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Conférence sur la Soah par balle à Colmar

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Message  Narduccio 12/11/2010, 15:55

Le 15 novembre 2010 :
« On n’a pas mesuré l’étendue de la Shoah par balle »


En conférence le 15 novembre à Colmar, le père Patrick Desbois dirige l’association Yahad-in-Unum, qui collecte des témoignages sur les exécutions massives de Juifs et de Tziganes d’Europe de l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale.

Père Patrick Desbois, que recouvre ce terme de « Shoah par balle » ?

En 1941, la majorité des pays de l’ex-URSS ont été envahis par les troupes allemandes. Derrière la Wehrmacht sont arrivés les Einsatzgruppen, qui avaient pour mission d’exterminer sur place les Juifs, les Tziganes et les commissaires communistes, afin de donner un espace colonial aux Allemands. En trois ans, plus de deux millions de personnes ont été tuées de la sorte, dont 1,5 million en Ukraine.

« La même méthode était appliquée à chaque village : après encerclement, on rassemblait les individus, puis on les assassinait en public »
La même méthode était appliquée à chaque village : après encerclement, on rassemblait les individus recherchés sous le prétexte de les déporter en Palestine, puis on les assassinait en public, devant les habitants, ou un peu à l’écart.

C’est la grande différence avec la Shoah, dont le secret était entretenu et mis en scène – les nazis ordonnaient aux prisonniers des camps d’extermination d’envoyer des lettres aux familles pour leur dire que tout allait bien.

Nous avançons aussi l’hypothèse que les nazis se sont appuyés sur le système soviétique de réquisition de villageois, pour les moissons ou des travaux d’intérêt général, ce qui permettait d’avoir en une nuit du personnel gratuit et organisé.

Où en sont vos recherches ?

À cause de l’étendue géographique, nous avons très peu d’éléments sur ce qui s’est passé dans le Caucase et en Biélorussie, où 7000 villages ont été rasés pendant la guerre. On est notamment loin d’avoir fait le tour de l’assassinat des Tziganes – on a retrouvé en Pologne 35 fosses communes de Roms, alors que le génocide par fusillade était peu connu dans ce pays.

Actuellement, vingt personnes sillonnent quatre pays : Ukraine, Russie, Biélorussie et Pologne. À partir des informations des archives russes, elles se rendent dans certains villages et frappent à toutes les portes pour recueillir des témoignages et vérifier l’exactitude des sources écrites.

« Le but est de reconstituer la scène de chaque crime. Mais on doit lutter contre le temps, car les témoins sont âgés »
Le but est de reconstituer la scène de chaque crime. Mais on doit lutter contre le temps, car les témoins sont âgés. On retrouve parmi eux des gens qui ont aidé la Gestapo, d’autres qui ont caché des Juifs. Nous nous devons d’accumuler un maximum de preuves, pour pouvoir affronter les négationnistes.

Il faut en effet apprendre aux gens ce qu’était la Solution finale, mais aussi les preuves et les sources qui la confirment. Les résultats de nos travaux sont donc publics, déposés au Mémorial de la Shoah et au Mémorial de Caen, et étudiés par les élèves de deux masters de l’université de la Sorbonne.

Les négationnistes vous causent-ils des problèmes ?

Oui. Il y a quelques mois, l’un d’eux a envoyé aux évêques de France un long texte signé de mon nom, mais reprenant leurs thèses. Mais nous les ennuyons aussi beaucoup, car nous produisons des témoignages de non-juifs, témoins, voire acteurs de la Shoah par balle, moins contestables à leurs yeux.

L’objectif est-il de poursuivre les responsables ?

La Shoah par balle était un assassinat à caractère décentralisé, exercé par des individus, pas des machines ou des administrations. Comme c’était légal de tuer, on le faisait aussi pour voler, violer, ou obéir à son chef, comme ce chauffeur de SS obligé de tuer des Juifs pendant trois heures. Parfois, les Allemands n’ont fait que prendre des photos.

C’est donc compliqué de retrouver qui a tiré, et beaucoup ont retrouvé une vie normale après la guerre. Mais notre enquête est tournée vers les victimes, pour savoir ce qui leur est advenu. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour que les fosses aient un statut protégé. En Ukraine, une sur deux n’a pas de mémorial, et il n’y en a même aucun pour les victimes tziganes.

Propos recueillis par Simon Barthélémy, de notre bureau parisien
RENCONTRER Le 15 novembre à 20 h 30 à Colmar, au Koïfhus (salle Rosselmann).

LIRE Patrick Desbois : Porteur de mémoires (Flammarion, 2009).



http://www.lalsace.fr/fr/permalien/article/4127327/On-n-a-pas-mesure-l-etendue-de-la-Shoah-par-balle.html

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Message  Phil642 12/11/2010, 16:09

Sous estimé, hélas ... l'étendue prend de plus en plus d'importance au fur et à mesure que les travaux avancent, je pense qu'il est très bien placé pour avancer ces horribles chiffres.
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