Ernst Heinrichsohn & les Juifs Français
5 participants
Page 1 sur 1
Ernst Heinrichsohn & les Juifs Français
Salut à tous;
Le 4 juillet 1942, sur ordre de Karl Oberg (plénipotentiaire SS pour Paris), Kurt Lischka et Herbert Hagen rencontrent des représentants du gouvernement français pour discuter de la "Solution Finale du Problème Juif" en France, ordonnée par Hitler, et pour donner le coup d'envoi immédiat aux arrestations et déportations. Les français acceptèrent, moyennant l'assurance que "seuls les Juifs étrangers" seraient inquiétés, et non les "Juifs nationaux". Quatre jours plus tard, l'Untersturmführer SS Ernst Heinrichsohn (en compagnie de Theodor Dannecker - l'adjoint d'Eichmann en France) rencontre huit policiers français pour mettre au point les 22.000 arrestations prévues (le Vel d'Hiv est déjà choisi avec 3 autres centres de regroupement). Plus de 2.000 policiers français participent aux arrestations orchestrées par Kurt Lischka. Mais, à la fin de l'opération, le rapport d'Heinrichsohn avoue un total de "seulement" 12.884 arrestations, dont 4.051 enfants.
Ce n'est qu'en 1980 - 38 ans après leurs crimes - que Heinrichsohn, Lischka et Hagen seront arrêtés et condamnés par une Cour Allemande à Cologne. Pour sa défense concernant les 4.051 enfants, Hienrichsohn se bornera à déclarer : "On m'a dit que ces enfants faisaient l'objet d'un regroupement familial. Et je dois avouer que j'étais si jeune et si naïf que je ne me suis pas rendu compte que je faisais peut-être quelque chose de mauvais. Je ne faisais qu'obéir à Lishka". Lishka déclarera froidement qu'il "ne faisait que son devoir"; quant à Hagen il assurera qu'il pensait que les déportations n'étaient "qu'une partie de la gigantesque opération destinée à fonder un État Juif; Auschwitz n'étant qu'une étape sur la route de la Palestine".
Eddy
Sources : Bower, Tom; "Blind eye to murder; the purging of Nazi Germany - a pledge betrayed : Paladin (1981)
Photos:
- Ernst Heinrichsohn lors de son procès (Cologne 1980) - source : Deutsche Presse-Agentur
- Rapport d'Heinrichsohn à Eichmann relatif au transport de 1014 Juifs vers Auschwitz - au départ de Beaune-la-Rolande (Collection privée Tom Bower)
Le 4 juillet 1942, sur ordre de Karl Oberg (plénipotentiaire SS pour Paris), Kurt Lischka et Herbert Hagen rencontrent des représentants du gouvernement français pour discuter de la "Solution Finale du Problème Juif" en France, ordonnée par Hitler, et pour donner le coup d'envoi immédiat aux arrestations et déportations. Les français acceptèrent, moyennant l'assurance que "seuls les Juifs étrangers" seraient inquiétés, et non les "Juifs nationaux". Quatre jours plus tard, l'Untersturmführer SS Ernst Heinrichsohn (en compagnie de Theodor Dannecker - l'adjoint d'Eichmann en France) rencontre huit policiers français pour mettre au point les 22.000 arrestations prévues (le Vel d'Hiv est déjà choisi avec 3 autres centres de regroupement). Plus de 2.000 policiers français participent aux arrestations orchestrées par Kurt Lischka. Mais, à la fin de l'opération, le rapport d'Heinrichsohn avoue un total de "seulement" 12.884 arrestations, dont 4.051 enfants.
Ce n'est qu'en 1980 - 38 ans après leurs crimes - que Heinrichsohn, Lischka et Hagen seront arrêtés et condamnés par une Cour Allemande à Cologne. Pour sa défense concernant les 4.051 enfants, Hienrichsohn se bornera à déclarer : "On m'a dit que ces enfants faisaient l'objet d'un regroupement familial. Et je dois avouer que j'étais si jeune et si naïf que je ne me suis pas rendu compte que je faisais peut-être quelque chose de mauvais. Je ne faisais qu'obéir à Lishka". Lishka déclarera froidement qu'il "ne faisait que son devoir"; quant à Hagen il assurera qu'il pensait que les déportations n'étaient "qu'une partie de la gigantesque opération destinée à fonder un État Juif; Auschwitz n'étant qu'une étape sur la route de la Palestine".
Eddy
Sources : Bower, Tom; "Blind eye to murder; the purging of Nazi Germany - a pledge betrayed : Paladin (1981)
Photos:
- Ernst Heinrichsohn lors de son procès (Cologne 1980) - source : Deutsche Presse-Agentur
- Rapport d'Heinrichsohn à Eichmann relatif au transport de 1014 Juifs vers Auschwitz - au départ de Beaune-la-Rolande (Collection privée Tom Bower)
eddy marz- Membre légendaire
- Nombre de messages : 3953
Age : 68
Localisation : England/France/Italia
Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Ernst Heinrichsohn & les Juifs Français
eddy marz a écrit:Salut à tous;
Le 4 juillet 1942, sur ordre de Karl Oberg (plénipotentiaire SS pour Paris), Kurt Lischka et Herbert Hagen rencontrent des représentants du gouvernement français pour discuter de la "Solution Finale du Problème Juif" en France, ordonnée par Hitler,
Salut Eddy,
Penses-tu que le terme employé était celui là?
N'ont-il pas plutôt utilsé une autres terminologie, du style "déjudification"? Car il me semble que "solution finale" était top secret et déjà très explicite en soi.
Me trompes-je?
Merci,
Phil
Phil642- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 7820
Age : 58
Localisation : La vie est Belge
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Ernst Heinrichsohn & les Juifs Français
Salut Phil642; content de te lire...
En fait je n'en suis pas si sûr. Le terme "Solution Finale" (Endlösung) est déjà un terme codé, justement pour éviter d'avoir à dire des choses du style "déjudification". De plus le terme est venu jusqu'à nous irrémédiablement lié à la "Question Juive", or l'administration nazie (pas seulement SS) l'utilisait pour nombre de "problèmes" à régler (dont certains parfaitement inofensifs). Les codes pour les meurtres ("traitement spécial", relogement à l'Est etc...) sont cantonnés au documents écrits, et il semble que "Solution Finale" était le terme qui permettait à tous le monde (SS et collabos) de discuter de la chose sans trop remuer les sensibilités de chacun. D'ailleurs, la difficulté des Juges de Nuremberg à "débloquer" officiellement le sens de "Endlösung" pendant un ou deux mois semble le confirmer. Je peux me tromper, bien entendu.
Cheers
Eddy
En fait je n'en suis pas si sûr. Le terme "Solution Finale" (Endlösung) est déjà un terme codé, justement pour éviter d'avoir à dire des choses du style "déjudification". De plus le terme est venu jusqu'à nous irrémédiablement lié à la "Question Juive", or l'administration nazie (pas seulement SS) l'utilisait pour nombre de "problèmes" à régler (dont certains parfaitement inofensifs). Les codes pour les meurtres ("traitement spécial", relogement à l'Est etc...) sont cantonnés au documents écrits, et il semble que "Solution Finale" était le terme qui permettait à tous le monde (SS et collabos) de discuter de la chose sans trop remuer les sensibilités de chacun. D'ailleurs, la difficulté des Juges de Nuremberg à "débloquer" officiellement le sens de "Endlösung" pendant un ou deux mois semble le confirmer. Je peux me tromper, bien entendu.
Cheers
Eddy
eddy marz- Membre légendaire
- Nombre de messages : 3953
Age : 68
Localisation : England/France/Italia
Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Ernst Heinrichsohn & les Juifs Français
bonjour Eddy, bonjour Phil
En France, les enfants n'étaient pas déportés ou raflés immédiatement par les autorités parce qu'Hilter lui-même ne les avaient demandé. C'est l'initiative de Pétain de déporter les enfants avec leur famille. C'était une certaine manière de se faire "bien voir" d'Hitler. Au départ seul les adultes de confession juifs en âge de travailler, partaient dans les camps.
Les enfants étaient souvent confié à des organisations comme l'OSE : l'Organisation pour le Secour des Enfants. Cette organisation devait s'occuper des enfants orphelins, et beaucoup de famille juive ont confié leurs enfants à cette organisation pour leur permettre de les sauver. Ce qui a pu sauver certains enfants, mais pas tous.
pour en savoir plus, il existe un téléfilm : la Dame d'Isieux, histoire vrai de cette dame qui sauva beaucoups d'enfant grâce à cette entreprise.
En France, les enfants n'étaient pas déportés ou raflés immédiatement par les autorités parce qu'Hilter lui-même ne les avaient demandé. C'est l'initiative de Pétain de déporter les enfants avec leur famille. C'était une certaine manière de se faire "bien voir" d'Hitler. Au départ seul les adultes de confession juifs en âge de travailler, partaient dans les camps.
Les enfants étaient souvent confié à des organisations comme l'OSE : l'Organisation pour le Secour des Enfants. Cette organisation devait s'occuper des enfants orphelins, et beaucoup de famille juive ont confié leurs enfants à cette organisation pour leur permettre de les sauver. Ce qui a pu sauver certains enfants, mais pas tous.
pour en savoir plus, il existe un téléfilm : la Dame d'Isieux, histoire vrai de cette dame qui sauva beaucoups d'enfant grâce à cette entreprise.
Carsomyr- Caporal-chef
- Nombre de messages : 31
Localisation : à la ceinture d'un(e) paladin(e)
Date d'inscription : 03/04/2008
Re: Ernst Heinrichsohn & les Juifs Français
Heinrichsoh et les policiers allemands "de base "à Paris en 1942 et à Marseille en 1943, croyaient réelement, que les rafles avaient pour but de regrouper les juifs, en Pologne pour la création d'un état juif ?
navigant- Général de Brigade
- Nombre de messages : 678
Date d'inscription : 17/12/2007
Re: Ernst Heinrichsohn & les Juifs Français
La rafle dont il est question s'est produite le 16 juillet, elle faut suite à la préparation des arrestations réalisée le 16 et le 17 juillet entre Oberg et Bousquet, en échange de l'ajournement des arrestations des juifs français. Le 16 juillet n'ont été arrêtés que les juifs étrangers en zone occupée (13 000) comme en zone libre (10 000) pour ces derniers le 26 août -dite "grande rafle"-.
C'est sur initiative personnelle de Bousquet qu'en août 1942 (ie, recommandations spéciales aux préfectures), les enfants de moins de 18 ans et les pères et mères ayant un enfant de moins de 5 ans ne sont plus épargnés.
Seulement la rafle du 26 août donne des résultats décevants. Entre le nombre de juifs recensés et le nombre de juifs arrêtés, l'écart est assez important et Bousquet ne décolère pas.
C'est ainsi que le 30 août, soit quatre jours plus tard, il ordonne que les opérations de police soient non seulement poursuivies mais également intensifiées. Et c'est de cette manière que des enfants juifs réfugiés dans des foyers seront pris après l'arrestation de leurs parents.
Laval, par la suite et sous prétexte de ne pas séparer les familles, incluera les enfants dans les convois de déportés...
C'est sur initiative personnelle de Bousquet qu'en août 1942 (ie, recommandations spéciales aux préfectures), les enfants de moins de 18 ans et les pères et mères ayant un enfant de moins de 5 ans ne sont plus épargnés.
Seulement la rafle du 26 août donne des résultats décevants. Entre le nombre de juifs recensés et le nombre de juifs arrêtés, l'écart est assez important et Bousquet ne décolère pas.
C'est ainsi que le 30 août, soit quatre jours plus tard, il ordonne que les opérations de police soient non seulement poursuivies mais également intensifiées. Et c'est de cette manière que des enfants juifs réfugiés dans des foyers seront pris après l'arrestation de leurs parents.
Laval, par la suite et sous prétexte de ne pas séparer les familles, incluera les enfants dans les convois de déportés...
_________________
Patrie, Courage, Foi. Regarde Saint Michel et saute rassuré.
Wenn de net wellcht metkommen, los es stehn !
Membre du club des survivants du péril thaïlandais, du canon de 88 sulfateur de l'infâme colonel Olrik (rebus: oui russe, non russe, liquide, vomi)
Membre du service de protection de Sa Majesté Impériale, la bien touffue et heureuse nordique.
Ming- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 5781
Age : 52
Localisation : MingLouffie occidentale
Date d'inscription : 04/10/2007
Sujets similaires
» Ernst Lerch : L'Eminence Grise
» Comment 75% des Juifs de France ont échappé à la mort
» Ernst Barkmann
» Ernst Udet
» Pétain et les juifs
» Comment 75% des Juifs de France ont échappé à la mort
» Ernst Barkmann
» Ernst Udet
» Pétain et les juifs
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum