Lascaux années 40.
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Lascaux années 40.
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Lascaux années 40
« La découverte de Lascaux a souvent été contée de façon fantaisiste, mettant en scène quatre enfants et leur chien égaré, le 12 septembre 1940 » écrivent Brigitte et Gilles Delluc dans « Lascaux et la guerre. Une galerie de portraits ».
Ainsi Brigitte et Gilles Deluc nous rappellent que la véritable découverte a été effectuée en deux temps par des adolescents.
Le but ici n’est pas d’aborder la préhistoire mais, devoir de mémoire oblige, d’évoquer le destin des quatre découvreurs, inventeurs, dans la tourmente de la guerre durant laquelle cette découverte s’est révélée.
Le 8 septembre 1940 au dessus de Montignac, Marcel Ravidat (1922-1995) repère avec quelques camarades aujourd’hui oubliés, une excavation. Son chien, Robot, gratte le fond du trou. Marcel découvre alors un second orifice d’environ 20 centimètres de diamètre. Il jette à l’intérieur une pierre qui roule longtemps dans la profondeur. C’est ça, la découverte, nous rapportent Brigitte et Gilles Deluc.
Le 12 septembre Marcel Ravidat revient, sans son chien, avec trois autres jeunes garçons rencontrés pas hasard en chemin.
Georges Agniel 15 ans – Simon Coencas 13 ans – Jacques Marsal bientôt 15 ans.
Le trou est élargi avec des outils de fortune permettant d’abord à Marcel Ravidat de s’introduire dans la grotte. Il est rejoint peu après par ses compagnons
Marcel Ravidat. Les trois compagnons de l’inventeur. Georges Agniel, Simon Coencas et Jacques Marsal..
Brigitte et Gilles Deluc nous expliquent par le menu cette aventure dans l’ouvrage cité en début de texte.
Destin des quatre compagnons.
Marcel Ravidat
En février 1942, en zone sud, Marcel Ravidat a vingt ans. Il est requis aux chantiers de la jeunesse et dirigé dans les Hautes Pyrénées. Il est brancardier à Bétharram chez les prêtres du sacré cœur de Jésus. Cette institution est à la fois un lieu de pèlerinage et de retraite religieuse. Marcel et un robuste camarade sont occupés à transporter des malades.
En 1943 de retour à Montignac après avoir été rendu à la vie civile Marcel se cache tout près de Lascaux dans une grotte pour échapper au STO, alors que de nombreux jeunes, comme lui, quittent les Chantiers pour rejoindre ce service directement en Allemagne.
Marcel Ravidat devient maquisard dès juin 1943 dans un maquis FTP sans pour cela épouser les opinions politiques de ceux qui le commandent. Le maquis Jacquou le Croquant se trouvait être dans la région, dans les bois de la Chapelle-Aubareil et de Valojoulx.
Dans ce maquis on peut noter que le 26 février 1944, plusieurs géorgiens incorporés dans l’Ost bataillon 799, désertent la Wehrmacht et rejoignent le maquis Jacquou le Croquant.
Mais aussi, le 4 mars 1944 au lieu-dit Bousquet dans la commune de Bars, accrochage du maquis Jacquou le Croquant avec une expédition des GMR. Les FTP parviennent à décrocher. Mais au four de Marty, près de Bars, le détachement FTP affronte les GMR de Périgueux et de Limoges durant trois heures. Des déserteurs géorgiens de la Wehrmacht participent à ce combat aux côtés des maquisards.
Résistance, Maquis et Libération du département de la Dordogne.
Après l’automne 1944, le caporal Ravidat combat dans les Vosges puis en Allemagne avec le 126e RI de Brive. Baptême du feu lors de la contre offensive hivernale allemande, puis Wissembourg, franchissement du Rhin, Karlsruhe, Rastatt Baden Baden.
Il est démobilisé en 1945, il épouse alors Marinette et reprend son activité au garage qui l’occupait avant les évènements. Il devient guide de la grotte de Lascaux en 1950 jusqu’à sa fermeture en 1963.
Jacques Marsal
Il a presque 15 ans lors de la découverte de la grotte.
Avec l’instituteur Léon Laval, il assure la protection de cette grotte jusqu’en 1942.
Fin de cette même année, il est arrêté par la gendarmerie et requis malgré ses 17 ans pour le STO, sans passer par la case Chantiers de la jeunesse comme son camarade Marcel.
A son retour après s’être marié il revient à Montignac et devient guide officiel de la grotte avec Marcel.
Georges Agniel
Georges est né en 1924, il est Montignacois. Il est alors en vacances chez sa grand-mère car ses parents se sont fixés à Nogent sur Marne. Il quitte ses amis pour reprendre l’école dans la zone occupée. Il est ensuite agent technique chez Citroën puis à l’entreprise Thomson Houston.
Simon Coencas.
Simon est né en 1927, c’est un réfugié qui habite Montreuil. Après la découverte de la grotte il regagne très vite Paris avec sa famille. Le 27 septembre, une ordonnance des autorités d’occupation prescrit le recensement des juifs parisiens.
Toute sa famille est dirigée sur Drancy pour être ensuite exterminée à Auschwitz sauf sa sœur Eliette et lui qui ont pu quitter Drancy, car ils n’ont pas encore 16 ans. Successivement groom, vendeur de cravates à la sauvette, de sanwiches et de boites à cigares, il fait ensuite fructifier l’entreprise de récupération de métaux de son beau père à Montreuil.
Les quatre protagonistes de la grotte de Lascaux ne se retrouveront qu’en 1986
Les voici ici à Montignac réunis par Thierry Félix.*
*Thierry Félix est un préhistorien conférencier, il est aussi scénariste. Ainsi avec le dessinateur de BD Philippe Bigotto, ensemble ils ont entrepris de raconter cette très belle histoire dans un livre intitulé « Le secret des bois de Lascaux » Superbe !
Albert Gilmet
Lascaux années 40
« La découverte de Lascaux a souvent été contée de façon fantaisiste, mettant en scène quatre enfants et leur chien égaré, le 12 septembre 1940 » écrivent Brigitte et Gilles Delluc dans « Lascaux et la guerre. Une galerie de portraits ».
Ainsi Brigitte et Gilles Deluc nous rappellent que la véritable découverte a été effectuée en deux temps par des adolescents.
Le but ici n’est pas d’aborder la préhistoire mais, devoir de mémoire oblige, d’évoquer le destin des quatre découvreurs, inventeurs, dans la tourmente de la guerre durant laquelle cette découverte s’est révélée.
Le 8 septembre 1940 au dessus de Montignac, Marcel Ravidat (1922-1995) repère avec quelques camarades aujourd’hui oubliés, une excavation. Son chien, Robot, gratte le fond du trou. Marcel découvre alors un second orifice d’environ 20 centimètres de diamètre. Il jette à l’intérieur une pierre qui roule longtemps dans la profondeur. C’est ça, la découverte, nous rapportent Brigitte et Gilles Deluc.
Le 12 septembre Marcel Ravidat revient, sans son chien, avec trois autres jeunes garçons rencontrés pas hasard en chemin.
Georges Agniel 15 ans – Simon Coencas 13 ans – Jacques Marsal bientôt 15 ans.
Le trou est élargi avec des outils de fortune permettant d’abord à Marcel Ravidat de s’introduire dans la grotte. Il est rejoint peu après par ses compagnons
Marcel Ravidat. Les trois compagnons de l’inventeur. Georges Agniel, Simon Coencas et Jacques Marsal..
Brigitte et Gilles Deluc nous expliquent par le menu cette aventure dans l’ouvrage cité en début de texte.
Destin des quatre compagnons.
Marcel Ravidat
En février 1942, en zone sud, Marcel Ravidat a vingt ans. Il est requis aux chantiers de la jeunesse et dirigé dans les Hautes Pyrénées. Il est brancardier à Bétharram chez les prêtres du sacré cœur de Jésus. Cette institution est à la fois un lieu de pèlerinage et de retraite religieuse. Marcel et un robuste camarade sont occupés à transporter des malades.
En 1943 de retour à Montignac après avoir été rendu à la vie civile Marcel se cache tout près de Lascaux dans une grotte pour échapper au STO, alors que de nombreux jeunes, comme lui, quittent les Chantiers pour rejoindre ce service directement en Allemagne.
Marcel Ravidat devient maquisard dès juin 1943 dans un maquis FTP sans pour cela épouser les opinions politiques de ceux qui le commandent. Le maquis Jacquou le Croquant se trouvait être dans la région, dans les bois de la Chapelle-Aubareil et de Valojoulx.
Dans ce maquis on peut noter que le 26 février 1944, plusieurs géorgiens incorporés dans l’Ost bataillon 799, désertent la Wehrmacht et rejoignent le maquis Jacquou le Croquant.
Mais aussi, le 4 mars 1944 au lieu-dit Bousquet dans la commune de Bars, accrochage du maquis Jacquou le Croquant avec une expédition des GMR. Les FTP parviennent à décrocher. Mais au four de Marty, près de Bars, le détachement FTP affronte les GMR de Périgueux et de Limoges durant trois heures. Des déserteurs géorgiens de la Wehrmacht participent à ce combat aux côtés des maquisards.
Résistance, Maquis et Libération du département de la Dordogne.
Après l’automne 1944, le caporal Ravidat combat dans les Vosges puis en Allemagne avec le 126e RI de Brive. Baptême du feu lors de la contre offensive hivernale allemande, puis Wissembourg, franchissement du Rhin, Karlsruhe, Rastatt Baden Baden.
Il est démobilisé en 1945, il épouse alors Marinette et reprend son activité au garage qui l’occupait avant les évènements. Il devient guide de la grotte de Lascaux en 1950 jusqu’à sa fermeture en 1963.
Jacques Marsal
Il a presque 15 ans lors de la découverte de la grotte.
Avec l’instituteur Léon Laval, il assure la protection de cette grotte jusqu’en 1942.
Fin de cette même année, il est arrêté par la gendarmerie et requis malgré ses 17 ans pour le STO, sans passer par la case Chantiers de la jeunesse comme son camarade Marcel.
A son retour après s’être marié il revient à Montignac et devient guide officiel de la grotte avec Marcel.
Georges Agniel
Georges est né en 1924, il est Montignacois. Il est alors en vacances chez sa grand-mère car ses parents se sont fixés à Nogent sur Marne. Il quitte ses amis pour reprendre l’école dans la zone occupée. Il est ensuite agent technique chez Citroën puis à l’entreprise Thomson Houston.
Simon Coencas.
Simon est né en 1927, c’est un réfugié qui habite Montreuil. Après la découverte de la grotte il regagne très vite Paris avec sa famille. Le 27 septembre, une ordonnance des autorités d’occupation prescrit le recensement des juifs parisiens.
Toute sa famille est dirigée sur Drancy pour être ensuite exterminée à Auschwitz sauf sa sœur Eliette et lui qui ont pu quitter Drancy, car ils n’ont pas encore 16 ans. Successivement groom, vendeur de cravates à la sauvette, de sanwiches et de boites à cigares, il fait ensuite fructifier l’entreprise de récupération de métaux de son beau père à Montreuil.
Les quatre protagonistes de la grotte de Lascaux ne se retrouveront qu’en 1986
Les voici ici à Montignac réunis par Thierry Félix.*
*Thierry Félix est un préhistorien conférencier, il est aussi scénariste. Ainsi avec le dessinateur de BD Philippe Bigotto, ensemble ils ont entrepris de raconter cette très belle histoire dans un livre intitulé « Le secret des bois de Lascaux » Superbe !
Albert Gilmet
Aldebert- Caporal-chef
- Nombre de messages : 32
Age : 86
Localisation : Bergerac
Date d'inscription : 24/07/2010
Re: Lascaux années 40.
Superbe histoire, merci de la partager.
Phil642- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 7820
Age : 58
Localisation : La vie est Belge
Date d'inscription : 09/05/2006
Lascaux
Eh bien je suis contente de voir que l'on parle de ce sujet ici !
Les grottes de Lascaux sont mondialement connues, et moi j'habite a 6 km de ces grottes, et oui j'habite une belle région
Les grottes de Lascaux sont mondialement connues, et moi j'habite a 6 km de ces grottes, et oui j'habite une belle région
EvyAltmann- Soldat 1ère classe
- Nombre de messages : 5
Age : 32
Localisation : Paris
Date d'inscription : 04/01/2014
Re: Lascaux années 40.
EvyAltmann a écrit:Eh bien je suis contente de voir que l'on parle de ce sujet ici !
Les grottes de Lascaux sont mondialement connues, et moi j'habite a 6 km de ces grottes, et oui j'habite une belle région
Eh bien oui !!! outre les grands spécialistes de la préhistoire que j'ai cités - Brigitte et Gilles Delluc - Thierry Félix - le Prof, Dr JM Le Tensorer de l'université de Bâle et bien d'autres, Denis Vialou professeur et directeur d'une unité de recherches au muséum national d'histoire naturelle, associée au CNRS, nous fait le grand honneur de venir parfois , dans notre commune de 700 habitants, nous parler de ses éminents travaux. Il le fait bénévolement. Il faut préciser que la salle communale est bien replie d'auditeurs attentifs et pour certains avertis. Sans oublier Denis Tauxe qui anime la conférence. Ma commune ne nomme Saint Germain et Mons.24520.
Ce paragraphe constitue mon premier Hors sujet de l'année. Qu'on me le pardonne.
Aldebert- Caporal-chef
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Localisation : Bergerac
Date d'inscription : 24/07/2010
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