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Il y a 100 ans...La traversée de la Méditerranée par Roland Garros

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Message  Apprenti 23/9/2013, 00:26

Il y a 100 ans, le 23 septembre 1913, Roland Garros fut le premier aviateur à traverser la Méditerranée par la voie des airs. Jean-Pierre Lefèvre-Garros, neveu du pionnier de l’aéronautique, revient sur cet exploit. Un passionnant récit.


Source texte : http://www.aerobuzz.fr/?article187


Il y a à peine quatre ans que Louis Blériot a franchi sur son Blériot XI les 39 kms de la Manche et l’exploit a été salué dans la presse internationale comme une étape décisive de l’histoire de l’aviation, et de l’Histoire tout court. Désormais, l’Angleterre n’est plus une île…

Nous sommes au matin du 23 septembre 1913, sur l’aérodrome naval de Fréjus.

Devant le hangar, des officiers de Marine du service de l’aviation, des matelots de la station et du croiseur Foudre, quelques correspondants de presse, très peu de civils. Les marins ouvrent les portes du hangar et aident Jules Hue, le fidèle mécano, à sortir un petit monoplan, net et reluisant, avec lequel Roland Garros va tenter, cette fois-ci de part en part [1], la traversée aérienne de la Méditerranée : quelque 800 kilomètres au-dessus de la grande bleue. C’est dire les progrès accomplis en si peu de temps.

Malgré ses 25 ans (qu’il n’atteindra que le mois suivant), le jeune aviateur a déjà une carrière particulièrement riche et bien remplie. Son enfance s’est déroulée au soleil de son île natale de La Réunion et à Saïgon, où son père est avocat et il est vite devenu autonome, ses parents ayant dû l’envoyer tout seul en France poursuivre ses humanités, à Stanislas à Paris puis à Cannes et Nice, avant de revenir sur la capitale pour sa Philo à Janson de Sailly.

Après sa sortie de HEC (promotion 1908), il a très vite abandonné son commerce d’automo-biles, monté au pied même de l’Arc de Triomphe avec l’aide financière du père de son ami HEC Jacques Quellennec (son père, qui veut le voir devenir avocat, lui a coupé les vivres) pour s’adonner à sa nouvelle passion : l’aviation. Six mois d’une tournée triomphale d’exhibitions aériennes en Amérique du Nord en feront l’un des aviateurs les plus accomplis de sa génération, qui, en peu de mois, collectionnera records et exploits, tout en se révélant le théoricien de l’excédent de puissance et de la qualité de vol que son ami l’ingénieur Raymond Saulnier mettra en pratique, notamment sur ce Morane-Saulnier type H qui doit aujourd’hui l’emmener en Afrique.

Fréjus, point de départ
En compagnie de son amie Marcelle Gorge, il a débarqué la veille lundi 22 à la gare de St-Raphaël de l’Express de 12 h 55. Ils se sont immédiatement rendus au Camp de la Marine de Fréjus où Jules les attend auprès du Morane H, fin prêt. Le ciel est si pur, si calme (cela fait plusieurs semaines qu’on attendait ce beau temps !) que Roland est tenté de partir sur le champ, mais la crainte d’arriver dans l’obscurité le retient.

Eh bien, Jules, ce sera pour demain... ou pour dans quinze jours ! (Le samedi 27, il a en effet un engagement pour le meeting de Reims.)

Quand il sera prisonnier de guerre en Allemagne, il écrira dans ses Mémoires griffonnés sur un cahier d’écolier :

Je passai le reste de la journée dans une sorte de recueillement - Je me rendais parfaitement compte du danger - En déduisant la traversée de la Sardaigne, j’allais passer 5 ou 6 heures en pleine mer - Là, en cas de panne, aucun espoir –
 
Au bord de cette Méditerranée familière, dans cette beauté ruisselante de lumière, où vivre est une volupté, c’était une impression étrange de penser que le lendemain, peut-être, j’allais disparaître - Et pourquoi ? Par luxe, pour vivre une jolie aventure - quitte à en mourir... (…)
 
Je me couchai tôt, sans sommeil - Il me semblait rêver - J’imaginais avec une lucidité particulière mes impressions du lendemain, au départ, en voyage, à l’arrivée, ou... en cas d’accident-
 
J’étais presque étonné de sentir comme tout cela serait simple - En décidant cet effort, j’avais pris un grand élan ; et voici que j’arrivais sur l’obstacle porté, poussé par des forces inconnues et je me regardais passer, comme si c’était un autre.
 
Ces réflexions alternaient avec des visions où se résumait mon enfance -
Enfin, je m’endormis –
Le ciel est encore noir lorsque son réveil sonne. Roland se lève et se prépare avec soin. Les moindres négligences, explique-t-il, un linge ou une chaussure qui gêne ou qui protège mal ; une collation insuffisante ou indigeste - sont autant de fissures par où se perdra... peut-être la dernière parcelle d’énergie dont on aura besoin. Dans l’automobile qui les conduit à l’aérodrome et traverse Saint-Raphaël encore endormie, dans ce moment ingrat de l’engourdissement matinal, il pense aux impressions du condamné que l’on mène à l’échafaud...

Le temps est manifestement favorable. Marcelle est à ses côtés, discrète, seule femme présente au milieu des militaires galonnés et des sans-grade. Par dessus son costume de ville (ne pas oublier la cravate !), enveloppé de chandails, de feuilles de papier journal, de chaussettes en soigneuses couches superposées, l’aviateur va revêtir une combinaison imperméable. Et se coiffer d’un chaud passe-montagne. Dernier détail : deux montres-bracelets dont la Cartier que Willis Mac Cormick, le président de la Queen Aviation a offerte à ses aviateurs à leur retour de la tournée au Brésil et en Argentine. Au poignet gauche, l’heure française ; l’autre, il la réglera sur midi à l’heure exacte du décollage. Ainsi, plus de ces calculs permanents qui accaparent l’esprit : un simple coup d’œil aux cadrans et il aura instantanément son temps de vol exact et donc sa consommation de carburant.

Avant de partir, il ne manque pas de rédiger pour ses amis journalistes à Paris un certain nombre de télégrammes. À Tunis aussi, où, annonçant son départ à La Dépêche tunisienne, il demande qu’on lui prépare un ravitaillement en essence et en huile pour qu’il puisse poursuivre son voyage en direction d’Alger.

S’il a tenu jusqu’à présent au silence, il entend désormais donner le plus de publicité, le plus d’éclat possible à ce voyage. C’est l’image même de l’aviation qui lui paraît en jeu. Et il fait preuve, comme on dirait de nos jours, d’une ‘’connaissance aiguë des médias’’ car les destinataires de ces dépêches ne sont autres que des gens comme Paul Rousseau, du Temps, Frantz-Reichel du Figaro, Desgrange de l’Auto... À tous, à peu de choses près, le même texte très court que celui que, dans l’immeuble des Champs-Elysées, Jacques Mortane va recevoir dans la salle de rédaction de l’Excelsior qui s’enfièvre tout d’un coup : "Je pars pour Tunis à 6 heures. Vous enverrai des nouvelles. Amitiés. Garros "

Puis, c’est le départ : comme toujours dans les Mémoires, la plus grande sobriété :

Tout avait été minutieusement préparé, il ne restait plus qu’à partir -
Ce fut simple comme je l’avais imaginé... Un adieu bref aux officiers, à une amie ; puis la voix traînarde de Jules prononça l’habituel :
-Contact...
-Voilà...
Le Morane s’ébranle lourdement : il a pourtant été chargé au plus juste mais il emporte tout de même 200 litres d’essence calculés pour huit heures de vol, à vingt-cinq litres à l’heure. Il décolle enfin : il est 5 h 47…


Il y a 100 ans...La traversée de la Méditerranée par Roland Garros R-GARROS_frejus-600a8

Fréjus, 23 septembre 1913 à 5h47
C’est parti pour la première traversée aérienne de la Méditerranée.
L’aventure solitaire de l’aviateur commence. Mais déjà, à travers la France, dans toutes les salles de rédaction, dans certains ministères, dans la rue aussi, c’est le branle-bas de combat.

Pierre Baudin, le ministre de la Marine lui-même qui se trouve précisément dans une villa de Saint-Raphaël, s’est fait personnellement tenir au courant du départ. Et pour cause ! Un ami de Garros, Léon Barthou, Président de l’Aéro-club et chef de cabinet du Président du Conseil (son père Louis…), contre l’avis de Roland, s’est entendu avec Baudin pour que, dès le décollage, des torpilleurs basés à Tunis soient avertis par T.S.F. de prendre le large pour se tenir sur le passage de l’aviateur.

800 km au-dessus de la Grande Bleue
Son plan de route est simple. Sous ses yeux, une carte à petite échelle : de Saint-Raphaël à Tunis, un trait rouge sur lequel il a inscrit des jalons horaires. En passant au bout de cinq heures sur Cagliari (où l’attend éventuellement son mécanicien assistant Pierre Schock), il lui restera trois heures d’essence pour les quelque 225 kilomètres restant, soit une marge de sécurité d’une heure sur trois. Il s’est promis d’atterrir à Cagliari s’il devait y arriver avec plus d’une demi-heure de retard sur son horaire.

Garros est parti à la boussole, celle que lui a prêtée son ami Audemars. Cap au S-E, droit sur la Corse. Tout en montant graduellement, il a rapidement atteint quelques centaines de mètres et, retourné sur son siège, il contemple longuement

l’Estérel mauve sombre émergeant d’une mer pâle et lisse ; la Riviera s’étendant à perte de vue sous un voile de vapeur, léger et nuancé.
À 1.000 mètres, il aperçoit déjà les sommets de la Corse et peut reprendre la navigation à vue pour contourner l’île par l’Ouest et rattraper sa ligne de vol. Il est maintenant en l’air depuis plus d’une heure, dans le glissement doux des ailes dans l’air frais.

Tout d’un coup, un éclatement sinistre de métal brisé, un ébranlement de tout l’appareil : qur le capot, une bosse est apparue. De la tôle percée, des gouttes d’huile noire jaillissent, que le vent de l’hélice lui projette à la figure. Instinctivement, Garros vise la terre. Il se sent perdu. Mais s’il émet un cognement régulier, le rototo continue à tourner... L’aviateur a réduit le Gnome au minimum et continue son crochet vers la terre.

J’arrivai enfin en vue d’Ajaccio. Il dépendait de moi de terminer l’aventure. Mais ç’aurait été lamentable. Il tiendra bien quelques minutes encore, jusqu’à la Sardaigne. Là, j’aurai deux heures, au-dessus de terre, pour l’observer à l’aise (...) Je repris la route du sud.
Garros a abordé la Sardaigne. À 1.500 mètres, il rencontre des remous dans les nuages. Il est contraint de descendre à environ 800 mètres. Un vent debout le retarde encore. Au sol, les fumées se contrarient. Il fait à peine du 100 à l’heure avec un appareil qui vole à 125. Le moteur continue à tourne avec son ‘’cognement’’ régulier. La traversée de l’île, expliquera-t-il à Mortane, ‘’fut laborieuse et pénible’’. Mais voilà enfin Cagliari, là où l’attend Pierre Schock. C’est le moment décisif des calculs. Il a volé près de cinq heures, au lieu des quatre heures et demie primitivement prévues. Son moteur doit consommer vingt-cinq litres, encore, songe-t-il, la consommation varie-t-elle selon l’atmosphère et il faut compter aussi avec l’évaporation…

Il a un court moment d’hésitation. Tout en calculant de tête sa réserve de carburant, il cherche au sol les signaux de son mécanicien. Aveuglé par le soleil, il ne voit rien. Mais, songe-t-il, atterrir, ce serait mutiler cette traversée, abîmer un rêve.

Je n’oublierai jamais ce moment d’hésitation. Une force mystérieuse plus forte que ma raison et que ma volonté m’entraîna vers la mer.
Il a un court moment d’hésitation. Tout en calculant de tête sa réserve de carburant, il cherche au sol les signaux de son mécanicien. Aveuglé par le soleil, il ne voit rien. Mais, songe-t-il, atterrir, ce serait mutiler cette traversée, abîmer un rêve.

De nouveau au-dessus de la mer, il est monté à 2.500, 3.000 mètres. Là, il est sûr de consommer moins de son précieux carburant. Il est d’ailleurs connu, parmi les aviateurs, pour faire des « économies surprenantes en volant à des altitudes savamment calculées » Il a tellement réduit que son moteur hésite, bégaye, l’hélice tiran) à peine, l’air se dérobe sous les ailes. Mais sa main revient sans cesse au pointeau d’essence. Et il marche, droit au soleil, comme une alouette. Mais il ne sait pas si le vent est contraire ou favorable.

Il y a 100 ans...La traversée de la Méditerranée par Roland Garros R-GARROS_carte_postale-24dbb

Encore un ‘’clic’’ de rupture, d’une netteté lugubre, mais le Gnome continue à tourner. Plus qu’une vingtaine de litres dans son dernier réservoir. Il se brûle les yeux à découvrir la côte à travers les nuages. Plus que trente de ces minutes étranges, intoxicantes, pleines de lucidité intense, presque de bien-être... Sur la mer, il croit distinguer les plongeons ondulés de milliers de marsouins et pense : ‘’Cela vaudra toujours mieux que des requins’’.

Plus que vingt minutes maintenant, tous les calculs qu’il refait lui en donnent la certitude.

Soudain, dans un trou de nuages, trois petits points noirs, coiffés de trois minuscules panaches de fumée, font trois imperceptibles sillages très symétriques. Adieu angoisses : je ne suis plus seul, ces trois petits points sont des amis ; non, c’est un ami seulement, dont je reconnais la pensée, ‘qui me suivrait’, m’avait-il dit. Merci, ami Léon Barthou !

Roland coupe l’allumage et plonge en spirale dans les nuages. Des torpilleurs qui filent à toute vapeur cap sur Cagliari, ce n’est qu’une fois le Morane arrivé à 300 m qu’il est aperçu par l’équipage et que les navires font demi-tour.

Le Gnome fait des difficultés pour repartir. Ce serait grotesque d’arriver à la nage, se dit Garros. Il ne lui reste que dix litres, mais la côte d’Afrique apparaît aussitôt, grise et basse. Il n’a plus de quoi voler jusqu’à Tunis où l’attend la foule et il doit se poser à Bizerte sur le champ de manœuvre où personne ne l’attend. Dans le dernier réservoir, il reste cinq litres...

Au milieu du terrain, sous le soleil ardent, je me trouvai seul, dans le silence, l’immobilité, la paix. Cet instant de recueillement... comme il terminait bien les heures que je venais de vivre !
Le premier homme que je vis fut un soldat en bourgeron. Il s’approcha sans hâte, m’observa curieusement. Puis, s’enhardissant :
-*Vous venez de loin ?
-*De France...
Il sourit d’un air perplexe et ne dit plus rien.
Un exploit qui préfigure qui préfigure l’avenir suivi étape par étape et salué par ses pairs
Tout au long de son parcours, le pilote solitaire a été suivi par les moyens – modestes - de l’époque.


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Retour triomphal à Paris le 26 septembre 1913
À l’annonce de son départ, toutes les salles de rédaction de France et de Navarre sont entrées en ébullition. C’est l’agitation des grands jours. On court dans tous les sens, on est pendu au téléphone. La présidence du conseil elle-même n’a encore aucune information quand le Matin reçoit vers 10 heures et demie de son correspondant à Bonifacio l’annonce que Garros venant de France et de Calvi est passé à 8 h. 10 entre les Sanguinaires et Barbicaja et qu’il a survolé Ajaccio à 600 mètres, avant de se diriger vers la haute mer à grande vitesse.

C’est l’émoi aussi dans les principales villes du littoral de la Sardaigne : les sémaphores ont été avisés par Toulon du départ de l’avion et d’une escale probable à Cagliari où un ravitaillement en essence a été prévu avec Pierre Schock. Du sémaphore de Cagliari, Fournier, le correspondant du Matin, a câblé à son journal : L’aviateur Garros, poursuivant son voyage sur Tunis, est passé à 11 h. 35 au-dessus de Cagliari. Au Temps, on a reçu cette dépêche : ‘’À onze heures trente-cinq, on aperçut très haut, au-dessus de la ville, l’aéroplane de Garros qui fait un léger crochet et pique résolument vers le sud, mais sans s’arrêter’’.

C’est la présidence du Conseil qui reçoit la première dépêche rassurante : du cap Blanc, on annonce avoir repéré l’aéroplane à 22 miles par le Nord-Ouest, sur la route de Bizerte. Mais il faut attendre les télégrammes promis par Garros avant d’être certain que le voyage s’est heureusement terminé. Alors, les journalistes se précipitent pour recueillir les réactions de tous ceux qui ont un nom dans le monde de l’aviation.


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1913, à Paris
Exposition du Morane-Saulnier de la traversée historique.
Louis Blériot, qui rappelle que Garros a été son pilote et qu’il ressent pour lui la plus grande et la plus sincère admiration, estime dans l’Excelsior que la performance (...) est réellement une performance historique et (que) la première traversée de la Méditerranée sans escale marquera, dans l’histoire de l’aviation, une date inoubliable. Mais ce que le héros de la traversée de la Manche voit aussi dans l’exploit de son jeune émule, c’est une magnifique confiance dans l’aviation telle qu’elle est aujourd’hui’’ et ‘’le fait d’avoir réussi montre qu’elle était justifiée. Donnant toute sa valeur à l’action de Garros, il ajoute : Et que l’on ne dise pas que de telles performances sont inutiles et ne prouvent rien (...) elles donnent la mesure des progrès accomplis ; elles communi-quent aux foules la foi ardente qui anime les pilotes assez audacieux pour tenter l’invraisemblable et assez habiles pour le rendre vrai ; elles donnent, en un mot, un élan nouveau à l’industrie si française de l’aviation, avant de conclure : L’homme qui a fait cela peut tout faire.

Tous ses amis, Edmond Audemars, Marc Pourpe, Léon Morane Raymond Saulnier lui adressent leurs chaleureuses félicitations. Quant à Ettore Bugatti, qui vient de donner le nom de Roland-Garros à son type 18 dont Garros vient d’acquérir un exemplaire, son télégramme exprime toutes les émotions qui l’ont secoué au cours de cette journée historique :

"Sincères félicitations pour votre vol qui établit une performance sans pareille. Je vous admire mais je serais heureux de vous voir abandonner l’aviation". Bugatti
De partout s’élèvent également des voix pour demander qu’enfin Garros obtienne la Légion d’honneur, jusque là refusée à quelqu’un qui « n’a pas porté le fusil ». Celles de François Deloncle, l’ancien député de la Cochinchine, de René Quinton, l’actif président de la Ligne nationale aérienne. Ce dernier, d’ailleurs, dans la foulée de l’exploit de Garros, trace les « grandes routes du monde » et Le Journal peut maintenant faire état d’une étude de la Ligue, qui prévoit l’organisation de deux voyages destinés à faire sensation : Paris-Constantinople-Le Caire et Paris–Constantinople-golfe Persique.

Et à A. Robert, reporter de l’Excelsior qui lui demande : Et la traversée de l’Atlantique. Est-ce un rêve, une utopie ? Il répond : Mais pas du tout. Elle est réalisable, même de nos jours. Si j’étais condamné à mort et si l’on me disait : ‘’Pour avoir la vie sauve, il faut tenter le raid Europe-Amérique’’, je le tenterais avec de grandes chances de succès. Mon plan comprendrait trois étapes : Angleterre-Islande, Islande-Terre-Neuve, Terre-Neuve-Amérique. Avec des ravitaillements en ces endroits, le raid est réalisable. Il y aurait deux étapes plus courtes que celle que je viens de couvrir et une guère plus longue...

Il faudra attendre six ans, et… toute une guerre, pour que ce rêve devienne réalité avec la première traversée aérienne de l’Atlantique, de Terre-Neuve à l’Irlande, par les britanniques Alcock et Brown sur leur Vickers Vimy, les 14 et 15 juin 1919, avant le vol bien plus médiatisé de Lindbergh, de New York au Bourget, le 20 mai 1927.

Jean-Pierre Lefèvre-Garros




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Message  le ronin 23/9/2013, 11:23

Magnifique récit, les vrais aventuriers de cette époque, avec un brin d'insouciance ,et des machines qui feraient peur aujourd'hui. Cela amène aussi, une bouffée d'oxygène, avec un brin de nostalgie et de rêves lorsque l'on lit des histoires comme cela , à l'époque ces pilotes, ne doutaient de rien .



Amicalement,


le ronin.

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Message  Prosper Vandenbroucke 23/9/2013, 22:57

Grand merci pour le partage Mahfoud.
Superbe évocation.
Amicalement
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