les Malgré-Nous

Déporté oui, retrouvé non, le prix du sang pour rester Français et du bon côté aussi !

Ceci sans lancer de polémique, il s'agit simplement d'un exemple concrèt.

Springfield1903 a écrit:Ceci sans lancer de polémique, il s'agit simplement d'un exemple concret.

Il n'est pas dans ma volonté de lancer des polémiques. Ces jeunes savaient ce qu'il faisaient, ceux qui fuirent et qui avaient de la famille le firent souvent poussés par cette même famille qui acceptait l'alternative aux termes du dilemme posé. Tous ces jeunes et leurs familles furent les victimes d'un système inique. Certains, en jouant les donneurs de leçons, tentent d'opposer ceux qui firent un certain choix à ceux qui ne le firent pas. Mais à mes yeux, les vrais responsables sont ceux qui mirent ces jeunes et leurs familles en conditions d'avoir à faire ces choix. Ceux-là seuls sont à blâmer et à punir. Et il est de notre devoir de faire en sorte que personne à l'avenir ne se retrouve devant un tel choix, sa vie ou celle de sa famille.
J'ignore dans quels conditions ton grand-père et ta grand-mère ont fait leur choix. Mais cela n'a aucune importance à mes yeux et n'en aura qu'aux yeux des idiots (euh, ce ne sont pas ceux qui désireraient savoir les conditions, mais ceux qui porteraient des jugements de valeurs sur ces conditions qui sont des idiots à mes yeux, je préfère préciser pour que cela ne soit pas mal interprété).

Une autre anecdote lue il y a quelques années dans l'Alsace.
Je raconte de mémoire et je ne peut donc pas en certifier les détails.
Elle concerne un notable qui avait été nommé maire de son village pendant l'occupation, mais qui en sous-main faisait du mieux qu'il pouvait pour préserver son village de certaines demandes des autorités allemandes. Un jour, il apprend par hasard qu'il va bientôt que les jeunes du canton vont être réquisitionné. 2 jeunes de son village sont concernés, son fils et un de ces copains. Il organise la fuite de 2 jeunes grâce à une filière d'évasion et cache la famille de l'autre jeune. Puis au matin, il se met à hurler dans la rue, son fils s'est enfui, il est déshonoré, il le déshérite. Lui qui était membre du parti nazi (contraint et forcé et pour les besoins de la cause ...), comment pouvait-il se regarder dans la glace après une telle infamie ? Son fils s'était surement laissé monter la tête par son copain .. et ainsi de suite. Bien entendu, devant tout le village et devant des officiels allemands. Il resta en poste et continua d'oeuvrer pour le bien de son patelin et eut la joie de voir le retour de son fils qui est revenu avec l'armée d'Afrique.

Je plains les Alsaciens & les Mosellans qui ont connu un tel drame. Combattre (pour la plupart) pour un uniforme et une cause qui n'était pas la leur.
On ne peut rien leur reprocher ; ce sont des victimes.

L'incroyable histoire d'un SS Compagnon de la Liberation : http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/473.html


Pour mémoire .........

Bonjour,
J'ai trouve cela sur un autre forum (CDF), Un poeme de Malgre-nous :

Nous avions 18 ans... ou un peu plus

Nous avions 18 ans, ou un peu plus,
Nous aimions la vie, le bruit, et même un peu plus,
Nous aimions notre maison, notre village, et même un peu plus,
Nous aimions nos campagnes, nos rivières de plus en plus.

Nous aimions nos pères, nos mères et beaucoup plus,
Nos copains, nos voisins, le facteur, de plus en plus,
Nos oncles, nos tantes, nos cousines, et même un peu plus,
Le Maire, le Curé, le Maître d'école, de plus en plus.

Nous aimions la nature, les fleurs, les abeilles,
Nos printemps, nos étés, nos hivers, et beaucoup plus,
L'odeur des lilas, le givre sur les toits,
Les veillées en famille, les Noëls embaumés, et même un peu plus.

Nous aimions cette force naissante en nous de plus en plus,
Nous aimions les filles, leurs sourires et beaucoup plus,
Et avec elles, les bals, les tangos ou un peu plus,
Nous leur jurions amour, fidélité, et beaucoup plus.

Mais ils nous ont cassé nos rêves, nos espoirs et beaucoup plus,
Ils étaient fous de gloire, de puissance, de rage, et plus,
Ils voulaient maîtriser, dominer, sinon plus,
Etre maître du Monde, de l'Univers, peut-être plus.

Ils nous ont pris nos joies, nos espérances, et beaucoup plus,
Ils nous ont volé tout ce qui nous était cher,
Plus de famille, ni de printemps, ni de jolies filles,
Il fallait marcher, tirer, mourir, plutôt crever, sans plus.

Pourtant certains sont revenus, un à un, ou parfois plus,
Ils avaient alors 20 ans, ou quelques années de plus,
Ils avaient perdu le sourire, la joie, et beaucoup plus,
Il leur manquait des bras, des jambes et souvent plus.

Et les autres, les milliers d'autres, qui ne reviendront plus,
Leur voyage était sans retour, leur destination le terminus,
Malgré que Pères, Mères, Fiancées prièrent de plus en plus,
Ils resteront là-bas, à Stalingrad, Tambow, au fin fond de cette vaste steppe russe.

Et pourtant il faut qu'on se souvienne d'eux beaucoup plus,
Que leur sacrifice nous serve de leçon et de beaucoup plus,
Que nos jeunes cultivent la mémoire de ces héros, et que nous tous, prions pour eux un peu plus,

Enfin que les règnants de ce monde sachent tirer la leçon de leur sacrifice,
Mais que cela ne devienne pas une histoire, comme tant d'autres, sans plus,
Et que, je vous en conjure Messieurs les Maîtres, que cela ne se produise JAMAIS, JAMAIS PLUS,
Car nous n'avions que 18 ans, ou un peu plus.


André BECHTEL
Malgré-Nous
Président de l'A.D.E.I.F section Soultz
Poème déclamé à l'occasion de l'inauguration
du Mémorial rénové au Rote-Rain
2 juillet 1989

Merci pour ce poeme Daniel, il est très beau

Au début de l'année 2005, l'Ami hebdo a publié un numéro hors-série consacré à l'incorporation de force des jeunes d'Alsace et de Moselle dans l'Armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

La première édition de ce magazine de 80 pages s'accompagnait d'un cédérom regroupant - sur plus de 800 pages/écran - plusieurs dizaines de récits de témoins directs (Malgré-Nous et Malgré-Elles) ou indirects, ainsi qu'une bibliographie et des documents parfois inédits.

Depuis la publication du magazine, cette base documentaire n'a cessé de s'enrichir. L'objectif du présent site web est de rendre disponible sur Internet ces nouveaux documents, ainsi que le contenu intégral du cédérom, afin de permettre au plus grand nombre de mieux « comprendre l'incorporation de force ».



http://www.ami-hebdo.com/malgre-nous/

Laurent "Pink panth a écrit:http://www.ami-hebdo.com/malgre-nous/

Pfff, encore un "favoris" dans ma liste.
Merci, Laurent

Phil642 a écrit:Si si, en tant que peuple "germanique" ils ont été annexés et devaient tous être "volontaires" soit pour le travail en Allemagne soit dans l'armée.

En fait, je pense qu'on doit trouver des "malgré-nous" dans tous les territoires annexés par les Allemands contre la volonté de la majorité des habitants, ce qui inclut bien évidemment l'Alsace-Lorraine, le Grand-Duché de Luxembourg, les Cantons de l'Est en Belgique mais, à mon avis, pas l'Autriche où l'Anschluss s'est fait avec l'aval de la majorité de la population.

La première année le gauleiter a fait un référendum demandant aux Luxos si ils se sentaient Germains ou Luxembourgeois, ce fut une catastrophe car 99% déclarèrent être Luxembourgeois.

Le gauleiter fut très discret à propos des résultats et ne proposa plus jamais de referendum ...

Bref, Mir wëlle bleiwe wat mir sinn. Je reconnais bien mes voisins, là. J'avoue que j'ignorais cette histoire.

Pour en revenir au sujet des "Malgré-Nous", il n'y en a effectivement pas eu qu'en Alsace. Le Luxembourg et la Belgique furent confrontés à la question.

J'ai déjà raconté la saga de mon grand-père maternel dans la rubrique "cantine". Il ne fut pas le seul de la famille à être affecté par le problème.

Ainsi son beau-frère fut également incorporé, envoyé sur le front russe où il fut fait prisonnier et dont il ne revint qu'en 1949.

Et je me souviens avoir retrouvé, bien après, des coupures des journaux régionaux de l'époque où il déclarait "même à mon pire ennemi, je ne souhaiterais pas de vivre ce que je viens de vivre".

Du côté de mon père, il y a un grand-oncle qui n'est jamais revenu de Leningrad (mort ou disparu, je ne sais plus trop).

Autre conséquence directe, mais parfois oubliée ou perdue de vue de cette annexion, mon propre père, ainsi que ses frères, fut affilié à la Hitlerjugend. A l'occasion, j'en expliquerai les raisons précises.

Bonjour,

Une actualisation du lien vers l'excellent site dedie aux Malgre-nous que Laurent PP nous avait signale plus haut, ils ont change d'hebergeur :

http://www.malgre-nous.eu/

En ce moment, il y a un poème qui passe de boite aux lettre électronique en boite aux lettre électronique. Il est malheureusement anonyme :

Je suis de l'Alsace, de cette terre féconde
Où l'on ne parle pas français comme tout l'monde.
Je suis de l'Alsace, mon accent me trahit,
Dis-moi, pourquoi est-il objet de moqueries ?
Je suis de l'Alsace, où tout vous émerveille,
Où depuis sa montagne, Sainte-Odile veille.
Je suis de l'Alsace, très heureux de mon sort,
Y penser seulement et mon coeur bat plus fort.

Connais-tu cette Alsace qui s'étire le long du Rhin ?
Où jadis un roi s'exclamait : « Quel beau jardin ! ».
Ses maisons coquettes, ses colombages fleuris,
Ses coteaux de vignes où le raisin mûrit,
Et tous ses châteaux qui se dressent hauts et fiers,
Surplombant partout des forêts de sapins verts.
Ses rivières, ses lacs, ses champs de blés garnis !
Témoignent à tout passant : il fait bon vivr'ici !

Je suis de l'Alsace, écoute-moi bien l'ami,
Qui a connu dans le passé les pires ennuis,
Mon grand-père, tiens, tu peux le répéter,
A changé quatre fois de nationalité !
Sais-tu qu'un certain août 1942
Paraissait chez nous un sinistre décret ?
Cent trente mille des nôtres, de force furent enrôlés,
Schirmeck, Struthof, en as-tu entendu parler ?

D'accord avec toi, il faut tourner la page,
Et garder d'chez nous la plus belle image.
Je suis de l'Alsace, le meilleur pour la fin,
Où tout prête à la fête, où l'on ne manque de rien.
Nulle part mieux qu'ici on ne sait réchauffer ton coeur :
Les marchés de Noël, les corsos en fleurs,
Les fameuses Winstube, Saint-Nicolas et ses Mannele,
Sans oublier Pâques et ses Osterlammele.

Je suis de l'Alsace, longtemps, longtemps encore,
J'pourrais vous citer ses richesses, ses trésors.
Ce pays béni où se croisent deux cultures,
Goethe et Descartes, deux pensées y perdurent
Ce n'est certes pas un hasard si elle abrite en son sein,
La Cour des droits de l'Homme, le Parlement Européen.
Cette Alsace, mon cher, efforce-toi de l'aimer
Crois-moi mon ami, elle l'a bien méritée.

Aujourd'hui, les anciens Malgré-nous on commémorés les 65 ans du décret de Wagner instituant la conscription obligatoire :

Commémoration La tragédie des Malgré-nous

Des associations de « Malgré nous » et d’anciens combattants d’Alsace-Moselle ont commémoré, hier à Obernai, le 65e anniversaire du décret nazi ordonnant leur incorporation de force dans l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale (voir notre édition d’hier). D’autres cérémonies ont eu lieu hier, ainsi à Colmar et Ribeauvillé.
Entre 200 et 250 incorporés de force se sont retrouvés comme chaque année devant un mémorial sur les hauteurs d’Obernai pour rendre hommage aux 40 000 morts et disparus parmi les 130 000 enrôlés de force.
Jean-Paul Bailliard, président de l’Association des évadés et incorporés de force (ADEIF) du Bas-Rhin, a une nouvelle fois demandé qu’ils soient reconnus comme des « victimes du nazisme ». 5000 d’entre eux sont encore vivants, âgés pour la plupart de plus de 80 ans.
Sans repentance

« Nous sommes des déportés militaires qui demandons la reconnaissance par le gouvernement français de l’abandon de l’Alsace et de la Moselle, mais sans repentance puisque la France vaincue ne pouvait alors refuser cette exigence allemande », a déclaré cet ancien général et ingénieur de 83 ans.
Il a souhaité que le président de la République, qui doit se rendre en Alsace les 6 et 7 septembre, puisse adresser un message en ce sens.
Publié le 25 août 1942, le décret du Gauleiter Wagner obligeait les Alsaciens et Mosellans, alors annexés au Reich, à servir sous l’uniforme de la Wehrmacht.

http://www.alsapresse.com/jdj/07/08/26/IRF/12/article_58.html

J'avais 2 malgrè-nous dans la famille, un des deux frères de mon grand père et un cousin.

J'ai déjà raconté l'histoire du premier sur le sujet "Stalingrad" vu qu'il y est passé. Je préciserais juste içi que si il a finis sur le front de l'Est, c'est parceque lors d'un visite surprise de la gestapo, allongé sur son lit en train de lire, il n'avait consentit à faire le salut nazi qu'avec la jambe, tout un lâchant un "heil" qui visiblement n'a pas convaincu les agents par sa conviction ^^

Pour la petite histoire, ils retournaient le tableau d'Hitler face contre le mur quand ils n'avaient pas de visite, c'est dire tout l'amour qu'ils lui portaient!


L'autre c'est encore plus simple, il était en 1ere, les soldats sont arrivés et on considéré que toute la classe (pas encore mixte à l'époque bien sûr) était volontaire pour une excursion prolongée sous le soleil Russe, avec ses vahinées, ses plages de sable blanc ..

Bref après qu'il ait vu des SS fusiller un soldat de la wermacht parcequ'il avait volé du pain (sans respecter le rationnement donc), il s'est arrangé avec un autre Alsacien pour que ce dernier lui tire une balle dans la main tandis qu'il lui tirerait une balle dans le genou. Ils ont été suffisament malins pour camoufler leur mutilation volontaire en blessure afin d'éviter le peloton et il a été rapatrié. Sa main a perdu toute sensibilité les terminaisons nerveuses au niveau de la paume étant grillées.


Ensuite mon grand père avait 11 ans en 40, comme tous les Alsaciens du jour au lendemain il a fallu parler Allemand, son maître d'école fût remplacé par un Allemand, et il fût inscrit aux jeunesses hitlérienne. Non pas que creuser des tranchées et jouer au petit soldat a dû l'amuser longtemps, en 45 il y avait apris à conduire moto/voiture et même camion, à tirer etc.

Le plus représentatif est la manière dont il y a appris à nager, comme il voulait pas aller dans l'eau, un GO l'a tout simplement balancé dans le lac, ne lui laissant aucune autre solution que d'apprendre de manière très accélérée.

A la libération de Strasbourg il avait 16 ans il a servis d'intermédiaire entre certains soldats retranchés dans la Komandantur et les GI. C'est ensuite qu'il se livrait à un commerce assez lucratif, approvisionner les soldats US en "souvenirs" armes/équipement/symboles Allemand contre de la nourriture et équivalent Americain, plus ce qu'il leur volait ... ^^


Après la guerre l'Allemand fût banni au même titre que l'Alsacien pour éviter l'amalgame, ce qui a participé à la mort de ce patois.


Son deuxième frère était en Afrique du Nord il commandait des Ghouniers Marocains puisqu'il avait apris un de leur dialecte, il a fait l'Italie et a servis avec De Lattre de Tassigny jusqu'à la libération.

Bonjour,
Tres interessant, Staldion, merci.

Staldion a écrit:c'est parceque lors d'un visite surprise de la gestapo, allongé sur son lit en train de lire, il n'avait consentit à faire le salut nazi qu'avec la jambe, tout un lâchant un "heil" qui visiblement n'a pas convaincu les agents par sa conviction

En lisant cette anecdote en 2007, j'etais mort de rire.
Mais, a la reflexion, pour faire cela a l'epoque, il fallait qu'il "en aie", ce monsieur...

Et celle du footballeur du Racing Club Strasbourg qui quelques jours avant son incorporation demanda à ses collègues de lui sauter sur la jambe pour la casser, tu la connais ?

Narduccio > Je connaissais pas, super violent, bye bye le football :/
Tous les moyens étaient bon pour y échapper de toute façon, mais je pense que les Allemands avaient placé la barre assez haut pour avoir une raison valable.

Dans la classe de l'autre qui a été enrolé ils ont seulement laissé deux personnes, un bossu et l'autre qui avait un pied bot.

Daniel Laurent > Je sais pas, je veux pas en faire un héros non plus, assurément il se sentait pas concerné par les conneries nazies et tout le décorum qu'il y avait autour, je sais pas si c'était un acte de provocation ou de résistance en soi, il entendait pas changer ses habitudes, se déranger ou se lever pour ça.

C'était suffisant pour qu'ils lui fassent payer.

Si il avait su où il finirait je sais pas si il l'aurait fait. Le fait est que pour lui délier la langue il fallait un repas bien arrosé et il se taisait quand les larmes arrivaient.

J'avais lu un article avec des anecdotes sur le RCS. Celle que je préfère, c'est celle des maillots.

Régulièrement, le RCS jouait contre des équipes des armées ou de diverses associations nazies. Ils devaient faireun match qui devait se tenir aux environs du 14 juillet (me souviens plus de l'année exacte). A peu près 1 mois avant, le responsable de l'équipement envoie une lettre aux services dont ils dépendaient en disant que par manque d'approvisionnement, ils ne leur restait plus que des bas rouges. Avaient-ils le droit de jouer ce match avec des bas rouges ?
Réponse de l'administration : pas de problèmes.

15 jours avant, ils envoient un autre courrier, il ne reste plus de flottants bleus, juste des blancs. Y-a-t'il un problème pour qu'ils jouent avec ces shorts blancs. Réponse assez énervée de l'administrateur, c'est la guerre, qu'ils se débrouillent avec ce qu'ils ont.

Il faut savoir que les couleurs du Racing Strasbourg ont toujours été un maillot bleu ciel, un short blanc et des bas bleus. Ce jour-là, les joueurs entrèrent vêtus en bleu, blanc, rouge et ont eu une ovation de la part du public. Les officiels fulminaient ... Mais, les dirigeants du Racing ont montré les courriers ...

Dans ces matchs-là le public était souvent nombreux et les Alsaciens encourageaient sans défaillir leur équipe fanions qui battait régulièrement les équipes allemandes qu'on lui opposait. Certains voulaient y voir une revanche des alsaciens sur leurs envahisseurs.

Bonjour à tous;

En triant mes archives sur l'Aktion Reinhard, je suis tombé sur une interview de Friedrich Geissert, un Alsacien engagé dans la Waffen-SS. Suite à son engagement, Geissert, droguiste de profession, suit une période de formation SS à Oranienburg, et c'est là qu'il fait la connaissance de l'Untersturmführer-SS Kurt Gerstein, chef du département Sanitaire de l'Institut d'Hygiène de la Waffen-SS (voir: https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t6195-l-institut-d-hygiene-de-la-waffen-ss-et-les-experiences?highlight=institut ). Sa formation terminée, Gerstein le fait transférer à l'Institut où il servira sous ses ordres en qualité d'agent de liaison, et d'interprète à Paris auprès de l’Institut Pasteur dans les questions de vaccin antityphique, et chez Boubée pour l’achat de matériel anatomique.

Pendant ses longues recherches sur Gerstein, le journaliste et auteur Pierre Joffroy rencontre Geissert à Sassenheim, en 1967. Une fois conclues les questions sur Gerstein, Geissert s'épanche, et parle de son engagement dans la Waffen-SS. Cela vaut ce que cela vaut, mais c'est un témoignage :

" Vous vous demandez peut-être pourquoi moi, Alsacien, j'étais volontaire chez eux ? J'avais dix-sept ans. Ma langue maternelle était la même que la leur. Je me sentais entraîné irrésistiblement. Je n'étais pas le seul. Quand la guerre avec la Russie a commencé, ils ont montés sur la place une estrade d'enrôlement. Tout s'est fait dans la musique, les drapeaux, les discours. J'ai cru que c'était mon devoir. Voilà... Le réveil a été dur. J'ai payé cher. J'ai perdu les plus belles années de ma jeunesse et, même aujourd'hui, après un quart de siècle, je ressens les suites morales et matérielles de tout ça".

Geissert ne commit aucun crime au sein de la Waffen-SS. À la fin de la guerre, il fut déporté par les Soviétiques, mais réussit à s'échapper, et rentrer en Allemagne.