Treblinka : Histoire, plans et images
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
L'angle avec lequel on juge tous ces gens en fait pour beaucoup sur l'opinion que l'on en a...
Comme l'ingénieur Galewski dont certains ont, de bonne fois je le précise, questionné son comportement.
Je reprend ce texte déjà posté sur un autre topic.
L'ingénieur Galewski arrive à Treblinka pendant ce premier mois infernal (23 juillet-28 aout 42).
Est-il Bernard ou Alfred-Marceli, tous deux cousins? Le doute existe car au sein de la famille Galewski les deux identités ont leurs supporters qui font chacun preuve d'une intime conviction absolue.
Mais les témoignages des survivants nous donnent la quasi-certitude qu’il s’agit de Alfred-Marceli, que l'on nomme toujours par son second prénom.
Né à Kutno le 10 octobre 1899, il est diplômé en 1928 du département électrique de l’école Polytechnique de Varsovie. L’année suivante, toujours dans la capitale polonaise, il épouse Jadwiga Litauer dont il aura une petite fille, Romana.
A-t-il déménagé pendant cette période? C'est possible car certains parlent de lui comme venant de Nowy Dwor. Mais il y a plusieurs villes ou villages portant ce nom en Pologne. L'une se trouve à 28 kilomètres à l'ouest de la capitale ce qui est possible. D'autres témoignages situent sa résidence dans les faubourg de Lodz mais cette ville n'est pas dans le Gouvernement Général et les convois en partance de Ragedast (la gare de triage) vont à Chelmno ou Auschwitz, pas à Treblinka.
Il est certainement arrivé avec sa famille qui a été dirigée vers les chambres à gaz et c’est probablement son métier qui le fait sélectionner à la descente du train. Un esclave électricien, c’est toujours utile surtout lorsqu’on a pas de budget pour faire tourner le camp et qu’il faut se débrouiller sans argent…
Dans la force de l’âge, cultivé, imposant physiquement, il est doté d'une prestance et d'un charisme peu communs. Il est respecté par les prisonniers pour ses conseils et remarqué par les SS pour ses qualités de meneur d'homme. Il est sans doute également d’une grande droiture morale.
Lorsque Christian Wirth exige un « doyen » juif, le 28 aout, Galewski est poussé par ses pairs à postuler. Les SS l'acceptent.
Il est le seul dans tout le camp à n'avoir pas à se découvrir devant les SS pendant l'appel, il porte une montre au poignet (un crime pour tout autre prisonnier) et possède un fouet dont personne ne le verra jamais se servir pour de vrai. Il dort avec les autres kapos mais son lit est séparé par des draps tendus. Aucun SS ne peux disposer de lui et de quelque façon que ce soit, il est donc à l'abri des coups et exécutions sommaires.
Wiernick, le charpentier du totenlager, qui ne l’a côtoyé que par bribes, dit en revanche que sa simplicité et son refus de se considérer au dessus des prisonniers lambda avaient déplu aux SS qui le battaient et le brimaient autant que les autres et qu’il avait même fait un séjour au mitard. Ce que l’on sait du camp 1 rend ce témoignage très discutable et je préfère l’écarter. En effet, aucune trace de « frigo », il n’y avait que trois punitions à Treblinka :
-Le sévisse corporel, le plus souvent une longue série de coup de fouet sur les fesses.
-La mort par divers moyens plus ou moins douloureux, balle dans la tête, coups de pelle, de crosse, pendaison par les pieds, crémation vive etc…
-Le transfert au Totenlager.
On parle de quelques gifles en guise de cérémonie pour son intronisation comme doyen mais on n’en est pas sur, bien que ce soit en accord avec la mentalité d’humiliation permanente des SS.
La seul fois où il est battu avec certitude, c’est après le meurtre de Bialas, poignardé le 11 septembre par un prisonnier. Il est fouetté par Kurt Franz devant tous les prisonniers, pour l’exemple, après le meurtre de quelques juifs choisis au hasard.
On parle également d’une deuxième bastonnade en forme de dernier avertissement début avril 43, suite à la tentative de meurtre du docteur Julian Ilya Chorazycki sur Kurt Franz, mais à cette époque il n’était plus doyen (voir plus loin) et ça ne peut être lui qui fut brimé.
Son charisme lui permet de redonner leur statut d’homme aux prisonniers qui, désespérés, apeurés, éreintés et martyrisés, ne s’adressent la parole que pour des questions de service. Rapidement, la solidarité apparait, des liens se tissent et de vrais rapport d’amitiés se créent. Grâce à sa force de persuasion, il entre en contact avec les médecins et orfèvres juifs qui, vivant dans le confort à l'écart des autres prisonniers, font les aveugles et les sourds devant la réalité criminelle du camp et l'avenir qui les attend et refusent de se mêler aux autres.
Ses effort de socialiser la masse lui permettent de créer un réseau secret d’entraide, le fameux « mouvement de résistance » dont il est la tête pensante, et de l’étendre sur tout le camp.
Ce réseau permet de corrompre certains SS et gardes ukrainiens et ainsi de se procurer des denrées rares et précieuses comme l’alcool et les agrumes (souverains contre le typhus).
Il essaye également d’empêcher les nombreux suicides la nuit dans les baraquements.
Enfin, il doit faciliter les évasions et les cacher aux SS pour éviter les mesures de répression.
Les premiers temps, alors que les clôtures du camp sont de vraies passoires, sa parade principale est de jongler avec les chiffres lors des nombreux appels quotidiens. Ces tours de passe-passe devenant de plus en plus difficiles, Galewski et ses compagnons passent leur matinée sur la rampe de débarquement, pour remplacer les évadés par de nouveaux arrivants.
Cela n’est pas bien compliqué car les travailleurs juifs n'ont pas de numéros, pas de noms. Ils se déplacent toujours le dos courbé pour éviter les coups au visage et ne sont pour leurs geôliers que des « dos sur pattes », des hommes sans visage. les SS n'ont aucune attention pour ces hommes sans identité avec qui ils ne communiquent que par des ordres donnés en hurlant accompagnés d’insultes (sale porc, sale chien de juif etc...) et ne reconnaissent que quelques visages, les plus importants, comme le doyen, les orfèvres ou les médecins.
Effacer les traces des évasions est en revanche bien plus difficile car si laisser un prisonnier se cacher dans un train rempli de vêtement ne demande qu’une complicité passive, réparer un trou fait dans une clôture de barbelé est quasiment impossible.
Evidement, pour Galewski, toute évasion est impossible car il est la figure juive la plus connue du camp et sa disparition engendrerai une vague de représailles non envisageable.
La mise en fonction d’un système de mouchards par les SS lui causera bien des revers mais il ne sera jamais mis en cause.
Il éloigne également les traitres et les brebis galeuses lorsque les SS viennent lui demander des hommes pour travailler au Totenlager, le lieu dont on ne revient jamais lorsque l’on est juif.
N'étant qu'un homme avec ses faiblesses d'homme, il sauve aussi ses amis quand il en voit débarquer sur la rampe.
Il a fait quelques choix malheureux dont les conséquences furent cruelles pour ses compagnons d'infortunes mais les survivants ne veulent pas s'en rappeler, en parlent très peu et restent dans le vague, comme s'il ne leur en restait aucun souvenir mais plus une impression.
Très affaibli pendant la vague de Typhus qui ravage les prisonniers lors de l'hiver 43, il est démis de ses fonction de doyen mais conserve tous ses privilèges et est dispensé de tout travail, chose incroyable dans un camp nazi où celui qui ne peut travailler ne peut pas vivre non plus ! Le nouveau doyen, Rakowski, ayant été victime d'une dénonciation d'un rival protégé par un SS, Galewski est rétabli dans ses fonctions fin avril mais il ne récupérera jamais vraiment physiquement et moralement.
Sollicité par les quelques hommes qui fomentent une révolte, il intègre le petit groupe et en devient vite le chef.
Il sent bien qu'il ne quittera jamais Treblinka vivant mais cela n’a pas d’importance pour lui, cela n'a jamais été son but, il veut se sacrifier pour la cause : permettre à des hommes de sortir de Treblinka et de raconter au monde ce qui s’y passe.
Mais il se trompe car lors de la révolte, il réussit à passer les barrières anti-char et à s’enfuir.
Physiquement diminué, il ne peux tenir le rythme de la fuite effrénée dans les bois et, baissant les bras, il avale le contenu d’une fiole de poison. Certains rescapés disent qu'il s'est suicidé quelques kilomètres après la sortie du camp, d'autres qu'il a tenu la première nuit, rampant d'un homme à un autre dans les bois pour les convaincre de faire éclater le groupe et de partir dans des directions différentes par deux ou trois. Cependant, la façon dont il est mort n'est pas discuté.
Vous voyez, on sait très peu de chose sur l'ingénieur Galewski et certaines versions de son histoire, comme pour tout acteur de Treblinka, se contredisent fortement. Mais il reste dans la mémoire des survivants comme leur héros, leur sauveur, l'homme qui a dit « nous allons vivre! » quand tout semblait perdu. Il est d’ailleurs cité dans tous les livres sur le sujet.
Photo extraite du livre de Chil Rajchman "Je suis le dernier Juif"
Comme l'ingénieur Galewski dont certains ont, de bonne fois je le précise, questionné son comportement.
Je reprend ce texte déjà posté sur un autre topic.
L'ingénieur Galewski arrive à Treblinka pendant ce premier mois infernal (23 juillet-28 aout 42).
Est-il Bernard ou Alfred-Marceli, tous deux cousins? Le doute existe car au sein de la famille Galewski les deux identités ont leurs supporters qui font chacun preuve d'une intime conviction absolue.
Mais les témoignages des survivants nous donnent la quasi-certitude qu’il s’agit de Alfred-Marceli, que l'on nomme toujours par son second prénom.
Né à Kutno le 10 octobre 1899, il est diplômé en 1928 du département électrique de l’école Polytechnique de Varsovie. L’année suivante, toujours dans la capitale polonaise, il épouse Jadwiga Litauer dont il aura une petite fille, Romana.
A-t-il déménagé pendant cette période? C'est possible car certains parlent de lui comme venant de Nowy Dwor. Mais il y a plusieurs villes ou villages portant ce nom en Pologne. L'une se trouve à 28 kilomètres à l'ouest de la capitale ce qui est possible. D'autres témoignages situent sa résidence dans les faubourg de Lodz mais cette ville n'est pas dans le Gouvernement Général et les convois en partance de Ragedast (la gare de triage) vont à Chelmno ou Auschwitz, pas à Treblinka.
Il est certainement arrivé avec sa famille qui a été dirigée vers les chambres à gaz et c’est probablement son métier qui le fait sélectionner à la descente du train. Un esclave électricien, c’est toujours utile surtout lorsqu’on a pas de budget pour faire tourner le camp et qu’il faut se débrouiller sans argent…
Dans la force de l’âge, cultivé, imposant physiquement, il est doté d'une prestance et d'un charisme peu communs. Il est respecté par les prisonniers pour ses conseils et remarqué par les SS pour ses qualités de meneur d'homme. Il est sans doute également d’une grande droiture morale.
Lorsque Christian Wirth exige un « doyen » juif, le 28 aout, Galewski est poussé par ses pairs à postuler. Les SS l'acceptent.
Il est le seul dans tout le camp à n'avoir pas à se découvrir devant les SS pendant l'appel, il porte une montre au poignet (un crime pour tout autre prisonnier) et possède un fouet dont personne ne le verra jamais se servir pour de vrai. Il dort avec les autres kapos mais son lit est séparé par des draps tendus. Aucun SS ne peux disposer de lui et de quelque façon que ce soit, il est donc à l'abri des coups et exécutions sommaires.
Wiernick, le charpentier du totenlager, qui ne l’a côtoyé que par bribes, dit en revanche que sa simplicité et son refus de se considérer au dessus des prisonniers lambda avaient déplu aux SS qui le battaient et le brimaient autant que les autres et qu’il avait même fait un séjour au mitard. Ce que l’on sait du camp 1 rend ce témoignage très discutable et je préfère l’écarter. En effet, aucune trace de « frigo », il n’y avait que trois punitions à Treblinka :
-Le sévisse corporel, le plus souvent une longue série de coup de fouet sur les fesses.
-La mort par divers moyens plus ou moins douloureux, balle dans la tête, coups de pelle, de crosse, pendaison par les pieds, crémation vive etc…
-Le transfert au Totenlager.
On parle de quelques gifles en guise de cérémonie pour son intronisation comme doyen mais on n’en est pas sur, bien que ce soit en accord avec la mentalité d’humiliation permanente des SS.
La seul fois où il est battu avec certitude, c’est après le meurtre de Bialas, poignardé le 11 septembre par un prisonnier. Il est fouetté par Kurt Franz devant tous les prisonniers, pour l’exemple, après le meurtre de quelques juifs choisis au hasard.
On parle également d’une deuxième bastonnade en forme de dernier avertissement début avril 43, suite à la tentative de meurtre du docteur Julian Ilya Chorazycki sur Kurt Franz, mais à cette époque il n’était plus doyen (voir plus loin) et ça ne peut être lui qui fut brimé.
Son charisme lui permet de redonner leur statut d’homme aux prisonniers qui, désespérés, apeurés, éreintés et martyrisés, ne s’adressent la parole que pour des questions de service. Rapidement, la solidarité apparait, des liens se tissent et de vrais rapport d’amitiés se créent. Grâce à sa force de persuasion, il entre en contact avec les médecins et orfèvres juifs qui, vivant dans le confort à l'écart des autres prisonniers, font les aveugles et les sourds devant la réalité criminelle du camp et l'avenir qui les attend et refusent de se mêler aux autres.
Ses effort de socialiser la masse lui permettent de créer un réseau secret d’entraide, le fameux « mouvement de résistance » dont il est la tête pensante, et de l’étendre sur tout le camp.
Ce réseau permet de corrompre certains SS et gardes ukrainiens et ainsi de se procurer des denrées rares et précieuses comme l’alcool et les agrumes (souverains contre le typhus).
Il essaye également d’empêcher les nombreux suicides la nuit dans les baraquements.
Enfin, il doit faciliter les évasions et les cacher aux SS pour éviter les mesures de répression.
Les premiers temps, alors que les clôtures du camp sont de vraies passoires, sa parade principale est de jongler avec les chiffres lors des nombreux appels quotidiens. Ces tours de passe-passe devenant de plus en plus difficiles, Galewski et ses compagnons passent leur matinée sur la rampe de débarquement, pour remplacer les évadés par de nouveaux arrivants.
Cela n’est pas bien compliqué car les travailleurs juifs n'ont pas de numéros, pas de noms. Ils se déplacent toujours le dos courbé pour éviter les coups au visage et ne sont pour leurs geôliers que des « dos sur pattes », des hommes sans visage. les SS n'ont aucune attention pour ces hommes sans identité avec qui ils ne communiquent que par des ordres donnés en hurlant accompagnés d’insultes (sale porc, sale chien de juif etc...) et ne reconnaissent que quelques visages, les plus importants, comme le doyen, les orfèvres ou les médecins.
Effacer les traces des évasions est en revanche bien plus difficile car si laisser un prisonnier se cacher dans un train rempli de vêtement ne demande qu’une complicité passive, réparer un trou fait dans une clôture de barbelé est quasiment impossible.
Evidement, pour Galewski, toute évasion est impossible car il est la figure juive la plus connue du camp et sa disparition engendrerai une vague de représailles non envisageable.
La mise en fonction d’un système de mouchards par les SS lui causera bien des revers mais il ne sera jamais mis en cause.
Il éloigne également les traitres et les brebis galeuses lorsque les SS viennent lui demander des hommes pour travailler au Totenlager, le lieu dont on ne revient jamais lorsque l’on est juif.
N'étant qu'un homme avec ses faiblesses d'homme, il sauve aussi ses amis quand il en voit débarquer sur la rampe.
Il a fait quelques choix malheureux dont les conséquences furent cruelles pour ses compagnons d'infortunes mais les survivants ne veulent pas s'en rappeler, en parlent très peu et restent dans le vague, comme s'il ne leur en restait aucun souvenir mais plus une impression.
Très affaibli pendant la vague de Typhus qui ravage les prisonniers lors de l'hiver 43, il est démis de ses fonction de doyen mais conserve tous ses privilèges et est dispensé de tout travail, chose incroyable dans un camp nazi où celui qui ne peut travailler ne peut pas vivre non plus ! Le nouveau doyen, Rakowski, ayant été victime d'une dénonciation d'un rival protégé par un SS, Galewski est rétabli dans ses fonctions fin avril mais il ne récupérera jamais vraiment physiquement et moralement.
Sollicité par les quelques hommes qui fomentent une révolte, il intègre le petit groupe et en devient vite le chef.
Il sent bien qu'il ne quittera jamais Treblinka vivant mais cela n’a pas d’importance pour lui, cela n'a jamais été son but, il veut se sacrifier pour la cause : permettre à des hommes de sortir de Treblinka et de raconter au monde ce qui s’y passe.
Mais il se trompe car lors de la révolte, il réussit à passer les barrières anti-char et à s’enfuir.
Physiquement diminué, il ne peux tenir le rythme de la fuite effrénée dans les bois et, baissant les bras, il avale le contenu d’une fiole de poison. Certains rescapés disent qu'il s'est suicidé quelques kilomètres après la sortie du camp, d'autres qu'il a tenu la première nuit, rampant d'un homme à un autre dans les bois pour les convaincre de faire éclater le groupe et de partir dans des directions différentes par deux ou trois. Cependant, la façon dont il est mort n'est pas discuté.
Vous voyez, on sait très peu de chose sur l'ingénieur Galewski et certaines versions de son histoire, comme pour tout acteur de Treblinka, se contredisent fortement. Mais il reste dans la mémoire des survivants comme leur héros, leur sauveur, l'homme qui a dit « nous allons vivre! » quand tout semblait perdu. Il est d’ailleurs cité dans tous les livres sur le sujet.
Photo extraite du livre de Chil Rajchman "Je suis le dernier Juif"
vilak- Capitaine
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Date d'inscription : 26/07/2010
Re: Treblinka : Histoire, plans et images
La route vers Treblinka :
Depuis l’automne 1940, tous les juifs de Varsovie, de ses faubourgs et des villages environnants sont parqués dans un Ghetto qui représente alors 8% de la superficie de la ville et 40% de sa population. Dans des conditions de promiscuité épouvantables (7 personnes par pièce), sans hygiène et sans nourriture descente, la population du ghetto chute et à la fin d’un terrible hiver 42, il ne reste qu’un peu moins de 400.000 personnes.
Le Ghetto :
A la fin du Printemps 1942, des bruits alarmants arrivent au Ghetto par l’extérieur, des noms comme Chelmno, Belzec puis Sobibor sont prononcés. On parle de chambres à gaz, d'extermination.
Le 29 avril, Heinz Auerswald, Kommisar allemand du Ghetto, demande au Judenrat, "le conseil juif", les statistiques de la population par rue et par immeuble, ce qui laisse penser qu'une déportation semble être programmé.
Heinz Auerswald :
Le 3 mai, c'est une liste de la population active qui est demandée à Adam Czerniakov, le président de ce conseil, accentuant la probabilité d'une migration vers cet "est" qui devient de plus en plus effrayant...
Adam Czerniakov :
Le 20 juillet, Czerniakow téléphone à plusieurs SS pour demander ce qu'il en est. Ses interlocuteurs démentent formellement ces ragots, ces rumeurs sans fondement pourtant, plus tard dans la journée, les membres du conseil sont mis aux arrêts.
Le 22, le Sturmbannführer Höfle, adjoint de Globocnik et hiérarchiquement le N°2 de l'Opération Reinhardt, se rend dans le Ghetto de Varsovie.
Hermann Höfle :
A 10 h du matin, il pénètre dans le bureau de Czerniakow, lui coupant par la même le téléphone.
Il lui annonce que tous les Juifs, sans distinction d'âge ni de sexe, seront déportés vers l'est.
1000 hommes du service d'ordre juif seraient assignés aux rafles et 6000 personnes devront quotidiennement être rassemblées à 16h à dater d'aujourd'hui. Chacun aura le droit d'amener avec lui 15 kilos de bagages et de la nourriture pour trois jours. Le déporté a également l'obligation d'emmener avec lui tout son argent liquide, ses bijoux et autres objets de valeur.
Les seules exemptions seraient :
-Les personnes travaillant dans des sociétés et des bureaux allemands
-Les hommes capables d'effectuer un travail pénible
-Les employés du conseil
-Les membres du service d'ordre
-Le personnel des hôpitaux et du service de désinfection
ainsi que leurs femmes et leurs enfants
-Les juifs hospitalisés incapables de voyager.
En toute fin d'après-midi, le premier convoi de 60 wagons s'ébranle de Umschlagplatz, un ancien square transformé en gare de triage et inaugure le lendemain matin les installations de tuerie de Treblinka situées à 80 kilomètres à l’est de Varsovie.
Umschlagplatz :
Le 23, Czerniakow, tente de négocier d'autres catégories d'exemption pour les orphelins, les étudiants etc... avec les allemands mais ces négociations ne se passent pas bien.
Quand il demande la fréquence et la durée des déportations et qu'on lui répond qu'il y aura une déportation par jour, tous les jours sauf le dimanche, il comprend que le Ghetto va être vidé et est condamné.
Le soir, seul dans son bureau, il avale une capsule de cyanure et se suicide.
Heinz Auerswald ne fut jamais jugé.
Pour Hermann Höfle, arrêt obligatoire chez Monsieur Eddy Marz à l'adresse suivante :
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t12266-hermann-hofle-nettoyeur-de-ghettos
Source :
-Raul Hilberg, "la destruction des Juifs d'Europe", tome 2.
-Ajenstat, Buk & Harlan "Hermann Höfle. L’Autrichien artisan de la Solution finale"
-Adam Czerniakow "Carnets du ghetto de Varsovie. 6 septembre 1939 - 23 juillet 1942"
Photos trouvées sur www.holocaustresearchproject.org sauf Umschlagplatz extraite de "German places of extermination in Poland" et plan du ghetto trouvé dans "Mémoires du ghetto de Varsovie" par Marek Edelman.
Depuis l’automne 1940, tous les juifs de Varsovie, de ses faubourgs et des villages environnants sont parqués dans un Ghetto qui représente alors 8% de la superficie de la ville et 40% de sa population. Dans des conditions de promiscuité épouvantables (7 personnes par pièce), sans hygiène et sans nourriture descente, la population du ghetto chute et à la fin d’un terrible hiver 42, il ne reste qu’un peu moins de 400.000 personnes.
Le Ghetto :
A la fin du Printemps 1942, des bruits alarmants arrivent au Ghetto par l’extérieur, des noms comme Chelmno, Belzec puis Sobibor sont prononcés. On parle de chambres à gaz, d'extermination.
Le 29 avril, Heinz Auerswald, Kommisar allemand du Ghetto, demande au Judenrat, "le conseil juif", les statistiques de la population par rue et par immeuble, ce qui laisse penser qu'une déportation semble être programmé.
Heinz Auerswald :
Le 3 mai, c'est une liste de la population active qui est demandée à Adam Czerniakov, le président de ce conseil, accentuant la probabilité d'une migration vers cet "est" qui devient de plus en plus effrayant...
Adam Czerniakov :
Le 20 juillet, Czerniakow téléphone à plusieurs SS pour demander ce qu'il en est. Ses interlocuteurs démentent formellement ces ragots, ces rumeurs sans fondement pourtant, plus tard dans la journée, les membres du conseil sont mis aux arrêts.
Le 22, le Sturmbannführer Höfle, adjoint de Globocnik et hiérarchiquement le N°2 de l'Opération Reinhardt, se rend dans le Ghetto de Varsovie.
Hermann Höfle :
A 10 h du matin, il pénètre dans le bureau de Czerniakow, lui coupant par la même le téléphone.
Il lui annonce que tous les Juifs, sans distinction d'âge ni de sexe, seront déportés vers l'est.
1000 hommes du service d'ordre juif seraient assignés aux rafles et 6000 personnes devront quotidiennement être rassemblées à 16h à dater d'aujourd'hui. Chacun aura le droit d'amener avec lui 15 kilos de bagages et de la nourriture pour trois jours. Le déporté a également l'obligation d'emmener avec lui tout son argent liquide, ses bijoux et autres objets de valeur.
Les seules exemptions seraient :
-Les personnes travaillant dans des sociétés et des bureaux allemands
-Les hommes capables d'effectuer un travail pénible
-Les employés du conseil
-Les membres du service d'ordre
-Le personnel des hôpitaux et du service de désinfection
ainsi que leurs femmes et leurs enfants
-Les juifs hospitalisés incapables de voyager.
En toute fin d'après-midi, le premier convoi de 60 wagons s'ébranle de Umschlagplatz, un ancien square transformé en gare de triage et inaugure le lendemain matin les installations de tuerie de Treblinka situées à 80 kilomètres à l’est de Varsovie.
Umschlagplatz :
Le 23, Czerniakow, tente de négocier d'autres catégories d'exemption pour les orphelins, les étudiants etc... avec les allemands mais ces négociations ne se passent pas bien.
Quand il demande la fréquence et la durée des déportations et qu'on lui répond qu'il y aura une déportation par jour, tous les jours sauf le dimanche, il comprend que le Ghetto va être vidé et est condamné.
Le soir, seul dans son bureau, il avale une capsule de cyanure et se suicide.
Heinz Auerswald ne fut jamais jugé.
Pour Hermann Höfle, arrêt obligatoire chez Monsieur Eddy Marz à l'adresse suivante :
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/t12266-hermann-hofle-nettoyeur-de-ghettos
Source :
-Raul Hilberg, "la destruction des Juifs d'Europe", tome 2.
-Ajenstat, Buk & Harlan "Hermann Höfle. L’Autrichien artisan de la Solution finale"
-Adam Czerniakow "Carnets du ghetto de Varsovie. 6 septembre 1939 - 23 juillet 1942"
Photos trouvées sur www.holocaustresearchproject.org sauf Umschlagplatz extraite de "German places of extermination in Poland" et plan du ghetto trouvé dans "Mémoires du ghetto de Varsovie" par Marek Edelman.
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Salut Vilak et merci pour ce post.
Peut-être devrions-nous, vu la gravité et l'amplitude du sujet, créer un sujet spécifique sur le ghetto de Varsovie.
Peut-être devrions-nous, vu la gravité et l'amplitude du sujet, créer un sujet spécifique sur le ghetto de Varsovie.
Jules- Général de Division
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Oui, je le pense egalement. ce ghetto, comme tous les gros ghettos, a été le theatre de beaucoup d'evenements tragiques.
Le phenomène "ghetto" a été une vraie étape dans le génocide pour détruire mentalement la future victime et pour l'amener à l'abattoir demunie de tout esprit de rebellion.
Le phenomène "ghetto" a été une vraie étape dans le génocide pour détruire mentalement la future victime et pour l'amener à l'abattoir demunie de tout esprit de rebellion.
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
vilak a écrit: Le phenomène "ghetto" a été une vraie étape dans le génocide pour détruire mentalement la future victime et pour l'amener à l'abattoir demunie de tout esprit de rebellion.
Mais aussi, ou surtout, pour concentrer les populations Juives dans des endroits précis afin de pouvoir procéder plus facilement à leur déplacement vers les centres d'extermination.
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
eddy marz a écrit:Mais aussi, ou surtout, pour concentrer les populations Juives dans des endroits précis afin de pouvoir procéder plus facilement à leur déplacement vers les centres d'extermination.
Oui, mais l'idée d'extermination semble avoir trouvé sa vraie matérialisation à la fin de 41, quand les ghettos existaient déjà. La mentalité nazie, en 40, avait plutot à l'idée la quarantaine, comme quand des chercheurs isolent un virus pour qu'il ne se propage pas, quitte à voir ce qui en sortirai.
vilak- Capitaine
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Date d'inscription : 26/07/2010
Re: Treblinka : Histoire, plans et images
La responsabilité de Eberl :
Le docteur en médecine Irmfried Eberl, premier commandant de Treblinka, fut chassé comme un malpropre au bout d'un mois suite au formidable étranglement que connu le camp entre le 20 et le 22 aout 1942 et dont il a été jugé entièrement responsable par ses supérieur. C'est un fait qui n'a jamais été discuté, du moins pas à ma connaissance.
Hors, après divers recoupements, je pense de plus en plus qu'il n'a été qu'un bouc-émissaire et que son ambition d'être le commandant du camp le plus meurtrier n'a été qu'un pretexte, un paravent pour masquer la responsabilité de personnes plus haut placées.
Lorsque vous lisez un livre, il y a des phrases dont vous ne comprenez pas vraiment tout ce qu'elles impliquent. Derrières ces mots, vous sentez qu'il y a une vérité nouvelle à entrevoir. Un jour, enfin, vous comprenez.
Cela m'est arrivé récemment et la mécanique a mis plusieurs mois après ma lecture à s'enclencher, je ne me souviens plus d'ailleurs de quel livre sur l'Holocauste il s'agit et je ferais un edit plus tard lorsque j'aurai retrouvé son titre.
Cette phrase dit en gros ceci :
« Dès le début du fonctionnement du camp, Odilo Globocnik sait que Treblinka, dans sa configuration actuelle, n'est pas en mesure d'absorber le nombre de victimes qui lui est destiné et que, à un moment ou à un autre, la mécanique va s'enrayer ».
Si cela, Globocnik le sait, c'est que Christian Wirth en est convaincu et le lui a dit. D'ailleurs, Himmler le sait aussi puisqu'il dit à Hoess quelque chose de semblable lorsqu'il l'envoie visiter le camp.
J'ai donc cherché des indices en amont qui ont pu amener Wirth à cette reflexion et je n'ai pas été déçu.
Les rapports et reconstitutions des survivants comme des SS de Treblinka ne nous laissent aucun doute : Lors de l'érection du camp, le batiment doté de trois chambres à gaz cammouflées en douches est calqué sur le même modèle que ceux qui ont été inaugurées à Belzec puis à sobibor :
Juillet 42, alors que Treblinka vient tout juste d'entrer en fonction, Wirth a déjà constaté à Belzec que ce modèle est insuffisant pour les flux attendus et les a fait démolir pour les remplacer bientôt par de nouvelles construction dotées de six chambres à Gaz (la même chose est en cours à Sobibor).
Mais à Treblinka il est trop tard pour modifier quoi que ce soit, les déportations du Ghetto de Varsovie débutent le 22 et le camp, construit principalement dans ce but, doit produire du cadavre coûte que coûte. On peut alors imaginer la pression mise sur Eberl.
En étudiant les chiffres de Belzec et de Sobibor et les divers témoignages, nous pouvons compter sur une capacité d'absorption entre 20 et 60.000 personnes par semaine.
Or Treblinka doit pouvoir engloutir 300,000 victimes lors de ses 5 premières semaines d’existence ! L'expérience des deux camps précédents montre un manque de fiablilité des moteurs de gazage mais cela est prévu en condition normale. En revanche, tout problème dans la fluidité des mouvements de masse entrainera de graves répercutions. Bref, au moindre grain de sable et au vu des capacités limitées des « douches », la machine s'enrayera.
Pendant quatre semaines, Treblinka tourne inlassablement au maximum de ses capacités d'absorption. Un train arrive quotidiennement de Varsovie transportant entre 6 et 7000 personnes et d'autres convois plus petits provenant d'ailleurs arrivent également. La mécanique du camp est sur la corde raide et la moindre anicroche peut la faire s'écrouler. Et finalement, entre le 20 et 22 Aout, un engorgement se produit, provoqué par l'arrivée de trois trains de la capitale en deux jours. Est-ce Eberl qui a accepté trop de convois? C'est ce que tout le monde s'accorde maintenant à dire mais je n'en suis plus sur du tout. En effet, son rôle de commandant du camp l'oblige à accueillir les convois qui arrivent et il ne peut qu'accepter de traiter ces milliers de gens qu'on lui envoie pour qu'il les tue. On a également dit qu'il avait demandé trop de convois pour satisfaire son ambition. Franchement, je ne crois pas qu'il puisse dire « Tout baigne, envoyez m'en encore », ça ne me semble pas du tout crédible, je ne le vois pas LUI, alors qu'il est en bout de chaine, décider du nombre de trains à faire venir. Tout cela me semble fabriqué…
En fait, le principal facteur à prendre en compte dans les causes de ce désastre n'est autre que l'offensive contre la Russie et je m'explique :
A cette époque, l’offensive sur le front de l'Est est prioritaire et la grande voie ferrée Varsovie/Bialystok est emprunté par de nombreux trains rapides emmenant les soldats allemand sur ce front. Les très lents convois de déportés venant de la capitale polonaise, pour ne pas gèner le trafic, doivent attendre sur des voies de garage sous un soleil de plomb, sans nourriture et sans eau, parfois pendant une journée entière. Ces trains de la mort ont des voitures françaises en tôle, ce qui accroit la chaleur à l'intérieur. Quant ils pénètrent dans le camp, certaines rames de 20 wagons comptent plus de 50% de cadavres et les survivants sont aux frontières de la démence, de la conscience ou du coma.
Un wagon, c'est 150 personnes, parfois plus, parfois moins et on n'y trouve jamais plus d'une dizaine de cadavre à son ouverture. Rien de plus facile à évacuer avec une charette, opération d’ailleurs prévue et effectuée par un commando spécial. Hors là, c'est parfois plus de la moitié des occupants des rames qui sont décédés.
Ce qui a a fait fonctionner Treblinka plutôt correctement pendant quatre semaines, c'est le « système Wirth » dont l'un des particularités est un flux réglé au milimètre où les déportés qui sont censés arriver en vie et dans le calme, doivent se rendre à pied du quai aux chambres à gaz dès leur descente du train. Mais il n'y a rien de prévu pour l'évacution des wagons de tous ces cadavres et leur transport du quai aux fosses du Totenlager et le personnel se retrouve démuni devant cette tache supplémentaire, imprévue et sûrement très difficile. Les morts sont donc entassés un peu partout sur la rampe, sur le futur potager et sur la futur place de triage et emmenés peu à peu aux fosses à l'autre bout du camp...
L'autre particularité de ce système, c'est la dissimulation aux arrivants de la réalité du camp, indispensable à la maitrise du flux.
Mais quand un train peut enfin s’acoller à la rampe, l’ouverture des portes révèle désormais à ses occupants une vision de cauchemar. En voyant les montagnes de cadavres, ils comprennent ce que l'on va faire d'eux, paniquent, tentent de fuir et sont tirés comme des lapins par des gardiens gagnés eux aussi par la panique et qui redoublent alors de violence.
Et bien évidemment de nouveaux convois arrivent toujours et encore. Franz Suchomel fut un des SS les moins violents du camp, ce qui lui permettra de parler plus tard avec une certaines franchise, et il dira sur cette période qu'« il y avait toujours plus de gens qu’on n'avait pas le moyen de tuer ». Ajoutons à tout cela les habituelles pannes du moteur des chambres à gaz et l'attente pour y "passer" atteint rapidement un, deux voir trois jours selon lui. Hors, parquer les victimes dans une zone d'attente à l'intérieur du camp est impossible et elles devront attendre leur tour et pour beaucoup mourrir dans ces étouffants wagons de tôle à la gare de Treblinka, de l'autre coté de la forêt qui encercle le camp.
Rappelons enfin que tout cela se passe dans une puanteur indescriptible.
Pour Suchomel, Tout se dérègle avec une fulgurante rapidité et amène en un temps record, je pense qu'une seule journée aura suffit, le fonctionnement du camp au bord de la rupture.
De plus, ajoutons qu'à cette époque Sobibor est momentanement inopérationel et les convois qui y sont destinés arrivent chez Eberl (Belzec, plus proche, est lui aussi en travaux).
Ce dernier, pour moi, ne peut donc être accusé de ce dysfonctionnement, d'ailleurs prévu et redouté par Wirth et Globocnik.
Tous ces vilains personnages auraient certainement pu s’arranger entre eux si le témoin qu’il ne fallait pas n’était pas venu faire sa visite pile au moment où il ne fallait pas.
Rudolf Hoess, qui n’arrive pas à présenter un plan acceptable à Himmler pour intensifier l’extermination des juifs qui vient de débuter à Auschwitz, est envoyé par celui-ci visiter Treblinka et reproduire à Birkeneau les bonnes idées qu'il y trouvera.
Mais Rudolf Hoess est aussi le grand rival de Wirth. Les deux hommes ont des idées bien différentes sur les méthodes de gazage à employer, ils se méprisent et cela va peut-être jusqu'à la haine, J'imagine bien Hoess faire des remarques désagréables sur le fonctionnement du « système Wirth » et bien evidemment, je ne le vois pas se gêner pour faire savoir qu'il va faire un rapport très négatif à Himmler sur tout ce désordre.
Enfin, je vois bien Globocnik, dont le passé d'escroc (il a volé le parti Nazi!) le poursuit et à qui Himmler a donné une seconde (et sans doute dernière) chance, prendre peur et, de concert avec Wirth, s'en aller chercher un gros nigaud sur le dos de qui coller toute la responsabilité de cet étranglement dont ils sont pourtant les plus coupables.
Ce nigaud c'est Eberl qui, par son manque d'autorité sur ses hommes et un certain laisser-aller dans son organisation du camp, est le bouc émissaire idéal.
Le docteur en médecine Irmfried Eberl, premier commandant de Treblinka, fut chassé comme un malpropre au bout d'un mois suite au formidable étranglement que connu le camp entre le 20 et le 22 aout 1942 et dont il a été jugé entièrement responsable par ses supérieur. C'est un fait qui n'a jamais été discuté, du moins pas à ma connaissance.
Hors, après divers recoupements, je pense de plus en plus qu'il n'a été qu'un bouc-émissaire et que son ambition d'être le commandant du camp le plus meurtrier n'a été qu'un pretexte, un paravent pour masquer la responsabilité de personnes plus haut placées.
Lorsque vous lisez un livre, il y a des phrases dont vous ne comprenez pas vraiment tout ce qu'elles impliquent. Derrières ces mots, vous sentez qu'il y a une vérité nouvelle à entrevoir. Un jour, enfin, vous comprenez.
Cela m'est arrivé récemment et la mécanique a mis plusieurs mois après ma lecture à s'enclencher, je ne me souviens plus d'ailleurs de quel livre sur l'Holocauste il s'agit et je ferais un edit plus tard lorsque j'aurai retrouvé son titre.
Cette phrase dit en gros ceci :
« Dès le début du fonctionnement du camp, Odilo Globocnik sait que Treblinka, dans sa configuration actuelle, n'est pas en mesure d'absorber le nombre de victimes qui lui est destiné et que, à un moment ou à un autre, la mécanique va s'enrayer ».
Si cela, Globocnik le sait, c'est que Christian Wirth en est convaincu et le lui a dit. D'ailleurs, Himmler le sait aussi puisqu'il dit à Hoess quelque chose de semblable lorsqu'il l'envoie visiter le camp.
J'ai donc cherché des indices en amont qui ont pu amener Wirth à cette reflexion et je n'ai pas été déçu.
Les rapports et reconstitutions des survivants comme des SS de Treblinka ne nous laissent aucun doute : Lors de l'érection du camp, le batiment doté de trois chambres à gaz cammouflées en douches est calqué sur le même modèle que ceux qui ont été inaugurées à Belzec puis à sobibor :
Juillet 42, alors que Treblinka vient tout juste d'entrer en fonction, Wirth a déjà constaté à Belzec que ce modèle est insuffisant pour les flux attendus et les a fait démolir pour les remplacer bientôt par de nouvelles construction dotées de six chambres à Gaz (la même chose est en cours à Sobibor).
Mais à Treblinka il est trop tard pour modifier quoi que ce soit, les déportations du Ghetto de Varsovie débutent le 22 et le camp, construit principalement dans ce but, doit produire du cadavre coûte que coûte. On peut alors imaginer la pression mise sur Eberl.
En étudiant les chiffres de Belzec et de Sobibor et les divers témoignages, nous pouvons compter sur une capacité d'absorption entre 20 et 60.000 personnes par semaine.
Or Treblinka doit pouvoir engloutir 300,000 victimes lors de ses 5 premières semaines d’existence ! L'expérience des deux camps précédents montre un manque de fiablilité des moteurs de gazage mais cela est prévu en condition normale. En revanche, tout problème dans la fluidité des mouvements de masse entrainera de graves répercutions. Bref, au moindre grain de sable et au vu des capacités limitées des « douches », la machine s'enrayera.
Pendant quatre semaines, Treblinka tourne inlassablement au maximum de ses capacités d'absorption. Un train arrive quotidiennement de Varsovie transportant entre 6 et 7000 personnes et d'autres convois plus petits provenant d'ailleurs arrivent également. La mécanique du camp est sur la corde raide et la moindre anicroche peut la faire s'écrouler. Et finalement, entre le 20 et 22 Aout, un engorgement se produit, provoqué par l'arrivée de trois trains de la capitale en deux jours. Est-ce Eberl qui a accepté trop de convois? C'est ce que tout le monde s'accorde maintenant à dire mais je n'en suis plus sur du tout. En effet, son rôle de commandant du camp l'oblige à accueillir les convois qui arrivent et il ne peut qu'accepter de traiter ces milliers de gens qu'on lui envoie pour qu'il les tue. On a également dit qu'il avait demandé trop de convois pour satisfaire son ambition. Franchement, je ne crois pas qu'il puisse dire « Tout baigne, envoyez m'en encore », ça ne me semble pas du tout crédible, je ne le vois pas LUI, alors qu'il est en bout de chaine, décider du nombre de trains à faire venir. Tout cela me semble fabriqué…
En fait, le principal facteur à prendre en compte dans les causes de ce désastre n'est autre que l'offensive contre la Russie et je m'explique :
A cette époque, l’offensive sur le front de l'Est est prioritaire et la grande voie ferrée Varsovie/Bialystok est emprunté par de nombreux trains rapides emmenant les soldats allemand sur ce front. Les très lents convois de déportés venant de la capitale polonaise, pour ne pas gèner le trafic, doivent attendre sur des voies de garage sous un soleil de plomb, sans nourriture et sans eau, parfois pendant une journée entière. Ces trains de la mort ont des voitures françaises en tôle, ce qui accroit la chaleur à l'intérieur. Quant ils pénètrent dans le camp, certaines rames de 20 wagons comptent plus de 50% de cadavres et les survivants sont aux frontières de la démence, de la conscience ou du coma.
Un wagon, c'est 150 personnes, parfois plus, parfois moins et on n'y trouve jamais plus d'une dizaine de cadavre à son ouverture. Rien de plus facile à évacuer avec une charette, opération d’ailleurs prévue et effectuée par un commando spécial. Hors là, c'est parfois plus de la moitié des occupants des rames qui sont décédés.
Ce qui a a fait fonctionner Treblinka plutôt correctement pendant quatre semaines, c'est le « système Wirth » dont l'un des particularités est un flux réglé au milimètre où les déportés qui sont censés arriver en vie et dans le calme, doivent se rendre à pied du quai aux chambres à gaz dès leur descente du train. Mais il n'y a rien de prévu pour l'évacution des wagons de tous ces cadavres et leur transport du quai aux fosses du Totenlager et le personnel se retrouve démuni devant cette tache supplémentaire, imprévue et sûrement très difficile. Les morts sont donc entassés un peu partout sur la rampe, sur le futur potager et sur la futur place de triage et emmenés peu à peu aux fosses à l'autre bout du camp...
L'autre particularité de ce système, c'est la dissimulation aux arrivants de la réalité du camp, indispensable à la maitrise du flux.
Mais quand un train peut enfin s’acoller à la rampe, l’ouverture des portes révèle désormais à ses occupants une vision de cauchemar. En voyant les montagnes de cadavres, ils comprennent ce que l'on va faire d'eux, paniquent, tentent de fuir et sont tirés comme des lapins par des gardiens gagnés eux aussi par la panique et qui redoublent alors de violence.
Et bien évidemment de nouveaux convois arrivent toujours et encore. Franz Suchomel fut un des SS les moins violents du camp, ce qui lui permettra de parler plus tard avec une certaines franchise, et il dira sur cette période qu'« il y avait toujours plus de gens qu’on n'avait pas le moyen de tuer ». Ajoutons à tout cela les habituelles pannes du moteur des chambres à gaz et l'attente pour y "passer" atteint rapidement un, deux voir trois jours selon lui. Hors, parquer les victimes dans une zone d'attente à l'intérieur du camp est impossible et elles devront attendre leur tour et pour beaucoup mourrir dans ces étouffants wagons de tôle à la gare de Treblinka, de l'autre coté de la forêt qui encercle le camp.
Rappelons enfin que tout cela se passe dans une puanteur indescriptible.
Pour Suchomel, Tout se dérègle avec une fulgurante rapidité et amène en un temps record, je pense qu'une seule journée aura suffit, le fonctionnement du camp au bord de la rupture.
De plus, ajoutons qu'à cette époque Sobibor est momentanement inopérationel et les convois qui y sont destinés arrivent chez Eberl (Belzec, plus proche, est lui aussi en travaux).
Ce dernier, pour moi, ne peut donc être accusé de ce dysfonctionnement, d'ailleurs prévu et redouté par Wirth et Globocnik.
Tous ces vilains personnages auraient certainement pu s’arranger entre eux si le témoin qu’il ne fallait pas n’était pas venu faire sa visite pile au moment où il ne fallait pas.
Rudolf Hoess, qui n’arrive pas à présenter un plan acceptable à Himmler pour intensifier l’extermination des juifs qui vient de débuter à Auschwitz, est envoyé par celui-ci visiter Treblinka et reproduire à Birkeneau les bonnes idées qu'il y trouvera.
Mais Rudolf Hoess est aussi le grand rival de Wirth. Les deux hommes ont des idées bien différentes sur les méthodes de gazage à employer, ils se méprisent et cela va peut-être jusqu'à la haine, J'imagine bien Hoess faire des remarques désagréables sur le fonctionnement du « système Wirth » et bien evidemment, je ne le vois pas se gêner pour faire savoir qu'il va faire un rapport très négatif à Himmler sur tout ce désordre.
Enfin, je vois bien Globocnik, dont le passé d'escroc (il a volé le parti Nazi!) le poursuit et à qui Himmler a donné une seconde (et sans doute dernière) chance, prendre peur et, de concert avec Wirth, s'en aller chercher un gros nigaud sur le dos de qui coller toute la responsabilité de cet étranglement dont ils sont pourtant les plus coupables.
Ce nigaud c'est Eberl qui, par son manque d'autorité sur ses hommes et un certain laisser-aller dans son organisation du camp, est le bouc émissaire idéal.
vilak- Capitaine
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Date d'inscription : 26/07/2010
Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Une hypothèse intéressante… Toutefois :
Les informations alarmantes au sujet de Treblinka sous le commandement du Dr. Eberl furent présentées à Globocnik au QG d’Aktion Reinhard à Lublin, mais ne concernaient pas uniquement la situation matérielle désastreuse du camp. Elles étaient accompagnées de rapports de mouchards de la section WVHA (finances) du camp faisant état de ce que des sommes considérables qui devaient normalement êtres consignées aux services financiers de l’Aktion atterrissaient en fait, non seulement dans les poches d’Eberl, mais dans celles de ses supérieurs de T4 au KdF – et ce à l’insu de la Chancellerie. Globocnik et Wirth furent donc contraints d’intervenir (voir procès F. Stangl/Treblinka)…
Concernant Wirth et Höss, lors du procès des « Industries » à Nuremberg, le Dr. Pelckmann, avocat d’August von Knieriem (directeur d’IG FARBEN), interroge l’ex Juge SS Konrad Morgen. Pendant l’interrogatoire, le personnage de Christian Wirth et sa participation à Aktion Reinhard sont évoqués :
Q : […] Pourquoi Wirth fut il chargé de cette mission ?Les informations alarmantes au sujet de Treblinka sous le commandement du Dr. Eberl furent présentées à Globocnik au QG d’Aktion Reinhard à Lublin, mais ne concernaient pas uniquement la situation matérielle désastreuse du camp. Elles étaient accompagnées de rapports de mouchards de la section WVHA (finances) du camp faisant état de ce que des sommes considérables qui devaient normalement êtres consignées aux services financiers de l’Aktion atterrissaient en fait, non seulement dans les poches d’Eberl, mais dans celles de ses supérieurs de T4 au KdF – et ce à l’insu de la Chancellerie. Globocnik et Wirth furent donc contraints d’intervenir (voir procès F. Stangl/Treblinka)…
Concernant Wirth et Höss, lors du procès des « Industries » à Nuremberg, le Dr. Pelckmann, avocat d’August von Knieriem (directeur d’IG FARBEN), interroge l’ex Juge SS Konrad Morgen. Pendant l’interrogatoire, le personnage de Christian Wirth et sa participation à Aktion Reinhard sont évoqués :
R : Comme je l’ai déjà dit […] il était Commissaire et enquêteur pour les crimes graves, en particulier les meurtres. Il avait une sacrée réputation […] et avant même la prise du pouvoir il était connu du public pour ses méthodes peu scrupuleuses, à tel point qu’elles firent même l’objet d’une discussion au Landtag du Wurtemberg. […] Au vu de son expérience professionnelle, il fut estimé qu’il était suffisamment dénué de scrupules pour assurer la mission.
Q : […] Avez-vous appris le nom de Höss par Wirth ?
R : Oui. Wirth l’appelait son disciple sans talent.
Q : Pourquoi ?
R : Contrastant avec Wirth, Höss utilisait une méthode complètement différente. Je pourrais les décrire si nous parlons d’Auschwitz.
Lors de son interrogatoire à Nuremberg (ainsi que dans ses mémoires), Höss ne parle nulle part d’une « compétition » entre Wirth et lui ; seulement que, lors de sa visite à Treblinka, il ne trouva pas les méthodes de Wirth adéquates : « Il utilisait l’oxyde de carbone. Cependant, ses méthodes ne me parurent pas très efficaces ». Mais, dans son récit, Höss tente également de tirer la couverture à lui : « Nous apportâmes également une autre amélioration par rapport à Treblinka en construisant des chambres à gaz pou vent contenir 2.000 personnes à la fois, alors qu’à Treblinka leurs dix chambres à gaz n’en contenaient chacune que 200 » - ce qui revient au même (200 X 10), et sans mentionner que les installations d’Auschwitz, et les moyens technique à leurs disposition, étaient beaucoup plus grandes que Treblinka (600m x 400m) ; et qu’Aktion Reinhard n’était financée ni par le KdF, ni par la SS, ni par l’Industrie (Farben, Bayer, etc.).
Les hypothèses d’une « haine » ou d’une « compétition » entre Wirth et Höss ne sont que des extrapolations à partir de suppositions. Wirth n’était pas jaloux des méthodes de Höss puisqu’il refusa le Zyklon B que Kurt Gerstein lui apporta alors qu’il avait là la possibilité d’améliorer les camps AR. Il convient également de noter que les 3 petits camps AR gazèrent un minimum de 600.000 déportés de plus qu’à Auschwitz.
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
De son ouverture le 23 juillet au 19 aout 1942, Treblinka reçoit quotidiennement entre 0 et 8000 déportés de Varsovie et Radom, le convoi unique de 6000 personnes venu de la capitale étant la situation la plus fréquente (13 fois en 28 jours) et l'absence de train ne se produisant au total que deux fois.
Les dates de départ des convois à cette période nous sont connues et nous pouvons situer au 20 aout le début du bombardement de trains dont le centre d'extermination est l'objet pendant plus d'une semaine.
Le 19 et le 20, dans 7 villes proches de la capitale (Alenicia, Otwock, Rembertow, Ludwisin, Raszymin, Wolomin et Jadow), un total de 24200 personnes, sont entassées dans des wagons à bestiaux.
Le 19 voit également le début des rafles à Parczew et Kock par "petits" groupes d'environ 800 personnes.
Le 20 et son lendemain, Minsk-Maziwiecki est amputé de 6000 malheureux.
A partir du 20 et pendant 5 jours, C'est Kielce qui se vide de 21000 indésirables.
Le 22, enfin, par un double ou triple convoi disproportionné (80% des gens raflés!!!), les SS inaugurent trois jours de moissons dans Siedlce et ses environs qui se vident de 16000 juifs.
En partant de ces chiffres trouvés par Raul hilberg et Ytsak Arad lors de leurs recherches, nous pouvons dire avec certitude que les trains se dirigeant vers Treblinka entre le 20 et le 25 contenaient au minimum 103440 personnes.
Nous pouvons, en faisant des moyennes d'une logique acceptable, estimer le nombre d'arrivants (vivants, mourrant ou cadavres) pour chaque journée. La durée du voyage est un facteur déterminant pour etablir des statistiques au jour le jour et si nous sommes certains que les trains venant de Siedlce arrivaient comme prévu le lendemain de leur départ (la ligne n'est pas sur l'axe est-ouest qu'empruntaient les wagons prioritaires de soldats partant sur le front russe), nous ne pouvons l'assurer pour Kielce et Varsovie.
Déportés arrivés à Treblinka :
18900 pour le jeudi 20 (Limite haute)
23100 pour le Vendredi 21 (probable)
14060 pour le Samedi 22 (probable)
25700 pour le Dimanche 23 (probable)
7340 pour le lundi 24 (probable)
13340 pour le Mardi 25 (probable)
Pour simplifier, j'ai eludé le fait que certains trains restaient bloqués sur des voies de garage et n'étaient amenés au camp que le lendemain ce qui, de toute façon, n'a pas facilité mais compliqué l'opération de tuerie.
Avec une capacité d'absorption estimée à un peu plus de 12,000 personnes par jour, il est tout de même possible que le 20 se soit terminé sans trop d'incidents et que le camp soit encore propre mais les prémices d'un déreglement sont installés.
En revanche, même en supposant que la récéption du premier train de Kielce fut reportée, c'est tout de même encore près de 19000 personnes qui sont débarquées le 21 et même si certains convois sont mis en attente sur une voie de garage à quelques kilomètres de là, la journée n'a pas pu se terminer en conservant au camp sa netteté sur laquelle reposait la technique de diversion.
Enfin, quel qu'ait été le nombre de convois arrivés le 22 et quelle que soit leur contenance, ce samedi n'a pu être que catastrophique et un rescapé, Oskar Berger venu de Kielce, a confirmé la vision d'horreur absolue à l'ouverture des portes du wagon à bestiaux ce jour là.
Le SS Franz Suchomel affirme que l'etranglement s'est produit quand trois trains de Varsovie sont arrivés en deux jours ce qui correspond bien au debut des déportations des alentours de la capitale dont le premier train est reçu le 20.
Je n'ai pas de certitude mais je vous fait tout de même part de ma conviction :
Le 20 Aout, la machine de Treblinka a difficilement supporté le nouveau rythme tout au long de la journée mais a reussi tant bien que mal a engloutir la masse de victime sans trop de chaos. En revanche, elle a litteralement explosé le lendemain devant la répétition de ce gavage.
Je suis donc convaincu que l'étranglement s'est produit le vendredi 21 aout 1942.
Les dates de départ des convois à cette période nous sont connues et nous pouvons situer au 20 aout le début du bombardement de trains dont le centre d'extermination est l'objet pendant plus d'une semaine.
Le 19 et le 20, dans 7 villes proches de la capitale (Alenicia, Otwock, Rembertow, Ludwisin, Raszymin, Wolomin et Jadow), un total de 24200 personnes, sont entassées dans des wagons à bestiaux.
Le 19 voit également le début des rafles à Parczew et Kock par "petits" groupes d'environ 800 personnes.
Le 20 et son lendemain, Minsk-Maziwiecki est amputé de 6000 malheureux.
A partir du 20 et pendant 5 jours, C'est Kielce qui se vide de 21000 indésirables.
Le 22, enfin, par un double ou triple convoi disproportionné (80% des gens raflés!!!), les SS inaugurent trois jours de moissons dans Siedlce et ses environs qui se vident de 16000 juifs.
En partant de ces chiffres trouvés par Raul hilberg et Ytsak Arad lors de leurs recherches, nous pouvons dire avec certitude que les trains se dirigeant vers Treblinka entre le 20 et le 25 contenaient au minimum 103440 personnes.
Nous pouvons, en faisant des moyennes d'une logique acceptable, estimer le nombre d'arrivants (vivants, mourrant ou cadavres) pour chaque journée. La durée du voyage est un facteur déterminant pour etablir des statistiques au jour le jour et si nous sommes certains que les trains venant de Siedlce arrivaient comme prévu le lendemain de leur départ (la ligne n'est pas sur l'axe est-ouest qu'empruntaient les wagons prioritaires de soldats partant sur le front russe), nous ne pouvons l'assurer pour Kielce et Varsovie.
Déportés arrivés à Treblinka :
18900 pour le jeudi 20 (Limite haute)
23100 pour le Vendredi 21 (probable)
14060 pour le Samedi 22 (probable)
25700 pour le Dimanche 23 (probable)
7340 pour le lundi 24 (probable)
13340 pour le Mardi 25 (probable)
Pour simplifier, j'ai eludé le fait que certains trains restaient bloqués sur des voies de garage et n'étaient amenés au camp que le lendemain ce qui, de toute façon, n'a pas facilité mais compliqué l'opération de tuerie.
Avec une capacité d'absorption estimée à un peu plus de 12,000 personnes par jour, il est tout de même possible que le 20 se soit terminé sans trop d'incidents et que le camp soit encore propre mais les prémices d'un déreglement sont installés.
En revanche, même en supposant que la récéption du premier train de Kielce fut reportée, c'est tout de même encore près de 19000 personnes qui sont débarquées le 21 et même si certains convois sont mis en attente sur une voie de garage à quelques kilomètres de là, la journée n'a pas pu se terminer en conservant au camp sa netteté sur laquelle reposait la technique de diversion.
Enfin, quel qu'ait été le nombre de convois arrivés le 22 et quelle que soit leur contenance, ce samedi n'a pu être que catastrophique et un rescapé, Oskar Berger venu de Kielce, a confirmé la vision d'horreur absolue à l'ouverture des portes du wagon à bestiaux ce jour là.
Le SS Franz Suchomel affirme que l'etranglement s'est produit quand trois trains de Varsovie sont arrivés en deux jours ce qui correspond bien au debut des déportations des alentours de la capitale dont le premier train est reçu le 20.
Je n'ai pas de certitude mais je vous fait tout de même part de ma conviction :
Le 20 Aout, la machine de Treblinka a difficilement supporté le nouveau rythme tout au long de la journée mais a reussi tant bien que mal a engloutir la masse de victime sans trop de chaos. En revanche, elle a litteralement explosé le lendemain devant la répétition de ce gavage.
Je suis donc convaincu que l'étranglement s'est produit le vendredi 21 aout 1942.
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Le chien Barry :
Les origines et l’age de ce Saint-Bernard croisé me sont inconnues.
Barry à Treblinka
A Sobibor, au printemps de 1942, il était le chien de son commandant, Franz Stangl qui l’avait reçu de l’un de ses subalternes Paul Groth, transféré ailleurs.
Paul Groth
Stangl à son procès en 1970
Lorsque Stangl fut muté fin août/début septembre à Treblinka, il emmena le chien avec lui.
Quelques jours après leur arrivée, un sous-officier de Belzec, Kurt Franz, fut lui aussi muté à dans ce camp.
Kurt Franz
Dans la mémoire des survivants, Kurt Franz, surnommé « Lalka » (la poupée en polonais) en raison de sa beauté et de son visage angélique, reste comme le pire sadique qu’ils aient jamais rencontré.
Barry, on n’a jamais su comment et pourquoi, passa vite sous la coupe de Lalka qui le transforme en chien d’attaque.
D’après certains temoignages, Barry avait la taille d’un veau, ce que les photos semblent contredire.
Conditionné, sur l’ordre de Lalka, à mordre jusqu’à arracher des lambeaux de chair, Barry devient la bête de Treblinka, la terreur des prisonniers.
Des survivants affirment avoir vu Lalka pointer du doigt un prisonnier et s’adresser à Barry en ces termes :
« Homme, attrape ce chien, il ne travaille pas assez vite »
Ils continuent en racontant comment Barry se jetait alors sur le prisonnier en question en s’attaquant particulièrement aux parties génitales qu’il pouvait arracher d’un coup de dent.
Après la fermeture du camp, Barry fut donné à un docteur et passa la fin de sa vie entouré d’enfants, il ne mordit jamais plus personne.
Barry fut piqué en 1947 pour abréger ses souffrances de vieux chien.
A 51 ans, Kurt Franz, après six années de détention préventive et seize de vie tranquille, fut condamné à la prison à vie en 1965 pour notamment avoir tué 139 personnes de ses propres mains.
Au cours du procès, il fut prouvé que le SS n’avait pas dressé Barry à s’attaquer aux parties génitales de la victime mais que, en raison de sa taille, le chien mordait juste ce qui était à portée de sa bouche, ce qui contredit une fois de plus la « taille d’un veau ». Un spécialiste du comportement animal attesta que Barry, soudé à son maître par un lien spécial, ne faisait que l’imiter dans la sauvagerie, sans doute pour lui faire plaisir.
Kurt Franz fut libéré au début des années 90.
Persuadé d’avoir été condamné à tort, il donna une interview au cours duquel il se montra sur la défensive, estimant avoir été jugé illégalement. Il mourut rongé par la maladie en 98.
Les origines et l’age de ce Saint-Bernard croisé me sont inconnues.
Barry à Treblinka
A Sobibor, au printemps de 1942, il était le chien de son commandant, Franz Stangl qui l’avait reçu de l’un de ses subalternes Paul Groth, transféré ailleurs.
Paul Groth
Stangl à son procès en 1970
Lorsque Stangl fut muté fin août/début septembre à Treblinka, il emmena le chien avec lui.
Quelques jours après leur arrivée, un sous-officier de Belzec, Kurt Franz, fut lui aussi muté à dans ce camp.
Kurt Franz
Dans la mémoire des survivants, Kurt Franz, surnommé « Lalka » (la poupée en polonais) en raison de sa beauté et de son visage angélique, reste comme le pire sadique qu’ils aient jamais rencontré.
Barry, on n’a jamais su comment et pourquoi, passa vite sous la coupe de Lalka qui le transforme en chien d’attaque.
D’après certains temoignages, Barry avait la taille d’un veau, ce que les photos semblent contredire.
Conditionné, sur l’ordre de Lalka, à mordre jusqu’à arracher des lambeaux de chair, Barry devient la bête de Treblinka, la terreur des prisonniers.
Des survivants affirment avoir vu Lalka pointer du doigt un prisonnier et s’adresser à Barry en ces termes :
« Homme, attrape ce chien, il ne travaille pas assez vite »
Ils continuent en racontant comment Barry se jetait alors sur le prisonnier en question en s’attaquant particulièrement aux parties génitales qu’il pouvait arracher d’un coup de dent.
Après la fermeture du camp, Barry fut donné à un docteur et passa la fin de sa vie entouré d’enfants, il ne mordit jamais plus personne.
Barry fut piqué en 1947 pour abréger ses souffrances de vieux chien.
A 51 ans, Kurt Franz, après six années de détention préventive et seize de vie tranquille, fut condamné à la prison à vie en 1965 pour notamment avoir tué 139 personnes de ses propres mains.
Au cours du procès, il fut prouvé que le SS n’avait pas dressé Barry à s’attaquer aux parties génitales de la victime mais que, en raison de sa taille, le chien mordait juste ce qui était à portée de sa bouche, ce qui contredit une fois de plus la « taille d’un veau ». Un spécialiste du comportement animal attesta que Barry, soudé à son maître par un lien spécial, ne faisait que l’imiter dans la sauvagerie, sans doute pour lui faire plaisir.
Kurt Franz fut libéré au début des années 90.
Persuadé d’avoir été condamné à tort, il donna une interview au cours duquel il se montra sur la défensive, estimant avoir été jugé illégalement. Il mourut rongé par la maladie en 98.
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Kurt Franz avec son épouse; quelques temps avant sa mort...
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
« Homme, attrape ce chien, il ne travaille pas assez vite »
Ce dessin fait partie d'une serie donc je vous parlerai dans un prochain message.
Ce dessin fait partie d'une serie donc je vous parlerai dans un prochain message.
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Je dis un peu plus haut :
"A 51 ans, Kurt Franz, après six années de détention préventive et seize de vie tranquille, fut condamné à la prison à vie en 1965 pour notamment avoir tué 139 personnes de ses propres mains."
Je pense que dans ces 139 personnes, certaines victimes de Barry sont comptés car le chien n'attaquait que sur ordre de Lalka. Malgré tout, il est de notorité que la Poupée avait la gachette facile.
"A 51 ans, Kurt Franz, après six années de détention préventive et seize de vie tranquille, fut condamné à la prison à vie en 1965 pour notamment avoir tué 139 personnes de ses propres mains."
Je pense que dans ces 139 personnes, certaines victimes de Barry sont comptés car le chien n'attaquait que sur ordre de Lalka. Malgré tout, il est de notorité que la Poupée avait la gachette facile.
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Une photo de Barry, le Saint-Bernard.
source : ARC
source : ARC
Jules- Général de Division
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Kurt Franz n'aurait je suppose pas employé cette manière de s'exprimer pour envoyer son chien chercher un lapin. S'il parle comme cela, c'est probablement qu'au fond de lui il sait que le prisonnier est bien un homme. Il ne croit pas qu'un juif est autre chose qu'un homme. Il se marre simplement et jouit du mal qu'il fait. A d'autres hommes.« Homme, attrape ce chien, il ne travaille pas assez vite »
Désolé pour cette psychologie de comptoir, mais cela touche à ce qui peut le plus m'interresser autour du nazisme: le cheminement interne de chaque individu confronté à ce régime.
supertomate- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
supertomate a écrit:Kurt Franz n'aurait je suppose pas employé cette manière de s'exprimer pour envoyer son chien chercher un lapin. S'il parle comme cela, c'est probablement qu'au fond de lui il sait que le prisonnier est bien un homme. Il ne croit pas qu'un juif est autre chose qu'un homme. Il se marre simplement et jouit du mal qu'il fait. A d'autres hommes.« Homme, attrape ce chien, il ne travaille pas assez vite »
Désolé pour cette psychologie de comptoir, mais cela touche à ce qui peut le plus m'interresser autour du nazisme: le cheminement interne de chaque individu confronté à ce régime.
En Allemand de l'époque, "Mensch!" (homme !) pourrait être notre équivalent actuel de "Bon sang" ou, plus vulgairement "Putain" - ainsi, parlant à son chien : "Putain, attrape ce chien (le déporté), il ne travaille pas assez vite!"
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
supertomate a écrit:Kurt Franz n'aurait je suppose pas employé cette manière de s'exprimer pour envoyer son chien chercher un lapin. S'il parle comme cela, c'est probablement qu'au fond de lui il sait que le prisonnier est bien un homme. Il ne croit pas qu'un juif est autre chose qu'un homme. Il se marre simplement et jouit du mal qu'il fait. A d'autres hommes.« Homme, attrape ce chien, il ne travaille pas assez vite »
Désolé pour cette psychologie de comptoir, mais cela touche à ce qui peut le plus m'intéresser autour du nazisme: le cheminement interne de chaque individu confronté à ce régime.
Ce n'est pas de la psychologie de comptoir et même si je ne suis que partiellement d'accord avec vous et avec Eddy, je trouve ce que vous dites très intéressant et je n'exclue surtout pas que vous puissiez avoir raison et moi tort.
C'est en analysant les faibles choses que l'on sait, en les recoupant, en les interprétant que l'on arrive à voir la vérité.
Depuis que je suis sur ce forum, j'ai dit des monceaux de bêtises et fait des hypothèses qui se sont révélées fausses mais toutes ces actions m'ont amené plus loin et j'ai pu entrevoir des vérités grâce à ces faux cheminements.
Je pense qu'il faut ajouter à votre raisonnement le fait de la perpétuelle humiliation infligée aux travailleurs, on les a privé de leur nom, de leur visage, maintenant on les prive de leur humanité.
C'est plus qu'un désir sadique, mais c'est un véritable besoin que les gardes ont de rabaisser les juifs. Les allemands, avec les ukrainiens, ne sont jamais plus d'une cinquantaine dans le camps, tout ça pour garder un millier de personnes désespérées. Les moyens physiques, comme les barbelés, la malnutrition, la soif, la violence physique et les mitrailleuses, ne suffisent pas à provoquer la terreur telle qu'ils désirent la voir naitre dans le coeur des prisonniers. Ils utilisent donc des leviers psychologiques pour les briser un peu plus mentalement.
Il a beaucoup de contradiction dans le comportement des SS dans les camps de l'OR. D'un coté on fait tout pour faire ressentir à l'esclave sa condition de non-vivant mais en même temps on lui laisse toujours, par des mensonges toujours plus gros qu'il ne croit pas mais qu'il a besoin d'entendre, un minuscule espoir parce que les assassins savent qu'un homme sans espoir est un danger permanent.
Regardez un peu l'agencement du camp, les SS ont pris d'infimes précautions comme s'ils avaient la garde de surhommes alors que la valeur qu'ils donnent aux juifs n'avait pas celle d'un chien.
Eddy, votre hypothèse se tient mais personnellement, je pense que le "Mensch" était pris à son premier sens, pour bien faire sentir que le chien avait le pas sur le juif.
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
eddy marz a écrit:vilak a écrit:
D'après plusieurs témoins, le choix d'une poussée au lieu d'un tirage des voitures était volontaire car il en résultait que la locomotive soit ne pénétrait pas dans le camp soit en resortait immédiatement ce qui, dans les deux cas, évitait au chauffeur de devenir un témoins génant en assistant au débarquement sur la rampe.
Certes. Toutefois, le fait de pousser les wagons à l'intérieur du camp - c'est à dire avec la locomotive en queue de train (en marche avant ou en marche arrière) - répond surtout à un besoin technique : celui d'éviter une manoeuvre de retournement incohérente afin que la locomotive puisse ressortir rapidement du camp et, selon les occasions, pousser la deuxième partie du convoi sur la rampe d'attente.
Je suis en train de lire le tout premier témoignage d'un survivant, Abraham KRZEPICKI, texte écrit dans la foulée de son évasion. Cet homme, arrivé à Treblinka le 26 Aout 1942, affirme que le garde ukrainien a refermé le portail derrière le train une fois celui-ci entré. :
« In the camp there was a platform to which the train ran through a separate gate, guarded by a Ukrainian. He opened the gate for us. After the train had entered, the gate was closed again. As I was later able to note, this gate was made of wooden slats, interwoven with barbed wire, camouflaged by green branches.
When the train stopped, the doors of all the cars were suddenly flung open. We were now on the grounds of the charnel house that is Treblinka.”
J'admet qu'il ne parle pas de la locomotive mais il dit bien que les wagons ont été ouverts dès que le train a stoppé. Il est donc improbable que les SS, déjà débordés, aient perdu du temps pour détacher la locomotive, la faire sortir du périmètre du camp, refermer le portail et ensuite seulement déplomber le convoi.
Ce survivant n'est resté que 18 jours captif donc il y a fort à parier que si une décision de ne plus laisser la locomotive pénétrer dans le camp a été prise plus tard, à cette période du début, la machine suivait bien les wagons à l'intérieur de l'enceinte.
Abraham Krzepicki: Eighteen Days in Treblinka
Texte intégral disponible en anglais à l'adresse suivante :
http://holocaustcontroversies.yuku.com/topic/1916/Re-Treblinka-Eyewitness-Accounts#.UNsYC6yz6eY
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Voici un plan affiné de Treblinka en 1943 trouvé sur ce qui me semble être un site Tchèque (http://en.valka.cz/index.php).
Il y a toujours quelques petites erreurs (le Tube) et menues imprecisions mais l'ajout des barrières (48 et 52) qui cachaient les fosses et les grills aux victimes est un ajout des plus importants.
Le Lexique est lui aussi particulièrement pointu.
Treblinka in August 1943
RESIDENTIAL CAMP
1st Main Gate
2nd Tyrolean main guardhouse
3rd Parking for armored vehicles
4th Space for relaxation SS soldiers
5th Barracks, dining and accommodation SS soldiers
6th Weapons stocks.
7th Barracks, accommodation SS.
8th A large petrol tank and pumping station.
9th Garage
10th A large coal pile
11th Yard
12th 'Ghetto' (accommodation for working Jews)
13th A double fence - sentry path.
14th Outhouse.
15th Bakery (transformer - later the Ukrainian Homestead Guard)
16th Barak for the Polish and Ukrainian women working in the peasant agriculture or home
17th Barracks, a dentist, doctor and hairdresser for the SS
18th Kommandatura - Headquarters and Administration
19th Cellar for Wine & Alcohol
20th 'Goldjude' (sorting valuables stolen by the Jews)
21st Rest area for SS officers
22nd Zoo and Aviary
23rd Barracks, a dentist and doctor for the Ukrainian guards
24th Ukrainian Guard Barracks
25th Training ground and platform for the Ukrainian guard
26th Barracks, canteen and kitchen & common room for stolovací Ukrainian guards
27th Cellar Wine and alcohol
28th Potato hopper / Basement
29th Barracks - unidentifiable (to appear in images of the country)
30th Permanent enclosure for breeding of pigs and chicken coop.
31st Economic Justice
32. Lumberyard.
33. Dump + garbage incineration area.
RECEIVING CAMP
34. Stations - yard.
35. Station - warehouses
35. Station -
35. Platform - platform.
36. Barracks, dummy station (storage)
37. Barracks (sorting)
38. Yard.
39. The old pit filled with the corpses.
40. Lazarett (field hospital with the implementation of a mass grave in the rear)
41. Marshalling yard - a latrine.
42. Usti Yard
43. Changing rooms (women left, men right).
44. Barracks (barracks for the first man, later stores)
45. Barracks (female wardrobe, warehouse confiscated valuables, hair cutting, disinfecting the area)
46. Der Schlauch "way of death, masked by a fence to the gas chambers.
Death camp
47. Unidentified fence in the area, possibly for storage timber
48. Earth mound to prevent looking into the death camp
49. The new gas chambers
50. Old gas chambers + engine for producing carbon monoxide.
51. Mass graves (a) the pit for the combustion experiments, (b) the unused hole
52. Inside a temporary fence (the fence between 'Sonderkommando' barracks and graves, and also patrol the path to the guard tower)
53. "Combustion zone" or the cremation grill made of rails in the open air. (A) the cremation pit in mass graves.
54. Watch-tower
55. Barracks for Jewish prisoners working in the 'Sonderkommando'.
56. Laundry
57. Track Limited (later removed, the tracks used for the test failed cremation grid)
58. The area planted with bushes and trees.
59. Embankment to prevent the direct observation of the camp separates the camp from the camp admission Death
60. Temporary positions tower guards, and later was removed was located inside the death camps.
61. A kitchen garden.
62. Street deported
Il y a toujours quelques petites erreurs (le Tube) et menues imprecisions mais l'ajout des barrières (48 et 52) qui cachaient les fosses et les grills aux victimes est un ajout des plus importants.
Le Lexique est lui aussi particulièrement pointu.
Treblinka in August 1943
RESIDENTIAL CAMP
1st Main Gate
2nd Tyrolean main guardhouse
3rd Parking for armored vehicles
4th Space for relaxation SS soldiers
5th Barracks, dining and accommodation SS soldiers
6th Weapons stocks.
7th Barracks, accommodation SS.
8th A large petrol tank and pumping station.
9th Garage
10th A large coal pile
11th Yard
12th 'Ghetto' (accommodation for working Jews)
13th A double fence - sentry path.
14th Outhouse.
15th Bakery (transformer - later the Ukrainian Homestead Guard)
16th Barak for the Polish and Ukrainian women working in the peasant agriculture or home
17th Barracks, a dentist, doctor and hairdresser for the SS
18th Kommandatura - Headquarters and Administration
19th Cellar for Wine & Alcohol
20th 'Goldjude' (sorting valuables stolen by the Jews)
21st Rest area for SS officers
22nd Zoo and Aviary
23rd Barracks, a dentist and doctor for the Ukrainian guards
24th Ukrainian Guard Barracks
25th Training ground and platform for the Ukrainian guard
26th Barracks, canteen and kitchen & common room for stolovací Ukrainian guards
27th Cellar Wine and alcohol
28th Potato hopper / Basement
29th Barracks - unidentifiable (to appear in images of the country)
30th Permanent enclosure for breeding of pigs and chicken coop.
31st Economic Justice
32. Lumberyard.
33. Dump + garbage incineration area.
RECEIVING CAMP
34. Stations - yard.
35. Station - warehouses
35. Station -
35. Platform - platform.
36. Barracks, dummy station (storage)
37. Barracks (sorting)
38. Yard.
39. The old pit filled with the corpses.
40. Lazarett (field hospital with the implementation of a mass grave in the rear)
41. Marshalling yard - a latrine.
42. Usti Yard
43. Changing rooms (women left, men right).
44. Barracks (barracks for the first man, later stores)
45. Barracks (female wardrobe, warehouse confiscated valuables, hair cutting, disinfecting the area)
46. Der Schlauch "way of death, masked by a fence to the gas chambers.
Death camp
47. Unidentified fence in the area, possibly for storage timber
48. Earth mound to prevent looking into the death camp
49. The new gas chambers
50. Old gas chambers + engine for producing carbon monoxide.
51. Mass graves (a) the pit for the combustion experiments, (b) the unused hole
52. Inside a temporary fence (the fence between 'Sonderkommando' barracks and graves, and also patrol the path to the guard tower)
53. "Combustion zone" or the cremation grill made of rails in the open air. (A) the cremation pit in mass graves.
54. Watch-tower
55. Barracks for Jewish prisoners working in the 'Sonderkommando'.
56. Laundry
57. Track Limited (later removed, the tracks used for the test failed cremation grid)
58. The area planted with bushes and trees.
59. Embankment to prevent the direct observation of the camp separates the camp from the camp admission Death
60. Temporary positions tower guards, and later was removed was located inside the death camps.
61. A kitchen garden.
62. Street deported
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
vilak a écrit:Il y a toujours quelques petites erreurs (le Tube)
Tu parles du "petit virage" dans le dessin du "boyau" ?
Jules- Général de Division
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Jules a écrit:Tu parles du "petit virage" dans le dessin du "boyau" ?
Oui. Les témoins oculaires parlent tous d'un angle quasiment droit, pourtant de nombreux plans ont été faits avec des virages, comme ici, ou même un boyau entièrement en quart de cercle.
vilak- Capitaine
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
vilak a écrit: Oui. Les témoins oculaires parlent tous d'un angle quasiment droit, pourtant de nombreux plans ont été faits avec des virages, comme ici, ou même un boyau entièrement en quart de cercle.
Il ne faut toutefois pas perdre de vue que les "souvenirs" des témoins oculaires (déportés et/ou SS) sont parfois conflictuels (laps de temps écoulé, erreur de dates ou de période, perception faussée etc.). Sans doute, entre la construction du camp (mai/juin 1942), sa réorganisation par Wirth (fin août 1942), et la construction de nouvelles chambres à gaz (octobre 1942), le "tube" fut-il modifié - tant dans sa forme que sa longueur - sans que cela soit particulièrement noté comme détail important (par rapport, par exemple, aux chambres à gaz). C'est en tous cas ce qui advint à Belzec, dont la forme du tube fut, non seulement, souvent décrite de façon diverse, mais dont la longueur fut également jugée entre 70m et 150m env. dépendant des témoins, et bien sûr des dates et des conditions de leurs visions des lieux...
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
C'est seulement dans le cas de Treblinka qu'on n'arrive pas à représenter le camp avec précision ?
Jules- Général de Division
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Jules a écrit:C'est seulement dans le cas de Treblinka qu'on n'arrive pas à représenter le camp avec précision ?
Non, c'est pareil, bien sûr, avec tous les camps Reinhard. Mais nous avons quand même une vision très précise de ces lieux; il n'y a que quelques détails sur lesquels des chercheurs n'arrivent pas tomber d'accord ou à en savoir plus.
eddy marz- Membre légendaire
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Re: Treblinka : Histoire, plans et images
Jules a écrit:C'est seulement dans le cas de Treblinka qu'on n'arrive pas à représenter le camp avec précision ?
Comme le dit Eddy, les trois camps de l'OR faisaient partie d'une opération ultra-secrète et ces trois abattoirs ont donc été imaginés et construits sur place, sans plan avant-courreur.
Imaginez une dizaine de SS dont Wirth et Thomalla se pointer sur la colline de Belzec, la lande sabloneuse de Treblinka ou le bourbier de Sobibor. Ils regardent les lieux et discutent ensemble : "par là derrière les arbres bien cachée on va mettre la chambre à gaz, par là au milieu de la clairière on va mettre la salle de déshabillage etc...", un peu au pif quoi...
De plus la fonction meurtrière de l'OR impliquait l'absence de photos, de films et de documents officiels.
Deuxième raison, ces camps n'étaient pas des lieux de production industrielle liés à l'effort de guerre allemand, ils n'ont pas fait l'objet d'espionnage intense ni de survol aeriens rapportant des photos.
On peut egalement citer le fait que ces camps ont été fermés et détruits bien avant la fin de la guerre et que les nazis ont eu tout le temps necessaire pour éradiquer les traces d'urbanisme tandis que les autres camps ont été trouvés quasiment intacts par les alliés à la libération.
Résultat : Au final nous n'aurons jamais que la mémoire orale ou écrite des témoins oculaires avec toutes les déformations que cela implique et l'imprécision des schémas et plans demeurera pour toujours.
vilak- Capitaine
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