Les MAquis de l'Ain
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OM01
stan_hudson
Major cowburn
le ronin
cavalier jacobin
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Les MAquis de l'Ain
Voici un texte très intéressant de mon regretté confrère et collègue Georges Legoupil.
Re: Les MAquis de l'Ain
Bonjour cavalier jacobin, ça fait un bail.... Je te remercie pour toute cette documentation que je ne manquerais pas de lire avec attention, finalement on parle beaucoup d'actions d'autres maquis, qui ont défrayé la chronique parce que soit ils se sont fait massacrer, soit que ça interesse des régions plus en vue du fait des débarquements et autres qui les ont interessés, mais le maquis de l'Ain a joué un grand rôle, dans cette grande partition.
amicalement.
Le ronin.
....Dans la réalité, il n'y a pas de round d'observation....
Semper fidelis.
amicalement.
Le ronin.
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le ronin- Police militaire (Modérateur)
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Localisation : Dans l'Hérault, cong!
Date d'inscription : 25/06/2008
Re: Les MAquis de l'Ain
Bonjour cavalier jacobin, ça fait un bail
c'est vrai, mais bon j'ai retrouvé le chemin
Effectivement l'histoire de la Résistance est relativement baignée dans la martyrologie née des années d'après guerre ( et dont on à toujours du mal à ce défaire) ce qui a eu tendance à faire oublier les maquis "vainqueurs" du moins invaincus.
Re: Les MAquis de l'Ain
Oui,je vais dire martyrologue de la résistance et des innocents ,j'ai ressorti un ouvrage publié début 1945 "le Mémorial de l'oppression" concernant le Lyonnais et le département de l'Ain. Les gens n'ayant rien à voir avec la résistance et fusillés au hasard d'une rencontre avec une patrouille allemande sont foison .....sans compter les viols de gamines de 13 ans et de vieilles mémés,assez souvent massacrées pour finir......L'horreur dont se pourléchait l'immonde bestialité germanique.........
Major cowburn- Général de Division
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Re: Les MAquis de l'Ain
Le Mémorial de l'Opprréssion Lyon - Ain est une somme des exactions et de la barbarie nazie dans le département.
Il a été fait dès l'automne 1944 à partir des copies des procès verbaux de la Gendarmerie qui recencent les levées de cadavres, essentiellement civils, dans le département.
le nombre de déportés dans l'Ain est d'un miniumum de 1 033 personnes et le nombre de personnes abattus sommairement par les troupes allemands a peu près similaire, tous civils.
Il a été fait dès l'automne 1944 à partir des copies des procès verbaux de la Gendarmerie qui recencent les levées de cadavres, essentiellement civils, dans le département.
le nombre de déportés dans l'Ain est d'un miniumum de 1 033 personnes et le nombre de personnes abattus sommairement par les troupes allemands a peu près similaire, tous civils.
Re: Les MAquis de l'Ain
Major cowburn a écrit:......L'horreur dont se pourléchait l'immonde bestialité germanique.........
ils n'ont pas le monopole de la bestialité car quand je vois ce qui s'est passé apres guerre...
Re: Les MAquis de l'Ain
C'est sûr que tous les conflits qui ont marqué la seconde moitié du XXième siècle et le début du XXIième ont replongé civils et innocents au coeur de la barbarie humaine sans doute parce qu ' idéologies politiques et/ou religieuses ont retrouvé dans les conflits une place qui s'était estompée.....Volonté d'écraser totalement ,de faire disparaître l'adversaire à tout jamais . La guerre TOTALE......
Major cowburn- Général de Division
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Maquis de l'Ain, défilé à Oyonnax 1943
Bonjour, dans le cadre des maquis de l'Ain, voici l'histoire d'une journée particulière le 11 Novembre 1943 , à Oyonnax .
Las des ragots et calomnies, déversées par la propagande, à doses massives et ayant des retentissements sur les volontaires susceptibles de les rejoindre, accusés d'être des terroristes sans foi ni loi, étrangers de surcroît, ne suis je pas selon la radio de Vichy, un parachutiste russe? Bref, nous sommes des aventuriers .Si extravagant que cela puisse paraître, de telles affirmations jettent le trouble dans les esprits.Aussi cherchons nous depuis longtemps, une occasion de rompre avec la vie clandestine, de nous montrer au grand jour, afin de détruire la légende, tissée avec art et répétée à tout propos.Nous souffrons des hésitations de ceux qui , attirés cependant vers nous,n'osent pas franchir le dernier pas, de peur de se voir mêlés à des gens sans scrupules.
Il n'y a pas d'autre alternative pour nous que celle d'enfreindre les règles que nous nous sommes délibérément imposées.Nous devons démontrer péremptoirement, ce que nous sommes: des soldats.Ce principe admis, nous retenons comme date le 11 Novembre 1943 pour de nombreuses raisons.Toutes les manifestations du souvenir, sont interdites.Nous bénéficieront donc immédiatement de préjugés favorables, puisque nous rendrons hommage aux poilus de 1914-1918 qui ont apportés la victoire à la France.
Nous choisissons Oyonnax, ville de 15000 habitants, pour sa situation géographique, et la vigueur de ses sentiments patriotiques.de plus le commissaire de police, Thévenon est des nôtres .Il nous facilitera la mise en place du dispositif de sécurité .
A la pensée de défiler en pleine lumière, les hommes explosent de joie .beaucoup de ces volontaires n'ont fait aucun service militaire, et ils suivent avec ardeur les exercices qui leur sont imposés .De petits problèmes se posent tel celui des gants blanc pour la garde d'honneur au drapeau .Des agents de liaison, aidés par des instituteurs secrétaires de mairie, vont à la recherche de cet élément indispensable pour la parade envisagée , et ont recours aux gants des jeunes mariés.
La manifestation est grosse de risques de tout ordres.Nous nous préoccupons d'abord , de jeter la confusion dans l'esprit de nos ennemis, et c'est pourquoi le même jour,je prescris une réunion devant le monument aux morts de cette localité, une des principales bourgades de tout le département, avec dépôt d'une gerbe portant l'inscription suivante : < Les vainqueurs de demain à ceux de 1914-1918 > .Le 10 au soir, l'itinéraire est reconnu, et soigneusement minuté .Au matin du 11; les équipes de protection, sous le commandement de Brun, investissent la ville en un temps record, désarment les policiers, bloquent les gendarmes dans leurs casernes, neutralisent le téléphone avec la complicité du directeur des postes Mr Curtis, installent des barrages à toutes les entrées .la population est vite en émoi .Elle pressent qu'un événement important se prépare.Peu à peu, les rues se remplissent d'une foule anxieuse .
Nos gars descendent dans leurs camions, en bon ordre, encadrés des officiers en tenue, décorations pendantes.Les commentaires chez les curieux de plus en plus nombreux, vont bon train :< C'est la milice > disent les uns, < Ce sont les chantiers de jeunesses > disent les autres .Soudain, le clairon sonne le garde à vous .J'apparais en tenue de capitaine aviateur et aussitôt je lance :
< Maquis de l'Ain....> je ne puis continuer tant les cris et les bravos fusent de toutes parts .Je reprends d'une voie plus forte :
< Maquis de l'Ain, en avant marche! >Les clairons sonnent allègrement . Le cortège s'ébranle et c'est une marche triomphale , au milieu d'une foule délirante, vers le monument aux morts où la troupe se range en carré .Je dépose la gerbe avec, sur le ruban tricolore , l'inscription projetée .Après une minute de silence, j'entonne la Marseillaise, accompagné de plusieurs milliers de personnes .C'est un chant entrecoupé de larmes qui monte en hommage à nos aînés, qui crie sa foi en l'avenir.
Le retentissement de cette démonstration, dépasse toutes nos prévisions.A Londres, le général De Gaulle déclare que pour la France libre, ce témoignage irrécusable de la réalité de la Résistance armée en France occupée, est un enchantement. La B.B.C. y consacre
de nombreuses émissions, et évoque souvent cet épisode.Des photos illustrent les articles publiés dans les journaux clandestins.
Le but est atteint.L'idéal qui nous anime est limpide.Notre valeur militaire ne peut être mise en doute.Même nos voisins Suisses, à l'ordinaire sympathisants mais réservés, changent de ton.Leurs journaux nous accordent les gros titres.
Les inquiétudes toutefois demeurent.Malgré les précautions prises, je redoute des représailles sur la population .Il n'y en aura pas, car la rafle du 14 Décembre 1943 , a été décidée par les Allemands, pour injures à la croix gammée , ainsi que le stipulaient les affiches posées. Des groupes de jeunes avaient pris l'initiative d'une exhibition qui voulait être punitive.Ils avaient promené en ville des collaborateurs , où présumés tels, après les avoir barbouillés de croix gammées.....
Extrait: le maquis de l'Ain. Source: Colonel Henri Romans- Petit .
Amicalement.
Le ronin.
....Il n'y a pas de bonne, où de mauvaise guerre, il n'y a que la guerre elle même....
Semper fidelis.
Las des ragots et calomnies, déversées par la propagande, à doses massives et ayant des retentissements sur les volontaires susceptibles de les rejoindre, accusés d'être des terroristes sans foi ni loi, étrangers de surcroît, ne suis je pas selon la radio de Vichy, un parachutiste russe? Bref, nous sommes des aventuriers .Si extravagant que cela puisse paraître, de telles affirmations jettent le trouble dans les esprits.Aussi cherchons nous depuis longtemps, une occasion de rompre avec la vie clandestine, de nous montrer au grand jour, afin de détruire la légende, tissée avec art et répétée à tout propos.Nous souffrons des hésitations de ceux qui , attirés cependant vers nous,n'osent pas franchir le dernier pas, de peur de se voir mêlés à des gens sans scrupules.
Il n'y a pas d'autre alternative pour nous que celle d'enfreindre les règles que nous nous sommes délibérément imposées.Nous devons démontrer péremptoirement, ce que nous sommes: des soldats.Ce principe admis, nous retenons comme date le 11 Novembre 1943 pour de nombreuses raisons.Toutes les manifestations du souvenir, sont interdites.Nous bénéficieront donc immédiatement de préjugés favorables, puisque nous rendrons hommage aux poilus de 1914-1918 qui ont apportés la victoire à la France.
Nous choisissons Oyonnax, ville de 15000 habitants, pour sa situation géographique, et la vigueur de ses sentiments patriotiques.de plus le commissaire de police, Thévenon est des nôtres .Il nous facilitera la mise en place du dispositif de sécurité .
A la pensée de défiler en pleine lumière, les hommes explosent de joie .beaucoup de ces volontaires n'ont fait aucun service militaire, et ils suivent avec ardeur les exercices qui leur sont imposés .De petits problèmes se posent tel celui des gants blanc pour la garde d'honneur au drapeau .Des agents de liaison, aidés par des instituteurs secrétaires de mairie, vont à la recherche de cet élément indispensable pour la parade envisagée , et ont recours aux gants des jeunes mariés.
La manifestation est grosse de risques de tout ordres.Nous nous préoccupons d'abord , de jeter la confusion dans l'esprit de nos ennemis, et c'est pourquoi le même jour,je prescris une réunion devant le monument aux morts de cette localité, une des principales bourgades de tout le département, avec dépôt d'une gerbe portant l'inscription suivante : < Les vainqueurs de demain à ceux de 1914-1918 > .Le 10 au soir, l'itinéraire est reconnu, et soigneusement minuté .Au matin du 11; les équipes de protection, sous le commandement de Brun, investissent la ville en un temps record, désarment les policiers, bloquent les gendarmes dans leurs casernes, neutralisent le téléphone avec la complicité du directeur des postes Mr Curtis, installent des barrages à toutes les entrées .la population est vite en émoi .Elle pressent qu'un événement important se prépare.Peu à peu, les rues se remplissent d'une foule anxieuse .
Nos gars descendent dans leurs camions, en bon ordre, encadrés des officiers en tenue, décorations pendantes.Les commentaires chez les curieux de plus en plus nombreux, vont bon train :< C'est la milice > disent les uns, < Ce sont les chantiers de jeunesses > disent les autres .Soudain, le clairon sonne le garde à vous .J'apparais en tenue de capitaine aviateur et aussitôt je lance :
< Maquis de l'Ain....> je ne puis continuer tant les cris et les bravos fusent de toutes parts .Je reprends d'une voie plus forte :
< Maquis de l'Ain, en avant marche! >Les clairons sonnent allègrement . Le cortège s'ébranle et c'est une marche triomphale , au milieu d'une foule délirante, vers le monument aux morts où la troupe se range en carré .Je dépose la gerbe avec, sur le ruban tricolore , l'inscription projetée .Après une minute de silence, j'entonne la Marseillaise, accompagné de plusieurs milliers de personnes .C'est un chant entrecoupé de larmes qui monte en hommage à nos aînés, qui crie sa foi en l'avenir.
Le retentissement de cette démonstration, dépasse toutes nos prévisions.A Londres, le général De Gaulle déclare que pour la France libre, ce témoignage irrécusable de la réalité de la Résistance armée en France occupée, est un enchantement. La B.B.C. y consacre
de nombreuses émissions, et évoque souvent cet épisode.Des photos illustrent les articles publiés dans les journaux clandestins.
Le but est atteint.L'idéal qui nous anime est limpide.Notre valeur militaire ne peut être mise en doute.Même nos voisins Suisses, à l'ordinaire sympathisants mais réservés, changent de ton.Leurs journaux nous accordent les gros titres.
Les inquiétudes toutefois demeurent.Malgré les précautions prises, je redoute des représailles sur la population .Il n'y en aura pas, car la rafle du 14 Décembre 1943 , a été décidée par les Allemands, pour injures à la croix gammée , ainsi que le stipulaient les affiches posées. Des groupes de jeunes avaient pris l'initiative d'une exhibition qui voulait être punitive.Ils avaient promené en ville des collaborateurs , où présumés tels, après les avoir barbouillés de croix gammées.....
Extrait: le maquis de l'Ain. Source: Colonel Henri Romans- Petit .
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Le ronin.
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le ronin- Police militaire (Modérateur)
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Localisation : Dans l'Hérault, cong!
Date d'inscription : 25/06/2008
Re: Les MAquis de l'Ain
J'habite a Bourg en Bresse dans l'Ain .
Ma grand-mère était agée de 16 ans a l'époque et habitait a la périphérie d'Oyonnax.
Apprenant qu'un défilé de resistants se passait en centre ville, elle accourue au centre ville mais arriva malheureusement trop tard pour les voir défilés.
Elle me l'a racontée récemment ......
Voila pour la petite histoire.
Ma grand-mère était agée de 16 ans a l'époque et habitait a la périphérie d'Oyonnax.
Apprenant qu'un défilé de resistants se passait en centre ville, elle accourue au centre ville mais arriva malheureusement trop tard pour les voir défilés.
Elle me l'a racontée récemment ......
Voila pour la petite histoire.
OM01- Adjudant
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Localisation : Bourg en Bresse (01)
Date d'inscription : 17/10/2009
Re: Les MAquis de l'Ain
Salut
Vous trouverez sur ce site le film du défilé.
C'est un grand moment de l'histoire de la Résistance et un formidable pied de nez fait aux troupes d'occupation ainsi qu'à Vichy...
Une grande partie des hommes qui défilèrent ce jour là sont en tenues des Chantiers de Jeunesse
http://www.maquisdelain.org/index.php?r=article&id=9
Vous trouverez sur ce site le film du défilé.
C'est un grand moment de l'histoire de la Résistance et un formidable pied de nez fait aux troupes d'occupation ainsi qu'à Vichy...
Une grande partie des hommes qui défilèrent ce jour là sont en tenues des Chantiers de Jeunesse
http://www.maquisdelain.org/index.php?r=article&id=9
Partisan- Sous-lieutenant
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Age : 54
Localisation : Dauphiné
Date d'inscription : 25/11/2007
Re: Les MAquis de l'Ain
Bonjour, merci pour ce lien.
Amicalement.
Le ronin.
.....Savoir s'adapter à l'imprévu.....
Semper fidelis.
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le ronin- Police militaire (Modérateur)
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Localisation : Dans l'Hérault, cong!
Date d'inscription : 25/06/2008
maquis de l'ain
Salut, merci pour ce texte interressant.Je te conseille un livre, mais tu l'as peut être déjà, il s'agit du" journal de route du maquis de l'ain", il est vraiment bien détaillé.
lelevriernoir- Sergent
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Re: Les MAquis de l'Ain
Bonjour, cet article dans "Le Progrès" d'aujourd'hui .
AIN
Disparition de Marius Roche: la Résistance en deuil
publié le 11.06.2010 14h47
Marius Roche est décédé ce vendredi matin à l'âge de 89 ans à Bourg-en-Bresse. Il était l'une des dernières grandes figures de la Résistance dans l'Ain
Marius Roche était un maquisard de la première heure, de ceux qui rejoignirent le Bugey au printemps 1943. Nommé chef de section, il participera à de nombreuses actions du groupement sud qui donnera naissance aux maquis de l'Ain. Le 8 février 1944, il perdait son frère jumeau, Julien, lors du combat de la ferme de la Montagne à l'Abergement-de-Varey.
Depuis la fin de la guerre, Marius Roche s'était particulièrement engagé dans une démarche de témoignage, que ce soit auprès des jeunes dans les écoles, dans le monde associatif et dans diverses publications. Ce passionné d'aviation avait à son actif plusieurs livres dont "Des ailes et des hommes" ou "Ailes brisées".
Pupille de la nation, il était né à Bourg-en-Bresse. C'est là qu'il est mort, ce vendredi matin, à l'hôpital, à l'âge de 89 ans.
Amicalement .
Le ronin.
AIN
Disparition de Marius Roche: la Résistance en deuil
publié le 11.06.2010 14h47
Marius Roche est décédé ce vendredi matin à l'âge de 89 ans à Bourg-en-Bresse. Il était l'une des dernières grandes figures de la Résistance dans l'Ain
Marius Roche était un maquisard de la première heure, de ceux qui rejoignirent le Bugey au printemps 1943. Nommé chef de section, il participera à de nombreuses actions du groupement sud qui donnera naissance aux maquis de l'Ain. Le 8 février 1944, il perdait son frère jumeau, Julien, lors du combat de la ferme de la Montagne à l'Abergement-de-Varey.
Depuis la fin de la guerre, Marius Roche s'était particulièrement engagé dans une démarche de témoignage, que ce soit auprès des jeunes dans les écoles, dans le monde associatif et dans diverses publications. Ce passionné d'aviation avait à son actif plusieurs livres dont "Des ailes et des hommes" ou "Ailes brisées".
Pupille de la nation, il était né à Bourg-en-Bresse. C'est là qu'il est mort, ce vendredi matin, à l'hôpital, à l'âge de 89 ans.
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....La véritable personnalité d'un homme ne se dévoile qu'au feu, tout le reste n'est que littérature.....
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le ronin- Police militaire (Modérateur)
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Re: Les MAquis de l'Ain
Suite à l'article écrit plus haut, voici l'interview accordée par ce résistant, au journal "Le Progrès" en octobre 2009 .
HISTOIRE
L'Ain, terre de résistance par la volonté de Winston Churchill
publié le 18.10.2009 04h00
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Alors que se tiennent, dans l'Ain, les Journées annuelles de la Fondation de la Résistance, coup de projecteur sur les maquis du département. Mais au fait, pourquoi l'Ain fut-il si résistant ? Petite leçon d'histoire avec Marius Roche
C'est étrange, on n'a jamais rien écrit sur les raisons qui ont fait de l'Ain une terre de résistance après la défaite de 40 ! Et bien moi je vous le dis, c'est grâce à Churchill et à la mission interalliée… » Soixante-neuf ans après le déclenchement des hostilités et la défaite de 1940, il y a presque quelque chose de dérangeant dans cette déclaration.
Pour Marius Roche, le département avait déjà un atout naturel dans sa manche : « Les possibilités de dégagement étaient nombreuses en cas de confrontation directe avec l'armée allemande. » Le deuxième atout, le plus important selon lui, a été la mission interalliée : « Churchill, pour mettre le feu à l'Europe, a créé le SOE (secret operation executive). L'officier anglais Richard Heslop (dit Xavier) commandait la mission. Avec le Français Jean Rosenthal du BCRA (bureau central de renseignements et d'action), De Gaulle, l'Américain Owen Denis Johnson (Paul) de l'OSS (la future CIA), et l'agent de liaison Elisabeth Reynolds, il a rejoint Romans et les maquis de l'Ain en octobre 1943. »
Impressionnés par l'organisation et le travail réalisés, ils n'auront de cesse de convaincre Churchill de parachuter armes et équipements.
« Heslop nous a dit un jour : Vous êtes le premier maquis de France après vos coups de main à Artemare et Bourg (l'intendance militaire) en septembre. Il a établi notre potentiel et le Premier ministre britannique a fait le reste. L'Ain a été désigné comme stratégique à cause des gares de Culoz et d'Ambérieu, sur la route de l'Italie. Sans Heslop, on n'avait pas d'armes. Un message radio de lui et les containers tombaient. Après, a été parachuté à Izernore Ernest Van Maurick (Patterson). Son rôle a été déterminant. Les Suisses ne voulaient pas de parachutages alliés sur leur sol, alors ça passait par nous. Patterson a visité nos camps avant de rejoindre Berne. De là, il n'a cessé de renseigner Londres sur nos actions, nos besoins… À la libération, on l'a payé. Nous avons été considérés comme les « hommes de Londres ». C'est vrai que le BCRA, on ne s'en occupait pas ! Romans-Petit a fait six semaines de forteresse à Lyon tout en devenant Compagnon de la Libération ! Puis pendant dix ans, on nous a oubliés. Le défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax n'était rien, alors qu'il a convaincu les Alliés qu'on pouvait se battre ! » Aujourd'hui, bien enfoncé dans le fauteuil de son bureau à cause de ces sacrées vertèbres qui lui font tant de misère, Marius Roche, 88 ans, se souvient. Ses yeux s'illuminent. Il se revoit avec son frère jumeau Julien qui tombera les armes à la main à la ferme de la Montagne le 8 février 1944. Les deux garçons, pupilles de la Nation, avaient à peine 23 ans.
Jean-Marc Perrat
Quelques hauts lieux :
Cerdon : « Où je meurs renaît la Patrie ». La phrase du poète Aragon est gravée sur l'imposant monument du Val-d'Enfer. À ses pieds sont inhumés 79 maquisards morts pour la France.
Nantua : le 14 décembre 1943, à 7 h 50, 150 hommes de 18 à 40 ans sont raflés par les Allemands et déportés. 95 ne reviendront pas. Quatre autres sont fusillés sur place dont le docteur Mercier, chef de la résistance locale.
Échallon : cette clairière est le théâtre de plusieurs parachutages. Celui du 4 août 1944 mobilise 36 forteresses volantes. Un monument aux Ailes alliés y est élevé. Il renferme les cendres de quatre combattants alliés.
Oyonnax : tout un symbole. Le fameux défilé du 11 novembre 1943 est le déclencheur de la reconnaissance des maquis de l'Ain par les alliés.
Dortan : le 21 juillet 1944, les Allemands détruisent le village martyre.
Ambérieu-en-Bugey : dans la nuit du 6 au 7 août 1944, 52 locomotives sont détruites. Cet exploit évite à la cité cheminote d'être bombardée par les alliés.
Saint-Didier-de-Formans : au lieu-dit Roussille, le 16 juin 1944, sont fusillés 28 prisonniers du fort Montluc à Lyon, dont l'historien Marc Bloch.
Meximieux : le 1er septembre 1944, les combats entre les panzers allemands et les GI américains renforcés par les maquisards font 18 morts côté américains et 50 côté français. Après 20 heures de lutte, les Allemands décrochent.
Amicalement .
Le ronin.
HISTOIRE
L'Ain, terre de résistance par la volonté de Winston Churchill
publié le 18.10.2009 04h00
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Alors que se tiennent, dans l'Ain, les Journées annuelles de la Fondation de la Résistance, coup de projecteur sur les maquis du département. Mais au fait, pourquoi l'Ain fut-il si résistant ? Petite leçon d'histoire avec Marius Roche
C'est étrange, on n'a jamais rien écrit sur les raisons qui ont fait de l'Ain une terre de résistance après la défaite de 40 ! Et bien moi je vous le dis, c'est grâce à Churchill et à la mission interalliée… » Soixante-neuf ans après le déclenchement des hostilités et la défaite de 1940, il y a presque quelque chose de dérangeant dans cette déclaration.
Pour Marius Roche, le département avait déjà un atout naturel dans sa manche : « Les possibilités de dégagement étaient nombreuses en cas de confrontation directe avec l'armée allemande. » Le deuxième atout, le plus important selon lui, a été la mission interalliée : « Churchill, pour mettre le feu à l'Europe, a créé le SOE (secret operation executive). L'officier anglais Richard Heslop (dit Xavier) commandait la mission. Avec le Français Jean Rosenthal du BCRA (bureau central de renseignements et d'action), De Gaulle, l'Américain Owen Denis Johnson (Paul) de l'OSS (la future CIA), et l'agent de liaison Elisabeth Reynolds, il a rejoint Romans et les maquis de l'Ain en octobre 1943. »
Impressionnés par l'organisation et le travail réalisés, ils n'auront de cesse de convaincre Churchill de parachuter armes et équipements.
« Heslop nous a dit un jour : Vous êtes le premier maquis de France après vos coups de main à Artemare et Bourg (l'intendance militaire) en septembre. Il a établi notre potentiel et le Premier ministre britannique a fait le reste. L'Ain a été désigné comme stratégique à cause des gares de Culoz et d'Ambérieu, sur la route de l'Italie. Sans Heslop, on n'avait pas d'armes. Un message radio de lui et les containers tombaient. Après, a été parachuté à Izernore Ernest Van Maurick (Patterson). Son rôle a été déterminant. Les Suisses ne voulaient pas de parachutages alliés sur leur sol, alors ça passait par nous. Patterson a visité nos camps avant de rejoindre Berne. De là, il n'a cessé de renseigner Londres sur nos actions, nos besoins… À la libération, on l'a payé. Nous avons été considérés comme les « hommes de Londres ». C'est vrai que le BCRA, on ne s'en occupait pas ! Romans-Petit a fait six semaines de forteresse à Lyon tout en devenant Compagnon de la Libération ! Puis pendant dix ans, on nous a oubliés. Le défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax n'était rien, alors qu'il a convaincu les Alliés qu'on pouvait se battre ! » Aujourd'hui, bien enfoncé dans le fauteuil de son bureau à cause de ces sacrées vertèbres qui lui font tant de misère, Marius Roche, 88 ans, se souvient. Ses yeux s'illuminent. Il se revoit avec son frère jumeau Julien qui tombera les armes à la main à la ferme de la Montagne le 8 février 1944. Les deux garçons, pupilles de la Nation, avaient à peine 23 ans.
Jean-Marc Perrat
Quelques hauts lieux :
Cerdon : « Où je meurs renaît la Patrie ». La phrase du poète Aragon est gravée sur l'imposant monument du Val-d'Enfer. À ses pieds sont inhumés 79 maquisards morts pour la France.
Nantua : le 14 décembre 1943, à 7 h 50, 150 hommes de 18 à 40 ans sont raflés par les Allemands et déportés. 95 ne reviendront pas. Quatre autres sont fusillés sur place dont le docteur Mercier, chef de la résistance locale.
Échallon : cette clairière est le théâtre de plusieurs parachutages. Celui du 4 août 1944 mobilise 36 forteresses volantes. Un monument aux Ailes alliés y est élevé. Il renferme les cendres de quatre combattants alliés.
Oyonnax : tout un symbole. Le fameux défilé du 11 novembre 1943 est le déclencheur de la reconnaissance des maquis de l'Ain par les alliés.
Dortan : le 21 juillet 1944, les Allemands détruisent le village martyre.
Ambérieu-en-Bugey : dans la nuit du 6 au 7 août 1944, 52 locomotives sont détruites. Cet exploit évite à la cité cheminote d'être bombardée par les alliés.
Saint-Didier-de-Formans : au lieu-dit Roussille, le 16 juin 1944, sont fusillés 28 prisonniers du fort Montluc à Lyon, dont l'historien Marc Bloch.
Meximieux : le 1er septembre 1944, les combats entre les panzers allemands et les GI américains renforcés par les maquisards font 18 morts côté américains et 50 côté français. Après 20 heures de lutte, les Allemands décrochent.
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le ronin- Police militaire (Modérateur)
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Re: Les MAquis de l'Ain
Merci Le Ronin pour cette dépêche très intéressante. Sait tu ou se trouvait très précisément les camp de base des maquis dans l'Ain, ou tout du moins ou pourrais je trouver cette information? Merci d'avance.
sukhoi- Général de Brigade
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Re: Les MAquis de l'Ain
Bonjour à toutes et à tous,
Juste un petit mot pour vous informer que je viens de retrouver une photo qui appartenait à mon grand père Pierre Humbert. Il s'agit d'une photo d'un groupe de 50 personnes avec un panneau où est écrit ce texte "Maquis 44 compagnie Hri Groboz".
Peut être cela peut il interresser quelqu'un ?
Tenez moi au courant.
A bientôt,
Christine
Juste un petit mot pour vous informer que je viens de retrouver une photo qui appartenait à mon grand père Pierre Humbert. Il s'agit d'une photo d'un groupe de 50 personnes avec un panneau où est écrit ce texte "Maquis 44 compagnie Hri Groboz".
Peut être cela peut il interresser quelqu'un ?
Tenez moi au courant.
A bientôt,
Christine
christine- Soldat 1ère classe
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Localisation : Vaux sous aubigny
Date d'inscription : 21/06/2010
Re: Les MAquis de l'Ain
avec quelques bons camarades nous avon ouvert un petit forum sur la Seconde Guerre Mondiale dans l'Ain.
Il est tout neuf d'hier :
http://ffi01.forumactif.org/forum.htm
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