Joseph Kessel
2 participants
Page 1 sur 1
Joseph Kessel
Si il est un grand personnage, et de l'aventure, de la Résistance, des Forces Libres et de la langue Française, ... Joseph Kessel est bien des ces hommes qui ont tout fait, tout vécu avec grandeur panache et passion.
Voici sa brève biographie:
Grand officier de la Légion d'honneur
Médaille militaire
Croix de guerre 1914-1918
Commandeur des Arts et des Lettres
Croix de guerre 1939-1945
Né à Clara (Argentine), le 10 février 1898.
Fils de Samuel Kessel, médecin juif d’origine lithuanienne qui vint passer son doctorat à Montpellier, puis partit exercer en Amérique du Sud, Joseph Kessel vécut en Argentine ses toutes premières années, pour être emmené ensuite de l’autre côté de la planète, à Orenbourg, sur l’Oural, où ses parents résidèrent de 1905 à 1908, avant de revenir s’installer en France.
Il fit ses études secondaires au lycée Masséna, à Nice, puis au lycée Louis-le-Grand, à Paris.
Infirmier brancardier durant quelques mois en 1914, il obtint en 1915 sa licence de lettres et se trouva engagé, à dix-sept ans, au Journal des Débats, dans le service de politique étrangère.
Le suicide de son jeune frère, Lazare, qui s'appellera Daniel dans Le Tour du Malheur, sera dans la vie de Kessel une déchirure que le temps ne réparera jamais. Son alter ego disparu, Kessel cherchera toute sa vie, et trouvera parfois, dans l'amitié virile, la compensation à cette perte irrémédiable.
Mermoz, Saint Exupery, Henry de Monfreid… sont les compagnons d'une vie si puissante qu'elle ne cesse de frôler la mort. D'autres acolytes des Nuits de Montmartre l'accompagneront dans ses fêtes orgiaques où la vodka coule à flot. Mais ils n'auront pas tous la force du « lion », comme Courrière appelle celui dont il a écrit la biographie (Sur la piste du lion), et dans son puissant sillage, Kessel, sans même s'en rendre compte, provoquera la perte de plusieurs êtres aimés.
Ainsi en fut-il de Michèle, une des nombreuses femmes que Kessel aima. Sandy est l'amour absolu de la vie de Kessel. Elle est la jeune épousée dont la mort précoce hantera Kessel et dont il nourrira une lourde culpabilité. Qu'une jeune personne aussi ravissante, juste et douce comme Sandy puisse se faire emporter par la tuberculose, et lui, jouant avec la vie comme avec un dé, reste vivant ! Voila qui ébranle la foi de celui qui se vit profondément juif.
Le lion Joseph Kessel, l'aventurier, l'aviateur, le mille fois ressuscité, le brutal, le joueur et le buveur... emmènera toujours avec lui, dans toutes ses pérégrinations, une petite mallette. Chaque soir, dans l'un ou l'autre des hôtels de tous les bouts du monde, il ouvrira ce petit autel et priera devant les portraits de Sandy et de Lazare. Grand admirateur de l'écrivain roumain Panaït Istrati, Kessel partage avec ce vagabond des Balkans cette nature où le fauve alterne avec le plus tendre des hommes.
Tenté un temps par le théâtre, reçu en 1916 avec son jeune frère au Conservatoire, il fit quelques apparitions comme acteur sur la scène de l’Odéon. Mais à la fin de cette même année, Joseph Kessel choisissait de prendre part aux combats, et s’enrôlait comme engagé volontaire, d’abord dans l’artillerie, puis dans l’aviation, où il allait servir au sein de l’escadrilles S.39. De cet épisode, il tirerait plus tard le sujet de son premier grand succès, L’Équipage. Il termina la guerre par une mission en Sibérie.
Ainsi, quand le conflit s’acheva et que Kessel, dès qu’il eut atteint sa majorité, demanda la nationalité française, il portait la croix de guerre, la médaille militaire, et il avait déjà fait deux fois le tour du monde.
Il reprit alors sa collaboration au Journal des Débats, écrivant également à La Liberté, au Figaro, au Mercure, etc. Mais, poussé par son besoin d’aventures et sa recherche des individus hors du commun, où qu’ils soient et quels qu’ils soient, il allait entamer une double carrière de grand reporter et de romancier. Il suivit le drame de la révolution irlandaise et d’Israël au début de son indépendance ; il explora les bas-fonds de Berlin ; au Sahara, il vola sur les premières lignes de l’Aéropostale, et navigua avec les négriers de la mer Rouge.
Son premier ouvrage, La Steppe rouge était un recueil de nouvelles sur la révolution bolchevique. Après L’Équipage (1923), qui faisait entrer l’aviation dans la littérature, il publia Mary de Cork, Les Captifs (grand prix du roman de l’Académie française en 1926), Nuits de princes, Les Cœurs purs, Belle de jour, Le Coup de grâce, Fortune carrée (qui était la version romanesque de son reportage Marché d’esclaves), Les Enfants de la chance, La passante du Sans-Souci, ainsi qu’une très belle biographie de Mermoz, l’aviateur héroïque qui avait été son ami. Tous ces titres connurent, en leur temps, la célébrité.
En juillet 1936, la guerre civile éclate en Espagne. Joseph Kessel est envoyé par Pierre Lazareff, le patron du grand quotidien Paris-Soir, pour couvrir le conflit en Espagne républicaine, accompagné du photographe Jean Moral.
Kessel en Espagne
Correspondant de guerre en 1939-40, il rejoignit après la défaite la Résistance (réseau Carte), avec son neveu Maurice Druon. C’est également avec celui-ci qu’il franchit clandestinement les Pyrénées pour gagner Londres et s’engager dans les Forces Françaises Libres du général de Gaulle.
En mai 1943, les deux hommes composaient les paroles du « Chant des Partisans », voué à devenir le chant de ralliement de la Résistance, et Kessel publiait, en hommage à ses combattants, L’Armée des Ombres. Il finirait la guerre, capitaine d’aviation, dans une escadrille qui, la nuit, survolait la France pour maintenir les liaisons avec la Résistance et lui donner des consignes.
À la Libération, il reprit son activité de grand reporter, voyagea en Palestine, en Afrique, en Birmanie, en Afghanistan. C’est ce dernier pays qui lui inspirerait son chef-d’œuvre romanesque, Les Cavaliers (1967).
Entre-temps, il avait publié un long roman en trois volumes, Le Tour du malheur, ainsi que Les Amants du Tage, La Vallée des Rubis, Le Lion, Tous n’étaient pas des anges, et il ferait revivre, sous le titre Témoin parmi les hommes, les heures marquantes de son existence de journaliste.
Consécration ultime pour ce fils d’émigrés juifs, l’Académie française lui ouvrit ses portes. Joseph Kessel y fut élu le 22 novembre 1962, au fauteuil du duc de la Force, par 14 voix contre 10 à Marcel Brion, au premier tour de scrutin.
« Pour remplacer le compagnon dont le nom magnifique a résonné glorieusement pendant un millénaire dans les annales de la France, déclara-t-il dans son discours, dont les ancêtres grands soldats, grands seigneurs, grands dignitaires, amis des princes et des rois, ont fait partie de son histoire d’une manière éclatante, pour le remplacer, qui avez-vous désigné ? Un Russe de naissance, et juif de surcroît. Un juif d’Europe orientale... vous avez marqué, par le contraste singulier de cette succession, que les origines d’un être humain n’ont rien à faire avec le jugement que l’on doit porter sur lui. De la sorte, messieurs, vous avez donné un nouvel et puissant appui à la foi obstinée et si belle de tous ceux qui, partout, tiennent leurs regards fixés sur les lumières de la France. »
Citons encore ce bel hommage rendu à Joseph Kessel par François Mauriac, dans son Bloc-notes : « Il est de ces êtres à qui tout excès aura été permis, et d’abord dans la témérité du soldat et du résistant, et qui aura gagné l’univers sans avoir perdu son âme. »
Mort le 23 juillet 1979.
Ses Oeuvres:
La Steppe rouge, Gallimard, 1922
L'Équipage, Gallimard, 1923 (nouvelle édition en 1969)
Vent de sable, Hachette, 1923
Au camp des vaincus, ou la Critique du 11 mai, Gallimard, 1924 (avec Georges Suarez)
Rencontre au restaurant, À l'Enseigne de la Porte Étroite, 1925
Les Rois aveugles, Les Éditions de France, 1925
Mary de Cork, Gallimard, 1925
Mémoires d'un commissaire du peuple, Champion, 1925
Le triplace, Marcelle Lessage, 1926
Makhno et sa Juive, EOS, 1926
Moisson d'octobre, La Cité des livres, 1926
Les Captifs, Gallimard, 1926, grand prix du roman de l'Académie française
Le thé du Capitaine Sogoub, Au Sans Pareil, 1926
Naki le kourouma, 1926
Terre d'amour, Les Éditions de France, 1927
Nuits de princes, Les Éditions de France, 1927
La Rage au Ventre, EOS, 1927
La Coupe fêlée. Un drôle de Noël, éditions Lemarget, 1927
En Syrie, Simon Kra, 1927
De la rue de Rome au chemin de Paradis., Les Editions du Cadran, 1927
La Femme de maison ou Mariette au désert, Simon Kra, 1928
Littérature rouge, Société de conférences de la Principauté de Monaco, 1927
Dames de Californie, Émile Hazan, 1928
Belle de jour, Gallimard, 1928, inspira le film de Luis Buñuel en 1967.
Les nuits de Sibérie, Flammarion, 1928
La règle de l'homme, Gallimard, 1928
Nouveaux contes. Le tocsin de pâques - Le typhique - Un tour du diable - Le commissaire de la mort - La loi des montagnes., Editions des Cahiers Libres, 1928
Secrets parisiens, Éditions des Cahiers Libres, 1928
Le Coup de grâce, Les Éditions de France, 1931
De la rue de Rome au chemin de Paradis, Editions du Cadran, 1931
Fortune carrée, Les Éditions de France, 1932
Bas-fonds, Éditions des Portiques, 1932
Wagon-lit, Gallimard, 1932
Nuits de Montmartre, Les Éditions de France, 1932
Les Nuits cruelles, Les Éditions de France, 1932
Marchés d'esclaves, Les Éditions de France, 1933
Les Cœurs purs, Gallimard, 1934
Les Enfants de la chance, Gallimard, 1934
Stavisky, l'homme que j'ai connu, Gallimard, 1934
Le repos de l'équipage, Gallimard, 1935
Une balle perdue, Les Éditions de France, 1935
Hollywood, ville mirage, Gallimard, 1936
La Passante du Sans-Souci, Gallimard, 1936, porté à l'écran par Jacques Rouffio en 1982.
La Rose de Java, Gallimard, 1937
Mermoz, Gallimard, 1939
Comment est mort le maréchal Pétain, France Forever, Executive office, 1942
L'Armée des ombres, Charlot, 1943, adapté au cinéma par Jean-Pierre Melville en 1969.
Les Maudru, Julliard-Séquana, 1945
Le Bataillon du Ciel, Julliard, 1947, adapté au cinéma par Alexandre Esway en 1947
Le Tour du malheur, Gallimard, 1950
La Fontaine Médicis
L'Affaire Bernan
Les Lauriers roses
L'Homme de plâtre
La Rage au ventre, La nouvelle société d'édition, 1950
La Nagaïka. Trois récits, Julliard, 1951
Le Procès des enfants perdus, Julliard, 1951
Au Grand Socco, Gallimard, 1952
Les Amants du Tage, Éditions du Milieu du monde, 1954
La Piste fauve, Gallimard, 1954
La Vallée des rubis, Gallimard, 1955
Témoin parmi les hommes, Del Duca, 1956
Le Temps de l'espérance
Les Jours de l'aventure
L'Heure des châtiments
La Nouvelle Saison
Le Jeu du Roi
Les instants de vérité
Hong Kong et Macao, Gallimard, 1957
Le Lion, Gallimard, 1958
Les Mains du miracle, Gallimard 1960
Inde, péninsule des dieux, Hachette, 1960
Tous n'étaient pas des anges, Plon, 1963
Pour l'honneur, Plon, 1964
Terre d'amour et de feu. Israël 1925-1961, Plon, 1965
Israël que j'aime, Sun, 1966
Les Cavaliers, Gallimard, 1967
Un mur à Jérusalem, Éditions Premières, 1968
Les Rois aveugles, Plon, 1970
Les Fils de l'impossible, Plon, 1970
Partout un ami (1972)
Des hommes, Gallimard, 1972
Le Petit Âne blanc, Gallimard, 1975
Les Temps sauvages, Gallimard, 1975
Jugements derniers, Christian de Bartillat, 1995
Avec les alcooliques anonymes
Ami entends-tu... (propos recueillis par Jean-Marie Baron) La Table Ronde, 2006.
Sources:
http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=625
http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Kessel
Voici sa brève biographie:
Grand officier de la Légion d'honneur
Médaille militaire
Croix de guerre 1914-1918
Commandeur des Arts et des Lettres
Croix de guerre 1939-1945
Né à Clara (Argentine), le 10 février 1898.
Fils de Samuel Kessel, médecin juif d’origine lithuanienne qui vint passer son doctorat à Montpellier, puis partit exercer en Amérique du Sud, Joseph Kessel vécut en Argentine ses toutes premières années, pour être emmené ensuite de l’autre côté de la planète, à Orenbourg, sur l’Oural, où ses parents résidèrent de 1905 à 1908, avant de revenir s’installer en France.
Il fit ses études secondaires au lycée Masséna, à Nice, puis au lycée Louis-le-Grand, à Paris.
Infirmier brancardier durant quelques mois en 1914, il obtint en 1915 sa licence de lettres et se trouva engagé, à dix-sept ans, au Journal des Débats, dans le service de politique étrangère.
Le suicide de son jeune frère, Lazare, qui s'appellera Daniel dans Le Tour du Malheur, sera dans la vie de Kessel une déchirure que le temps ne réparera jamais. Son alter ego disparu, Kessel cherchera toute sa vie, et trouvera parfois, dans l'amitié virile, la compensation à cette perte irrémédiable.
Mermoz, Saint Exupery, Henry de Monfreid… sont les compagnons d'une vie si puissante qu'elle ne cesse de frôler la mort. D'autres acolytes des Nuits de Montmartre l'accompagneront dans ses fêtes orgiaques où la vodka coule à flot. Mais ils n'auront pas tous la force du « lion », comme Courrière appelle celui dont il a écrit la biographie (Sur la piste du lion), et dans son puissant sillage, Kessel, sans même s'en rendre compte, provoquera la perte de plusieurs êtres aimés.
Ainsi en fut-il de Michèle, une des nombreuses femmes que Kessel aima. Sandy est l'amour absolu de la vie de Kessel. Elle est la jeune épousée dont la mort précoce hantera Kessel et dont il nourrira une lourde culpabilité. Qu'une jeune personne aussi ravissante, juste et douce comme Sandy puisse se faire emporter par la tuberculose, et lui, jouant avec la vie comme avec un dé, reste vivant ! Voila qui ébranle la foi de celui qui se vit profondément juif.
Le lion Joseph Kessel, l'aventurier, l'aviateur, le mille fois ressuscité, le brutal, le joueur et le buveur... emmènera toujours avec lui, dans toutes ses pérégrinations, une petite mallette. Chaque soir, dans l'un ou l'autre des hôtels de tous les bouts du monde, il ouvrira ce petit autel et priera devant les portraits de Sandy et de Lazare. Grand admirateur de l'écrivain roumain Panaït Istrati, Kessel partage avec ce vagabond des Balkans cette nature où le fauve alterne avec le plus tendre des hommes.
Tenté un temps par le théâtre, reçu en 1916 avec son jeune frère au Conservatoire, il fit quelques apparitions comme acteur sur la scène de l’Odéon. Mais à la fin de cette même année, Joseph Kessel choisissait de prendre part aux combats, et s’enrôlait comme engagé volontaire, d’abord dans l’artillerie, puis dans l’aviation, où il allait servir au sein de l’escadrilles S.39. De cet épisode, il tirerait plus tard le sujet de son premier grand succès, L’Équipage. Il termina la guerre par une mission en Sibérie.
Ainsi, quand le conflit s’acheva et que Kessel, dès qu’il eut atteint sa majorité, demanda la nationalité française, il portait la croix de guerre, la médaille militaire, et il avait déjà fait deux fois le tour du monde.
Il reprit alors sa collaboration au Journal des Débats, écrivant également à La Liberté, au Figaro, au Mercure, etc. Mais, poussé par son besoin d’aventures et sa recherche des individus hors du commun, où qu’ils soient et quels qu’ils soient, il allait entamer une double carrière de grand reporter et de romancier. Il suivit le drame de la révolution irlandaise et d’Israël au début de son indépendance ; il explora les bas-fonds de Berlin ; au Sahara, il vola sur les premières lignes de l’Aéropostale, et navigua avec les négriers de la mer Rouge.
Son premier ouvrage, La Steppe rouge était un recueil de nouvelles sur la révolution bolchevique. Après L’Équipage (1923), qui faisait entrer l’aviation dans la littérature, il publia Mary de Cork, Les Captifs (grand prix du roman de l’Académie française en 1926), Nuits de princes, Les Cœurs purs, Belle de jour, Le Coup de grâce, Fortune carrée (qui était la version romanesque de son reportage Marché d’esclaves), Les Enfants de la chance, La passante du Sans-Souci, ainsi qu’une très belle biographie de Mermoz, l’aviateur héroïque qui avait été son ami. Tous ces titres connurent, en leur temps, la célébrité.
En juillet 1936, la guerre civile éclate en Espagne. Joseph Kessel est envoyé par Pierre Lazareff, le patron du grand quotidien Paris-Soir, pour couvrir le conflit en Espagne républicaine, accompagné du photographe Jean Moral.
Kessel en Espagne
Correspondant de guerre en 1939-40, il rejoignit après la défaite la Résistance (réseau Carte), avec son neveu Maurice Druon. C’est également avec celui-ci qu’il franchit clandestinement les Pyrénées pour gagner Londres et s’engager dans les Forces Françaises Libres du général de Gaulle.
En mai 1943, les deux hommes composaient les paroles du « Chant des Partisans », voué à devenir le chant de ralliement de la Résistance, et Kessel publiait, en hommage à ses combattants, L’Armée des Ombres. Il finirait la guerre, capitaine d’aviation, dans une escadrille qui, la nuit, survolait la France pour maintenir les liaisons avec la Résistance et lui donner des consignes.
À la Libération, il reprit son activité de grand reporter, voyagea en Palestine, en Afrique, en Birmanie, en Afghanistan. C’est ce dernier pays qui lui inspirerait son chef-d’œuvre romanesque, Les Cavaliers (1967).
Entre-temps, il avait publié un long roman en trois volumes, Le Tour du malheur, ainsi que Les Amants du Tage, La Vallée des Rubis, Le Lion, Tous n’étaient pas des anges, et il ferait revivre, sous le titre Témoin parmi les hommes, les heures marquantes de son existence de journaliste.
Consécration ultime pour ce fils d’émigrés juifs, l’Académie française lui ouvrit ses portes. Joseph Kessel y fut élu le 22 novembre 1962, au fauteuil du duc de la Force, par 14 voix contre 10 à Marcel Brion, au premier tour de scrutin.
« Pour remplacer le compagnon dont le nom magnifique a résonné glorieusement pendant un millénaire dans les annales de la France, déclara-t-il dans son discours, dont les ancêtres grands soldats, grands seigneurs, grands dignitaires, amis des princes et des rois, ont fait partie de son histoire d’une manière éclatante, pour le remplacer, qui avez-vous désigné ? Un Russe de naissance, et juif de surcroît. Un juif d’Europe orientale... vous avez marqué, par le contraste singulier de cette succession, que les origines d’un être humain n’ont rien à faire avec le jugement que l’on doit porter sur lui. De la sorte, messieurs, vous avez donné un nouvel et puissant appui à la foi obstinée et si belle de tous ceux qui, partout, tiennent leurs regards fixés sur les lumières de la France. »
Citons encore ce bel hommage rendu à Joseph Kessel par François Mauriac, dans son Bloc-notes : « Il est de ces êtres à qui tout excès aura été permis, et d’abord dans la témérité du soldat et du résistant, et qui aura gagné l’univers sans avoir perdu son âme. »
Mort le 23 juillet 1979.
Ses Oeuvres:
La Steppe rouge, Gallimard, 1922
L'Équipage, Gallimard, 1923 (nouvelle édition en 1969)
Vent de sable, Hachette, 1923
Au camp des vaincus, ou la Critique du 11 mai, Gallimard, 1924 (avec Georges Suarez)
Rencontre au restaurant, À l'Enseigne de la Porte Étroite, 1925
Les Rois aveugles, Les Éditions de France, 1925
Mary de Cork, Gallimard, 1925
Mémoires d'un commissaire du peuple, Champion, 1925
Le triplace, Marcelle Lessage, 1926
Makhno et sa Juive, EOS, 1926
Moisson d'octobre, La Cité des livres, 1926
Les Captifs, Gallimard, 1926, grand prix du roman de l'Académie française
Le thé du Capitaine Sogoub, Au Sans Pareil, 1926
Naki le kourouma, 1926
Terre d'amour, Les Éditions de France, 1927
Nuits de princes, Les Éditions de France, 1927
La Rage au Ventre, EOS, 1927
La Coupe fêlée. Un drôle de Noël, éditions Lemarget, 1927
En Syrie, Simon Kra, 1927
De la rue de Rome au chemin de Paradis., Les Editions du Cadran, 1927
La Femme de maison ou Mariette au désert, Simon Kra, 1928
Littérature rouge, Société de conférences de la Principauté de Monaco, 1927
Dames de Californie, Émile Hazan, 1928
Belle de jour, Gallimard, 1928, inspira le film de Luis Buñuel en 1967.
Les nuits de Sibérie, Flammarion, 1928
La règle de l'homme, Gallimard, 1928
Nouveaux contes. Le tocsin de pâques - Le typhique - Un tour du diable - Le commissaire de la mort - La loi des montagnes., Editions des Cahiers Libres, 1928
Secrets parisiens, Éditions des Cahiers Libres, 1928
Le Coup de grâce, Les Éditions de France, 1931
De la rue de Rome au chemin de Paradis, Editions du Cadran, 1931
Fortune carrée, Les Éditions de France, 1932
Bas-fonds, Éditions des Portiques, 1932
Wagon-lit, Gallimard, 1932
Nuits de Montmartre, Les Éditions de France, 1932
Les Nuits cruelles, Les Éditions de France, 1932
Marchés d'esclaves, Les Éditions de France, 1933
Les Cœurs purs, Gallimard, 1934
Les Enfants de la chance, Gallimard, 1934
Stavisky, l'homme que j'ai connu, Gallimard, 1934
Le repos de l'équipage, Gallimard, 1935
Une balle perdue, Les Éditions de France, 1935
Hollywood, ville mirage, Gallimard, 1936
La Passante du Sans-Souci, Gallimard, 1936, porté à l'écran par Jacques Rouffio en 1982.
La Rose de Java, Gallimard, 1937
Mermoz, Gallimard, 1939
Comment est mort le maréchal Pétain, France Forever, Executive office, 1942
L'Armée des ombres, Charlot, 1943, adapté au cinéma par Jean-Pierre Melville en 1969.
Les Maudru, Julliard-Séquana, 1945
Le Bataillon du Ciel, Julliard, 1947, adapté au cinéma par Alexandre Esway en 1947
Le Tour du malheur, Gallimard, 1950
La Fontaine Médicis
L'Affaire Bernan
Les Lauriers roses
L'Homme de plâtre
La Rage au ventre, La nouvelle société d'édition, 1950
La Nagaïka. Trois récits, Julliard, 1951
Le Procès des enfants perdus, Julliard, 1951
Au Grand Socco, Gallimard, 1952
Les Amants du Tage, Éditions du Milieu du monde, 1954
La Piste fauve, Gallimard, 1954
La Vallée des rubis, Gallimard, 1955
Témoin parmi les hommes, Del Duca, 1956
Le Temps de l'espérance
Les Jours de l'aventure
L'Heure des châtiments
La Nouvelle Saison
Le Jeu du Roi
Les instants de vérité
Hong Kong et Macao, Gallimard, 1957
Le Lion, Gallimard, 1958
Les Mains du miracle, Gallimard 1960
Inde, péninsule des dieux, Hachette, 1960
Tous n'étaient pas des anges, Plon, 1963
Pour l'honneur, Plon, 1964
Terre d'amour et de feu. Israël 1925-1961, Plon, 1965
Israël que j'aime, Sun, 1966
Les Cavaliers, Gallimard, 1967
Un mur à Jérusalem, Éditions Premières, 1968
Les Rois aveugles, Plon, 1970
Les Fils de l'impossible, Plon, 1970
Partout un ami (1972)
Des hommes, Gallimard, 1972
Le Petit Âne blanc, Gallimard, 1975
Les Temps sauvages, Gallimard, 1975
Jugements derniers, Christian de Bartillat, 1995
Avec les alcooliques anonymes
Ami entends-tu... (propos recueillis par Jean-Marie Baron) La Table Ronde, 2006.
Sources:
http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=625
http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Kessel
Phil642- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 7820
Age : 58
Localisation : La vie est Belge
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Joseph Kessel
quel homme et quel oeuvre ! merci bcp pour la bio
generalwolf- Général de Brigade
- Nombre de messages : 712
Age : 46
Localisation : la ferté bernard (72) breton expatrié
Date d'inscription : 16/06/2007
Sujets similaires
» Le bataillon du ciel - Joseph Kessel
» Joseph Porta .
» Joseph n'est plus modo.
» Joseph Mengele
» Joseph JOANOVICI
» Joseph Porta .
» Joseph n'est plus modo.
» Joseph Mengele
» Joseph JOANOVICI
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum