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Ubik83 : projet de roman

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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Re: Ubik83 : projet de roman

Message  le ronin 9/5/2012, 18:50

Bonjour . Bel extrait de ce roman en cours de réalisation .Pour coller à la réalité, je crois qu'il n'y avait pas de diesel, sur les blindés allemands .Les moteurs de leurs chars fonctionnaient à l'essence .Que le copain du "héros" de roman vomisse, c'est possible : une peur intense associée à la pression sur la cage thoracique , peuvent produire cela, mais l'odeur de l'échappement du diesel .... Hum! d'autant que l'échappement est placé assez haut , cela me laisse dubitatif .


Amicalement,


le ronin.
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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Jouissance.

Message  ubik83 9/5/2012, 22:28

Merci beaucoup. Si ce n'est que ça, bon. Pas bien méchant. Je modifierai ce détail.
Après, qu'ils se prennent l'échappement en pleine poire, vu que le char s'arrête un instant... Ils en sont environnés, en fait. Et puis je crois surtout que c'est le stress intense qui joue, là.

Content de voir que j'ai bien restitué l'intensité de la scène. Pour moi, elle était très importante. Une scène inaugurale. Un moment fort du roman. J'aime particulièrement cette phrase, que je n'en finis pas de relire et qui est une jouissance pour l'écrivain que je suis : "Nous étions comme d’involontaires amants, cloués par un spasme non de plaisir, mais d’intense douleur"...

A suivre...

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty L'extrait sur Sachsenhausen.

Message  ubik83 12/5/2012, 08:46

Hello,
Voilà une première mouture de l'extrait dont on parlait, sur un éventuel contact entre mes cadets SS et les prisonniers de Sachsenhausen. J'attends vos observations si vous en avez, pour passer à une version définitive.
Merci...

Ubik.




... Il était treize heures environ, j’avais encore le goût du café dans la bouche. Mon ami fumait. Nous étions dans l’herbe, près de la cantine, à l’arrière du bâtiment. De l’autre côté des fenêtres, les cadets de corvée tapaient les plats sur le bord des poubelles. Le vacarme assourdissant rendait toute conversation impossible.
Une douce somnolence me gagnait. Toutefois, nous n’avions qu’une demi-heure avant l’appel de l’après-midi. Je m’étais allongé, j’avais les mains croisées sur le ventre. J’observais les nuages courir et mes pensées s’envolaient, une fois de plus, vers Inge.
Et puis, sorti d’on ne sait où, Heffner fit une apparition :
- Willerts, Ström !
Je me levai précipitamment, remis mon calot, adoptai un garde à vous, imité par Franz, qui avait jeté sa cigarette.
- Suivez-moi. Kommando à l’extérieur.
Nous lui emboîtâmes le pas jusqu’à une camionnette, garée dans la cour nord, près du réfectoire. Heffner prit le volant. Franz s’installa sur le siège passager. Je dus me contenter de la partie coffre.
On fit le tour, les gardiens ouvrirent la grille. Et nous étions dehors.

C’était la première fois que nous sortions de la caserne. J’en profitai pour jeter un coup d’œil à la ville. C’était vraiment bizarre, après ces semaines de claustration, de retrouver ce monde si naturel, spontané, où chacun vaquait à ses occupations sans recevoir d’ordres. J’étais ravi : les échoppes de boulangers, coiffeurs, épiciers, les bars, les marchands de tabac… Les jolies femmes dans la rue, les chiens qui aboyaient à notre passage… Je me régalais, tout joyeux.
Nous nous arrêtâmes au centre, devant une pharmacie. Là, Heffner se contenta de grogner :
- Corvée de médicaments. Vous m’aidez à trimballer les paquets. Et vous vous tenez tranquilles.
Nous avions parfaitement compris, surtout la dernière phrase. Aucun de nous deux n’avait en tête de s’évader : nous voulions rester, devenir SS. Et quand bien même : nous aurions été repris et là, quel eût été le châtiment ?
Je fus content d’entrer dans l’officine. Un agréable parfum flottait, huile d’Eucalyptus, pastilles pour la gorge, savons… Les rayons étaient chargés de mille et un produits, tous bien rangés. Au comptoir, le patron, un homme entre deux âges, chaussé de lunettes, indiqua à Heffner que la commande était prête. Au passage, je vis aussi deux préparatrices : une de la cinquantaine, assez revêche, qui ne nous accorda pas un regard ; l’autre plus jeune, assez jolie, nous gratifia d’un timide sourire.
On allait dans la réserve, on prenait les cartons, on les posait dans le véhicule. Puis on recommençait.
Ce n’était pas bien fatiguant. Et j’étais satisfait de revoir le monde.

Au cours de ces allées et venues, je remarquai un spectacle étrange sur la place : un groupe d’une trentaine de personnes en habits rayés était occupé à frotter le sol de la place, à genoux. Hommes, femmes, et parmi eux, quelques vieillards. Serpillière à la main, courbés, ils s’échinaient à briquer le ciment, comme s’il s’agissait d’un parquet en bois précieux. Autour, des gardes en uniforme SS, armés, les apostrophaient, leur ordonnaient de s’appliquer, d’aller plus vite, parfois leur décochaient un coup de pied. J’en vis un approcher d’une vieille femme, défaire sa braguette, uriner devant elle. Puis, d’une voix forte : « Recommence, grosse truie, ça n’est pas propre ici » !
Ses collègues ponctuèrent cette remarque d’un éclat de rire. La femme, sans rien manifester, s’approcha de la flaque et frotta de plus belle.
J’étais resté là, planté, devant ce spectacle. Heffner, qui m’avait rejoint, me tira par le coude, sans un mot. Je l’interrogeai du regard. Il finit par lâcher :
- Sachsenhausen.
Au lieu de le suivre, je me tins immobile :
- … mais quelle est l’utilité de… ?
- Aucune. Juste la discipline. Allez, Ström, on n’est pas là pour flemmarder.
De retour dans le magasin, je fus saisi par le contraste. Ici, les clients étaient dignes, on les soignait, cela sentait bon. Dehors…

Lors du dernier voyage, Heffner s’attarda à l’intérieur avec Franz, pour pointer le bordereau de livraison, je suppose. Je ne pus m’empêcher de retourner voir. J’aperçus alors des éléments qui m’avaient échappé :
Tout d’abord, le public. Des badauds s’étaient assemblés pour contempler les détenus et leur besogne. Assis sur les bancs publics, des retraités, mais aussi des hommes plus jeunes, n’en perdaient pas une miette. Il y avait même une femme avec des petits enfants. On raillait les prisonniers, les insultait…
Et puis, garé près de l’avenue, à moitié sur le trottoir, un camion plateau et une Volkswagen décapotable. A l’arrière était assis un officier, une cigarette au coin des lèvres.
Un septuagénaire décharné s’affairait à quelques mètres de moi, auprès d’une fontaine. Il s’employait à remplir des seaux. L’opération accomplie, il partit en titubant, renversant une partie du liquide. A mi-parcours, il posa sa charge, pour reprendre un instant son souffle. Le gradé se leva, avança vers lui. Sans un mot, il sortit son pistolet et l’abattit. Puis, s’adressant alentour :
- Toi, remplace-le ! Vous deux, portez-le à l’arrière !
Docilement, un homme s’empara des récipients, retourna vers le robinet, tandis qu’on portait le cadavre par les pieds et les épaules, pour le jeter dans le camion.
Durant l’incident, les autres forçats n’avaient que très brièvement tourné la tête. Ils s’acquittaient de leur tâche le regard rivé au sol, comme si rien ne s’était produit, dans un silence total. La foule se taisait, les lazzis avaient cessé, momentanément.
Heffner et Franz sortirent. Le SS-Oberschütze, d’un signe du menton, m’invita à remonter. Ils s’installèrent à l’avant. La fourgonnette démarra. Une odeur de tabac s’éleva.
Tassé contre les colis, j’étouffais, nauséeux. Le retour à la caserne me parut interminable.
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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Re: Ubik83 : projet de roman

Message  eddy marz 12/5/2012, 10:00

ubik83 a écrit:Hello,
Voilà une première mouture de l'extrait dont on parlait, sur un éventuel contact entre mes cadets SS et les prisonniers de Sachsenhausen. J'attends vos observations si vous en avez, pour passer à une version définitive.
Merci...

Ubik.

Au cours de ces allées et venues, je remarquai un spectacle étrange sur la place : un groupe d’une trentaine de personnes en habits rayés était occupé à frotter le sol de la place, à genoux. Hommes, femmes, et parmi eux, quelques vieillards. Serpillière à la main, courbés, ils s’échinaient à briquer le ciment, comme s’il s’agissait d’un parquet en bois précieux. Autour, des gardes en uniforme SS, armés, les apostrophaient, leur ordonnaient de s’appliquer, d’aller plus vite, parfois leur décochaient un coup de pied. J’en vis un approcher d’une vieille femme, défaire sa braguette, uriner devant elle. Puis, d’une voix forte : « Recommence, grosse truie, ça n’est pas propre ici » !
Ses collègues ponctuèrent cette remarque d’un éclat de rire. La femme, sans rien manifester, s’approcha de la flaque et frotta de plus belle.
J’étais resté là, planté, devant ce spectacle.

Salut Ubik;
Je pense qu'il est exclu que des kommandos "mixtes" (hommes-femmes) aient été opérationnels - que ce soit pour des actions humiliantes sous prétexte de nettoyage, comme celle que tu décrit plus haut, ou que ce soit pour une activité "réelle" au sein des diverses opérations SS. Femmes et hommes étaient rigoureusement séparés. De plus, la plupart des femmes étaient affectées à l'industrie. Il n’y avait qu’une quinzaine de kommandos de femmes, tous rattachés administrativement au camp central de Sachsenhausen. Pour la surveillance de ces détenues, il y avait des gradées-SS féminines ainsi que des surveillantes SS/Aufseherinnen. L’ensemble des kommandos réunissait un effectif de 10.000 femmes environ au début de 1945. Les principaux étaient : la fabrique de masques à gaz Auer d’Oranienburg (2.000 femmes). Siemens (1.000 femmes à Berlin-Haselhorst), Daimler-Benz (1.100 femmes à Berlin Genshargen), AEG (700 femmes à Berlin-Oberspree), Arado (1.200 femmes à Wittenberg , Krupp (500 femmes à Berlin-Neukölln), les usines de Berlin-Spandau (1 100 femmes), Argus (800 femmes à Berlin-Schönholz), Dynamit-AG (500 femmes à Glöwen), etc.
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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Précisions intéressantes.

Message  ubik83 12/5/2012, 10:10

Merci mon ami.
Je sentais confusément qu'il devait y avoir quelque os dans le potage.
Qui plus est, tu me donnes des précisions fort intéressantes sur les usines des alentours. On ne sait jamais, je peux avoir à m'en servir...
Voilà donc un passage que je peux maintenant modifier en sachant exactement ce qui cloche.
En dehors de ça, aucun problème particulier ?
Alors si c'est le cas, je m'y mets.
C'est très motivant d'avoir, quasiment en temps réel, un retour sur ce qu'on fait, et savoir qu'en conséquence, la valeur de son texte augmente. Certes ça fait bosser plus, mais seul le résultat compte, quand on est engagé dans une telle démarche.
Merci encore. N'hésite pas à me signaler toute anomalie.
Bises.

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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Sachsenhausen, version II

Message  ubik83 13/5/2012, 01:27

... Voilà mon texte corrigé, selon vos observations. J'attends un éventuel avis, si quelque chose d'autre vous paraissait bizarre.
Merci...
Ubik.



Il était treize heures environ, j’avais encore le goût du café dans la bouche. Mon ami fumait. Nous étions dans l’herbe, près de la cantine, à l’arrière du bâtiment. De l’autre côté des fenêtres, les cadets de corvée tapaient les plats sur le bord des poubelles. Le vacarme assourdissant rendait toute conversation impossible.
Une douce somnolence me gagnait. Toutefois, nous n’avions qu’une demi-heure avant l’appel de l’après-midi. Je m’étais allongé, j’avais les mains croisées sur le ventre. J’observais les nuages courir et mes pensées s’envolaient, une fois de plus, vers Inge.
Et puis, sorti d’on ne sait où, Heffner fit une apparition :
- Willerts, Ström !
Je me levai précipitamment, remis mon calot, adoptai un garde à vous, imité par Franz, qui avait jeté sa cigarette.
- Suivez-moi. Kommando à l’extérieur.
Nous lui emboîtâmes le pas jusqu’à une camionnette, garée dans la cour nord, près du réfectoire. Heffner prit le volant. Franz s’installa sur le siège passager. Je dus me contenter de la partie coffre.
On fit le tour, les gardiens ouvrirent la grille.

C’était la première fois que nous sortions de la caserne. J’en profitai pour jeter un coup d’œil à la ville. C’était vraiment bizarre, après ces semaines de claustration, de retrouver ce monde si naturel, spontané, où chacun vaquait à ses occupations sans recevoir d’ordres. J’étais ravi : les échoppes de boulangers, coiffeurs, épiciers, les bars, les marchands de tabac… Les jolies femmes dans la rue, les chiens qui aboyaient à notre passage… Je me régalais, tout joyeux.
Nous nous arrêtâmes au centre, devant une pharmacie. Là, Heffner se contenta de grogner :
- Corvée de médicaments. Vous m’aidez à trimballer les paquets. Et vous vous tenez tranquilles.
Nous avions parfaitement compris, surtout la dernière phrase. Aucun de nous deux n’avait en tête de s’évader : nous voulions rester, devenir SS. Et quand bien même : nous aurions été repris et là, quel eût été le châtiment ?

Je fus content d’entrer dans l’officine. Un agréable parfum flottait, huile d’Eucalyptus, pastilles pour la gorge, savons… Les rayons étaient chargés de mille et un produits, tous bien rangés. Au comptoir, le patron, un homme entre deux âges, chaussé de lunettes, indiqua à Heffner que la commande était prête. Au passage, je vis aussi deux préparatrices : une de la cinquantaine, assez revêche, qui ne nous accorda pas un regard ; l’autre plus jeune, assez jolie, nous gratifia d’un timide sourire.
On allait dans la réserve, on prenait les cartons, on les posait dans le véhicule. Puis on recommençait.
Ce n’était pas bien fatiguant. Et j’étais satisfait de revoir le monde.

Au cours de ces allées et venues, je remarquai un spectacle étrange sur la place : un groupe d’une trentaine de personnes en habits rayés était occupé à frotter le sol de la place, à genoux. Des hommes et parmi eux, quelques vieillards. Serpillière à la main, courbés, ils s’échinaient à briquer le ciment, comme s’il s’agissait d’un parquet en bois précieux. Autour, des gardes en uniforme SS, armés, les apostrophaient, leur ordonnaient de s’appliquer, d’aller plus vite, parfois leur décochaient un coup de pied. J’en vis un s’approcher, défaire sa braguette, uriner devant un des types. Puis, d’une voix forte : « Recommence, gros porc, ça n’est pas propre ici » !
Ses collègues ponctuèrent cette remarque d’un éclat de rire. L’homme accroupi, sans rien manifester, s’approcha de la flaque et frotta de plus belle.
J’étais resté là, planté, devant ce spectacle. Heffner, qui m’avait rejoint, me tira par le coude, sans un mot. Je l’interrogeai du regard. Il finit par lâcher :
- Sachsenhausen.
Au lieu de le suivre, je me tins immobile :
- … mais quelle est l’utilité de… ?
- Aucune. Juste la discipline. Allez, Ström, on n’est pas là pour flemmarder.
De retour dans le magasin, je fus saisi par le contraste. Ici, les clients étaient dignes, on les soignait, cela sentait bon. Dehors…

Lors du dernier voyage, Heffner s’attarda à l’intérieur avec Franz, pour pointer le bordereau de livraison, je suppose. Je ne pus m’empêcher de retourner voir. J’aperçus alors des éléments qui m’avaient échappé :
Tout d’abord, le public. Des badauds s’étaient assemblés pour contempler les détenus et leur besogne. Assis sur les bancs publics, des retraités, mais aussi des hommes plus jeunes, n’en perdaient pas une miette. Il y avait même une femme avec des petits enfants. On raillait les prisonniers, les insultait…
Et puis, garé près de l’avenue, à moitié sur le trottoir, un camion plateau et une Volkswagen décapotable. A l’arrière était assis un officier, une cigarette au coin des lèvres.
Un septuagénaire décharné s’affairait à quelques mètres de moi, auprès d’une fontaine. Il s’employait à remplir des seaux. L’opération accomplie, il partit en titubant, renversant une partie du liquide. A mi-parcours, il posa sa charge, pour reprendre un instant son souffle. Le gradé se leva, avança vers lui. Sans un mot, il sortit son pistolet et l’abattit. Puis, s’adressant alentour :
- Toi, remplace-le ! Vous deux, portez-le à l’arrière !
Docilement, un autre esclave s’empara des récipients, retourna vers le robinet, tandis qu’on portait le cadavre par les pieds et les épaules, pour le jeter dans le camion.
Durant l’incident, les forçats n’avaient que très brièvement tourné la tête. Ils s’acquittaient de leur tâche le regard rivé au sol, comme si rien ne s’était produit, dans un silence total. La foule se taisait, les lazzis avaient cessé, momentanément.
Heffner et Franz sortirent. Le SS-Oberschütze, d’un signe du menton, m’invita à remonter. Ils s’installèrent à l’avant. La fourgonnette démarra. Une odeur de tabac s’éleva.
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Message  eddy marz 13/5/2012, 12:40

Nous ne sommes pas en Pologne, et il ne s'agit pas de Juifs, ni de rafles, ni de début de "Solution Finale", mais d'opposants ou réfractaires politiques (pacifistes, religieux, homosexuels, artistes, intellectuels, etc.) allemands et "aryens". Je doute qu'un vieillard eut été liquidé aux yeux de tous dans un endroit public ou semi-public. Ce genre de chose avait plutôt lieu à l'intérieur de l'enceinte même des camps de concentration. Par contre, qu'un détenu soit roué de coups et abreuvé d'insultes humiliantes devant les autres semble plus plausible...
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Message  Narduccio 13/5/2012, 14:16

eddy marz a écrit:Nous ne sommes pas en Pologne, et il ne s'agit pas de Juifs, ni de rafles, ni de début de "Solution Finale", mais d'opposants ou réfractaires politiques (pacifistes, religieux, homosexuels, artistes, intellectuels, etc.) allemands et "aryens". Je doute qu'un vieillard eut été liquidé aux yeux de tous dans un endroit public ou semi-public. Ce genre de chose avait plutôt lieu à l'intérieur de l'enceinte même des camps de concentration. Par contre, qu'un détenu soit roué de coups et abreuvé d'insultes humiliantes devant les autres semble plus plausible...

De même que je doute de la présence d'un officier SS pour un simple commando de nettoyage de rues ... A moins qu'il y ai quelques "célébrités" parmi les prisonniers.

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Message  eddy marz 13/5/2012, 16:14

Narduccio a écrit:
De même que je doute de la présence d'un officier SS pour un simple commando de nettoyage de rues ... A moins qu'il y ai quelques "célébrités" parmi les prisonniers.

Absolument mon cher Narduccio. Je pencherais pour la présence d'un Rottenführer-SS (caporal-chef), ou d'un Unterscharführer-SS (sergent) au grand maximum.
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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Cent fois sur le métier...

Message  ubik83 13/5/2012, 19:42

Cent fois sur le métier...
Je corrige donc et quand c'est fait, je vous soumets.
Décidément, vous êtes bien précieux pour moi ! Indispensables, même.
Une seule chose m'inquiète : parti comme c'est, je ne vais pas tarder à avoir le sentiment qu'il me faut vous soumettre mon roman dans son entier ! Et là, double problème : d'une, je vous voir mal disposer du temps nécessaire. De deux, j'ai dans l'idée que vous me feriez modifier mon récit à l'infini...
... Il va donc falloir que je fasse une côte mal taillée entre l'exigence d'une certaine justesse historique, et celle d'une certaine qualité littéraire. Et le tout sans y passer quinze ans de ma vie...

Amicalement, et avec gratitude,

Ubik.

P.S. : dommage, j'aimais bien l'effet dramatique de l'officier qui, sans un mot, sort son pétard et tire.
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Message  Narduccio 13/5/2012, 19:46

ubik83 a écrit:P.S. : dommage, j'aimais bien l'effet dramatique de l'officier qui, sans un mot, sort son pétard et tire.

Ben, ça pourra resservir plus tard, surtout s'ils vont vers l'est. En 43-44, en Pologne, c'était quelque chose de plus courant. Enfin, en 44, il ne restait plus beaucoup de juifs en vie. Mais, il y avait des résistants, voire de simples polonais rafflés.

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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty C'est vrai...

Message  ubik83 15/5/2012, 18:23

Oui, ça n'est pas faux. Je verrai bien. Avec tout ce qui va se passer ensuite...
Déjà, quand Wolfgang, en Pologne, va devoir tirer sur des gens... je ne sais pas comment négocier le virage.
Je n'ai pas eu l'occasion de revoir le passage sur les prisonniers de Sachsenhausen. Je vais essayer ce soir, si je peux.
J'ai du mal à consacrer à ce roman tout le temps qu'il mériterait.
Au plaisir,

Ubik.
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Message  Jules 15/5/2012, 21:20

ubik83 a écrit:Oui, ça n'est pas faux. Je verrai bien. Avec tout ce qui va se passer ensuite...
Ubik.

En plus j'ai l'impression que ton roman montera crescendo en violence...
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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Escalade de la violence.

Message  ubik83 15/5/2012, 22:00

Oui, très clairement, puisque ça s'ouvre sur la rencontre entre Wolfgang, mon narrateur, et Franz, le futur mentor. Ils ont environ 9 ans, et ce qui fascine Wolfgang, c'est l'étonnante capacité de Franz à la violence.
Si on combine les traits de caractère de Franz, d'une part. D'autre part, l'appartenance du père de Wolfgang au parti nazi, assez tôt, quand ledit parti n'est guère encore connu. Puis le fait que Franz et Wolfgang se laissent séduire, d'abord par le père, puis les amis du père... Puis par le nazisme au pouvoir...
On a donc au début un statut d'enfants. Puis de Hitlerjugend. Puis, d'adolescents à la fois en révolte contre "l'ordre bourgeois", qui fréquentent les Wandervögel, se prêtent facilement à la récupération par les mouvements de jeunesse dirigés par Baldur Von Schirach. Une approche de la violence institutionnalisée, à travers des "jeux"...
Ensuite, on a l'engagement, ils deviennent chefs, puis responsables de l'endoctrinement. Puis, ils entrent dans la Schupo, ils servent donc l'ordre, le régime. Et ensuite, dans la SS, où là encore, la violence et les épreuves physiques ne manquent pas...
Ensuite, ils sont versés au SD au seuil de la blitzkrieg en Pologne. Et là, Einsatzgruppen.
Je pense que la violence va se stabiliser pendant un moment à ce seuil, je dirais : au bord des fosses.
Ensuite, il y aura la bataille de Berlin, et les SS chargés d'exécuter les faibles, les "déserteurs". J'aimerais bien les faire verser dans ce genres d'unités. J'ignore qui les commandait. Mais après tout, étant membres du SD... Enfin, je verrai.
Bref, je suis au seuil de ma seconde partie, et il y en aura trois.
Je n'ai pas fini de bosser !
Jamais un roman ne m'avait demandé autant de temps et d'efforts... J'espère que ça sera publié, et que ce sera une oeuvre majeure dans ma carrière.
Espérons...

Merci,

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Von Braun, Peenemünde...

Message  ubik83 15/5/2012, 23:03

... Il y a un autre aspect du nazisme et de cette période qui me fascine, et que j'aimerais pouvoir traiter : Von Braun et Peenemünde. J'aimerais pouvoir "combiner" de telle sorte que mes personnages se retrouvent mêlés à tout ça, soit Peenemünde, soit Nordhausen. Mais je ne vois pas trop comment, puisque les personnes affectées au travaux sur place étaient des détenus, donc gardés par des SS Totenkopfverbände, sauf erreur de ma part. Donc, rien à voir avec mes personnages.
Ou alors, je garde ça pour un autre livre ?
Le fait est que le documentaire d'Yves le Maner, sur "Les armes secrètes d'Hitler", est un film que je regarde très souvent et que je trouve passionnant. Je suppose que vous connaissez ?
Il y a d'ailleurs, à un moment donné, un extrait d'une symphonie de Chostakovitch. Si quelqu'un sait laquelle ? Je crois que c'est celle qui a été composée pour galvaniser les Russes pour la défense de Stalingrad. Mais je n'en jurerais pas.
J'ai aussi le bouquin de Dornberger, et j'ai acquis plus récemment celui de Rémy Desquesnes.

Ah oui, Peenemünde et les recherche sur les fusées, ça me branche à bloc ! Allez comprendre... Sans doute mon passif d'ex auteur de SF...

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Message  Prosper Vandenbroucke 15/5/2012, 23:40

Si il s'agit de la 7° symphonie, elle est dédiée à la ville de Leningrad et non pas à Stalingrad.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_n%C2%BA_7_de_Chostakovitch
Amicalement
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http://www.freebelgians.be/news/news.php

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Message  ubik83 16/5/2012, 07:16

Oui, c'est sûrement ça, j'ai du confondre. Entendre ça en passant, à propos du siège de Leningrad, et l'enregistrer dans un coin de ma tête en mélangeant tout...
Merci de la précision, comme ça je la chercherai, histoire de l'écouter.

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Message  eddy marz 16/5/2012, 08:28

ubik83 a écrit:... Il y a un autre aspect du nazisme et de cette période qui me fascine...
Ou alors, je garde ça pour un autre livre ?

Il y a une foule d'aspects intéressants dans l'histoire de la guerre et du IIIe Reich. À mon humble avis, ce serait une erreur de tenter de les traiter tous en un seul livre et à travers deux héros qui se retrouveraient mêlés à toutes ces choses, ne serait-ce que fortuitement. Cela gâcherait, à mon sens, la densité de l'ambiance, de la psychologie, et des questions soulevées par toutes les situations dramatiques dans lesquelles ils se retrouvent déjà impliqués...

Mon grain de sel clin doeil gri
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Message  Jules 16/5/2012, 10:29

eddy marz a écrit:

Il y a une foule d'aspects intéressants dans l'histoire de la guerre et du IIIe Reich. À mon humble avis, ce serait une erreur de tenter de les traiter tous en un seul livre et à travers deux héros qui se retrouveraient mêlés à toutes ces choses, ne serait-ce que fortuitement. Cela gâcherait, à mon sens, la densité de l'ambiance, de la psychologie, et des questions soulevées par toutes les situations dramatiques dans lesquelles ils se retrouvent déjà impliqués...

Mon grain de sel clin doeil gri

C'est un peu le constat que j'ai récemment fait à ubik83. Son héros ne peut tout vivre ; il ne faut donc surtout pas qu'ils devienne une sorte de routard au sein du 3ème Reich.
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Message  ubik83 16/5/2012, 11:38

... Oui, ce qui implique plusieurs choses :

1 ) Faut que je reste centré sur ce que j'ai à dire. Et il y a déjà tellement matière que j'en ai pour un bon moment !
2 ) Possible que ça me laisse une ouverture pour après, si je veux écrire autre chose et si je me sens d'aborder à nouveau cette période.
3 ) Au passage, ça prouve que malgré ma lassitude et mes ennuis de santé, j'ai malgré tout une capacité d'enthousiasme qui ne m'a pas quitté.

Bien, je garderai donc Peenemünde et Von Braun sous le coude, on ne sait jamais. Et je m'efforcerai de ne pas faire de mes deux zigotos des "routards du Troisième Reich" ( expression rigolote, me renvoie au guide du routard, j'imagine qu'ils ne sortiront pas de sitôt un opus spécial Troisième Reich )...

Merci à vous, pas seulement pour votre science, mais aussi pour votre pertinence. Moi j'ai un côté chien fou. Je me calmerai, enfin, j'essaierai !

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Message  Jules 16/5/2012, 12:10

ubik83 a écrit:Moi j'ai un côté chien fou.

Et comment de pas l'être devant cette période qui n'a pas sa pareille dans l'Histoire.
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Message  ubik83 16/5/2012, 12:55

... Si c'était si simple ! Je l'étais déjà avant. Pendant des années, par exemple, j'ai fait la "locomotive" avec plein de gens, tentant de les motiver pour monter une formation de jazz fusion, puisque je suis compositeur. Rétrospectivement, vu ma région de merde, vu l'état catastrophique de la musique en France, vu mon niveau technique sans doute un peu juste, vu ce qui est arrivé à d'autres que je connais, pourtant bien meilleurs que moi, mieux entourés, connus, et proposant une musique plus facile... bref, en calculant tout ça, je me dis que je n'avais aucune chance. Mais j'ai galéré... j'ai trimballé mes percus partout ( à l'époque, je m'étais laissé charmer par la sonorité des tambours Cubains ), à l'affût de toute occasion de jouer. Et si je remonte plus loin dans le passé, combien d'exemples de situations où j'ai foncé, ( suis bélier ), sans retirer grand-chose à l'arrivée.
Le seul domaine où ce fut récompensé, c'est l'écriture. Mon premier roman, je l'ai écrit dans mon coin, comme un sauvage, sans le moindre contact avec le milieu littéraire et pratiquement sans en parler à personne : pourtant, il a été presque aussitôt publié. Des hasards et puis la qualité du texte aussi.
Mais si je devais calculer le ratio entre temps perdu ( du point de vue de la reconnaissance ) et temps productif... Laisse tomber !

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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Version 3...

Message  ubik83 16/5/2012, 13:14

... Voici donc l'extrait en question, version 3.
Je n'ai pas tout reposté, juste les passages ayant donné lieu à modifications.
J'attends vos avis...
Merci.

Ubik.




... Lors du dernier voyage, Heffner s’attarda à l’intérieur avec Franz, pour pointer le bordereau de livraison, je suppose. Je ne pus m’empêcher de retourner voir. J’aperçus alors des éléments qui m’avaient échappé :
Tout d’abord, le public. Des badauds s’étaient assemblés pour contempler les détenus et leur besogne. Assis sur les bancs publics, des retraités, mais aussi des hommes plus jeunes, n’en perdaient pas une miette. Il y avait même une femme avec des petits enfants. On raillait les prisonniers, les insultait…
Et puis, garé près de l’avenue, à moitié sur le trottoir, un camion plateau et une Volkswagen décapotable. A l’arrière était assis un Rottenführer, une cigarette au coin des lèvres.
Un septuagénaire décharné s’affairait à quelques mètres de moi, auprès d’une fontaine. Il s’employait à remplir des seaux. L’opération accomplie, il partit en titubant, renversant une partie du liquide. A mi-parcours, il posa sa charge, pour reprendre un instant son souffle. Le sous-officier se leva, avança vers lui. Le vieil homme s’ébroua, ramassa prestement sa charge, tenta de repartir. Le Rottenführer sortit sa badine, et lui fouetta rageusement le visage. L’homme s’effondra en criant. Les seaux, renversés, le trempèrent. Les coups pleuvaient, sur son dos, sa tête, qu’il protégeait tant bien que mal, de ses mains jointes. Roulé en boule, il attendait dans cette position que la punition prît fin. Le SS lui décocha deux ou trois puissants coups de pieds dans les côtes, jusqu’à le renverser. Effondré sur le côté, le vieil homme semblait avoir perdu connaissance. Haletant, le Rottenführer le frappa encore, puis, s’adressant alentour :
- Toi, remplace-le ! Vous deux, portez-le à l’arrière !
Docilement, un autre esclave s’empara des récipients, retourna vers le robinet, tandis qu’on portait la victime inconsciente par les pieds et les épaules, pour la jeter dans le camion.
Durant l’incident, les forçats n’avaient que très brièvement tourné la tête. Ils s’acquittaient de leur tâche le regard rivé au sol, comme si rien ne s’était produit, dans un silence total. La foule se taisait, les lazzis avaient cessé, momentanément.
Heffner et Franz sortirent. Le SS-Oberschütze, d’un signe du menton, m’invita à remonter. Ils s’installèrent à l’avant. La fourgonnette démarra. Une odeur de tabac s’éleva.
Tassé contre les colis, j’étouffais, nauséeux. Le retour à la caserne me parut interminable.


... Comme on dit dans Back to the future, "to be continued"...
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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Chostakovitch.

Message  ubik83 17/5/2012, 18:54

Hello,

... J'ai pu me procurer la Septième de Chostakovitch. Je l'écoute et je cherche le passage en question.
En même temps, peu à peu se dessine un plan en moi, concernant Wolfgang et ses premiers meurtres : je vais décrire je pense l'intense désarroi qu'il ressent, en même temps que la brève velléité de ne pas obéir, aussitôt balayée par deux facteurs :
1 ) Le Drill incessant auquel il a été soumis, précédé d'années de conditionnement idéologique, physique et psychologique.
2 ) La crainte d'être séparé de Franz qui, lui, tue sans broncher.

Il faut savoir que Wolfgang n'est rien sans son ami, ou du moins, le croit-il. Il est sous son emprise totale. C'est ça le leitmotiv du roman, l'idée conductrice : cet abandon de soi, cette admiration sans bornes, cette confiance absolue, cette croyance qu'avec l'autre, rien ne peut nous arriver. Double abandon : à son ami, et au National-socialisme. Double culte de la personnalité : à Franz, et à Adolf Hitler.

Sans trop dévoiler la suite, je suppose que vous avez compris que Franz sera tué pendant la bataille de Berlin, et que Wolfgang se retrouvera brusquement comme un poulet décapité, qui court encore... Fuyant à l'aveuglette, complètement désemparé, amputé de cette extension du moi qu'était Franz, ce moi de procuration par lequel il tentait de vivre.

Bien à vous mes précieux érudits,

Le Néophyte,

Ubik.
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Ubik83 : projet de roman - Page 13 Empty Hierarchie.

Message  ubik83 16/6/2012, 13:16

Hello,

Bonjour à tout le monde. Je refais surface après une petite pause. J'ai bossé intensivement la musique, je devais jouer devant des gens. Pendant ce temps, je me relisais, et je corrigeais des défauts - il y en a toujours.

Nous voici donc à pied d’œuvre. Résumons :


La 4e armée entre en action lors de la Campagne
de Pologne de septembre 1939, faisant partie du Groupe d'armées Nord, dirigé
par le Generaloberst Fedor von Bock. C’est le général Günther Von Kluge qui
la dirige. Elle a été chargée de capturer le corridor de
Dantzig et donc de réaliser la liaison de l'Allemagne continentale avec la
Prusse orientale. La 4e armée s'acquitte de cette tâche sans trop de difficulté. Une
partie attaque le sud dans la région de Poméranie et l'autre
partie rejoint les forces allemandes à Varsovie.


Dans le sillage de la quatrième armée, l’Einsatzgruppe 4,
commandé par le SS Brigadeführer Lothar
Beutel
, comporte deux Einsatzkommandos, dirigés par le SS Sturmbannführer
Dr. Helmut Bischoff et du SS
Sturmbannführer Dr. Walter Hammer.


Mes personnages font partie de l'Einsatzkommando de Bischoff.

Première question, qu’en est-il de la hiérarchie ?

Si Bischoff est Sturmbannführer, je suppose qu’il ne
commande pas directement ses hommes, qu’il est relayé dans cette tâche par des
officiers. Alors, si on reprend le tableau hiérarchique des équivalences

http://fr.wikipedia.org/wiki/Grades_de_la_Schutzstaffel

on obtient l’arborescence suivante, décroissante :




- SS Sturmbannführer.
- SS Hauptsturmführer.
- SS Obersturmführer.
- SS Untersturmführer
- SS Sturmscharführer.
- SS Hauptscharführer
- SS Oberscharführer.
- SS Scharführer
- SS Unterscharführer.
- SS Rottenführer.
- SS Sturmmann.
- SS Mann.
… Ce dernier grade correspondant à celui de mes personnages.





Je trouve que ça fait beaucoup de monde ! Dois-je
vraiment mettre en place tout cet effectif, sachant que ça me fait multiplier
les personnages ?


Ensuite, sait-on s’il y a des « figures connues »
dans cette arborescence ? Bischoff avait-il sous ses ordres tel ou tel
personnage ayant fait parler de lui, ou bien ai-je toute latitude pour inventer
qui je veux ?




Et puis, au-dessus : si on reprend cette échelle des
grades, on a donc en montant, après Bischoff, un Obersturmbannführer, un Standartenführer, un Oberführer, puis vient logiquement Brigadeführer, Gruppenführer, Obergruppenführer, Oberstgruppenführer et enfin, au sommet, le Reichsführer-SS
Himmler, éleveur de poulets de son état.




Donc, Bischoff devait-il rendre des comptes, régulièrement,
à qui, par l’intermédiaire de qui, par quel procédé ? Radio, téléphone,
rencontres en face à face ? Puis-je me contenter de Lothar Beutel, que
j’ai déjà présenté, ou dois-je mettre en place un personnage plus gradé ?






Seconde question, qu’en est-il de l’itinéraire ?




Si on se résume, on a départ de Bromberg le 1° septembre.
Puis ces unités passent par Bydgosz, Torun, Woclaweck, Plock, Modlin, puis
Varsovie. La question est : y a-t-il un événement particulier, dans un
village entre ces villes ? Ou bien puis-je me contenter d’en rester à ces
villes ? Je crois savoir qu’à Bydgosz eurent lieu des massacres
importants, si je ne confonds pas.


Voilà. J’espère que vous pourrez m’aider à avoir des infos
sur tout ça. Merci d’avance.

Au plaisir,

Ubik.
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