Pétain de 1940 à 1945
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Re: Pétain de 1940 à 1945
Ce qui est fou c'est que quand on essaie de convaincre les gens d'essayer de se mettre dans la peau d'un Français de 1940, on passe pour Pétainiste, alors qu'on tente simplement de faire une démarche d'historien : comprendre les évènements dans leur contexte. Il ne s'agit pas de juger mais de comprendre notamment les représentations des acteurs (politiques, militaires, simples civils) et leurs points de vue pour éclairer le déroulement des faits. Le rôle de l'historien n'est pas de faire le procés en bien ou en mal de Pétain mais d'étudier, de rechercher, de faire des hypothèses et de les valider (ou pas). Avoir dès l'abord un jugement éthique sur untel ou untel ne permet pas d'avoir une vision claire des personnages ou des actions. Et le livre de Ferro a ceci de remarquable : c'est qu'il essaye de ne pas juger ou tout du moins de suspendre son jugement pour présenter des actes, des faits, des motivations, de les mettre en pespective, de les relier, de recouper les témoignages.
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ghjattuvolpa*- Police militaire (Modérateur)
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Re: Pétain de 1940 à 1945
Keitel n'a pas été surtout condamné à mort, pour avoir ordonné l'exécution d'un capitaine des commandos anglais, du nom de Thomson ?
navigant- Général de Brigade
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Re: Pétain de 1940 à 1945
ghjattuvolpa* a écrit:Ce qui est fou c'est que quand on essaie de convaincre les gens d'essayer de se mettre dans la peau d'un Français de 1940, on passe pour Pétainiste, alors qu'on tente simplement de faire une démarche d'historien : comprendre les évènements dans leur contexte. Il ne s'agit pas de juger mais de comprendre notamment les représentations des acteurs (politiques, militaires, simples civils) et leurs points de vue pour éclairer le déroulement des faits. Le rôle de l'historien n'est pas de faire le procés en bien ou en mal de Pétain mais d'étudier, de rechercher, de faire des hypothèses et de les valider (ou pas). Avoir dès l'abord un jugement éthique sur untel ou untel ne permet pas d'avoir une vision claire des personnages ou des actions. Et le livre de Ferro a ceci de remarquable : c'est qu'il essaye de ne pas juger ou tout du moins de suspendre son jugement pour présenter des actes, des faits, des motivations, de les mettre en pespective, de les relier, de recouper les témoignages.
nan je dis pas çà de toi
je mélange pas entre un transfuge qui provoque du moins je le pense de certains forums néo nazis qui se pointent partout où ils peuvent avec leur négationisme de daube .
je mélange pas du tout .
T'es un gentil c'est certain qui plus est t'es honnête et dans ta tête sous couvert d'Histoire on voudrait réconcilier du moins apaiser
c'est IMPOSSIBLE pour autant je te respecte
je te salue cordialement
roltanguy- Sous-lieutenant
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Date d'inscription : 01/05/2008
Re: Pétain de 1940 à 1945
Non, tu ne m'a pas du tout compris. Je ne défend pas du tout Pétain. Ce qu'il y a c'est simplement que je cherche à comprendre comment les évènements de juin-juillet 40 ont pu arriver, ce que ressentaient les gens à cette époque, comment ils se représentaient les choses, quelle était leur situation, quelles étaient les objectifs des uns et des autres, quelles forces politiques, sociales, idéologiques traversaient le corps social, quelles étaient les stratégies des hommes politiques etc... etc.... L'historien n'a pas à juger ni les actes ni les hommes. C'est parfois difficile, mais sinon il ne fait pas démarche d'historien. Autre point important, l'historien doit appréhender les faits et les idées avec à la fois le bagage conceptuel actuel, voire avec la connaissance des faits postérieurs à sa période d'étude mais aussi en gardant présent à l'esprit l'état des idées et des conceptions à l'époque étudiée. Comment étudier le moyen âge européen sans se pénétrer de la mentalité de l'homo religiosus? Impossible ou on passe au travers. Là aussi, attention à ne pas faire de l'histoire dont on connaît déjà la fin. Impossible de comprendre réellement les faits arrivés en 40 si on postule que la société connaissait déjà les faits postérieurs. Et dans ce conflit les choses ont mis plus de deux ans à se décanter. D'ailleurs c'est la thèse de Ferro dans "Ils étaient 5 hommes en guerre".
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ghjattuvolpa*- Police militaire (Modérateur)
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Date d'inscription : 18/06/2008
Re: Pétain de 1940 à 1945
J'ajouterais que l'historien ne doit conserver aucun jugement de valeur sur les hommes qu'il étudie, c'est au gens de se faire une idée a l'aide des faits établis par l'historien qui doit bien évidement les expliquer et les mettre en situation.
Invité- Invité
Re: Pétain de 1940 à 1945
De nombreux historiens ont relaté le formidable amas de lettres que va recevoir Pétain après juillet 40. De toute part, de très nombreux français lui écrivent pour lui exprimer leur gratitude. Cela ne durera pas, mais à ce moments-là, ils pensent tous qu'il va les protéger et restaurer la grandeur de la France.
Il n'y a pas de sondages d'opinions possible à ce moment-là, mais la plupart des historiens sont convaincus que si les Français avaient du voter le 11 juillet 1940, Pétain aurait récolté 90 ou 95% des suffrages exprimés.
La haine et le rejet que développeront certains sont à la hauteur des espoirs qu'ils ont mis en lui au début de l'état Français.
Il n'y a pas de sondages d'opinions possible à ce moment-là, mais la plupart des historiens sont convaincus que si les Français avaient du voter le 11 juillet 1940, Pétain aurait récolté 90 ou 95% des suffrages exprimés.
La haine et le rejet que développeront certains sont à la hauteur des espoirs qu'ils ont mis en lui au début de l'état Français.
Narduccio- Général (Administrateur)
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Localisation : Alsace
Date d'inscription : 05/10/2006
Re: Pétain de 1940 à 1945
euh les Français sont des veaux ....
je ne citerai pas ma source pour cette fois.
Pas tous heureusement .
Ce qui m'interesse c'est ce qu'il a fait sciemment Pétain au mépris de la République et de l'Honneur de la France pendant 5 ans .
que les Français (non informés de ce qui se passait rééllement car les moyens d'infos n'étaient pas ceux d'aujordh'ui) aient été prêts à accepter n'importe quoi en juin juillet 40 pour ne pas se prendre des bombes sur la tronche et rentrer chez eux pour ceux qui étaient dans l'Exode pas besoin d'être historien pour s'en douter.
Après pendant 4 ans pour une bonne partie (l'autre se bat et meure) c'est trouver à bouffer et se chauffer qui les motivent.
je ne souhaite pas parler de sa "popularité ni débattre de sa "légitimité.Et retomber une fois de plus dans la revision de procès.
Comme plusieurs historiens ....
L'objet du post est ce qu'il a fait (ou n'a pas fait d'ailleurs).
Merci
Par ailleurs même si j'arrive à me procurer son livre et je l'étudierai Marc Ferro ne semble pas faire l'unanimité sur bon nombre de sujets compte tenu de son appartenance politique.
je cite le député Christian Vanneste qyui s'accroche avec lui sur l'article 4 de la loi de février 2005:
"J’ai évidemment répondu à Marc Ferro en l’interrogeant sur ce qu’il pensait d’une science qui n’est qu’une interprétation des faits, sur le décalage qu’il y a entre la recherche historique qui se veut scientifique et l’enseignement de l’histoire, forcément sélectif et teinté d’idéologie, et enfin sur la différence entre l’Histoire et la Mémoire qui est la prise de conscience de son identité à travers la connaissance du passé sur lequel elle se fonde.
suite plus loin...
J’ai cependant évité d’être trop désagréable avec notre invité en lui disant qu’un historien qui cite un texte en le tronquant et en changeant les mots manque singulièrement d’objectivité… Le rappel par l’intéressé de ses engagements politiques avait suffisamment confirmé ce doute…"
par objectivité je mets l'interview complète.
http://www.christianvanneste.fr/?p=693
donc pas question de m'aligner intelectuellement sur cet historien particulièrement engagé (m^me si sa mère a été déportée et qu'il a intégré la Résistance).
ceci étant il a le droit de penser ce qu'il veut .
Rol
je ne citerai pas ma source pour cette fois.
Pas tous heureusement .
Ce qui m'interesse c'est ce qu'il a fait sciemment Pétain au mépris de la République et de l'Honneur de la France pendant 5 ans .
que les Français (non informés de ce qui se passait rééllement car les moyens d'infos n'étaient pas ceux d'aujordh'ui) aient été prêts à accepter n'importe quoi en juin juillet 40 pour ne pas se prendre des bombes sur la tronche et rentrer chez eux pour ceux qui étaient dans l'Exode pas besoin d'être historien pour s'en douter.
Après pendant 4 ans pour une bonne partie (l'autre se bat et meure) c'est trouver à bouffer et se chauffer qui les motivent.
je ne souhaite pas parler de sa "popularité ni débattre de sa "légitimité.Et retomber une fois de plus dans la revision de procès.
Comme plusieurs historiens ....
L'objet du post est ce qu'il a fait (ou n'a pas fait d'ailleurs).
Merci
Par ailleurs même si j'arrive à me procurer son livre et je l'étudierai Marc Ferro ne semble pas faire l'unanimité sur bon nombre de sujets compte tenu de son appartenance politique.
je cite le député Christian Vanneste qyui s'accroche avec lui sur l'article 4 de la loi de février 2005:
"J’ai évidemment répondu à Marc Ferro en l’interrogeant sur ce qu’il pensait d’une science qui n’est qu’une interprétation des faits, sur le décalage qu’il y a entre la recherche historique qui se veut scientifique et l’enseignement de l’histoire, forcément sélectif et teinté d’idéologie, et enfin sur la différence entre l’Histoire et la Mémoire qui est la prise de conscience de son identité à travers la connaissance du passé sur lequel elle se fonde.
suite plus loin...
J’ai cependant évité d’être trop désagréable avec notre invité en lui disant qu’un historien qui cite un texte en le tronquant et en changeant les mots manque singulièrement d’objectivité… Le rappel par l’intéressé de ses engagements politiques avait suffisamment confirmé ce doute…"
par objectivité je mets l'interview complète.
http://www.christianvanneste.fr/?p=693
donc pas question de m'aligner intelectuellement sur cet historien particulièrement engagé (m^me si sa mère a été déportée et qu'il a intégré la Résistance).
ceci étant il a le droit de penser ce qu'il veut .
Rol
roltanguy- Sous-lieutenant
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Date d'inscription : 01/05/2008
Re: Pétain de 1940 à 1945
en gros et même en mince je veux bien qu'on passe à un autre <historien>
roltanguy- Sous-lieutenant
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Re: Pétain de 1940 à 1945
Et bien pas du tout. Pétain a bien pris garde de rester dans les clous d'un coup d'état légal.
1. C'est le président du conseil régulièrement nommé par le président en exercice, Albert Lebrun, avec un cabinet composé de vieux briscards de la troisième république. D'ailleurs Reynaud démissionne et n'a à aucun moment tenté de contester la légalité du cabinet Pétain.
2. Il est vrai que son cabinet n'a pas fait l'objet d'un vote de confiance de la chambre mais vu les circonstances, la chambre ne peut tenir une session.
3. L'affaire du Massilia : il y a eu une mésentente (sciemment?) entre les partisans de la poursuite de la lutte et les partisans de l'armistice. A un moment la thèse de deux gouvernements (un partage de l'exécutif) a plané, jamais vraiment démenti, comme quoi il resterait un cabinet en France Occupée et un qu'une partie du cabinet partirait en Afrique du Nord pour continuer la lutte. On n'est pas allé plus loin notamment sur le fait de savoir si le président du conseil partirait ou pas.
4. Les pleins pouvoirs : ils ont été confiés au "Gouvernement de la République" à une écrasante majorité. Les chambres n'ont pas été dissoutes mais suspendues. La constitution (qui d'ailleurs n'existe pas sous la troisième république mais il existe des lois (3) organisant les pouvoirs de la république datant de 1875) est en instance de révision. Le nouveau projet doit être validé par le corps électoral. Le gouvernement doit gouverner par décret. Il est autoriser à prendre des actes constitutionnels.
Là où Pétain -à mon avis- s'écarte du pouvoir qui lui a été conféré c'est d'abord qu'il use de ce pouvoir discrétionnaire pour faire tout autre chose qu'élaborer une constitution, que ses actes constitutionnels s'écartent souvent de cette mission mais aussi que ceux qui rentrent dans son cadre n'ont jamais été validés par l'électorat. Enfin, il est clair qu'il a délaissé le chantier constitutionnel qui aurait constitué la fin de son mandat exceptionnel.
Le projet constitutionnel n'est sorti qu'ne novembre 1943 mais à ce moment la fiction vichyssoise n'existait plus.
1. C'est le président du conseil régulièrement nommé par le président en exercice, Albert Lebrun, avec un cabinet composé de vieux briscards de la troisième république. D'ailleurs Reynaud démissionne et n'a à aucun moment tenté de contester la légalité du cabinet Pétain.
2. Il est vrai que son cabinet n'a pas fait l'objet d'un vote de confiance de la chambre mais vu les circonstances, la chambre ne peut tenir une session.
3. L'affaire du Massilia : il y a eu une mésentente (sciemment?) entre les partisans de la poursuite de la lutte et les partisans de l'armistice. A un moment la thèse de deux gouvernements (un partage de l'exécutif) a plané, jamais vraiment démenti, comme quoi il resterait un cabinet en France Occupée et un qu'une partie du cabinet partirait en Afrique du Nord pour continuer la lutte. On n'est pas allé plus loin notamment sur le fait de savoir si le président du conseil partirait ou pas.
4. Les pleins pouvoirs : ils ont été confiés au "Gouvernement de la République" à une écrasante majorité. Les chambres n'ont pas été dissoutes mais suspendues. La constitution (qui d'ailleurs n'existe pas sous la troisième république mais il existe des lois (3) organisant les pouvoirs de la république datant de 1875) est en instance de révision. Le nouveau projet doit être validé par le corps électoral. Le gouvernement doit gouverner par décret. Il est autoriser à prendre des actes constitutionnels.
Là où Pétain -à mon avis- s'écarte du pouvoir qui lui a été conféré c'est d'abord qu'il use de ce pouvoir discrétionnaire pour faire tout autre chose qu'élaborer une constitution, que ses actes constitutionnels s'écartent souvent de cette mission mais aussi que ceux qui rentrent dans son cadre n'ont jamais été validés par l'électorat. Enfin, il est clair qu'il a délaissé le chantier constitutionnel qui aurait constitué la fin de son mandat exceptionnel.
Le projet constitutionnel n'est sorti qu'ne novembre 1943 mais à ce moment la fiction vichyssoise n'existait plus.
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ghjattuvolpa*- Police militaire (Modérateur)
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Date d'inscription : 18/06/2008
Re: Pétain de 1940 à 1945
bien on va recadrer enfin essayer .
Le Massilia c'est complètement inexact désolé et je fais gaffe MIng a demandé de rester serein sujet sensible et en plus c'est très important d'en parler:
Une trahison légale : Massilia
Ce document disparu est réédité par Robert Letan pour rappeler combien dans une grande tourmente historique la République est fragile et qu'elle peut sombrer aisément lorsque son destin est confié à un seul homme, ou bien quand il se dit providentiel et le plus à même de la sauver.
Le député maire de Béziers, Edouard Barthe, opposant antifasciste au régime de Pétain fut un témoin privilégié du mauvais coup porté à la République par Pétain et Darlan qui réussirent à écarter les parlementaires qui refusaient la capitulation en les expédiant en Algérie.
HB Document rédigé par Edouard Barthe député maire de Béziers
Dégagé de toute polémique, ce travail est un document. Il n'a qu'une ambition : servir la vérité.
L'affaire du « Massilia » est toujours restée obscure. Depuis septembre 1940, nous avons la conviction que cette machination fut soigneusement ourdie par le maréchal Pétain et son entourage.
Eloigner d'abord ceux qui s'opposaient à l’idée de déposer les armes, les déshonorer ensuite devant l’opinion. Tel en fut le but.
Le Maréchal fut aidé et encouragé par ses collaborateurs directs Alibert (1) et Bouthillier (2) et, tout au moins pendant la seconde phase de cette machination, par Pierre Laval (3) qui joua le rôle de provocateur auprès des membres du gouvernement et de l'opinion.
L'affaire du « Massilia » fut un chef-d'œuvre de perfidie. Après avoir décidé et ordonné le départ des pouvoirs publics, avoir organisé l'embarquement des parlementaires, le maréchal, avec le concours d'Alibert, réussit, par des mensonges grossiers à retarder d'abord le départ d'Albert Lebrun (4), le dérouter ensuite par des renseignements erronés pour, enfin, le retenir dans la métropole.
Disposant de tous ses moyens intellectuels, en bonne forme physique, Pétain avec cruauté et froid calcul que cachait une fausse bonhomie, arriva au but qu'il s'était tracé.
Wids, dans son intéressant livre sur La fin d'une grande Nation, nous situe avec raison ces intrigues au premier plan des manœuvres qui ont jeté la nation dans l’aventure et constate que bien des choses sont restées inexpliquées. Il est ainsi conduit à commettre des erreurs qui n'infirment d'ailleurs nullement les intentions malsaines des acteurs de ces machinations.
Il n'est pas parti sur le « Massilia » 200 parlementaires; ce n'est pas la Questure, mais le Maréchal Pétain, lui-même qui, sur un ordre écrit de l'amiral Darlan (5), ordonna le départ avec dans la pensée l'arrestation de toutes ses victimes. Nos protestations l'en empêchèrent.
Pourtant, sur de faux motifs militaires il fit emprisonner et condamner par ordre : Jean Zay (6), Viénot (7), Mendès-France (8) et Wiltzer (9) et il imposa la résidence surveillée à l'ensemble des parlementaires.
Le départ du « Massilia » fut l'un des moyens de déshonorer le Parlement et d'exercer un honteux chantage sur le président de la République.
Mes notes, prises plusieurs fois par jour, permettront maintenant de connaître dans les moindres détails les faits et gestes de toute la « camarilla » et d'être renseigné sur les réunions tenues le 19 juin 1940 chez le Maréchal et le 20 juin 1940 chez le président de la République.
Quatre ans d'une dictature abjecte, d'une censure impitoyable, ont empêché que ces faits historiques soient connus des Français.
Le moment est venu de réunir les témoignages, de grouper les documents, de faire la synthèse d'événements qui composeront une des pages les plus tristes de la glorieuse histoire de notre nation.
Cette brochure a la modeste ambition de contribuer à faire connaître et fixer la vérité.
Edouard BARTHE.
LE 18 JUIN 1940, EN RAISON DE L'AVANCE ALLEMANDE, LE MARÉCHAL PÉTAIN APPROUVE LE DÉPART DES POUVOIRS PUBLICS EN AFRIQUE DU NORD.
Le 18 juin 1940 à 14 heures, M. Edouard Herriot, président de la Chambre des Députés, nous convoque, Perfetti (10) et moi, pour nous informer que, pour échapper à la menace allemande, on s'acheminait vers un départ de France. Il nous demanda de préparer cet événement. Je lui déclarai que j'approuvais cette mesure.
Le président de la République, les présidents des deux Chambres, tout ce qui représente le pouvoir exécutif a le devoir de se soustraire à l'ennemi. Mais le rôle de questeur étant assez effacé, je lui demandai, quels que soient les risques, de rester en France, ceci pour de graves raisons de famille et aussi pour rester à la tête des organisations viticoles que je présidais et activais. (11)
J'étais sans nouvelles de ma femme et de ma fille, toutes deux en région occupée par l'ennemi. Une communication parvenue de la préfecture de Guéret, me rassurait assez vaguement sur l'état de Mme Barthe, blessée au cours du bombardement de cette ville où elle avait trouvé asile. Pendant cet échange de vues, l'huissier annonça la visite de M. Jules Jeanneney, président du Sénat. Herriot nous pria de l'excuser pour recevoir son collègue :
« Je garde un contact presque permanent, nous dit-il, avec lui depuis le départ de Paris ; notre accord est total sur toutes choses. M. Jeanneney, ajouta-t-il, donne de telles preuves d'ardent patriotisme, que c'est une joie pour moi de nous voir associés dans toutes nos démarches et tous nos actes. »
Quelques instants après, il nous informait qu'il se rendait avec le président du Sénat, toute affaire cessante, chez le président de la République, où une importante réunion allait se tenir et où, probablement, la décision du départ allait être confirmée.
A l'école Anatole France, devenue siège de la Chambre des députés à Bordeaux, nous sommes, Perfetti et moi, interrogés. On discute avec animation cette question de départ. La majorité est acquise à cette mesure. Je déclare que, en présence de l'avance rapide des troupes allemandes, il est naturel que le Chef de l'Etat soit le plus loin possible de l'ennemi victorieux.
LES CRAINTES DE CAMPINCHI (12), LA CONFIANCE D'HERRIOT.
Bordeaux vivait dans une atmosphère de tristesse; aussi après un dîner rapide, nous décidons, avec Perfetti, de nous rendre à 21 heures, auprès du président Herriot. Nous étions logés dans un hôtel particulier mis à sa disposition. Nos collègues Jullien, Bastide (13), Schmidt (14), se trouvaient auprès du Président.
Herriot nous informa qu'au cours de l'après-midi, un accord avait été réalisé entre le président de la République et le maréchal Pétain : le départ en Algérie était décidé. Des mesures étaient d'ores et déjà arrêtées pour l'embarquement des parlementaires.
Le Maréchal avait décidé de donner pouvoir à son vice-président de prendre par délégation, dans le cas où ce serait nécessaire, tous décrets utiles pour administrer le pays, mais personnellement, avec un ou plusieurs ministres, il resterait à Bordeaux pour attendre les Allemands. Il croyait que son auréole de chef victorieux de la dernière guerre, pourrait, au cours des négociations, être utile à la défense des populations.
« L'accord est total, concluait Herriot, il n'appelle aucune réserve de la part du chef du Gouvernement, mais, ajoutait-il, vers la fin de l'après-midi un coup de téléphone de Chautemps (15) m'a informé que l'urgence ne se faisant pas sentir, le départ était retardé de quelques heures. »
La visite d'une personnalité importante (l'ambassadeur d'Angleterre) lui ayant été annoncée, le président quitta la salle à manger au moment où l'huissier annonçait Monnet (16), Campinchi, Delbos (17), tous trois anciens ministres de M. Paul Reynaud (18), remercié quelques jours auparavant par le maréchal.
M. Campinchi, très nerveux, donnait les signes d'une grande colère. Il est leva, des qui nous aperçut, une énergique protestation contre des manoeuvres qu'il jugeait criminelles.
« Nous avons, déclara-t-il en propres termes, affaire à certaines personnes qui, avec le motif de blâmer les parlementaires sous prétexte qu'ils font de la politique, poursuivent une action purement politique, avec des moyens et des arguments qui nous répugnent. On veut gagner du temps pour éluder le départ et nous livrer à l'ennemi ». Ceci fut dit avec véhémence. Herriot revint :
« Avec Darlan, nous avons à la fin de l'après-midi pris les dernières dispositions. Tout est prévu le navire est désigné, le lieu d'embarquement également »
Il calma Campinchi :
« Je me refuse à croire que l'on veulent tromper les deux présidents ; nous avons la parole de Pétain, chef du gouvernement, et du président de la république. L'urgence ne se fait pas sentir ; aussi peut-on attendre à demain matin pour réaliser les décisions prises ».
À ce moment on annonce Messieurs Léon Blum (19), Mandel (20) et Jeanneney. Avec Perfetti nous laissâmes délibérer les collaborateurs fidèles de Paul Reynaud pour une action de résistance totale à l'ennemi.
Après minuit le bombardement nous ramena un rez-de-chaussée où délibéraient encore nos collègues.
Le 20 juin à 10 heures le Maréchal décide le départ du « Massilia. »
Des neuf heures du matin, le président nous indique par le détail ce qui a été décidé hier, avec le maréchal.
Le président de la République devait partir à la fin de la journée pour s'embarquer dans un port de la Méditerranée
Chautemps, à 19 heures, l'avisa qu'un sursis au départ avait été décidé sous le prétexte que l'on attendait une réponse possible de l'ennemi. Le départ était toujours imminent. Un Conseil des ministres allait tout à l'heure arrêter certaines modalités. Herriot nous demande alors d'organiser ce départ. Je lui indique à nouveau les raisons de ma décision de rester, mais je fais pression sur Perfetti pour qu'il accompagne le Président.
Il en est ainsi décidé. Perfetti partira avec un échelon léger. Je resterai en pays occupé pour défendre les intérêts moraux et matériels du Parlement.
Pour être en mesure de donner des renseignements précis, Perfetti attendra chez le président du Conseil la décision du Conseil des ministres afin de me les transmettre rapidement en attendant que j'arrête les premières dispositions du départ.
A l'école Anatole France, on attend fiévreusement. Je préside une réunion d'information. Je ne puis que répéter ce que nous a dit le Président.
Dans le journal L’Aurore du 3 octobre 1944, M. Gabriel Delattre (21), député, a raconté ainsi cette réunion :
« Dans la matinée du 20 juin, une cinquantaine à peine de parlementaires se réunissent sous la présidence de Barthe. Marquet (22), maire de Bordeaux, prend le premier la parole : Il faut arrêter la boucherie, s'écrie-t-il. Cette nuit, la ville a été bombardée. Assez ! Assez ! Il faut traiter. Toute résistance est impossible; j'ai vu Weygand (23), il n'y a plus rien à faire.
Le Trocquer (24), appuyé par quelques-uns d'entre nous, réplique :
« Mais l'Angleterre est notre alliée ! Elle continue la guerre, et nous nous sommes engagés à ne pas faire de paix séparée. »
« L'Angleterre? intervient Mistler mais elle sera à genoux dans deux mois » Montigny (25) approuve cette affirmation péremptoire.
« Comment pouvez-vous affirmer cela? lance Le Trocquer. N'avons-nous pas un grand Empire? N'avons-nous pas une flotte? »
« On ne gagne pas une guerre avec une flotte, croit devoir déclarer Piétri, ancien ministre de la Marine ».
« Nous sommes ici quelques partisans de la résistance en Afrique du Nord, insiste Le Trocquer. »
Alors Bergery (26) qui, deux jours plus tard, se déchaînera contre nous et nous traitera de fuyards et de traîtres, déclare :
« Le devoir du parlementaire est de partir si le gouvernement part ».
« Si le gouvernement part, moi je reste ! ponctue Montigny. »
De Monzie assiste silencieux à ces débats improvisés.
A ce moment survient en coup de vent le docteur Briquet (27), député de l'Eure, en uniforme. Il est en proie à une vive émotion. Il demande tout de suite la parole pour nous décrire ce que nous connaissons hélas fort bien : la souffrance, la détresse des réfugiés sur les routes.
«On ne peut plus lutter, conclue-t-il ».
Louis Marin (28), qui vient d'arriver, s'indigne :
« On parle d'armistice ? On ne le signe pas sous la menace des baïonnettes ennemies ! »
À 11 heures, aucune instruction précise n’étant arrivée, l'on décide de suspendre la réunion jusqu'à 14 heures. On se sépare, le cœur lourd.
A 14 h. 45 Perfetti arrive; il nous annonce que le Conseil des ministres qui vient de terminer sa délibération a définitivement décidé le départ immédiat des Corps constitués et du gouvernement.
Le président de la République quittera Bordeaux au début de l'après-midi. Le lieu de ralliement est Perpignan pour ensuite gagner Alger.
J'informe les quelques collègues restés au siège de la Chambre de cette décision; je les avise que nos services sont à leur disposition pour retirer le laissez-passer délivré par les soins du ministère de l'Intérieur.
Perfetti prend ses dispositions pour accompagner le président; il quittera Bordeaux avec neuf fonctionnaires et quelques agents. Thépenier fera fonction de trésorier.
A 12 h 30, Herriot me téléphone. Il rectifie. C'est uniquement le Gouvernement qui rejoint Perpignan pour s'embarquer sur un navire de guerre à Port-Vendres et gagner l'Algérie. Les parlementaires utiliseront le « Massilia » qui appareillera vers 18 heures. L'ordre de départ qui nous est remis est signé par l'amiral Darlan, ministre de la Marine.
Je revois avec Perfetti le président à 13 h. 30. Il nous retient à déjeuner; il rejoindra Perpignan par la route. Il partira en même temps que le président de la République vers 16 h. Pomaret (29) téléphone pour l'informer qu'il est navré que ses services aient mal renseigné Léon Blum. Ce dernier, qui a pris la route, ne pourra pas s'embarquer à Port-Vendres, tout au moins sur le navire de guerre qui attend les membres du Gouvernement.
Je conseille au président de téléphoner à la présidence de la République pour que le cabinet l'avise du moment du départ, ceci pour éviter tout malentendu. Le président prend cette précaution.
J'ai à surveiller les dernières dispositions du départ. Je quitte rapidement Herriot. Il me donne l'accolade et me souhaite que je ne sois pas victime de mon attachement au sol natal.
« Je pars, me dit-il, les yeux baignés de larmes, par devoir pour ma Patrie. C'est en continuant la lutte que nous pouvons la sauver. »
Mon émotion est intense. Ces derniers jours, toutes les pensées, tous les actes d'Herriot n'ont été que pour la défense de la Patrie.
Le Massilia c'est complètement inexact désolé et je fais gaffe MIng a demandé de rester serein sujet sensible et en plus c'est très important d'en parler:
Une trahison légale : Massilia
Ce document disparu est réédité par Robert Letan pour rappeler combien dans une grande tourmente historique la République est fragile et qu'elle peut sombrer aisément lorsque son destin est confié à un seul homme, ou bien quand il se dit providentiel et le plus à même de la sauver.
Le député maire de Béziers, Edouard Barthe, opposant antifasciste au régime de Pétain fut un témoin privilégié du mauvais coup porté à la République par Pétain et Darlan qui réussirent à écarter les parlementaires qui refusaient la capitulation en les expédiant en Algérie.
HB Document rédigé par Edouard Barthe député maire de Béziers
Dégagé de toute polémique, ce travail est un document. Il n'a qu'une ambition : servir la vérité.
L'affaire du « Massilia » est toujours restée obscure. Depuis septembre 1940, nous avons la conviction que cette machination fut soigneusement ourdie par le maréchal Pétain et son entourage.
Eloigner d'abord ceux qui s'opposaient à l’idée de déposer les armes, les déshonorer ensuite devant l’opinion. Tel en fut le but.
Le Maréchal fut aidé et encouragé par ses collaborateurs directs Alibert (1) et Bouthillier (2) et, tout au moins pendant la seconde phase de cette machination, par Pierre Laval (3) qui joua le rôle de provocateur auprès des membres du gouvernement et de l'opinion.
L'affaire du « Massilia » fut un chef-d'œuvre de perfidie. Après avoir décidé et ordonné le départ des pouvoirs publics, avoir organisé l'embarquement des parlementaires, le maréchal, avec le concours d'Alibert, réussit, par des mensonges grossiers à retarder d'abord le départ d'Albert Lebrun (4), le dérouter ensuite par des renseignements erronés pour, enfin, le retenir dans la métropole.
Disposant de tous ses moyens intellectuels, en bonne forme physique, Pétain avec cruauté et froid calcul que cachait une fausse bonhomie, arriva au but qu'il s'était tracé.
Wids, dans son intéressant livre sur La fin d'une grande Nation, nous situe avec raison ces intrigues au premier plan des manœuvres qui ont jeté la nation dans l’aventure et constate que bien des choses sont restées inexpliquées. Il est ainsi conduit à commettre des erreurs qui n'infirment d'ailleurs nullement les intentions malsaines des acteurs de ces machinations.
Il n'est pas parti sur le « Massilia » 200 parlementaires; ce n'est pas la Questure, mais le Maréchal Pétain, lui-même qui, sur un ordre écrit de l'amiral Darlan (5), ordonna le départ avec dans la pensée l'arrestation de toutes ses victimes. Nos protestations l'en empêchèrent.
Pourtant, sur de faux motifs militaires il fit emprisonner et condamner par ordre : Jean Zay (6), Viénot (7), Mendès-France (8) et Wiltzer (9) et il imposa la résidence surveillée à l'ensemble des parlementaires.
Le départ du « Massilia » fut l'un des moyens de déshonorer le Parlement et d'exercer un honteux chantage sur le président de la République.
Mes notes, prises plusieurs fois par jour, permettront maintenant de connaître dans les moindres détails les faits et gestes de toute la « camarilla » et d'être renseigné sur les réunions tenues le 19 juin 1940 chez le Maréchal et le 20 juin 1940 chez le président de la République.
Quatre ans d'une dictature abjecte, d'une censure impitoyable, ont empêché que ces faits historiques soient connus des Français.
Le moment est venu de réunir les témoignages, de grouper les documents, de faire la synthèse d'événements qui composeront une des pages les plus tristes de la glorieuse histoire de notre nation.
Cette brochure a la modeste ambition de contribuer à faire connaître et fixer la vérité.
Edouard BARTHE.
LE 18 JUIN 1940, EN RAISON DE L'AVANCE ALLEMANDE, LE MARÉCHAL PÉTAIN APPROUVE LE DÉPART DES POUVOIRS PUBLICS EN AFRIQUE DU NORD.
Le 18 juin 1940 à 14 heures, M. Edouard Herriot, président de la Chambre des Députés, nous convoque, Perfetti (10) et moi, pour nous informer que, pour échapper à la menace allemande, on s'acheminait vers un départ de France. Il nous demanda de préparer cet événement. Je lui déclarai que j'approuvais cette mesure.
Le président de la République, les présidents des deux Chambres, tout ce qui représente le pouvoir exécutif a le devoir de se soustraire à l'ennemi. Mais le rôle de questeur étant assez effacé, je lui demandai, quels que soient les risques, de rester en France, ceci pour de graves raisons de famille et aussi pour rester à la tête des organisations viticoles que je présidais et activais. (11)
J'étais sans nouvelles de ma femme et de ma fille, toutes deux en région occupée par l'ennemi. Une communication parvenue de la préfecture de Guéret, me rassurait assez vaguement sur l'état de Mme Barthe, blessée au cours du bombardement de cette ville où elle avait trouvé asile. Pendant cet échange de vues, l'huissier annonça la visite de M. Jules Jeanneney, président du Sénat. Herriot nous pria de l'excuser pour recevoir son collègue :
« Je garde un contact presque permanent, nous dit-il, avec lui depuis le départ de Paris ; notre accord est total sur toutes choses. M. Jeanneney, ajouta-t-il, donne de telles preuves d'ardent patriotisme, que c'est une joie pour moi de nous voir associés dans toutes nos démarches et tous nos actes. »
Quelques instants après, il nous informait qu'il se rendait avec le président du Sénat, toute affaire cessante, chez le président de la République, où une importante réunion allait se tenir et où, probablement, la décision du départ allait être confirmée.
A l'école Anatole France, devenue siège de la Chambre des députés à Bordeaux, nous sommes, Perfetti et moi, interrogés. On discute avec animation cette question de départ. La majorité est acquise à cette mesure. Je déclare que, en présence de l'avance rapide des troupes allemandes, il est naturel que le Chef de l'Etat soit le plus loin possible de l'ennemi victorieux.
LES CRAINTES DE CAMPINCHI (12), LA CONFIANCE D'HERRIOT.
Bordeaux vivait dans une atmosphère de tristesse; aussi après un dîner rapide, nous décidons, avec Perfetti, de nous rendre à 21 heures, auprès du président Herriot. Nous étions logés dans un hôtel particulier mis à sa disposition. Nos collègues Jullien, Bastide (13), Schmidt (14), se trouvaient auprès du Président.
Herriot nous informa qu'au cours de l'après-midi, un accord avait été réalisé entre le président de la République et le maréchal Pétain : le départ en Algérie était décidé. Des mesures étaient d'ores et déjà arrêtées pour l'embarquement des parlementaires.
Le Maréchal avait décidé de donner pouvoir à son vice-président de prendre par délégation, dans le cas où ce serait nécessaire, tous décrets utiles pour administrer le pays, mais personnellement, avec un ou plusieurs ministres, il resterait à Bordeaux pour attendre les Allemands. Il croyait que son auréole de chef victorieux de la dernière guerre, pourrait, au cours des négociations, être utile à la défense des populations.
« L'accord est total, concluait Herriot, il n'appelle aucune réserve de la part du chef du Gouvernement, mais, ajoutait-il, vers la fin de l'après-midi un coup de téléphone de Chautemps (15) m'a informé que l'urgence ne se faisant pas sentir, le départ était retardé de quelques heures. »
La visite d'une personnalité importante (l'ambassadeur d'Angleterre) lui ayant été annoncée, le président quitta la salle à manger au moment où l'huissier annonçait Monnet (16), Campinchi, Delbos (17), tous trois anciens ministres de M. Paul Reynaud (18), remercié quelques jours auparavant par le maréchal.
M. Campinchi, très nerveux, donnait les signes d'une grande colère. Il est leva, des qui nous aperçut, une énergique protestation contre des manoeuvres qu'il jugeait criminelles.
« Nous avons, déclara-t-il en propres termes, affaire à certaines personnes qui, avec le motif de blâmer les parlementaires sous prétexte qu'ils font de la politique, poursuivent une action purement politique, avec des moyens et des arguments qui nous répugnent. On veut gagner du temps pour éluder le départ et nous livrer à l'ennemi ». Ceci fut dit avec véhémence. Herriot revint :
« Avec Darlan, nous avons à la fin de l'après-midi pris les dernières dispositions. Tout est prévu le navire est désigné, le lieu d'embarquement également »
Il calma Campinchi :
« Je me refuse à croire que l'on veulent tromper les deux présidents ; nous avons la parole de Pétain, chef du gouvernement, et du président de la république. L'urgence ne se fait pas sentir ; aussi peut-on attendre à demain matin pour réaliser les décisions prises ».
À ce moment on annonce Messieurs Léon Blum (19), Mandel (20) et Jeanneney. Avec Perfetti nous laissâmes délibérer les collaborateurs fidèles de Paul Reynaud pour une action de résistance totale à l'ennemi.
Après minuit le bombardement nous ramena un rez-de-chaussée où délibéraient encore nos collègues.
Le 20 juin à 10 heures le Maréchal décide le départ du « Massilia. »
Des neuf heures du matin, le président nous indique par le détail ce qui a été décidé hier, avec le maréchal.
Le président de la République devait partir à la fin de la journée pour s'embarquer dans un port de la Méditerranée
Chautemps, à 19 heures, l'avisa qu'un sursis au départ avait été décidé sous le prétexte que l'on attendait une réponse possible de l'ennemi. Le départ était toujours imminent. Un Conseil des ministres allait tout à l'heure arrêter certaines modalités. Herriot nous demande alors d'organiser ce départ. Je lui indique à nouveau les raisons de ma décision de rester, mais je fais pression sur Perfetti pour qu'il accompagne le Président.
Il en est ainsi décidé. Perfetti partira avec un échelon léger. Je resterai en pays occupé pour défendre les intérêts moraux et matériels du Parlement.
Pour être en mesure de donner des renseignements précis, Perfetti attendra chez le président du Conseil la décision du Conseil des ministres afin de me les transmettre rapidement en attendant que j'arrête les premières dispositions du départ.
A l'école Anatole France, on attend fiévreusement. Je préside une réunion d'information. Je ne puis que répéter ce que nous a dit le Président.
Dans le journal L’Aurore du 3 octobre 1944, M. Gabriel Delattre (21), député, a raconté ainsi cette réunion :
« Dans la matinée du 20 juin, une cinquantaine à peine de parlementaires se réunissent sous la présidence de Barthe. Marquet (22), maire de Bordeaux, prend le premier la parole : Il faut arrêter la boucherie, s'écrie-t-il. Cette nuit, la ville a été bombardée. Assez ! Assez ! Il faut traiter. Toute résistance est impossible; j'ai vu Weygand (23), il n'y a plus rien à faire.
Le Trocquer (24), appuyé par quelques-uns d'entre nous, réplique :
« Mais l'Angleterre est notre alliée ! Elle continue la guerre, et nous nous sommes engagés à ne pas faire de paix séparée. »
« L'Angleterre? intervient Mistler mais elle sera à genoux dans deux mois » Montigny (25) approuve cette affirmation péremptoire.
« Comment pouvez-vous affirmer cela? lance Le Trocquer. N'avons-nous pas un grand Empire? N'avons-nous pas une flotte? »
« On ne gagne pas une guerre avec une flotte, croit devoir déclarer Piétri, ancien ministre de la Marine ».
« Nous sommes ici quelques partisans de la résistance en Afrique du Nord, insiste Le Trocquer. »
Alors Bergery (26) qui, deux jours plus tard, se déchaînera contre nous et nous traitera de fuyards et de traîtres, déclare :
« Le devoir du parlementaire est de partir si le gouvernement part ».
« Si le gouvernement part, moi je reste ! ponctue Montigny. »
De Monzie assiste silencieux à ces débats improvisés.
A ce moment survient en coup de vent le docteur Briquet (27), député de l'Eure, en uniforme. Il est en proie à une vive émotion. Il demande tout de suite la parole pour nous décrire ce que nous connaissons hélas fort bien : la souffrance, la détresse des réfugiés sur les routes.
«On ne peut plus lutter, conclue-t-il ».
Louis Marin (28), qui vient d'arriver, s'indigne :
« On parle d'armistice ? On ne le signe pas sous la menace des baïonnettes ennemies ! »
À 11 heures, aucune instruction précise n’étant arrivée, l'on décide de suspendre la réunion jusqu'à 14 heures. On se sépare, le cœur lourd.
A 14 h. 45 Perfetti arrive; il nous annonce que le Conseil des ministres qui vient de terminer sa délibération a définitivement décidé le départ immédiat des Corps constitués et du gouvernement.
Le président de la République quittera Bordeaux au début de l'après-midi. Le lieu de ralliement est Perpignan pour ensuite gagner Alger.
J'informe les quelques collègues restés au siège de la Chambre de cette décision; je les avise que nos services sont à leur disposition pour retirer le laissez-passer délivré par les soins du ministère de l'Intérieur.
Perfetti prend ses dispositions pour accompagner le président; il quittera Bordeaux avec neuf fonctionnaires et quelques agents. Thépenier fera fonction de trésorier.
A 12 h 30, Herriot me téléphone. Il rectifie. C'est uniquement le Gouvernement qui rejoint Perpignan pour s'embarquer sur un navire de guerre à Port-Vendres et gagner l'Algérie. Les parlementaires utiliseront le « Massilia » qui appareillera vers 18 heures. L'ordre de départ qui nous est remis est signé par l'amiral Darlan, ministre de la Marine.
Je revois avec Perfetti le président à 13 h. 30. Il nous retient à déjeuner; il rejoindra Perpignan par la route. Il partira en même temps que le président de la République vers 16 h. Pomaret (29) téléphone pour l'informer qu'il est navré que ses services aient mal renseigné Léon Blum. Ce dernier, qui a pris la route, ne pourra pas s'embarquer à Port-Vendres, tout au moins sur le navire de guerre qui attend les membres du Gouvernement.
Je conseille au président de téléphoner à la présidence de la République pour que le cabinet l'avise du moment du départ, ceci pour éviter tout malentendu. Le président prend cette précaution.
J'ai à surveiller les dernières dispositions du départ. Je quitte rapidement Herriot. Il me donne l'accolade et me souhaite que je ne sois pas victime de mon attachement au sol natal.
« Je pars, me dit-il, les yeux baignés de larmes, par devoir pour ma Patrie. C'est en continuant la lutte que nous pouvons la sauver. »
Mon émotion est intense. Ces derniers jours, toutes les pensées, tous les actes d'Herriot n'ont été que pour la défense de la Patrie.
roltanguy- Sous-lieutenant
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Re: Pétain de 1940 à 1945
la suite le message était trop long
Le vice-amiral Dumesnil, collaborateur de Pomaret, reçoit de Darlan une note de service non datée, mais écrite le 20 juin en fin de matinée :
« Le Gouvernement, d'accord avec les présidents des Chambres, a décidé, hier 19 juin, que les parlementaires embarqueraient sur le « Massilia » aujourd'hui 20. La rivière ayant été minée à Pauillac, le « Massilia » n'a pu remonter à Bordeaux comme prévu, et est resté au Verdon. C'est donc au Verdon que doivent se rendre les parlementaires par des voitures que le gouvernement devra leur procurer. J'ai avisé de cela ce matin M. Pomaret, puis le président Chautemps et j'ai téléphoné au président Herriot. La marine ne peut rien faire d'autre. » Signé Darlan.
Le 19 dans la soirée, Darlan avait envoyé les instructions suivantes au président Herriot :
« Le bateau désigné est le « Massilia ». Il sera amarré le 20, vers midi, au quai des Chargeurs. L'embarquement devra s'effectuer entre 14 h et 16 h. 30. Il y a 600 places de cabine. Je vous demande de faire contrôler les embarquements par le personnel qualifié du Sénat et de la Chambre. » Sentiments respectueux. Darlan. »
M. Frossard (30), ministre des Travaux publics s'était présenté vers 14 heures au siège de la Chambre des députés comme ministre chargé de faire une communication au nom du gouvernement :
« Le gouvernement, aurait-il déclaré, d'après M. Rous, député des Pyrénées-Orientales, a décidé de continuer la résistance dans l'Afrique du Nord. Dans ces conditions, les parlementaires sont invités à partir en Afrique du Nord, avec leur famille. 600 places leur sont réservées. Prenez vos dispositions et partez. Pour ce qui concerne le gouvernement, il est décidé que le maréchal Pétain restera à Bordeaux avec trois ministres pour attendre l'armée ennemie.
Rous demande : Quels sont ces ministres?
- Probablement moi-même.
Rous répond : Je suis officier. Je veux reculer avec l'armée, mais pas en civil et en famille.
- C'est la discipline et c'est l'ordre. »
Au même moment le chef de la Sûreté recevait l'ordre du gouvernement de préparer à Perpignan le cantonnement du gouvernement et du président de la République.
Dikosky se rendant dans cette ville. Il réquisitionna le Grand-hôtel dans lequel se trouvaient le duc et la duchesse de Windsor. Ordre fut donné d'expulser tous les clients.
« Mais, demanda M. Castel, directeur de l'hôtel pas le duc !
- Tout le monde dehors », répliqua le directeur de la Sûreté.
A Thuir, M. Noguères (31) recevait l'ordre de réquisitionner l'hôtel particulier de M. Violet pour recevoir le président de la République et sa suite. Pendant quarante-huit heures l'on attendit le chef de l'État, toutes les dispositions tant pour le logement que pour la nourriture ayant été prises par la municipalité.
Je téléphone à M. Vidal, de la Compagnie des Chargeurs Réunis. Il n'est avisé de rien; il va s'informer. Il m'indique quelques instants après que le lieu d'embarquement est fixé au Verdon à 100 kilomètres de Bordeaux. J'organise. Un car et deux camions sont mis à la disposition des partants. Je m'occupe des bagages du Président. Le général Michel, chef militaire du Palais-Bourbon, prendra la direction du convoi.
Forcinal (32), qui s'est couvert de gloire au cours de la dernière guerre, proteste véhémentement contre le départ. Je le calme et lui fais observer qu'il est utile de mettre le Président de la République à l'abri d'un raid de l'ennemi et d'ailleurs je ne blâme pas ceux qui croient que l'on doit continuer la lutte.
Beaucoup, parmi les parlementaires qui étaient décidés de se rendre en Algérie, n'ont pu être touchés; aussi seulement vingt-cinq députés, quelques-uns accompagnés de leur famille, prennent-ils place dans le car qui démarre à 17 heures.
J'ai le cœur serré de voir s'éloigner mes collègues.
Un Létan vaut sans doute autant qu'un Ferro.
Je ne cherche plus à convaincre mais je ne laisserai pas passer des inexactitudes .
Peut on en revenir (une fois de plus ) à ce qu'il a fait
Sa pseudo légitimité je m'enfous () ou alors ouvrons un post spécifique:
Pétain légitime ou usurpateur?
.
le post ouvert ici présent avait précisé qu'il s'agit de ce qu'il a fait- point barre.-
Une nouvelle fois merci aux admins modos de prendre en compte je ne suis que forumeur certes mais j'ai précisé en ouvrant le post le débat que celà concernait uniquement son aktion !! entre 40 et 44 /45
J'espère qu'on m'entendra car on tourne en rond pour expliquer ah oui mais faut comprendre que
NOn .
Qu'à t-il fait?
Le vice-amiral Dumesnil, collaborateur de Pomaret, reçoit de Darlan une note de service non datée, mais écrite le 20 juin en fin de matinée :
« Le Gouvernement, d'accord avec les présidents des Chambres, a décidé, hier 19 juin, que les parlementaires embarqueraient sur le « Massilia » aujourd'hui 20. La rivière ayant été minée à Pauillac, le « Massilia » n'a pu remonter à Bordeaux comme prévu, et est resté au Verdon. C'est donc au Verdon que doivent se rendre les parlementaires par des voitures que le gouvernement devra leur procurer. J'ai avisé de cela ce matin M. Pomaret, puis le président Chautemps et j'ai téléphoné au président Herriot. La marine ne peut rien faire d'autre. » Signé Darlan.
Le 19 dans la soirée, Darlan avait envoyé les instructions suivantes au président Herriot :
« Le bateau désigné est le « Massilia ». Il sera amarré le 20, vers midi, au quai des Chargeurs. L'embarquement devra s'effectuer entre 14 h et 16 h. 30. Il y a 600 places de cabine. Je vous demande de faire contrôler les embarquements par le personnel qualifié du Sénat et de la Chambre. » Sentiments respectueux. Darlan. »
M. Frossard (30), ministre des Travaux publics s'était présenté vers 14 heures au siège de la Chambre des députés comme ministre chargé de faire une communication au nom du gouvernement :
« Le gouvernement, aurait-il déclaré, d'après M. Rous, député des Pyrénées-Orientales, a décidé de continuer la résistance dans l'Afrique du Nord. Dans ces conditions, les parlementaires sont invités à partir en Afrique du Nord, avec leur famille. 600 places leur sont réservées. Prenez vos dispositions et partez. Pour ce qui concerne le gouvernement, il est décidé que le maréchal Pétain restera à Bordeaux avec trois ministres pour attendre l'armée ennemie.
Rous demande : Quels sont ces ministres?
- Probablement moi-même.
Rous répond : Je suis officier. Je veux reculer avec l'armée, mais pas en civil et en famille.
- C'est la discipline et c'est l'ordre. »
Au même moment le chef de la Sûreté recevait l'ordre du gouvernement de préparer à Perpignan le cantonnement du gouvernement et du président de la République.
Dikosky se rendant dans cette ville. Il réquisitionna le Grand-hôtel dans lequel se trouvaient le duc et la duchesse de Windsor. Ordre fut donné d'expulser tous les clients.
« Mais, demanda M. Castel, directeur de l'hôtel pas le duc !
- Tout le monde dehors », répliqua le directeur de la Sûreté.
A Thuir, M. Noguères (31) recevait l'ordre de réquisitionner l'hôtel particulier de M. Violet pour recevoir le président de la République et sa suite. Pendant quarante-huit heures l'on attendit le chef de l'État, toutes les dispositions tant pour le logement que pour la nourriture ayant été prises par la municipalité.
Je téléphone à M. Vidal, de la Compagnie des Chargeurs Réunis. Il n'est avisé de rien; il va s'informer. Il m'indique quelques instants après que le lieu d'embarquement est fixé au Verdon à 100 kilomètres de Bordeaux. J'organise. Un car et deux camions sont mis à la disposition des partants. Je m'occupe des bagages du Président. Le général Michel, chef militaire du Palais-Bourbon, prendra la direction du convoi.
Forcinal (32), qui s'est couvert de gloire au cours de la dernière guerre, proteste véhémentement contre le départ. Je le calme et lui fais observer qu'il est utile de mettre le Président de la République à l'abri d'un raid de l'ennemi et d'ailleurs je ne blâme pas ceux qui croient que l'on doit continuer la lutte.
Beaucoup, parmi les parlementaires qui étaient décidés de se rendre en Algérie, n'ont pu être touchés; aussi seulement vingt-cinq députés, quelques-uns accompagnés de leur famille, prennent-ils place dans le car qui démarre à 17 heures.
J'ai le cœur serré de voir s'éloigner mes collègues.
Un Létan vaut sans doute autant qu'un Ferro.
Je ne cherche plus à convaincre mais je ne laisserai pas passer des inexactitudes .
Peut on en revenir (une fois de plus ) à ce qu'il a fait
Sa pseudo légitimité je m'en
Pétain légitime ou usurpateur?
.
le post ouvert ici présent avait précisé qu'il s'agit de ce qu'il a fait- point barre.-
Une nouvelle fois merci aux admins modos de prendre en compte je ne suis que forumeur certes mais j'ai précisé en ouvrant le post le débat que celà concernait uniquement son aktion !! entre 40 et 44 /45
J'espère qu'on m'entendra car on tourne en rond pour expliquer ah oui mais faut comprendre que
NOn .
Qu'à t-il fait?
roltanguy- Sous-lieutenant
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Date d'inscription : 01/05/2008
Re: Pétain de 1940 à 1945
Je ne vois pas ce que j'ai dit est faux, au contraire ça va dans le même sens. Je maintiens qu'à un moment il fut question de faire deux gouvernements dont un partirait en AFN pour continuer le combat. C'est pour cela que les parlementaires se sont embarqués sur le Massilia. Sinon ils ne l'auraient jamais fait.
Ensuite le nouveau gouvernement a profité de ce voyage pour éliminer les futurs éventuels opposants.
Tu ne cites pas non plus le cas Mandel. Or il est instructif. Après le renvoi du cabinet Reynaud, le nouveau ministre de l'intérieur fait arrêter l'ancien, Mandel. Scandale, intervention du chargé de mission britannique, etc... Mandel est libéré. Mais il refuse : il exige des excuses publiques du nouveau président du conseil. Excuses qu'il obtiendra sous la forme d'une lettre manuscrite.
Ensuite le nouveau gouvernement a profité de ce voyage pour éliminer les futurs éventuels opposants.
Tu ne cites pas non plus le cas Mandel. Or il est instructif. Après le renvoi du cabinet Reynaud, le nouveau ministre de l'intérieur fait arrêter l'ancien, Mandel. Scandale, intervention du chargé de mission britannique, etc... Mandel est libéré. Mais il refuse : il exige des excuses publiques du nouveau président du conseil. Excuses qu'il obtiendra sous la forme d'une lettre manuscrite.
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ghjattuvolpa*- Police militaire (Modérateur)
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Re: Pétain de 1940 à 1945
ghjattuvolpa* a écrit:Je ne vois pas ce que j'ai dit est faux, au contraire ça va dans le même sens. Je maintiens qu'à un moment il fut question de faire deux gouvernements dont un partirait en AFN pour continuer le combat. C'est pour cela que les parlementaires se sont embarqués sur le Massilia. Sinon ils ne l'auraient jamais fait.
Ensuite le nouveau gouvernement a profité de ce voyage pour éliminer les futurs éventuels opposants.
Tu ne cites pas non plus le cas Mandel. Or il est instructif. Après le renvoi du cabinet Reynaud, le nouveau ministre de l'intérieur fait arrêter l'ancien, Mandel. Scandale, intervention du chargé de mission britannique, etc... Mandel est libéré. Mais il refuse : il exige des excuses publiques du nouveau président du conseil. Excuses qu'il obtiendra sous la forme d'une lettre manuscrite.
je parle du Massilia je n'ai pas dit c'est faux car je te respecte et en plus t'es balèze en histoire manifestement mais l'indication est inexacte nuance de taille
tu indiques:
L'affaire du Massilia : il y a eu une mésentente (sciemment?) entre les partisans de la poursuite de la lutte et les partisans de l'armistice
en fait ils ont été trahis sciemment ce n'est pas une mésentente.
on leur a m^me fait croire que les Allemands étaient bloqués par l'armée française sur la Loire pour retarder leur départ et si possible les faire prendre par les Allemands.
Alibert meurt en enfer traitre.
je sens que çà vient on a dépassé l'aura du chef vénérable qui va protéger les populations pour s'attaquer au vif du sujet .
Un Maréchal qui trahit la France mais pas seulement elle les enfants de la France les plus faibles ceux qui ne peuvent se défendre ou qui assassine ou fait assassiner ceux qui vont se lever et se battre .. jusqu'au bout jusqu'au poteau dans le meilleur des cas car le pauvre jean Moulin n'a pas eu cette faveur.
Maréchal nous voilà!
on ne t'oublie pas .
roltanguy- Sous-lieutenant
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Re: Pétain de 1940 à 1945
roltanguy a écrit:en fait ils ont été trahis sciemment ce n'est pas une mésentente.
Le problème, c'est qu'il n'y a que de forts indices. De nombreux historiens s'y sont cassés les dents : aucunes preuves ni en faveur d'une thèse, ni de l'autre. Alors, soit ce fut fait sciemment et malgré des conditions difficile, très bien fait. Ou alors, des gens ont profité de circonstances favorables. Mais, il y a un doute sur qui a vraiment fait quoi sciemment et qui aurait profité des circonstances.
Par exemple, le Massilia a de nombreuses difficultés à partir. L'équipage se révolte contre ce qu'il pense être une manoeuvre pour continuer une guerre que tout le monde sait perdue. Si l'équipage ne s'était pas révolté, le navire serait arrivé 1 ou 2 jours plus tôt et les parlementaires présent auraient pu prendre un autre contact avec les autorités civiles et militaires nord-africaine. Si c'est fait exprès, c'est finement joué.
Narduccio- Général (Administrateur)
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Re: Pétain de 1940 à 1945
Narduccio a écrit:roltanguy a écrit:en fait ils ont été trahis sciemment ce n'est pas une mésentente.
Le problème, c'est qu'il n'y a que de forts indices. De nombreux historiens s'y sont cassés les dents : aucunes preuves ni en faveur d'une thèse, ni de l'autre. Alors, soit ce fut fait sciemment et malgré des conditions difficile, très bien fait. Ou alors, des gens ont profité de circonstances favorables. Mais, il y a un doute sur qui a vraiment fait quoi sciemment et qui aurait profité des circonstances.
Par exemple, le Massilia a de nombreuses difficultés à partir. L'équipage se révolte contre ce qu'il pense être une manoeuvre pour continuer une guerre que tout le monde sait perdue. Si l'équipage ne s'était pas révolté, le navire serait arrivé 1 ou 2 jours plus tôt et les parlementaires présent auraient pu prendre un autre contact avec les autorités civiles et militaires nord-africaine. Si c'est fait exprès, c'est finement joué.
non
L'affaire va se jouer en une journée, le 20/6, un jeudi.
Le matin, conseil des ministres, Albert Lebrun est catégorique : le départ pour Alger aura lieu dans la journée. Président et gouvernement embarqueront à Port-Vendres alors que les parlementaires gagneront le Verdon tout proche. A l'heure où les Allemands fixaient rendez-vous pour le soir même, entre Tours et Montoire, à notre délégation d'Armistice, on s'occupait surtout, chez le Président et dans les milieux politiques, de ce départ imminent de la Légalité Républicaine.
Ministre de l'intérieur, le jovial Pomaret, dit Pompom, brave garçon et, surtout, bon camarade, accueillait à stylo ouvert les demandes de faveurs spéciales d'embarquement...
La République des camarades n'était pas forcement celle des coquins. Et puis Pomaret n'avait que des copains. Surtout parmi les personnalités du Tout-Paris de l'exode, dont certaines prudentes, voulaient mettre entre elles et les nouveaux puissants la distance d'une Méditerranée.
Ainsi Pomaret signa-t-il leur bon embarquement des personnalités citées avec les parlementaires. C'est dans cette même matinée du jeudi 20/6 que l'Amiral Darlan fait afficher une note officielle invitant MM. les Parlementaires à rejoindre le Verdon.
Un car est mis à leur disposition. Départ pour le Massilia : 17h20'. Hors Louis Marin qui, sur place, étonné par l'absence du président Herriot, flaire le piège, ils seront 27 à embarquer le lendemain.
Mais le piège d'éloigner les opposants, les ridiculiser avant de les accuser, risquait d'être à double détente. En effet, au moment où s'éloigne l'autobus des parlementaires, le président Lebrun boucle sa cantine. Mais sans président, ni ministres, qui donc pourra sacrer légalement le maréchal ? Personne... Alors, ce jeudi des dupes aura son Machiavel en la personne d'Alibert, juriste un peu échevelé et maréchaliste fervent. C'est lui-même qui a expliqué comment, grâce à un mensonge et un faux, il avait réussi l'opération Massilia guet-apens.
Le jeudi 20/6, racontera-t-il, je reçus un coup de téléphone pressant du président de la République qui tenait à m'avoir lui-même au bout de fil. Ses valises étaient prêtes. Il devait s'embarquer à Port-Vendres pour l'Algérie. Il avait hâte de connaître l'heure exacte du départ : On me dit, gémit-il au téléphone, que les Allemands ont passé la Loire entre Nantes et Tours. Je vous en prie, demander au Maréchal ce qu'il a décidé et faites-le-moi savoir d'urgence... Alibert répond respectueusement, mais évasivement au président de la République et se rend chez le Maréchal. Il est 15h, le Maréchal est seul dans son cabinet : Ah ! c'est vous Alibert, vous tombez bien. Il faut que j'aille chez lui (Lebrun), vous allez m'accompagner. Nous sortons et faisons les quelques mètres qui nous séparent de l'hôtel du Préfet, nous entrons dans le cabinet de M. Lebrun. Il est en tête-à-tête avec M. Camille Chautemps.
Le Maréchal s'asseoit sans mot dire.
Monsieur le Président de la République, dit Chautemps, Je voudrais vous répéter, pour être sûr, vos instructions. Nous sommes bien d'accord, n'est-ce pas ? Vice-président du conseil, je vais partir immédiatement pour Alger et y prendre la tête du gouvernement. Je réunirai sénateurs et députés, tous au moins ceux qui auront pu nous suivre, et nous prendrons toutes les mesures utiles pour la poursuite de la guerre dans l'empire. Monsieur le Maréchal Pétain reste sur le sol Français pour assurer, par sa prestigieuse présence et dans toute la mesure du possible, la protection des personnes et des biens. Vous, Monsieur le Président de la République, vous partez sans délai. Nous sommes bien d'accord ?
Tout à fait d'accord, mon cher président, répond M. Albert Lebrun. Mes bagages sont prêts.
Tout le monde allait partir, tout étant réglé, le départ étai immédiat. Le gouvernement devait être le lendemain à Alger et Pétain n'aurait jamais été Chef de l'État, c'est alors qu'Alibert prit la parole et se décide à mentir :
Monsieur le Président de la République, j'ai à vous faire part d'une très importante nouvelle. Il est inexact que les Allemands aient passé la Loire. Le commandement nous informe au contraire que nos troupes résistent solidement et que le fleuve n'a été franchi sur aucun point.
C'est en effet très grave, intervient alors le Maréchal.
Lebrun est manifestement décontenancé, hésitant, Alibert pousse son avantage.
Ne croyez-vous pas, Monsieur le Président que nous pourrions ajourner toute décision définitive à demain matin ?
C'est en effet plus prudent, accentue le Maréchal.
C'est un dernier délai, dit M. Albert Lebrun avec effort, mais je reste prêt à partir. Communiquez-moi vos dépêches au fur et à mesure que vous les recevrez. Je compte sur vous, n'est-ce pas ?
Alibert gagne la première manche et continuant dans sa lancée dicte un faux à sa secrétaire pour chacun des ministres l'ordre de demeurer à son domicile. Il prend le cachet du Maréchal et l'appose et signe. Sans ce faux, Pétain n'aurait jamais été Chef de l'État.
Sans ce faux, en effet, la France légale, capitale Alger, n'aurait pu voter les pleins pouvoirs à Pétain. Le piège pouvait donc fonctionner. Dans le sens des Machiavels... Déjà, au soir de cette journée, l'amiral Darlan, qui a mis le cap sur le pouvoir, ne craint pas, lui qui avait pressé les députés et sénateurs vers le Massilia de railler ces jusqu'au-boutistes qui cherchent à se défiler par les voies les plus rapides.
Le lendemain 21/6, avec l'appareillage du navire, la campagne s'organise. Les Patriotes, dirigés par Laval, s'indignent déjà contre les Fuyards, les déserteurs, les traîtres. Ils vont, en délégation, s'assurer que le président restera bien à sa place.
C'est seulement en mer, 2 jours plus tard, le 23/6, que 3 passagers du Massilia apprendront que le gouvernement, demeuré à Bordeaux, avait signé l'Armistice. Et comprendront, alors, dans quelle galère ils étaient !
Pour le débarquement à Casablanca, le 24/6, un commando de bons Français tient à réserver aux passagers du Massilia un accueil très particulier. Traîtres ! Embusqués ! Youpins !
On injurie Mendés. On menace Campinchi. On crache au visage de Jean Zay. Mandel passera impassible et ganté de gris, devant les nervis soudain impressionnés.
Après bien des déboires, Mandel sera consigné à bord du Massilia l'empêchant de voir lord Gort et Duff envoyés par Churchill.
On le transférera à Ifrane puis Alger, accusé de crime de trahison en même temps qu'une tentative de coup d'état.
Bientôt, 2 autres députés, Jean Zay et Mendés-France, rencontreront des officiers déguisés en justiciers. Leur crime désertion en temps de guerre. C'est à Clermont-Ferrand qu'ils seront jugés et condamnés. Pour avoir obéi aux ordres de Darlan, Pomaret, Lebrun...
Après le Bateau-Piège, le Massilia devenait ainsi l'occasion des premiers règlements de compte...
bon à demain
roltanguy- Sous-lieutenant
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Date d'inscription : 01/05/2008
Re: Pétain de 1940 à 1945
Ce fut en réalité un coup d' état en "douceur".......dans lequel se trouvent impliqués Alibert,Pétain,Laval et Darlan
Le beau quatuor.Il est vrai que la mouvance "c'est Pétain qu'il nous faut" incluait pas mal de monde y compris le père de VGE alors sénateur......La démission de Reynaud,sapé lui même de l'intérieur par sa maitresse entrainait la destruction de tout gouvernement décidé à résister.......
Le beau quatuor.Il est vrai que la mouvance "c'est Pétain qu'il nous faut" incluait pas mal de monde y compris le père de VGE alors sénateur......La démission de Reynaud,sapé lui même de l'intérieur par sa maitresse entrainait la destruction de tout gouvernement décidé à résister.......
Major cowburn- Général de Division
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Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Pétain de 1940 à 1945
Major cowburn a écrit:Ce fut en réalité un coup d' état en "douceur".......dans lequel se trouvent impliqués Alibert,Pétain,Laval et Darlan
Le beau quatuor.Il est vrai que la mouvance "c'est Pétain qu'il nous faut" incluait pas mal de monde y compris le père de VGE alors sénateur......La démission de Reynaud,sapé lui même de l'intérieur par sa maitresse entrainait la destruction de tout gouvernement décidé à résister.......
merci mon colonel.
Rol
roltanguy- Sous-lieutenant
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Date d'inscription : 01/05/2008
Defense du Marechal.
Je vois que certains ici se prennent pour Fouquier-Tinville ou Vichinsky. Qu'il est simple d'accabler Philippe Petain, de le vouer aux gemonies lui et le Gouvernement qu'il dirigea en des temps si tragiques pour la France... Mais enfin a t'on oublie en quelles circonstances il fut nomme avec les pleins pouvoirs par les Chambres et avec une ecrasante majorite? Se souvient-on que la France etait militairement defaite, sans aucune possibilite de resistance? Qu'en depit d'elucubrations comme le "reduit breton" ou la poursuite de la lutte depuis l'Empire, la France ne pouvait plus poursuivre le combat?Qui a permis d'arreter le massacre, de preserver ce qui pouvait encore etre sauve? Qui a accepte de prendre la tete du pays lorsque des politiciens incapables nous avaient conduits au desastre? Un seul homme accepta, malgre son grand age, ce defi colossal. La suite est connue, avec des pages sombres certes, mais qu'il faut mettre en parallele avec la sort d'autres pays comme la Pologne ou la Hollande qui n'eurent pas la chance d'avoir un Gouvernement de Vichy pour les proteger ou attenuer l'occupation par le IIIe Reich.
Le Marechal a du louvoyer, ruser en permanence pour tenter de defendre ce qu'il pouvait. On sait par divers temoignages qu'il n'etait pas pro-allemand bien au contraire, mais les necessites de l'epoque l'obligerent a donner des gages au Reich victorieux. On ne peut pas lui reprocher la defaite, lui qui en depit des mensonges gaullistes et communistes, avait defendu la necessite pour la France de rearmer face au danger allemand et a se doter de corps mecanises et d'une aviation puissante. L'incurie des gouvernements et l'inepte declaration de guerre donnerent les resultats que l'on sait..
Citation:Pendant son ministère, qui ne dure que quelques mois, Philippe Pétain, entre autres mesures, fait voter l'augmentation de certains crédits, malgré l'opposition de la gauche. Il s'efforce de coordonner l'action des ministères de la Guerre, de la Marine et de l'Air (ministère nouvellement créé), et porte tous ses efforts au redressement du moral de l'armée et de la nation en combattant la propagande anti-militariste et l'objection de conscience.
Le 6 avril 1935, le maréchal Pétain remet à l'Ecole supérieure de guerre la Légion d'Honneur. A cette occasion, il prononce un discours dont le proche avenir va montrer la portée stratégique :
" Il est nécessaire de tenir le plus grand compte des perspectives ouvertes par l'engin blindé et par l'avion. L'automobile, grâce à la chenille et à la cuirasse, met la vitesse au service de la puissance... l'avion fait éclater le cadre de la bataille et modifie les conditions de l'action stratégique. "
*
* *
En vue d'unifier les forces armées de la France, il est créé, en 1936, un " Comité permanent de la défense nationale " qui se réunira jusqu'en 1939 ; le maréchal Pétain assiste régulièrement à ses séances. Il ne cesse de rappeler la nécessité, en temps de guerre, d'un commandement unique : " L'Air doit soit collaborer avec les autres armes, soit agir isolément pour porter la guerre chez l'ennemi ; cependant, les actions des trois armes doivent être coordonnées et il faudra, par conséquent, un commandement unique... Je ne demande pas un chef unique pendant la paix, mais pendant la guerre... "
Le Marechal a du louvoyer, ruser en permanence pour tenter de defendre ce qu'il pouvait. On sait par divers temoignages qu'il n'etait pas pro-allemand bien au contraire, mais les necessites de l'epoque l'obligerent a donner des gages au Reich victorieux. On ne peut pas lui reprocher la defaite, lui qui en depit des mensonges gaullistes et communistes, avait defendu la necessite pour la France de rearmer face au danger allemand et a se doter de corps mecanises et d'une aviation puissante. L'incurie des gouvernements et l'inepte declaration de guerre donnerent les resultats que l'on sait..
Citation:Pendant son ministère, qui ne dure que quelques mois, Philippe Pétain, entre autres mesures, fait voter l'augmentation de certains crédits, malgré l'opposition de la gauche. Il s'efforce de coordonner l'action des ministères de la Guerre, de la Marine et de l'Air (ministère nouvellement créé), et porte tous ses efforts au redressement du moral de l'armée et de la nation en combattant la propagande anti-militariste et l'objection de conscience.
Le 6 avril 1935, le maréchal Pétain remet à l'Ecole supérieure de guerre la Légion d'Honneur. A cette occasion, il prononce un discours dont le proche avenir va montrer la portée stratégique :
" Il est nécessaire de tenir le plus grand compte des perspectives ouvertes par l'engin blindé et par l'avion. L'automobile, grâce à la chenille et à la cuirasse, met la vitesse au service de la puissance... l'avion fait éclater le cadre de la bataille et modifie les conditions de l'action stratégique. "
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En vue d'unifier les forces armées de la France, il est créé, en 1936, un " Comité permanent de la défense nationale " qui se réunira jusqu'en 1939 ; le maréchal Pétain assiste régulièrement à ses séances. Il ne cesse de rappeler la nécessité, en temps de guerre, d'un commandement unique : " L'Air doit soit collaborer avec les autres armes, soit agir isolément pour porter la guerre chez l'ennemi ; cependant, les actions des trois armes doivent être coordonnées et il faudra, par conséquent, un commandement unique... Je ne demande pas un chef unique pendant la paix, mais pendant la guerre... "
Autre reproche, le statut des Juifs:
Les chiffres suivants sont parlants : En 1940, 730 000 Juifs vivaient dans la mouvance française (400 000 en Afrique du Nord et 330 000 en Métropole). 76000 furent déportés dont 3% survécurent. C'est donc 90% des juifs résidant en France et en Afrique du Nord qui échappèrent à la solution finale et 10% qui en furent victimes. Ce taux de 90% est à comparer avec celui de 6% qui, selon Raul Hilberg, s'applique aux survivants de l'ensemble des collectivités juives d'Allemagne, d'Autriche, de Belgique, de Grèce, du Luxembourg, des Pays-Bas, de Pologne et de Yougoslavie.
Il est à noter que le maréchal Pétain s'est toujours opposé, avec succès, au port de l'étoile jaune en zone non occupée et en Afrique du Nord.
J'attends avec impatience les reponses des inquisiteurs du Marechal......
haut
Invité- Invité
Re: Pétain de 1940 à 1945
La seule réponse que je ferai c'est qu'il est de coutume ici de se présenter dans la rubrique réservée à cet effet avant de poster et que la courtoisie est de mise.
_________________
http://ghjattuvolpa.skyrock.com/35.html
ghjattuvolpa*- Police militaire (Modérateur)
- Nombre de messages : 1283
Date d'inscription : 18/06/2008
Re: Pétain de 1940 à 1945
@ Drax : je crois que ton avatar est le genre d'image que l'équipe du site déconseille.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Soleil_noir_(symbole_occulte)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Soleil_noir_(symbole_occulte)
Re: Pétain de 1940 à 1945
Exact, Soleil Noir, utilisé notament à Wewelsburg dans la rotonde dallé. Comme le dit Psychopompos, c'est plutôt deconseillé
Et reverifie tes chiffres, j'ai l'impression que certains sont erronés
Et reverifie tes chiffres, j'ai l'impression que certains sont erronés
Survivor- Police militaire (Modérateur)
- Nombre de messages : 607
Age : 33
Localisation : Angleterre-Italie
Date d'inscription : 21/09/2008
Re: Pétain de 1940 à 1945
Bonjour!
J'avais juste envis de faire profiter un lien, qui montre clairement que Pétain jouait un double jeu... Voir même, quelques fois, plusieurs jeux.
http://www.generalhering.org/index.php/La-defense-du-General-DENTZ/Accords-PETAIN-CHURCHILL.html
Les accords secret entre l'Angleterre et la France, Accords PETAIN-CHURCHILL.
Vous en pensez quoi de ces documents?
J'avais juste envis de faire profiter un lien, qui montre clairement que Pétain jouait un double jeu... Voir même, quelques fois, plusieurs jeux.
http://www.generalhering.org/index.php/La-defense-du-General-DENTZ/Accords-PETAIN-CHURCHILL.html
Les accords secret entre l'Angleterre et la France, Accords PETAIN-CHURCHILL.
Vous en pensez quoi de ces documents?
Eckhart- Soldat 1ère classe
- Nombre de messages : 1
Age : 35
Localisation : En France
Date d'inscription : 21/06/2009
Re: Pétain de 1940 à 1945
bonsoir
well quelques soucis
m'empêchent d'^tre présent.
ceci étant bien entendu Petain est un traitre bien sur lui et son gouvernement collabo et antisémite ont autorisé la promulgation de lois scélerates autorisant l'arrestation et la déportation d'abord de réfugiés sur notre sol soit opposants au fascisme soit israelites. Ensuite les français déchus de leur nationalité du fait de leur origine juive et pour bien remplir les wagons direction Dachau et compagnie les opposants toutes obedience s.politique confondues/
Pour ceux qui voudraient le réhabiliter les minutes de son Procés et de sa condamnation à mort sont explicites..
Petain est un sacrè traitre et a envoyé des patriotes et des innocenrs israelites à la mort. De Gaulle a commué sa condamnation.
De Gaulle en grand homme politique pour que la FRANCE tourne une page sur cette periode sombre de notre Histoire sans pour autant l'enfouir.*
Pour ceux qui voudraient réhabiliter Pétain et vu les posts pour certains l'action de Vichy euh pas de souci la loi vous attend et vous prendra .
Pas question de laisser ce revisionnisme s'implanter .
well quelques soucis
m'empêchent d'^tre présent.
ceci étant bien entendu Petain est un traitre bien sur lui et son gouvernement collabo et antisémite ont autorisé la promulgation de lois scélerates autorisant l'arrestation et la déportation d'abord de réfugiés sur notre sol soit opposants au fascisme soit israelites. Ensuite les français déchus de leur nationalité du fait de leur origine juive et pour bien remplir les wagons direction Dachau et compagnie les opposants toutes obedience s.politique confondues/
Pour ceux qui voudraient le réhabiliter les minutes de son Procés et de sa condamnation à mort sont explicites..
Petain est un sacrè traitre et a envoyé des patriotes et des innocenrs israelites à la mort. De Gaulle a commué sa condamnation.
De Gaulle en grand homme politique pour que la FRANCE tourne une page sur cette periode sombre de notre Histoire sans pour autant l'enfouir.*
Pour ceux qui voudraient réhabiliter Pétain et vu les posts pour certains l'action de Vichy euh pas de souci la loi vous attend et vous prendra .
Pas question de laisser ce revisionnisme s'implanter .
roltanguy- Sous-lieutenant
- Nombre de messages : 186
Age : 76
Localisation : fontainebleau 77
Date d'inscription : 01/05/2008
Pétain
Le Maréchal Pétain est resté anti allemand durant toute la guerre. On en fait aujourd'hui une personnalité "d'extrême-droite". Cela n'a aucun sens. Durant l'entre deux guerre, les mouvements dit d'extrême-droite (sans unité et profondément divisés) avait leur préférence pour le Mal Franchet d'Esperey. Le Mal Pétain était durant l'entre deux guerre une figure appréciée des républicains. par exemple lorsqu'il fut envoyé en 1939 comme Ambassadeur en Espagne, L'Humanité publia un article de défnse de Pétain considérant que ce départ était une pour la République.
La politique du Mal durant le régime de Vichy vise à gagner du temps en s'appuyant sur les Etats-unis. Il a d'ailleurs la confiance de Roosevelt qui envoit comme ambassadeur en France (Vichy) l'amiral Murphy un ami et très proche collaborateur. La carte Pétain ne sera jamais abandonné par les américains qui envisageaient toujours en 1944 un gouvernement militaire américain maintenant le Mal Pétain au pouvoir.
La politique du Mal durant le régime de Vichy vise à gagner du temps en s'appuyant sur les Etats-unis. Il a d'ailleurs la confiance de Roosevelt qui envoit comme ambassadeur en France (Vichy) l'amiral Murphy un ami et très proche collaborateur. La carte Pétain ne sera jamais abandonné par les américains qui envisageaient toujours en 1944 un gouvernement militaire américain maintenant le Mal Pétain au pouvoir.
VladD- Soldat 1ère classe
- Nombre de messages : 6
Age : 101
Localisation : Paris
Date d'inscription : 25/07/2009
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