Les femmes tondues
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Les femmes tondues
Bonjour,
Un extrait d'un article de M. Fabrice Virgili :
Force est de constater que la « tondue » reste une des images fortes de la période de la Liberation. Image forte, mais qui revêt à la fois un caractère honteux - comment expliquer l'absence de « tondue » dans l'exposition de la Mairie de Paris, ou dans le numéro spécial du Parisien Libéré1 - et simplificateur : « celles qui paient leurs coupables amours des années noires […] sont tondues publiquement puis promenées dans les rues ». On en reste ainsi, cinquante ans après, à une explication des plus sommaires et surtout incomplète. Car si les tondues sont restées trop longtemps dans ce qu'Alain Brossat appelle très justement un angle mort de la recherche historique, l'étude des différentes archives offre aujourd'hui une vision beaucoup plus complexe et variée de ce que fut « la tonte ».
Un phénomène massif
Que savons nous aujourd'hui sur les tontes ? L'état actuel de la recherche5 ne nous permet pas de chiffrer précisément ce phénomène. Il n'en demeure pas moins qu'il fut massif. Il concerne toutes les régions de France. Même dans l'Est de la France, que l'on croyait épargné, il y eut « des femmes aux cheveux coupés » ; c'est le cas par exemple à Rambervilliers6 où des manifestants installent dans un café un « bureau de tonte », devant lequel passent douze femmes, travailleuses volontaires en Allemagne ou collaboratrices, les 31 mai et 1er juin 1945.
Les tontes se déroulent autant dans les grandes villes, qui ont toutes « leurs tondues », qu'en zone rurale. En Charente Inférieure7, ce sont les gamins d'un petit village qui à l'exemple de leurs aînés « jouent au maquis... Armés de sabres de bois ils s'emparent du verger, pénètrent au poulailler et libèrent les lapins... Puis tondent trois petites filles ». Plus généralement, les procès verbaux de Gendarmerie offrent, quand ils existent, de nombreux exemples de tontes se déroulant dans des villages ; la promenade qui accompagne souvent la tonte s'étend alors d'un hameau à l'autre. Ces mentions sont trop nombreuses pour n'être que le fruit du hasard ; on en retrouve pour l'instant dans soixante-dix-sept départements. C'est bien l'importance de cette pratique qui explique la « postérité » des tontes.
On imagine aussi trop souvent les tontes comme accompagnant les seules journées de la Libération. Elles commencent en réalité plusieurs mois auparavant et ont été annoncées par certains organes de la presse clandestine8. Dès mars 1944, on trouve des mentions concernant des départements aussi éloignés que la Loire-Inférieure et l'Isère. Elles se déroulent alors de manière discrète, le plus souvent de nuit lors d'opérations visant des collaborateurs. Une fois les cortèges de tondues de la Libération passés, cette pratique se poursuit inégalement selon les lieux, sans que l'on sache encore très bien pourquoi elle perdure dans certaines villes. Ainsi, au sujet de quatre ou cinq femmes tondues fin septembre à Tournon, le journal local des FTP9 signale « qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire ». Dans une petite ville de l'Oise, c'est une affiche10 intitulée « Liste des femmes dites Poules à Boches, n'ayant pas eu les cheveux coupés » qui tente de relancer les tontes début octobre 1944.
Une deuxième vague, en revanche, se dessine nettement en mai-juin 1945. Elle correspond à la conjonction de trois phénomènes. C'est la période du retour des déportés, des prisonniers de guerre, des requis au STO, mais aussi des travailleurs volontaires et de celles et ceux qui sont partis avec les Allemands lors de leur retraite. C'est aussi la découverte de l'horreur des camps. Retour des rescapés, images des camps, témoignages publiés par la presse provoquent un véritable choc dans la population11. La volonté d'une épuration en profondeur est ainsi relancée. C'est aussi le moment où un certain nombre de personnes, arrêtées à la Libération, sont relâchées après quelques mois d'internement. Pour beaucoup, elles semblent s'en tirer à trop bon compte. Tontes, attentats, exécutions viennent compléter une épuration légale jugée trop clémente ou incomplète par certains. Le Préfet du Jura note dans son rapport bimensuel12 :
C'est la première fois depuis de très nombreux mois, et dans différents centres du département, on s'est emparé de certaines femmes pour leur couper les cheveux ; on s'en prend aussi bien à des femmes de mœurs légères, qu'à d'autres personnes de conditions sociales plus élevées, qui s'étaient fait remarquer pendant l'occupation.
On assiste ainsi à ce que l'on pourrait qualifier d' « épuration extra-judiciaire rampante » jusqu'à la fin 1945, voire le début de l'année 1946.
Le prolongement des tontes dans le temps ainsi que leur extension sur l'ensemble du territoire expliquent la grande variété de leur déroulement. Beaucoup en effet ne correspondent pas à l'image qui demeure aujourd'hui. La tonte ne se déroule pas toujours devant une foule en liesse ou en furie, elle n'est pas seulement l'œuvre de résistants de la dernière heure, elle ne châtie pas uniquement les relations sexuelles avec l'occupant, et n'est pas toujours un moyen de canaliser la violence vers le lampiste aux dépens des collaborateurs plus importants.
Et pourtant c'est bien cette image que la mémoire a conservée ou, pourrions-nous dire, a créée. Les photographies des tontes - fréquemment publiées mais somme toute peu nombreuses13 -, les romans et quelques récits de témoins sont la partie émergée de cette histoire. Est mis en avant le châtiment : la coupe des cheveux, qui prend le dessus sur le délit. La lecture du châtiment suffit alors à caractériser la « tondue », elle est punie dans son corps, c'est donc son corps qui est coupable. La destruction d'un des attributs de la séduction - la chevelure - implique ce que les contemporains appellent la « collaboration horizontale ». Les principales intéressées se sont tues et se taisent encore. Les historiens ne se sont pas arrêtés, au-delà de quelques lignes, à ce qui apparaissait peut-être trop comme une anecdote, un épiphénomène, un « décor » de la Libération. D'où l'importance de la mise en perspective de cette image de la « tondue » avec les sources aujourd'hui étudiées.
Ces sources, en fonction de leur origine, offrent une vision partielle et partiale de la tonte. Les mises en scène du corps de la tondue qu'elles décrivent peuvent être résumées à trois fonctions distinctes. Ce corps est, successivement ou simultanément selon les cas, image de la faute, image de châtiment et, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes, image positive d'une reconstruction.
Allez lire la suite, j'y ai decouvert pas mal de choses :
http://clio.revues.org/document518.html
Un extrait d'un article de M. Fabrice Virgili :
Force est de constater que la « tondue » reste une des images fortes de la période de la Liberation. Image forte, mais qui revêt à la fois un caractère honteux - comment expliquer l'absence de « tondue » dans l'exposition de la Mairie de Paris, ou dans le numéro spécial du Parisien Libéré1 - et simplificateur : « celles qui paient leurs coupables amours des années noires […] sont tondues publiquement puis promenées dans les rues ». On en reste ainsi, cinquante ans après, à une explication des plus sommaires et surtout incomplète. Car si les tondues sont restées trop longtemps dans ce qu'Alain Brossat appelle très justement un angle mort de la recherche historique, l'étude des différentes archives offre aujourd'hui une vision beaucoup plus complexe et variée de ce que fut « la tonte ».
Un phénomène massif
Que savons nous aujourd'hui sur les tontes ? L'état actuel de la recherche5 ne nous permet pas de chiffrer précisément ce phénomène. Il n'en demeure pas moins qu'il fut massif. Il concerne toutes les régions de France. Même dans l'Est de la France, que l'on croyait épargné, il y eut « des femmes aux cheveux coupés » ; c'est le cas par exemple à Rambervilliers6 où des manifestants installent dans un café un « bureau de tonte », devant lequel passent douze femmes, travailleuses volontaires en Allemagne ou collaboratrices, les 31 mai et 1er juin 1945.
Les tontes se déroulent autant dans les grandes villes, qui ont toutes « leurs tondues », qu'en zone rurale. En Charente Inférieure7, ce sont les gamins d'un petit village qui à l'exemple de leurs aînés « jouent au maquis... Armés de sabres de bois ils s'emparent du verger, pénètrent au poulailler et libèrent les lapins... Puis tondent trois petites filles ». Plus généralement, les procès verbaux de Gendarmerie offrent, quand ils existent, de nombreux exemples de tontes se déroulant dans des villages ; la promenade qui accompagne souvent la tonte s'étend alors d'un hameau à l'autre. Ces mentions sont trop nombreuses pour n'être que le fruit du hasard ; on en retrouve pour l'instant dans soixante-dix-sept départements. C'est bien l'importance de cette pratique qui explique la « postérité » des tontes.
On imagine aussi trop souvent les tontes comme accompagnant les seules journées de la Libération. Elles commencent en réalité plusieurs mois auparavant et ont été annoncées par certains organes de la presse clandestine8. Dès mars 1944, on trouve des mentions concernant des départements aussi éloignés que la Loire-Inférieure et l'Isère. Elles se déroulent alors de manière discrète, le plus souvent de nuit lors d'opérations visant des collaborateurs. Une fois les cortèges de tondues de la Libération passés, cette pratique se poursuit inégalement selon les lieux, sans que l'on sache encore très bien pourquoi elle perdure dans certaines villes. Ainsi, au sujet de quatre ou cinq femmes tondues fin septembre à Tournon, le journal local des FTP9 signale « qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire ». Dans une petite ville de l'Oise, c'est une affiche10 intitulée « Liste des femmes dites Poules à Boches, n'ayant pas eu les cheveux coupés » qui tente de relancer les tontes début octobre 1944.
Une deuxième vague, en revanche, se dessine nettement en mai-juin 1945. Elle correspond à la conjonction de trois phénomènes. C'est la période du retour des déportés, des prisonniers de guerre, des requis au STO, mais aussi des travailleurs volontaires et de celles et ceux qui sont partis avec les Allemands lors de leur retraite. C'est aussi la découverte de l'horreur des camps. Retour des rescapés, images des camps, témoignages publiés par la presse provoquent un véritable choc dans la population11. La volonté d'une épuration en profondeur est ainsi relancée. C'est aussi le moment où un certain nombre de personnes, arrêtées à la Libération, sont relâchées après quelques mois d'internement. Pour beaucoup, elles semblent s'en tirer à trop bon compte. Tontes, attentats, exécutions viennent compléter une épuration légale jugée trop clémente ou incomplète par certains. Le Préfet du Jura note dans son rapport bimensuel12 :
C'est la première fois depuis de très nombreux mois, et dans différents centres du département, on s'est emparé de certaines femmes pour leur couper les cheveux ; on s'en prend aussi bien à des femmes de mœurs légères, qu'à d'autres personnes de conditions sociales plus élevées, qui s'étaient fait remarquer pendant l'occupation.
On assiste ainsi à ce que l'on pourrait qualifier d' « épuration extra-judiciaire rampante » jusqu'à la fin 1945, voire le début de l'année 1946.
Le prolongement des tontes dans le temps ainsi que leur extension sur l'ensemble du territoire expliquent la grande variété de leur déroulement. Beaucoup en effet ne correspondent pas à l'image qui demeure aujourd'hui. La tonte ne se déroule pas toujours devant une foule en liesse ou en furie, elle n'est pas seulement l'œuvre de résistants de la dernière heure, elle ne châtie pas uniquement les relations sexuelles avec l'occupant, et n'est pas toujours un moyen de canaliser la violence vers le lampiste aux dépens des collaborateurs plus importants.
Et pourtant c'est bien cette image que la mémoire a conservée ou, pourrions-nous dire, a créée. Les photographies des tontes - fréquemment publiées mais somme toute peu nombreuses13 -, les romans et quelques récits de témoins sont la partie émergée de cette histoire. Est mis en avant le châtiment : la coupe des cheveux, qui prend le dessus sur le délit. La lecture du châtiment suffit alors à caractériser la « tondue », elle est punie dans son corps, c'est donc son corps qui est coupable. La destruction d'un des attributs de la séduction - la chevelure - implique ce que les contemporains appellent la « collaboration horizontale ». Les principales intéressées se sont tues et se taisent encore. Les historiens ne se sont pas arrêtés, au-delà de quelques lignes, à ce qui apparaissait peut-être trop comme une anecdote, un épiphénomène, un « décor » de la Libération. D'où l'importance de la mise en perspective de cette image de la « tondue » avec les sources aujourd'hui étudiées.
Ces sources, en fonction de leur origine, offrent une vision partielle et partiale de la tonte. Les mises en scène du corps de la tondue qu'elles décrivent peuvent être résumées à trois fonctions distinctes. Ce corps est, successivement ou simultanément selon les cas, image de la faute, image de châtiment et, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes, image positive d'une reconstruction.
Allez lire la suite, j'y ai decouvert pas mal de choses :
http://clio.revues.org/document518.html
Invité- Général de Division
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Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Les femmes tondues
Quelques photos, qui ne sont pas de M. Virgili :
J'en ai d'autres, que je vous epargne, les femes tondues sont nues.
Votre avis ?
J'en ai d'autres, que je vous epargne, les femes tondues sont nues.
Votre avis ?
Invité- Général de Division
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Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Les femmes tondues
J'ai tendance à croire que ceux qui m'étaient tant d'entrain à tondre ces femmes étaient ceux qui voulaient faire oublier au plus vite qu'ils avaient collaboré, s'étaient planqués pendant l'occupation ou été devebus des résistants de la dernière heure en 44 quand les Allemands étaient partis.
il fallait une justice, mais perso j'aurais préféré une justice humaine face à la barbarie nazie. Pourquoi se comporter comme ceux que l'on combat? On ne vaut pas mieux qu'eux alors?!!
Les hommes collabos avaient encore mons de "chance", ils étaient passés à tabac, pendus et fusillés. (ils le méritaient)
Combien de collabos sont passés à travers les mailles du filet de l'épuration?
Combien d'innocents ont été fusillés?
et combien d'innocentes ont été tondues?
Mon collègue de bureau m'avait raconté l'histoie d'une jeune femme de la région. Pendant l'occupation, elle s'était éprise d'un soldat allemand. Lorsqu'elle revenait de ses rendez-vous, elle ramenait toujours beaucoup de nourriture. Dans sa grande bonté, elle ne gardait rien pour elle et redistribuait tout aux habitants de son village. A la libéation, elle fut dénoncée par ces mêmes villageois qu'elle avaient aidés à ne pas mourir de faim et survivre pendant la guerre. Elle fut tondue sur la place centrale.
Leutnant Fiala- Sergent
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Date d'inscription : 05/09/2006
Re: Les femmes tondues
Mes respects, mon Lieutenant,
La semaine derniere, j'aurais pu contresigner avec joie ce que tu viens d'ecrire et meme en rajouter dans le meme sens.
Mais va lire l'article complet de M. Fabrice Virgili, clique sur le lien en bas de mon premier poste.
C'est tres perturbant pour ceux qui, comme toi et moi, ont tendance a attribuer les exces de l'epuration sauvage aux resistants de la 25eme heure pollues par les ex-collabos cherchant a se faire une nouvelle virginite.
La semaine derniere, j'aurais pu contresigner avec joie ce que tu viens d'ecrire et meme en rajouter dans le meme sens.
Mais va lire l'article complet de M. Fabrice Virgili, clique sur le lien en bas de mon premier poste.
C'est tres perturbant pour ceux qui, comme toi et moi, ont tendance a attribuer les exces de l'epuration sauvage aux resistants de la 25eme heure pollues par les ex-collabos cherchant a se faire une nouvelle virginite.
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Les femmes tondues
Ne serait-ce que les photos.. cela me dégoute
Je suis assez d'accord sur le fait que les Resistants de dernières heures ont plutôt pas mal contribués à cet infame chatiment
Petite anecdote familiale:
Pendant la lib' de Parie, mon Grand-père, qui était sur place est allé voir les soldats allemands prisonniés en file et conduits je ne sais ou par des soldats alliés, il fut ecoeuré par la réaction des habitants de Paris qui crachaient sur les allemands, les roueiant de coups ect...
Je precise que ma famille et notamment mon GP ont étés avec De Gaulle dès qu'il se manifesta, c'est dire...
Je suis assez d'accord sur le fait que les Resistants de dernières heures ont plutôt pas mal contribués à cet infame chatiment
Petite anecdote familiale:
Pendant la lib' de Parie, mon Grand-père, qui était sur place est allé voir les soldats allemands prisonniés en file et conduits je ne sais ou par des soldats alliés, il fut ecoeuré par la réaction des habitants de Paris qui crachaient sur les allemands, les roueiant de coups ect...
Je precise que ma famille et notamment mon GP ont étés avec De Gaulle dès qu'il se manifesta, c'est dire...
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 16/06/2005
Re: Les femmes tondues
ouhla....ai-je failli me faire flinguer?
J’avais commencé à le lire avant d’écrire mon message. J’ai trouvé l’article de M. Virgili tellement intéressant que j’en ai imprimé deux articles ( " les tondues à la libération..." et "la répression..."). Histoire de tout (re)lire chez soi et de les garder dans sa petite bibliothèque.
Est-ce à ces deux passages que tu voulais faire référence ?
Ça me rappelle un doc… "Eté 44" je crois...
J’avais commencé à le lire avant d’écrire mon message. J’ai trouvé l’article de M. Virgili tellement intéressant que j’en ai imprimé deux articles ( " les tondues à la libération..." et "la répression..."). Histoire de tout (re)lire chez soi et de les garder dans sa petite bibliothèque.
Est-ce à ces deux passages que tu voulais faire référence ?
Selon les résultats du Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre mondiale, sur les 8 000 à 9 000 exécutions extra-judiciaires, environ un millier furent commises après des jugements rendus soit par des Cours martiales « improvisées » soit par des Tribunaux militaires d'urgence, dont on considère qu'ils ont eu tous deux une activité de type « extra-judiciaire »
Pour reprendre ce que dit Henry Rousso, l'idée d'une « épuration sauvage » de grande ampleur se déroulant dans le même temps qu'une épuration légale qui n'aurait pu ou n'aurait voulu l'empêcher, n'est pas conforme à la réalité, sauf pour un ou deux milliers d'exécutions.
Ça me rappelle un doc… "Eté 44" je crois...
Leutnant Fiala- Sergent
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Date d'inscription : 05/09/2006
Re: Les femmes tondues
Bonsoir,
Je disais juste que j'avais exactement la meme analyse que toi avant de lire ces articles qui me perturbent.
Mais nous sommes la tres loin de la question de femmes tondues...
Euh, non... ou ca ?Leutnant Fiala a écrit:ouhla....ai-je failli me faire flinguer?
Je disais juste que j'avais exactement la meme analyse que toi avant de lire ces articles qui me perturbent.
On est deux...
J’avais commencé à le lire avant d’écrire mon message. J’ai trouvé l’article de M. Virgili tellement intéressant que j’en ai imprimé deux articles ( " les tondues à la libération..." et "la répression..."). Histoire de tout (re)lire chez soi et de les garder dans sa petite bibliothèque.
D'apres mes chiffres, les executions de l'epuration sauvage (Extra-judiciaires) se nombrent a environ 10 000.
Est-ce à ces deux passages que tu voulais faire référence ?Selon les résultats du Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre mondiale, sur les 8 000 à 9 000 exécutions extra-judiciaires, environ un millier furent commises après des jugements rendus soit par des Cours martiales « improvisées » soit par des Tribunaux militaires d'urgence, dont on considère qu'ils ont eu tous deux une activité de type « extra-judiciaire »
Pour reprendre ce que dit Henry Rousso, l'idée d'une « épuration sauvage » de grande ampleur se déroulant dans le même temps qu'une épuration légale qui n'aurait pu ou n'aurait voulu l'empêcher, n'est pas conforme à la réalité, sauf pour un ou deux milliers d'exécutions.
Mais nous sommes la tres loin de la question de femmes tondues...
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Les femmes tondues
Salut,
Je trouve aussi ces actes d'un autre temps très barbares, j'ai lu pas mal de témoignages de Vrais Résistants et Libérateurs dégoûtés par ces basses vengeances.
Ceci dit il est intéressant au point de vue psychologie de masse de constater partout le même mode opératoire ... il y aurait-il dans l'inconscient collectif une sorte de "tradition" funeste qui pousse à de tels débordements?
Je trouve aussi ces actes d'un autre temps très barbares, j'ai lu pas mal de témoignages de Vrais Résistants et Libérateurs dégoûtés par ces basses vengeances.
Ceci dit il est intéressant au point de vue psychologie de masse de constater partout le même mode opératoire ... il y aurait-il dans l'inconscient collectif une sorte de "tradition" funeste qui pousse à de tels débordements?
Phil642- Général (Administrateur)
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Localisation : La vie est Belge
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Les femmes tondues
Bonsoir Phil,
La nature humaine, Phil, l'instinct de la bete qui visiblement n'est pas le tien mais qui existe... depuis toujours.
Homo homine lupus.
L'homme est un loup pour l'homme.
Et cela continue aujourd'hui.
Helas !
La vengance, la revanche, l'oeil pour oeil, le dent pour dent, les compensations suite aux frustrations.Phil642 a écrit:il y aurait-il dans l'inconscient collectif une sorte de "tradition" funeste qui pousse à de tels débordements?
La nature humaine, Phil, l'instinct de la bete qui visiblement n'est pas le tien mais qui existe... depuis toujours.
Homo homine lupus.
L'homme est un loup pour l'homme.
Et cela continue aujourd'hui.
Helas !
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Les femmes tondues
Salut,
on peut comprendre l'esprit de vengeance mais la façon de le faire un peu moins.
quelque soit le camp ou l'on se trouve, le respect de la personne est important à mes yeux.
L'humiliation dans la joie des spectateurs et des exécutants est, pour moi, dérangeante.
@+, pegase001
on peut comprendre l'esprit de vengeance mais la façon de le faire un peu moins.
quelque soit le camp ou l'on se trouve, le respect de la personne est important à mes yeux.
L'humiliation dans la joie des spectateurs et des exécutants est, pour moi, dérangeante.
@+, pegase001
honte
Honte a ceux !
Sans doutes "résistants" de la dernière heure,
Qui on fait cela a ces pauvres femmes,
Sans doute pour excuser leur propre lâcheté.
Femmes, qui comme crimes,
Étaient toutes au plus tombée amoureuses de soldats allemands!!
Un épisode bien triste, de l'épuration!!!
A oublier, et ne pas reproduire !
j-luc
Sans doutes "résistants" de la dernière heure,
Qui on fait cela a ces pauvres femmes,
Sans doute pour excuser leur propre lâcheté.
Femmes, qui comme crimes,
Étaient toutes au plus tombée amoureuses de soldats allemands!!
Un épisode bien triste, de l'épuration!!!
A oublier, et ne pas reproduire !
j-luc
décima MAS !- Caporal
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Age : 66
Localisation : reims
Date d'inscription : 05/10/2006
Re: Les femmes tondues
Sans commentaire, je suis du même avis que tout le monde.
Des laches ceux qui ont tondu ces pauvres femmes !
Mais au faite a t on tondu les français qui ont couché avec les sourises grises allemandes ?
J'ai lu un livre où l'auteur avait été amoureux d'une allemande, une sourise grise et avait couché avec elle.
Avec la guerre il du partir et rejoignit un maquis.
A la Libération il a vu les scènes de ces pauvres femmes tondues et il se dit que lui aussi il devrait finir comme ces pauvre femmes.
Ecoeuré, il raconta son histoire à ses camarades résistants.
Ces derniers ont dis un truc du genre " super t'a couché avec 1 allemande" ou "formidable".
Deux poids , deux mesures !!!!
Lorsqu'1 femme couche avec des hommes c'est 1 salope mais lorsque c'est l'homme qui couche avec des femmes on dit de lui que c'est un Don juan !
Des laches ceux qui ont tondu ces pauvres femmes !
Mais au faite a t on tondu les français qui ont couché avec les sourises grises allemandes ?
J'ai lu un livre où l'auteur avait été amoureux d'une allemande, une sourise grise et avait couché avec elle.
Avec la guerre il du partir et rejoignit un maquis.
A la Libération il a vu les scènes de ces pauvres femmes tondues et il se dit que lui aussi il devrait finir comme ces pauvre femmes.
Ecoeuré, il raconta son histoire à ses camarades résistants.
Ces derniers ont dis un truc du genre " super t'a couché avec 1 allemande" ou "formidable".
Deux poids , deux mesures !!!!
Lorsqu'1 femme couche avec des hommes c'est 1 salope mais lorsque c'est l'homme qui couche avec des femmes on dit de lui que c'est un Don juan !
Re: Les femmes tondues
Pour mon avis personnel, Don Juan est un "salaud"....
Mais la parenthèse est fermé
Mais la parenthèse est fermé
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Ivy mike- Général (Administrateur)
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Date d'inscription : 16/06/2005
Re: Les femmes tondues
Bonjour Stan,
Dommage qu'il y ait peu ou pas de femmes sur ce forum, cela leur ferait plaisir de voir qu'il y a des non-machos dans les parages., a commencer par notre hote.
Pour en revenir au sujet du fil, je vous encourage a cliquer sur le lien et voir tout l'article de M. Virgili.
Le nombre de "tonte" organisees derriere le paravant de reelles organisations de resistance m'a surpris, je croyais moi aussi que c'etait surtout le fait de resistants de le 25eme heure et cela n'a pas l'air d'etre le cas.
Deux poids, deux mesures, comme tu dis.stan_hudson a écrit:
Lorsqu'1 femme couche avec des hommes c'est 1 salope mais lorsque c'est l'homme qui couche avec des femmes on dit de lui que c'est un Don juan !
Dommage qu'il y ait peu ou pas de femmes sur ce forum, cela leur ferait plaisir de voir qu'il y a des non-machos dans les parages., a commencer par notre hote.
Pour en revenir au sujet du fil, je vous encourage a cliquer sur le lien et voir tout l'article de M. Virgili.
Le nombre de "tonte" organisees derriere le paravant de reelles organisations de resistance m'a surpris, je croyais moi aussi que c'etait surtout le fait de resistants de le 25eme heure et cela n'a pas l'air d'etre le cas.
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Les femmes tondues
C'etait pas une souris verte le titre?J'ai lu un livre où l'auteur avait été amoureux d'une allemande, une sourise grise et avait couché avec elle.
Je l'ai lu il etait tres bien.
Invité- Invité
Re: Les femmes tondues
Bon , en meme temps ( et je ne cherche pas a excuser ) , il y aurait pu y avoir pire a grande echelle . Car un certain nombre de balles se sont aussi perdues ...
Des cheveux ça repousse , meme si l'humiliation publique doit etre difficile a oublier , mais c'est toujours mieux que d'avoir été assassinée juste car on a frequenté des gens de l'armée opposée .
Pour ma part , ces genres de travers sont inexcusables , mais je peux aussi comprendre le cumul de haine qui a été accumulé durant des années et qui se reporte , faute de mieux , sur des femmes, qui , apres tout , n'ont fait que vivre , avec des sentiments humains .
'fin bref, ce n'est pas le genre de sujets que je prefere ...
Des cheveux ça repousse , meme si l'humiliation publique doit etre difficile a oublier , mais c'est toujours mieux que d'avoir été assassinée juste car on a frequenté des gens de l'armée opposée .
Pour ma part , ces genres de travers sont inexcusables , mais je peux aussi comprendre le cumul de haine qui a été accumulé durant des années et qui se reporte , faute de mieux , sur des femmes, qui , apres tout , n'ont fait que vivre , avec des sentiments humains .
'fin bref, ce n'est pas le genre de sujets que je prefere ...
Somua- Invité
Re: Les femmes tondues
La mentalité de cette époque était différente de la notre.
Etre banni à cette époque d'un village c'était quelque chose d'horrible.
Au niveau psychlogique, cela a du être dur pour ces femmes.
Les hommes, ceux qui avait trahi étaient fusillé ou emprisonnés...
Ces gens qui ont tondu ces femmes permettaient d'oublier au yeux de la population leurs lachetés, leurs passivités durant l'occupation où ils n'ont pas levé le moindre petit doigt ni même aidé les persécutés.
Je ne pense pas qu'ils auraient été capables de commettre un moindre attentat contre l'occupant.
Un chien qui aboie ne mord pas !...
Etre banni à cette époque d'un village c'était quelque chose d'horrible.
Au niveau psychlogique, cela a du être dur pour ces femmes.
Les hommes, ceux qui avait trahi étaient fusillé ou emprisonnés...
Ces gens qui ont tondu ces femmes permettaient d'oublier au yeux de la population leurs lachetés, leurs passivités durant l'occupation où ils n'ont pas levé le moindre petit doigt ni même aidé les persécutés.
Je ne pense pas qu'ils auraient été capables de commettre un moindre attentat contre l'occupant.
Un chien qui aboie ne mord pas !...
Re: Les femmes tondues
Sujet très gênant et très dure...........
Aucune guerre n'est propre.
J'ai tout de même du mal a supporter de tels actes.
Facile pour moi: je n'ai pas connu un pays en guerre, occupé, rationné, gavé de propagandes, la terreur, la peur de parler..........
Mais ce qui a le plus tendance a me foutre en l'air, c'est cette espèce de justice faite par des resistants de la dernière heure, armés et si bien gomminés, le sourire aux lèvres, c'est assez insupportable.
C'est juste, il y a eu bien d'autres balles perdues. Les reglements de comptes de dernière heure.
Reste que cet acte est pour moi (je ne demande pas qu'on me soutienne) est injustifiable. Aucune sorte de maltriatance ne doit être faite sur une femme. Bien aisé de juger, une fois la guerre finie, les occupants chassés, de jouer aux braves et se faire photographier avec leur trophée de chasse. Bien des hommes auraient du être juger de la sorte (et certainement leurs bourreaux ).
Combien de veuves, de mères sans enfant durant ce conflit.........
Ce n'était pas assez atroce sans que l'homme oppressé ne juge à son tour .......... Bien triste...
Mais ce fut aussi ça, la guerre.........Merci pour ce sujet.
Aucune guerre n'est propre.
J'ai tout de même du mal a supporter de tels actes.
Facile pour moi: je n'ai pas connu un pays en guerre, occupé, rationné, gavé de propagandes, la terreur, la peur de parler..........
Mais ce qui a le plus tendance a me foutre en l'air, c'est cette espèce de justice faite par des resistants de la dernière heure, armés et si bien gomminés, le sourire aux lèvres, c'est assez insupportable.
C'est juste, il y a eu bien d'autres balles perdues. Les reglements de comptes de dernière heure.
Reste que cet acte est pour moi (je ne demande pas qu'on me soutienne) est injustifiable. Aucune sorte de maltriatance ne doit être faite sur une femme. Bien aisé de juger, une fois la guerre finie, les occupants chassés, de jouer aux braves et se faire photographier avec leur trophée de chasse. Bien des hommes auraient du être juger de la sorte (et certainement leurs bourreaux ).
Combien de veuves, de mères sans enfant durant ce conflit.........
Ce n'était pas assez atroce sans que l'homme oppressé ne juge à son tour .......... Bien triste...
Mais ce fut aussi ça, la guerre.........Merci pour ce sujet.
pilou60- Colonel
- Nombre de messages : 581
Age : 48
Localisation : Oise.
Date d'inscription : 27/10/2006
Re: Les femmes tondues
Et merci d'y contribuer, on est tous la pour celapilou60 a écrit:Merci pour ce sujet.
Tu fais mouche, Stan.Etre banni à cette époque d'un village c'était quelque chose d'horrible.
Les consequences psychologiques pour ces femmes tondues etaient beaucoup plus traumatisantes a l'epoque qu'elles ne le seraient aujourd'hui.
Ce qui ne fait qu'ajouter a la gravite du geste !
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Les femmes tondues
Bonjour
Hopopop!!
Samedi prochain (28 mars donc si je me trompe pas) France 3 Limousin-Poitou-Charente diffusera un documentaire Tondues en 1944 à 16h20.
Tschüss
Fiala
Hopopop!!
Samedi prochain (28 mars donc si je me trompe pas) France 3 Limousin-Poitou-Charente diffusera un documentaire Tondues en 1944 à 16h20.
Tschüss
Fiala
Dernière édition par le 25/4/2007, 13:13, édité 1 fois
Leutnant Fiala- Sergent
- Nombre de messages : 53
Age : 49
Localisation : Limousin
Date d'inscription : 05/09/2006
Re: Les femmes tondues
Dans le film band of brother on voit des femmes se fesant raser le crâne mais outes nue c'est un peut éxagérer vous trouver pas ???
Re: Les femmes tondues
A priori non. J'ai pu visionner de nombreux documentaires, notamment Eté 44 de Rothman, où ces scènes ont été filmées. De nombreuses femmes apparaissent en partie dénudées, une humiliation de plus pour celles qui, bien souvent, avaient aimé un homme du mauvais côté de la barrière.
Panzer5- Général de Division
- Nombre de messages : 1843
Age : 43
Localisation : Charente maritime
Date d'inscription : 29/08/2005
Re: Les femmes tondues
Mais je croyer que quand ils fesait sa (couper les cheveux au femme) c'était parceque elles leurs avaient donner des informations importante sur je ne sais trop quoi, pas parsqu'elle coucher avec des allemand.
Re: Les femmes tondues
Bonjour,
Les informatrices ont fait l'objet de poursuites judiciaires.
Les femmes tondues etaient accusees uniquement de "Collaboration horizontale".
Certaines etaient des trainees, des prostituees "de haut vol", mais nombres d'entre elles avaient simplement commis l'erreur d'etre amoureuse d'un soldat allemand.
J'ai des photos ou l'ont voit des femmes tondues, nues, "promenees" dans les rues de la ville. Je ne vous les posterais pas ici mais je vous assure que cela s'est fait.
Les informatrices ont fait l'objet de poursuites judiciaires.
Les femmes tondues etaient accusees uniquement de "Collaboration horizontale".
Certaines etaient des trainees, des prostituees "de haut vol", mais nombres d'entre elles avaient simplement commis l'erreur d'etre amoureuse d'un soldat allemand.
J'ai des photos ou l'ont voit des femmes tondues, nues, "promenees" dans les rues de la ville. Je ne vous les posterais pas ici mais je vous assure que cela s'est fait.
Invité- Général de Division
- Nombre de messages : 7342
Date d'inscription : 16/07/2006
Re: Les femmes tondues
Leur attitude es vraiment honteuses !
Les RMS (résistants du mois de septembre) sont pour la plus part des collabo en plus !
C'est immonde !
Les RMS (résistants du mois de septembre) sont pour la plus part des collabo en plus !
C'est immonde !
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