Anecdotes

[Keffer]

Comme l'Histoire est aussi une succession de petites histoires, je vous propose ce post pour faire part des anecdotes que vous auriez pu lire, entendre, ou apprendre de la bouche de vétérans ou de civils de la SGM.

Je vous propose la suivante:

Un jour où je travaillais comme guide au musée (site dans ma signature...), j'expliquais l'histoire de la Poche de Saint Nazaire (région libérée seulement le 11 mai 1945...). Une dame vient me voir à la fin et me dit : "Vous savez jeune homme, cette histoire de l'Allemagne qui se rend et de la région de Saint Nazaire qui n'était pas libérée, je suis contente que vous m'ayez expliqué le pourquoi du comment, car je n'avais pas bien compris..."
J'ai répondu: "Vous m'avez pourtant dit avoir vécu dans la région pendant la guerre?"
Elle a dit "Oui, mais on ne comprenait rien... Le 8 l'Allemagne capitule, le 9 il y a encore des Allemands partout. J'ai entendu dire ce matin là qu'un avion américain s'est posé à l'aérodrome de La Baule (Un "Piper Cub", NDLR). J'y cours et je vois une voiture en sortir. Certaine que c'étaient les Américains qui arrivaient enfin, je me suis jetée au cou du chauffeur... Mais il se trouvait que c'était un Allemand qui emmenait les Américains en captivité! Le pilote ne savait pas non plus que la région n'était pas libérée et s'est posé pensant pouvoir profiter de La Baule...sans Allemands! Du coup, le premier soldat que j'ai embrassé à la Libération était un Allemand..."

Le pilote et son passager ont été effectivement faiot prisonniers par les Allemands, mais ça a été évidemment très symbolique. Ils ont été restitués aux Alliés très rapidement.

[Keffer]

Tant que j'en ai en tête, je vous en donne une autre. J'espère que ça vous intéresse!

Toujours au musée, je faisais une visite pour un groupe de vétérans allemands. Un avait l'air d'avoir été sérieusement blessé au visage. Nous avons discuté un peu et il m'a expliqué qu'il était prêtre. Je lui ai dit:
"Vous étiez aumônier dans la Wehrmacht?"
"Non, cest l'inverse. Je suis devenu aumônier à cause de la guerre."
"Pourquoi?"
"Vous avez vu mon visage. Regardez."

Il a déboutonné qques boutons de sa chemise et m'a montré une suite de cicatrices traversant son torse en diagonale. Il a dit:
"Pendant une attaque en Russie, j'ai été touché par une rafale de mitraillette soviétique. Je me suis effondré. Mon unité a perdu le village et les Russes sont arrivé, achevant les blessé. L'un d'eux m'a tiré une balle dans la tête. J'ai fait le mort (pas très difficile, j'étais évanoui). Mes camaradesont repris le village et on pu me faire soigner. Je ne suis jamais retourné au front mais j'ai su dès que je suis sorti de l'hôpital que je devais faire qqchose d'utile pour les autres. Un prêtre m'a énormément aidé pendant cette période, j'ai voulu faire comme lui."

[pegase001]

Bonjour à tous,

je vais vous raconter 3 anectodes qui m'ont été expliquées quand j'étais bcp plus jeune et elles sont donc un peu floues. mais, elles m'ont marqué et vous comprendrez porquoi.

Je devais avoir +/- 14 ans quand mon père nous a amené, mon frère et moi , visiter le camp d'extermination de Mauthausen, camp situé en Autriche.

Nous entendant parler français, un monsieur s'est présenté à nous et a expliqué qu'il était un ancien prisonnier politique rescapé de ce camp. Il nous a proposé de faire la visite du camp en sa compagnie et nous a expliqué beaucoup de choses ne se trouvant pas dans les livres. L'erreur que j'ai faite est de ne pas avoir noté ses coordonnées et explications, car maintenant, elles sont lointaines. Je ne me souviens, malheureusement, pas de son nom et des détails exacts des anecdotes reprises ci-dessous.

1) anniversaire du chef du camp.

le chef du camp d'extermination de Mauthausen a donné à son fils, pour son anniversaire, un pistolet avec chargeurs et balles. son père lui a donné comme cible plusieurs prisonniers.

2) suicide collectif

2 ressortissants des pays de l'est ( je pense qu'il devait être roumain ou d'un pays voisin ), et qui étaient frère, devaient être abattus par un peloton d'exécution. l'exécution devait se faire près du bord donnant dans la carrière. je connais plus la raison de l'exécution. à la place de se faire abattre, ils ont préféré le suicide. ils ont plongé dans le vide pour s'écraser dans la carrière. ils ont sauté dans le vide en emportant avec eux un officier ss.

3) mort lente d'un russe

un russe ( je pense officier militaire ) a été puni et sa punition a entraîné sa mort. la punition a été donnée en hiver. le russe a été placé dans la cour du camp. il était complètement nu et les gardiens ss lui ont versé de l'eau. le russe est mort frigorifé et une couche de glace de le recouvrait. il a été laissé dans la cour à titre d'exemple.

@+, hughes

[pegase001]

Tant que j'en ai en tête, je vous en donne une autre. J'espère que ça vous intéresse!

Toujours au musée, je faisais une visite pour un groupe de vétérans allemands. Un avait l'air d'avoir été sérieusement blessé au visage. Nous avons discuté un peu et il m'a expliqué qu'il était prêtre. Je lui ai dit:
"Vous étiez aumônier dans la Wehrmacht?"
"Non, cest l'inverse. Je suis devenu aumônier à cause de la guerre."
"Pourquoi?"
"Vous avez vu mon visage. Regardez."

Il a déboutonné qques boutons de sa chemise et m'a montré une suite de cicatrices traversant son torse en diagonale. Il a dit:
"Pendant une attaque en Russie, j'ai été touché par une rafale de mitraillette soviétique. Je me suis effondré. Mon unité a perdu le village et les Russes sont arrivé, achevant les blessé. L'un d'eux m'a tiré une balle dans la tête. J'ai fait le mort (pas très difficile, j'étais évanoui). Mes camaradesont repris le village et on pu me faire soigner. Je ne suis jamais retourné au front mais j'ai su dès que je suis sorti de l'hôpital que je devais faire qqchose d'utile pour les autres. Un prêtre m'a énormément aidé pendant cette période, j'ai voulu faire comme lui."

salut,

autant ta première anecdote est " humoristique " que ta seconde est poignante.

@+, hughes

[Charlemagne]

moi, j'en ai une plutôt patriotique:
Pendant la guerre, mon arrière grand pêre était un notable de la ville de Fécamp (Seine Maritime) et aussi résistant à l'insu des allemands biensure. Un jour un officier allemand vient le voir à son travaille et lui dit d'un ton colérique:

"Monsieur Maurice, votre fils à été réquisitioné pour nous conduire à X (me souvien plus). Il n'est pas encore arrivé..."
A la fin de la conversation l'allemand dit:" votre fils a perdu la guerre" (en parlant de mai 40)

L'allemand s'en va et reviens une heure aprés et rebelote il se met à engeuler mon arrière grand pêre et redit: " votre fils a perdu la guerre"
Et il repart

L'officier qui devait être un cassecouille revient une troisiême fois à la charge et redit " votre fils a perdu la gerre"
Et mon arrière grand pêre lui rétorqua: "oui mon fils à perdu la guerre, mais son pêre, lui, il l'a gagné" (en parlant de 14-18 )

Au passage, mon arrière grand pêre à failli être fusillé trois fois. Une fois par les allemands parce qu'un collabo l'avait dénoncé comme juif (alors qu'il étit chrétien), une autre fois parce qu'il avait refusé en juin 44 de donner tout les véhicules dont il disposait aux allemands. Mais le plus étonnant c'est en fait la première fois. Il ne fut pas menacé par un allemand mais par un officier de l'armé française en 1940 pendant la retraite parce qu'il était en train d'insulter les officiers qui retraitaient vers le sud (il se trouvait alors à Saumur):
"Arrétez vous!!! les allemands sont au nord, pas au sud..." ceci accompagné biensure d'une volé de jurons..


PS: n'ayant pas connus mon arrière grand pêre, tout ces fait m'ont été raconté par ma grand mêre

[Cyclick]

J'adore lire des anecdotes, d'accord avec Keffer, ces petites histoires font la grande Histoire qu'est la 2e Guerre Mondiale...

En voici une qui me vient de l'oncle de mon père, cet oncle ayant combattu dans l'armée canadienne durant cette période.

En fait c'est une belle expression qu'il a toujours utilisé:

Il a toujours dit qu'il avait traversé "la Hollande toute entière sur le ventre", et qu'ainsi il n'a pu rien voir de ce pays du tout, tellement que son unité se terrait au sol pour passer inapercu le plus possible !!!

Il a été blessé 3 fois et les trois fois après il est retourné au front. Il a même été blessé au poignet par une grenade allemande alors qu'il lancait lui-meme sa propre grenade par-dessus sa tranchée... Drole de coincidence non ?...

Décédé de vieillesse en 2002, aujourd'hui je lui rends ici hommage pour son courage...

Tiens, y a-t-il dans ce forum une section qui parle de l'armée canadienne ?

[Somua]

Tiens, y a-t-il dans ce forum une section qui parle de l'armée canadienne ?

Je ne crois pas , mais cela ne tient qu'a toi d'en faire un post specifique .

[Panzer5]

Ma grand-mêre polonaise a fait partie de la résistance catholique à Varsovie, l'Armia Krajewa. Peu avant le soulèvement de la ville, elle était en charge de transporter et de diffuser les tracts qui allaient exorter la population à aider les insurgés. Le paquet est trés volumineux et trés lourd, elle doit donc empruntait les bus de ville pour livrer son colis. Elle en choisit un avec peu de monde à l'intérieur mais en montant, elle s'aperçoit trop tard qu'un officier allemand est assis à l'avant du véhicule (emplacements réservés aux Allemands). Prenant son courage, elle monte et s'installe au fond du bus, debout son paquet à la main. Au boit de quelques minutes, elle voit l'officier se lever et se diriger vers elle. Il lui sourit et lui prend le paquet de tracts des mains. Enfin le bus s'arrête, l'officier donne le bras à ma grand-mère pour l'aider à descendre et lui remet son colis.
Il faut dire que ma grand-mère, issue de la noblesse polonaise, était trés élégante et trés distinguée dans sa jeunesse, et puis trés jolie aussi....C'est certainement ce qui l'a sauvé.

[Ivy mike]

Magnifique, j'aime beaucoup lire ces anecedotes... encore !
Je n'en ai pas pour le moment mais en relisant le livre que mon GP a écrit sur ma famille pendant la guerre 39-45 peut être que j'en trouverais une bien à vous dire ;)

Ivy

[Cyclick]

De mon côté, j'aime bien mieux des anecdotes du genre que de savoir que tant de divisions blindés étaient à tel place, et qu'ils affrontaient tant de division blindés dans l'autre camp, et avec tant d'hommes, etc etc...

Je peux comprendre les experts qui aiment ce genre de statistiques, mais moi ca me branche pas du tout ces données chiffrées, etc. J'aime bien mieux le côté humain de la guerre et les petites histoires de tous et chacun s'y rattachant...

Je vais surveiller ce sujet sur les anecdotes, c'est ce qui m'intéresse le plus dans ce forum.

J'ai bien aimé le livre de Misha... (me souviens plus de son nom de famille), qui raconte sa vie de petite fille partir seul à l'Est pendant 3 ans pour retrouver ses parents déportés... Très touchant... Si je me souviens bien, le titre c'est "Vivre avec les loups", ou kek chose de même...

Ivy mike, alors des anecdotes, tu en as finalement ?

[Dragon]

Trop bien !
C'est des messages de vétérans
Et aussi, avec ma classe de 3eme
Je vais aller dans le village devasté par la SS (en Normandie)
Et aussi au musée de la résistance à Toulouse
Je vais faire plein de voyage

[Keffer]

Quand je travaillais comme guide, j’ai remarqué pendant une de mes visites un Français et un Allemand qui étaient arrivés ensemble et qui avaient tous deux l’âge d’avoir vécu la guerre (du moins ils semblaient !). Comme c’est relativement rare, je suis allé discuter avec eux et ils m’ont raconté comment ils se sont connus. Ils m’ont expliqué que pendant la Poche (de Saint Nazaire), l’Allemand qui n’était pas nourri convenablement par son ravitaillement avait très faim et était allé voler un jambon dans une ferme. Néanmoins, n’ayant pas l’esprit malhonnête, ce vol l’a travaillé (surtout que les gens à qui il l’avait volé avaient aussi faim que lui !). Ce n’est que 20 ans plus tard, en 1965 ( !), qu’il a osé retourner à la ferme. Il a apporté un jambon avec lui, a sonné et a raconté son histoire. La personne qui lui a ouvert était justement celle à qui il avait volé le jambon, et qui s’en souvenait car celui-ci avait vraiment manqué. L’ancien soldat savait que son geste était ridicule car les temps de disette étaient passés, mais il avait besoin de le faire pour être en paix avec sa conscience. Cela a ému son interlocuteur, et ils sont devenus de grands amis, continuant à se voir tous les ans depuis… Et c’est comme ça qu’ils sont venus au musée, guidés par leur histoire commune et surtout par l’amitié !

[Ivy mike]

Très belle histoire !!!
Vraiment magnifique ;)

Ivy

[Rafale68]

Tres touchant toutes ces histoires...

Je vais essayer de retrouver le soldat des FFL que connait ma grand-mere... Il m'a un peu parlé de ses combats, en Alsace notamment. Et; coïncidence, il faisait partie des soldats ayant libéré le village dans lequel j'habite !!!
Des que j'ai du nouveau je vous en fait part....

[Laurent "Pink panth]

Le Français libre Ernest Hittler se faisait chambrer par ses copains qui lui demandait de changer de nom. (en 42-43)
Il répondait a peu près ceci :

"Pas question, c'est à Adolphe de changer de nom ! De tout de façon, c'est lui qui perdra la guerre , pas moi!"

Ca me fait penser aussi à : http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/767.html

[Ivy mike]

Aïe, c'est vrai que c'était pas la periode pour porter des noms pareils
Ou alors montrer qu'il n'est pas porté seulement par des &*§!%µ

Ivy ;)

[Invité]

Ca me fait penser aussi à : http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/767.html

Arf, Hittler et Petain dans les FFL !
Merci, Laurent je ne les connaissais pas.
Cela n'a quand meme pas du etre simple pour eux...

Tiens, en naviguant sur le site de L'ordre, j'ai trouve quelque chose qui m'a fait plaisir :
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/560.html

[Keffer]

Une autre un peu moins glorieuse, racontée par mon grand-père:

Mi-mai 1945, juste après la libération de la Poche (de St Nazaire), mon grand-père a entrepris d'aller récupérer le poste de radio appartenant à la ferme où il travaillait et qui avait été confisqué par les Allemands, comme tous les poste de radio de la région. Arrivé à La Turballe, dans le bâtiment où ils étaien,t stockés, il voit tous les postes sur des étagères, bien identifiés avec le nomet l'adresse du propriétaire. Il entreprend de chercher le sien et un FFI lui tape sur l'épaule et lui demande de déguerpir. Il refuse, veut son poste, et se fait jeter dehors après avoir reçu qques coups. Il reste à proximité du bâtiment pour voir s'il y aurait une possibilité de rentrer à bnouveau, mais il voirt un camion bâché arriver, et les FFI y transvaser tous les postes pour, apprit-il plus tard, les revendre...

Il ne l'a jamais digéré.

Je vous raconterai aussi qques anecdotes sur les Allemands, qui, pour lui, ont été plus corrects et ont puni les fautes commises par leurs soldats (dans son cas j'entends).

Il ne s'agit bien évidemment pas de salir la mémoire des FFI, mais juste d'illustrer le fait qu'aucun camp n'a l'apanage du bien ou du mal...

[Ivy mike]

Nous sommes d'accord
Et ça me rappelle la phrase "au moins, quand "ils" étaient là, il y a avait une organisation" ou ce genre de reflections qui étaient courante à l'époque en rapport au ravitaillement...

Merci pour l'anecdote

Ivy

[Invité]

Il ne s'agit bien évidemment pas de salir la mémoire des FFI, mais juste d'illustrer le fait qu'aucun camp n'a l'apanage du bien ou du mal...

Il y avait les FFI, engages dans la Resistance avant la victoire et les fifis, resistants de la 25eme heure.
Ce que tu nous raconte, Keffer, sends le fifi a plein nez d'autant plus que, legalement, les FFI n'existaient plus en mai 45, tous engages dans l'armee reguliere ou, pour les plus ages, rentres dans leurs foyers.

[Keffer]

Il ne s'agit bien évidemment pas de salir la mémoire des FFI, mais juste d'illustrer le fait qu'aucun camp n'a l'apanage du bien ou du mal...

Il y avait les FFI, engages dans la Resistance avant la victoire et les fifis, resistants de la 25eme heure.
Ce que tu nous raconte, Keffer, sends le fifi a plein nez d'autant plus que, legalement, les FFI n'existaient plus en mai 45, tous engages dans l'armee reguliere ou, pour les plus ages, rentres dans leurs foyers.

C'est vrai. Les FFI autpur de la Poche sont devenus la 25e Division d'Infanterie. Mais je ne pense pas que les civils faisaient vraiment la différence à l'époque! Quand mon grand-père parle de FFI, ce pouvaient aussi bien être des soldats de cette division (ety il n'a pas eu l'occasion de leur poser la question à ce moement!! ).

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