Voix étouffées.
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Voix étouffées.
Dans les nombreux pays qui furent dominé par les épisodes totalitaristes de 1930 à 1945, de nombreux artistes furent contraints à se taire ou a s’exiler, tandis que d'autres disparurent dans la tourmente.
Depuis 2005, Amaury du Closel a créé un ensemble de musiciens qui reprennent les œuvres de ces artistes qui durent se taire sous les bottes nazies.
Entre le 27 janvier et le 03 février se tiendra à Strasbourg le festival "Des Orchestres pour la Mémoire/Musiques interdites" organisé par le Forum Voix étouffées.
Voici le lien vers leur site pour ceux qui désireraient en savoir plus : Voix étouffées
Forums Voix étouffées a écrit:Qui se souvient aujourd'hui de Viktor Ullmann, Karol Rathaus ou Franz Schreker? A qui parlent encore les noms d'Alfred Tokayer, Stefan Wolpe, Erich Zeisl ou Aldo Finzi? Certains de ces compositeurs jouaient pourtant un rôle important sur la scène musicale européenne avant l'arrivée du nazisme au pouvoir, et ont laissé des œuvres parmi les plus importantes du patrimoine musical mondial. D'autres, encore en début de carrière, ne virent jamais s'accomplir les promesses de leur talent.
Parmi les victimes du Troisième Reich, le cas de ces « voix étouffées » revêt de fait un caractère unique. Représentant de courants esthétiques très divers et majoritairement juifs, ils furent contraints à l'exil ou déportés en raison du caractère supposé « dégénéré » de leur musique. Le travail de réhabilitation de ces compositeurs n'en est toutefois qu'à ses débuts. Leur redonner une voix nécessite encore un travail intense de redécouverte et de diffusion, d'identification (qui sont-ils?) et d'évaluation (que valent leurs œuvres?) : au-delà des conditions mêmes de leur disparition - si terribles fussent-elles -, le travail mémoriel n'a de sens que s'il permet en effet de faire surgir de l'oubli des compositeurs dont l'universalité de la création aurait dû les maintenir - si ce n'avait été les circonstances - au cœur de la vie musicale mondiale.
Leur rendre cette justice est tout l'objet du Festival Voix Étouffées.
Depuis 2005, Amaury du Closel a créé un ensemble de musiciens qui reprennent les œuvres de ces artistes qui durent se taire sous les bottes nazies.
Entre le 27 janvier et le 03 février se tiendra à Strasbourg le festival "Des Orchestres pour la Mémoire/Musiques interdites" organisé par le Forum Voix étouffées.
Des Orchestres pour la Mémoire/Musiques interdites
C’est sous ce titre s’ouvrira à Strasbourg entre le 27 janvier et le 3 février 2012 le festival organisé par le Forum Voix Etouffées à l’occasion de son installation dans la capitale européenne.
Depuis 10 ans, le Forum Voix Etouffées consacre toute son énergie à la redécouverte des compositeurs victimes des totalitarismes européens du XXème siècle, et plus particulièrement du nazisme. Dans le cadre de son festival 2012, il a voulu associer à ce projet plusieurs orchestres européens engagés dans cette lutte contre l’oubli : la Nouvelle Philharmonie de Chambre Juive de Dresde, l’Orchestre Roumain des Jeunes, le 1. Frauenorchester de Vienne, ainsi que son propre ensemble, l’Ensemble Voix Etouffées.
Où écouter aujourd’hui des compositeurs aussi créatifs qu’Ernst Toch, Berthold Goldschmidt, Viktor Ullmann – assassiné à Auschwitz en octobre 1944, et dont l’on pourra entendre l’opéra L’Empereur d’Atlantide -, tous stigmatisés par le nazisme? Si Arvo Pärt ou Dimitri Chostakovitch – un cinéconcert à l’UGC de Strasbourg avec sa partition écrite pour La nouvelle Babylone de Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg montrera la versatilité de sa créativité avant la censure de Staline - ont atteint depuis longtemps une reconnaissance internationale malgré les pressions qu’ils subirent sous le joug soviétique, qui se souvient de Constantin Silvestri, modèle du compositeur censuré par le régime communiste roumain, et pourquoi tant de créateurs ayant souffert sous ces régimes, toujours vivants, osent-ils à peine parler de ces années de plomb ?
La musique – l’Art en général – ont, dans le cadre de ce festival, rendez-vous avec l’Histoire, et, dans une époque où tout se brade, viennent rappeler que la culture se conquiert, qu’elle n’est pas un simple phénomène de consommation hédoniste et égoïste, mais également une exigence éthique qui doit contribuer à la constitution et l’évolution de la société contemporaine. Cette société – la nôtre, celle symbolisée par Strasbourg comme capitale européenne – est le fruit du plus grand cataclysme de l’époque moderne. Les crimes contre l’esprit qui furent alors commis pèsent encore lourdement sur nos destins, et l’illusion d’une introuvable fin de l’Histoire fait peu de cas de ceux qui sont quotidiennement commis à quelques heures de vol de nos frontières.
Parler ainsi de musiques interdites aurait finalement peu de sens s’il ne s’agissait que d’une réévaluation du passé pour lui-même. L’ambition du Centre Européen sur la Musique et les Totalitarismes (CEMUT), créé au sein du Forum Voix Etouffées à l’occasion de son installation à Strasbourg, est ainsi de faire le lien entre les phénomènes si bien analysés sur le plan systémique par Hannah Arendt et la réalité d’aujourd’hui, et de présenter, dans le cadre des activités qu’il développera dès 2012, les conséquences de la censure pratiquée aujourd’hui sous des régimes autoritaires comme ceux qui prévalent actuellement en Chine ou en Iran.
Le festival « Des Orchestres pour la Mémoire/Musiques interdites » et son organisateur, le Forum Voix Etouffées-CEMUT, se pensent ainsi en passeurs, passeurs de mémoire, instruments de la transmission, notamment de l’histoire de la Shoah à un moment charnière où les ultimes témoins de cette dernière disparaissent, mais aussi passeurs entre les disciplines intellectuelles et les arts. Réfléchir sur les « voix étouffées », celles des victimes des dictatures, est indissociable d’une réflexion politique et sociétale au cœur de nos préoccupations.
Et, pour rompre avec l’austérité que je sens se dégager de ces lignes, il me faut aussi insister avec force sur les beautés cachées, enfouies sous le poids de ces tragédies collectives et individuelles, que tout cet engagement libère, fait passer de l’ombre à la lumière, du silence à l’enchantement de l’oreille et de l’esprit. Multiples sont ainsi les œuvres à découvrir, l’aventure ne fait que commencer.
Amaury du Closel
Renseignements - réservations :
en ligne ici
par téléphone au 06 99 82 91 16
par courrier au 125, rue de Turenne - 75003 Paris ou 1, place Golbery - 67000 Strasbourg
Voici le lien vers leur site pour ceux qui désireraient en savoir plus : Voix étouffées
Narduccio- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 05/10/2006
Re: Voix étouffées.
Intéressant.
Sais-tu si un cd sera édité à l'issue de l'évènement?
Sais-tu si un cd sera édité à l'issue de l'évènement?
Phil642- Général (Administrateur)
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Localisation : La vie est Belge
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Voix étouffées.
Phil642 a écrit:Intéressant.
Sais-tu si un cd sera édité à l'issue de l'évènement?
J'ai vu sur leur site qu'il y a des enregistrements de certaines prestations passées. Je pense qu'il vaudrait mieux poser la question directement sur leur site.
Narduccio- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 4976
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Localisation : Alsace
Date d'inscription : 05/10/2006
Re: Voix étouffées.
C'est un sujet très intéressant, qui est peu abordé.
Dans la même catégorie, on peut parler de ces artistes, déjà connus à l'époque, de véritables stars pour certains, qui virent leur carrière s'arrêter à cause du nazisme.
En restant dans les orchestres, on peut penser par exemple aux orchestres (certes, de jazz) allemands, qui étaient populaires dans l'Europe entière grâce aux disques et à la radio.
Quelques exemples:
- Dajos Béla, juif né en Russie avant la Grande-Guerre, venu comme beaucoup d'autres tenter sa chance à Berlin dans les années 1920. Violoniste, il monte un orchestre et est engagé pour Odéon pour qui il enregistrera des centaines de disques. Mais Hitler arrivant au pouvoir en '33, il part pour Paris où il signe chez l'Odéon français. Finalement, il part pour l'Argentine en '35 et on entendra plus parler de lui jusqu'à sa mort en '78.
- Marek Weber, juif né en Autriche-Hongrie, il part à Berlin en 1906 pour étudier la musique. Après-guerre, il tient l'un ds orchestres les plus populaires de Berlin, si bien qu'il est le premier à enregistrer un disque éléctriquement (avec un micro) en Allemagne en 1926. Comme Dajos Béla, il quitte l'Allemagne en '33 pour se réfugier aux Etats-Unis, où il devient le "Roi de la Valse" à la radio américaine.
- Ben Berlin, né dans ce qui deviendra l'Estonie, a étudié la musique à Saint-Petersbourg avant guerre. Il quitte lui aussi l'URSS pour Berlin où il connaitra le même succès que les 2 précédents. En '33, il quitte Berlin pour Paris, puis Londres où il est engagé à la BBC. Il meurt en '36... (suicide?)
-Paul Godwin, également un Russe imigré à Berlin. Entre 1923 et 1933, il aurait vendu près de 9 millions de disques à travers l'Europe! Son succès était tel qu'il commençait à se tourner vers le cinéma quand Hitler ariva au pouvoir. Le 30 janvier 1933, il était en tourné aux Pays-Bas. Apprenant la nouvelle de l'arrivée d'Hitler au pouvoir, il ne rentra jamais en Allemagne et resta aux Pays-Bas.
... Et la liste est longues pour les chanteurs, acteurs, chanteuses et autres artistes! Mais j'ai peur de tomber dans le hors-sujet
Dans la même catégorie, on peut parler de ces artistes, déjà connus à l'époque, de véritables stars pour certains, qui virent leur carrière s'arrêter à cause du nazisme.
En restant dans les orchestres, on peut penser par exemple aux orchestres (certes, de jazz) allemands, qui étaient populaires dans l'Europe entière grâce aux disques et à la radio.
Quelques exemples:
- Dajos Béla, juif né en Russie avant la Grande-Guerre, venu comme beaucoup d'autres tenter sa chance à Berlin dans les années 1920. Violoniste, il monte un orchestre et est engagé pour Odéon pour qui il enregistrera des centaines de disques. Mais Hitler arrivant au pouvoir en '33, il part pour Paris où il signe chez l'Odéon français. Finalement, il part pour l'Argentine en '35 et on entendra plus parler de lui jusqu'à sa mort en '78.
- Marek Weber, juif né en Autriche-Hongrie, il part à Berlin en 1906 pour étudier la musique. Après-guerre, il tient l'un ds orchestres les plus populaires de Berlin, si bien qu'il est le premier à enregistrer un disque éléctriquement (avec un micro) en Allemagne en 1926. Comme Dajos Béla, il quitte l'Allemagne en '33 pour se réfugier aux Etats-Unis, où il devient le "Roi de la Valse" à la radio américaine.
- Ben Berlin, né dans ce qui deviendra l'Estonie, a étudié la musique à Saint-Petersbourg avant guerre. Il quitte lui aussi l'URSS pour Berlin où il connaitra le même succès que les 2 précédents. En '33, il quitte Berlin pour Paris, puis Londres où il est engagé à la BBC. Il meurt en '36... (suicide?)
-Paul Godwin, également un Russe imigré à Berlin. Entre 1923 et 1933, il aurait vendu près de 9 millions de disques à travers l'Europe! Son succès était tel qu'il commençait à se tourner vers le cinéma quand Hitler ariva au pouvoir. Le 30 janvier 1933, il était en tourné aux Pays-Bas. Apprenant la nouvelle de l'arrivée d'Hitler au pouvoir, il ne rentra jamais en Allemagne et resta aux Pays-Bas.
... Et la liste est longues pour les chanteurs, acteurs, chanteuses et autres artistes! Mais j'ai peur de tomber dans le hors-sujet
david885- Adjudant
- Nombre de messages : 92
Age : 35
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 23/12/2008
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