tout d'abord savoir que dans ces poches, l'autorité allemande règne jusu'au bout et que toutes les réquisitions qui peuvent être faites le seront. N'oublions pas également que ce sont des zones cotières où la Kriegsmarine règnera en maître jusqu'à la rédition. La Rochelle et Nantes sont également des centres militaires trés importants d'où la présence de grands stocks de munitions et de vivres (car base de ravitaillement pour les sous-marins).
Cependant à partir de janvier 1945, les Allemands seront obligés de multiplier les raids dans les campagnes afin de récupérer de quoi se nourrir. C'est souvent pendant ces opérations que les FFI feront le coup de feu en subissant parfois d'importantes pertes (manque d'otganisation et de matériel) jusqu'à ce que la 13e DBLE arrive sur place.
Dernière édition par le 7/12/2006, 17:10, édité 1 fois
Panzer5- Général de Division
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Age : 43
Localisation : Charente maritime
Date d'inscription : 29/08/2005
Re: La Bretagne dans le combat
Joachim a écrit:Dan*. a écrit:Parce que c'était des poches encerclées qui ont tenu jusqu'à la fin. Un "Kessel".
dan
Oui c'est évident mais c'est justement sur ce point là que je me pose une multitude de questions : Comment les garnisons allemands ont elles fait pour tenir le coup pendant quasiment 10 mois sans aucun ravitaillement en munitions, carburant, .... ? Pourquoi donc les alliés ont ils fait l'impasse sur ces 2 ports qui sont pourtant 2 haut lieux stratégiques des allemands ?
Ca ce sont des questions très intéressantes qui mériteraient un topic!
Les Allemands n'ont effectivement reçu quasiment aucun approvisionnement pendant 9 mois. Mais ce n'a pas vraiment été un problème. Il ne faut pas oublier que Lorient et Saint Nazaire (je parlerai d'ailleurs davantage de Saint-Nazaire...) étaient le siège de bases de U-Boote, et à ce titre elles disposaient de défenses, fortifications, réserves (nourriture et munitions) absolument énormes. Pour vous donner un ordre d'idée: à la Libération de la Poche de Saint Nazaire, lors de l'inventaire des stocks allemands, il a été calculé que la Wehrmacht avait encore dans le secteur pour plus de deux ans de nourriture...
Attention, ça ne veut pas dire que les soldats vivaient bien. Ils ne savaient pas combien de temps ils resteraient encerclés et donc puisaient le moins possible dans ces réserves. Ils préféraient évidemment les réquisitions. Tout le monde, des deux côtés, a souffert de la faim pendant la Poche.
Ces ports étaient effectivement des hauts lieux stratégiques allemands, mais justement, à ce titre, étaient très bien défendus. Si vous venez dans ma région, vous verrez des Blockhaus à tous les coins de rues. Ce n'est pas pour rien que les Allemands employaient le terme de "Festung" (forteresse). De plus, les Alliés ont compris qu'il ne servait pas à grand-chose d'attaquer ces ports car:
- ils ne servaient plus à grand-chose aux Allemands
- les Alliés avaient déjà libéré plusieurs ports bien plus grands et n'en avaient donc pas un besoin énorme. Le jeu n'en valait pas la chandelle.
C'est une réponse très succincte sur un sujet très vaste qui me tient particulièrement à coeur. Et je confirme, attendez le très bon article de Daniel qui vous expliquera le pourquoi du comment, ça vaut le coup!
Keffer- Général de Division
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Age : 44
Localisation : Oslo (Norvège)
Date d'inscription : 23/06/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Bonjour à tous
Le 5 août 1944 12 chars américauns entraient dans Vannes. Les 8 et 9 août ils étaient aux portes de Lorient et le 12 le général Wood allait installer son PC en Anjou.
On ne peut dire qu'à ces dates les Alliés disposaient de beaucoup de grands ports en Europe. Ce repli a été trés discuté et était discutable.
Ci dessoius un petit avant-gout de ce que vous prépare Daniel.
Roger
Le 9 ils se retireront après un bref combat et à 18 h , un officier américain informe le commandant Mailloux que les troupes alliées se replient au nord de Caudan.
Après l'avance rapide et déployée en éventail de la 4ème D.B. , le général Wood ne souhaite pas immobiliser ou même perdre devant Lorient les précieux chars qui doivent lui permettre de reprendre sans tarder l'offensive vers le Centre de la France. Dés le 10 août, ayant reçu du carburant, il ne garde que le C.C. B sur le front de la "Poche" et envoie le C.C. A sur Nantes.
Le 12 , interrogé par Branges de Civria il déclare : " qu'il ne dispose que d'engins blindés, et que les chars ne sont pas faits pour prendre les villes ". Le 14 il quitte Vannes pour installer son PC en Anjou à une douzaine de km de Pouancé. Il a définitivement confié aux FFI le soin de contenir l'ennemi dans les "Poches de Lorient et de Saint-Nazaire).
Le 5 août 1944 12 chars américauns entraient dans Vannes. Les 8 et 9 août ils étaient aux portes de Lorient et le 12 le général Wood allait installer son PC en Anjou.
On ne peut dire qu'à ces dates les Alliés disposaient de beaucoup de grands ports en Europe. Ce repli a été trés discuté et était discutable.
Ci dessoius un petit avant-gout de ce que vous prépare Daniel.
Roger
Le 9 ils se retireront après un bref combat et à 18 h , un officier américain informe le commandant Mailloux que les troupes alliées se replient au nord de Caudan.
Après l'avance rapide et déployée en éventail de la 4ème D.B. , le général Wood ne souhaite pas immobiliser ou même perdre devant Lorient les précieux chars qui doivent lui permettre de reprendre sans tarder l'offensive vers le Centre de la France. Dés le 10 août, ayant reçu du carburant, il ne garde que le C.C. B sur le front de la "Poche" et envoie le C.C. A sur Nantes.
Le 12 , interrogé par Branges de Civria il déclare : " qu'il ne dispose que d'engins blindés, et que les chars ne sont pas faits pour prendre les villes ". Le 14 il quitte Vannes pour installer son PC en Anjou à une douzaine de km de Pouancé. Il a définitivement confié aux FFI le soin de contenir l'ennemi dans les "Poches de Lorient et de Saint-Nazaire).
Logico- Major
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Date d'inscription : 31/07/2006
Re: La Bretagne dans le combat
A propos des S.A.S. pour répondre à Ivy et soulager un peu Daniel.
Le Parachutage des S.A.S.
Le Parachutage des SAS à l'aube du 6 juin 1944 :
Nous sommes le 5 juin 1944 entre 22 h et minuit. Sur tous les aérodromes anglais, les parachutistes SAS (Spécial Air Force) s'engouffrent dans les appareils dont le vrombissement fait vibrer l'air ambiant de la campagne anglaise.
A bord de ces avions Stirling, tête de l'armada aérienne, figurait le premier Stick (équipe), commandé par le lieutenant Marienne, qui atterrit à Plumelec, à l'ouest de Malestroit. Le second, dirigé par le lieutenant Botella, quitta la chaleur du bombardier et se lança dans le vide alors qu'on survolait Locarn. Il était environ 1 h 15. Un troisième Stick, (le lieutenant Deschamp et ses 8 hommes) devait quitter l'avion un quart d'heure plus tard.
La mission des SAS est double. D'une part, il s'agit de mener des actions de harcèlement sur les arrières de l'ennemi avec pour but de fixer ou d'entraver le déplacement des 7 divisions allemandes identifiées en Bretagne. D'autre part, le général Koening, chef des FFI depuis mars, leur a verbalement recommandé d'essayer de provoquer une levée massive de la Résistance et de constituer des unités organisées, encadrées et armées.
Premiers Contacts avec la Résistance :
Après s'être regroupés à l'ouest des gorges du Coron, les 18 parachutistes, firent la connaissance d'un premier élément de la Résistance locale, en l'occurrence, Georges Ollirault. Il était suivi comme son ombre par Georges Niemann, parachutiste allemand de la division Kreta, déserteur, dont le père avait été fusillé par la Gestapo.
Puis ce fut la rencontre avec d'autres combattants FTP qui contrôlaient pratiquement cette région Callac / Maël-Pestivien / Peumerit / Quintin, et dont la population était totalement acquise à leur cause. Enfin, ils reçurent la visite de responsables de la Résistance Locale.
L'affaire se présentait donc beaucoup mieux que prévu : Il y avait bien une Résistance en Bretagne ! Aussi, le radio de Botella, le capitaine Devize put-il envoyer un message demandant de l'armement pour plus de 2 000 patriotes.
A partir du 8 juin, deux nouveaux "Sticks" furent parachutés dans la nuit du 9 au 10 : 45 hommes commandés par le capitaine Le Blond. Un dernier renfort arriva dans la nuit du 10 au 11 juin comprenant 50 hommes.
115 Parachutistes :
Ce 11 juin, l'effectif de la base "Samwest" était de 115 parachutistes et trois "Jedburgs" sous le commandement du capitaine Le Blond. Les 10et 11 juin furentemployés à organiser la défense de la base, correspondant maintenant à la forêt de Duault.
Le capitaine Le Blond, même avec le renfort d'une trentaine de FTP du maquis "Tito" qu'il incorpora, ne disposait pas d'une force suffisante pour constituer un point d'appui fermé.
Aussi se résolut-il à faire contrôler les voies d'accés par de petits postes de 8 à 10 hommes, gardant en réserve une force de 25 hommes prêts à intervenir en tous points immédiatement.
Deux parachutages d'armes et de matériels eurent lieu, et les paysans avec leurs charrette aidèrent au transport des lourds containers. Il fut impossible d'imposer les ordres de discrétions et d'empêcher la visite de nombreux curieux, encore moins des gestes de fraternité.
Rencontre Inopinée :
Le 11 juin vers 21 h, des militaires allemands égarés se présentèrent à la ferme de Ker Hamon pour y demander un renseignement. Ils tombèrent nez à nez avec des parachutistes et francs-tireurs venus au ravitaillement.
Ici deux versions des faits s'affrontent.
Selon certains, les Allemands auraient essuyé des coups de feu déclenchés par les Français et auraient eu un blessé, ce qui ne les empêcha pas de s'enfuir en voiture.
D'après un témoin oculaire, tout le monde aurait été surpris par cette rencontre inopinée et personne n'aurait eu le temps matériel de faire usage de son arme.
Le fait est qu'aucune détonation ne fut entendue par les défenseurs de la base, et que la ferme ne fut ni évacuée, ni mise en état de défense, comme cela aurait été le cas s'il y avait eu un accrochage.
Vers 9 h le lendemain 12 juin, les Allemands revinrent en force (trois camions chargés d'une quarantaine de fantassins). Après échange de coups de feu au cours duquel un FTP et un parachutiste furent tués, les assaillants firent prisonniers les fermiers qu'ils rouèrent de coups, mirent le feu à la ferme et jetèrent dans le brasier, le parachutiste Very, qui n'était que blessé.
Manifestement , il s'agissait là d'une opération "classique" de représailles menée par des troupes anti-maquis, qui ignorait l'existence à proximité, d'une base de parachutistes SAS.
Des Francs-tireurs et parachutistes assistèrent de loin à cette scène d'horreur, n'attendant qu'un signal pour intervenir en force et venger leurs camarades.
Le Combat du 12 juin :
Le capitaine Le Blond, après des hésitations autorisa la riposte. Parachutistes et FTP rencontrèrent les Allemands à proximité de la lisière de la forêt et engagèrent le combat en bénéficiant de l'effet de surprise. Une partie des Allemands remonta dans les véhicules en tentant de regagner Saint-Servais avec leurs otages. Ils furent stoppés par les maquisards qui mitraillèrent les camions et libérèrent les prisonniers dont les fermiers .
Les Allemands, forts de leur expérience des combats, ne tardèrent pas à se reprendre et tentèrent une manœuvre d'encerclement par le sud. Quatre fois les soldats allemands montèrent à l'assaut et furent à chaque fois repoussés avec des pertes sensibles.
Le combat se poursuivit vers saint-Servais. Des renforts arrivèrent du sud et se heurtèrent aux postes placés aux entrées des chemins d'accés qui les tinrent en respect. Mais à partir de midi, la pression de l'ennemi s'accentua et les premières pertes, morts et blessés furent à déplorer.
Le capitaine Le Blond, craignant l'encerclement, décida de disperser la base par petits groupes vers 14 h. L'opération d'évacuation fut déclenchée, avec comme rendez vous un point situé à 16 km au sud de Sérent (Morbihan), d'où on pourrait rejoindre la base "Dingson".
Ils y parvinrent le 18 juin, quelques heures seulement avant l'attaque allemande du maquis de Saint-Marcel. Le combat de Duault se poursuivit jusque vers 18 h .
A ce moment, les Allemands décrochèrent, reconnaissant de fait leur échec. Les FTP restèrent donc maître du terrain, ce qui constituait une indéniable victoire. Ils se virent confier les 3 blessés SAS intransportables et les 13 tonnes d'armes, de munitions et d'explosifs.
L'Armement des Maquis :
Le Commandant Pichouron alerta aussitôt les responsables des maquis de la région : Callac, Saint-Nicolas, Trébrivan, Bourbriac, Guingamp et Squiffiec. Tout le monde accourut chercher à Duault les armes et les munitions tant désirées, souvent en camions, malgré les risques de mauvaises rencontres.
Ce fut d'ailleurs le cas pour un véhicule, sur lequel une patrouille allemande ouvrit le feu et qui explosa, tuant cinq des occupant du maquis "Valmy". Seul le conducteur G. Jouan, grièvement blessé, parvint miraculeusement à s'échapper.
Ce n'est que le 18 juin, soit prés d'une semaine après le combat, que l'armée allemande, échaudée, se décida à revenir sur les lieux.. Des milliers de soldats ratissèrent consciencieusement la forêt, utilisant même les lance-flammes.
Pour la première fois, une unité de la Wehrmacht s'était trouvée aux prises avec une troupe bien armée, bien entraînée et déterminée, formant en quelque sorte un amalgame entre des éléments parachutistes SAS et, en fer de lance, des FTP du maquis Tito extrêmement actifs dans cette zone du département. Résultat : elle avait subi un échec cuisant.
Le combat de Duault fut donc la première victoire, sinon la seule, de la Résistance après le débarquement. (Botella)
La rage des Allemands fut à la mesure de cette amère constatation. Ils se vengèrent sur la population civile qui, ils le savaient, avait aidé maquisards et parachutistes.
Cela coûta la vie à 15 personnes tuées sur place, ou exécutées après tortures au Bois de Boudan en Plestan, et dont les noms figurent à juste titre, sur une stèle du monument de Duault, à côté de ceux des 4 parachutistes, des 5 FTP et des 4 du maquis "Valmy", morts au champ d'honneur.
De Duault à Coat-Malouen :
Quelques parachutistes restèrent sur place. Ils allaient jouer un rôle majeur, dans la ligne de la mission stratégique qui leur avait été assignée, au sein des différents maquis et centre de Résistance dans cette partie du département. Leurs connaissances en firent de bons instructeurs pour les maquisards en quête de cadres qualifiés.
Quand aux trois résistants gravement blessés : André Botella, Jean Lasserre et Eugène Faucheux, ils furent transportés dans l'ancien repère des "Tito" à Kerchariou, transformé rapidement en infirmerie avec l'aide des habitants de Maël-Pestivien.
Georges Le Cun les confia aux soins des docteurs Renan puis Rivoalen chirurgien de Guingamp, qui opéra Lasserre sur place, à même la terre battue. Leur confrère Le Breton de Bourbriac, assura les soins journaliers aux blessés qui se rétablirent. C'est à Kerchariou que Dathanat de l'armée secrète (AS) demanda à Botella de donner l'ordre à Jean Robert de prendre la commandement d'un maquis à l'Etang-Neuf-Coat-Mallouen en Saint-Conan.
Un maquis connu sous le nom de "Maquis de Plésidy" qui, après avoir résisté à une attaque allemande le 27 juillet, joua un rôle majeur dans la libération de Guingamp, le 7 août.
Le Parachutage des S.A.S.
Le Parachutage des SAS à l'aube du 6 juin 1944 :
Nous sommes le 5 juin 1944 entre 22 h et minuit. Sur tous les aérodromes anglais, les parachutistes SAS (Spécial Air Force) s'engouffrent dans les appareils dont le vrombissement fait vibrer l'air ambiant de la campagne anglaise.
A bord de ces avions Stirling, tête de l'armada aérienne, figurait le premier Stick (équipe), commandé par le lieutenant Marienne, qui atterrit à Plumelec, à l'ouest de Malestroit. Le second, dirigé par le lieutenant Botella, quitta la chaleur du bombardier et se lança dans le vide alors qu'on survolait Locarn. Il était environ 1 h 15. Un troisième Stick, (le lieutenant Deschamp et ses 8 hommes) devait quitter l'avion un quart d'heure plus tard.
La mission des SAS est double. D'une part, il s'agit de mener des actions de harcèlement sur les arrières de l'ennemi avec pour but de fixer ou d'entraver le déplacement des 7 divisions allemandes identifiées en Bretagne. D'autre part, le général Koening, chef des FFI depuis mars, leur a verbalement recommandé d'essayer de provoquer une levée massive de la Résistance et de constituer des unités organisées, encadrées et armées.
Premiers Contacts avec la Résistance :
Après s'être regroupés à l'ouest des gorges du Coron, les 18 parachutistes, firent la connaissance d'un premier élément de la Résistance locale, en l'occurrence, Georges Ollirault. Il était suivi comme son ombre par Georges Niemann, parachutiste allemand de la division Kreta, déserteur, dont le père avait été fusillé par la Gestapo.
Puis ce fut la rencontre avec d'autres combattants FTP qui contrôlaient pratiquement cette région Callac / Maël-Pestivien / Peumerit / Quintin, et dont la population était totalement acquise à leur cause. Enfin, ils reçurent la visite de responsables de la Résistance Locale.
L'affaire se présentait donc beaucoup mieux que prévu : Il y avait bien une Résistance en Bretagne ! Aussi, le radio de Botella, le capitaine Devize put-il envoyer un message demandant de l'armement pour plus de 2 000 patriotes.
A partir du 8 juin, deux nouveaux "Sticks" furent parachutés dans la nuit du 9 au 10 : 45 hommes commandés par le capitaine Le Blond. Un dernier renfort arriva dans la nuit du 10 au 11 juin comprenant 50 hommes.
115 Parachutistes :
Ce 11 juin, l'effectif de la base "Samwest" était de 115 parachutistes et trois "Jedburgs" sous le commandement du capitaine Le Blond. Les 10et 11 juin furentemployés à organiser la défense de la base, correspondant maintenant à la forêt de Duault.
Le capitaine Le Blond, même avec le renfort d'une trentaine de FTP du maquis "Tito" qu'il incorpora, ne disposait pas d'une force suffisante pour constituer un point d'appui fermé.
Aussi se résolut-il à faire contrôler les voies d'accés par de petits postes de 8 à 10 hommes, gardant en réserve une force de 25 hommes prêts à intervenir en tous points immédiatement.
Deux parachutages d'armes et de matériels eurent lieu, et les paysans avec leurs charrette aidèrent au transport des lourds containers. Il fut impossible d'imposer les ordres de discrétions et d'empêcher la visite de nombreux curieux, encore moins des gestes de fraternité.
Rencontre Inopinée :
Le 11 juin vers 21 h, des militaires allemands égarés se présentèrent à la ferme de Ker Hamon pour y demander un renseignement. Ils tombèrent nez à nez avec des parachutistes et francs-tireurs venus au ravitaillement.
Ici deux versions des faits s'affrontent.
Selon certains, les Allemands auraient essuyé des coups de feu déclenchés par les Français et auraient eu un blessé, ce qui ne les empêcha pas de s'enfuir en voiture.
D'après un témoin oculaire, tout le monde aurait été surpris par cette rencontre inopinée et personne n'aurait eu le temps matériel de faire usage de son arme.
Le fait est qu'aucune détonation ne fut entendue par les défenseurs de la base, et que la ferme ne fut ni évacuée, ni mise en état de défense, comme cela aurait été le cas s'il y avait eu un accrochage.
Vers 9 h le lendemain 12 juin, les Allemands revinrent en force (trois camions chargés d'une quarantaine de fantassins). Après échange de coups de feu au cours duquel un FTP et un parachutiste furent tués, les assaillants firent prisonniers les fermiers qu'ils rouèrent de coups, mirent le feu à la ferme et jetèrent dans le brasier, le parachutiste Very, qui n'était que blessé.
Manifestement , il s'agissait là d'une opération "classique" de représailles menée par des troupes anti-maquis, qui ignorait l'existence à proximité, d'une base de parachutistes SAS.
Des Francs-tireurs et parachutistes assistèrent de loin à cette scène d'horreur, n'attendant qu'un signal pour intervenir en force et venger leurs camarades.
Le Combat du 12 juin :
Le capitaine Le Blond, après des hésitations autorisa la riposte. Parachutistes et FTP rencontrèrent les Allemands à proximité de la lisière de la forêt et engagèrent le combat en bénéficiant de l'effet de surprise. Une partie des Allemands remonta dans les véhicules en tentant de regagner Saint-Servais avec leurs otages. Ils furent stoppés par les maquisards qui mitraillèrent les camions et libérèrent les prisonniers dont les fermiers .
Les Allemands, forts de leur expérience des combats, ne tardèrent pas à se reprendre et tentèrent une manœuvre d'encerclement par le sud. Quatre fois les soldats allemands montèrent à l'assaut et furent à chaque fois repoussés avec des pertes sensibles.
Le combat se poursuivit vers saint-Servais. Des renforts arrivèrent du sud et se heurtèrent aux postes placés aux entrées des chemins d'accés qui les tinrent en respect. Mais à partir de midi, la pression de l'ennemi s'accentua et les premières pertes, morts et blessés furent à déplorer.
Le capitaine Le Blond, craignant l'encerclement, décida de disperser la base par petits groupes vers 14 h. L'opération d'évacuation fut déclenchée, avec comme rendez vous un point situé à 16 km au sud de Sérent (Morbihan), d'où on pourrait rejoindre la base "Dingson".
Ils y parvinrent le 18 juin, quelques heures seulement avant l'attaque allemande du maquis de Saint-Marcel. Le combat de Duault se poursuivit jusque vers 18 h .
A ce moment, les Allemands décrochèrent, reconnaissant de fait leur échec. Les FTP restèrent donc maître du terrain, ce qui constituait une indéniable victoire. Ils se virent confier les 3 blessés SAS intransportables et les 13 tonnes d'armes, de munitions et d'explosifs.
L'Armement des Maquis :
Le Commandant Pichouron alerta aussitôt les responsables des maquis de la région : Callac, Saint-Nicolas, Trébrivan, Bourbriac, Guingamp et Squiffiec. Tout le monde accourut chercher à Duault les armes et les munitions tant désirées, souvent en camions, malgré les risques de mauvaises rencontres.
Ce fut d'ailleurs le cas pour un véhicule, sur lequel une patrouille allemande ouvrit le feu et qui explosa, tuant cinq des occupant du maquis "Valmy". Seul le conducteur G. Jouan, grièvement blessé, parvint miraculeusement à s'échapper.
Ce n'est que le 18 juin, soit prés d'une semaine après le combat, que l'armée allemande, échaudée, se décida à revenir sur les lieux.. Des milliers de soldats ratissèrent consciencieusement la forêt, utilisant même les lance-flammes.
Pour la première fois, une unité de la Wehrmacht s'était trouvée aux prises avec une troupe bien armée, bien entraînée et déterminée, formant en quelque sorte un amalgame entre des éléments parachutistes SAS et, en fer de lance, des FTP du maquis Tito extrêmement actifs dans cette zone du département. Résultat : elle avait subi un échec cuisant.
Le combat de Duault fut donc la première victoire, sinon la seule, de la Résistance après le débarquement. (Botella)
La rage des Allemands fut à la mesure de cette amère constatation. Ils se vengèrent sur la population civile qui, ils le savaient, avait aidé maquisards et parachutistes.
Cela coûta la vie à 15 personnes tuées sur place, ou exécutées après tortures au Bois de Boudan en Plestan, et dont les noms figurent à juste titre, sur une stèle du monument de Duault, à côté de ceux des 4 parachutistes, des 5 FTP et des 4 du maquis "Valmy", morts au champ d'honneur.
De Duault à Coat-Malouen :
Quelques parachutistes restèrent sur place. Ils allaient jouer un rôle majeur, dans la ligne de la mission stratégique qui leur avait été assignée, au sein des différents maquis et centre de Résistance dans cette partie du département. Leurs connaissances en firent de bons instructeurs pour les maquisards en quête de cadres qualifiés.
Quand aux trois résistants gravement blessés : André Botella, Jean Lasserre et Eugène Faucheux, ils furent transportés dans l'ancien repère des "Tito" à Kerchariou, transformé rapidement en infirmerie avec l'aide des habitants de Maël-Pestivien.
Georges Le Cun les confia aux soins des docteurs Renan puis Rivoalen chirurgien de Guingamp, qui opéra Lasserre sur place, à même la terre battue. Leur confrère Le Breton de Bourbriac, assura les soins journaliers aux blessés qui se rétablirent. C'est à Kerchariou que Dathanat de l'armée secrète (AS) demanda à Botella de donner l'ordre à Jean Robert de prendre la commandement d'un maquis à l'Etang-Neuf-Coat-Mallouen en Saint-Conan.
Un maquis connu sous le nom de "Maquis de Plésidy" qui, après avoir résisté à une attaque allemande le 27 juillet, joua un rôle majeur dans la libération de Guingamp, le 7 août.
Logico- Major
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Date d'inscription : 31/07/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Et bien un grand merci pour toutes vos réponses et explications; je comprends beaucoup mieux les pourquoi et comment de ces épisodes particuliers de la SGM.
Je savais très bien que St Nazaire et Lorient étaient des bases à U-boot (d'ailleurs Hitler avait clairement ordonné à la garnison de St Nazaire de tenir coûte que coûte; la base ne devant absolument pas tomber entre les mains des alliés) et c'est justement le fait suivant qui m'a le plus surpris et étonné : pourquoi ignorer ces 2 poches alors que c'est de là justement que la menace des mers (les u-boot) font leur sortie ?
Mais comme l'a souligné Keffer, ces ports ne devaient effectivement plus servir à grand chose pour les allemands (vu la débacle de la Wehrmacht ainsi que l'état de la Kriegsmarine en 44-45 ).
J'attends également avec une impatience non dissimulée l'article de Daniel à ce sujet.
Dernière question : y avait il, lors de la libération de ces poches, des u-boots encore en état de fonctionnement ?
Je savais très bien que St Nazaire et Lorient étaient des bases à U-boot (d'ailleurs Hitler avait clairement ordonné à la garnison de St Nazaire de tenir coûte que coûte; la base ne devant absolument pas tomber entre les mains des alliés) et c'est justement le fait suivant qui m'a le plus surpris et étonné : pourquoi ignorer ces 2 poches alors que c'est de là justement que la menace des mers (les u-boot) font leur sortie ?
Mais comme l'a souligné Keffer, ces ports ne devaient effectivement plus servir à grand chose pour les allemands (vu la débacle de la Wehrmacht ainsi que l'état de la Kriegsmarine en 44-45 ).
J'attends également avec une impatience non dissimulée l'article de Daniel à ce sujet.
Dernière question : y avait il, lors de la libération de ces poches, des u-boots encore en état de fonctionnement ?
Joachim- Capitaine
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Date d'inscription : 22/11/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Joachim a écrit:
Dernière question : y avait il, lors de la libération de ces poches, des u-boots encore en état de fonctionnement ?
Pour répondre à cette question je ne ferai que citer un passage du livre écrit par un ami; "L'incroyable histoire de la Poche de Saint Nazaire" (Luc Braeuer):
Une base sous-marine en sommeil
Après la percée américaine d’Avranches, le Kapitän-zur-See Hans-Rudolf Rösing, chef à Angers du FdU West (commandement des U-Boote à l’Ouest) ordonne l’évacuation de la base sous-marine. La base, encerclée, n'a plus d'intérêt pour les U-Boote qui sont en plus systématiquement pris en chasse par les avions et les bâtiments de la Royal Navy. La 6. U-Flottille est dissoute tandis que la 7. U-Flottille est transférée en Norvège. L'activité des U-Boote cesse pratiquement.
Début août 1944, juste avant la fermeture de la Poche, trois bus emmènent des sous-mariniers vers l’Allemagne. Ceux qui restent vont être engagés à terre. Le Korvetten-Kapitän Adolf Piening, qui avait coulé 26 navires comme commandant du U-155, passe de commandant de la 7. U-Flottille à celui de chef de la base sous-marine.
Les départs vers l’Allemagne sont encore possibles jusqu’à fin août par le sud de la Loire. Le 10 août les femmes travaillant au K.M.W. partent, suivies deux jours plus tard par environ 400 ouvriers du K.M.W. qui prennent eux la direction de La Pallice. Le 22 août, 185 travailleurs plutôt âgés traversent la Loire à leur tour pour se diriger vers l’Allemagne en camions. Le 23 plusieurs bâtiments amènent des troupes à Paimboeuf, pour la plupart des navires c’est le dernier voyage en mer. Le Vizeadmiral Witold Rother, commandant des chantiers navals, accompagne leur départ par un « Hurrah » auquel répondent les équipages.
Il reste sept U-Boote à Saint-Nazaire. Quatre quittent la base fin août 1944, les trois autres doivent attendre la fin des travaux de maintenance. Le 14 septembre le U-673 de l’Oberleutnant-zur-See Ernst-August Gerke part à son tour, il emporte beaucoup de courrier ainsi que le premier ingénieur de la 7. U-Flottille, le Kapitänleutnant Helmut Rohweder. Le U-267 de l’Oberleutnant-zur-See Bernhard Knieper est le suivant à quitter la Poche le 23 septembre 1944, il se dirige vers la Norvège. Il ne reste qu’un seul U-Boot basé à Saint-Nazaire, l’U-255 dont l’installation duschnorchel est retardée car l’arbre à came nécessaire est inexistant. L’opération est terminée le 9 octobre 1944, mais le U-Boot n’ayant pas encore de commandant reste au port.
Le Vizeadmiral Rother se retrouve avec encore de nombreux ouvriers désormais inutiles. Les travaux d’entretien et de réparation des U-Boote et des dragueurs de mines deviennent rares. Une partie du personnel du chantier naval est donc aussi rattachée à des unités d’infanterie pour constituer des sections de défense. Les autres vont rester pour construire des armements de fortune et recevoir les rares U-Boote qui vont encore accoster pendant la Poche.
Le 1er septembre, le bâtiment Carpolena effectue son dernier voyage. Il est amené au milieu du canal et sabordé. Le port de Saint-Nazaire est maintenant verrouillé, non seulement par ce bateau mais aussi par un barrage de filets tendu entre le port et Saint-Brevin...
Keffer- Général de Division
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Date d'inscription : 23/06/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Joachim a écrit:Merci Keffer. Comme tous les appareils ont soit étaient sabordés soit envoyés en Norvège, la base de St Nazaire ne représentait donc plus vraiment une menace
C'est vrai. PAr contre, tout ce qui était prévu pour la protéger se serait révélé épineux pour les Alliés en cas d'attaque. D'où la décision (justifiée à mon avis) de la laisser "tranquille". (Je dis tranquille entre guillemets, il n'est pas du tout dans mon intention de dénigrer ce front et encore mons les soldats qui y ont dsouffert. Je veux juste dire qu'il n'y a pas eu d'attaque d'envergure).
Keffer- Général de Division
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Localisation : Oslo (Norvège)
Date d'inscription : 23/06/2006
Re: La Bretagne dans le combat
Bonsoir Logico :D
En complement, je conseille "paras de la France Libre" du colonel Roger Flamand et aussi le nouveau livre "les parachutistes SAS de la France Libre, 1940-1945" de David Portier
Deux très bons ouvrages, très complementaires ;)
(je precise: sur toutes les actions SAS FFL... pas uniquement sur la Bretagne)
@micalement
Ivy
Bravo pour le résumé, je n'aurais pas fait mieux !A propos des S.A.S. pour répondre à Ivy et soulager un peu Daniel.
En complement, je conseille "paras de la France Libre" du colonel Roger Flamand et aussi le nouveau livre "les parachutistes SAS de la France Libre, 1940-1945" de David Portier
Deux très bons ouvrages, très complementaires ;)
(je precise: sur toutes les actions SAS FFL... pas uniquement sur la Bretagne)
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