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Extrait livre Bigeard à la demande de Sukhoi.

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Message  le ronin 2/1/2010, 19:58

Bonjour . le Lundi 14 Février, à Toul , naquit un petit garçon, dans une ville pavoisée aux couleurs du drapeau, pour la visite du Président Raymond Poincaré, à l'issu d'une tournée effectuée dans le secteur défensif de la Woevre.... Son père Charles Bigeard était cheminot, sa mère Marie Sophie, commande et contrôle tout .Les années d'école primaire où l'exigence de sa mère l'obligeait à être premier, le catéchisme à 9 ans,mais n'ayant pas l'âme métaphysique, et en 1926, à l'issue d'un service funèbre où il avait servi comme enfant de choeur, il abandonna malgré les réticences de sa mère , et ce au détriment de sa première communion.Avoir la foi, c'était pour lui un comportement quotidien, la mise en pratique des vertus ordinaires. 1930, le jeune Marcel Bigeard achevait son cycle d'études primaires supérieures, au collège Paul-Bert, et qui normalement devait déboucher sur un certificat d'études, passage obligé pour l'entrée dans la vie professionnelle , il devint "saute-ruisseaux à la Société Générale .La France de 1930, c'était 500 000 chômeurs, qui allaient devenir 1 500 000, quelques années plus tard.Toute cette époque mouvementée, cette crise économique, ces scandales financiers, ces émois politique, et ces séismes parlementaires qui secouaient la France , depuis les sanglantes manifestations de Février 1934,jusqu'à la victoire du front populaire au printemps 1936, la montée du fascisme Italien, l'ascension et le triomphe d'Hitler, et les débuts de la guerre d'Espagne, Bigeard les a vécus, non pas comme militant,ni même comme témoin, mais comme un contemporain, imprégné sans le savoir ni le vouloir de ce bouillonnement d'un monde en mutation....Ses héros préférés n'étaient pas ceux que l'on acclamait au cours des meetings socialistes où communistes, mais les vedettes du sport, Marcel Thil devenu champion du monde de boxe, Jules Ladoumègue, le prodigieux coureur de fond.Il avait par ailleurs , dans ces années là, rencontré celle qui allait devenir sa femme , une jeune voisine avec qui il avait été un camarade, et au fil du temps cette camaraderie avait évolué vers un sentiment plus fort, elle s'appelait Gaby Grandemange, fille de maraîcher, elle le suivrait tout le long de sa vie .
Par un bel après midi de Septembre 1936, la petite gare de Toul s'éloigne, comme des milliers de "conscrits" il était appelé au régiment.
Affecté à Hagueneau,où était implanté le 23 ème régiment de forteresse, en avant de la ligne Maginot, face à une Allemagne dont la
France n'ignorait plus qu'elle se militarisait de plus en plus.Comme tous les jeunes , il était abattu par l'ambiance austère de ce nouvel environnement qui allait durer 2ans .Contact avec la chambrée, une pièce longue, froide, rébarbative où s'alignaient 24 châlits de fer, sur lesquels étaient jetés autant de paillasses de toile rèche et grise, un méchant sac de couchage de tissu rugueux,des couvertures raides de suint et, pour tout mobilier une longue table de réfectoire, avec, trônant au milieu le gros poêle de fonte noire.Les exercices, le tir, les marches de vingt kilomètres, ont eu raison de ce parfait rond de cuir, au bout de deux mois il avait perdu quelques kilos, et sans sans rendre compte, il avait acquis une nouvelle aisance, et un peu plus d'assurance, sans être plus militariste pour autant.Les mois s'ajoutant aux mois, avec un copain de chambrée, il s'était mis à la pratique de la boxe, lui montrant que l'on peut s'aguerrir aux coups , son ambition ne s'arrêtait pas là .il découvrit la griserie d'un groupement réussi au coeur d'une cible, au tir au fusil à 200 mètres. Parallèlement à cela, il suivait les cours d'élèves caporaux, mais à l'issu de la réussite de son examen, son capitaine ne le jugeant pas assez militaire, ne lui accorda que le droit de coudre un "galon" de première classe.La vie s'écoulait monotone, entrecoupée des séances d'entraînements, avec le barda sur le dos, et fusil à la bretelle, tir, bivouacs nocturne, acclimatation dans les casemates enfin achevées de la ligne Maginot, où du reste le poker constituait la principale activité .La libération approchait .Elle arriva ponctuelle, dans les derniers jours de Septembre 1938, quelques heures après le dénouement de la crise des Sudètes .
Je passe sur la période "calme" avant la tempête .
Le 21 Mars 1939, le jeune Marcel Bigeard est rappelé, le 22 il est avec ceux de sa classe à Hagueneau.Il se rend compte que l'état d'esprit est mauvais.L'état d'esprit de ces rappelés était à l'image de la nation.Le pacifisme de Maurras, à droite,"l'idéal Munichois" prôné par Paul Faure et une part importante des socialistes, les tergiversations des radicaux, et le refus de "mourir pour Dantzig" que proclameront les communistes, après le pacte germano-soviétique.Bigeard nageait à contre-courant , il adopta la coupe réglementaire, et fut volontaire pour les cours de perfectionnement, bientôt promu sergent, il n'eut de cesse de conquérir le brevet de chef- de section, qui lui ouvrirait les portes de l'Ecole des officiers de réserve .Le gratte- papier, avait vécu.A l'Est pas loin de là, le mécanisme de la guerre s'enclenchait.Le 22 aout, Bigeard subissait avec succès les épreuves de l'examen, et obtenait la première place.les portes des E.O.R. allaient elles s'ouvrir pour lui ? Non.Les événements s'accéléraient , le premier Septembre l'allemagne envahissait la Pologne.
Dans les jours qui suivirent,le secteur fortifié d'Hagueneau fut réorganisé et trois nouveaux régiments furent créés, pour accueillir les nouveaux mobilisés.Du coup, Marcel Bigeard, fut affecté au 79 ème R.I.F. aux ordres du colonel Rethoré .Il essayait e préparer les soldats à la dure réalité du feu.Mais il se heurtait à l'inertie générale...c'est le pinard qui a gagné l'autre guerre .
Pour tenter d'échapper à cette ambiance délétère, le sergent Bigeard multipliait excercices et patrouilles.Dans le secteur de la Lauter, les allemands se montraient actifs.Il n'était pas rare de découvrir au matin, que ceux ci avaient poussé des reconnaissances profondes.Le 79 R.I.F. fit bientôt appel à des volontaires pour faire parti d'un corps franc." Qu'ils aillent donc, ceux qui veulent se faire casser la gueule,nous on est pas si bêtes" telle était l'expression de la sagesse populaire.sur l'effectif total du régiment 40 volontaires furent quand même dénombrés.Parmis eux, le sergent Marcel Bigeard, qui reçut le commandement d'un groupe de combat .Regroupés dans le petit village Alsacien de Trimbach, vidé de tous ses habitants, le groupe franc s'organisa.Coups de mains sur la ligne de front, embuscades de nuit, observations de jour.Infiltration dans les lignes ennemies pour faire des prisonniers etc...Le 10 Mai 1940, la Wehrmacht passait à l'attaque en Belgique, et déferlait à travers les Ardennes.Le 13 Juin, le colonel Rethoré reçut l'ordre de faire mouvement, avec les deux tiers du 79 ème R;I.F., constitués en bataillon de marche, pour rejoindre la région de Saint -Dizier .
Bigeard avait été pour sa part frappé par le spectacle des troupes en débandade, nous voyons des régiments entiers, se replier sans combattre, des centaines d'armes abandonnées dans les bois.quelle pagaille! Est-ce possible? il n'y a donc pas quelques chefs pour reprendre tout cela en main?
Au cours d'une liaison en moto comme passager, le pilote de la moto avait été abattu par les Allemands, Bigeard avait sauté de l'engin, l'adjudant (il avait été nouvellement promu à ce grade ) réussit à échapper à l'ennemi à travers bois .Sauvé in extrémis par une jeune Française motocycliste, restauré, reposé et abreuvé, il rejoignit grâce à cette fille, les débris du 79 ème R.I.F. et leur colonel.Les quarante huit heures qui suivirent furent une suite d'engagements dispersés. Au matin du 22 Juin, l'encerclement était total.Le dimanche 23, se passa dans l'attente, le journal de marche du régiment dans sa brièveté rend compte de ce que furent ses derniers jours .Le 25, on connait la signature de l'armistice avec l'Italie.Le colonel Rethoré se rend à Saulx pour entrer en contact avec le commandement Allemand.Vers midi, ordre est donné de descendre dans la vallée, en tant que troupe encerclée, le détachement est considéré comme prisonnier de guerre.
C'était la fin, une fin qui n'était pas sans grandeur, les munitions étaient à bout, seul l'armement léger avait pu suivre.Aucun ravitaillement en vivres n'a été perçu depuis le départ d'Alsace, 9 jours plus tôt .

- Nous sommes trahis, dirent les hommes-
-Non, répliquèrent les Allemands, vous êtes vaincus-

A suivre . Source Erwan Bergot, "Bigeard" ,


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Message  panzerblitz 2/1/2010, 20:38

Très intéressant !

Merci beaucoup le Ronin beret !
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Message  le ronin 3/1/2010, 12:21

Bonjour.


Pour l'adjudant Marcel Bigeard, être vaincu n'avait rien de définitif.Seule l'était la mort, et il était vivant.Il avait été affecté à un oflag, bien que sous officier, grâce à l'intervention de son colonel.Il ne s'y sentait pas bien, cela sentait la défaite,et le spectacle des fantômes voutés, vieillis avant l'âge, le confortait dans l'idée qu'il n'y avait pas sa place.Il pensait aussi qu'il lui serait plus facile de s'évader d'un stalag, beaucoup plus fréquenté, donc moins aisé à surveiller. Il vit ses voeux exaucés, il fut affecté au stalag 12A, situé à Limbourg, cinquante kilomètres au Nord, à la frontière de la Hesse, et du Palatinat.C'était une gigantesque fourmilière humaine de quinze milles pensionnaires, originaires des quatre coins de l'Europe, Français, Polonais,Hollandais, Belges,Luxembourgeois, avec des quartiers délimités, ses rues, ses places, que cloisonnaient des rangées de barbelés.Cinq cents clients par baraque, selon des normes ethniques, hiérarchiques, où professionnelles .Au centre, la baraque des évadés,isolée par une quadruple ceinture de barbelés, ceux qui refusaient que la guerre soit finie, et qui ne buvaient pas comme des paroles d'évangile, les exhortations du vieux maréchal Pétain, à la soumission, et à l'expiation.
La saison des moissons allait commencer, les fermes manquaient de bras, l'administration puisa dans ce réservoir, en prenant tous ceux qui apparaissaient comme compatibles avec le rude travail des champs .Le Reich, s'était engagé à observer les conventions de Genève, qui stipulaient entre autre, que seul les hommes de troupe étaient astreints à cette obligation.L'adjudant Marcel Bigeard, fit acte de volontariat, au grand dam des sous officiers < Un sous officier, n'a pas à se commettre avec des hommes de troupe> Pouvait-il leur expliquer, qu'il est plus facile de s'évader d'un kommando de travail, que d'un stalag.
A la mi-Aout, avec un copain, ils prirent possession de leur nouveau cantonnement, à une cinquantaine de kilomètres du stalag .au rez de chaussée, bureaux chambres, réfectoires des géôliers : un feldwebel, et neuf territoriaux .Premier étage , une vingtaine de camarades, fils de cultivateurs, où commis de ferme, heureux de retrouver la nature, de pouvoir manger à leur faim....Des lits en planches superposés, quelques paillasses, un poêle, une table, le tout dans 140 mètres carrés.Marcel Bigeard, avait été affecté, à une petite exploitation située à quatre kilomètres du kommando.Chaque matin, chaque soir, il effectuait à pied cette distance, escorté par un brave territorial, peu porté sur la compétition, qui s'efforçait de modérer la cadence infernale de son "guéfangue". Bientôt il ne s'en préoccupa plus, et Bigeard en profita pour galoper.Il y eu les moissons de la fin Aout, puis le ramassage des pommes de terre, ce qui était un travail éreintant. La forme revenant, avec son ami Jean Bled, il projetait son évasion pour le 14 Juillet, son ami avait grâce à la complicité de sa patronne réussit à avoir une aide matérielle( vêtements, argent, vivres) .Malgré le risque, après avoir descellé un barreau de leur chambrée, une corde, ils tournèrent le dos à la captivité. S'étant débarassé des défroques de prisonnier, les voilà vêtus comme des paysans. Dix jours durant , ils marchèrent, évitant fermes et hameaux, dormant dans des fourrés.Ils franchirent le Rhin, découvrirent le confluent de la moselle, tout près d'atteindre le but, ils évitèrent Trêves, et passèrent deux nuits entières à la contourner .La frontière était toute proche, encore un petit effort.... Halt! Papiers! Ils avaient commis la faute de traverser un village, et un barrage ne bouchait l'issue, le pire c'est que la veille il n'y était pas.Après avoir purgé une période de vingt jours de cachot, il fut renvoyé à Limbourg, au stalag 12A , mais maintenant dans la barraque des pestiférés, qu'étaient les évadés repris.Il se lia d'amitié avec un colosse adepte des sports de combat, ils s'entraîna avec lui, persuadé qu'une évasion ne peut se faire qu'en petit comité, à trois où encore mieux, à deux , il avait "fauché" une pince coupante .Leur deuxième évasion fut fixé au 22 Septembre 1941, après avoir, pratiqué des brêches dans les barbelés, la voie était libre.L'inconvénient était que dans ce milieu, tout le monde est au courant, car chacun surveillait chacun.C'est une véritable cohorte qui leur emboîtèrent le pas.Pratiquement tout le baraquement était là.Côté discrétion, ce fut un beau fiasco.Les projecteurs se braquèrent, les mitrailleuses rentrèrent en action, et ils furent repris. La sentence tomba= 21 jours de cellule .Puis le Hauptmann leur dit : à la prochaine tentative, c'est le camp de Rawa-Ruska qui vous attend.
Pour la troisième tentative, ils demandèrent à être affecté à un Kommando de travailleurs, tout en sachant qu'avec leur antécédent c'était demander la Lune . L'Allemagne manquait de main- d'oeuvre confrontée qu'elle était à la double nécessité d'alimenter le front de l'Est, et les usines en ouvriers ;Ils furent affectés à une usine de fabrication de pièces de moteurs d'avion.
Ils s'évadèrent le 11 Novembre 1941, après avoir pris des vélos,ils se lancèrent.....

( A suivre )

Amicalement. Le ronin .


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Message  sukhoi 3/1/2010, 18:32

Merci beaucoup Le Ronin, ces textes sont vraiment trés intéressant et je commence a comprendre l'admiration que tu sembles porter a ce grand homme.

Encore merci de la peine que tu te donnes, c'est vraiment très sympa de ta part.

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Message  le ronin 3/1/2010, 20:34

Bonsoir, ce n'est pas grand chose, cela me fait plaisir, de te faire connaître " ce seigneur de la guerre " .


....Sitôt partis, trompés par la tempête de neige, ils tournèrent en rond. Au matin, ils s'aperçurent qu'ils étaient pratiquement revenus à leur point de départ. Épuisés, ils marchèrent à travers bois , et se cachèrent dans une petite cabane de garde-chasse non loin de l'autoroute.La chance les avait servis; les patrouilles lancées à leur poursuite,les cherchaient du côté du Rhin, vers le Sud, ils apprirent cela bien plus tard.Aprés avoir troqué leurs vêtements de prisonniers contre des habillages civils, combinaisons de mécaniciens, et casquettes, ils partirent le soir venu, vers l'Ouest .Ils pédalèrent ainsi pendant 6 nuits,comptant se ravitailler dans les champs, mais la neige avait tout transformé en désert blanc .A bout de forces, ils arrivèrent sur les hauteurs de Coblence, le Rhin à leurs pieds.Mais victimes de malaises dû à la faim et la fatigue, ils s'accordèrent une journée de repos , en dormant sous une meule de paille.
Les ponts sur le Rhin étaient gardés dans la journée, avec des contrôles permanents, sauf aux heures de grande affluence, lorsque les travailleurs allaient à l'usine, où au bureau, et en revenaient, entre 18h et 20 h .Ils attendirent le matin, et se mêlèrent à la cohue qui franchissait le pont.Non sans mal, les deux camarades, passèrent l'obstacle, et à disparaître dans le paysage.Une pédale cassée, ils abandonnèrent les vélos, et partirent à pieds, pour la prochaine étape: Trêves, à 45 kilomètres de là.Marchant, poussés par leur seule volonté, il fallait encore franchir la Moselle, ce qu'ils firent en empruntant une barque de pêcheur.Le 20 Novembre, ils étaient à Wasserbillig, à la frontière du Luxembourg .Après avoir traversé un pont de chemin de fer, et passé la frontière en rampant sur des rails verglacés, ils firent encore une dizaine de kilomètres , avant d'apercevoir une auberge .Tenaillés par la faim, ils entrèrent, et soufflèrent à la serveuse leur condition de prisonniers évadés.Ayant été réconfortés, par du pain et un lait chaud, ils décidèrent de sonner à la première maison venue .C'était celle d'un médecin, qui comprit vite à qui il avait à faire, et aiguilla les deux hommes vers une ferme.La chance avait voulue qu'ils rencontrent le chef de la Résistance locale.Arrivés à la ferme ils furent nettoyés, lavés, et rasés.Puis après avoir été abreuvés et nourris, ils allèrent se coucher.Ils dormirent quarante huit heures d'affilée.Un guide les aida à sortir de la ville de Luxembourg, jusquà la proximité de la frontière Française à Redange.Grâce à des membres d'un réseau, ils purent quitter Redange, et prendre un train pour la Lorraine .
Je passe sur des détails de transport en train, avec toutes les figures que l'on pouvait y rencontrer à l'époque .
Arrivés à Toul,chez les siens, la joie des retrouvailles avec sa mère Sophie, et son père Charles, qui pour l'occasion tua le cochon.
Bigeard fut obligé de se cacher quelques temps, dans sa chambre, mais il avait sa fiancée à ses côtés.
Passer en Zone libre, était une priorité, et ils devaient avoir un "contact" Mlle Rosa, mais ils apprirent par une de ses copines, qu'elle avait été arrêtée par la Gestapo . Néanmoins , elle leur indiqua un endroit : le Café de la Gare, à Besançon.Grâce aux réseaux de la Résistance des chemins de fer, ils parvinrent à Lons le Saunier, où un commissaire de police compréhensif, leur établit de véritables cartes d'identité .Ils franchirent la ligne de démarcation à proximité de Lons Le saunier, de là des camions militaires les conduisirent jusqu'à Lyon, où ils se présentèrent aux autorités.Ils étaient de nouveau, reintégrés dans le giron de l'armée.Nantis d'un substantiel pécule-leur rappel de solde-les deux camarades n'avaient plus qu'à rejoindre Nice.Bigeard arriva à Nice, quelques jours avant Noel. Ébloui, il n'avait jamais encore vu la mer.A cette époque, la ville avait accueilli tout ce que Paris comptait de banquiers, d'hommes politiques en chômage, d'artistes, de stars, et de journalistes.Toute une faune de gens oisifs ou affairés qui étalaient toilettes, et argent. Une sorte de festival permanent qui déroulait ses fastes quotidiens sur la promenade des Anglais, aussi animée, que l'avait été autrefois les Champs- Elysées.Il écrivit à sa fiancée, qui se débrouilla pour le rejoindre à Nice , et il décida de l'épouser .
La cérémonie nuptiale eut lieu le 6 Janvier 1942, sous une pluie battante.Quelques jours plus tard, convoqué par l'autorité Militaire, Bigeard se vit proposer un engagement spécial pour les troupes d'A.O.F. il signa.
Traversée à bord du Kairouan, entrecoupée d'exercices, de farnientes,les repas cérémonieux.escale à Casablanca, puis Dakar .Le fossé était grand, entre la France combattante des territoires voisins du Tchad ou du Cameroun, et cette A.O.F. maréchaliste .C'est dire si l'ambiance était pesante, et si la hiérarchie était perplexe, en accueillant ce jeune adjudant, qui s'était battu contre les allemands, avec lesquels l'État Français entretenait aujourd'hui des rapports de bon voisinage, et qui de surcroit, en s'évadant avait montré qu'il appartenait à la race des irréductibles .
Affecté à un régiment stationné à Thiès, on lui appris que sa compagnie se trouvait à Bandia.C'est une unité d'instruction, basée en plein air, vous y serez bien, lui avait -on dit.

A Suivre.....


Amicalement, le ronin.


.....Dans la réalité, il n'y a pas de round d'observation....


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Message  le ronin 4/1/2010, 13:10

Bonjour.

Ses états de service mentionnant qu'il avait travaillé dans une banque, on l'affecta à la comptabilité de la compagnie, et aussi comme adjudant de compagnie, cela lui laissant du temps libre pour explorer les alentours, d'autant qu'il ne sacrifiait pas à la sacro sainte sieste.
Il échafaudait des projets, pour améliorer le cadre de vie, des gradés et de la troupe .
Chaque matin, il partait pour une séance de footing, et petit à petit il fit des émules, qui l'accompagnèrent.Il prenait ainsi contact, sans heurts, par la simple vertu de son exemple .Ponctuellement, il allait à Thiès, sur un vieux vélo pour rendre compte de sa comptabilité.Il eut bientôt droit à des félicitations du chef de corps, transmise par son chef, le lieutenant Raynal.
- Je préférerais avoir le commandement d'une section, répondit Bigeard, justement j'ai trouvé un volontaire pour permuter;Son chef accepta, et il ne devait pas le regretter.Bigeard rapidement imprima sa marque, et ce camp où régnait la monotonie, et une vie fastidieuse, fut transformé .Ce fut un camp propre, ordonné, avec des cases fraîches, et des plantations que l'on soignait;Un stade fut édifié, où, jusqu'à la tombée du soir, les soldats pouvaient s'exercer .Dans cette ambiance, la vie changea du tout au tout, et la vieille camaraderie ne tarda pas à refleurir.Bigeard, à la tête de sa section, s'imposant d'emblée avec son physique de jeune athlète, le regard chaleureux ou sévère de ses yeux bleus, sa simplicité un peu populiste, son parler franc et elliptique, payant d'exemple, emportant l'adhésion de ses hommes, bientôt persuadés d'appartenir à une élite < nous sommes de la troisième section, la meilleure > .
Arrivant directement de France, avec en mémoire les combats de l'Alsace et des Vosges, n'ayant eu pour camarades de corps franc que des Alsaciens ardents et motivés, il comprenait mal ces esprits des unités d'Afrique, assoupies dans la miasme et la chaleur tropicale, faisant preuve d'une anglophobie qui s'étendait aux dissidents gaullistes, et même d'une façon plus générale, à ceux qui estimaient prioritaire la reprise des hostilités contre l'Allemagne .
Il y eu quelques réticences des gradés et de la troupe placés sous son commandement, mais ils finirent par adhérer, petit à petit l'ambiance changeait, il créa une équipe de foot le "Bandia sport" payant le ballon de ses propres deniers.
Au bout de 6 mois, sa femme "Gaby" le rejoignit, ce qui lui changea la vie , car il était parfois pris de lassitude, c'était le rêve....
Mais même si Bandia, faisait l'effet d'un paradis perdu, les nouvelles du débarquement américain à Casablanca, le 8 Novembre parvinrent, ainsi que les tergiversations du général Noguès, qui amenèrent des affrontements douloureux, avec en prime la perte du croiseur "Primauguet".quelques jours plus tard, ce fut la libération d'Alger, et la rentrée de l'armée d'Afrique dans la guerre contre les allemands.On se battit durement en Tunisie durant l'hiver 1943 .Au Sénégal, où le bouillant gouverneur général Boisson, avait jusque là proclamé sa fidélité à Vichy, les choses évoluaient, avec le ralliement tardif mais réel de L'A.O.F. à Darlan, puis après son assassinat, à Giraud.Déjà des renforts quittaient le territoire, à destination de l'Afrique du Nord.
A Bandia rien ne changeait en apparence, quelques cadres piaffaient d'impatience... Les alliés gagnaient du terrain.En Mai, ils entraient à Tunis, deux mois plus tard, en Aout, ils débarquaient en Sicile.
Une bonne nouvelle arriva, début Octobre 1943, l'adjudant Bigeard était promu au grade de sous lieutenant .Mais l'annonce de départ de son régiment de tirailleurs sénégalais, pour l'Afrique du Nord, ternit un peu sa joie.

Au Maroc, deux officiers parachutistes Français,étaient venus spécialement de Londres, pour recruter des volontaires destinés à être largués au dessus de la France occupée.Leur succès avait été mince, les candidats rares.Pour quelques uns, qui au fond d'eux mêmes, étaient restés dans le droit fil de la discipline, ces officiers qui arboraient ostensiblement un insigne à croix de Lorraine, leur rappelaient un peu trop la dissidence gaulliste, et les états d'âme qu'elle avait suscité, pendant trois longues années.Pour les autres, fantassins dans l'âme, les paras faisaient figures d'acrobates, sinon d'aventuriers un peu fous.
Bad l'ensemble des officiers qui piaffaient , tout au moins en paroles, ne se manifestaient plus guère, et nous ne serons qu'une poignée à répondre présents.....
L'entraînement à l'Anglaise, dans un camp ultra secret, installé au club des pins, près d'Alger, n'avait rien de commun avec ce qu'il avait déjà pu connaître.Même l'entraînement des corps francs, pourtant déjà considéré comme le summum du possible, était relégué au rang des balivernes et autres billevesées.Rien n'était négligé pour faire des volontaires des agents spécialisés, capables de se tirer seuls, et parfois sans armes, de toutes les situations, même les plus désespérées.
Les Anglais, fabriquaient des surhommes, d'une endurance à toutes épreuves, sachant aussi bien tirer au pistolet dans n'importe quelle position, que manipuler mines, pièges, et explosifs, liquider à mains nues une où plusieurs sentinelles, faire dérailler un train avec un simple journal plié...Les instructeurs étaient impitoyables, cherchant la faille de chacun, les grades avaient été supprimés, les stagiaires étaient traités d'une manière plus brutale que le dernier des deuxièmes classes, déplacements au pas gymnastique, ramper, courir, monter à la corde, escalader des falaises, plonger du haut des rochers.Le verdict redouté était le renvoi dans son unité d'origine le fatidique "Return to Unit " .Un jour, Bigeard fut convoqué par le Major Britannique commandant le camp .Il lui dit qu'il était renvoyé car sa femme s'était présentée au poste de garde, ce lieu étant secret et la consigne étant de n'en parler à personne...
Bigeard avait blêmi, il ne comprenait pas .En fait c'est son épouse qui de son propre chef, s'était mise en tête de le retrouver, et elle avait réussit.Le Major Britannique estimant que la punition était suffisante, sourit et lui donna trois jours de permission.

6 Aout 1944, le lourd bombardier Halifax, avait décollé de Blida .Au fond de la cabine, engoncés dans leurs combinaisons kaki passées au dessus de leurs uniformes, quatre paras étaient assis.Il y avait le major Bill Probert, un vieux baroudeur qui avait traîné ses bottes de saut dans les coins les plus invraisemblables du monde en guerre , du Tanganyika à Madagascar, de Tobrouk à L'Érythrée. John Deller, un canadien qui mastiquait une "gomme" perdu dans ses pensées, en face il y avait le "guide" Casanova, qui était un bleu par rapport à ses camarades qui avaient connus le combat, partagé entre l'impatience de retrouver le sol de l'Ariège où il avait grandit, et l'inquiètude.A côté de lui, il y avait le commandant "Aube" responsable de la mission, chargé d'organiser, de coordonner, et de conseiller l'action de la résistance dans la région, constituée en maquis, dans les montagnes proches de Foix....
Depuis le 6 Juin 1944, les Alliés avaient débarqués en Normandie .Et, s'ils piétinaient devant Caen, il était plus que probable qu'ils réussiraient dans les semaines à venir, leur percée vers le Seine et Paris.Un peu partout, dans la France occupée, les Forces Françaises de l'Intérieur, avaient reçu mission, de passer à l'action sur les arrières de l'ennemi, afin de paralyser leurs mouvements, immobiliser leurs réserves, semer l'insécurité dans tout le pays .Pour les guider, de petites équipes d'agents, étaient parachutés toutes les nuits, un peu partout, afin d'organiser les parachutages d'armes à l'intention des résistants, leur en enseigner le maniement, et établir entre ces différentes unités essaimées à travers tout le pays et l'état major d'alger, les liaisons radio indispensables à une bonne coordination des actions.

....A suivre....



amicalement.

Le ronin.

...Etre conscient de la difficulté, permet de l'éviter....


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Extrait livre Bigeard  à la demande de Sukhoi. Empty Re: Extrait livre Bigeard à la demande de Sukhoi.

Message  Goliath 4/1/2010, 21:00

Très intéressant, merci à toi le Ronin !
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Message  le ronin 5/1/2010, 17:25

Bonjour.

Le Halifax volait tous feux éteints vers la France.Son stage finit, il avait été affecté au B.C.R.A., les services secrets Français, créés à Londres par le colonel Passy, et qui avaient une antenne à Alger.Tout va bien, nous sommes au dessus de la France.Préparez vous!
devenu le commandant "Aube" Bigeard se leva, assujetti son harnais sur son dos, fixa à sa jambe le leg-bag, qui contenait tout ce qui était nécessaire pour leur mission Maintenant la trappe avait été relevée, Bigeard les jambes dans le trou, attendait le GO! libérateur.il sauta, et senti tout de suite après, la rude secousse de la voilure déployée, il vit au sol des feux de branchages, le comité d'accueil était au rendez vous.Il atterrit au sommet d'un mélèze. Il entendait les chuchotements dans une langue incompréhensible.Il se "dégraffa, déplia son ventral, et se laissa glisser le long des suspentes jusqu'au sol.L'anglais était de mauvaise humeur:-Ta terre Française est rude, j'ai pris un sacré coup au coccyx!-Autour d'eux des têtes de forbans, visages de loup, l'air peu amène.Leur chef se présenta comme étant le commandant Royo, qui était accompagné de deux cents hommes.
-Nous nous méfions des traîtres, ajouta-t-il, et sur un geste les quatres paras furent dépouillés de leurs armes, vêtements, bagages, les fusils braqués sur eux avaient une grosse persuasion.Ils furent embarqués dans des voitures sans portes, ni toits, et à travers des chemins tortueux, et escarpés, conduit au PC du maquis espagnol.Un déjeuner leur fut servit, et Bigeard qui détenait une lettre qui le nommait chef de mission, avait le délicat problème de la répartition des responsabilités à règler, avec ce commandant .Il décida de lui parler en soldat, et lui faire comprendre qu'il devait se plier aux directives du général Koenig, du commandement unique des F.F.I., qui pour l'instant se tenait à Alger.Les hommes de Royo, étaient tous issus des formations de la fédération anarchique ibérique, et portaient un ruban aux couleurs violet, jaune, rouge, qui étaient les couleurs de la République Espagnole.(Le drapeau officiel franquiste, toujours d'actualité, est formé d'une bande jaune, entre deux bandes rouges).
- Sans toi et ta troupe, je ne peux rien.Mais sans moi et mes compagnons, tu n'arriveras pas à surmonter tes problèmes, armer les gens, les nourrir, les instruire, afin d'affronter les nazis à armes égales .Tu gardes le commandement de ton maquis, je n'interviendrai pas.Mais au combat, je serai à tes côtés, car je sais moi aussi faire la guerre.Ils se serrèrent la main, et Bigeard se fit restituer le matériel pris au cours de la nuit.
Il y avait outre les espagnols, deux autres maquis dans la région, l'un F.P.T. d'obédience communiste, fort d'environ deux cents hommes, mal armés, et plus enclins à règler des comptes pour une question de pouvoir, que de participer activement à la lutte contre l'occupant.L'autre F.F.I., apolitique, constitué de réfractaires au S.T.O., une centaine environ, sans armes, et de ce fait, très peu combattifs.
Les allemands, quant à eux, tenaient Foix avec une garnison de deux cents soldats, installés pour une part dans le château dominant la ville, où règne la Gestapo, pour une autre part dans les bâtiments du Lycée.
A Ax les Thermes, une trentaine de kilomètres au Sud, sur la route d'Espagne, deux cents soldats également .
Il y avait à Saint Girons, depuis peu, un bataillon de SS mongols de l'armée Vlassov, de vrais sauvages.Bigeard prenait des notes, en vue de son premier rapport pour Alger.Le plus urgent étant d'accélérer le rythme des parachutages, afin d'équiper dans de courts délais, les cinq cents maquisards du département.voisins.Les jours qui suivirent, furent employés à établir des liaisons avec les voisins.Si l'accueil des F.T.P. fut empreint d'une certaine méfiance, sinon de l'hostilité, leur chef fut cependant vivement intéresser par les parachutages .Cependant que chez les F.F.I., l'évidente bonne volonté manifestée, n'arrivait pas à dissimuler la modicité des moyens, le manque d'entraînement des cadres, et l'absence quasi totale d'instruction chez les hommes.Pendant 6 jours, Bigeard multiplia les contacts, puis il décida de se rendre à Foix pour y rencontrer le chef de la résistance locale, Gisquié, capitaine des Douanes, expert en double jeu.
- : Tu prends trop de risques , lui reprocha Bill Probert.Notre mission consiste à conseiller et instruire les hommes, pas à prendre part aux combats .-

-: Non, Bill, tu te trompes. Nous n'aurons jamais aucune autorité si nous ne nous imposons pas aussi comme combattants!-

Aucune forfanterie dans cette affirmation, seulement des évidences.Quelles que soient les raisons qui les avaient guidés, Royo et ses Espagnols avaient choisi de participer à la lutte pour la libération de la France.Une France qui pourtant, ne leur avait pas été hospitalière lorsqu'ils avaient dû passer la frontière cinq ans plus tôt. Chassés de Catalogne par les troupes franquistes, désarmés par les gardes mobiles, internés dans le sinistre camp de Rivesaltes, hôtes indésirables d'un pays qui, à son tour avait dû subir la loi des forces hitlériennes.
Bigeard n'avait jamais fait de politique; la guerre d'Espagne n'était pour lui qu'un vague souvenir, aussi lointain dans l'espace et dans le temps que pouvait l'être la campagne d'Abyssinie, ou la conquête de la Mandchourie.A cette époque là, il faisait son service militaire à Haguenau.Au contact de ces anarchistes, il découvrait que la haine idéologique pouvait être un puissant moteur , capable de soulever les peuples.Il partit pour Foix, revêtu d'un complet civil, coupé à Londres, nanti de faux papiers qui faisaient de lui Marcel Bugeaud, employé de banque.
Gisquié, capitaine des Douanes, responsable de la résistance locale, était cordial, chaleureux, entièrement investi dans sa mission.En peu de mots, il décrivit l'ambiance de la ville, et sur un plan fournit tous les renseignements concernant l'ennemi, ses implantations, ses patrouilles, ses habitudes.Il apprit par la même occasion que les alliés avaient débarqués en Provence, le 15 Aout.

L' attaque de Foix, eue lieu trois jours plus tard, le 19 Août. Deux groupes d'une cinquantaine d'hommes y participaient .Le premier dans lequel étaient Bigeard, Royo, et le major Probert, déboula du nord-est par la Nationale 20 , en début d'après midi, période à laquelle selon le capitaine Gisquié, les allemands écrasés de chaleur, relâchaient un peu leur vigilance.
Le second, cinquante hommes également, devait intervenir par l'entrée oust et la route de Saint Girons, pour prendre l'ennemi à revers. Il était 13H30, surpris les allemands installés à l'entrée du pont de l'Ariège, furent balayés.Dans leur blockaus, détruit à la grenade, les espagnols récupérèrent deux MG 42.La progression se poursuivit méthodique.Les munitions ne manquaient pas, aussi les combattants entretenaient un feu continu.Surpris, désemparés, les allemands tentèrent bien de coordonner leur action, mais ils étaient dispersés, certains achevaient à peine leur repas.Bien vite ils n'eurent qu'une seule ressource, se faufiler de rue en venelle, afin de se regrouper à l'intérieur du point d'appui du lycée.
-A-t-on des nouvelles du deuxième groupe?-
- Non, répondit Royo.Sans liaisons radio, les assaillants étaient réduits à l'espoir.Finalement, la jonction s'effectua vers 17 H .Tandis que quelques équipes achevaient le nettoyage , négligeant de faire des prisonniers, l'ensemble des assaillants avaient maintenant réalisé l'encerclement du lycée, où s'était retranché le gros des allemands.Les espagnols occupaient les étages supérieurs des maisons.Ils ajustaient de leurs tirs meurtriers la garnison qu'ils dominaient, achevant la démoralisation des assiégés, qui ne se montraient plus, et ripostaient au hasard.Et puis, à 19 H , un drapeau blanc apparut au balcon de la façade....

A suivre .


Amicalement, le ronin.


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Message  le ronin 7/1/2010, 13:43

Bonjour .

Le cessez le feu fut ordonné, et le major Anglais accompagné de Bigeard, se rendirent auprès des allemands .Béret rouge sur la tête, sanglés dans leur "smoke" camouflée, le P.M. en bandoulière, ils parlementèrent. Le commandant de la place, petit bonhomme rondouillard, affable, de toutes évidences dépassé par les événements, tendit son pistolet , en un geste théâtral .Il souhaitait se rendre auprès d'une armée régulière, et non pas à des terroristes.Bigeard expliqua en usant d'un coup de "bluff" qu'il commandait de nombreux parachutistes, largués dans le maquis .
Ils trinquèrent avec ce commandant, en se sentant plus proches de ces soldats qui cachaient leur désarroi, que la populace, qui, sans risque criait sa haine, et son envie de lynchage .Nous étions le 19 Août, les drapeaux fleurissaient aux fenêtres....
Le soir même, ayant laissé les prisonniers à la garde de quelques maquisards, John Deller, télégraphia à Alger :
< foix libéré, garnison anéantie. 170 prisonniers, 30 tués et blessés .Pertes amies :6 tués, et blessés> .
Un peu avant l'aube, la postière d'Unac (un petit hameau) à sept kilomètres d'Ax-les-Thermes, les avisa qu'un important convoi motorisé, venait de se mettre en route dans leur direction .
Ils firent une reconnaissance, à bord de la Mercedes, qu'ils avaient prise au colonel allemand, ils foncèrent sur la National 20, à la recherche d'un emplacement d'où ils pourraient stopper l'ennemi.Ils trouvèrent un emplacement propice, à deux kilomètres après Prayols, au lieu dit le pont du Diable , une gorge encaissée, bordée de falaises, entres lesquelles, l'Ariège, la voie ferrée, et la route, se frayaient difficilement un chemin.Deux heures plus tard, le dispositif était en place, une centaine d'espagnols, cette fois, supérieurement équipés d'armes automatiques, de mitraillettes, et de grenades, étagés sur les hauts, bien abrités derrière les taillis et les rochers.
Le convoi se présenta, aux premières heures de l'après midi, roulant au pas, les hommes debout sur les plates-formes des camions.
Lorsque la totalité du convoi fut engagé , les espagnols ouvrirent le feu, d'abord sur le camion de tête, puis sur celui de queue ;Alors, ce fut le carnage, chaque tireur ajustant comme en stand de tir, les soldats qui paniqués par la soudaineté de l'attaque, ripostèrent maladroitement, cherchant à se mettre à l'abri.La lutte était inégale pour ces allemands, qui n'étaient pas des guerriers chevronnés, ou qui avaient connu le feu, en d'autres temps, dans une autre guerre.Une heure plus tard, tout était consommé.Sur cent vingt "feldgraus" partis du matin à la reconquête de Foix, quarante étaient morts, disloqués sur la route, une vingtaine en fuite, et les survivants furent fait prisonniers.A la tombée de la nuit, les vainqueurs firent une entrée triomphale à Foix, où déjà se remarquaient , quelques matamores bardés de fusils, le bras ceint d'un ruban tricolore, qui hurlaient à la mort contre les vaincus misérables, tassés debout entre les ridelles des camions terrorisés à l'idée de leur être livrés.Ces cris de haine, ces appels au meurtre révoltaient Bigeard .

Le 24 Août, à l'aube, des renseignements signalaient le départ imminent, de Saint-Girons, 44 Kms à l'Ouest, d'un bataillon SS d'origine mongole .Transfuges de l'armée soviétique, recrutés dans les camps de prisonniers par le général russe Vlassov, ces fantassins d'élite étaient employés par les allemands dans la chasse aux maquisards.Un peu partout en France, ces "tartares" qui n'avaient plus rien à perdre, s'étaient signalés par des actes d'une férocité barbare .C'était avec juste raison, que les habitants de Foix, avaient tout à craindre s'ils arrivaient jusque-là.Un certains nombre de maquisards FPT, et FFI, étaient en ville pour faire la fête.Bigeard convoqua leurs chefs :< Faites distribuer à vos hommes, tout l'armement nécessaire, ensuite embarquement dans les camions .direction Rimont, où nous tenterons de stopper ces SS >.
Le convoi s'ébranla , fonçant sur la D.113, à la rencontre de l'ennemi.A midi, Bigeard fit débarquer ses unités à la sortie du bourg de Rimont.déjà, les mongoles étaient là.Ils manœuvraient vite et bien sous le feu, débordaient par les hauteurs, appuyés par leurs mortiers d'une précision diabolique .Le décrochage fut ordonné, pour un regroupement à l'Est du village.Sans radio, la coordination, des mouvements fut loin d'être parfaite, de plus il y eut des défections dans les F.P.T..Seuls, les espagnols constituaient encore une unité cohérente, mais ils étaient à un peu plus de cent, contre quinze cents SS fanatisés, qui ne leur laissaient aucun répit, et leur collaient aux talons.Une partie du village de Rimont était la proie des flammes, et l'on entendait les rafales de pelotons d'exécution, fusillant les otages civils pris au hasard.
Nouveau repli, protégé par des éléments retardateurs. Nouvelle installation, quelques kilomètres plus loin, dans un coude de la route, les camions stoppés à l'abri, les armes bien placées pour couvrir de larges champs de tir.Les allemands étaient déjà là, mais ils se méfiaient, tâtant le terrain, procédant par petits coups de boutoir, essayant de localiser l'adversaire, pour le fixer et le déborder. Autour de Bigeard et Bill Probert, ne demeurait plus que l'effectif d'une petite compagnie;Il y avait maintenant cinq heures que le combat durait.Les mongols se montraient plus circonspects, la fatigue aidant. Bigeard et une cinquantaine d'espagnols constituèrent un "bouchon", tandis qu'un autre groupe, conduit par le major Bill Probert, alla s'installer en point d'appui à l'entrée du village de Castelnau-Durban, dont les habitants étaient partis dans la campagne, où se réfugier à Foix.
Pendant une heure, le bouchon installé par Bigeard put contenir la pression ennemie, mais en début de soirée, il devint évident qu'ils allaient être encerclés. Un bond, jusqu'aux camions, décrochage sous le feu des mitrailleuses, et de l'éclatement des torpilles de mortiers.Ils se regroupèrent dans les premières maisons de Castelnau-Durban .Les mongols avaient suivi, ils s'élancèrent à la curée, mais les maquisards avaient soigneusement organisé leurs points d'appui.Les M.G., et les F.M. Bren donnèrent de la voix, et freinèrent la progression ennemie.Les pertes des SS devenaient lourdes.Dans les derniers feux du soleil couchant, les phares de leurs camions faisaient des cibles idéales.La nuit venue, des deux côtés les combattants reprenaient leur souffle.
Côté maquisards, les pertes s'élevaient à quarante tués et blessés.Ils mirent à profit ces quelques heures, à repérer un itinéraire de repli à travers la garrigue, et au petit jour les ordres furent donnés.Tenir aussi longtemps que possible à l'entrée du village de Castelnau, puis repli général sous la protection d'un élément retardateur, et nouvelle installation en défensive cinq kilomètres à l'Est, à hauteur du hameau de Vic, quatre où cinq maisons marquant un coude à angle droit de la départementale 113.L'endroit avait l'avantage entre autre, de prendre en enfilade, depuis les hauteurs environnantes une longue portion de ligne droite.
Le combat repris au lever du jour, moins âpre que la veille, l'ennemi préférait manœuvrer , s'infiltrer par les chemins creux bordés de murettes de pierres sèches, déborder par les hauteurs.Au milieu de la matinée, nouveau décrochage vers l'Est, à cinq kilomètres de là.Foix n'était qu'à vingt deux kilomètres.Bigeard était resté à Castelnau, en "bouchon" retardateur.Il tint autant qu'il le put, puis alors que les SS s'apprêtaient à donner l'assaut, décrocha avec son groupe par une porte arrière, et courut à travers champs, jusqu'à Vic, où l'attendait le groupe principal, disposé sur leur point de résistance, avec de l'amplitude, de la profondeur, les armes automatiques bien disposées, interdisant toute progression d'unité de fantassins.De plus ce lieu était isolé, rendant les actes d'exactions contre la population civile pratiquement nuls .Une heure près les SS étaient de nouveau en place, et le combat commençait, les mongols appréciaient mal le nombre dont ils jugeaient la puissance et la détermination.Pendant quatre heures, ils tentèrent diverses manoeuvres.Chaque fois ils durent renoncer, avec des pertes de plus en plus lourdes.c'est ici que nous les arrêterons définitivement, où jamais dit Bigeard, le dénouement est proche. En effet, vers 18 heures, deux allemands s'engagèrent sur la route, portant un drapeau blanc.Il y avait un Sturmbannfurer, et un Rottenfurer, un simple caporal vraisemblablement alsacien, qui faisait fonction d'interprête.L'officier, demandait un arrêt des combats, afin de ramasser leurs blessés.bigerad saisi la chance, en disant qu'ils étaient trois milles parachutistes échelonnés, et qu'il ne servait à rien de s'obstiner.
< Le commandant est d'accord, pour capituler, il demande à détruire ses armes>Ce fut OK, et une heure plus tard le bataillon mongol était rassemblé, aligné devant les camions.Même désarmés, ces mongols avaient l'air redoutables...A la lueur des torches, Bigeard, et ses compagnons défilèrent en ville.En trois attaques et quatre jours de combats, ils s'étaient rendus maîtres du département.
Marcel Bigeard quitta Foix à la mi-Septembre 1944 .Plus tard, il fut ramené au rang de capitaine, et pris en charge une école de cadres près d'Arcachon . Ensuite, en 1945 il fut affecté au 23 ème R.I.C..... L'Indo, L'Algérie.....

Calendrier-bilan

8 Août 1944 parachutage dans maquis provenance Blida.

19 Août: attaque de Foix: 25 tués et blessés, 150 prisonniers.

20 Août, interception convoi venant d'Ax les Thermes : 60 tués et blessés, 50 prisonniers.

21 Août bataillon mongol, venant de Saint Girons.

22 Août, combats à Castelnau, combats entre Castelnau et la Bastide de Sérou :160 tués et blessés, 1200 prisonniers .


Amicalement.


Le ronin.


....Il n'y a pas de bonne et de mauvaise guerre, il n'y a que la guerre elle même .....



Sources :Erwan Bergot ( Bigeard )

Bigeard: de la brousse à la jungle .



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Message  le ronin 7/1/2010, 16:11

Bonjour .

Pour résumé, cet officier supérieur, sorti du rang, innovateur dans bien des domaines, créateur du "style" para, est aujourd'hui âgé de 93 ans. Il vit à Toul, sa ville natale.Après l'épisode de la seconde guerre mondiale, et notamment la libération de l'Ariège, il partit en Indochine , où il y effectua trois séjours commandant notamment le 6 ème B.P.C. .Prisonnier des Viets après Diên-biên-Phu .Libéré, il est envoyé en Algérie, à la tête du 3 ème R.P.C. , où il fera de beaux bilans, et en liaison avec des aviateurs mettra le concept de l'assaut héliporté au point, sous l'oeil de conseillers américains, qui eux, les moyens aidant , mettront cela en application au Viet-Nam, en le multipliant par cent .Pendant l'Algérie, la fameuse casquette "Bigeard" fera son apparition, d'abord au sein de son régiment, puis gagnera les autres unités aéroportées.Il participera à la bataille d'Alger .Deux fois blessés la même année, il est par la suite affecté à Saida. Ensuite muté à Douar, en Centre-Afrique, en 1960 jusqu'en 1963 . Auditeur libre à l'école de guerre, il en ressort crédité d'excellentes notes .Il dira : heureusement que j'ai fait l'école de guerre, une fois la guerre finie,sinon je n'aurais jamais osé faire ce que j'ai fait.Nommé général à cinquante ans, il commande une brigade para, en France, puis sur ordre du général De Gaulle, il est affecté en Afrique, où il commande les forces terrestres.Retour en France, puis de nouveau l'Afrique, où général de division, il commandera les forces Françaises de l'Océan Indien .....La politique lui a tendu les bras, par la suite .Tout ceci, ravive des souvenirs, et des cicatrices , je me suis surpris récemment à rechausser mes bottes de saut, mettre un "treillis" et aller faire une longue promenade dans les bois enneigés de mon village , je pensais en avoir fini, cela me poursuit , d'un côté je vous en remercie , vous les jeunes, l'avenir du pays .


Amicalement.


Le ronin.



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Message  sukhoi 7/1/2010, 23:00

Et bien merci beaucoup Le Ronin pour la mise en ligne de ces textes qui ont dû, j'en suit sur, te prendre un temp certains.

Je t'avoue que je me suit aperçu grace a cela que j'ignorais quasimment tout de ce général qui apparemment fut un soldat exemplaire tant durand la deuxième guerre que aprés dans ces conflit Ô combien complexe qu'étaient les guerres d'Indochine et d'Algérie.

Je crois que je vais tacher de me renseigner un peu plus sur cet homme, je me souvient en particulier avoir vu quelque très bon livre sur lui (et de lui) chez les bouquinistes de Lyon.

En tout cas ses coups de bluff sont vraiment impressionant: transformer une centaine de maquisard espagnol déja bien ammoché en une troupe de 3000 para... J'adore! Extrait livre Bigeard  à la demande de Sukhoi. Rigol_gr

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Message  le ronin 8/1/2010, 00:21

Bonsoir, sukhoi, je reste à ton service, et j'habite près de Lyon .


Amicalement.



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Message  le ronin 9/1/2010, 12:50

http://www.fncv.com/biblio/grand_combattant/bigeard-marcel/bigeard_06_lg125.jpg


Bonjour, une petite miniature, alors qu'il était colonel en Algérie .


Amicalement.


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Message  Phil642 11/1/2010, 13:27

Merci pour le récit pouce
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