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Opération Bagration

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Message  Clem 5/1/2009, 20:40

Sources tirées du magazine "Seconde Guerre mondiale".

Depuis le début de 1944, les Soviétiques sont passés à l'offensive principalement au nord et au sud de l'immense front de l'est. Au nord, tout danger pesant sur leningrad a été écarté, et au sud, les Allemands sont chassés d'Ukraine. L'armée rouge se trouve désormais aux fontières roumaines. Les stratèges de la stavka plachent désormais sur la prochaine phase de la guerre, prévue au même moment que le débarquement en Normandie.

Trois possibilités s'offrent à l'armée rouge:
_Lancer une offensive sur la partie méridionale du front, en direction des Balkans. Seulement, l'Armée Rouge s'engagera alors dans de difficiles combats de montagnes. De plus les Allemands ont prévu cette offensive, et de ce fait ont placé dans la région de puissants groupements blindés.
_Lancer une offensive générale sur tout le front, de la Pologne à l'ukraine. Seulement l'armée rouge n'a pas les moyens d'entreprendre une telle opération, du point de vue commandement, contrôle, et logistique. De plus la Wehrmacht a montré qu'elle était capable de résister à un tel assaut.
_Privilégier une attaque, au nord, en direction de la finlande, de la carélie, et du groupe nord allemand. Si cela permettrait de dégager mourmansk, et d'écarter définitivement tout danger de leningrad, le gain serait minime, et les défenses du groupe Nord sont bien préparées.
_Reste une dernière option, qui sera retenue : Attaquer le Heeresgruppe Mitte, qui forme un saillant dans le front russe, au nord des marais du pripet. Cette attaque permettrait de détruire la dernière grande formation allemande encore relativement intacte, et de continuer l'avancée par les territoires polonais, plus court chemin vers berlin. Le nom de l'opération devient Bagration

Seulement cette unique offensive ne permettrait pas la victoire. De ce fait d'autres attaques sont prévues de part le front, en Biélorussie, en Finlande, en Pologne centrale, et en Roumanie.

Avant l'opération les Soviétiques laissent les Allemands dans l'incertitude stratégique, grâce au fait que seuls cinq hommes connaissent les détails de Bagration. Hitler, pensant que rien n'est en vue dans la région, retire un corps blindé, et le transfère en Roumanie. Seule une division blindée constitue la réserve blindée Du Heeresgruppe Mitte (HGM), ce qui est plutôt mince.

Les Soviétiques amassent 1 254 300 hommes, 4070 blindés, 24 363 canons, et 5 327avions de combat. Face à cela; les allemands leur opposent 850 000 hommes, 10 000 canons, 900 blindés et 1 300 avions

Dans la nuit du 21 au 22 juin, l'artillerie soviétique entre en action, et matraque l'arrière des Allemands, ce qui les désorganise. En même temps des unités de reconnaissance s'infiltrent à travers les lignes allemandes.

Le 23 juin l'offensive principale, après une courte mais brutale préparation d'artillerie, démarre. Les Allemands sont submergés, et l'attaque progresse dans les profondeurs du HGM, malgré les contre-attaque sallemandes.

En aout 1944, l'offensive s'arrête. L'Armée Rouge est arrivée non loin de Varsovie, a libéré la Biélorussie, et a conquis la Bulgarie. Les Roumains sont passés du côté des Soviétiques. Hitler a perdu plus de 400 000 hommes, à cause notamment de son habituel refus du replis. Désormais, les Soviétiques sont aux frontières du Reich, tandis que les Alliés à l'Ouest se rapprochent également de l'Allemagne. MaisiIl faudra encore livrer d'âpres combats avant que le Reich capitule
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Message  gerard 6/1/2009, 17:55

Dans cette opération, les allemands ont beaucoup perdu: terrain, hommes et matériels qui ne pourront pas être remplacés. Malgré cela l'armée allemande restera capable de résister encore près d'un an.

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Message  Clem 8/1/2009, 12:13

Les Soviétiques lancerony une nouvelle offensive vers fin octobre 1944, qui vise cette fois la Prusse orientale, symbole du militarisme allemand. Cette régio, sera coupée du reste de l'Allemagne, et Königsberg ne tombera que début 1945, quelques mois avant Berlin.
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Message  Invité 8/1/2009, 14:08

WTF j'ai entendu mot pour mot tout ça sur Arte dans la seconde partie du documentaire sur la Wermacht!

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Message  Clem 8/1/2009, 16:13

Je tire les sources de mon premier article d'un magazine sur la SGM, et le deuxième tiré de ma mémoir personnelle.
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Message  tietie007 11/2/2014, 04:09

Nicolas Bernard, dans sa guerre à l'est, parle, chez les soviétiques, d'effectifs inédits tant par leur masse que par leur mobilité avec :
- 1 254 300 hommes.
- 24 383 canons et mortiers.
- 2715 chars.
- 6334 avions.
- 1335 canons d'assaut. (référence 1798, KH Frieser)

La qualité suit puisque de nombreux T-34 ont été munis d'une pièce de 85 mm ZIS-S-53, capables de tirer des obus à haute vélocité, leur permettant de percer tous les blindages allemands, sauf celui du Tigre. 70 % des anciens T-34 sont désormais munis d'appareils radios.

En face, le GA Centre commandé par Ernst Busch, ne possédait que:
- 850 000 hommes.
- 118 chars et 377 canons d'assaut.
- 602 avions.

Bref, le rapport de force en face des soviétiques était colossal. C'est pour ça que Hitler va conférer à plusieurs soviétiques le statut de place fortes (Festungen), tenues par une à trois divisions, dont le rôle statique de forteresse devait servir à gêner la progression et le ravitaillement soviétique.

Les soviétiques arrivèrent même à induire les allemands en erreur, sur l'axe de leur future offensive, ce qui fit dévier les allemands plus vers le sud ...(référence 1804).
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Message  Nicolas Bernard 25/2/2014, 12:50

[size=12.800000190734863]Bonjour,[/size]

A la suite du message de Titie007, je voulais apporter quelques précisions sur les effectifs. 
 
Comme indiqué, le Groupe d'Armées Centre aligne effectivement 850.000 hommes, dont 486.000 combattants, le reste étant dispersé dans les services, l’intendance, les forces de sécurité, les auxiliaires soviétiques, sachant que V. L. Gončarov (Operacija Bagration, Moscou, Veče, 2011, p. 10-14), fournit les statistiques suivantes s’agissant du Groupe d’Armées Centre, lesquelles semblent incarner l'idéal théorique, sans prendre en considération les équipements opérationnels: 1.036.760 hommes, 7.760 canons de champagne, 2.320 pièces de D.C.A., 800 chars, 530 canons d’assaut, 1.000 à 1.300 avions.
 
Mais il convient d'ajouter que, directement menacées, les 3. Panzerarmee et 4. et 9. Armeeen totalisent seulement 336.000 soldats, 118 chars, 377 canons d’assaut, 602 avions, dont à peine 61 chasseurs en état de combattre.  Chaque division a la charge de 30 kilomètres de front, et les Allemands ne peuvent théoriquement « amasser » que deux à trois canons et deux blindés par kilomètre… Les réserves, enfin, sont réduites à peau de chagrin : 3 divisions blindées ou mécanisées, 2 divisions d’infanterie.
 
N'ayant pu s'emparer du pétrole caucasien, l'armée allemande manque de mobilité, ce qui oblige le Führer à miser sur les places fortes, pour les raisons indiquées par Titie007. Cette tactique, toutefois, ne sera pas pleinement assimilée par la Heer à l'été 1944, dans la mesure où les "forteresses" manqueront de fortifications et de ressources. En revanche, lors de l'opération Vistule-Oder, les forteresses, que les Allemands auront eu le temps de préparer, seront en mesure de causer davantage de soucis à l'Armée rouge.
 
Du côté soviétique, l'Armée rouge engage immédiatement 1 254 300 hommes. Si l'on y ajoute une partie des forces de Rokossovski qui ne sont pas employées immédiatement, de même que les unités de l'arrière, on passe du simple au double: les Soviétiques pourront compter sur un total de 2.500.000 hommes. Encore ne s'agit-il là que d'effectifs globaux, car il faut rappeler - et là réside, pour la percée initiale, l'essentiel - que l'assaillant engage, sur les secteurs d'assaut, dix fois plus d’hommes et sept fois plus de chars que les défenseurs...
 
Cordialement,

Nicolas Bernard
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Message  Nicolas Bernard 25/2/2014, 12:51

Ah, et j'oubliais: Jean Lopez vient de publier Opération Bagration chez Economica. Pas encore lu.

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Message  franck7002 1/3/2014, 00:19

Krivosheev ( soviet casualties and combat losses ) indique pour les effectifs soviétiques suivant au début de l’offensive :

2 411 000 hommes organisés en 172 divisions, 12 corps blindés ou mécanisés, 22 brigades indépendantes et 7 régions fortifiées

Répartis ainsi :

1ier front de la Baltique : 359 500 hommes

3ième front bièlorusse : 579 300 hommes

2ième front bièlorusse : 319 500 hommes

1ier front bièlorusse : 1 071 100 hommes

1ière armée polonaise : 79 900 hommes

Il indique aussi qu’un corps blindé et 24 divisions ont été envoyés en renfort durant l’opération

Il faut noter qu’une partie du 1ier front bièlorusse est employé face au groupe d’armée Nord-Ukraine et non face au groupe d’armée centre.

Côté allemand, Madeja ( Russo-German war n°32 ) indique les effectifs suivants pour les différents groupes d’armée :

Groupe d’armée ( « GA » ) centre : 590 000 hommes disposés en 45 divisions

GA Nord : 680 000 hommes en 40 divisions

GA Nord-Ukraine :  490 000 hommes en 35 divisions

GA Sud-Ukraine :  500 000 en 36 divisions

Ces chiffres correspondent ( pour les hommes ) aux effectifs de la Heer mais n’y sont pas inclus les effectifs de la luftwaffe ni de la waffen SS

A noter aussi l’existence de la 20ième armée en Finlande et en Norvège du nord qui comprend 9 divisions et 95 000 hommes

L’emploi de places fortes me semble plus la conséquence des obsessions tactiques et opératives de Hitler à résister sur place sans esprit de recul ( notamment formalisées au plan « doctrinal » dans l’ordre opérationnel n° 1 du 14 octobre 1942 et réaffirmé de façon constante ( sauf au premier trimestre 1943 ) à partir de cette date que d’un problème de mobilité : la plupart des exécutants ( dans le cas présent Jordan qui commande la 9ième armée et Reinhardt qui commande la 3ième armée blindée ) sont contre ces places fortes et proposent une approche plus souple de la défense

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Message  Yeoman 35 6/3/2014, 13:15

Bonjour

Je vais me permettre d'apporter quelques compléments si vous le voulez bien.

Déclenchée seize jours après le débarquement de Normandie par l’Armée Rouge, elle va durablement sceller le sort de la Wehrmacht sur l’Ostfront. Et cela, à l’issue d’une offensive de moins de deux mois qui a bénéficié d’une planification extrêmement soignée. L’apprentissage de la douleur des techniques de guerre moderne par les généraux de Staline a payé. Après avoir libéré l’Ukraine (batailles de Korsoun-Tcherkassy et de Kamenets-Podolsk), l’Armée Rouge va parachever sa montée en force pour dépasser ses ennemis en matière de savoir-faire, comme de maîtrise de la guerre moderne. La grande offensive de Biélorussie va ainsi marquer la consécration de l’Art Opératif (Operatsïi Sovemenykh). Par conséquent, a contrario de ce que prétendront les stratèges allemandes pendant les années 1950, Bagration ne fut pas la seule victoire d’une masse numérique fondant frontalement sur les positions allemandes.
Elle dut son succès, certes à sa forte supériorité numérique, à ses techniques de guerre particulièrement novatrice, ainsi qu’au savoir-faire manœuvrier des unités de l’Armée Rouge.

De leur côté, les Allemands –  Hitler, OKH et Heeres-Gruppe Mitte (Groupe d’Armées) d’Ernst Busch compris –  vont se montrer complètement dépassés par l’ampleur de l’assaut des Soviets. Dépassés autant par leur propre aveuglement stratégique que par leur vision raciale qui prétendait que les Untermenschen (« sous-hommes ») russes n’étaient absolument pas capable de remporter une campagne estivale avec un tel professionnalisme. La ténacité dont ont pu faire preuve plusieurs bonnes unités mécanisées face aux vagues d’assaut russes ne suffit pas à limiter la catastrophe.
Voici donc, une (trop) courte synthèse d’une des plus grandes victoires soviétiques
 
 
  - CONTEXTE STRATEGIQUE ET PLANS
 
Bagration est au départ conçue au mois de  mars 1944 par la STAVKA, par le travail des Maréchaux Georgi K. Joukov et Aleksandr M. Vassilievski. En effet, le débarquement en France, promis pour mai, et réalisé effectivement le 6 juin, donne des perspectives supplémentaires de victoire. Mais où faire porter l'effort soviétique ?
 
 
Les opérations de 1943-44 entraînèrent une retraite allemande en Ukraine, permettant aux forces soviétiques de poser le pied sur les marches orientales de la Roumanie, de la Hongrie et de la Pologne de 1939. L'Armée Rouge a ainsi libéré le gros de l'Ukraine occidental et aussi la Crimée. Le 1er Front d’Ukraine du Maréchal Ivan S. Koniev ne se trouvait plus qu'à 80 km de l'ancienne frontière germano-soviétique de 1941, délimitée par le Boug de 1941. Erich Von Manstein, l’un des plus grands tacticiens de la Heer qui avait limité la casse grâce des contre-offensives (doctrine de la « défense élastique ») fut placé dans la Reserve par Hitler sans aucune forme de procès, le 30 mars 1944, après avoir eu la franchise de dire au Führer ce qu’il pensait de la stratégie de « défense à tout prix ».
 
Voici ce qu’il en était de la situation stratégique allemande. Le Heeresgruppe-Nord (Ferdinand Schörner) se replia sur la Panther-Linie qui allait du lac Peïpous à Vitebsk, après que l'Armée Rouge eut définitivement dégagé Leningrad au début de février 1944. Le Heeresgruppe-Mitte (Ernst Buch), lui, tient une sorte de « balcon » sur l’Ostfront qui comprend les villes de Polotsk, Vitebsk, Orcha, Moghilev, Borisov, Minsk, Bobrouisk, Sloutsk, Pinsk et Kovel. Conformément à la stratégie du Führer de « tenir à tout prix », Busch a érigé Vitebsk, Orcha, Minsk et Vitebsk en Festungen (forteresses) tenues par des unités statiques auxquelles il manquait des moyens motorisés adéquats, ce qui aura de grave conséquences par la suite.
Depuis les Offensives du Dniepr, d’Ukraine et de Russie Occidentale de l'été 1943, 22 divisions et une brigade allemandes ont disparu de l'ordre de bataille. En outre, 8 divisions furent réduites à 25 % de leurs effectifs théoriques et 61 autres à 50 %.
 
Toutefois, les armées du Reich étaient encore en possession de vastes étendues en URSS, la Biélorussie étant notamment encore sous leur contrôle intégral. Pour les Soviétiques, la question se pose de savoir où fixer l’Offensive d’été 1944. Sur la Baltique ? L’idée n’était pas mauvaise mais elle ne pourrait entraîner de victoire stratégique. Sur le Front sud en Roumanie et sur le Bas-Danube ? Cette idée est aussi retenue mais avant de faire tomber les Alliés du Reich, Staline et la STAVKA conviennent qu’il faut d’abord libérer la Biélorussie. L’idée de lancer un maximum de force pour « désintégrer » le Heeres-Gruppe Mitte fut donc retenue en priorité, car l’élimination de ce groupement d’unités aura la vertu de rendre les autres positions allemandes dans une position fortement précaire. Le front de Roumanie fera l’objet d’une autre brillante offensive (Iasi-Kichinev) le 20 août avec les 3e et 4e Front d’Ukraine, le temps de laisser la libération de la Biélorussie être menée à bien. Un assaut devant Kovel et une offensive dans la région de Lvov-Sandomierz suivront aussi avant la fin août.

Les Allemands ne soupçonnaient pas un instant l'ampleur de l'attaque que va subir le Heeresgruppe-Mitte. Celui-ci a certes reculé depuis l'automne 1943, en cédant lentement du terrain et en infligeant des pertes supérieures à celles subies, tout comme le Heeresgruppe Nord, d'où sa position quelque peu avancée par rapport à l'ensemble du front allemand. Sauf que, les services de renseignement du Reich, manquant d'informations précises et ne pouvant guère compter sur les quelques reconnaissances que peut lancer la Luftwaffe, estimèrent que les Soviétiques allaient attaquer au nord ou au sud de la Biélorussie… et non point en plein centre. La STAVKA réussirent grâce à d'astucieux stratagèmes de Maskirovka, (l'art de dissimuler ses intentions) à masquer aux Allemands l'étendue de ses forces, ne faisant parvenir sur le front qu'au dernier moment plusieurs de ses Grandes Unités  dont la fameuse 5e Armée de Chars de la Garde. Sur le terrain, les inquiétudes formulées par de nombreux officiers allemands sont rejetées avec mépris par leurs supérieurs. D'ailleurs, les combats de mai en Roumanie – bataille de Targul Frumos –  ainsi que l'offensive du 10 juin contre la Finlande, qui entraîne la capitulation de ce pays en septembre, contribuent à détourner l'attention de la Biélorussie. A tel point que le LVI. Panzer-Korps, principale réserve du Heeresgruppe-Mitte, est redéployé en Ukraine avec d'autres unités, ce qui représente au total plus de 80 % de ses blindés. Le HG se trouve bien dépourvu quand le ciel lui tombe sur la tête. Alors que le Heeresgruppe-Nordukraine (Walter Model), stationné dans le secteur de Lvov, concentre le plus grand nombre de divisions mobiles : 9 Panzer-Divisionen et une Panzer-Grenadier-Division.


La STAVKA planifie l’Opération Bagration comme une « attaque de désagrégation » ou « coup tranchant » (rassekatouchtchi oudar). Il s’agit en en fait d’une variante de « l’attaque de rupture »  – ou attaque frontale (frontalnïi oudar) – quand plusieurs pénétrations profondes « tronçonnent » le dispositif ennemi. Pour le Major-Général Zamiatine, historien de l’Armée Soviétique, ce nouveau type de manœuvre opérationnelle peut être défini comme suit : « un groupement puissant qui assène aux défenses ennemies un coup tellement écrasant que généralement après un court laps de temps (habituellement dès le premier jour) l’ennemi se trouve dans l’incapacité de réagir sur toute la profondeur de sa défense tactique, et qu’avec l’intervention de fortes formations mobiles (divisions mécanisées), la percée prend un caractère opérationnel ». (R.L. Garthoff).
 Les Soviétiques ont utilisé ce procédé opérationnel, douloureusement mais avec succès lors de l’offensive d’Orel (1943), à Kiev (1943) et à Ouman (1944).

Mais avec Bagration, Joukov et Vassilievski vont encore plus loin : pour anéantir la majorité de l’ensemble du Heeres-Gruppe Mitte, le « tronçonnage » du dispositif ennemi s’ensuivra immédiatement d’encerclements successifs d’unités allemandes à 20-40 kilomètres du front initial. Trois conditions nécessaires sont requises :

1 : que les forces ennemies soient nettement inférieures en nombre (ce qui est vrai en Biélorussie pour 1944) ;

2 : que les manœuvres en profondeur puissent donc être effectuées sans craindre de contre-attaques ennemies capables d’encercler les pointes avancées ;

3 : Que les positions fortifiées ennemies soient suffisamment faibles pour être crevées par les premières « attaques de rupture ». Dans ce dernier cas, ce n’est pas tant que les fortifications de la Panther Linie soient de mauvaise qualité mais Busch n’a absolument pas les moyens de fournir un nombre idéal de défenseurs.
 
Comme l’a souligné Raymond L. Garthoff dans ses travaux sur la doctrine militaire de l’URSS, l’emploi de l’attaque par désagrégation témoigne d’un souci des soviétiques de disposer de puissantes réserves, comme d’une force de pénétration considérable. Mais il est assez difficile de la différencier du Blitzkrieg, ce que les historiens militaires soviétiques se sont souvent efforcé de faire. S’il existe une différence, l’attaque de désagrégation s’apparente plutôt à une poussée en flèche du Blitzkrieg, à l’attaque de rupture, plus émoussée et massive, dont elle peut être considérée comme une adaptation à des situations où une forme de choc aussi importante apparaît moins nécessaire et où l’élan de l’offensive peut être mieux maintenu par la mobilité que par la masse, ou encore par une combinaison de ces deux facteurs.

Sur le plan géographie, les Forces Soviétiques devront donc « tronçonner » le HG Mitte selon la répartition suivante : Au 1er Front de la Baltique revenait la tâche la plus ingrate ; couvrir le flanc droit de l’ensemble du dispositif soviétiques déclenchant une puissante poussée en direction de la Lettonie.
A sa gauche, le 3e Front de Biélorussie devait anéantir la 3. Panzer-Armee de Reinhardt dans le secteur de Vitebsk et le nord d’Orcha en évitant de lancer des assauts sur les villes et foncer vers le sud-ouest de Minsk puis vers Vilnius. Le 2nd FB de Zakharov (319 500 hommes) devait compléter l’encerclement de Minsk tout en se lançant sur Grodno et le Niemen. Enfin, le surpuissant 1er FB de Rokossovski (1 071 100 hommes) devait tronçonner les lignes de la 9. Armee de Hans Jordan, franchir les Marais du Pripet puis se lancer à l’ouest de Brobouisk, sur la Bérézina.
 

[Suite]


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Message  Yeoman 35 6/3/2014, 13:21

Concernant la coordination des frontsd, le principal problème de Joukov, Vassilievski et de leurs subordonnés est de concentrer suffisamment de forces afin de percer en profondeur le dispositif défensif allemand. Les Maréchaux de Staline reprennent le déroulement de la Bataille de Koursk, durant laquelle les Allemands avaient certes réussi à percer en quelques endroits, pour venir échouer sur la troisième ligne de défense des Soviets faute de réserves suffisantes. Ces dernières étant employées à bloquer les contre-attaques de flancs soviétiques. La STAVKA prend donc le temps de concentrer un maximum de réserves (Fusiliers, Brigades de Chars, Régiment de Chars Lourds et Régiments de SU, artillerie), afin d’exploiter la percée après la rupture du front.

Dans chaque secteur, les commandants de Front mettent sur pied d’énormes concentrations d’hommes et de matériel sur des courtes distances, même en second échelon. On voit ainsi une division de Fusiliers couvrir 1.5 km de front contre 2.5-3 km en temps normal. Un seul régiment de Fusiliers (800 à 1 000 hommes) doit percer un km. Du côté adverse, une seule Grenadier-Division doit couvrir 24 km de ligne en moyenne. Par conséquent, chaque Abteilung (bataillon) allemand devra affronter une Division de Fusiliers, soit 350 Allemands pour… 3 250 Russes.
 
 Ainsi, 400 000 hommes sur les 2.4 millions présents ont été acheminés dans une grande discrétion par chemin de fer, après avoir parcouru 2 500 km. Ils sont ensuite débarqués sur les arrières du 1er Front de Biélorussie, au sud des Marais du Pripet, avant de gagner leurs positions d’assaut à pied et toujours de nuit. Beaucoup d’unités ne seront ainsi absolument pas détectées par les renseignements du HG Mitte.
Le trafic routier est lui aussi limité (nuit et jours de mauvais temps). Ainsi, la 2e Armée de la Garde de P.G. Tchantchibadzé est retirée de Crimée, ses troupes étant acheminées par voie ferrée sur Iarstervo et Gomel, avant de gagner la ligne de front à pied selon les consignes données par la STAVKA. Celle-ci est aussi mise à contribution en expédiant ses réserves stratégiques aux différents Fronts. Ainsi, le 1er FU reçoit la 1er Corps de Chars ; le 2nd FB le 81e Corps de Fusiliers, et le 3e FB le 2e Corps de Chars de la Garde (A.S. Bourdeinïi) ainsi que la 11e Armée de la Garde (K.N. Galitzki). La 28e Armée de la Garde (A.A. Loutchinskïi), le 9e Corps de Chars (Ivan F. Kiritchenko) et le 2nd Groupement de Cavalerie Mécanisée (V.V. Sokolov) sont placés à la droite (nord) du dispositif du 2e FB. De leur côté, la 8e Armée de la Garde (V.I. Tchouikov), la 2nde Armée Blindée de la Garde (S.I. Bogdanov) et le 2nd Corps de Cavalerie de la Garde (V.V. Krioukov) sont placés sur le flanc gauche du 1er FB. De plus, d’autres unités indépendantes – blindés, artillerie, génie et mortiers – sont directement affectées au commandement de Fronts. Enfin, les 1re (K.A. Verchinine) et 4e (M.M. Gromov) Armées Aériennes, attribuées effectivement aux 3e et 1er FB, reçoivent l’appoint de 11 Corps Aériens et de 5 Divisions (Chasse, Attaque au sol et Bombardiers).
 
 Les Soviétiques vont aussi réussir le transfert délicat de la 5e Armée de Chars de la Garde de Pavel A. Rotmistrov. Débuté au début du mois de juin, l’acheminement de cette Grande Unité vers le dispositif du 3e FB, va se dérouler dans une très grande discrétion, au nez et à la barbe des quelques reconnaissances aériennes allemandes.
 Par conséquent, ce seront 56 Divisions de Fusiliers, 10 Corps de Chars, 4 Corps de Cavalerie, 2 Corps Mécanisés, 1 Brigade et 18 Régiments de Chars Lourds, ainsi que 31 Régiments de SU qui ont été acheminés pour l’assaut.
Afin d’approvisionner ces forces considérables, 1 433 trains se sont relayés sur 10 semaines, soit 21 par jour. Et cela, en sachant qu’une Armée de Fusiliers nécessite 16 trains d’approvisionnement, 20 pour un Corps de Chars 20, 33 pour un Corps Mécanisé, 57 pour un Corps de Cavalerie (en raison des chevaux), 3 pour une Brigade de Chars, 2 pour un Régiment de Chars et 1 pour un Régiment de SU. A cela, il faut ajouter d’autres unités dont les besoins cumulés s’élèvent à 31 frets par jour.
 
 
Pendant six semaines se sont donc 5 718 916 tonnes d’approvisionnement qui ont été fournis par 2 800 trains (65 par jour) soit : 1.2 millions de tonnes de munitions, 300 000 de carburant et 500 000 de rations. En outre, chaque convoi ferroviaire doit acheminer pour une division de Fusiliers : 311 tonnes de mutions, 19 de rations, 15 de foin (pour les chevaux) et 13 de carburant ; soit 358 tonnes de denrées ! Les divisions de réserve voient leur portion réduite à 275 tonnes quotidiennes. Comptons donc pour 150 divisions déployées pour Bagration, 41 250 tonnes par jour acheminées par 20 trains par jour. Un convoi de 45 wagons transportant 2 000 tonnes.
Il faut remonter à veille de la bataille de Koursk pour voir les Soviétiques accomplir de telles prouesses logistiques. Rien n’a été laissé au hasard par la STAVKA pour satisfaire l’ampleur que doit prendre Bagration. A la veille du 22 juin 1942, chaque Frontovik et Tahkisti sont approvisionnés correctement, nourris décemment, prêts à en découdre et motivés au plus haut point. Les Allemands vont donc faire face à un ennemi extrêmement coriace, galvanisé par la haine qu’il porte aux « fasciste allemand » (bien entretenue par la propagande…).
 
Prévue d’abord pour le 15 juin 1944, Bagration doit être reportée d’une semaine pour des raisons logistiques. Cela dit, ce report d’attaque ne remet absolument pas en cause le rapport des forces. En effet, même si les attaques de Partisanïi se sont multipliées pendant les semaines précédentes, l’OKH fait toujours preuve de cécité et refuse de croire au lancement d'une si vaste opération en Biélorussie. Pour le Haut-Commandement allemand, les Soviétiques n’ont absolument pas les moyens de cette ambition. Une autre sous-estimation qui coûtera très cher… Illustration, le II.SS-Panzer-Korps de Paul Hausser et ses deux divisions – 9. SS-PzDiv « Hohenstaufen » et 10. SS-PzDiv « Frundsberg »  – quittent leur zone de repos en Galicie (Pologne) pour être expédiées en Normandie afin de bloquer les Anglo-Canadiens dans la région de Caen.


Très cordialement
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Message  Yeoman 35 10/3/2014, 12:40

- L'ASSAUT SOVIETIQUE, PHASE 1
 
* OPÉRATIONS PRÉPARATOIRES



Le 21 juin, les Soviétiques déclenchent des reconnaissances en force sur différents points du front. Plusieurs points faibles sont détectés dans le dispositif allemand qui s’en trouve encore plus désorganisé. Zakharov, Bagramian, Rokossovski et Tcherniakhovski savent alors qu’ils devront lancer le maximum de leurs forces à la jointure des dispositifs deux unités différentes. Bien souvent, ce type de position est assez mal couvert car la responsabilité tactique est partagée entre deux chaînes de commandement qui s’échangent leurs informations de manière parcellaire.

Dans la nuit du 21 au 22 juin : Tous phares éteints chars et véhicules de l’Armée Rouge s’acheminent sur leurs lignes de départ. Mais les Grenadiere placés en première ligne savent alors que les Russes préparent une attaque. Plusieurs rapports alarmants parviennent à Busch qui n’en croit pas un mot, préférant croire que les Soviétiques ne sont pas capables de monter une grande offensive estivale. On se complaît toujours à sous-estimer les efforts considérables entrepris par l’Armée Soviétique pour acquérir un important savoir-faire opérationnel.
Le 23 juin, 5h00 du matin : Les 24 363 canons, mortiers et Katioucha des trois Fronts Soviétiques commencent à jouer leur symphonie destructrice. Bagration démarre avec le traditionnel déluge de feu dont l’Artillerie Soviétique s’est faite la grande spécialiste. Pendant deux heures durant, les positions allemandes se font marteler en profondeur par l’Ognevoï Val (barrage roulant) soviétique. Aucune parcelle de terrain n’est épargnée par les obus de 122, 152, 203 et 381 mm, ni par les roquettes BM-8 et BM-13. Sauf que, peu dupes des préparatifs soviétiques, plusieurs officiers allemands ont évacué leurs hommes sur des positions moins exposées. Cela n’a pas empêché l’artillerie soviétique de détruire la majeure partie des fortifications de la Panther Linie et plus grave encore, les lignes téléphoniques. Les Grenadiere ne vont avoir d’autre choix que de se battre dans des trous individuels, bien souvent creusés à la hâte, tout en étant sourds et muets.
 
Chaque force d’assaut est d’abord précédée par des T-34 démineurs soutenus par des KV-1 et des JS-2, eux-mêmes talonnés par un Bataillon d’Assaut du Génie et un Régiment de 20 SU lourds ISU-152, qui à défaut d’être un bon chasseur de char, se révèle un très bon matériel d’appui feu. Les SU et ISU pratiquent alors le tir direct« Primaïa Navodka »  – sur les positions allemandes, conformément à la doctrine d’emploi de l’artillerie. Et le procédé se révèle particulièrement efficace. L’Infanterie arrive juste derrière avec des T-34O (lance-flammes).
 
Côté aérien, l'aviation soviétique met à profit sa maîtrise des airs pour matraquer efficacement les colonnes en retraite. Profitant en outre d’une densité de FlaK plus modeste que d’habitude, la VVS domine complètement les cieux face à une Luftflotte 6 qui ne peut lui opposer que ses moyens fort limités, avec 65 sorties seulement. Ainsi, le 22 juin, quinze minutes avant l'assaut, 18 Illiouchine Il-2 Stourmovik s’en prennent à l'état-major de la 78. Sturm-Division pendant que les positions avancées de la même division sont prises à partie par 160 bombardiers Petliakov Pe-2. La seule 1re Armée Aérienne de Mikhaïl M. Gromov  (3e FB) effectue plus de 2 500 sorties du 23 au 24 juin contre 65 pour la Luftflotte 6 de von Greim (selon les sources soviétiques). Pendant ces jours, les Stourmoviks ne trahiront pas leur surnom allemand de Schwarze Tod (« Mort Noire »).
 

** VITEBSK


Le flanc nord du HG Mitte était défendu par la 3. PzA de Reinhardt qui couvrait le secteur allant du saillant de Vitebsk jusqu’au nord de la grande route Moscou-Minsk, celle dernière étant gardée par la 4. Armee de von Tippelskirsch. Le 22 juin, après une colossale préparation d’artillerie, la 43e Armée soviétique du Lieutenant-Général A.G. Bieloborodov (1er Front de la Baltique avec les 1er, 60e et 92e Corps de Fusiliers, ainsi que le 1er Corps de Chars de Boutkov) vint cogner contre les lignes du IX. Armee-Korps de Rolf Wuthmann et poussa en direction de la Dvina. Au sud de Vitebsk (3e Front de Biélorussie de Tcherniakovski), le VI. AK de Georg Pfeiffer, avec les 197 et 299. ID, disparu purement et simplement sous la déferlante soviétique, dès lors que la 5e Armée de Nikolaï I. Krylov (45e, 65e  et 72e CF, plus la 3e Division d’Artillerie de Rupture de la Garde) frappa aussi durement qu’efficacement à la jonction des secteurs des 299 et 256. ID. Krylov réussit ainsi à opérer une brèche nette dans le dispositif germain. Profitant alors de l’avantage procuré par son marteau de feu, Tcherniakovski lança immédiatement ses pointes blindées sur les arrières de Vitebsk. Pour couvrir cette action, il ordonna à la 5e Armée et à la 39e Armée d’Ivan I. Lioudnikov (84e CF et 5e Corps de Fusiliers de la Garde) de liquider le VI. AK. Les chefs des deux grandes unités s’exécutèrent et taillèrent en charpie la formation de Pfeiffer qui cessa de figurer sur l’Ordre de Bataille allemand le 24.
La Festerplatz de Vitebsk était tenue par le LIII. AK de Friedrich Gollwitzer (quatre divisions). Dès le 24 juin, les Soviétiques réussirent à envelopper la ville par le nord et le sud. Ne disposant d’aucune réserve permettant de tenir un siège, Gollwitzer demanda en urgence la permission à l’OKH de quitter Vitebsk pour une seconde ligne de défense plus à l’ouest appelée Tiger Linie. Réponse de Rastenburg (QG du Führer en Prusse-Orientale) : « tenez vos positions ». Le sort des soldats de Gollwitzer était alors scellé.

Le 25 juin, la 3. PzA fut complètement disloquée et mise dans l’incapacité d’apporter une réponse coordonnée à l’offensive de Tcherniakovski. Le IX. AK se repliait vers la Dvina, causant ainsi de gros embouteillages sur les ponts enjambant cette rivière. Le VI. AK était donc anéanti, pendant que les 299 (Hans Junck) et 256. ID (Albrecht Wüstenhagen) se retrouvèrent isolées du reste de la grande formation de Reinhardt, dès que les Soviétiques lancèrent de puissantes attaques autour de Bogouchevsk, où ils s’employèrent de d’entamer la troisième zone de défense baptisée Hessen Linie. Pendant ce temps, les 39e et 43e Armées convergèrent vers Vitebsk, enfermant tout le LIII. AK de Gollwitzer comme un rat dans un sac. Faisant fi de l’ordre de l’OKH, Gollwitzer tenta tout de même une action de sortie. Il massa alors plusieurs éléments au sud-ouest de Vitebsk afin de forcer les anneaux de Tcherniakhovski et de Bagramian. On y trouva alors les : 246. ID (Generalmajor Claus Müller-Bülow) et la 4. Lutwaffe-Feld-Division (GL Robert Pistorius). Mais l’OKH s’obstina à refuser l’autorisation d’abandonner la Feldplatz Vitebsk ; la 206. ID (Generalleutnant Alfons Hitter) se vit donc intimer l’ordre de défendre la place jusqu’au dernier homme. Cette perte de temps fut fatale au LIII. AK. Le soir du 25 juin, la 39e Armée de Lioudnikov hacha menu la 4. LwfDiv de Pistorius. Le lendemain, la 246. ID et la 6. LwFDiv furent encerclées à leur tour alors qu’elles défendaient la route menant à Vitebsk. La situation dramatique de ces unités allemandes prit un tour ubuesque dès que Hitler ordonna que l’on parachutât un officier à l’intérieur de Vitebsk pour rappeler à Gollwitzer que la 206. ID prise au piège ne devait quitter Vitebsk sous aucun prétexte. Courroucé, Reinhardt insista auprès de Rasteburg que ce fusse lui qui soit parachuté. Pris de cours, Hitler se ravisa. Privilégiant le sort de ses derniers soldats à l’obéissance envers Rastenburg, Gollwitzer choisit d’évacuer Vitebsk avec ce qui lui restait.  Mais ce fut trop tard. Quelques centaines de soldats de la 4. LwFDiv réussirent à percer mais furent exterminés dans les bois à l’est de Vitebsk. Quelques milliers de survivants du LIII. AK gagnèrent les positions de la 3. PzA en ordre dispersé après avoir laissé 30 000 dès leurs sur le terrain. Pour à peine quatre jours de combat, le bilan était catastrophique… Et il allait s’alourdir. Le IX. AK de Wuthmann se replia à toutes jambes sur Polotsk, tout en étant implacablement par la 6e Armée de la Garde (103e CF, 2nd et 22e CFG) du très bon Ivan M. Tchistiakov, introduite en second échelon (exploitation de percée) par Bagramian.


[Suite]
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Message  Yeoman 35 10/3/2014, 21:41

*** ORCHA

Située au sud du dispositif du 3e FB de Tcherniakovski, distante de 77 km au sud de Vitebsk, Orcha était un important objectif compte-tenu que la ville contrôlait l’accès à la grande route Moscou-Minsk. Si les Soviétiques perçaient le front allemand au niveau du XXVII. AK du Gen. Paul Völckers, ils formeraient la pince nord d’une tenaille qui rejoindrait le dispositif du 2nd FB de Rokossovski dont des éléments du flanc droit formeraient la pince sud de la tenaille. Cette autre phase de « désagrégation » aurait pour conséquence d’encercler la 4. Armee de von Tippelskirsch et sa destruction.
La route de Minsk était gardée par des positions défensives aménagées par 78. Sturm-Division de Hans Trautt. Cette unité réputée était toutefois renforcée par un soutien en artillerie comme en Sturmgeschütze. Comparée à Vitebsk, la Festerplatz-Orcha était bien mieux protégée. Placée sous le commandement de Trautt, elle était corsetée par la 78. StDiv pendant que la25. PzGrenDiv du Generalleutnant Paul Schürmann tenait les lignes situées au sud. Mais Tcherniakovski était au courant. Il modifia donc ses plans et renforça ses troupes d’assaut avec des éléments lourds du génie.

 
Le 23 juin, la 11e Armée de la Garde (8e, 16e et 36e CFG, 2e Corps de Chars de la Garde et 7e Division de Mortiers de la Garde) de Kouzma N. Galitski, bien dotée en artillerie comme en chars et canons d’assaut, lança son premier assaut sur Orcha. Mais ses Corps de Fusiliers furent stoppés par les trous d'obus, les mines et surtout par les redoutables armes antichars individuelles, les Panzerfaüste, maniées par des combattants résolus.
Toutefois, le 25 juin, la 1re Division de Fusiliers de la Garde enfonça les lignes allemandes dans un étroit couloir au sur le flanc gauche (nord) de la 78. StDiv, qui se rabattit immédiatement sur la Hessen-Linie (troisième ligne de défense). Le maintien du contact avec la 25. PzGrenDiv au sud fut alors gravement menacé. Tcherniakovski saisit immédiatement l’occasion en adjoignant des renforts de cavalerie mécanisée à la 1re DFG. Le 25 juin, Galitski lance tout ce qu’il a dans l’assaut, causant ainsi la rupture des défenses allemandes d’Orcha. Des éléments de la 78. StDiv lancèrent une contre-attaque sur Oriekhovsk mais celle-ci échoua face aux tubes et aux Fusiliers russes.

Plus au nord, par « effet domino », les positions du XII. AK de Völckers furent gravement menacées par la destruction du VI. AK. Le 25 juin à 11h20, Busch décide de placer le VI.AK sous le commandement de la 4. Armee de von Tippelskirch. La 14. ID de Hermann Flörke fut directement expédiée au nord d’Orcha afin de ralentir l’avance des Russes. A minuit cependant, la 11e AG accula les restes du VI. AK sur la Hessen-Linie, rendant par conséquent la position de la 78. StDiv absolument intenable. Tcherniakovski expédie sans attendre le 2nd Corps de Chars de la Garde d’A.S. Bourdeinïi sur la route de Minsk, appuyée par des unités d’appui afin de procéder à l’encerclement d’Orcha. Comprenant le danger, Trautt décide d’évacuer Orcha. A temps.
C’est alors que Tcherniakovski décida d’introduire sa principale force d’exploitation de percée ; la 5e Armée de Chars de la Garde de Pavel A. Rotmistrov (3e Corps de Chars de la Garde, 3e Corps de Cavalerie de la Garde et 3e Corps Mécanisé de la Garde).
De son côté, le VI. AK s’effondra complètement. Ses rescapés atteignirent Borisov dans une grande panique. Son chef, le General Georg Pfeiffer fut tué le 28 juin après avoir perdu le contact avec ses divisions. Völckers reçut l’ordre de stabiliser la situation mais son XII. AKmanquait des forces nécessaires en dépit de la présence de la 260. ID encore intacte de Günther Kammt, tout en intégrant la 286. Sichersheit-Divison (Division de sécurité) dans son dispositif.


Ajoutons que le 28 juin, pendant que la 5e ACG vint prendre position sur la Bérézina afin d’engager la seconde phase de l’offensive de Tcherniakovski, Hitler décide de remplacer un Ernst Busch épuisé et au bord de la rupture de nerfs, par le Generalfeldmarschall Walter Model, l’un de ses « pompiers » favoris , un des grands spécialistes des techniques de défense qui a su rétablir des situation critiques auparavant. Walter Model fut donc remplacé à la tête du Heeres-Gruppe Nordukraine par l’un des très bons manœuvriers de laPanzerwaffe Josef Harpe. Mais cette nomination est arrivée trop tard car la STAVKA a déjà ordonné aux trois Fronts de se lancer en avant sans se préoccuper des grands centres urbains. Aussitôt arrivé à Minsk, Model ne put que constater la catastrophe. Son objectif fut alors de « limiter la casse ». Pour cela, il fait promptement venir les réserves dont il dispose dans l’immédiat. Ainsi, la 5. PzDiv de Karl Decker, la 12. PzDiv et leschwere-Panzer-Abteilung 505 du Hauptmann Werner Freiherr von Beschwitz, équipé de Tigers I, sont acheminés dans la région de Minsk.
La stratégie du Führer consiste à transformer chaque grande agglomération en Festung a pour but de ralentir la poussée adverse. Sur le terrain, ces môles défensifs doivent réduire la puissance des divisions soviétiques placées en pointe de l’offensif en distrayant une partie de leurs forces pour sécuriser leurs arrières. Néanmoins, la STAVKA ne « joue » pas la même partition que Hitler. L’Armée Soviétique se « contentait » d’encercler les villes, sans chercher à les conquérir systématiquement, pendant que ses forces mécanisées fonçaient plein ouest. L’art opérationnel dans son plein accomplissement.
 

**** MOGHILEV


Ironie de l’histoire, Staline a dû omettre qu’à Moghilev en 1811, Piotr I. Bagration fut battu par le grand Maréchal de Napoléon, Louis Nicolas Davout.
L’assaut sur Moghilev fut attribué au 1er FB de Georgi F. Zakharov face au centre de la 4. Armee allemande. Le 23 juin, un colossal barrage roulant assomma les lignes du XXXIX. Panzer-Korps (12, 31, 110 et 337. ID) de Robert Martinek. Le XXXIX. PzK recut tout le choc de la 49e Armée Soviétique d’Ivan T. Grichine (62e, 69e et 76e CF).
Mais les quatre divisions allemandes tinrent bien le choc infligeant de lourdes pertes aux soviétiques. Kurt von Tippelskirch prit alors les devants le 23 même pour autoriser Martinek à se retirer sur la Tiger-Linie. Mais l’OKH refusa cette proposition, même si la Panzer-Grenadier-Division « Feldherrnalle » fut expédiée vers le cours supérieur du Dniepr en vue de préparer l’éventuelle évacuation des unités du XXXIX. PzK. Pendant ce temps, le XII. AK(18. PzGrenDiv, 57 et 267. ID) du General Vincent Müller, se replia directement sur la seconde ligne de defense allemande.
La 49e Armée de Grichine réussit à forcer le cours supérieur du Dniepr le 27 juin, lorsque les 290e et 369e Divisions de Fusiliers réussirent à aborder la Fester-Platz Moghilev au prix de furieux combats, pendant que la23e Brigade de Chars de la Garde enveloppait la ville par le nord-ouest. Le commandant de la FP Moghilev, le Generalmajor von Erdmannsdorff (qui devait être exécuté par les soviétiques pour crimes de guerre), ainsi qu’une grande partie de la 12. ID, avaient reçu comme instructions de défendre la ville jusqu’au bout. Mais le 28 juin, les Soviétiques prirent la ville d’assaut. Ce fut le signal pour le XII. AK comme pour le XXXIX. PzK de se replier vers les points passages jetés sur la Bérézina, en traînant leurs blessés, leur personnel administratif, ainsi que des civils biélorusses. Robert Martinek, commandant duPanzer-Korps fut tué lors d’une attaque de Sturmovik.



***** BROBOUISK

Situé à 139 km à l’est de Minsk, le secteur la Fester-Platz « Bobruisk » (GL.  Adolf  Hamann) était tenu par la 9. Armee du General der Infanterie Hans Jordan (trois Korps avec 10 Divisionen), qui faisait face au 1er Front de Biélorussie de Rokossovski.  Avec cinq Armées (3e, 28e, 48e, 61e et 65e Armées, 6e et 16e Armées Aériennes, ainsi que la Flotille de Combat du Dniepr), pour quatorze Corps de Fusiliers, un Corps Mécanisé (1er deSemien M. Krivochéine), un Corps de Chars (1er Gardes de Mikhaïl F. Panov), deux Corps de Cavalerie(2e Gardes de Krioukov et 7e Gardes d’Issa A. Plïiev), ainsi qu’un Corps d’Artillerie (4e) en appui, Rokossovski concentrait un maximum de forces sur un front allant d’Orcha jusqu’aux étendues septentrionales des Marais du Pripet. Bobruisk était le principal objectif de Rokossovski car, le dispositif de la 9. Armee de Jordan s’articulait à partir de cette Fester-Platz. Initialement, Staline souhaitait d’abord que le 1er FB effectuât une simple percée en profondeur afin d’atteindre les rives de la Bérézina. Mais Rokossovski fit remarquer que pour davantage de sûreté, il fallait anéantir les forces ennemies placées autour de Bobrouisk par un double enveloppement. Finalement, cette proposition fut adoptée par la STAVKA.

Du côté du QG de la 9. Armee, on s’attendait à une puissante offensive soviétique dans cette région. Ayant envoyé plusieurs patrouilles « sonder » les lignes des 35e et 41e CF de Joloudev et d’Ourbanovitch, la 134. ID du GL Ernst Philipp confirma que les Soviétiques préparaient quelque chose. Mais elles ne purent se rendre compte de l’importance des forces alignées. Un seul régiment (1 800 hommes environ) de la 134. ID Faisait face à une division de Fusiliers à effectif plein (7 200 hommes). Le problème n’était pas que Jordan était aveugle quant aux intentions de Rokossovski mais il ignorait QUANT il allait exactement passer à l’action et COMBIEN de fusiliers, de chars de SU et de « Morts Noires » allaient lui tomber dessus. Jordan en référa à Busch et lui soumit l’idée d’opérer un repli tactique mais le patron du HG Mitte lui opposa un refus net. Et Hans Jordan n’était point homme à contester les ordres.
Jordan n’avait pas vraiment de quoi pavoiser puisque plusieurs de ses Divisionen qui gardaient son flanc gauche (nord) étaient de qualité moyenne. Mais l’OKH considérait que le terrain était facile à défendre, ce qui pensait-on, compenserait la qualité des divisions de la 9. Armee qui eurent toutefois le réflexe d’aménager d’importantes défenses en profondeur dans cette zone.
 
A l’instar des attaques sur Vitebsk, Orcha et Moghilev, Rokossovski démarre son attaque par un colossal Ognevoi Val préparatoire. Malheureusement les assauts de la 3e Armée deGorbatov et de la 65e Armée de Pavel I. Batov, échouèrent sur les lignes de défense ennemies. Rokossovski ordonna alors à son artillerie de marteler les lignes de Jordan. Après que les tubes lourds et les Katioucha du 1er FB eurent une seconde fois joué leur concert destructeur, les 35e et 41e CF se jetèrent sur les malheureux Grenadiere de la134. ID de Philipp qui étaient complètement abrutis par le pilonnage précédent. Les Fusiliers de Viktor Joloudev (l’un des officiers héros de Stalingrad) et d’Ourbanovitch enfoncèrent les lignes ennemies comme dans du beurre.

La 20. PzDiv de Mortimer von Kessel, accourue en trombe se prépara à contre-attaquer contre les forces de Gorbatov, après avoir été « délivrée » par Hitler. Mais plus au sud, la 65e Armée de Batov (18e CFd’Ivan. I. Ivanov et 105e CF de Dimitri A. Alekseiev), bien appuyée par le 1er Corps de Chars de la Garde de Panov, réussit à percer au sud de Bobrouisk, dessinant ainsi une forte tenaille. Pris de court, Jordan réagit en adressant un contrordre la von Kessel. La 20. PzDiv dut ainsi « lâcher » Gorbatov pour se retourner contre Batov et Panov. La perte de temps coûta cher et les PzKw IV de von Kessel furent finalement engagés contre la 65e Armée le 26 juin. Panov réagit bien en engageant ses T-34/85, SU-85 et ISU-122 qui firent la différence. Chose assez rare sur l’Ostfront, pour une fois les Tahkisti ont sévèrement corrigé leurs adversaires allemands en rase campagne. Pendant ce temps, les Fusiliers de Batov se ruèrent sur Bobrouisk, afin de faire la jonction avec les unités de la 3e Armée.

A Bobrouisk, le Generalleutnant Hamann n’attendit guère la désapprobation de l’OKH de rassembler ses forces statiques pour les évacuer de Bobrouisk. Malheureusement, le 27 juin, les  65e Armée et 3e Armée – celle-ci mit en lice ses trois autres CF (40e de V.S. Koutouzov46e d’Erastov et 80e de Ragoulia) –  firent leur jonction à l’est de Bobrouisk, piégeant ainsi tout le XXXV. AK du GL Hans Freiherr von Lützow (645296383. ID et les lambeaux de la 134. ID) qui gardait le flanc nord de la 9. Armee tout autour de Rogatchev a. Il y eut aussi des unités du XXXXI. PzK du GL Hans Weidling (centre de la 9. Armee) à être prises dans la nasse. Von Lützow et Hamann se mirent d’accord. Tout le monde devait percer vers l’ouest et prendre la route de Minsk. Entretemps, Hitler excédé par l’emploi confus de la 20. PzDiv, démit Jordan de son commandement et le remplaça parNikolaus von Vormann.

 
De leur côté, le 27 juin les Divisionen du XXXV. AK et les quelques éléments du XXXI. PzKdétruisirent tout leur matériel lourd et s’enfuirent vers l’Ouest de façon complètement improvisées. La poche s’étendait sur plusieurs kilomètres le long de la Berezina.
Rokossovski fit alors donner l’artillerie et la VVS du 1er FB avec ordre de matraquer tout ce qui roulait et marchait. Les mortiers, canons, obusiers et lance-roquettes du Front concentrèrent leur tir sur le couloir d’évacuation qu’empruntait le XXXV. AK de von Lützow. La 16e Armée Aérienne du Colonel-Général Sergei I. Roudenko lâcha les meutes d’Il-2Stourmovik du 4e Corps d’Assaut Aérien de G.F. Baïdoukov sur les colonnes allemandes à pied et à hippomobiles. Déchaînées, l’Artillerie et la VVS causèrent un effroyable carnage sur un espace réduit. Pour ajouter au pire, la 9. Armee vit aussi ses lignes de communications complètement sectionnées et désorganisées par un bombardement.

De son côté, le Groupement de Cavalerie Mécanisée Pliiev démarra son attaque en même temps que Batov dont il couvrait le flanc gauche. Son objectif final était de contrôler l'axe Glousk-Sloutsk au sud-ouest de Bobrouisk et d'atteindre Baranovitchi et menacer les arrières de Jordan. Le 1er Corps Mécanisée de Moseievitch et le 7e Corps de Cavalerie de Pliiev durent alors franchir les marches du nord-est des Marais du Pripet, recontrant ainsi des difficultés de déplacement étant donné la nature difficile du terrain. Malgré un retard pris, Pliiev rassura Rokossovski car ses unités ne rencontrèrent qu'une très faible résistance durant sa chevauchée, couvrant toute les franges nord du Pripet et harcelant sans cesse les éléments de la 9. Armee en retraite.
Le 28 juin, la 12. PzDiv de Müller vint enfin se placer sous le commandement de la 9.ArmeeHelmut Städte, alors chef d’état-major de la 9. Armee qui assurait le commandement par intérim de la Grande Unité, accueillit Müller en ces termes teintés de cynisme et de résignation :
- « Heureux de vous voir. La 9. Armee n’existe plus. »



L’OKH constata enfin l’ampleur de la catastrophe au vu de l’effondrement presque imminent de la 9. Armee. Son chef d’état-major, Zeitzler, prit alors la décision d’autoriser une retraite générale du XXXXI. PzK. Le GL Adolf Hamann reçut alors l’ordre de contenir la 65e Armée rouge avec les unités de Fester-Platz et la 383. ID du GL Edmund Hoffmeister, qui avait été encore relativement épargnée. Des milliers de prisonniers durent alors être abandonnés dans la citadelle. La poignée de chars et d’autres tubes chenillés qui restait à la 20. PzDivse concentrèrent en fer de lance du XXXXI.PzK, afin de former percer la poche de Bobrouisk sous le commandement général de Hoffmeister, tandis que la 12. PzDivattaquerait depuis la rivière Svitatch pour rejoindre les assiégés. L’opération démarre donc le 28 juin. Grâce à la ténacité des équipages de Panzer et des Panzergrenadiere, Hoffmeister  et Müller réussissent à créer une brèche dans le dispositif de la 356e Division de Fusiliers (65e Armée). Mais Batov demanda immédiatement l’appui de l’artillerie, des SU et de la VVS qui se déchaînèrent une fois de plus sur les forces du XXXI. PzK qui s’allongeaient en colonnes sur la route de Minsk.
 
Batov put alors donner le coup de grâce aux forces allemandes enfermées dans Bobrouisk. Pavel I. Batov était l’un des meilleurs subordonnés sur lesquels pouvait s’appuyer Rokossovski ; un très bon tacticien doublé d’un « homme d’action qu’on ne pouvait laisser dans un bureau d’état-major », tel que le qualifiait le chef du 1er FB. Batov lâcha donc le 18e Corps de Fusiliers d’Ivanov (69e Division de Fusiliers, 37e et 44e Divisions de Fusiliers de la Garde) appuyés par des mortiers et des canons d’assaut. Les combats firent rage contre les Grenadiere de la 383. ID et les unités statiques d'Hamann chargées de mener les combats retardateurs. Des centaines de blessés furent victimes des tirs croisés. Hamann et ses hommes réussirent à accrocher le train des 12 000 fuyards démoralisés et à passer la Svitatch.
Le bilan des combats de Bobrouisk fut sans équivoque. Plus de 40 000 hommes ont été tués, blessés et portés disparus. Les Fusiliers de Batov découvrirent un hallucinant spectacle de véritables « tapis de cadavres » et de carcasses de véhicules calcinés. Les sources soviétiques firent enfin état de 20 000 prisonniers allemands.


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Message  Yeoman 35 13/3/2014, 18:21

- BATAILLE DE MINSK



* Plan soviétique

- Pour s’emparer de Minsk, Joukov et Vassilievski tombèrent d’accord quand à lancer un vaste mouvement en tenaille opérée par deux « cornes » (NDLA) fortement mécanisées et mobiles. Ainsi, le 3e Corps de Cavalerie de la Garde de Nikolai S. Oslikovski  (3e FB de Tcherniakhovski) devait se lancer dans un vaste mouvement tournant pour atteindre les lignes ennemies au nord-ouest de Minsk. Pendant ce temps, Tcherniakovski lancerait son plus fort élément, la 5e ACG de Rotmistrov sur Minsk dans un mouvement dessinant une « courbe parallèle » à la progression d’Oslikovski. Il serait aidé en cela par la 11e AG de Galitski, le 2nd CCB de Bourdeinïi, ainsi que par les Régiments de Chars lourds et de SU du Front. 

- Au sud, le 7e Corps de Cavalerie Mécanisé de Plïiev était en charge de la progression de l’aile la plus méridionale du 1er FB. A l’instar du 3e CCAVG, il devait atteindre la région sud-occidentale de Minsk en longeant les marches septentrionales des Marais du Pripet et couvrir l’axe Goulsk-Soultsks-Baranovichi, le tout sur les arrières de la9.Armee qui tenait toute la région entre Minsk et les marécages. A la droite du 7e CCAV de Plïiev, Rokossovski mit en lice la 65e Armée, le 1er CM, le 1er CCh.G et le 2nd CCAVG qui devaient se lancer sur Minsk par un mouvement en crochet sud-sud-est – nord-nord-est.


- Joukov et Vassilievski avaient ainsi prévu d’anéantir les et 9.Armeen qui seraient enveloppées dans un « chaudron » Soultsk-Baranovichi-Minsk, avant d’être tronçonnées par les unités mécanisées et laissées à la merci de l’artillerie et de la VVS des deux Fronts mis à la tâche.

 

** Plans défensifs de Model

- Le 26 juin, alors que Cherbourg s’apprêtait à capituler aux Américains, l’OKH réalisa enfin que l’Opération Bagration n’était en rien une diversion et que Minsk, clé de la libération de la Biélorussie, était le principal objectif des Soviétiques.
En tant que spécialiste de la défense, Walter Model était bien décidé à enrayer la catastrophe et à défendre les accès à Minsk en usant de manœuvres mobiles, avec les quelques unités mécanisées dont il disposait. Cependant, dire que la situation du HG Mitte était alarmante est un euphémisme. Au nord, la 3. PzA était prête à s’effondrer, le LIII. AK était en lambeaux, le VI. AK taillé en pièces, pendant que le IX. AK tentait d’échapper à l’anéantissement. Au sud, la 9. Armee avait perdu toute cohésion et au centre, la 4. Armee était maintenue à flots vaille-que-vaille par von Tippelskirch.
On ne peut donc s’empêcher de penser que Model dut avoir constamment avoir des sueurs froides, au vu des nouvelles qui lui parvenaient, comme à mesure que les Soviétiques se rapprochaient de la grande cité de Russie Blanche. Informé de la situation, Hitler ordonna à Model de constituer Minsk en Fester-Platz et d’y rameuter tous les restes de la 9. Armee pour renforcer la défense. Hitler s’obstinait encore aveuglément à enrayer les « vagues rouges » avec ses villes-forteresses, ce qui aurait fait s’étrangler Erich von Manstein. Mais voilà, bien que très bon tacticien spécialiste de l’art défensif, Walter Model n’avait guère la ruse politique de l’aristocrate Manstein qui pouvait contourner certaines décisions de Berlin et surtout, il ne discutait jamais les ordres du Führer.

 
- Mais revenons au déploiement défensif. La 5. PzDiv du GM Karl Decker fut détachée du Heeres-Gruppe Nord-Ükraine pour gagner Minsk le 27 juin. Decker était un bon spécialiste des Panzer qui a commandé la première unité de Panther (204. Panzer-Brigade) à Koursk l’année précédente. La 5. PzD était alors la plus puissante formation que l’Ostheer  pouvait aligner sur cette partie du front, avec des effectifs pleins et du matériel de bonne qualité. Son Panzer-Regiment 31 ne comptait pas moins de 192 Panzer avec 96 PzKw IV pour leII/PzRegt.31, 96 Panther pour le I/PzRegt.31, ainsi que 31 Panzerjäger IV pour lePanzerjäger-Regiment.53. A cela s’ajoutaient les 12 canons antichars PaK 40 7.5 cm (PzJg-Regt.53), les véhicules blindés de reconnaissance Sd.Kfz 234 du Panzer-Aufklärungs-Abteilung 5 et les semi-chenillés (Sd.Kfz 250 et 251) des Panzergrenadier-Regimente 13 et14. Dans de telles circonstance, cette dotation pouvait faire rêver. Mais le Pz-Regt 31 ne fut pas engagé en intégralité, Decker préférant laisser 71 de ses Panzer en réserve tactique au cas où les évènements prendraient une trop mauvaise tournure. Il n’empêche que les 125 Panzer qui seront engagés à Borisov représentaient une force de frappe aussi redoutable qu’efficace. Le 28 juin, la division est réorganisée. Le Kampfgruppe von Saucken prit position près des Borisov sur la route principale permettant l’accès au nord-est de Minsk, afin de couvrir la retraite d’éléments de la 4. Armee. Pendant ce temps les « fauves » du PzRegt. 5 couvraient les voies de chemin de fer situées au nord qui servaient aux évacuations. Et pour « cuirasser » le tout, le schwere-Panzer-Abteilung 505 avec 45 Pzkw VI Tiger I etTiger II est expédié à l’est de la gare de Krupki.

- Model compléta enfin son dispositif en puisant dans ce qu’il avait sous la main ; le Gruppe von Gottberg, des éléments de la très sinistre 36. SS-Polizei-Grenadier-Division « Dirlewanger » (SS-Brigade-Führer Oskar Dirlewanger), ainsi que des éléments de la non moins sinistre Brigade-Kaminski formée de collaborateurs Russes et Biélorusses. Ces deux unités spécialisées dans la traque aux partisans, s’étaiennt taillé une solide réputation de praticiennes en atrocités et crimes de guerre.
Enfin, le Gruppe-Anhalt, formation composée d’unités de sécurité et de restes du XII. AK qui avaient réussi à atteindre la ville de Berezino.


*** L'assaut des Soviets 

Tcherniakovski décida alors de lancer ses unités de second échelon sur Minsk à partir du 24. Ainsi, la 5e Armée de Chars de la Garde de Rotmistrov devait atteindre Minsk en progressant sur deux axes avec le 3e Corps de Chars de la Garde d’Ivan A. Vovtchenko et le 29e Corps de Chars d’Ievgeni S. Fominykh, pendant que le très bon3e Corps de Cavalerie de la Garde du tout aussi bon Major-Général Nikolai S. Oslikovski (5e, 6e et 32e Divisions de Cavalerie de la Garde plus les unités d’appui, soit 22 500 hommes)  devait couvrir le flanc droit de Rotmistrov par des manœuvres en profondeur dans le dispositif allemand. 
Malheureusement, en raison d’une confusion logistique, la 5e ACG ne put démarrer son offensive que le 26 seulement. Cela laissa quelques temps à Model d’organiser sa défense, ainsi qu’aux unités de la Panzerwaffe de peaufiner leur déploiement dans l’urgence. Mais les difficultés que rencontre Rotmistrov n’avaient pas vraiment la même portée que celles que connaissaient ses adversaires. Mais pendant que Rotmistrov préparait son assaut, le Corps de Cavalerie de Plïiev démarra sa chevauchée dans le nord des marais du Pripet, en surmontant les difficultés manœuvrières dans cette région dépourvues de routes de ce nom. Plïiev surgit alors dans la plus grande discrétion sur l’axe Goulsk-Soultsk et s’en prit impunément aux arrières de von Vormann. Après une chevauchée en profondeur, Plïiev put atteindre Baranovichi avec ses cavaliers au début du mois de juillet. Il remonta en suite en direction de Minsk.

- Le 26 juin donc, la 5e ACG s’élança épaulée par plusieurs divisions de fusiliers ponctionnées à la 11e AG de Galitski. Le 27, le 29e C.Ch. et le 3e CCG parvinrent au nord-est de Minsk dans le secteur de Bobrouisk. Le 3e C.Ch.G de Vovtchenko doté à la fois de T-34/85 et de M4A2 Sherman américains – que les tahkistïi surnommaient avec affection « Emsha », compte-tenu de leur fiabilité, de leur qualité tout-terrain et de leur moteur moins bruyant que celui des T-34 – s’engagèrent dans l’assaut du centre ferroviaire de Kroupki. Mais le sch-PzAbt de von Beschwitz entra vaillamment dans la bagarre. Les tubes L/56 de 88 mm desTiger I alignèrent les Sherman de Vovtchenko à 2 km à découvert. Plusieurs dizaines d’Emsha furent stoppés net et transformés en carcasses fumantes. Mais les tahkistïi ne se dérobèrent absolument pas. Ainsi, au lieu de reculer, Vovtchenko choisit d’utiliser sa supériorité numérique en pressant et fixant le 505, pendant que deux brigades appuyées par des Fusiliers crevaient les flancs allemands. A ce jeu, malgré 70 de ses machines sacrifiées, Vovtchenko se montra le plus fort. Rameutant d’urgence ses SU-85 et ISU-122, le commandant du 3e CCG imposa sa loi à von Beschwitz qui dut se retirer en laissant neuf Tiger sur le terrain, soit un rapport de pertes favorable aux Allemands de 1 contre 8. La détermination et le professionnalisme des hommes du 505, permirent à plusieurs éléments de la 4. Armee d’aller s’arc-bouter sur la Berezina. Ce fut l’un des miracles allemands de la semaine. Mais le 28 juin, les Soviétiques se rendirent maîtres de Kroupki.

- Dans la foulée, le 29e C.Ch. de Fominykh fort de ses 195 T-34/85, 42 SU-85 et SU-76 et 21 ISU-122, se « colle » au 3e C.Ch.G en vue de foncer sur Bobrouisk, constituant déjà ainsi un formidable bélier de 420 engins environ. Tcherniakovsky prit en outre soin de dépêcher des unités blindées composées de ISU-152 et de chars lourds JS-2. Le 29 juin, tout ce monde se rua vers l’est de Borisov. Karl Decker décida alors de lancer ses Panzer et ses Panzergrenadiere contre les forces de Rotmistrov. S’ensuivit alors un furieux engagement de chars et d’infanterie portée qui dut rappeler à Pavel Rotmistrov sa charge douloureuse dans la plaine de la Prokhorovka un an auparavant. Des éléments du 3e CCh.G de Vovtchenko réussirent même à encercler tout la 1/schw-Pz-Abt.505. Mais celle-ci ne paniqua absolument pas et se forma en un hérisson de canons de 88 mm qui tint les assaillants à bonne distance.
Dans la nuit, von Beschwitz engagea ses 2 et 3. schwere-Kompanien dans une action de dégagement qui s’avéra heureuse. Mais le commandant allemand n’eut guère le temps de souffler et lança ses Tiger dans des contre-attaques localisées où les chars des Soviets pouvaient se montrer trop téméraires. 
Pendant ce temps, la 5. PzDiv ne ménagea pas ses fauves et réussit à retenir les deux Corps de Chars de Rotmistrov en leur infligeant de lourdes pertes. Les Soviétiques ne firent pas état de leurs pertes. Mais il est certain que les Brigades de Chars de la 5e ACG furent sévèrement secoués. D’ailleurs, plusieurs équipages firent indirectement l’éloge des équipages de Decker, en notifiant à à leurs camarades : « Si vous rencontrez la 5. Panzer-Division, essayez de la contourner ». Il n’empêche toutefois que la 5. PzDiv a bien souffert à Borisov. Decker ne put comptabiliser que… 13 de ses Panzer sur ses 125 engagés ! Un véritable sacrifice que le patron de la 5.PzDiv a eu raison d’anticiper en laissant du matériel en réserve. On peut subodorer que les T-34/84, SU-85, les JS-2 et  les ISU-122 se sont comportés honorablement.


- Mais si la 5.PzDiv a réussi à retarder les Soviétiques, Tcherniakovski a laissé ses autres atouts opérer. Ainsi, le 3e C.Cav.G d’Oslikovski atteignit les lignes allemandes au nord-ouest de Minsk, permettant à Rotmistrov de poursuivre son mouvement d’enveloppement,pendant que le 2nd C.Ch.G de Bourdeinïi, introduit pour la circonstance, arrivait plein gaz par le nord-est. La 5e ACG et des Fusiliers de la 11e AG entrèrent alors dans Borisov le 30 juin, avant de se relancer sur Minsk qui n’était plus qu’à une portée de canon. L’infanterie allemande rescapée de la destruction fuyait devant Rotmistrov et Galitski. Le 30 encore, les hommes du Panzer-Pionier-Bataillon.5 firent sauter les ponts sur la Berezina pour retarder les unités mécanisées soviétiques.

 
- Le 30 juin – 1er juillet, la 5e ACh.G parvint au niveau des lignes ferroviaires reliant le nord-ouest de Minsk à la Lituanie, qui étaient tenues par le Kampfgruppe-von Saucken dont les lignes étaient bien trop étendues. A l’Est de Minsk, le 2nd CCG de Bourdeinïi franchit la Bérézina de vive force menaçant ainsi le XXXIX.PzK, pendant que la 65e Armée de Batov fonçait à toute vitesse sur Minsk par le sud-est. Du côté allemand, les quatre divisions duXXXIX.PzK (12. ID de Rudolf Balmer31. ID de Wilhelm Ochsner110. ID d’Eberhard von Kurowski et 337. ID de Walter Scheller) franchirent elles aussi la Berezina au sud de Borisov, en colonnes et sans cesse harcelées par les Illiouchine, Petliakov et Toupolev de la 16e Armée Aérienne de Roudenko. Le GL Otto Schünemann qui avait remplacé Martinek au pied-levé, fut lui-même tué lors d’une attaque le 29 juin, ce qui ajouta à la désagrégation du Korps.

- Walter Model comprit alors que tenir Minsk ne servait plus à rien. Le 2 juillet, après en avoir référé à Rastenburg, le commandant du HG Mitte donna l’ordre aux unités stationnées dans la Fester-Platz Minsk de se retirer vers l’Ouest. Les éléments en question n’avaient même pas attendu l’autorisation de Model pour se préparer à évacuer le « chaudron ». Le Kampfgruppe-von Saucken, le schw-PzAbt.505 et la 5. PzDiv devaient se replier sur Molodietchno (nord-ouest). Là, les deux unités de Panzer allaient mener des opérations défensives localisées jusqu’au 7 juillet.


- De son côté, après avoir constaté que la défense de Minsk allait tout bonnement s’écrouler, le Kampfgruppe-von Gottberg se replia sur Lida. Il y eut bien quelques éléments de la 4. Armee de von Tippelskirch qui se sacrifièrent pour retenir les Soviétiques à l’entrée orientale de Minsk. Mais le 2nd CCh.G. de Bourdeinïi, avant-garde de la 11e AG, trouva une brèche entre le KG-von Saucken et la 267. ID de Drescher dans laquelle il se rua. Et le 3 juillet, à 2h du matin, la 4e Brigade de Chars de la Garde s’assura du contrôle des faubourgs de Minsk, défendue par à peine 1 800 hommes. Model avait ordonné la destruction des entrepôts de ravitaillement dès le 1er juillet, mais beaucoup restèrent intacts. 35 000 blessés, fuyards, et personnels administratifs se trouvaient encore dans la ville. Durant les premières heures du 3 juillet, des unités de Fusiliers appuyées par des chars et des SU se jetèrent dans l’agglomération de Minsk qui fut le théâtre de violents combats avec les arrière-gardes allemandes. Le 4, Minsk était complètement nettoyée de ces derniers occupants allemands.

- Pendant ce temps, la 65e Armée de Batov et la 5e ACh.G. de Rotmistrov firent leur jonction à l’ouest de Minsk, fermant ainsi un anneau d’encerclement dans lequel les Armeen de von Vormann et de von Tippelskirch étaient enfermées. Le syndrome de Stalingrad frappa le HG Mitte. De son côté le Vojd Staline fit donner les traditionnelles salves de canons annonçant au peuple russe la libération d’une des grandes cité de l’URSS.

 
 
**** Le calvaire et la destruction de la 4. Armee
 
Kurt von Tippelskirch - dont le QG a été par prudence évacué de Minsk - fut incontestablement victime de l’aveuglement général de l’Ostheer mais il n’était sûrement pas homme à se résigner. Pendant ces dix jours cataclysmiques, il accomplit l’exploit de conserver sa 4.Armee en une structure cohérente. Ainsi donc, il fit clairement comprendre à ses subordonnés que sa Grande Unité devait percer vers l'Ouest. Les divisions du XII.AK de Vincenz Müller – 57.ID du GM Adolf Trauwite267. ID d’Otto Drescher et 18. PzGrenDiv de Karl Zutarvern – étaient restées relativement intactes mais le XXVII.AK duGen.d.Inf. Völkers qui avait réussi à se replier sur Minsk sans trop de pertes, fut alors piégé près de Pekaline (région de Smaliavichi). Vincenz Müller et Völkers se mirent alors d’accord pour lancer une percée pour le 5 juillet en direction du N-O (Vilnius), en amalgamant des éléments du XXXIX.PzK au sein de leurs Korps respectifs. Ils devaient alors parcourir environ 100 km derrière les lignes soviétiques de Tcherniakovski et de Rokossovski. Mais c’était oublier que les deux Maréchaux avaient assisté à des tentatives de rupture d’encerclement par les Allemands. Ils s’attendaient donc au projet de von Tippelskirch et attribuèrent les moyens nécessaires en artillerie à Rotmistov, Batov et Galitski pour faire échouer les plans adverses.

- La 25.PzGrenDiv du GL Paul Schürmann, l’unité la plus puissante dont pouvait disposer von Tippelskirch, se concentra en tête du dispositif pour servir de bélier de percée, avant d’entraîner les colonnes d’évacuation et les unités d’infanterie. L’attaque de Schürmann débuta à 00h00 le 5 juillet 1944 sans préparation d’artillerie. Mais la 25.PzDiv se heurta à de redoutables tirs de barrages soviétiques qui firent piteusement échouer son assaut. Seuls quelques dizaines de soldats réussirent à s’infiltrer dans les lignes des Russes et à tendre la main aux forces du HG Mitte qui étaient à l’abri. La 57.ID se « colla » à laPzGrenDiv « Feldherrnhalle » de Wolfgang Mummert en vue de percer au sud. Mais là encore, ils furent durement accueillis par les forces de Rokossovski avec des pertes. Et les restes de la 78.StrDiv connurent les mêmes résultats infructueux. Le GL Flörke eut bien plus de chances. Flörke, commandant de la 14. ID, forma un gros Kampfgruppe à partir de son unité en amalgamant les lambeaux des 12 et 31.ID. Il fonça alors plein ouest sous les obus et les roquettes russes et en dépit des pertes, réussit à atteindre les lignes de la12.PzDiv de G. Müller. Un exploit !


- Le Generalleutnant Vincenz Müller prit alors le commandement de toute les forces de la 4.Armee encore encerclées. Il tenta alors de rompre l’encerclement soviétique au nord-ouest en lançant la 18.PzGrenDiv de Zutavern en fer de lance. Mais là encore, les défenses soviétiques eurent raison de la volonté allemande. Müller fut capturé le 8 juillet, après sa tentative de percée manquée et ordonna immédiatement à ses forces de se rendre. Cet ordre fut alors relayé par les Soviétiques par haut-parleurs crachant sans discontinuer, ainsi que par largages de tracts par les airs. Mais un nombre important de Grenadiere et de soldats des autres corps refusèrent d’entendre cet ordre, préférant tenter leur chance de s’échapper de la nasse ou bien de mourir MauserMP ou MG au poing.
Rokossovski et Tcherniakovski s’employèrent alors à réduire les dernières poches de résistance ennemies, alignant encore quelques milliers de commbattants, jusqu’à la mi-juillet. Et même que d’autres petits groupes allaient même lutter jusqu’en août !

 

**** Bilan

La Bataille de Minsk se solda par un retentissant succès soviétique, autant que par un effroyable carnage si l’on s’en tient du côté allemand. Si les pertes ne furent point négligeables, les Généraux, officiers et Frontoviki des 1er et 3e FB n’eurent guère à rougir des combats qu’ils menèrent. En deux semaines ils prirent au piège 100 000 soldats allemands et causèrent la mort de 40 000 d’entre eux. Les 60 000 autres partirent alors en captivité vers la Sibérie, d’où beaucoup ne reviendront pas. Cependant, Staline ordonna que plusieurs milliers transitent par Moscou afin de participer à un humiliant défilé dans les rues de la capitale et sur la Place Rouge. Ironique, car ils furent sans doute les seuls soldats allemands de tout le conflit qui purent contempler les bulbes d’or du Kremlin et le Mausolée de Lénine.

Mais c’est du point de vue opérationnel – sinon stratégique – qu’il faut voir le succès soviétique. En effet, grâce au savoir-faire de Tcherniakovski et Rokossovski, Minsk a été libérée, entraînant donc l’écroulement du dispositif de l’Ostherr sur le Front de l’Est. Avec Minsk, c’est toute la Biélorussie qui allait tomber comme un fruit mûr. Et en outre, le Boug et la Lituanie furent placées à portée de canon des lignes soviétiques. Après une courte période de repos, la STAVKA allait pouvoir déclencher la seconde phase de Bagration.


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Message  Mathistoire 14/3/2014, 11:22

Merci pour toute ces précisions.  pouce 
Je ne connaissait pas très bien cette opération.
C'est déjà plus clair. oui gri

Bonjour , conformément au règlement, il convient de se présenter avant de poster .Merci. Le lien ci dessous :




https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/f1-presentation-des-nouveaux-membres




le ronin.
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