Décès de Lucie Aubrac
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Décès de Lucie Aubrac
Une grande figure de la Résistance française vient de décéder...
Source: http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=39605&0702
Lucie Aubrac, figure de la Résistance, est morte mercredi soir à l'âge de 94 ans à l'Hôpital suisse de Paris à Issy-les-Moulineaux, apprend-on auprès de sa famille.
"Elle était hospitalisée depuis deux mois et demi. Elle est décédée ce soir à 20h30", a déclaré à Reuters sa fille Catherine, jointe par téléphone.
Née en juin 1912 près de Mâcon, Lucie Bernard dite Aubrac avait obtenu l'agrégation d'histoire à la fin des années 1930 et épousé Raymond Samuel en 1939.
Après avoir milité contre la montée du fascisme, elle rejoint les rangs de la résistance à l'occupation allemande dès 1940 en participant à la création du mouvement Libération-Sud, qui publie le journal Libération.
Elle effectue des missions d'information puis joue, enceinte de son deuxième enfant en 1943, un rôle majeur dans l'évasion de son mari lors d'un transfert, après son arrestation à Caluire avec Jean Moulin et d'autres chefs de la Résistance par la Gestapo dirigée pour la région de Lyon par Klaus Barbie.
En février 1944, le couple gagne Londres.
Après la guerre, Lucie Aubrac reprend son métier d'enseignante qu'elle avait interrompu en entrant dans la clandestinité après l'évasion de 1943.
Elle ne cesse alors de militer en faveur de la paix et de livrer, à travers de nombreuses conférences, le témoignage de son engagement dans la Résistance.
Elle avait écrit plusieurs livres, dont Ils partiront dans l'ivresse (1984) et La résistance expliquée à mes petits enfants
(2000).
Sa vie a été adaptée au cinéma par le réalisateur Claude Berri en 1997. Elle était incarnée à l'écran par Carole Bouquet.
Source: http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=39605&0702
Keffer- Général de Division
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Re: Décès de Lucie Aubrac
Une pensée pour cette femme hors du commun.
Une Grande Dame. Adieu et merci pour votre combat.
Une Grande Dame. Adieu et merci pour votre combat.
Re: Décès de Lucie Aubrac
Effectivement, une femme hors du commun...
Adieu Lucie, nous ne t'oublierons jamais
Ivy
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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fza
- Je viens d'entendre son décés par le radio ce matin .
- La France viens de perdre une tres grande résistante et grande dame a la fois .
- Je dis donc PAIX a son ame , qu'elle repose en paix . Elle peut partir avec les honneurs .
- La France viens de perdre une tres grande résistante et grande dame a la fois .
- Je dis donc PAIX a son ame , qu'elle repose en paix . Elle peut partir avec les honneurs .
Re: Décès de Lucie Aubrac
Lucie Aubrac a fini par mourir à son poste. Elle avait en effet entrepris son ultime voyage ferroviaire, toujours seule malgré sa quasi-cécité, vers Mont-de-Marsan en octobre 2006 puis s’était couchée satisfaite sur un lit d’hôpital qu’elle ne devait plus quitter, en disant qu’elle avait abusé de ses forces mais qu’elle ne le regrettait pas. Le 16 octobre avait lieu en effet l’inauguration d’un monument à la mémoire des enfants juifs raflés dans les Landes et assassinés à Auschwitz. Une stèle portant les noms de ces enfants était dévoilée au Parc Jean Rameau de Mont de Marsan, à côté de celle commémorant les victimes du génocide. Les recherches avaient été menées par deux professeurs et leurs classes du Lycée Victor Duruy de Mont de Marsan, que Lucie avait visités plusieurs fois. Jusqu’au bout de ses forces, la résistante stimulait l’enseignante à moins que ce ne fût l’inverse.
Les sots, les lâches et les jaloux souriront à jamais d’une telle persévérance. C’est pour eux aussi que, pas sectaire, elle continuait.
Les sots, les lâches et les jaloux souriront à jamais d’une telle persévérance. C’est pour eux aussi que, pas sectaire, elle continuait.
Invité- Invité
Re: Décès de Lucie Aubrac
Un grande Dame vient de partir pour son dernier voyage.
Résistante elle l'a été jusqu'à son dernier souffle, elle aura continué à se battre pour les plus faibles après guerre et restera un exemple à suivre pour les jeunes générations.
Merci Madame Aubrac d'avoir montré la bonne direction, merci de ne jamais avoir douté du juste combat, merci d'avoir défendu notre Liberté.
Phil
Résistante elle l'a été jusqu'à son dernier souffle, elle aura continué à se battre pour les plus faibles après guerre et restera un exemple à suivre pour les jeunes générations.
Merci Madame Aubrac d'avoir montré la bonne direction, merci de ne jamais avoir douté du juste combat, merci d'avoir défendu notre Liberté.
Phil
Phil642- Général (Administrateur)
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Re: Décès de Lucie Aubrac
Je rends hommage a cette très grande Dame
Jacquemart
Jacquemart
Jacques- Capitaine
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Re: Décès de Lucie Aubrac
Au revoir Mme AUBRAC
Norman-Cota- Lieutenant-colonel
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Re: Décès de Lucie Aubrac
Bonjour,
Madame Aubrac se sera battue jusqu'au dernier jour pour ses idees, avec un courage et une determination admirables.
Ignominieusement attaques par "l'ecrivain" Gerard Chauvy dans son brulot "Aubrac Lyon 1943" (Albin Michel, 1997), les epoux Aubrac se sont defendus et sont, une fois de plus, remontes au front.
Mais avec de l'aide, et de poids :
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=11
Je sais, encore Delpla, mais allez lire cet article, en la memoire de Lucie, merci.
Monsieur Aubrac, 92 ans, survit a son epouse.
Qu'il soit bien entoure pour ses dernieres annees.
Raymond sans Lucie, cela ne va pas etre simple.
Lucie repose en paix et toute ma sympathie vas a Raymond.
Au dela de l'histoire, des engagements et de l'heroisme, les Aubrac sont aussi un modele sur un theme un peu hors sujet ici, mais j'ai trop envie de le dire : La puissance de l'Amour.
Madame Aubrac se sera battue jusqu'au dernier jour pour ses idees, avec un courage et une determination admirables.
Ignominieusement attaques par "l'ecrivain" Gerard Chauvy dans son brulot "Aubrac Lyon 1943" (Albin Michel, 1997), les epoux Aubrac se sont defendus et sont, une fois de plus, remontes au front.
Mais avec de l'aide, et de poids :
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=11
Je sais, encore Delpla, mais allez lire cet article, en la memoire de Lucie, merci.
Monsieur Aubrac, 92 ans, survit a son epouse.
Qu'il soit bien entoure pour ses dernieres annees.
Raymond sans Lucie, cela ne va pas etre simple.
Lucie repose en paix et toute ma sympathie vas a Raymond.
Au dela de l'histoire, des engagements et de l'heroisme, les Aubrac sont aussi un modele sur un theme un peu hors sujet ici, mais j'ai trop envie de le dire : La puissance de l'Amour.
Invité- Général de Division
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Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Décès de Lucie Aubrac
Cela me fais penser au film "Lucie AUbrac" où Lucie fait en sorte de libérer son mari juste à temps pour feter l'anniversaire de leur première rencontre.
Oui, ayons une pensée pour Raymond, pour ce couple.
Oui, ayons une pensée pour Raymond, pour ce couple.
Re: Décès de Lucie Aubrac
Bonjour,
Ce qui suit n'est qu'un copier-coller, la lettre d'information des abonnes du site de Francois Delpla, mais ce texte est d'interet dans ce fil d'hommage a Madame Aubrac :
"L'hommage des Français de toute condition à Lucie Aubrac ne saurait, par lui-même, démontrer l'inanité des accusations qui ont perturbé la dernière décennie de son existence, mais il crée un climat favorable pour que les recherches savantes leur portent le coup de grâce, à condition que chacun fasse son métier.
Elles tiennent au fait que Hitler, et son irruption, par l'intermédiaire de son valet Barbie, dans la villa du docteur Dugoujon le 21 juin 1943, restent des objets historiques brûlants, alors que le travail des historiens consiste à les refroidir. Sans précipitation, mais, autant que possible, sans temps morts non plus.
Histoire et légende : ô que Jacques Vergès, en octobre 1983, a bien trouvé la faille ! Dès qu'on gratte un peu, insinuait-il, l'héroïsme se mue en agitation désordonnée pour sauver sa peau, fût-ce aux dépens des camarades. N'avons-nous pas eu tendance à nous couler docilement dans cette problématique et à laisser prospérer l'idée qu'il fallait sauver des légendes patriotiquement utiles, en sorte que l'histoire était ailleurs, et ne serait jamais écrite ?
Lucie Aubrac a, jusqu'au bout, fait preuve de la combativité qui lui avait interdit de se résigner au sacrifice de son bonheur familial et lui avait donné l'énergie nécessaire pour le sauver, tout en rendant à son pays le plus signalé des services. Grâces en soient rendues aux calomniateurs et à ceux qui leur ont prêté une oreille plus ou moins complaisante ! Ils ont actualisé la Résistance, l'ont fait resurgir sous nos yeux, l'ont retrempée au feu d'une critique impitoyable et ne pouvaient mieux démontrer, à leur corps et leur esprit défendants, qu'elle était de bon aloi.
Outre l'accusation de trahison, deux autres, plus insidieuses, ont fleuri en ce triste mitan des années 90 où les archives soviétiques étaient censées mettre en cause les palmarès de l'héroïsme, comme de tardifs résultats de contrôles anti-dopage, et où leurs effets, si jamais ils se faisaient attendre, étaient anticipés sans vergogne. Le couple Aubrac, disaient ceux qui ne voulaient pas aller jusqu'à l'accuser d'entente avec l'ennemi, n'aurait pas apprécié le travail historique et ses questionnements sans tabou; il aurait en revanche maladivement aimé la publicité. Madame, surtout.
Autant l'hommage populaire de ces derniers jours témoigne du peu de prise de ces imputations sans fondement, autant dans la presse, écrite ou audio-visuelle, quelques personnes semblent s'ingénier à imiter le chien de la Bible, et retournent à leur vomissement. A Libération, Laurent Joffrin, seul défenseur résolu des Aubrac en 1997, a pris le pouvoir... sauf sur cette question, et on remet le couvert sur la "table ronde" en renvoyant dos à dos agresseurs et agressés. Dans une édition du journal de France 2, un montage mensonger insinue que Lucie détestait qu'on cherche à éclairer les "zones d'ombre" de la Résistance, dont le couple aurait eu une vision "rigide", en vertu du fait qu'il était "proche des idéaux communistes". Cf. http://www.delpla.org/article.php3?id_article=289
Imperturbablement, les deux journaux qui ont toujours été clairs et droits en ces matières, à savoir le Figaro et l'Humanité, continuent à encadrer le marais. (L'Humanité m'a fait l'honneur de me demander un article et le plaisir de respecter intégralement mon texte; cf. http://www.humanite.presse.fr/journal/2007-03-16/2007-03-16-847802... avec une coquille à mon nom : et vlan pour ma pub à moi !)
Le dernier bras de fer de Lucie l'aura hélas opposée, pour l'essentiel, à un camarade de Résistance qui avait plutôt bonne presse parmi les historiens, Daniel Cordier. Lui qui avait été en butte à de sournoises attaques au milieu des années 80, notamment pour avoir brisé le tabou de l'antisémitisme initial de certains résistants, il apparaissait dix ans plus tard comme le détenteur de redoutables archives et, puisqu'il disait d'un air entendu qu'il y avait des choses pas claires dans le dossier Aubrac, on a pu parfois lui emboîter le pas sans lui dire la seule chose qu'un historien avait à dire : exposez clairement ce que vous croyez savoir, ou taisez-vous.
C'est donc finalement un bien que Cordier ait été démonétisé par cette aventure : son apport sera désormais réduit à ce qu'il a de solide. Or il se trouve qu'un autre auteur qui a partie liée avec cette affaire, Jacques Baynac, vient de commettre son deuxième livre sur Jean Moulin en général et son arrestation en particulier. Dès l'introduction il déclare à Cordier une guerre sans merci... et il lui assène même le traitement qu'ont subi les Aubrac (qui sont d'ailleurs aussi sous le feu de Baynac, mais assez indirectement et dans ses interviews plus que dans son livre : cf. http://www.delpla.org/forum/viewtopic.php?t=173) : il monte en épingle un trou dans son emploi du temps et un bruit d'arrestation qui a un instant couru, parmi les résistants, à son sujet, pour insinuer qu'il a été arrêté et retourné par la Gestapo.
Instruits par l'expérience, nous ne devons pas laisser dire. Pour autant, le livre de Baynac est loin de se réduire à cette accusation (alors que celui de Chauvy, en 1997, était entièrement voué à salir les Aubrac). Il est à ranger sur la même étagère que ceux, par exemple, de David Irving, ou celui d'Eric Roussel sur de Gaulle, récemment réimprimé en poche : des interprétations contestables voire odieuses, mais une base archivistique impressionnante, souvent solide et, lorsqu'elle l'est, désormais incontournable.
Baynac a raison, en particulier, contre Cordier et l'historiographie majoritaire, sur un point des plus fondamentaux : lors des premières rencontres entre de Gaulle et Jean Moulin, en novembre-décembre 1941, il s'est passé quelque chose de plus complexe que le "coup de foudre" et la subordination immédiate qu'on décrit d'ordinaire. Baynac verse lourdement dans l'excès inverse en prétendant d'une part que Moulin a sauvé de Gaulle du néant et d'autre part que, si l'un n'était pour l'autre qu'un instrument jetable, c'est Moulin qui était en passe d'emporter la mise et de lâcher de Gaulle, n'eût été son arrestation. Une thèse qui néglige tout bonnement l'importance symbolique et politique du 18 Juin, c'est à-dire du refus immédiat de la compromission vichyssoise. Comme elle fait fi de la subtilité manoeuvrière du Général.
Il n'empêche : à l'automne 1941 de Gaulle marquait le pas, faute de trouver une clé pour investir la France métropolitaine, et l'arrivée de Moulin a été à cet égard providentielle, non seulement en lui offrant un appui, mais sans doute aussi en le convainquant que la France, c'était la République et qu'il devait jouer cette carte.
Du moins y a-t-il là une direction de recherche prometteuse, dans la veine de ce que j'ai moi-même écrit sur le 18 Juin : les simplifications épiques ont eu leur valeur pratique, mais les historiens doivent prendre le relais pour montrer comment les choses se sont passées."
Ce qui suit n'est qu'un copier-coller, la lettre d'information des abonnes du site de Francois Delpla, mais ce texte est d'interet dans ce fil d'hommage a Madame Aubrac :
"L'hommage des Français de toute condition à Lucie Aubrac ne saurait, par lui-même, démontrer l'inanité des accusations qui ont perturbé la dernière décennie de son existence, mais il crée un climat favorable pour que les recherches savantes leur portent le coup de grâce, à condition que chacun fasse son métier.
Elles tiennent au fait que Hitler, et son irruption, par l'intermédiaire de son valet Barbie, dans la villa du docteur Dugoujon le 21 juin 1943, restent des objets historiques brûlants, alors que le travail des historiens consiste à les refroidir. Sans précipitation, mais, autant que possible, sans temps morts non plus.
Histoire et légende : ô que Jacques Vergès, en octobre 1983, a bien trouvé la faille ! Dès qu'on gratte un peu, insinuait-il, l'héroïsme se mue en agitation désordonnée pour sauver sa peau, fût-ce aux dépens des camarades. N'avons-nous pas eu tendance à nous couler docilement dans cette problématique et à laisser prospérer l'idée qu'il fallait sauver des légendes patriotiquement utiles, en sorte que l'histoire était ailleurs, et ne serait jamais écrite ?
Lucie Aubrac a, jusqu'au bout, fait preuve de la combativité qui lui avait interdit de se résigner au sacrifice de son bonheur familial et lui avait donné l'énergie nécessaire pour le sauver, tout en rendant à son pays le plus signalé des services. Grâces en soient rendues aux calomniateurs et à ceux qui leur ont prêté une oreille plus ou moins complaisante ! Ils ont actualisé la Résistance, l'ont fait resurgir sous nos yeux, l'ont retrempée au feu d'une critique impitoyable et ne pouvaient mieux démontrer, à leur corps et leur esprit défendants, qu'elle était de bon aloi.
Outre l'accusation de trahison, deux autres, plus insidieuses, ont fleuri en ce triste mitan des années 90 où les archives soviétiques étaient censées mettre en cause les palmarès de l'héroïsme, comme de tardifs résultats de contrôles anti-dopage, et où leurs effets, si jamais ils se faisaient attendre, étaient anticipés sans vergogne. Le couple Aubrac, disaient ceux qui ne voulaient pas aller jusqu'à l'accuser d'entente avec l'ennemi, n'aurait pas apprécié le travail historique et ses questionnements sans tabou; il aurait en revanche maladivement aimé la publicité. Madame, surtout.
Autant l'hommage populaire de ces derniers jours témoigne du peu de prise de ces imputations sans fondement, autant dans la presse, écrite ou audio-visuelle, quelques personnes semblent s'ingénier à imiter le chien de la Bible, et retournent à leur vomissement. A Libération, Laurent Joffrin, seul défenseur résolu des Aubrac en 1997, a pris le pouvoir... sauf sur cette question, et on remet le couvert sur la "table ronde" en renvoyant dos à dos agresseurs et agressés. Dans une édition du journal de France 2, un montage mensonger insinue que Lucie détestait qu'on cherche à éclairer les "zones d'ombre" de la Résistance, dont le couple aurait eu une vision "rigide", en vertu du fait qu'il était "proche des idéaux communistes". Cf. http://www.delpla.org/article.php3?id_article=289
Imperturbablement, les deux journaux qui ont toujours été clairs et droits en ces matières, à savoir le Figaro et l'Humanité, continuent à encadrer le marais. (L'Humanité m'a fait l'honneur de me demander un article et le plaisir de respecter intégralement mon texte; cf. http://www.humanite.presse.fr/journal/2007-03-16/2007-03-16-847802... avec une coquille à mon nom : et vlan pour ma pub à moi !)
Le dernier bras de fer de Lucie l'aura hélas opposée, pour l'essentiel, à un camarade de Résistance qui avait plutôt bonne presse parmi les historiens, Daniel Cordier. Lui qui avait été en butte à de sournoises attaques au milieu des années 80, notamment pour avoir brisé le tabou de l'antisémitisme initial de certains résistants, il apparaissait dix ans plus tard comme le détenteur de redoutables archives et, puisqu'il disait d'un air entendu qu'il y avait des choses pas claires dans le dossier Aubrac, on a pu parfois lui emboîter le pas sans lui dire la seule chose qu'un historien avait à dire : exposez clairement ce que vous croyez savoir, ou taisez-vous.
C'est donc finalement un bien que Cordier ait été démonétisé par cette aventure : son apport sera désormais réduit à ce qu'il a de solide. Or il se trouve qu'un autre auteur qui a partie liée avec cette affaire, Jacques Baynac, vient de commettre son deuxième livre sur Jean Moulin en général et son arrestation en particulier. Dès l'introduction il déclare à Cordier une guerre sans merci... et il lui assène même le traitement qu'ont subi les Aubrac (qui sont d'ailleurs aussi sous le feu de Baynac, mais assez indirectement et dans ses interviews plus que dans son livre : cf. http://www.delpla.org/forum/viewtopic.php?t=173) : il monte en épingle un trou dans son emploi du temps et un bruit d'arrestation qui a un instant couru, parmi les résistants, à son sujet, pour insinuer qu'il a été arrêté et retourné par la Gestapo.
Instruits par l'expérience, nous ne devons pas laisser dire. Pour autant, le livre de Baynac est loin de se réduire à cette accusation (alors que celui de Chauvy, en 1997, était entièrement voué à salir les Aubrac). Il est à ranger sur la même étagère que ceux, par exemple, de David Irving, ou celui d'Eric Roussel sur de Gaulle, récemment réimprimé en poche : des interprétations contestables voire odieuses, mais une base archivistique impressionnante, souvent solide et, lorsqu'elle l'est, désormais incontournable.
Baynac a raison, en particulier, contre Cordier et l'historiographie majoritaire, sur un point des plus fondamentaux : lors des premières rencontres entre de Gaulle et Jean Moulin, en novembre-décembre 1941, il s'est passé quelque chose de plus complexe que le "coup de foudre" et la subordination immédiate qu'on décrit d'ordinaire. Baynac verse lourdement dans l'excès inverse en prétendant d'une part que Moulin a sauvé de Gaulle du néant et d'autre part que, si l'un n'était pour l'autre qu'un instrument jetable, c'est Moulin qui était en passe d'emporter la mise et de lâcher de Gaulle, n'eût été son arrestation. Une thèse qui néglige tout bonnement l'importance symbolique et politique du 18 Juin, c'est à-dire du refus immédiat de la compromission vichyssoise. Comme elle fait fi de la subtilité manoeuvrière du Général.
Il n'empêche : à l'automne 1941 de Gaulle marquait le pas, faute de trouver une clé pour investir la France métropolitaine, et l'arrivée de Moulin a été à cet égard providentielle, non seulement en lui offrant un appui, mais sans doute aussi en le convainquant que la France, c'était la République et qu'il devait jouer cette carte.
Du moins y a-t-il là une direction de recherche prometteuse, dans la veine de ce que j'ai moi-même écrit sur le 18 Juin : les simplifications épiques ont eu leur valeur pratique, mais les historiens doivent prendre le relais pour montrer comment les choses se sont passées."
Invité- Général de Division
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Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Décès de Lucie Aubrac
mercredi 21 mars 2007, 13h29
Hommages militaires à la résistante Lucie Aubrac
PARIS (AP) - La France a rendu mercredi les hommages militaires à Lucie Aubrac, "une figure capitale" de la Résistance décédée à l'âge de 94 ans la semaine dernière. Face au cercueil recouvert du drapeau français dans la cour des Invalides, sous une pluie fine, le président de la République a salué la mémoire de cette femme au destin exceptionnel, estimant qu'"avec Lucie Aubrac, c'est une lumière rayonnante de la Résistance qui vient de s'éteindre".
"Certains êtres d'exception portent au plus haut les valeurs essentielles de l'humanité: esprit de résistance, courage, patriotisme, amour des siens. Lucie Aubrac, c'est certain, était l'une de ces très grandes figures", a souligné M. Chirac dans son discours.
S'adressant au veuf de Lucie Aubrac, Raymond, le chef de l'Etat a rappelé que "dans l'histoire de la Résistance, l'amour a joué un rôle essentiel, lui qui décuplait l'énergie et le courage". Elle avait organisé l'évasion de son mari alors qu'il était aux mains de Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon.
"Personnage d'exception, Lucie Aubrac le restera après la guerre. Inlassable, elle donne tout son sens à la notion d'engagement pour la paix dans le monde (...), pour les droits des sans droits, pour le soutien aux plus démunis, engagement aussi pour transmettre les valeurs de la Résistance", a poursuivi M. Chirac
"Lucie Aubrac, nous n'oublierons pas votre message", a assuré Jacques Chirac. "Une figure capitale s'en est en allée, un modèle, mais ce qu'elle représente est universel". "Puisse, Lucie Aubrac, votre nom rester à jamais le symbole de l'exigence, d'amour, de patriotisme, de courage et de tolérance".
Le président est ensuite allé s'incliner, ému, devant la dépouille de la résistante, grand officier de la Légion d'honneur. "La Marseillaise" puis le "Chant des partisans" ont retenti dans la cour d'honneur, en présence d'une grande partie du gouvernement, dont le Premier ministre Dominique de Villepin, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie et le ministre de l'Intérieur sortant Nicolas Sarkozy.
Au nom des dix petits-enfants du couple de résistants présents à ses côtés, Renaud Helfer-Aubrac a noté que leur grand-mère "appartenait un peu à tout le monde". "Tu as transmis ces valeurs de notre beau pays qui te sont si chères -liberté, égalité, fraternité- ces valeurs pour lesquelles tu as toujours dit 'oui' à la France".
"Dans ces combats d'aujourd'hui et de demain, nous serons ensemble intimement liés pour défendre les plus démunis, les plus opprimés, les valeurs de notre République contre les injustices", a-t-il ajouté.
Lucie Aubrac, de son vrai nom Lucie Bernard, qui sera incinérée dans l'intimité familiale au cimetière parisien du Père-Lachaise, était professeur agrégée d'histoire et de géographie avant de participer sous l'Occupation à la création de Libération-Sud, l'un des premiers réseaux de résistance. C'est dans ce contexte qu'elle prit le nom de guerre d'Aubrac adopté par son mari Raymond Samuel, alors jeune ingénieur. AP
ljg/mw
Hommages militaires à la résistante Lucie Aubrac
PARIS (AP) - La France a rendu mercredi les hommages militaires à Lucie Aubrac, "une figure capitale" de la Résistance décédée à l'âge de 94 ans la semaine dernière. Face au cercueil recouvert du drapeau français dans la cour des Invalides, sous une pluie fine, le président de la République a salué la mémoire de cette femme au destin exceptionnel, estimant qu'"avec Lucie Aubrac, c'est une lumière rayonnante de la Résistance qui vient de s'éteindre".
"Certains êtres d'exception portent au plus haut les valeurs essentielles de l'humanité: esprit de résistance, courage, patriotisme, amour des siens. Lucie Aubrac, c'est certain, était l'une de ces très grandes figures", a souligné M. Chirac dans son discours.
S'adressant au veuf de Lucie Aubrac, Raymond, le chef de l'Etat a rappelé que "dans l'histoire de la Résistance, l'amour a joué un rôle essentiel, lui qui décuplait l'énergie et le courage". Elle avait organisé l'évasion de son mari alors qu'il était aux mains de Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon.
"Personnage d'exception, Lucie Aubrac le restera après la guerre. Inlassable, elle donne tout son sens à la notion d'engagement pour la paix dans le monde (...), pour les droits des sans droits, pour le soutien aux plus démunis, engagement aussi pour transmettre les valeurs de la Résistance", a poursuivi M. Chirac
"Lucie Aubrac, nous n'oublierons pas votre message", a assuré Jacques Chirac. "Une figure capitale s'en est en allée, un modèle, mais ce qu'elle représente est universel". "Puisse, Lucie Aubrac, votre nom rester à jamais le symbole de l'exigence, d'amour, de patriotisme, de courage et de tolérance".
Le président est ensuite allé s'incliner, ému, devant la dépouille de la résistante, grand officier de la Légion d'honneur. "La Marseillaise" puis le "Chant des partisans" ont retenti dans la cour d'honneur, en présence d'une grande partie du gouvernement, dont le Premier ministre Dominique de Villepin, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie et le ministre de l'Intérieur sortant Nicolas Sarkozy.
Au nom des dix petits-enfants du couple de résistants présents à ses côtés, Renaud Helfer-Aubrac a noté que leur grand-mère "appartenait un peu à tout le monde". "Tu as transmis ces valeurs de notre beau pays qui te sont si chères -liberté, égalité, fraternité- ces valeurs pour lesquelles tu as toujours dit 'oui' à la France".
"Dans ces combats d'aujourd'hui et de demain, nous serons ensemble intimement liés pour défendre les plus démunis, les plus opprimés, les valeurs de notre République contre les injustices", a-t-il ajouté.
Lucie Aubrac, de son vrai nom Lucie Bernard, qui sera incinérée dans l'intimité familiale au cimetière parisien du Père-Lachaise, était professeur agrégée d'histoire et de géographie avant de participer sous l'Occupation à la création de Libération-Sud, l'un des premiers réseaux de résistance. C'est dans ce contexte qu'elle prit le nom de guerre d'Aubrac adopté par son mari Raymond Samuel, alors jeune ingénieur. AP
ljg/mw
Re: Décès de Lucie Aubrac
Bonjour,
il y a deux mois déjà que cette grande dame nous a quitté.
un film où elle intervient dans la classe d'un collège
et un petit film d'animation que je trouve très beau.
https://www.youtube.com/watch?v=mNWuzJcHyao
https://www.youtube.com/watch?v=-kjzUnnDt18
a bientôt.
il y a deux mois déjà que cette grande dame nous a quitté.
un film où elle intervient dans la classe d'un collège
et un petit film d'animation que je trouve très beau.
https://www.youtube.com/watch?v=mNWuzJcHyao
https://www.youtube.com/watch?v=-kjzUnnDt18
a bientôt.
betacam- Commandant
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Date d'inscription : 05/05/2007
Merci madame Lucie Aubrac
Bonjour.Nous venons de perdre une très grande dame de la Résistance, madame Lucie Aubrac, nous a quitté, à l'âge de 94 ans.Le lien :
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2007/03/15/lucie-aubrac-heroine-de-la-resistance-est-morte_883263_3382.html .
Puisse-t-elle reposer en paix ;merci madame de ce que vous avez fait, pour notre liberté.
Amicalement,
le ronin.
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2007/03/15/lucie-aubrac-heroine-de-la-resistance-est-morte_883263_3382.html .
Puisse-t-elle reposer en paix ;merci madame de ce que vous avez fait, pour notre liberté.
Amicalement,
le ronin.
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....La véritable personnalité d'un homme ne se dévoile qu'au feu, tout le reste n'est que littérature.....
Semper fidelis .
le ronin- Police militaire (Modérateur)
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Re: Décès de Lucie Aubrac
Grande Dame de laquelle j'applique la phrase célèbre qui incite à resister au present.
Phil642- Général (Administrateur)
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Re: Décès de Lucie Aubrac
Une grande dame certes et à qui nous devons le respect, mais son décès remonte au 14 mars 2007
Il y a d'ailleurs un topic ouvert ici:
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t2206-deces-de-lucie-aubrac?highlight=Lucie+Aubrac
Il y a d'ailleurs un topic ouvert ici:
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t2206-deces-de-lucie-aubrac?highlight=Lucie+Aubrac
Re: Décès de Lucie Aubrac
Prosper Vandenbroucke a écrit:Une grande dame certes et à qui nous devons le respect, mais son décès remonte au 14 mars 2007
Il y a d'ailleurs un topic ouvert ici:
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t2206-deces-de-lucie-aubrac?highlight=Lucie+Aubrac
Oui, oui, on sait.
Phil642- Général (Administrateur)
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Re: Décès de Lucie Aubrac
Prosper Vandenbroucke a écrit:Vous le savez!!!! Pour le topic ou pour le décès qui remonte à 11 ans?????
Je me pose exactement la même question, puisque je me souvenais de cet évènement et que je n'ai pas compris le pourquoi de ce fil ;)
En fait, je vois que Facebook (surtout, mais d'autres réseaux sociaux font de même) propose souvent de vieux articles dont c'est la date anniversaire
Narduccio- Général (Administrateur)
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Re: Décès de Lucie Aubrac
Prosper Vandenbroucke a écrit:Vous le savez!!!! Pour le topic ou pour le décès qui remonte à 11 ans?????
Pour le décès.
Et j'ajoute ceci, vu que c'est la date anniversaire légèrement dépassée et pour rappel nécessaire:
PS: problème résolu en trois clics.
Phil642- Général (Administrateur)
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Re: Décès de Lucie Aubrac
Superbe, cette phrase de Lucie Aubrac !
Piermanu- Lieutenant
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