Hermann Höfle – "Nettoyeur de Ghettos"
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Hermann Höfle – "Nettoyeur de Ghettos"
Bonjour à tous ;
Au fil des divers posts traitant d’Aktion Reinhard (voir le Post-it très pratique réalisé par notre honorable confrère Jules : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t10174-aktion-reinhard et, en particulier, les articles très étayés de Vilak sur Treblinka), nous avons découvert le fonctionnement général de l’opération et de ses ramifications, rencontré ses acteurs principaux, et considéré le nombre presque incroyable de victimes (1,7 million env.) assassinées par gaz CO2 sur une période de 21 mois (de mars 42 à Novembre 43).
Aujourd’hui, je vous propose d’examiner d’un peu plus près Hermann Höfle, l’un des personnages clefs – quoi que relativement obscur et moins connu du public – de l’Aktion. Ce survol nous aidera, d’une façon ou d’une autre, à affiner encore notre compréhension des évènements…
Hermann HÖFLE dans les années 30
HIMMLER à Trawniki
En ce même début d’octobre, Odilo Globocnik est chargé par Himmler de planifier et d’implémenter la très secrète Aktion Reinhard. Il est entendu qu’il se débrouillera seul et qu’aucune subvention ne lui sera accordée, ni par la SS, ni surtout par le KdF (Chancellerie du Führer) qui est à l’origine de l’opération et qui ne doit, en aucune façon, y être officiellement mêlé. Tout se déroulera sous le sceau du secret le plus strict. Un mois plus tard, les premiers déportés en provenance du Ghetto de Lodz, d’Allemagne et de Tchécoslovaquie, arrivent à Chelmno et, à partir du 8 décembre, sont assassinés au CO2 au moyen de deux camions à gaz fournis par les Einsatzgruppen (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t11802-les-camions-a-gaz-de-chelmno). Il est important, à ce stade, de noter que la décision de construire le camp d’extermination expérimental de Belzec ( https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t11709-belzec-plans-et-croquis ) date de cette époque précise puisque les travaux furent entamés le 1er novembre donc également 2 mois avant la conférence de Wannsee.
Odilo GLOBOCNIK
Tandis que ces évènements dramatiques se mettent en place, Hermann Höfle participe à la construction de bases Polizei et SS dans les régions orientales conquises, comme d’ailleurs nombre d’autres participants d’Aktion Reinhard. Pendant toute l’année 1941, il reste en poste à Moguilev (Biélorussie) où il poursuit sa tâche d’implémentation et de construction, avant d’être soudainement renvoyé à Lublin, et chargé de collaborer aux préparatifs initiaux d’Aktion Reinhard – sur quels critères, nous l’ignorons. Le 16 mars 1942, il assiste à une réunion entre le staff de l’opération et l’administration civile Allemande au cours de laquelle l’organisation des déportations vers Belzec est analysée.
Marié, père de trois enfants, dont deux jumeaux, Hermann Höfle est promu Hauptsturmführer-SS, et accède maintenant au poste de Chef d’État-Major (Hauptabteilung) du SSPF Globocnik – il fait désormais partie du « cercle intérieur ». Odilo Globocnik a une très haute opinion de Höfle ; il le considère non seulement comme quelqu’un qui s’acquitte de façon impeccable des missions dont il est chargé, mais également comme la personne idéale pour toutes les tâches qui lui sont confiées…
HÖFLE et IRMGARD RICKHEIM (fiancée de Globocnik) lors d'une soirée à Lublin
Christian WIRTH
Odilo GLOBOCNIK vient de mourir. Debout au 1er plan :
HÖFLE, derrière lui : MICHALSEN, et derrière encore :
Ernst LERCH
Hermann HÖFLE dans les années 50
Il faudra encore dix ans avant que Höfle ne soit finalement arrêté, à Salzburg. Suite à une courte incarcération, il est transféré à Vienne pour y attendre son instruction. Mais, dix semaines après son transfert et avant d’avoir pu être confronté à ses crimes, Hermann Höfle se pend dans sa cellule, le 20 août 1962.
Merci de votre attention
Eddy
Sources
• Arad, Yitzhak. Belzec, Sobibor, Treblinka ; The Operation Reinhard Death Camps – Indiana University Press, 1987
• Poprzeczny, Joseph. Odilo Globocnik ; Hitler’s man in the East – Mc Farland & Co., 2004
• Browning, Christopher R. The Path to Genocide: Essays on Launching the Final Solution. Cambridge University Press ; Cambridge, 1992
• Browning, Christopher R. The Origins of the Final Solution – The Evolution of Nazi Jewish Policy, September 1939 – March 1942 – William Heinemann ; London, 2004
• Wiener Library
• Collection privée d’Irmgard Rickheim
• USHMM
• Yad Vashem
Au fil des divers posts traitant d’Aktion Reinhard (voir le Post-it très pratique réalisé par notre honorable confrère Jules : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t10174-aktion-reinhard et, en particulier, les articles très étayés de Vilak sur Treblinka), nous avons découvert le fonctionnement général de l’opération et de ses ramifications, rencontré ses acteurs principaux, et considéré le nombre presque incroyable de victimes (1,7 million env.) assassinées par gaz CO2 sur une période de 21 mois (de mars 42 à Novembre 43).
Aujourd’hui, je vous propose d’examiner d’un peu plus près Hermann Höfle, l’un des personnages clefs – quoi que relativement obscur et moins connu du public – de l’Aktion. Ce survol nous aidera, d’une façon ou d’une autre, à affiner encore notre compréhension des évènements…
Hermann Julius Höfle naît en Autriche, à Salzburg, le 19 juillet 1911. Mécanicien de formation, il gagne d’abord sa vie comme chauffeur et, plus tard, possèdera même sa propre compagnie de taxis. En 1930, il s’engage dans le Parti Nazi Autrichien et, le 1er août 1933, quelques mois après la prise du pouvoir par Hitler, rejoint officiellement le NSDAP (membre n° 307.469). En 1935, Höfle s’enrôle dans l’Allgemeine-SS et, jusqu’en janvier 1936, prend ses fonctions à la prison policière de Salzburg. D’une nullité affligeante en orthographe, Hermann Höfle est néanmoins jugé par ses supérieurs comme possédant de bonnes capacités intellectuelles ; de plus, il est honnête, et exprime une forte volonté. Par conséquent, dés l’année suivante, il se retrouve à la tête de la Sturmbann 1/76, une unité organisationnelle SS. Après un court stage de formation à l’école d’officiers de Dachau (non loin du camp), il rejoint la Waffen-SS début 1939, et sert brièvement dans les Sudètes. Puis, suite l’invasion de la Pologne (1er septembre 1939), il est muté à Nowy Sacz (Pologne-sud) – supposément au sein d’une Selbstschutz (milice nazie locale composée d’Allemands ethniques) mais, plus probablement, au SD.
Hermann HÖFLE dans les années 30
En poste à Lublin depuis le 9 novembre 1939, le SSPF Odilo Globocnik a tout d’abord été chargé par Himmler de réaliser le Nisko und Lublin Plan : créer une vaste réserve dans le Generalgouvernement pour y concentrer les Juifs, et ainsi libérer un « espace vital » pour une colonisation Volkdeutscher. Globocnik, qui en raison de son passé a tout intérêt à se faire bien voir du Reichsführer-SS, met en place un système de triage démographique visant à séparer les Volkdeutscher des Polonais, des Juifs, et des Ukrainiens. Petit à petit, il transforme le district de Lublin en centre d’entreprises économiques SS et, surtout, en une plateforme pour une future colonisation SS des territoires de l’Est – un Sonderlaboratorium en vue d’expériences démographiques imminentes... Immédiatement, des dizaines de milliers de Juifs sont déportés vers Lublin et utilisés dans des camps de travail forcé. Ces déportations massives, sont organisées exclusivement par la SS, sans aucune préparation préalable, à la barbe de l’autorité civile du Generalgouvernement, et au grand dam du Gouverneur, le Reichsleiter Dr. Hans Frank. Suite aux véhémentes protestations de ce dernier, Globocnik ordonne la déportation de certains Juifs de son district vers la zone soviétique. Ces expulsions prennent la forme de
« marches de la mort » ; beaucoup de Juifs étant liquidés en route, ou par les Soviétiques, une fois franchie la ligne de démarcation.
Pourtant, malgré les exactions arbitraires de Globocnik et les massacres commis par les Einsatzgruppen en Pologne, l’approche préférée de la SS en matière de Juifs reste celle de l’immigration forcée. Pour l’instant, il n’est pas question de leur extermination, et aucun document n’y fait allusion. D’ailleurs, dans son mémoire sur le « Problème des Étrangers à l’Est » (mai 1940), Himmler s’oppose toujours à la « destruction physique d’un peuple, méthode bolchevique, impraticable, et parfaitement contraire au génie germanique » ; il faut accélérer l’émigration. Et de fait, à partir de ce même été 1940, Adolf Eichmann, promu Sturmbannführer-SS au sein de la section IVB4 du RSHA, élabore le projet fantaisiste de transformer l’île de Madagascar en « réserve Juive » administrée par la SS. Mais l’Angleterre maintient son blocus du continent ; les corridors d’immigration sont coupés et, ainsi que pour d’autres raisons d’ordre pratique, le projet d’Eichmann tombe à l’eau. Par conséquent, un grand nombre de Juifs étrangers se retrouvent maintenant piégés dans la sphère d’influence nazie. Pour le Reichsführer-SS et le SD, une solution « radicale » doit désormais être envisagée…
À partir du 1er novembre 1940, Hermann Höfle supervise plusieurs camps de travailleurs Juifs associés au Bug-Graben, un réseau d’immenses fossés antichars au sud-est de Lublin, près du hameau de Belzec. Ce réseau – a priori une idée de Globocnik – ne s’attire que le mépris de la Wehrmacht qui le considère impraticable et futile. Cependant, comme le suggère l’historien Joseph Poprzeczny, il est difficile de croire que ces énormes travaux soient le produit d’une décision personnelle et indépendante de Globocnik. Il est possible, mais ce n’est qu’une hypothèse, qu’Hitler en soit lui-même à l’origine. En effet, avant le début des hostilités, le Führer a, à plusieurs reprises, affirmé devant Heydrich qu’il considérait Lublin comme un poste frontière avancé de première importance. Sept mois plus tard, le 22 juin 1941, Adolf Hitler boute le feu à l’URSS. Un million d’hommes s’enfoncent en territoire soviétique sur un front s’étendant de la Baltique jusqu’à la Mer Noire. Cette guerre d’extermination des Slaves – car c’est de cela qu’il s’agit – offre enfin au dictateur l’opportunité de mettre son programme fondamental de destruction des Juifs à exécution dans les territoires défrichés de la Pologne orientale… La décision de la solution « radicale » tant souhaitée a donc été prise au moins un mois avant Barbarossa puisqu’en mai 1941 (à la mi-juin au plus tard) le Reichsführer-SS avait déjà chargé Rudolf Höss de préparer Auschwitz pour l’extermination. Mais, pour l’instant, le camp est loin d’être prêt…
Fin septembre, ou début octobre, tandis que la Wehrmacht et les Einsatzgruppen A, B, C, et D s’enfoncent en Lettonie, en Lituanie, en Biélorussie, et en Ukraine, semant la mort et la destruction, les SS créent un camp de prisonniers à Trawniki, à 40km de Lublin. Ce camp est destiné à recevoir les prisonniers militaires Russes et Polonais. Un nombre de volontaires soviétiques y sont sélectionnés pour servir dans la SS en tant que gardes et gardiens de ghettos. Simultanément, des travaux sont entrepris pour transformer le manoir de Chelmno, près de Lodz, en centre d’extermination. Effectuées trois mois avant la conférence de Wannsee (22 janvier 1942), ces opérations démontrent une fois de plus, et sans l’ombre d’un doute, que l’opération d’extermination était déjà en place.
« marches de la mort » ; beaucoup de Juifs étant liquidés en route, ou par les Soviétiques, une fois franchie la ligne de démarcation.
Pourtant, malgré les exactions arbitraires de Globocnik et les massacres commis par les Einsatzgruppen en Pologne, l’approche préférée de la SS en matière de Juifs reste celle de l’immigration forcée. Pour l’instant, il n’est pas question de leur extermination, et aucun document n’y fait allusion. D’ailleurs, dans son mémoire sur le « Problème des Étrangers à l’Est » (mai 1940), Himmler s’oppose toujours à la « destruction physique d’un peuple, méthode bolchevique, impraticable, et parfaitement contraire au génie germanique » ; il faut accélérer l’émigration. Et de fait, à partir de ce même été 1940, Adolf Eichmann, promu Sturmbannführer-SS au sein de la section IVB4 du RSHA, élabore le projet fantaisiste de transformer l’île de Madagascar en « réserve Juive » administrée par la SS. Mais l’Angleterre maintient son blocus du continent ; les corridors d’immigration sont coupés et, ainsi que pour d’autres raisons d’ordre pratique, le projet d’Eichmann tombe à l’eau. Par conséquent, un grand nombre de Juifs étrangers se retrouvent maintenant piégés dans la sphère d’influence nazie. Pour le Reichsführer-SS et le SD, une solution « radicale » doit désormais être envisagée…
À partir du 1er novembre 1940, Hermann Höfle supervise plusieurs camps de travailleurs Juifs associés au Bug-Graben, un réseau d’immenses fossés antichars au sud-est de Lublin, près du hameau de Belzec. Ce réseau – a priori une idée de Globocnik – ne s’attire que le mépris de la Wehrmacht qui le considère impraticable et futile. Cependant, comme le suggère l’historien Joseph Poprzeczny, il est difficile de croire que ces énormes travaux soient le produit d’une décision personnelle et indépendante de Globocnik. Il est possible, mais ce n’est qu’une hypothèse, qu’Hitler en soit lui-même à l’origine. En effet, avant le début des hostilités, le Führer a, à plusieurs reprises, affirmé devant Heydrich qu’il considérait Lublin comme un poste frontière avancé de première importance. Sept mois plus tard, le 22 juin 1941, Adolf Hitler boute le feu à l’URSS. Un million d’hommes s’enfoncent en territoire soviétique sur un front s’étendant de la Baltique jusqu’à la Mer Noire. Cette guerre d’extermination des Slaves – car c’est de cela qu’il s’agit – offre enfin au dictateur l’opportunité de mettre son programme fondamental de destruction des Juifs à exécution dans les territoires défrichés de la Pologne orientale… La décision de la solution « radicale » tant souhaitée a donc été prise au moins un mois avant Barbarossa puisqu’en mai 1941 (à la mi-juin au plus tard) le Reichsführer-SS avait déjà chargé Rudolf Höss de préparer Auschwitz pour l’extermination. Mais, pour l’instant, le camp est loin d’être prêt…
Fin septembre, ou début octobre, tandis que la Wehrmacht et les Einsatzgruppen A, B, C, et D s’enfoncent en Lettonie, en Lituanie, en Biélorussie, et en Ukraine, semant la mort et la destruction, les SS créent un camp de prisonniers à Trawniki, à 40km de Lublin. Ce camp est destiné à recevoir les prisonniers militaires Russes et Polonais. Un nombre de volontaires soviétiques y sont sélectionnés pour servir dans la SS en tant que gardes et gardiens de ghettos. Simultanément, des travaux sont entrepris pour transformer le manoir de Chelmno, près de Lodz, en centre d’extermination. Effectuées trois mois avant la conférence de Wannsee (22 janvier 1942), ces opérations démontrent une fois de plus, et sans l’ombre d’un doute, que l’opération d’extermination était déjà en place.
HIMMLER à Trawniki
En ce même début d’octobre, Odilo Globocnik est chargé par Himmler de planifier et d’implémenter la très secrète Aktion Reinhard. Il est entendu qu’il se débrouillera seul et qu’aucune subvention ne lui sera accordée, ni par la SS, ni surtout par le KdF (Chancellerie du Führer) qui est à l’origine de l’opération et qui ne doit, en aucune façon, y être officiellement mêlé. Tout se déroulera sous le sceau du secret le plus strict. Un mois plus tard, les premiers déportés en provenance du Ghetto de Lodz, d’Allemagne et de Tchécoslovaquie, arrivent à Chelmno et, à partir du 8 décembre, sont assassinés au CO2 au moyen de deux camions à gaz fournis par les Einsatzgruppen (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t11802-les-camions-a-gaz-de-chelmno). Il est important, à ce stade, de noter que la décision de construire le camp d’extermination expérimental de Belzec ( https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t11709-belzec-plans-et-croquis ) date de cette époque précise puisque les travaux furent entamés le 1er novembre donc également 2 mois avant la conférence de Wannsee.
Odilo GLOBOCNIK
Tandis que ces évènements dramatiques se mettent en place, Hermann Höfle participe à la construction de bases Polizei et SS dans les régions orientales conquises, comme d’ailleurs nombre d’autres participants d’Aktion Reinhard. Pendant toute l’année 1941, il reste en poste à Moguilev (Biélorussie) où il poursuit sa tâche d’implémentation et de construction, avant d’être soudainement renvoyé à Lublin, et chargé de collaborer aux préparatifs initiaux d’Aktion Reinhard – sur quels critères, nous l’ignorons. Le 16 mars 1942, il assiste à une réunion entre le staff de l’opération et l’administration civile Allemande au cours de laquelle l’organisation des déportations vers Belzec est analysée.
Marié, père de trois enfants, dont deux jumeaux, Hermann Höfle est promu Hauptsturmführer-SS, et accède maintenant au poste de Chef d’État-Major (Hauptabteilung) du SSPF Globocnik – il fait désormais partie du « cercle intérieur ». Odilo Globocnik a une très haute opinion de Höfle ; il le considère non seulement comme quelqu’un qui s’acquitte de façon impeccable des missions dont il est chargé, mais également comme la personne idéale pour toutes les tâches qui lui sont confiées…
HÖFLE et IRMGARD RICKHEIM (fiancée de Globocnik) lors d'une soirée à Lublin
Globocnik projette même de nommer Höfle à un poste de commandement dans une des 36 bases ou places fortes SS envisagées en Russie occidentale. Ces places fortes seraient les éléments clefs du Generalplan Ost (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t9850-generalplan-ost-aktion-reinhard-les-hommes-de-lombre ). Contrairement à Globocnik, alcoolique et viveur invétéré, Höfle ne recherche pas le luxe ; il ne s’installe pas dans un somptueux appartement de fonction, mais à la caserne Julius Schreck de Lublin – où sont logés les autres membres de l’opération. D’après le Sturmbannführer-SS Georg Michalsen, lui aussi membre d’Aktion Reinhard et responsable des déportations en provenance de Varsovie et de Bialystok : « Le bâtiment de l’état-major était une maison de trois étages. Au rez-de-chaussée – juste à côté de l’entrée – il y avait l’équipe de transport. Au 1er – d’un côté – il y avait l’administration, la comptabilité, et les archives. Le Chef d’État-Major [Höfle] y avait une chambre et une antichambre […] Au 2e étage se trouvaient le département du personnel. Ici, Hermann Höfle avait ses quartiers privés dans une seule chambre ».
En sa qualité de Chef d’État-Major, c’est Höfle qui se charge de faire signer la clause de confidentialité perpétuelle requise de tout participant à l’Aktion. Mais ses compétences ne se limitent pas à l’administratif ; il joue également un rôle majeur dans les déportations de Varsovie, Lublin, Mielec, Rzeszow, et Bialystok – et c’est lui qui escorte Adolf Eichmann lors des visites de ce dernier aux camps d’extermination de Belzec et de Treblinka (fin janvier ou début février 1942). Höfle est également lourdement impliqué dans la réception à Lublin des transports provenant d’Allemagne, de Theresienstadt, et de Slovaquie. C’est à Lublin même, sur la Flugplatz, ou dans la gare ferroviaire de Naleczow (à 30km de Lublin), que Höfle procède aux sélections ; c’est là que la destination temporaire ou finale des déportés est décidée. Certains seront envoyés dans des ghettos de transit (Opole Lubelskie, Konskowola et Deblin) ; les autres dans les centres d’extermination de Belzec ou de Sobibor (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t11708-sobibor-plans-et-images-de-synthese )… D’après plusieurs témoignages, lors de ces arrivages, Höfle sélectionne personnellement de jeunes hommes pour les expédier comme force de travail au camp de Majdanek.
Höfle a également d’autres responsabilités : c’est lui qui supervise le ramassage des vêtements et chaussures des Juifs assassinés ; il travaille côte à côte avec Georg Wippern, un ami de Globocnik, chargé de récupérer et transmettre l’argent liquide, l’or, et les bijoux, volés au Juifs, directement à l’administration de l’opération. Il est intéressant de noter à ce sujet qu’au début de l’Aktion, Christian Wirth livrait lui même les valeurs confisquées directement à la Reichsbank, mais « de façon insatisfaisante ». Par conséquent, et suite à un ordre de l’Obergruppenführer-SS Oswald Pohl, Chef du SS-WVHA (Office Économique de la SS), Wirth dut désormais verser les valeurs directement à Wippern. Nous ne savons rien des relations entre Hermann Höfle et Christian Wirth. Ils se sont côtoyés, c’est certain, mais aucun témoignage ne nous éclaire. Pas plus que nous ne savons avec certitude si Höfle assista à des gazages. Cela semble presque inévitable – peut-être ou sûrement au moins une fois, lors de la visite d’Eichmann à Belzec en février 1942 – mais nous n’avons aucun détail. Sans doute Höfle était-il, comme Globocnik, obligé d’y assister lors de nécessités officielles, mais évitant soigneusement de le faire le reste du temps.
En sa qualité de Chef d’État-Major, c’est Höfle qui se charge de faire signer la clause de confidentialité perpétuelle requise de tout participant à l’Aktion. Mais ses compétences ne se limitent pas à l’administratif ; il joue également un rôle majeur dans les déportations de Varsovie, Lublin, Mielec, Rzeszow, et Bialystok – et c’est lui qui escorte Adolf Eichmann lors des visites de ce dernier aux camps d’extermination de Belzec et de Treblinka (fin janvier ou début février 1942). Höfle est également lourdement impliqué dans la réception à Lublin des transports provenant d’Allemagne, de Theresienstadt, et de Slovaquie. C’est à Lublin même, sur la Flugplatz, ou dans la gare ferroviaire de Naleczow (à 30km de Lublin), que Höfle procède aux sélections ; c’est là que la destination temporaire ou finale des déportés est décidée. Certains seront envoyés dans des ghettos de transit (Opole Lubelskie, Konskowola et Deblin) ; les autres dans les centres d’extermination de Belzec ou de Sobibor (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t11708-sobibor-plans-et-images-de-synthese )… D’après plusieurs témoignages, lors de ces arrivages, Höfle sélectionne personnellement de jeunes hommes pour les expédier comme force de travail au camp de Majdanek.
Höfle a également d’autres responsabilités : c’est lui qui supervise le ramassage des vêtements et chaussures des Juifs assassinés ; il travaille côte à côte avec Georg Wippern, un ami de Globocnik, chargé de récupérer et transmettre l’argent liquide, l’or, et les bijoux, volés au Juifs, directement à l’administration de l’opération. Il est intéressant de noter à ce sujet qu’au début de l’Aktion, Christian Wirth livrait lui même les valeurs confisquées directement à la Reichsbank, mais « de façon insatisfaisante ». Par conséquent, et suite à un ordre de l’Obergruppenführer-SS Oswald Pohl, Chef du SS-WVHA (Office Économique de la SS), Wirth dut désormais verser les valeurs directement à Wippern. Nous ne savons rien des relations entre Hermann Höfle et Christian Wirth. Ils se sont côtoyés, c’est certain, mais aucun témoignage ne nous éclaire. Pas plus que nous ne savons avec certitude si Höfle assista à des gazages. Cela semble presque inévitable – peut-être ou sûrement au moins une fois, lors de la visite d’Eichmann à Belzec en février 1942 – mais nous n’avons aucun détail. Sans doute Höfle était-il, comme Globocnik, obligé d’y assister lors de nécessités officielles, mais évitant soigneusement de le faire le reste du temps.
Christian WIRTH
Son activité lors de l’évacuation du ghetto de Varsovie est, par contre, très bien documentée. Une semaine après son arrivée à Varsovie, Höfle et ses aides se présentent au QG du Judenrat, le mercredi 22 juillet 1942, à 10h du matin… Sur place, Höfle informe Adam Czerniakow, ex sénateur et chef du Judenrat, que « tous les Juifs, indépendamment de leur âge ou sexe, mis à part quelques exceptions, seront déportés vers l’Est. À 16h aujourd’hui, un contingent de 6.000 individus doit être fourni, et ceci, au minimum, sera désormais le quota journalier ». Dans sa déposition après guerre, Zygmunt Warman, membre du Judenrat de Varsovie, affirme que Höfle leur ordonna de préparer des boites en bois de 150cm x 70cm : « Cela nous paraissait une commande des plus bizarres. Beaucoup plus tard, nous avons réalisé qu’il s’agissait de boites pour contenir les valeurs récoltées à Treblinka ; les dents en or et les bijoux pillés qui n’atterrissaient pas directement dans les poches des bourreaux ». À midi, des affiches apparaissent dans les rues du ghetto – dictées par Höfle, mais réalisées par le Judenrat selon ses ordres. Höfle visite alors les rues du ghetto et l’Umschlagplatz ; parfaitement indifférent à ce qu’il y voit. Seul le nombre de déportés pour Treblinka revêt une importance quelconque… La technique de Höfle est immédiatement adoptée pour tous les autres ghettos. Chaque soir, dans tous les lieux de regroupement, des Unterscharführer-SS sont chargés de compter les déportés chargés à bord des trains, et d’expédier leurs rapports aux bureaux de Höfle à Lublin afin de dresser les statistiques des déportations à Treblinka. Hermann Höfle sait exactement quelles sont les conditions des transports ; il sait pertinemment bien que beaucoup de déportés meurent avant même d’atteindre les camps… Il sait aussi que des rumeurs concernant Treblinka se répandent à l’intérieur du ghetto car les quelques déportés qui échappent de temps à autre du camp retournent s’y réfugier. Personne n’est dupe ; et surtout pas les SS. Le Sturmbannführer-SS Michalsen raconte que Höfle lui déclara : « […] que de garder la destination des transport secrète n’avait aucun sens si tous les Juifs étaient au courant ». Cette même année, ses deux fils jumeaux meurent de maladie infectieuse. Lors de leur enterrement à Lublin, sa conscience reprend le dessus ; effondré, en larmes, il lâche à un de ses collègues : « C’est la punition pour les enfants de Varsovie… »
Fin août ou début septembre 1943, Globocnik est promu HSSPF (Höherer SS und Polizeiführer) Küstenland, et muté avec la quasi totalité du personnel d’Aktion Reinhard dans le territoire annexé de Trieste afin d’y appliquer la Solution Finale aux Juifs ayant refusé de fuir en Italie du Sud. Le littoral Adriatique devient l’Operationszone Adriatisches Küstenland ou « Zone d'Opération des Côtes Adriatiques » (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t9297-ozak-derniere-mission-des-tueurs-daktion-reinhard).
Hermann Höfle, lui, reste à Lublin.. Au mois de novembre de la même année il se retrouve lourdement impliqué dans l’Opération Erntefest : l’assassinat, par ordre d’Himmler, du reliquat de travailleurs Juifs restant dans les camps de travail du Palatinat de Lublin (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t9990-operation-erntefest).
Le massacre achevé, Höfle quitte finalement Lublin… Il sert quelque temps en qualité de commandant d’un bataillon SS au camp de Sachsenhausen, en Allemagne, puis est muté à des postes administratifs en Hollande, et à Bruxelles, avant de rejoindre Globocnik à Trieste. Il suit son chef lorsque ce dernier abandonne l’Italie et fuit en Autriche, et se réfugiera avec lui dans un chalet aux environs de Weisensee, en compagnie du Gauleiter Reiner, du Sturmbannführer-SS Georg Michalsen, et d’Ernst Lerch (ami et adjoint de Globocnik). C’est là qu’ils sont appréhendés, le 31 mai 1945 à 5h10 du matin, par une patrouille britannique du
« Queen’s Own 4th Hussars », cantonné à Paternion, dans la Vallée de la Drau. Transportés au Château de Paternion, les fugitifs sont incarcérés en attente d’interrogatoires. Mais, à 11h du matin, alors qu’ils sont transférés vers un autre bâtiment, Globocnik se suicide au cyanure devant Höfle, Lerch, Michalsen, et les soldats Anglais.
Fin août ou début septembre 1943, Globocnik est promu HSSPF (Höherer SS und Polizeiführer) Küstenland, et muté avec la quasi totalité du personnel d’Aktion Reinhard dans le territoire annexé de Trieste afin d’y appliquer la Solution Finale aux Juifs ayant refusé de fuir en Italie du Sud. Le littoral Adriatique devient l’Operationszone Adriatisches Küstenland ou « Zone d'Opération des Côtes Adriatiques » (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t9297-ozak-derniere-mission-des-tueurs-daktion-reinhard).
Hermann Höfle, lui, reste à Lublin.. Au mois de novembre de la même année il se retrouve lourdement impliqué dans l’Opération Erntefest : l’assassinat, par ordre d’Himmler, du reliquat de travailleurs Juifs restant dans les camps de travail du Palatinat de Lublin (voir : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t9990-operation-erntefest).
Le massacre achevé, Höfle quitte finalement Lublin… Il sert quelque temps en qualité de commandant d’un bataillon SS au camp de Sachsenhausen, en Allemagne, puis est muté à des postes administratifs en Hollande, et à Bruxelles, avant de rejoindre Globocnik à Trieste. Il suit son chef lorsque ce dernier abandonne l’Italie et fuit en Autriche, et se réfugiera avec lui dans un chalet aux environs de Weisensee, en compagnie du Gauleiter Reiner, du Sturmbannführer-SS Georg Michalsen, et d’Ernst Lerch (ami et adjoint de Globocnik). C’est là qu’ils sont appréhendés, le 31 mai 1945 à 5h10 du matin, par une patrouille britannique du
« Queen’s Own 4th Hussars », cantonné à Paternion, dans la Vallée de la Drau. Transportés au Château de Paternion, les fugitifs sont incarcérés en attente d’interrogatoires. Mais, à 11h du matin, alors qu’ils sont transférés vers un autre bâtiment, Globocnik se suicide au cyanure devant Höfle, Lerch, Michalsen, et les soldats Anglais.
Odilo GLOBOCNIK vient de mourir. Debout au 1er plan :
HÖFLE, derrière lui : MICHALSEN, et derrière encore :
Ernst LERCH
Bien sûr, les Britanniques interrogent Höfle, Michalsen, et Lerch ; mais l’Aktion Reinhard est encore largement inconnue; et Globocnik est surtout recherché pour son pillage systématique du Generalgouvernement, la brutalité de sa gestion, et pour les tueries lors de l'évacuation des territoires de Zamosc. De toute façon les trois criminels sont de biens obscurs personnages… Höfle est rapidement relâché. Ce n’est qu’en 1948 qu’il apprend que le gouvernement communiste en Pologne a engagé des recherches dans le but de le faire capturer et juger. Paniqué, Höfle se confie à ses contacts SS bavarois qui le font passer en Italie, et lui procurent un logement. Il y restera jusqu’au début 1951. Rentré en Autriche en mars, Höfle pénètre illégalement en Allemagne de l’Ouest et se fait arrêter. Contre toute attente, il décline sa véritable identité, et ajoute qu’il est recherché par la justice polonaise et craint d’être kidnappé. Dans le mois qui suit, il reçoit des papiers d’identité ouest-allemands ainsi que l’autorisation de séjourner en Bavière. Malgré ses précautions et sa discrétion, il se fait tout de même remarquer par le contre-espionnage US (CIC) qui le place sous surveillance, voyant en lui un possible informateur sur les activités de groupes d’extrême droite et d’ex membres de la SS… Se faisant un peu prier, Höfle finit par accepter. Son dossier SS n’est même pas examiné, et les démarches Polonaises pour l’extrader sont tout simplement ignorées – la Pologne étant maintenant un allié loyal de l’URSS. Travaillant pour le CIC sous le nom de Hans Hartman, Höfle touche un salaire 100 DM mensuels. Ses états de service, dressés par les Américains, brossent le portrait d’un homme fiable et courtois mais, en définitive, il ne restera qu’un agent de bas niveau, et ce uniquement pendant 5 mois.
Hermann HÖFLE dans les années 50
Il faudra encore dix ans avant que Höfle ne soit finalement arrêté, à Salzburg. Suite à une courte incarcération, il est transféré à Vienne pour y attendre son instruction. Mais, dix semaines après son transfert et avant d’avoir pu être confronté à ses crimes, Hermann Höfle se pend dans sa cellule, le 20 août 1962.
Merci de votre attention
Eddy
Sources
• Arad, Yitzhak. Belzec, Sobibor, Treblinka ; The Operation Reinhard Death Camps – Indiana University Press, 1987
• Poprzeczny, Joseph. Odilo Globocnik ; Hitler’s man in the East – Mc Farland & Co., 2004
• Browning, Christopher R. The Path to Genocide: Essays on Launching the Final Solution. Cambridge University Press ; Cambridge, 1992
• Browning, Christopher R. The Origins of the Final Solution – The Evolution of Nazi Jewish Policy, September 1939 – March 1942 – William Heinemann ; London, 2004
• Wiener Library
• Collection privée d’Irmgard Rickheim
• USHMM
• Yad Vashem
Dernière édition par eddy marz le 24/10/2011, 11:56, édité 2 fois
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Hermann Höfle – "Nettoyeur de Ghettos"
super intéressant comme d'habitude, que de précisions, Eddy, félicitation Pierre
ickx43- Soldat 1ère classe
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Date d'inscription : 30/09/2009
Re: Hermann Höfle – "Nettoyeur de Ghettos"
Merci Eddy, du très bon boulot comme d'hab'. Encore un personnage méconnu mais vraiment impliqué dans les massacres.
La mort de Globocnik est un gâchis sans nom. Après Himmler, ce type devait vraiment en savoir un rayon.
La mort de Globocnik est un gâchis sans nom. Après Himmler, ce type devait vraiment en savoir un rayon.
Jules- Général de Division
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Age : 44
Localisation : ici
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Hermann Höfle – "Nettoyeur de Ghettos"
impeccable compte-rendu comme d'hab'
un salaud de plus ce Höfle
un salaud de plus ce Höfle
riderdigeste- Général de Brigade
- Nombre de messages : 663
Localisation : Le Plat pays (BW)
Date d'inscription : 31/05/2008
Re: Hermann Höfle – "Nettoyeur de Ghettos"
Jules a écrit:Encore un personnage méconnu mais vraiment impliqué dans les massacres.
La mort de Globocnik est un gâchis sans nom. Après Himmler, ce type devait vraiment en savoir un rayon.
En fait, aucun des personnages clefs de l'Aktion Reinhard, mis à part Franz Stangl (Kommandant de Treblinka) ne fut pris vivant. Comme vous avez pu le constater au travers des Procès Aktion Reinhard, qui se déroulèrent de la fin des années 50 jusque dans les années 60, seuls des subalternes furent traduits en justice. Pour cette raison, les témoignages ne rendent pas compte de l'organigramme précis de l'opération, de l'interaction exacte avec le KdF, des activités auxiliaires de Wirth, de Globocnik, d'Ernst Lerch et de quelques autres. Les membres plus obscurs du KdF qui furent capturés à la fin de la guerre ne furent pas non plus immédiatement perçus comme ayant trempés dans l'opération. Ils furent relâchés (quelques fois pour êtres ré-arrêtés des années plus tard), ou se suicidèrent, ou moururent simplement de maladie ou de vieillesse... Höfle aurait également pu fournir de solides informations sur l'administration de l'Aktion et l'organisation des "nettoyages" de ghettos. Au lieu de ça, il aura fallu un demi-siècle de recherches, de comparaison de documents, de comparaisons de témoignages recueillis en Allemagne, en Pologne, en URSS, en Israël, pour y voir un peu plus clair... Et beaucoup d'aspects nous échappent encore - sans doute ne seront-ils jamais résolus.
eddy marz- Membre légendaire
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Date d'inscription : 24/03/2008
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