Un petit village théâtre d'une Bataille: Kilstett

Sous la pression de l'ennemi de nombreux points d'appui ont du être abandonnés. Le commandant de Reyniès donne alors l'ordre de former autour de son P.C un réduit. On se bat à la mort dans le secteur limité par la rue Maussire (nom actuel), le tronçon sud de la rue de Bettignies et la rue cambours. Vers les 10h, les renforts ne sont toujours pas arrivé et les munitions s'épuisant, le commandant de Reyniès, dans l'abri Maetz fait brûler les archives. Les tirailleurs commencent même à regrouper les armes en vue de la reddition mais on entend des bruits de blindés venant du sud, et les allemands se replient, surpris par cette arrivée soudaine de blindés français. Avec ce bruit, l'espoir des tirailleurs renaît et ils reprennent le combat pour nettoyer le village et capturer les prisonniers. Les civils de l'abri de chez Kraus ont assisté à ces moments-là: les allemands, sans soutien lourd se rendent ou fuient. Mais quelques-uns résistent: Deux SS se font ainsi abattre. Les prisonniers sont ensuite regroupé devant le PC de Reyniès.

Tout simplement passionnant ! On s'y croirait ! Merci pour ce témoignage !

Et ce n'est pas encore fini. Je viens de trouver des extraits des archives allemandes pour faire un peu contrepoids, mais je vais d'abord devoir les traduire.

Bon courage ! J'attends la suite avec impatience !

Comme toujours passionnant, et je suis tout aussi concerné .. merci à toi Thunderbolt !
Pour les traducs en allemand, vu mon niveau, je ne pense pas pouvoir t'être très utile, mais vu le sujet, si t'as besoin de "hilfe", n'hésite pas !

Flanqués par des unités d'infanterie, les blindés de tête traversent rapidement Kilstett. Au carrefour central, ils effectuent un tir de semonce en direction du nord. Deux obus touchent la maison la maison de Jules Debs, faisant 8 morts parmi les allemands. Un troisième atteind les bâtiments agricoles d'Aloyse Debs. Mais l'ennemi n'avait pas encore tiré dans ce secteur, par ailleurs très calme. Les cadavres autour de la table montre qu'il s'agissait plutôt d'un groupe de réserve... 6 mois plus tard, il y avait toujours la boîte à beurre ou à marmelade de couleur orange, accompagnés d'un pain de seigle recouvert de moisissure qui voisinaient avec un porte-document déchicté contenant des cartes d'état-major.

Les chars français s'engagent alors dans la rue de la Gare. Une partie des habitants sortent des abris pour regarder leurs soldats passer ou chercher des nouvelles sur les coups de 13h. Les blindés sont escortés à droite et à gauche par des groupes de Tirailleurs, l'arme au poing, scrutant et surveillant les maisons et tout les endroits où les soldats allemands peuvent se cacher et faire une embuscade. Tou à coup, une rafale par de la cave d'une maison (de chez Resch Edouard ).

Un char ripostent aussitôt, faisant deux morts et provoquant le reflux des allemands. Chez Ebel, on trouve un officier allemand la gorge tranchée. C'est le même qui avait rudoyé des civils dans l'abri de chez Weber Alfred, y expulsant même les femmes. Les Algériens répondront alors aux questions qu'on leur pose par cette phrase: "Celui-là, nous ne l'avons pas tué!".

Le nettoyage continue, de façon sérieuse et il tourne presque au drame dans l'abri d'Antoine Hommel. En voici le récit:

"On n'entend plus les pas des algériens dans la cour. A l'entrée, ils dégoupillent leurs grenades et les posent
sur les marches de l'escalier de l'étage. Elles explosent, arrachant les marches inférieures de l'escalier et provoquant de multiples éclats qui heuresement ne blessent personne grièvement: seulement quelques conserves brisées et des vêtements déchirés. Par bonheur, les sacs de sables ont parfaitement joué leur rôle. On entend alors de la cave: Nous sommes des civils! Ce à quoi répondent les Algériens: Alors faites-vous voir. Lucien Hommel doit refaire la même chose qu'il avait fait avec les allemands quelques heures plus tôt, en faisant guide dans la maison pour les combattants.

Il y a aura malheuresement quelques accidents, l'ardeur et le stress y étant pour beaucoup. Ainsi chez Auguste Rudolf, il mitraille sa cave, blessant sa fille Céline. Même chose dans la cour de Joseph Rudolf, lorsque Charles Wintz y rentre en courant pour célébrer la victoire: " Seppel, mer drinke a Schnapsel!". Ils sont alors pris pour cible par un Tirailleur, qui tire une balle dans l'oreille de Joseph et une autre dans la cuisse de Charles. Il faut noter que les français avaient bu pour se préparer au comabt et s'immuniser contre le froid glacial.

En début d'après-midi, le village est liberé, mais le nettoyage est loin d'être fini. Les allemands sont encore présent dans le nord du village, secteur Denzlach. Le FFI Adolphe Jung est toujours prisonnier dans ce dernier point de résistance. Couchés sur un tas de betteraves, il réfléchit aux options qui s'offrent à lui. Le soir approche et il remarque alors que son gardien cherche a tout pris à se replier. L'Allemand pose alors son Mauser contre la porte de la cave, et s'approchant silencieusement, Adolphe Jung s'en empare et fait prisonnier le soldat allemand. Quel surprise pour les soldats français, et surtout pour les habitans de Kilstett de revoir celui qu'il croyais perdu. En effet, des papiers pris lors de la prise de Gambsheim montreront qu'il était recherché et condamné.

Le lendemain au petit matin, des coups de fusils retentissent dans le village. Par hasard, une patrouille de Tirailleurs remarque une tache noire sur un toit enneigé. Les deux tireurs embusqués sont alors fait prisonnier. Après la libération du village, la situation se stabilise très doucement. Du 23 au 25 janvier, de nombreux habitants sont évacués sous la pression allemande. Les restes de combats (mines, grenades) vont encore faire de nombreux blessés et morts dans les mois qui suivent. De même, il y aura encore des tirs d'artillerie sur le village pendant deux à trois mois. Le 16 février, des commandos allemands ont récupèré une partie des cadavres de leurs compatriotes, qui commence à pourrir, le dégel commençant. Le 2 mars, c'est au tour des Kilstettois de participer à l'enterrement des soldats allemands méconnaissables. La guerre finie, les habitants pensent également aux malgré-nous, incorporés de force dans l'armée allemande.

Beau travail sur une bataille oubliée !
Faudra peut être que je voie pour en faire un sur Hatten ...

"Nordwind" ,ou "les Ardennes moins la notoriété" ...

Merci Pierre, j'ai encore des documents en allemand. Je vais voir ce que je peux en tirer.

Les patrouilles allemandes sont encore bien
présentes et, le 26 novembre, une patrouille fait prisonnier cinq jeunes
du village, dont deux avaient une arme. Ils sont envoyés vers le Rhin et
plus personne ne les revurrent revit.

Je vais détrôner le modéro ...

P.S.: Désolé pour le Hors-Sujet.

Belles photos qui illustrent un sujet de qualité. Merci encore Thunderbolt !

Une petite pour finir.

Est-ce que ce blockhaus est visitable ?
Puisqu'il y a des chaînes - relativement neuves - sur la porte, ça doit être ouvert de temps en temps, non ?

Je n'ai jamais pu le visiter, c'est très rare qu'il l'ouvre. J'ai pu y rentrer, étant ouvrier communal pour mon job d'été, on avait les clés donc un des chefs nous a enmmené jusque dans la première salle. Il nous a dit qu'il faudrait qu'il (la mairie) une association qui veuille bien aider à sa réhabilitation, parce qu'il y a encore beaucoup de choses à l'intérieur, dont le système d'évacuation des gaz et de renouvellement de l'air dont j'ai fait mention plus haut.

C'est la casemate CORF de Kilstett ça ... Etant en grande partie enterrée, avec juste la porte et la cloche GFM au-dessus, je n'ai jamais pu la trouver malgré d'innombrables sorties en vélo ...
D'après les infos et photos du site sur la Ligne, il resterai encore pas mal de matériel, y compris les filtres et ststème d'approvisionnement et d'évacuation d'air, comme tu le soulignes Thunderbolt.
Je suppose que la Mairie pourra bien trouver une ou deux assos spécialisées ...

Et à part le système d'aération, ne reste-t-il rien d'autre ?
Quoi qu'il en soit, ce serait bien de réhabiliter ce site.

Ca serait pas mal oui , encore faudrait-il quelle demande de l'aide à une association...

http://www.kilstett.fr/ : On y présente le fort dans la partie patrimoine.

Une vue en zoom de la part de notre ami Google Earth.


Un présentation géographique des lieux by google earth.

Photos de Bunker en forêt près de Kilstett ( Goliath va être content ). Malheuresement, les autres n'arriveront pas tout de suite, je dois les redimensionner.

Tiens, je ne me rappelle pas de celui-là ...
Belle photo néanmoins !
Je crois qu'il y a une belle casemate dans le village suivant, au nord de la Wantzenau-Kilstett (je ne ma rappelle plus du nom). Gambsheim peut être ...

Oui à Gambsheim et dans la forêt attenante, il y a plusieurs blockhaus, dont un très grand je crois.

Un blockhaus aussi, mais il y a surtout une casemate CORF très belle, en assez bon état, au milieu d'un champ ..

Je crois voir où elle se situe. Elle est recouverte d'arbustes?





Le second bunker.

Non, toujours pas !! Non, l'ouvrage dont je parle est une casemate (bien plus grosse que les blockhaus des environs) CORF, équivalente en taille à celle de Kilstett ... D'après mes souvenirs, elle est au milieu d'un champ, autour du village.

Je crois qu'une expédition de recherche s'impose alors

Salut Thunderbolt;

excuse-moi, je me suis trompé dans le nom : c'est Bettenhoffen dont je parlais :


http://www.lignemaginot.com/menu12/indexfr.htm

En effet, il n'y a que 4 blockhaus et un PC à Gambsheim, avec les 2 casemates en soutien ...




Kilstett, avec sa casemate et son blockhaus


la Wanz' ...