L'erreur du général Chardome

Le général Lambert Chardome est né à seraing en 1884. Militaire de carrière belge héroique durant la première guerre, il est le père spirituel des chasseur ardennais dont il joue un rôle prépondérant dans leur création. Il a la réputation d'un officier dynamique et rigoureux, très populaire parmi la troupe.
Attaché à la garnison d'Arlon, il part en 1936 commander le 3e chasseurs à pied à Tournai. Un mois avant l'invasion de 1940, il est promu général major.

Après la campagne des dix-huit jours, le général Chardome dont la réputation demeure intacte, est interné au camps de prisonniers de Prenzlau. Ayant des relations tendues avec les autres officiers captifs, souffrant de surdité, il s'isole complètement. En 1944, Degrellle, de retoure de Tcherkassy, cherche à recruter des officiers supérieurs pour la légion Wallonie. Sur une liste qui lui est présentée apparaît le nom du légendaire général Chardome, prisonnier à Prenzlau où Degrelle doit justement s'entretenir avec des officiers récemment acquis à l'ordre nouveau.
Le 25 mai 44, Degrelle, à une nouvelle entrevue avec Chardome. l'enjeu est de taille. Chardome dans les rangs de la légion Wallonie serait un exemple pour la jeunesse Belge. Degrelle s'emploie à convaincre l'officier par tous les moyens, lui présentant la lutte anti-bolchevique comme un devoir patriotique. Il l'abuse en lui assurant que le roi Léopold III soutient l'engagement des wallons. Chardome accepte à deux conditions: conserver son grade et retrouver sa famille avant de gagner le front.

Sa fille, Mme Elisabeth Chardome explique:

"Papa avait une terreur de la Russie Communiste. Il en était arrivé à détester les Français et les ANglo-Saxons qui nous avaient lâchés en insultant notre roi. Au contraire, il admirait l'ordre et la discipline de l'armée allemande. Les atrocités du nazisme, il les ignorait complètement".

Degrelle ne perd pas de temps. Il emmène Chardome dans la capitale du Reich et le présente au général Allemand Berger. Le juin 25, Chardome est invité à prononcer un discours au sportfeld de Berlin devant des centaines de travailleurs Belges en Allemagne, les exhortant à rejoindre le Légion Wallonie pour sauver la Belgique du péril communiste.

La nouvelle fait sensation dans la presse belge collaboratrice qui titre: "Le général Chardome s'engage contre les Soviets dans la légion Wallonie".
mais elle est ressentie douloureusement par la population

Puis c'est le retour de Chardome au foyer, quelques jours avant de partir pour le front de l'Est. A peine rentré chez lui, Chardome est confronté à sa famille et à ses amis qui tentent de le ramener à la raison. Stupéfait, il découvre la réalité de l'occupation Allemande en Belgique, la résistance, la progression des Alliés depuis le débarquement de Normandie, la déportation du Roi en Allemagne. Chardome casse son engagement et demande aux Allemands à réintégrer au plus tôt un camp de prisonniers. Il est trop tard, le mal est fait. Au lendemain de la libération, il est dégradé et condamné à 15ans de détention. La cour lui a toutefois reconnu des circonstances atténuantes.

Merci pour ce post, très intéressant.
Si j'ai bien compris, il n'a jamais pris les armes avant de changer d'avis?
15 ans de prison pour le discours d'un vieil homme qu'on a abusé, c'est cher payé. Mais il est vrai que les esprits étaient échaudés dans l'immédiate après-guerre. N'y avait-il rien d'autre dans l'acte d'accusation? Sais-tu s'il a purgé une partie de sa peine?
Tu connais la source?


Une photo:




Source: http://users.skynet.be/frat.royale.cha/devise.html

Cordialement.

Je suis bien d'accord avec toi Motpulk. 15 ans c'est cher payé. Heureusement qu'on lui a reconnu des circonstances atténuantes. Beaucoup de ceux qui n'en avaient pas ont fini au peloton d'exécution.

apparemment non, il n'a pas combattu, son entourage l'en a dissuadé il faut croire

Sinon je n'en sais pas plus mais l'auteur dont j'ai repris ce récit à eu accès à sa biographie non publiée, écrite par la fille de Chardome et il a eu aussi accès à une coupure de presse d'époque sur son procès

Baldur von Schirach: 20 ans d'emprisonnement.
Albert Speer : 20 ans d'emprisonnement.
Konstantin von Neurath: 15 ans d'emprisonnement.
....

Et en plus ils étaient... "nicht gültig"...

Salut

concernant le Général Chardome ou Chardonne

1- extrait du livre l'honneur et la fidelité de JL ROba



2- article du journal indépendance du 10/11 mai 1945



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