Collabos

Bonjour,
Je sais que le sujet a déjà été abordé il y a plusieurs mois sur ce forum, mais...
Belge née de mère française, j'ai quelques raisons de penser que cette mère, arrivée à Bruxelles vers 1946 et qui n'a jamais rien voulu me dire à propos de son passé, pourrait avoir quitté Paris pour fuir la répression des collaborateurs. Elle est morte voici 25 ans et moi, j'essaie de "faire le ménage" dans ma mémoire familiale. Militante de gauche, engagée pour la paix, j'ai besoin d'essayer de reconstituer la vérité, même si elle me blesse.
Alors, ma question : existe-t-il, dans quelque administration, des listes des personnes identifiées comme collaboratrices en France (à Paris, plus exactement)?
Merci à toute personne qui me donnera un bout du fil sur lequel tirer pour en savoir (enfin) un peu plus.

Bonjour,
Peux tu passer par la case présentation ici:
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/presentation-des-nouveaux-membres-f1/


De plus essais les prochaines fois de trouver un titre de topic plus précis su le sujet que tu souhaites aborder!

Tayp'

kalimoune a écrit: Bonjour,
Je sais que le sujet a déjà été abordé il y a plusieurs mois sur ce forum, mais...
Belge née de mère française, j'ai quelques raisons de penser que cette mère, arrivée à Bruxelles vers 1946 et qui n'a jamais rien voulu me dire à propos de son passé, pourrait avoir quitté Paris pour fuir la répression des collaborateurs. Elle est morte voici 25 ans et moi, j'essaie de "faire le ménage" dans ma mémoire familiale. Militante de gauche, engagée pour la paix, j'ai besoin d'essayer de reconstituer la vérité, même si elle me blesse.
Alors, ma question : existe-t-il, dans quelque administration, des listes des personnes identifiées comme collaboratrices en France (à Paris, plus exactement)?
Merci à toute personne qui me donnera un bout du fil sur lequel tirer pour en savoir (enfin) un peu plus.

Bonjour !
Ne prends pas mal la remarque de Tayp' ! Nous y passons tous par la "case départ" (les présentations), moi même j'avais oublier de le faire....
Apparement, tu sembles souffrir du silence de ta mère ! De toutes manières, quoiqu'elle aie fait dans sa vie , tu n'en es POUR RIEN RESPONSABLE !!!! Aucuns êtres humains ne doit se sentir coupable d'actes commis par ses parents ! Ce n'est pas à toi de "sauver son âme"........Je comprend le besoin que tu as de savoir, mais le temps passe, et efface inexorablement la Mémoire Collective. C'est pour ça que des forums comme celui-ci sont INDISPENSABLES ! Je ne saurais t'aider dans tes recherches, étant belge moi-même, j'ignore s'il existe toujours des "fichiers" de ce genre. La "Collaboration", c'était il y a plus de 60 ans, et beaucoup d'anciens, collaborateurs ou résistants, nous ont déja quittés pour toujours, emportant leurs secret dans leurs tombes.
Peut-être trouveras tu quelqu'un qui pourra t'aider de la façon dont tu le souhaites, il ne faut jamais desespérer !

Il n'y a pas à proprement parler de listes qui soient consultables par le public. De mon expérience, à part les personnes qui sont passées par les tribunaux à l'époque et à la libération ou après font l'objet de mentions ou de citations dans les différents livres d'histoire. Des personnages tels que Gueule cassée à Lyon, la carlingue de rue Lauriston à Paris (Bonny, Lafont et leurs sbires) ou encore certains miliciens, en raison de leur "pedigree" rempli de meurtres, extortions de fonds, détentions arbitraies, assassinats, etc. qui avaient à l'époque fait la une des quotidiens et marqué les mentalités pour longtemps.
Etant donné qu'il s'agit d'une période noire de cette époque, en général quand il s'agit de quelqu'un qui a réussi à ne pas trop faire l'objet d'une campagne de presse, l'administration n'aime pas trop qu'on y mette son nez dedans, à moins que tu aies un lien ou une filiation directe et que tu saches ou et dans quoi chercher.

Cependant il y a une phrase qui me fait un peu bloquer quand tu dis qu'elle a fuit la France en 1946 pour échapper à la répression des collaborateurs. Ma question est de savoir si elle s'est en allée pour échapper aux nazis et assimilés ou parce qu'elle craignait de passer par un tribunal d'épuration ou de subir la vindicte populaire qui a suivi la libération.
D'autre part, je mentionne ceci parce que tu n'en as pas parlé, certaines femmes se sont également exilées parce qu'elle avaient eue une relation sentimentale avec un soldat, voir un officier allemand. Quand on connait le traitement qui a été réservée à celles qui ont été emportées par la foule, on comprend mieux pourquoi elles ont fait ce choix.

Pour t'illustrer mon propos, j'ai fait des recherches sur l'aïeul d'un de mes meilleurs amis qui était lieutenant dans le maquis du Vercors. Il s'est fait capturer dans des circonstances dramatiques à Grenoble, avant de se faire assassiner par la gestapo française, le tout maquillé très maladroitement sous la forme d'une pseudo tentative d'évasion. J'ai d'abord passé quelques temps à remonter le fil des archives, mais je n'ai pas pu obtenir les photos des corps -dans le cas présent parce que les archivistes les trouvaient imontrables-, ni les noms des collaborateurs qui ont assassiné le parent de mon ami, bien que j'ai ma petite idée à ce sujet par recoupements et croisement d'informations et témoignages. Comme de reste certaines archives qui avaient prises en otage en Urss sont revenues à Paris et attendent d'etre classées et archivées, que ce genre d'enquête est toujours long et fastidieux, je prends mon mal en patience et ne désespère pas de trouver la lumière au fond du corridor !

Il serait très prétentieux de ma part de te dire comment faire, mais les principes généraux pour ce genre d'enquête historique restent à peu près les mêmes :

-Essaye d'abord de savoir quel emploi ou quelle occupation a eue ta mère avant la 2GM, ou lorsqu'elle s'est déclarée, à savoir en 1939-1940.

-Essaye de retrouver tous les papiers, documents administratifs qui puissent te permettre de t'aiguiller, de retrouver par exemple son domicile, son emploi ou des connaissances, pour remonter jusque dans le service ou le département de telle ou telle entreprise, administration etc. La correspondance avec la famille est également utile, elle permet d'apprendre certaines choses, d'autre part dans le cas que je t'ai cité, la lecture de différents livres m'a également aidé. Je te conseille donc d'explorer le grenier du domicile de ta mère.

-Une fois que tu auras des éléments de recherche, pense également à glaner des informations sur le net, tu pourras obtenir l'adresse d'archives publiques.

Bref, comme ton post reste un peu vague, il nous faudrait un peu plus de précisions, mais comme ce genre de sujets est fréquemment considéré comme sensible puisqu'il touche la famille... c'est à toi de voir. Reste la solution du MP (message privé) si tu souhaites que cela reste confidentiel.

Il faudrait consulter les collections de journaux d'époque qui relataient les jugements officiels,voire les arrestations,maintenant,elle craignait peut être les réglements de comptes,politiques ou du milieu.Il y a eu tellement d'affaires à cette époque....aurait-elle suivi un anglais ou un américain nommé sur Bruxelles ?....a-t-elle voulu échapper au retour d'un prisonnier de guerre?? Mon pére travaillait sur Paris à l'époque,il m'a dit que c'était dingue les histoires de traffics qu'on proposait un peu n'importe où.......dans une atmosphére de prostitution à laquelle les allemands d'abord puis les américains ensuite n'étaient pas étrangers.

Je pense que tu peux aussi regarder aux archives locales..
Je sais pas trop comment ça se passe en Beglique

Bonjour Kalimoune,
Je pense que tu devrais essayer de consulter les listes de personnes "suspectes", c'est à dire sans autorisation officielle, arrêtée à la frontière franco-belge. Celle ci sont consultables librement aux archives départementales ( des régions frontalières à la belgique évidemment). Moi même, j'ai consulté ces sources dans le cadre de mes études. Il faut chercher les dossiers noté troubles frontaliers, normalement ils contiennent des listes nominatives mais aussi, et c'est ce que tu recherches, les faits soupçonnés surtout si ceux sont des faits de collaborations. Voilà, ça peut être un point de départ... Bon courage