Fascisme italien

La première partie du bouquin, qui traite du début du siècle est intéressante, car elle traite des tendances et des tensions au sein du Parti Socialiste Italien. Il y a les gradualistes ou réformistes et les maximalistes ou radicaux (ce qui recouvre la distinction entre Menchevik et Bolchevik) et Mussolini appartient à la deuxième tendance qui est très influencé par le syndicalisme révolutionnaire d'un Sorel. On peut lire ses Réflexions sur la violence sur le net,

http://classiques.uqac.ca//classiques/sorel_georges/reflexions_violence/Sorel_Reflexions_violence.pdf

écrit politique que l'historien israélien, Zeev Sternhell, désignera comme proche du premier fascisme. Dans cet ouvrage, Sorel se fait l'apologue de la grève générale, comme moteur de la lutte des classes, mais passe surtout son temps à stigmatiser la traître attitude d'un Jaurès, réformiste qui passe des compromis avec l'état bourgeois, qui par ses mesures sociales va endormir le prolétariat. A une époque où les prévisions de Marx, sur la nécessaire disparition du capitalisme et l'accès au pouvoir du prolétariat, sont prises pour argent comptant par de nombreux socialistes, Sorel, lui, accusera les bourgeois de se comporter mollement, en faisant des compromis avec les réformistes socialistes et en empêchant la lutte des classes d'éclater. Il prône un retour à la polarisation sociale, prolétaires contre bourgeois, qui ne pourra revenir que grâce à la grève générale ou à une guerre.
Mussolini aura donc été influencé par Sorel, lorsqu'il était au PSI, puisqu'il faisait partie de la tendance maximaliste, qui prendra le pouvoir au sein du parti, lors du Congrès de Reggio Emilia, en juillet 1912. Des réformistes seront exclus et créeront le Parti Socialiste Réformiste Italien. Mussolini aura une promotion, en étant nommé rédacteur en chef de L'Avanti, le journal du PSI, et demandera que son mentor en marxisme, Angelica Balabanoff, soit son adjointe.