Le Fascisme & la Mafia
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Le Fascisme & la Mafia
Bonjour à tous… Quelques notes sur la tentative de lutte anti-Mafia durant la dictature fasciste, en Italie. L’histoire est, bien entendu, assez complexe et comporte de nombreuses ramifications sociales et politiques, mais ce petit texte peut servir d’introduction…
Lorsque débute la 1ère Guerre Mondiale, Cesare Mori, né en 1871 à Pavie (Plaine du Pô), est Préfet de Police adjoint de la ville de Trapani, à la pointe ouest de la Sicile. Plus de 400.000 siciliens (équivalent de la population de Palerme) sont mobilisés dans les forces combattantes Italiennes. Mais des milliers d’appelés prennent le maquis, devenant presque automatiquement des malfaiteurs pour survivre. Les vols de bestiaux augmentent tandis que les besoins en chevaux et en viande pour l’effort de guerre créent une flambée des prix du bétail et de la volaille. Des conflits éclatent au sujet des contrats de locations d’exploitations, de gestion des terres et, surtout, de leur « protection » – un des piliers de l’assise mafieuse… La situation en Sicile devient rapidement anarchique et, dans certaines régions, presque ingérable. Pendant la guerre, Cesare Mori combat les voleurs de bétail, dépêchant des patrouilles montées de Carabinieri en permanence sur l’ensemble du territoire, assiégeant parfois des villages pour contraindre les fuyards à se rendre, et se déguisant parfois même en moine pour les infiltrer. En 1917, il est nommé à Turin où il s’oppose vigoureusement aux ouvriers socialistes, provoquant nombre de morts et de blessés.
Entre temps, en Sicile, les jeunes vétérans retournent au pays. Pour la plupart issus des milieux traditionnels mafieux, ambitieux, et maintenant aguerris par le conflit, ils estiment être passés à côté des profits, et tentent de s’imposer au sein de la Mafia (ou d’autres bandes autonomes) ; la violence, la corruption, et les assassinats reprennent de plus belle sur l’île. Parallèlement, la jeune démocratie italienne, divisée entre socialistes, catholiques, et nationalistes commence à se disloquer ; une crise économique d’une ampleur jusque-là inconnue s’installe sur l’ensemble du territoire.
En 1920, un an après la création du mouvement Fasciste (PNF), Mori, toujours à Turin, écrase une manifestation d’étudiants d’extrême droite de façon tout aussi sanglante que celle de 1917. En 1921, il est nommé Préfet de Bologne et s’en prends violemment aux Jeunesses Nationales Fascistes. Les Chemises Noires des villes voisines finissent par converger sur Bologne, et urinent à l’unisson contre les murs de la préfecture. Le Gouvernement cède, et Cesare Mori est à nouveau muté, cette fois à Trapani, où il reste jusqu’au mois d’octobre 1925. Mais Mori tente de revenir en politique ; il fait jouer ses réseaux, déclare son admiration pour Mussolini et la renaissance nationale fasciste. Un événement va permettre son retour en grâce : le Fascisme et la Sicile entretiennent des rapports plus que tendus. Mussolini se rend lui-même sur l’île afin de se faire une idée de la situation et en profiter pour asseoir son autorité. Mais la visite se passe mal. Outré par l’évidente influence anti-fasciste de la Mafia sur la population, par la corruption, et par l’insulte faite à son autorité et son honneur par Don Francesco Cuccia, maire aux accointances mafieuses du village de Piana dei Greci, proche de Palerme, Mussolini déclare une guerre ouverte contre la Mafia.
Le 23 octobre 1925, Cesare Mori est rappelé de son exil politique, nommé Préfet de Palerme (1925-1929), et investit des pleins pouvoirs pour détruire la Mafia et tous les ennemis du régime. À ce sujet, Mussolini lui écrit : « Votre Excellence a carte blanche, l’autorité de l’État doit être absolument, je répète absolument rétablie en Sicile. Si les lois actuellement en vigueur la bloquent, cela ne constituera pas un problème, nous ferons de nouvelles lois ». À partir de cet instant, Mori s’emploie à mettre en place une politique hautement répressive contre le grand banditisme et la Mafia, encourageant la délation, et n’hésitant pas à faire usage de la torture.
Aux environs de janvier 1926, Mussolini déclare officiellement la guerre au « Crime Organisé ». Onze mois plus tard, dans la nuit du 1er décembre, la ville sicilienne de Gangi (commune de Palerme), considérée le quartier général de la Mafia, est encerclée. Des hordes de policiers fouillent et occupent les maisons, arrêtent des dizaines de personnes ; nul n’est autorisé à entrer ou sortir. La police humilie les mafieux en prenant leurs femmes et enfants en otages pour les contraindre à se rendre, en confisquant le bétail, abattant les plus belles bêtes, et vendant la viande à bas prix. Le siège de Gangi devient le symbole fasciste de la lutte anti-mafia, et Cesare Mori y gagne son surnom légendaire de Prefetto di Ferro, le « Préfet de Fer ».
Cesare Mori; le "Préfet de Fer" - Source : Rubettino, Soveria Manelli (CZ).
Quelques mois après le siège de Gangi, Mori s’attaque à Don Vito Cascio-Ferro, « Boss » mafieux notoire. Les forces de police encerclent la région englobant Corleone et Contessa Entellina et procède à l’arrestation de 150 suspects, dont Don Vito (condamné à la perpétuité en 1930 – après le départ en retraite de Mori – Don Vito Cascio-Ferro meurt en prison en 1942).
Don Vito Cascio-Ferro - source : Archives d’État de Pavie
La répression fasciste qui s’engage permet à tout l’appareil de la magistrature et aux policiers de passer à l’offensive. Durant l’année 1926-1927, un rude coup est porté à la Mafia. Beaucoup d’« Hommes d’Honneur » se retrouvent en prison – avec ou sans jugement, condamnés à des peines extrêmement lourdes, leurs biens sont confisqués, et le reste de l’organisation contraint à battre en retraite et rentrer dans la clandestinité. Nombre d’entre eux fuient vers les USA (500 environ), où ils se réorganiseront et accoucheront de la Cosa Nostra (la Mafia américaine restera essentiellement « sicilienne » jusqu’à environ 1931, date de l’assassinat de Salvatore Maranzano – « Boss » ayant fui le Fascisme – et l’avènement des « jeunes loups » du type « Lucky » Luciano). Pendant le mois d’août 1928, 163 membres de la Mafia « interprovinciale » passent en jugement et sont condamnés à des peines diverses.
Le 23 juin 1929, Cesare Mori, informé par Mussolini que sa mission est accomplie, part à la retraite. Il écrit un rapport solennel sur sa « lutte corps-à-corps avec la Mafia » (mal reçu par la presse fasciste), et meurt en 1942 dans l’indifférence la plus totale…
Eddy
Sources:
- John Dickie Cosa Nostra - Hodder Headline, 2004
- A. Petacco, Il prefetto di ferro
- Archives d’État de Pavie
Lorsque débute la 1ère Guerre Mondiale, Cesare Mori, né en 1871 à Pavie (Plaine du Pô), est Préfet de Police adjoint de la ville de Trapani, à la pointe ouest de la Sicile. Plus de 400.000 siciliens (équivalent de la population de Palerme) sont mobilisés dans les forces combattantes Italiennes. Mais des milliers d’appelés prennent le maquis, devenant presque automatiquement des malfaiteurs pour survivre. Les vols de bestiaux augmentent tandis que les besoins en chevaux et en viande pour l’effort de guerre créent une flambée des prix du bétail et de la volaille. Des conflits éclatent au sujet des contrats de locations d’exploitations, de gestion des terres et, surtout, de leur « protection » – un des piliers de l’assise mafieuse… La situation en Sicile devient rapidement anarchique et, dans certaines régions, presque ingérable. Pendant la guerre, Cesare Mori combat les voleurs de bétail, dépêchant des patrouilles montées de Carabinieri en permanence sur l’ensemble du territoire, assiégeant parfois des villages pour contraindre les fuyards à se rendre, et se déguisant parfois même en moine pour les infiltrer. En 1917, il est nommé à Turin où il s’oppose vigoureusement aux ouvriers socialistes, provoquant nombre de morts et de blessés.
Entre temps, en Sicile, les jeunes vétérans retournent au pays. Pour la plupart issus des milieux traditionnels mafieux, ambitieux, et maintenant aguerris par le conflit, ils estiment être passés à côté des profits, et tentent de s’imposer au sein de la Mafia (ou d’autres bandes autonomes) ; la violence, la corruption, et les assassinats reprennent de plus belle sur l’île. Parallèlement, la jeune démocratie italienne, divisée entre socialistes, catholiques, et nationalistes commence à se disloquer ; une crise économique d’une ampleur jusque-là inconnue s’installe sur l’ensemble du territoire.
En 1920, un an après la création du mouvement Fasciste (PNF), Mori, toujours à Turin, écrase une manifestation d’étudiants d’extrême droite de façon tout aussi sanglante que celle de 1917. En 1921, il est nommé Préfet de Bologne et s’en prends violemment aux Jeunesses Nationales Fascistes. Les Chemises Noires des villes voisines finissent par converger sur Bologne, et urinent à l’unisson contre les murs de la préfecture. Le Gouvernement cède, et Cesare Mori est à nouveau muté, cette fois à Trapani, où il reste jusqu’au mois d’octobre 1925. Mais Mori tente de revenir en politique ; il fait jouer ses réseaux, déclare son admiration pour Mussolini et la renaissance nationale fasciste. Un événement va permettre son retour en grâce : le Fascisme et la Sicile entretiennent des rapports plus que tendus. Mussolini se rend lui-même sur l’île afin de se faire une idée de la situation et en profiter pour asseoir son autorité. Mais la visite se passe mal. Outré par l’évidente influence anti-fasciste de la Mafia sur la population, par la corruption, et par l’insulte faite à son autorité et son honneur par Don Francesco Cuccia, maire aux accointances mafieuses du village de Piana dei Greci, proche de Palerme, Mussolini déclare une guerre ouverte contre la Mafia.
Le 23 octobre 1925, Cesare Mori est rappelé de son exil politique, nommé Préfet de Palerme (1925-1929), et investit des pleins pouvoirs pour détruire la Mafia et tous les ennemis du régime. À ce sujet, Mussolini lui écrit : « Votre Excellence a carte blanche, l’autorité de l’État doit être absolument, je répète absolument rétablie en Sicile. Si les lois actuellement en vigueur la bloquent, cela ne constituera pas un problème, nous ferons de nouvelles lois ». À partir de cet instant, Mori s’emploie à mettre en place une politique hautement répressive contre le grand banditisme et la Mafia, encourageant la délation, et n’hésitant pas à faire usage de la torture.
Aux environs de janvier 1926, Mussolini déclare officiellement la guerre au « Crime Organisé ». Onze mois plus tard, dans la nuit du 1er décembre, la ville sicilienne de Gangi (commune de Palerme), considérée le quartier général de la Mafia, est encerclée. Des hordes de policiers fouillent et occupent les maisons, arrêtent des dizaines de personnes ; nul n’est autorisé à entrer ou sortir. La police humilie les mafieux en prenant leurs femmes et enfants en otages pour les contraindre à se rendre, en confisquant le bétail, abattant les plus belles bêtes, et vendant la viande à bas prix. Le siège de Gangi devient le symbole fasciste de la lutte anti-mafia, et Cesare Mori y gagne son surnom légendaire de Prefetto di Ferro, le « Préfet de Fer ».
Cesare Mori; le "Préfet de Fer" - Source : Rubettino, Soveria Manelli (CZ).
Quelques mois après le siège de Gangi, Mori s’attaque à Don Vito Cascio-Ferro, « Boss » mafieux notoire. Les forces de police encerclent la région englobant Corleone et Contessa Entellina et procède à l’arrestation de 150 suspects, dont Don Vito (condamné à la perpétuité en 1930 – après le départ en retraite de Mori – Don Vito Cascio-Ferro meurt en prison en 1942).
Don Vito Cascio-Ferro - source : Archives d’État de Pavie
La répression fasciste qui s’engage permet à tout l’appareil de la magistrature et aux policiers de passer à l’offensive. Durant l’année 1926-1927, un rude coup est porté à la Mafia. Beaucoup d’« Hommes d’Honneur » se retrouvent en prison – avec ou sans jugement, condamnés à des peines extrêmement lourdes, leurs biens sont confisqués, et le reste de l’organisation contraint à battre en retraite et rentrer dans la clandestinité. Nombre d’entre eux fuient vers les USA (500 environ), où ils se réorganiseront et accoucheront de la Cosa Nostra (la Mafia américaine restera essentiellement « sicilienne » jusqu’à environ 1931, date de l’assassinat de Salvatore Maranzano – « Boss » ayant fui le Fascisme – et l’avènement des « jeunes loups » du type « Lucky » Luciano). Pendant le mois d’août 1928, 163 membres de la Mafia « interprovinciale » passent en jugement et sont condamnés à des peines diverses.
Le 23 juin 1929, Cesare Mori, informé par Mussolini que sa mission est accomplie, part à la retraite. Il écrit un rapport solennel sur sa « lutte corps-à-corps avec la Mafia » (mal reçu par la presse fasciste), et meurt en 1942 dans l’indifférence la plus totale…
Eddy
Sources:
- John Dickie Cosa Nostra - Hodder Headline, 2004
- A. Petacco, Il prefetto di ferro
- Archives d’État de Pavie
eddy marz- Membre légendaire
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Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Le Fascisme & la Mafia
Mafia récupérée par les services américains par la suite paraît-il ...
C'était un ferment idéal: persécutée par les fascistes, grande communauté immigrée aux USA avec maintient des relations familiales et connaissance du maquis.
Idéal pour les débarquements.
C'était un ferment idéal: persécutée par les fascistes, grande communauté immigrée aux USA avec maintient des relations familiales et connaissance du maquis.
Idéal pour les débarquements.
Phil642- Général (Administrateur)
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Localisation : La vie est Belge
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Le Fascisme & la Mafia
Bien vu, Phil.
eddy marz- Membre légendaire
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Localisation : England/France/Italia
Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Le Fascisme & la Mafia
Par la suite la mafia aux USA participera activement à la traque anti communiste dès le début de la guerre froide.
Major cowburn- Général de Division
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Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Le Fascisme & la Mafia
Pour déborder : la maffia est l'organisation qui va rebatir la république italienne. Les Américains en 43 doivent s'appuyer sur une structure pour gouverner l'Italie qui a retourné sa veste. Cette organisation doit remplacer la structure fasciste qui double et commande l'administration. Le gouvernement Badoglio est faible et incapable de jouer ce rôle, le roi est compromis par son alliance avec Mussolini. Et il faut surtout bloquer les communistes qui ont le vent en poupe. Les Américains vont donc chercher des relais dans leur communauté italienne et trouve que la Cosa Nostra est une structure idéale : réseau dense, connaissance locale, liens maintenus avec l'Italie, etc... etc...
_________________
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ghjattuvolpa*- Police militaire (Modérateur)
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Date d'inscription : 18/06/2008
Re: Le Fascisme & la Mafia
Cadeau empoisonné de l'Amérique la mafia dans ses bagages, n'a pas eu besoin d'un train blindé. Le bacille du choléra dans un pays malade, affaibli par la désintégration militaire, politique et morale des institutions suite à la fuite calamiteuse du roi et l'humiliant armistice de Cassabile.
Re: Le Fascisme & la Mafia
Juste après la guerre, il y eut le bandit Salvatore Giulano qui lutta à la fois contre les autorités et l'influence grandissante des commmunistes. Il fut manipulé et commis un massacre à Piano degli albanese. Trahis par sn cousin Pisciotta, il fut abattu. Un roman fut tiré de son histoire par Mario Puzo repris au cinéma dans un film : le sicilien avec Christophe LAMBERT pas très convaincant. Dans les années soixante, il y eut un film sous formr de documentaire de Francesco ROSI http://films.blog.lemonde.fr/2007/09/03/salvatore-giuliano/
Re: Le Fascisme & la Mafia
En réalité, si l’on y regarde de plus près (et si l’on se base aussi sur l’évidence et le bon sens) la fameuse « collaboration » Mafia-Alliés, en vue du débarquement en Sicile, relève un peu de la légende ; du moins dans sa réelle dimension…
En février 1942, à son point d’amarrage sur le fleuve Hudson, le paquebot SS Normandie prend feu et se retourne. Il s’agit sans doute d’un accident, mais à l’époque personne n’en est sûr. Afin d’éviter d’autres sabotages, les hommes de la Naval Intelligence entrent en contact avec les mafieux qui contrôlent les quais. Leur premier interlocuteur est Joseph « Socks » Lanza, le « boss » de l’énorme marché au poisson de Fulton. Ce dernier fournit aux agents de vraies fausses cartes de syndicalistes afin qu’ils puissent enquêter sur place en toute sécurité. C’est sur les recommandations de Lanza que Lucky Luciano est ensuite relâché de la prison de Dannemora puis engagé par la Naval Intelligence pour affiner leur service anti-espionnage. Les rumeurs courent que des « voyous » américains éliminent des espions allemands sur ordre de la Marine US. En fait, la collaboration entre Lucky Luciano et le gouvernement fédéral s’arrête là. Il n’existe également aucune preuve concrète de la présence de Luciano en Sicile pendant la guerre. Il n’existe pas non plus de preuves qu’il ait été libéré en échange d’un accord entre les Alliés et la mafia sicilienne en vue de la coordination de l’invasion de la Sicile.
Luciano fut expulsé des USA vers la Sicile en 1946, sur ordre du Gouverneur de l’état de New York, Thomas E. Dewey. Les États Unis n’avaient aucune intention de s’allier à la Mafia ; il est de plus hautement improbable qu’ils aient décidés de partager les infos top secrètes relatives à l’Opération Husky (à l’époque la plus grande opération amphibie de l’histoire) avec la pègre…
Eddy
En février 1942, à son point d’amarrage sur le fleuve Hudson, le paquebot SS Normandie prend feu et se retourne. Il s’agit sans doute d’un accident, mais à l’époque personne n’en est sûr. Afin d’éviter d’autres sabotages, les hommes de la Naval Intelligence entrent en contact avec les mafieux qui contrôlent les quais. Leur premier interlocuteur est Joseph « Socks » Lanza, le « boss » de l’énorme marché au poisson de Fulton. Ce dernier fournit aux agents de vraies fausses cartes de syndicalistes afin qu’ils puissent enquêter sur place en toute sécurité. C’est sur les recommandations de Lanza que Lucky Luciano est ensuite relâché de la prison de Dannemora puis engagé par la Naval Intelligence pour affiner leur service anti-espionnage. Les rumeurs courent que des « voyous » américains éliminent des espions allemands sur ordre de la Marine US. En fait, la collaboration entre Lucky Luciano et le gouvernement fédéral s’arrête là. Il n’existe également aucune preuve concrète de la présence de Luciano en Sicile pendant la guerre. Il n’existe pas non plus de preuves qu’il ait été libéré en échange d’un accord entre les Alliés et la mafia sicilienne en vue de la coordination de l’invasion de la Sicile.
Luciano fut expulsé des USA vers la Sicile en 1946, sur ordre du Gouverneur de l’état de New York, Thomas E. Dewey. Les États Unis n’avaient aucune intention de s’allier à la Mafia ; il est de plus hautement improbable qu’ils aient décidés de partager les infos top secrètes relatives à l’Opération Husky (à l’époque la plus grande opération amphibie de l’histoire) avec la pègre…
Eddy
Dernière édition par eddy marz le 23/7/2009, 11:10, édité 1 fois
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Le Fascisme & la Mafia
Un lien sur un débat concernant le rôle de Luciano avec les services secrets américains. http://www.livresdeguerre.net/forum/contribution.php?index=23677
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