Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
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Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Le titre peut paraître légèrement provocateur. Mais depuis quelques temps sur des forums autres que celui-ci, je ferraille avec des internautes qui s'inspirent du livre de J.R.Pauwels, Le mythe de la bonne guerre,
http://www.revue-interrogations.org/article.php?article=87
Pauwels fait partie de l'école dite "révisionniste" nord-américaine, W.A Williams, G.Kolko, G.Alperovitz, d'inspiration marxiste, apparemment peu connue en France car leurs oeuvres sont non-traduites, qui proposent une approche radicalement critique du rôle des USA durant la seconde guerre mondiale.
Pour faire vite, la thèse développée dans ce livre peut se résumer ainsi. L’ennemi des Etats-Unis dans l’entre deux guerres, ce ne sont ni l’Italie mussolinienne, ni l’Allemagne nazie, ni le Japon impérial, mais l’URSS. Toute la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis est tournée contre l’Union soviétique. Ce n’est que contraint et forcé que les Etats-Unis ont fait de l’URSS un pays allié dans la lutte contre le nazisme
De ce point de vue, les élites économiques américaines ont accueilli sans aucun trouble particulier l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Les grandes entreprises américaines ont continué à faire des affaires avec l’Allemagne nazie, que ce soit par le commerce extérieur ou par les filiales allemandes des multinationales américaines. Selon Pauwels l’effort de guerre nazi n’aurait même pas été possible sans l’apport décisif d’entreprises comme ITT ou Standard Oil. On sait par ailleurs le rôle capital que la filiale allemande d’IBM a joué dans le fichage des juifs, préalable à leur extermination. Coca Cola, Kodak, Du Pont, Esso(entre-temps devenu Exxon), Ford, Union Carbide et tout le fleuron industriel états-unien ont développé fortement leurs investissements après l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Bref, « l’élite au pouvoir aux Etats-Unis (...) appréciait le fascisme pour la (…) raison qu’il favorisait les affaires".
Second temps, la guerre. Après l’opération Barbarossa (l’agression nazie contre l’URSS à l’été 1941), la première réaction des USA est de penser que les Russes allaient capituler. Washington projetait la création de régimes non communiste dans les territoires soviétiques échappant à l’occupation allemande. Des contacts sont pris avec Kerenski (chef de l’Etat russe entre le renversement du tsar en février 1917 et la prise du pouvoir par les bolcheviques en octobre 1917) afin qu’il en prenne la direction. Ce scénario s’effondre rapidement. Mais méfiants, les Américains n’acceptent de livrer des armes à l’URSS qu’à condition de paiement à livraison. C’est plus tard qu’un système de crédit-bail similaire à celui mis en place avec l’Angleterre sera mis en place. Notons d’ailleurs, que cette aide états-unienne n’a pas joué le rôle qu’on lui attribue généralement, puisqu’elle ne correspond qu’à 4 à 5% de la production de guerre totale de l’URSS. De surcroît, cette aide n’est devenue significative qu’en 1942, c’est-à-dire après que l’avance de la Wehrmacht eût été brisée.
1) On ne peut nier les participations financières des entreprises américaines dans les entreprises allemandes, mais elles n'étaient pas les seules ...dans un système capitaliste, les acteurs économiques sont autonomes et font ce qu'ils veulent de leur argent et peuvent investir où bon leur semble. Cela ne signifie pas qu'il dirige la politique de l'Etat ! Tous les pays occidentaux ont travaillé avec Saddam, que ce soit les USA, la France, le Royaume-Uni ou l'Allemagne. Ca ne signifie pas que le dictateur irakien prenait ses ordres au G8 ou au FMI !
Cela pose la question de l'autonomie des acteurs politiques par rapport aux forces économiques ! Mais il est vrai que dans la conception marxiste, l'Economique commandant mécaniquement le Politique, il est facile et à la limite cohérent de se dire que si les patrons américains ont investi dans l'allemagne nazie, c'est qu'ils manipulaient Hitler !Que sans eux, l'économie nazie n'aurait pas pu se relever (cela pose le problème que j'ai déjà abordé sur ce forum entre les rapports Patronat allemand//NSDAP)
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/Le-Conflit-c1/Causes-et-consequences-de-la-2GM-f12/La-nazification-de-l-economie-allemande-t2457.htm
Mais ce n'est pas parce qu'Henry Ford et d'autres patrons américains avaient plus de sympathie pour les nazis que pour l'URSS, qu'il faut en déduire, in fine, que les USA soutenaient les nazis !
2) L'autonomie des acteurs politiques américains. Je trouve que la thèse de Pauwels souffre de quelques incohérences. Une étude de la politique américaine en 1940 et 1941, souligne que l'Etat américain a essayé, lors de a tournée Summer Welles, début 40, de ramener la paix sur le vieux continent, et qu'il se préparait déjà à la guerre contre les nazis (Les épigones de Pauwels précise que ce sont les allemands qui ont déclaré la guerre aux USA, ce qui est vrai. Pour eux cela prouve que les américains ne voulaient pas déclarer la guerre au Reich, nouvelle preuve de leur complicité avec les nazis.)
3) Si on postule que les américains avaient comme pricinpal ennemi l'URSS, on peut se demander pourquoi ceux-ci ont aidé les soviétiques dans leur guerre contre le Reich. Pauwels précise que l'aide américaine a été relativement faible, et s'est surtout déployée, à partir de 1942, lorsque les allemands commençaient à perdre la guerre.
Le but de ce topic est d'essayer de trouver des contre-arguments raisonnables à cette thèse qui me semble vraiment tirée par les cheveux et très orientée idéologiquement ! Ca fleure bon l'anti-américanisme primaire, quand même et apparemment, Pauwels est atteint d'une amnésie curieuse lorsqu'il s'agit de ce bon vieux Staline !
http://www.revue-interrogations.org/article.php?article=87
Pauwels fait partie de l'école dite "révisionniste" nord-américaine, W.A Williams, G.Kolko, G.Alperovitz, d'inspiration marxiste, apparemment peu connue en France car leurs oeuvres sont non-traduites, qui proposent une approche radicalement critique du rôle des USA durant la seconde guerre mondiale.
Pour faire vite, la thèse développée dans ce livre peut se résumer ainsi. L’ennemi des Etats-Unis dans l’entre deux guerres, ce ne sont ni l’Italie mussolinienne, ni l’Allemagne nazie, ni le Japon impérial, mais l’URSS. Toute la politique intérieure et extérieure des Etats-Unis est tournée contre l’Union soviétique. Ce n’est que contraint et forcé que les Etats-Unis ont fait de l’URSS un pays allié dans la lutte contre le nazisme
De ce point de vue, les élites économiques américaines ont accueilli sans aucun trouble particulier l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Les grandes entreprises américaines ont continué à faire des affaires avec l’Allemagne nazie, que ce soit par le commerce extérieur ou par les filiales allemandes des multinationales américaines. Selon Pauwels l’effort de guerre nazi n’aurait même pas été possible sans l’apport décisif d’entreprises comme ITT ou Standard Oil. On sait par ailleurs le rôle capital que la filiale allemande d’IBM a joué dans le fichage des juifs, préalable à leur extermination. Coca Cola, Kodak, Du Pont, Esso(entre-temps devenu Exxon), Ford, Union Carbide et tout le fleuron industriel états-unien ont développé fortement leurs investissements après l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Bref, « l’élite au pouvoir aux Etats-Unis (...) appréciait le fascisme pour la (…) raison qu’il favorisait les affaires".
Second temps, la guerre. Après l’opération Barbarossa (l’agression nazie contre l’URSS à l’été 1941), la première réaction des USA est de penser que les Russes allaient capituler. Washington projetait la création de régimes non communiste dans les territoires soviétiques échappant à l’occupation allemande. Des contacts sont pris avec Kerenski (chef de l’Etat russe entre le renversement du tsar en février 1917 et la prise du pouvoir par les bolcheviques en octobre 1917) afin qu’il en prenne la direction. Ce scénario s’effondre rapidement. Mais méfiants, les Américains n’acceptent de livrer des armes à l’URSS qu’à condition de paiement à livraison. C’est plus tard qu’un système de crédit-bail similaire à celui mis en place avec l’Angleterre sera mis en place. Notons d’ailleurs, que cette aide états-unienne n’a pas joué le rôle qu’on lui attribue généralement, puisqu’elle ne correspond qu’à 4 à 5% de la production de guerre totale de l’URSS. De surcroît, cette aide n’est devenue significative qu’en 1942, c’est-à-dire après que l’avance de la Wehrmacht eût été brisée.
1) On ne peut nier les participations financières des entreprises américaines dans les entreprises allemandes, mais elles n'étaient pas les seules ...dans un système capitaliste, les acteurs économiques sont autonomes et font ce qu'ils veulent de leur argent et peuvent investir où bon leur semble. Cela ne signifie pas qu'il dirige la politique de l'Etat ! Tous les pays occidentaux ont travaillé avec Saddam, que ce soit les USA, la France, le Royaume-Uni ou l'Allemagne. Ca ne signifie pas que le dictateur irakien prenait ses ordres au G8 ou au FMI !
Cela pose la question de l'autonomie des acteurs politiques par rapport aux forces économiques ! Mais il est vrai que dans la conception marxiste, l'Economique commandant mécaniquement le Politique, il est facile et à la limite cohérent de se dire que si les patrons américains ont investi dans l'allemagne nazie, c'est qu'ils manipulaient Hitler !Que sans eux, l'économie nazie n'aurait pas pu se relever (cela pose le problème que j'ai déjà abordé sur ce forum entre les rapports Patronat allemand//NSDAP)
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/Le-Conflit-c1/Causes-et-consequences-de-la-2GM-f12/La-nazification-de-l-economie-allemande-t2457.htm
Mais ce n'est pas parce qu'Henry Ford et d'autres patrons américains avaient plus de sympathie pour les nazis que pour l'URSS, qu'il faut en déduire, in fine, que les USA soutenaient les nazis !
2) L'autonomie des acteurs politiques américains. Je trouve que la thèse de Pauwels souffre de quelques incohérences. Une étude de la politique américaine en 1940 et 1941, souligne que l'Etat américain a essayé, lors de a tournée Summer Welles, début 40, de ramener la paix sur le vieux continent, et qu'il se préparait déjà à la guerre contre les nazis (Les épigones de Pauwels précise que ce sont les allemands qui ont déclaré la guerre aux USA, ce qui est vrai. Pour eux cela prouve que les américains ne voulaient pas déclarer la guerre au Reich, nouvelle preuve de leur complicité avec les nazis.)
3) Si on postule que les américains avaient comme pricinpal ennemi l'URSS, on peut se demander pourquoi ceux-ci ont aidé les soviétiques dans leur guerre contre le Reich. Pauwels précise que l'aide américaine a été relativement faible, et s'est surtout déployée, à partir de 1942, lorsque les allemands commençaient à perdre la guerre.
Le but de ce topic est d'essayer de trouver des contre-arguments raisonnables à cette thèse qui me semble vraiment tirée par les cheveux et très orientée idéologiquement ! Ca fleure bon l'anti-américanisme primaire, quand même et apparemment, Pauwels est atteint d'une amnésie curieuse lorsqu'il s'agit de ce bon vieux Staline !
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Rien de bien étonnant à ce que des marxistes nord-américains tentent de faire tourner l'Histoire autour de la grande et belle Union Soviétique... tout le monde sait qu'avant la chûte du mur c'était le centre du monde!! s2
Sur les relations américanos-soviétiques de l'entre deux-guerres voici ce que je sait:
Bien qu'initialement hostiles aux soviétiques durant la Premiére Guerre, les Etats-Unis ont mis en place un programme d'aide alimentaire à l'Union Soviétique de 20 millions de dollar en 1921. Les hommes d'affaire américains ont également signés de nombreux accords commerciaux avec l'URSS durant la NEP (1921-1929), tel Henry Ford pour la livraison de tracteurs. Ce n'est, cependant, qu'en 1933 que des relations diplomatiques seront établies entre les deux pays... curieusement cette année correspond également à celle de l'arrivée au pouvoir d'Hitler... La nature du régime stalinien représentait cependant un obstacle quasi-insurmontable à des relations franchement amicales avec les occidentaux (jusqu'à Barbarossa du moins).
L'extension du Lend Lease à l'Union Soviétique date de septembre 1941, trois mois seulement aprés l'invasion de l'Union Soviétique par les Allemands. Avant cela, une Comission d'achat Soviétique était déjà à Washington.
Concernant le Lend Lease lui même, voir là:
http://lend-lease.airforce.ru/english/documents/index.htm
ou le topic où je parlais de l'aide américaine à l'Union Soviétique (trés supérieure à 4 ou 5%...). Au cours du conflit, les deux états ont conservés de bonnes relations, essentiellement car luttant contre un ennemi commun (et ce malgré l'envoi au Goulag de quelques équipages de B-29 ayant du se poser en URSS).
Il est par contre tout aussi vrai que les Etats-Unis ont conservés de plus ou moins bonnes relations avec l'Allemagne Nazi jusqu'à ce que cette derniére leur déclare la Guerre. Celles-ci s'étaient cependant dégradées par rapport à celles entretenues avec la république de Weimar, du fait de la persécution des juifs par les Nazis, et de la puissante influence du lobby juif outre-atlantique. Les accords commerciaux entre les deux pays furent ainsi révisés en 1934 et l'ambassadeur américain à Berlin fut rappelé aprés la "nuit de cristal". Les Etats-Unis connurent alors une vague d'immigration d'allemands désireux d'échapper aux nazis, dont les plus célébres furent Albert Einstein, Marléne Dietrich ou encore Thomas Mann. Les théses nationales-socialistes ne rencontrérent que peu d'échos aux Etats-Unis tant avant que pendant le conflit.
Desolé de ne pouvoir apporter plus d'éléments.
Sur les relations américanos-soviétiques de l'entre deux-guerres voici ce que je sait:
Bien qu'initialement hostiles aux soviétiques durant la Premiére Guerre, les Etats-Unis ont mis en place un programme d'aide alimentaire à l'Union Soviétique de 20 millions de dollar en 1921. Les hommes d'affaire américains ont également signés de nombreux accords commerciaux avec l'URSS durant la NEP (1921-1929), tel Henry Ford pour la livraison de tracteurs. Ce n'est, cependant, qu'en 1933 que des relations diplomatiques seront établies entre les deux pays... curieusement cette année correspond également à celle de l'arrivée au pouvoir d'Hitler... La nature du régime stalinien représentait cependant un obstacle quasi-insurmontable à des relations franchement amicales avec les occidentaux (jusqu'à Barbarossa du moins).
L'extension du Lend Lease à l'Union Soviétique date de septembre 1941, trois mois seulement aprés l'invasion de l'Union Soviétique par les Allemands. Avant cela, une Comission d'achat Soviétique était déjà à Washington.
Concernant le Lend Lease lui même, voir là:
http://lend-lease.airforce.ru/english/documents/index.htm
ou le topic où je parlais de l'aide américaine à l'Union Soviétique (trés supérieure à 4 ou 5%...). Au cours du conflit, les deux états ont conservés de bonnes relations, essentiellement car luttant contre un ennemi commun (et ce malgré l'envoi au Goulag de quelques équipages de B-29 ayant du se poser en URSS).
Il est par contre tout aussi vrai que les Etats-Unis ont conservés de plus ou moins bonnes relations avec l'Allemagne Nazi jusqu'à ce que cette derniére leur déclare la Guerre. Celles-ci s'étaient cependant dégradées par rapport à celles entretenues avec la république de Weimar, du fait de la persécution des juifs par les Nazis, et de la puissante influence du lobby juif outre-atlantique. Les accords commerciaux entre les deux pays furent ainsi révisés en 1934 et l'ambassadeur américain à Berlin fut rappelé aprés la "nuit de cristal". Les Etats-Unis connurent alors une vague d'immigration d'allemands désireux d'échapper aux nazis, dont les plus célébres furent Albert Einstein, Marléne Dietrich ou encore Thomas Mann. Les théses nationales-socialistes ne rencontrérent que peu d'échos aux Etats-Unis tant avant que pendant le conflit.
Desolé de ne pouvoir apporter plus d'éléments.
Catalina- Général de Division
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Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Il est clair que les entreprises américaines commercèrent avec l'Urss et l'allemagne, mais comme d'autres pays !
Et le fait de commercer voire d'apporter des capitaux dans des entreprises privées, fut-ce IG Farben, ne signifient pas que tu commandes l'appareil d'Etat de la nation de l'entreprise en question !
La vision marxiste me paraît bien trop déterministe voire mécaniste !
Et le fait de commercer voire d'apporter des capitaux dans des entreprises privées, fut-ce IG Farben, ne signifient pas que tu commandes l'appareil d'Etat de la nation de l'entreprise en question !
La vision marxiste me paraît bien trop déterministe voire mécaniste !
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Ben vi... mais j'ai rarement croisé de communistes sans oeilléres!!
Le post ou je parlais du Lend-Lease:
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/Les-forces-en-presence-c3/les-Allies-f2/Organisation-de-l-infanterie-sovietique-1941-1944-p36529.htm?highlight=#36529
Le post ou je parlais du Lend-Lease:
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/Les-forces-en-presence-c3/les-Allies-f2/Organisation-de-l-infanterie-sovietique-1941-1944-p36529.htm?highlight=#36529
Catalina- Général de Division
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Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Sur les liens entre certaines multinationales américaines et les nazis, la première étude sur ce thème est de Charles Higham:
Trading With the Enemy: An Expose of the Nazi-American Money Plot 1933-1949. New York: Dell Publishing, 1984. 299 pages.
D'ailleurs Jacques Pauwels s'appuie souvent sur ce bouquin ...
Je me demande si c'est le Charles Higham biographe des stars d'Hollywood ...un peu comme si Stéphane Bern écrivait un bouquin sur les rapports entre les patrons français et les nazis ..
Quelqu'un aurait-il des infos sur ce Higham ?
Trading With the Enemy: An Expose of the Nazi-American Money Plot 1933-1949. New York: Dell Publishing, 1984. 299 pages.
D'ailleurs Jacques Pauwels s'appuie souvent sur ce bouquin ...
Je me demande si c'est le Charles Higham biographe des stars d'Hollywood ...un peu comme si Stéphane Bern écrivait un bouquin sur les rapports entre les patrons français et les nazis ..
Quelqu'un aurait-il des infos sur ce Higham ?
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
tietie007 a écrit:Sur les liens entre certaines multinationales américaines et les nazis, la première étude sur ce thème est de Charles Higham:
Trading With the Enemy: An Expose of the Nazi-American Money Plot 1933-1949. New York: Dell Publishing, 1984. 299 pages.
D'ailleurs Jacques Pauwels s'appuie souvent sur ce bouquin ...
Je me demande si c'est le Charles Higham biographe des stars d'Hollywood ...un peu comme si Stéphane Bern écrivait un bouquin sur les rapports entre les patrons français et les nazis ..
Quelqu'un aurait-il des infos sur ce Higham ?
C'est bien le Higham biographe des stars hollywoodiennes, le Stéphane Bern américain ...un gage de sérieux pour son travail d'historien de la seconde guerre mondiale !
Sacré Pauwels, il a vraiment des références en béton !
http://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Higham_%28biographer%29
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
De mieux en mieux ...Autre référence de Pauwels, "l'historien" américain Stephen Ambrose, accusé de plagiat, chose qu'il a volontiers reconnu et stigmatisé pour ses erreurs et ses approximations, ce qu'il a reconnu aussi !
http://www.slate.com/?id=2060618
http://www.slate.com/?id=2060618
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Ce sont des méthodes très connues dans les milieux négationnistes ou dans les milieux anti-scientifiques. On multiplie les références croisées, les auto-citations et l'amalgame. Cela permet de multiplier le "buzz" qui entoure un sujet et renforce sa crédibilité auprès des plus influençables.
J'ai dernièrement trouvé mieux. Un article 1 émis par A sur son site et dans son journal qui dit quelque chose. Un article 2 mis par B sur un autre site pour mettre en valeur ce que dit A dans l'article 1. Et un article 3 émis par A pour dire, "vous voyez, j'ai raison B en parle aussi dans cet article" avec un lien vers l'article 2.
Bien entendu, dans d'autres sites connexes ont trouve les 3 articles, plus d'autres articles commentant ces articles. Ce qui fait que l'on a rapidement une dizaines de sources "indépendantes" mais il y a un seul article de départ ...
Moralité: ce doit être vrai puisque tout le monde en parle ...
PS, à l'heure ou j'écrit ces mots, je vois que Google News a signer des accords pour mettre en exergue la première source d'une news. Avec le système actuel, si je cherche une news sur un sujet X, je vais trouver 100 , voire 1000 articles s'il s'agit d'un fait d'actualité.
Or, la majorité des ces articles reprennent le communiqué de départ. Certains en supprimant des parties, d'autres y ajoutant des commentaires. Donc, les infos "alternatives" concernant ce sujet étaient noyés dans la masse des sites qui reprennent la new. On va voir si cela changera quelque chose dans l'avenir, mais en rendant plus lisible l'info première, on devrait diminuer le "buzz" lié à certaines médiatisations tonitruantes.
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39372588,00.htm?xtor=RSS-1
J'ai dernièrement trouvé mieux. Un article 1 émis par A sur son site et dans son journal qui dit quelque chose. Un article 2 mis par B sur un autre site pour mettre en valeur ce que dit A dans l'article 1. Et un article 3 émis par A pour dire, "vous voyez, j'ai raison B en parle aussi dans cet article" avec un lien vers l'article 2.
Bien entendu, dans d'autres sites connexes ont trouve les 3 articles, plus d'autres articles commentant ces articles. Ce qui fait que l'on a rapidement une dizaines de sources "indépendantes" mais il y a un seul article de départ ...
Moralité: ce doit être vrai puisque tout le monde en parle ...
PS, à l'heure ou j'écrit ces mots, je vois que Google News a signer des accords pour mettre en exergue la première source d'une news. Avec le système actuel, si je cherche une news sur un sujet X, je vais trouver 100 , voire 1000 articles s'il s'agit d'un fait d'actualité.
Or, la majorité des ces articles reprennent le communiqué de départ. Certains en supprimant des parties, d'autres y ajoutant des commentaires. Donc, les infos "alternatives" concernant ce sujet étaient noyés dans la masse des sites qui reprennent la new. On va voir si cela changera quelque chose dans l'avenir, mais en rendant plus lisible l'info première, on devrait diminuer le "buzz" lié à certaines médiatisations tonitruantes.
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39372588,00.htm?xtor=RSS-1
Narduccio- Général (Administrateur)
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Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Petit passage p.48, du Livre de Pauwels, Le mythe de la bonne guerre sur la comparaison entre les USA et l'URSS, dans les années 30 :
La grande dépression mis en évidence les carences du capitalisme et international. Cette situation contrastait avec celle du nouvel Etat bolchevik où, sous la houlette de Staline, l'industrialisation se poursuivait à un rythme soutenu et où il n'y avait ni crise économique, ni chômage de masse. Tout au contraire, durant les années 30, l'URSS connut une véritable révolution industrielle. Un historien américain, John H.Backer, a même comparé ce développement fulgurant de l'économie soviétique au boom économique en Allemagne occidentale après la seconde guerre mondiale, qui fut célébré comme un miracle économique. Dans un premier temps, d'importants sacrifices furent demandés à la population soviétique. Or selon Robert W.Thurston le niveau de vie du peuple soviétique augmenta "lentement mais sûrement" après 1933, et "des progrès tangibles furent réalisés en direction d'un bien être général", cela au moment même où aux USA la situation d'un grand nombre d'américains devenait de plus en plus désespéré".
On peut parler d' analyse hémiplégique de l'histoire ...quid de la Grande Terreur ? Du goulag érigé en système de gouvernement ? Tu m'étonnes qu'il n'y ait pas de chômeurs en URSS, ils étaient envoyés en Sibérie !
Misère noire aux états-unis, opulence en URSS ...de l'objectivité à l'état pur !!
A noter que si Pauwels fait référence à deux historiens, sans citer les pages de référence, l'un d'eux, Robert W.Thurston, a écrit :
Life and Terror in Stalin's russia 1934-1941, New Haven, CT et Londres, où il défend le fait que Staline voulait démocratiser le fonctionnement URSS (ne riez pas ...) et luttait contre la bureaucratie rouge ...Il est vrai qu'avec les purges qu'il a faite dans le parti, ça peut coller ...
La grande dépression mis en évidence les carences du capitalisme et international. Cette situation contrastait avec celle du nouvel Etat bolchevik où, sous la houlette de Staline, l'industrialisation se poursuivait à un rythme soutenu et où il n'y avait ni crise économique, ni chômage de masse. Tout au contraire, durant les années 30, l'URSS connut une véritable révolution industrielle. Un historien américain, John H.Backer, a même comparé ce développement fulgurant de l'économie soviétique au boom économique en Allemagne occidentale après la seconde guerre mondiale, qui fut célébré comme un miracle économique. Dans un premier temps, d'importants sacrifices furent demandés à la population soviétique. Or selon Robert W.Thurston le niveau de vie du peuple soviétique augmenta "lentement mais sûrement" après 1933, et "des progrès tangibles furent réalisés en direction d'un bien être général", cela au moment même où aux USA la situation d'un grand nombre d'américains devenait de plus en plus désespéré".
On peut parler d' analyse hémiplégique de l'histoire ...quid de la Grande Terreur ? Du goulag érigé en système de gouvernement ? Tu m'étonnes qu'il n'y ait pas de chômeurs en URSS, ils étaient envoyés en Sibérie !
Misère noire aux états-unis, opulence en URSS ...de l'objectivité à l'état pur !!
A noter que si Pauwels fait référence à deux historiens, sans citer les pages de référence, l'un d'eux, Robert W.Thurston, a écrit :
Life and Terror in Stalin's russia 1934-1941, New Haven, CT et Londres, où il défend le fait que Staline voulait démocratiser le fonctionnement URSS (ne riez pas ...) et luttait contre la bureaucratie rouge ...Il est vrai qu'avec les purges qu'il a faite dans le parti, ça peut coller ...
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Je viens d'ouvrir une discussion sur la désinformation médiatique, tu cite de très bon exemple ...
Narduccio- Général (Administrateur)
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Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Autre référence pour appuyer le fait que la majorité des élites américaines étaient en faveur d'une politique pro-fasciste et anti-soviétique, l'historien communiste est-allemand Horn Rüdiger ...Il est clair que ce "scientifique" a eu facilement accès aux archives américaines et qu'il fut d'une objectivité à toute épreuve !!
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Toute la méthode Pauwels dans sa splendeur :
p.56
"Londres et Paris continuèrent à espérer que Hitler se tourne vers l'URSS, et ils se préparèrent même à l'assister le cas échéant. Durant l'hivers 1939-1940, les gouvernements et les états-majors français et britanniques élaborèrent toutes sortes de stratégies, non dans le but d'attaquer l'allemagne, pays avec lequel ils étaient officiellement en guerre, mais pour attaquer l'URSS, telle, par exemple, ce projet d'offensive visant les champs pétrolifères de Bakou"
Moreau d'anthologie de désinformation par omission ...les plans pour le bombardement de Bakou ont bien existé, mais ...à cause de la guerre finno-soviétique dont Pauwels ne dit mot !! Procédé négationniste par excellence, stigmatiser la conséquence en oubliant la cause !
p.56
"Londres et Paris continuèrent à espérer que Hitler se tourne vers l'URSS, et ils se préparèrent même à l'assister le cas échéant. Durant l'hivers 1939-1940, les gouvernements et les états-majors français et britanniques élaborèrent toutes sortes de stratégies, non dans le but d'attaquer l'allemagne, pays avec lequel ils étaient officiellement en guerre, mais pour attaquer l'URSS, telle, par exemple, ce projet d'offensive visant les champs pétrolifères de Bakou"
Moreau d'anthologie de désinformation par omission ...les plans pour le bombardement de Bakou ont bien existé, mais ...à cause de la guerre finno-soviétique dont Pauwels ne dit mot !! Procédé négationniste par excellence, stigmatiser la conséquence en oubliant la cause !
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Une autre polémique qui avait agité le landernau des spécialistes de la seconde guerre mondiale, et auquel Pauwels fait référence.
Richard Overy, historien anglais, qui a publié une monumentale histoire de la seconde guerre mondiale :
http://www.amazon.fr/exec/obidos/search-handle-url/402-0692693-7995314?%5Fencoding=UTF8&search-type=ss&index=books-fr-intl-us&field-author=Richard%20Overy
s'était opposé à l'historien marxiste Timothy Mason, spécialiste de la classe ouvrière allemande sous le nazisme et qui soulignait dans Past and Present, que la guerre fut déclenchée par Hitler pour résoudre les difficultés économiques que connaissaient l'allemagne, alors que Overy, soutenait que le rôle d'Hitler fut fondamental dans le déclenchement de la guerre, même si le Reich connaissait des problèmes économiques.
A noter que Mason, même si il voyait dans le nazisme un sous-produit du capitalisme, précisait, aussi, que le nazisme possédait une autonomie politique qui n'était pas soumise aux intérêts capitalistes.
[url]http://en.wikipedia.org/wiki/Timothy_Mason[url]
Richard Overy, historien anglais, qui a publié une monumentale histoire de la seconde guerre mondiale :
http://www.amazon.fr/exec/obidos/search-handle-url/402-0692693-7995314?%5Fencoding=UTF8&search-type=ss&index=books-fr-intl-us&field-author=Richard%20Overy
s'était opposé à l'historien marxiste Timothy Mason, spécialiste de la classe ouvrière allemande sous le nazisme et qui soulignait dans Past and Present, que la guerre fut déclenchée par Hitler pour résoudre les difficultés économiques que connaissaient l'allemagne, alors que Overy, soutenait que le rôle d'Hitler fut fondamental dans le déclenchement de la guerre, même si le Reich connaissait des problèmes économiques.
A noter que Mason, même si il voyait dans le nazisme un sous-produit du capitalisme, précisait, aussi, que le nazisme possédait une autonomie politique qui n'était pas soumise aux intérêts capitalistes.
[url]http://en.wikipedia.org/wiki/Timothy_Mason[url]
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Autre élément qui ruine encore la thèse d'un gouvernement américain pro-fasciste et soviétophobe, est le fait que les américains aient averti les soviétiques de l'imminence de l'attaque allemande, en mars 1941, comme le précise David E.Murphy, dans son livre Ce que Staline savait, Stock 2005.
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Continuons l'analyse de l'impérialisme américain, dans l'entre-deux-guerres. Je m'appuie toujours sur l'excellent livre de Yves-Henri Nouailhat, Les États-Unis et le monde, de 1898 à nos jours, Armand Colin 1997, acheté chez un bouquiniste à Aix en Provence.
Dès 1921, les américains, sous l'influence des nombreux groupes pacifistes, vont enclencher un processus visant à limiter les armements voire à désarmer.
La Conférence de Washington, de novembre 1921 à Février 1922, réunit les 5 grandes puissances navales. Le
résultat est l'arrêt de la construction des cuirassés (navire de plus de 10 000 tonnes) pendant 10 ans, et l'établissement de quotas fixant l'importance des flottes (1 = 100 000 tonnes) :
- 5 pour les USA et l'Angleterre.
- 3 pour le Japon
- 1,75 pour la France et l'Italie.
Il
est à noter que les anglais ne sont pas mécontents de cette égalité, puisque les américains s'apprêtaient à sortir des navires ultra-modernes, reléguant leurs vieux cuirassés à la ferraille.
Il est à noter que 70 navires sont désarmés par les trois grandes puissances navales.
Après la signature du traité, le secrétaire d'état Hughes, très optimiste, déclarera :
"Ce traité met fin, absolument fin, à la course aux armements navals."
Mais comme cet accord ne concernait que les navires supérieurs à 10 000 tonnes, le secrétaire d'Etat Frank Kellogg, décide d'initier une nouvelle Conférence, à Genève, de juin à août 1927, pour arriver à accord de limitation plus complet. C'est un échec. Les Français et les Italiens ne sont pas venus, et les anglais n'ont pas accepté les propositions de limitation américaine.
De janvier à avril 1930, une 3eme Conférence aura lieu, à Londres, sous l'égide du président Hoover, qui prolongera le Naval Holliday,
pour les cuirassés, jusqu'en 1936, et qui redéfinira les quotas pour les destroyers et les croiseurs de moins de 10 000 tonnes. Mais les Français et les Italiens n'acceptent l'accord !
En février 1932, Hoover décide de faire participer son pays à la Conférence du désarmement de la SDN, à Genève. Il
proposera même un plan pour réduire d’un tiers les forces navales, en cuirassés, croiseurs et destroyers, ainsi que la suppression totale des porte-avions, des sous-marins, des avions, de l’artillerie lourde, des tanks et des gaz de combat. Proposition qui ne sera évidemment pas retenue par les autres puissances !
Enfin, en ce qui concerne les forces terrestres, l'armée américaine passera de 228 000 hommes en 1920, à 119 000 en 1927.
L'aviation restera à l'état embryonnaire puisque les demandes du brigadier-général Mitchell pour forger une véritable armée aérienne seront refusées.
Conclusion ? On ne peut pas dire que les capitalistes américains aient poussé à la guerre ...
Dès 1921, les américains, sous l'influence des nombreux groupes pacifistes, vont enclencher un processus visant à limiter les armements voire à désarmer.
La Conférence de Washington, de novembre 1921 à Février 1922, réunit les 5 grandes puissances navales. Le
résultat est l'arrêt de la construction des cuirassés (navire de plus de 10 000 tonnes) pendant 10 ans, et l'établissement de quotas fixant l'importance des flottes (1 = 100 000 tonnes) :
- 5 pour les USA et l'Angleterre.
- 3 pour le Japon
- 1,75 pour la France et l'Italie.
Il
est à noter que les anglais ne sont pas mécontents de cette égalité, puisque les américains s'apprêtaient à sortir des navires ultra-modernes, reléguant leurs vieux cuirassés à la ferraille.
Il est à noter que 70 navires sont désarmés par les trois grandes puissances navales.
Après la signature du traité, le secrétaire d'état Hughes, très optimiste, déclarera :
"Ce traité met fin, absolument fin, à la course aux armements navals."
Mais comme cet accord ne concernait que les navires supérieurs à 10 000 tonnes, le secrétaire d'Etat Frank Kellogg, décide d'initier une nouvelle Conférence, à Genève, de juin à août 1927, pour arriver à accord de limitation plus complet. C'est un échec. Les Français et les Italiens ne sont pas venus, et les anglais n'ont pas accepté les propositions de limitation américaine.
De janvier à avril 1930, une 3eme Conférence aura lieu, à Londres, sous l'égide du président Hoover, qui prolongera le Naval Holliday,
pour les cuirassés, jusqu'en 1936, et qui redéfinira les quotas pour les destroyers et les croiseurs de moins de 10 000 tonnes. Mais les Français et les Italiens n'acceptent l'accord !
En février 1932, Hoover décide de faire participer son pays à la Conférence du désarmement de la SDN, à Genève. Il
proposera même un plan pour réduire d’un tiers les forces navales, en cuirassés, croiseurs et destroyers, ainsi que la suppression totale des porte-avions, des sous-marins, des avions, de l’artillerie lourde, des tanks et des gaz de combat. Proposition qui ne sera évidemment pas retenue par les autres puissances !
Enfin, en ce qui concerne les forces terrestres, l'armée américaine passera de 228 000 hommes en 1920, à 119 000 en 1927.
L'aviation restera à l'état embryonnaire puisque les demandes du brigadier-général Mitchell pour forger une véritable armée aérienne seront refusées.
Conclusion ? On ne peut pas dire que les capitalistes américains aient poussé à la guerre ...
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Certains "pauwelistes" arguent de l'influence de Henry Ford sur Hitler pour démontrer la culpabilité du grand capital américain dans l'émergence du nazisme. Mais Henry Ford incarnait-il vraiment l'établishment américain ? Je suis tombé sur un article d'André Kaspi, Henry Ford, le roi de l'automobile, in L'Histoire n°36, septembre 1990, p 34-46 qui précise la personnalité du grand patron américain. La Conclusion est de moi.
1) Une origine rurale qui l'influencera toute sa vie.
Henry Ford est né le 20 juillet 1863 à Dearborn, dans le Michigan, dans une famille de petit fermier. Peu doué à l'école, il n'est pas, non plus, attiré par les travaux des champs. C'est la mécanique qui le passionnera très vite, et il ira faire son apprentissage à Détroit. Plus tard, engagé par Edison, il bricolera ses moteurs qui donneront sa fameuse Ford T, qui sortira le 1er octobre 1908.
Ford sera influencé toute sa vie par ses origines rurales, se méfiant des banquiers, de Wall Street, de la Haute Société et des bureaucrates de Washington. Il sera marqué par la baisse des prix agricoles, à la fin du XIXe sicèle, qui va toucher de plein fouet les paysans américains qui haïront l'oligarchie de la côte Est.
Ford se méfie tellement des banquiers qu'il ne proposera pas de crédit pour l'achat de ses Ford T, et cela, jusque dans les années 20, ce dont profiteront ses concurrents pour lui tailler des croupières !
2) Un patron social qui s'opposera aux syndicats !
Henry Ford lorsqu'il lance sa Ford T, en 1908, qui connaîtra un succès fulgurant, passant de la production de 32 000 véhicules en 1910 à 750 000 en 1916 et de 22 % de part du marché de l'automobile en 1912, à plus de 61 % en 1921, va avoir la réputation d'un patron social, au début de son aventure. En effet, il paie très bien ses ouvriers qui seront, d'ailleurs, ses meilleurs clients ! Il est d'ailleurs un patron assez paternaliste qui essaie d'améliorer la vie de tous les jours de ses ouvriers.
Mais après le krach de 1929, le vieil homme se montre férocement hostile aux syndicats et les salaires des ouvriers vont devenir inférieurs à ceux pratiqués par General Motors et Chrysler.
Son service d’ordre recrute dans le milieu et cogne dur. Le 7 mars 1932, un groupuscule de syndicalistes communistes se heurte au service d’ordre de la Ford, soutenu par la police de Dearborn. L’un des leaders et trois de ses compagnons sont abattus par une rafale de mitrailleuse. Lorsque la loi de 1933, dite National Industrial Recovery Act autorise les syndicats, Ford fait la sourde oreille.
En 1935, une nouvelle loi, proposée par le sénateur Robert Wagner, est votée par le Congrès et remplace le NIRA. Un Bureau National a pour mission de veiller aux relations entre les employés et leurs patrons, de pourchasser les pratiques injustes, d’aider à la mise en place de représentations syndicales. Les ouvriers de l’automobile saisissent l’occasion pour tenter d’imposer à Ford la présence d’un syndicat. Peine perdue ! Le 26 mai 1937, les leaders du mouvement sont passés à tabac par le service d’ordre. Henry Ford va résister jusqu’en juin 1941, jour où il signe une convention collective avec l’United Automobile Workers. Une grande victoire pour le syndicalisme américain contre celui qui fut, jadis, l’entrepreneur du peuple.
3) La tentation du politique : du pacifisme à l'antisémitisme !
a) Des convictions pacifistes.
Le déclenchement de la Grande Guerre l’a bouleversé. Pour lui, tout soldat est un « meurtrier ». La guerre résulte pour lui des intrigues des banquiers et des marchands de canons. Wall Street mène l’horrible complot. Pour arrêter le carnage, Henry Ford décide de lancer une campagne d’opinion qui devait incite les belligérants à rétablir la paix.
Après avoir rencontré Wilson, Ford embarque, le 4 décembre 1915, sur l’Oscar II, « le bateau de la paix ». Son but, répète-t-il, est de « renvoyer chez eux avant Noël les hommes qui combattent dans les tranchées".
Mais naissent et s’amplifient, et, arrivé à Oslo le 18 décembre, Ford quitte ses compagnons et retournent aux USA.
En 1918, il se présentera pour le poste de sénateur fédéral du Michigan, sur 500 000 suffrages exprimés, il sera battu par 4 400 voix.
b) La dérive antisémite.
En novembre 1918, Henry Ford a acheté un hebdomadaire, le Dearborn International. Parmi les causes à défendre, la SDN, les méfaits de la propriété absentéiste (?), les logements décents, la nationalisation du téléphone, du télégraphe, des chemins de fer, la prohibition des boissons alcoolisées, les droits des femmes, la méfiance à l’encontre des banquiers.
Le 22 mai 1920, L’Independent commence la publication de 91 articles sur « Le Juif International : un problème mondial. » Pendant deux ans, le complot des Juifs est inlassablement dénoncé. La source ? Les Protocoles des sages de Sion, faux document fabriqué en Russie, en 1903. Les Juifs sont accusés de corrompre, aux USA, la vie politique, les milieux financiers, les mœurs et de vouloir prendre le pouvoir dans le monde, tantôt sous le masque du capitalisme, tantôt sous celui du bolchevisme.
« En Amérique, nous révèle l’hebdomadaire, la plupart des grosses affaires, les trusts et les banques, les ressources nationales et les principales productions agricoles comme le tabac, le coton et le sucre, sont entre les mains des financiers juifs ou de leurs agents. Les Juifs sont les propriétaires les plus puissants et les plus nombreux du pays. Ils dominent le monde du théâtre. Ils ont la maîtrise absolue des publications (…). Il y a une race, une partie de l’humanité, qui n’a jamais été bien accueillie et a pourtant réussi à s’emparer du pouvoir auquel la race la plus fière des Gentils n’a jamais aspiré. »
Son antisémitisme plonge ses racines dans le mouvement populiste américain des années 1890, avec la crise rurale consécutive à la baisse des produits agricoles, porté par l’hostilité des fermiers à l’oligarchie financière.
La campagne de presse prend fin brutalement en janvier 1922, parce que l’image de marque de Ford en a subi les effets, mais parce que les producteurs de cinéma de Hollywood ont menacé de montrer à l’écran des modèles T qui dérapent ou s’écrasent contre des arbres.
Elle reprend en 1924 pour se terminer devant les tribunaux, trois ans plus tard. Ford fera amende honorable. En une longue lettre il présente ses excuses à la communauté juive. Malgré tout, il restera le porte-parole de l’antisémitisme.
A l’étranger, sa phobie fera des émules. C’est grâce à lui que Les Protocole des Sages de Sion ont eu une large diffusion dans l’Allemagne des années 20. Hitler a lu les articles du Dearborn Independant, a accroché le portait de Ford dans son appartement, et est le seul américain à avoir été cité dans Mein Kampf.
Conclusion.
Henry Ford était-il représentatif de l'établishment américain ? Certainement pas ! Patron paternaliste, marqué par ses origines rurales, l'homme se méfiera toute sa vie des financiers de Wall Street (il refusera la pratique du crédit durant longtemps !) et des bureaucrates de Washington. Peu intéressé par la vie mondaine, menant une vie rangée, son antisémitisme prendra ses racines idéologiques dans le populisme américaine qui naîtra sur les ferments de la crise agricole.
Ford verra dans l'image du juif, le capitaliste et le bolchevique, un être syncrétique et démoniaque qui dirige, en sous-main, l'économie mondiale. Atypique dans le paysage des patrons américains, il se mettra d'ailleurs à dos Hollywood et sera traîné devant les tribunaux pour son antisémtisme. Si peu intégré à l'établishment, qu'il sera battu deux fois à des élections sénatoriales !!
Mais d'après Kaspi, c'est son journal qui diffusera Les Protocoles des sages de Sion qui influencera grandement Adolf Hitler.
Aussi, Henry Ford incarne plutôt un certain populisme américain de l'Amérique profonde plutôt que le capitalisme de Wall Street !
1) Une origine rurale qui l'influencera toute sa vie.
Henry Ford est né le 20 juillet 1863 à Dearborn, dans le Michigan, dans une famille de petit fermier. Peu doué à l'école, il n'est pas, non plus, attiré par les travaux des champs. C'est la mécanique qui le passionnera très vite, et il ira faire son apprentissage à Détroit. Plus tard, engagé par Edison, il bricolera ses moteurs qui donneront sa fameuse Ford T, qui sortira le 1er octobre 1908.
Ford sera influencé toute sa vie par ses origines rurales, se méfiant des banquiers, de Wall Street, de la Haute Société et des bureaucrates de Washington. Il sera marqué par la baisse des prix agricoles, à la fin du XIXe sicèle, qui va toucher de plein fouet les paysans américains qui haïront l'oligarchie de la côte Est.
Ford se méfie tellement des banquiers qu'il ne proposera pas de crédit pour l'achat de ses Ford T, et cela, jusque dans les années 20, ce dont profiteront ses concurrents pour lui tailler des croupières !
2) Un patron social qui s'opposera aux syndicats !
Henry Ford lorsqu'il lance sa Ford T, en 1908, qui connaîtra un succès fulgurant, passant de la production de 32 000 véhicules en 1910 à 750 000 en 1916 et de 22 % de part du marché de l'automobile en 1912, à plus de 61 % en 1921, va avoir la réputation d'un patron social, au début de son aventure. En effet, il paie très bien ses ouvriers qui seront, d'ailleurs, ses meilleurs clients ! Il est d'ailleurs un patron assez paternaliste qui essaie d'améliorer la vie de tous les jours de ses ouvriers.
Mais après le krach de 1929, le vieil homme se montre férocement hostile aux syndicats et les salaires des ouvriers vont devenir inférieurs à ceux pratiqués par General Motors et Chrysler.
Son service d’ordre recrute dans le milieu et cogne dur. Le 7 mars 1932, un groupuscule de syndicalistes communistes se heurte au service d’ordre de la Ford, soutenu par la police de Dearborn. L’un des leaders et trois de ses compagnons sont abattus par une rafale de mitrailleuse. Lorsque la loi de 1933, dite National Industrial Recovery Act autorise les syndicats, Ford fait la sourde oreille.
En 1935, une nouvelle loi, proposée par le sénateur Robert Wagner, est votée par le Congrès et remplace le NIRA. Un Bureau National a pour mission de veiller aux relations entre les employés et leurs patrons, de pourchasser les pratiques injustes, d’aider à la mise en place de représentations syndicales. Les ouvriers de l’automobile saisissent l’occasion pour tenter d’imposer à Ford la présence d’un syndicat. Peine perdue ! Le 26 mai 1937, les leaders du mouvement sont passés à tabac par le service d’ordre. Henry Ford va résister jusqu’en juin 1941, jour où il signe une convention collective avec l’United Automobile Workers. Une grande victoire pour le syndicalisme américain contre celui qui fut, jadis, l’entrepreneur du peuple.
3) La tentation du politique : du pacifisme à l'antisémitisme !
a) Des convictions pacifistes.
Le déclenchement de la Grande Guerre l’a bouleversé. Pour lui, tout soldat est un « meurtrier ». La guerre résulte pour lui des intrigues des banquiers et des marchands de canons. Wall Street mène l’horrible complot. Pour arrêter le carnage, Henry Ford décide de lancer une campagne d’opinion qui devait incite les belligérants à rétablir la paix.
Après avoir rencontré Wilson, Ford embarque, le 4 décembre 1915, sur l’Oscar II, « le bateau de la paix ». Son but, répète-t-il, est de « renvoyer chez eux avant Noël les hommes qui combattent dans les tranchées".
Mais naissent et s’amplifient, et, arrivé à Oslo le 18 décembre, Ford quitte ses compagnons et retournent aux USA.
En 1918, il se présentera pour le poste de sénateur fédéral du Michigan, sur 500 000 suffrages exprimés, il sera battu par 4 400 voix.
b) La dérive antisémite.
En novembre 1918, Henry Ford a acheté un hebdomadaire, le Dearborn International. Parmi les causes à défendre, la SDN, les méfaits de la propriété absentéiste (?), les logements décents, la nationalisation du téléphone, du télégraphe, des chemins de fer, la prohibition des boissons alcoolisées, les droits des femmes, la méfiance à l’encontre des banquiers.
Le 22 mai 1920, L’Independent commence la publication de 91 articles sur « Le Juif International : un problème mondial. » Pendant deux ans, le complot des Juifs est inlassablement dénoncé. La source ? Les Protocoles des sages de Sion, faux document fabriqué en Russie, en 1903. Les Juifs sont accusés de corrompre, aux USA, la vie politique, les milieux financiers, les mœurs et de vouloir prendre le pouvoir dans le monde, tantôt sous le masque du capitalisme, tantôt sous celui du bolchevisme.
« En Amérique, nous révèle l’hebdomadaire, la plupart des grosses affaires, les trusts et les banques, les ressources nationales et les principales productions agricoles comme le tabac, le coton et le sucre, sont entre les mains des financiers juifs ou de leurs agents. Les Juifs sont les propriétaires les plus puissants et les plus nombreux du pays. Ils dominent le monde du théâtre. Ils ont la maîtrise absolue des publications (…). Il y a une race, une partie de l’humanité, qui n’a jamais été bien accueillie et a pourtant réussi à s’emparer du pouvoir auquel la race la plus fière des Gentils n’a jamais aspiré. »
Son antisémitisme plonge ses racines dans le mouvement populiste américain des années 1890, avec la crise rurale consécutive à la baisse des produits agricoles, porté par l’hostilité des fermiers à l’oligarchie financière.
La campagne de presse prend fin brutalement en janvier 1922, parce que l’image de marque de Ford en a subi les effets, mais parce que les producteurs de cinéma de Hollywood ont menacé de montrer à l’écran des modèles T qui dérapent ou s’écrasent contre des arbres.
Elle reprend en 1924 pour se terminer devant les tribunaux, trois ans plus tard. Ford fera amende honorable. En une longue lettre il présente ses excuses à la communauté juive. Malgré tout, il restera le porte-parole de l’antisémitisme.
A l’étranger, sa phobie fera des émules. C’est grâce à lui que Les Protocole des Sages de Sion ont eu une large diffusion dans l’Allemagne des années 20. Hitler a lu les articles du Dearborn Independant, a accroché le portait de Ford dans son appartement, et est le seul américain à avoir été cité dans Mein Kampf.
Conclusion.
Henry Ford était-il représentatif de l'établishment américain ? Certainement pas ! Patron paternaliste, marqué par ses origines rurales, l'homme se méfiera toute sa vie des financiers de Wall Street (il refusera la pratique du crédit durant longtemps !) et des bureaucrates de Washington. Peu intéressé par la vie mondaine, menant une vie rangée, son antisémitisme prendra ses racines idéologiques dans le populisme américaine qui naîtra sur les ferments de la crise agricole.
Ford verra dans l'image du juif, le capitaliste et le bolchevique, un être syncrétique et démoniaque qui dirige, en sous-main, l'économie mondiale. Atypique dans le paysage des patrons américains, il se mettra d'ailleurs à dos Hollywood et sera traîné devant les tribunaux pour son antisémtisme. Si peu intégré à l'établishment, qu'il sera battu deux fois à des élections sénatoriales !!
Mais d'après Kaspi, c'est son journal qui diffusera Les Protocoles des sages de Sion qui influencera grandement Adolf Hitler.
Aussi, Henry Ford incarne plutôt un certain populisme américain de l'Amérique profonde plutôt que le capitalisme de Wall Street !
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Sur les courants isolationnistes et le neutralisme américain, une bonne analyse de Yves-Henri Nouailhat, dans Les Etats-Unis et le monde, de 1898 à nos jours, Armand Colin, 2000.
L’opinion publique qui s’intéresse peu aux problèmes de politiques étrangères. Des journaux comme le Chicago Tribune, champion de l’isolationnisme, ou la presse du groupe Hearst correspondent bien aux grandes tendances de l’opinion.
Irrité par les dettes de guerre non remboursées, le Congrès vote le Johnson Act, le 13 avril 1934, qui interdit l’émission de tout emprunt en faveur des pays n’ayant pas honoré leurs dettes.
(p.127-130) A partir de 1933, une vague de fond d’isolationnisme déferle sur l’Amérique. C’est ce que Selig Adler appela « The Great Isolationnist Aberration ».
Les causes de ce mouvement sont multiples.
- Sur le plan économique, la grande dépression va recentrer l’intérêt de l’opinion américaine sur la politique intérieure.
- La diffusion d’explications troublantes quant aux raisons de l’entrée en guerre des USA, dans la guerre, en 1917, jette un trouble dans le public. Le livre de Walter Millis, Road to war, paru en 1935, annonce que les anglais auraient influencé les Etats-unis par leur propagande. Et surtout, l’annonce, sans preuves, que les banquiers américains ayant fait d’énormes prêts aux alliés, aient pu influencer le gouvernement par peur de ne pas récupérer leur mise ! D’autres ouvrages comme Merchants of Death de Helmuth C.Englebrecht ou Iron, Blood and Profits, de Georges Seldes, parus tous les deux en 1934, popularisent cette vision d’une guerre déclenchée par le monde de la finance et des marchands d’armes.
(On pourra noter que la société américaine produit ses propres critiques, ce qui n'est pas le cas de tous les systèmes ...et que les conspirationnistes n'ont pas commencé avec Pauwels et Thierry Meyssan ! Dans l'entre-deux-guerres, les thèses américaines accusant les financiers d'avoir provoqué l'entrée en guerre, fleurissent donc aux USA ! Comme disait Illitch, l'histoire nous ressert toujours les mêmes plats !Attenion, je ne nie pas que les américains aient fait de gigantesques profits durant la Première guerre mondiale, mais ce ne sont pas les banquiers qui ont provoqué l'entrée en guerre ...et que je sache, les USA ne sont pas responsables de la folie belliciste européenne !)
A cet égard, la création en février 1934, à la demande du sénateur républicain Gérald Nye, du North Dakota, d’une « commission du Sénat pour étudier l’industrie des munitions » joua un rôle important. Nye et le sénateur Borah, vont alors se faire les champions de l’accusation frappant le monde des affaires !
- Les dettes non remboursées par les pays européens débiteurs des USA.
Pour toutes ces raisons, une immense majorité d’américains souhaite que leur gouvernement évite toute forme d’engagement, déclaré ou implicite, vis-à-vis d’autres nations.
( p130-131) L’apogée de ce courant isolationniste va se concrétiser dans les lois sur la neutralité, qui découlent directement des travaux de la commission Nye.
Après l’attaque de l’Ethiopie par Mussolini, le 3 octobre 1935, l’embargo est proclamé par Roosevelt sur les ventes d’armes et de munitions, bien qu’il n’y ait pas eu de déclaration de guerre. La loi de neutralité votée en 1935, expirait le 1er mars 1936. Aussi, le Congrès vote une deuxième loi de neutralité que Roosevelt signe le 29 février 1936. De plus, elle interdit expressément tout prêt ou crédit aux belligérants. Lors du déclenchement de la guerre d’Espagne, une résolution du Congrès, le 6 janvier 1937, interdit l’exportation des armes et munitions à l’un et l’autre camp.
Etant donné que les deux premières lois de neutralité avaient un caractère transitoire, le Congrès voulut mettre au point un texte définitif. Une troisième loi est donc votée le 1er mai 1937. Elle reprend les dispositions des deux précédents tout en y ajoutant la distinction entre armes et munitions et approvisionnements. Les matières premières peuvent être vendues mais en étant payées cash et que lui-même emporte (carry) sa marchandise ! C’est au Président de décider la clause Cash and Carry.
La clause Cash and Carry est cependant critiquée par ceux qui estiment qu’elle favorise les pays riches. L’historien américain Robert Divine pense que Roosevelt ne s’est pas opposé à cette mesure car elle favorisait en réalité la Grande-Bretagne et la France, qui avaient la suprématie des mers, en cas de guerre avec l’Allemagne et l’Italie. (*Déjà, dès 1937, avec cette clause, Roosevelt prend implicitement parti pour les démocraties occidentales, en cas de conflit avec les puissances fascistes !)
Un représentant démocrate de l’Indiana, Ludlow, va jusqu’à proposer que la déclaration de guerre soit approuvée par un référendum populaire. Ce projet d’amendement faillit obtenir la majorité des deux tiers à la Chambre des représentants en janvier 1938, à 2 voix près !
Conclusion ? Les 3 lois sur la neutralité qui s'échelonnent de 1935 à 1937, qui consacre l'interdiction de vendre des armes et des munitions aux belligérants, conjuguée à l'interdiction de prêt, illustrent bien la volonté des américains de ne pas s'engager dans un conflit européen ! Il n'en reste pas moins que comme le souligne Robert Divine dans son livre, The illusion of neutrality, Franklin D.Roosevelt and the struggle over the Embargo, Chicago, 1962, Roosevelt, notamment par le biais de la clause Cash and Carry, voté dès 1937, favorisait clairement les puissances occidentales, seules capables d'emporter les marchandises américains achetées !
L’opinion publique qui s’intéresse peu aux problèmes de politiques étrangères. Des journaux comme le Chicago Tribune, champion de l’isolationnisme, ou la presse du groupe Hearst correspondent bien aux grandes tendances de l’opinion.
Irrité par les dettes de guerre non remboursées, le Congrès vote le Johnson Act, le 13 avril 1934, qui interdit l’émission de tout emprunt en faveur des pays n’ayant pas honoré leurs dettes.
(p.127-130) A partir de 1933, une vague de fond d’isolationnisme déferle sur l’Amérique. C’est ce que Selig Adler appela « The Great Isolationnist Aberration ».
Les causes de ce mouvement sont multiples.
- Sur le plan économique, la grande dépression va recentrer l’intérêt de l’opinion américaine sur la politique intérieure.
- La diffusion d’explications troublantes quant aux raisons de l’entrée en guerre des USA, dans la guerre, en 1917, jette un trouble dans le public. Le livre de Walter Millis, Road to war, paru en 1935, annonce que les anglais auraient influencé les Etats-unis par leur propagande. Et surtout, l’annonce, sans preuves, que les banquiers américains ayant fait d’énormes prêts aux alliés, aient pu influencer le gouvernement par peur de ne pas récupérer leur mise ! D’autres ouvrages comme Merchants of Death de Helmuth C.Englebrecht ou Iron, Blood and Profits, de Georges Seldes, parus tous les deux en 1934, popularisent cette vision d’une guerre déclenchée par le monde de la finance et des marchands d’armes.
(On pourra noter que la société américaine produit ses propres critiques, ce qui n'est pas le cas de tous les systèmes ...et que les conspirationnistes n'ont pas commencé avec Pauwels et Thierry Meyssan ! Dans l'entre-deux-guerres, les thèses américaines accusant les financiers d'avoir provoqué l'entrée en guerre, fleurissent donc aux USA ! Comme disait Illitch, l'histoire nous ressert toujours les mêmes plats !Attenion, je ne nie pas que les américains aient fait de gigantesques profits durant la Première guerre mondiale, mais ce ne sont pas les banquiers qui ont provoqué l'entrée en guerre ...et que je sache, les USA ne sont pas responsables de la folie belliciste européenne !)
A cet égard, la création en février 1934, à la demande du sénateur républicain Gérald Nye, du North Dakota, d’une « commission du Sénat pour étudier l’industrie des munitions » joua un rôle important. Nye et le sénateur Borah, vont alors se faire les champions de l’accusation frappant le monde des affaires !
- Les dettes non remboursées par les pays européens débiteurs des USA.
Pour toutes ces raisons, une immense majorité d’américains souhaite que leur gouvernement évite toute forme d’engagement, déclaré ou implicite, vis-à-vis d’autres nations.
( p130-131) L’apogée de ce courant isolationniste va se concrétiser dans les lois sur la neutralité, qui découlent directement des travaux de la commission Nye.
Après l’attaque de l’Ethiopie par Mussolini, le 3 octobre 1935, l’embargo est proclamé par Roosevelt sur les ventes d’armes et de munitions, bien qu’il n’y ait pas eu de déclaration de guerre. La loi de neutralité votée en 1935, expirait le 1er mars 1936. Aussi, le Congrès vote une deuxième loi de neutralité que Roosevelt signe le 29 février 1936. De plus, elle interdit expressément tout prêt ou crédit aux belligérants. Lors du déclenchement de la guerre d’Espagne, une résolution du Congrès, le 6 janvier 1937, interdit l’exportation des armes et munitions à l’un et l’autre camp.
Etant donné que les deux premières lois de neutralité avaient un caractère transitoire, le Congrès voulut mettre au point un texte définitif. Une troisième loi est donc votée le 1er mai 1937. Elle reprend les dispositions des deux précédents tout en y ajoutant la distinction entre armes et munitions et approvisionnements. Les matières premières peuvent être vendues mais en étant payées cash et que lui-même emporte (carry) sa marchandise ! C’est au Président de décider la clause Cash and Carry.
La clause Cash and Carry est cependant critiquée par ceux qui estiment qu’elle favorise les pays riches. L’historien américain Robert Divine pense que Roosevelt ne s’est pas opposé à cette mesure car elle favorisait en réalité la Grande-Bretagne et la France, qui avaient la suprématie des mers, en cas de guerre avec l’Allemagne et l’Italie. (*Déjà, dès 1937, avec cette clause, Roosevelt prend implicitement parti pour les démocraties occidentales, en cas de conflit avec les puissances fascistes !)
Un représentant démocrate de l’Indiana, Ludlow, va jusqu’à proposer que la déclaration de guerre soit approuvée par un référendum populaire. Ce projet d’amendement faillit obtenir la majorité des deux tiers à la Chambre des représentants en janvier 1938, à 2 voix près !
Conclusion ? Les 3 lois sur la neutralité qui s'échelonnent de 1935 à 1937, qui consacre l'interdiction de vendre des armes et des munitions aux belligérants, conjuguée à l'interdiction de prêt, illustrent bien la volonté des américains de ne pas s'engager dans un conflit européen ! Il n'en reste pas moins que comme le souligne Robert Divine dans son livre, The illusion of neutrality, Franklin D.Roosevelt and the struggle over the Embargo, Chicago, 1962, Roosevelt, notamment par le biais de la clause Cash and Carry, voté dès 1937, favorisait clairement les puissances occidentales, seules capables d'emporter les marchandises américains achetées !
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
La grande dépression mis en évidence les carences du capitalisme et international. Cette situation contrastait avec celle du nouvel Etat bolchevik où, sous la houlette de Staline, l'industrialisation se poursuivait à un rythme soutenu et où il n'y avait ni crise économique, ni chômage de masse. Tout au contraire, durant les années 30, l'URSS connut une véritable révolution industrielle. Un historien américain, John H.Backer, a même comparé ce développement fulgurant de l'économie soviétique au boom économique en Allemagne occidentale après la seconde guerre mondiale, qui fut célébré comme un miracle économique. Dans un premier temps, d'importants sacrifices furent demandés à la population soviétique. Or selon Robert W.Thurston le niveau de vie du peuple soviétique augmenta "lentement mais sûrement" après 1933, et "des progrès tangibles furent réalisés en direction d'un bien être général", cela au moment même où aux USA la situation d'un grand nombre d'américains devenait de plus en plus désespéré".
mouaah... c'est ridicule à un tels point que ça en devient comique...
Charlemagne- Police militaire (Modérateur)
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Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Charlemagne a écrit:La grande dépression mis en évidence les carences du capitalisme et international. Cette situation contrastait avec celle du nouvel Etat bolchevik où, sous la houlette de Staline, l'industrialisation se poursuivait à un rythme soutenu et où il n'y avait ni crise économique, ni chômage de masse. Tout au contraire, durant les années 30, l'URSS connut une véritable révolution industrielle. Un historien américain, John H.Backer, a même comparé ce développement fulgurant de l'économie soviétique au boom économique en Allemagne occidentale après la seconde guerre mondiale, qui fut célébré comme un miracle économique. Dans un premier temps, d'importants sacrifices furent demandés à la population soviétique. Or selon Robert W.Thurston le niveau de vie du peuple soviétique augmenta "lentement mais sûrement" après 1933, et "des progrès tangibles furent réalisés en direction d'un bien être général", cela au moment même où aux USA la situation d'un grand nombre d'américains devenait de plus en plus désespéré".
mouaah... c'est ridicule à un tels point que ça en devient comique...
Clair, mais les révisionnistes reviennent en force, aux USA, et même en France ! La haine qu'inspire l'amérique bushienne, se propage dans les études historiques !
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
La catastrophe du "Hindenburg" survient quand même parce que l'Allemagne ne peut se fournir en Hélium aux U.S Alors que Lindberg est ouvertement pro nazi ou alors un naîf aussi grand que l'atlantique est large,puisqu'il conseille aux français d'acheter leurs avions militaires en Allemagne. ......Il semblerait que l'opinion publique soit isolationniste et que Roosevelt,comme il l'a expliqué à Amaury de Lagrange lors des démarches pour l'achat d'avions,ne peut aucunement aller à l'encontre de lois votées par la chambre des représentants ou le sénat.Je pense que le monde étatsunisien se trouve partagé en tendances trés diverses et que liberté aidant chacun agisse comme ses opinions lui suggérent....
Maintenant il est vrai que le naufrage du Lusitania en 1915,incriminait la politique de fournitures de munitions à la Grande Bretagne puisqu'il y avait bel et bien un chargement de munitions à bord et on peut comprendre la mise en cause des fournisseurs d'armements
Maintenant il est vrai que le naufrage du Lusitania en 1915,incriminait la politique de fournitures de munitions à la Grande Bretagne puisqu'il y avait bel et bien un chargement de munitions à bord et on peut comprendre la mise en cause des fournisseurs d'armements
Major cowburn- Général de Division
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Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Les Américains sont quand même pas reponsable de tous les mots de la planète!
Memphis- Adjudant
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Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Memphis a écrit:Les Américains sont quand même pas reponsable de tous les mots de la planète!
C'est clair qu'ils ne sont pas les seuls à savoir parler et écrire.
Plus sérieusement, je suis bien d'accord sue le fait qu'on ne peut leur imputer tous les maux de la planète. Mais quand il s'agit de faire des gaffes, ils sont tout de même loin d'être les derniers.
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Baugnez44- Général (Administrateur)
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Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
tietie007 a écrit:Sur les courants isolationnistes et le neutralisme américain, une bonne analyse de Yves-Henri Nouailhat, dans Les Etats-Unis et le monde, de 1898 à nos jours, Armand Colin, 2000.
L’opinion publique qui s’intéresse peu aux problèmes de politiques étrangères. Des journaux comme le Chicago Tribune, champion de l’isolationnisme, ou la presse du groupe Hearst correspondent bien aux grandes tendances de l’opinion.
Irrité par les dettes de guerre non remboursées, le Congrès vote le Johnson Act, le 13 avril 1934, qui interdit l’émission de tout emprunt en faveur des pays n’ayant pas honoré leurs dettes.
(p.127-130) A partir de 1933, une vague de fond d’isolationnisme déferle sur l’Amérique. C’est ce que Selig Adler appela « The Great Isolationnist Aberration ».
Les causes de ce mouvement sont multiples.
- Sur le plan économique, la grande dépression va recentrer l’intérêt de l’opinion américaine sur la politique intérieure.
- La diffusion d’explications troublantes quant aux raisons de l’entrée en guerre des USA, dans la guerre, en 1917, jette un trouble dans le public. Le livre de Walter Millis, Road to war, paru en 1935, annonce que les anglais auraient influencé les Etats-unis par leur propagande. Et surtout, l’annonce, sans preuves, que les banquiers américains ayant fait d’énormes prêts aux alliés, aient pu influencer le gouvernement par peur de ne pas récupérer leur mise ! D’autres ouvrages comme Merchants of Death de Helmuth C.Englebrecht ou Iron, Blood and Profits, de Georges Seldes, parus tous les deux en 1934, popularisent cette vision d’une guerre déclenchée par le monde de la finance et des marchands d’armes.
(On pourra noter que la société américaine produit ses propres critiques, ce qui n'est pas le cas de tous les systèmes ...et que les conspirationnistes n'ont pas commencé avec Pauwels et Thierry Meyssan ! Dans l'entre-deux-guerres, les thèses américaines accusant les financiers d'avoir provoqué l'entrée en guerre, fleurissent donc aux USA ! Comme disait Illitch, l'histoire nous ressert toujours les mêmes plats !Attenion, je ne nie pas que les américains aient fait de gigantesques profits durant la Première guerre mondiale, mais ce ne sont pas les banquiers qui ont provoqué l'entrée en guerre ...et que je sache, les USA ne sont pas responsables de la folie belliciste européenne !)
A cet égard, la création en février 1934, à la demande du sénateur républicain Gérald Nye, du North Dakota, d’une « commission du Sénat pour étudier l’industrie des munitions » joua un rôle important. Nye et le sénateur Borah, vont alors se faire les champions de l’accusation frappant le monde des affaires !
- Les dettes non remboursées par les pays européens débiteurs des USA.
Pour toutes ces raisons, une immense majorité d’américains souhaite que leur gouvernement évite toute forme d’engagement, déclaré ou implicite, vis-à-vis d’autres nations.
( p130-131) L’apogée de ce courant isolationniste va se concrétiser dans les lois sur la neutralité, qui découlent directement des travaux de la commission Nye.
Après l’attaque de l’Ethiopie par Mussolini, le 3 octobre 1935, l’embargo est proclamé par Roosevelt sur les ventes d’armes et de munitions, bien qu’il n’y ait pas eu de déclaration de guerre. La loi de neutralité votée en 1935, expirait le 1er mars 1936. Aussi, le Congrès vote une deuxième loi de neutralité que Roosevelt signe le 29 février 1936. De plus, elle interdit expressément tout prêt ou crédit aux belligérants. Lors du déclenchement de la guerre d’Espagne, une résolution du Congrès, le 6 janvier 1937, interdit l’exportation des armes et munitions à l’un et l’autre camp.
Etant donné que les deux premières lois de neutralité avaient un caractère transitoire, le Congrès voulut mettre au point un texte définitif. Une troisième loi est donc votée le 1er mai 1937. Elle reprend les dispositions des deux précédents tout en y ajoutant la distinction entre armes et munitions et approvisionnements. Les matières premières peuvent être vendues mais en étant payées cash et que lui-même emporte (carry) sa marchandise ! C’est au Président de décider la clause Cash and Carry.
La clause Cash and Carry est cependant critiquée par ceux qui estiment qu’elle favorise les pays riches. L’historien américain Robert Divine pense que Roosevelt ne s’est pas opposé à cette mesure car elle favorisait en réalité la Grande-Bretagne et la France, qui avaient la suprématie des mers, en cas de guerre avec l’Allemagne et l’Italie. (*Déjà, dès 1937, avec cette clause, Roosevelt prend implicitement parti pour les démocraties occidentales, en cas de conflit avec les puissances fascistes !)
Un représentant démocrate de l’Indiana, Ludlow, va jusqu’à proposer que la déclaration de guerre soit approuvée par un référendum populaire. Ce projet d’amendement faillit obtenir la majorité des deux tiers à la Chambre des représentants en janvier 1938, à 2 voix près !
Conclusion ? Les 3 lois sur la neutralité qui s'échelonnent de 1935 à 1937, qui consacre l'interdiction de vendre des armes et des munitions aux belligérants, conjuguée à l'interdiction de prêt, illustrent bien la volonté des américains de ne pas s'engager dans un conflit européen ! Il n'en reste pas moins que comme le souligne Robert Divine dans son livre, The illusion of neutrality, Franklin D.Roosevelt and the struggle over the Embargo, Chicago, 1962, Roosevelt, notamment par le biais de la clause Cash and Carry, voté dès 1937, favorisait clairement les puissances occidentales, seules capables d'emporter les marchandises américains achetées !
Les trois séries de loi sur le neutralité, votées par le Congrès américain, en 1935, 1936 et 1937, vont être la conséquence de ce que Selig Adler appela « The Great Isolationnist Aberration ». Elles interdisent les prêts et la vente d'armes et de munitions aux pays belligérants !
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A noter que la troisième loi est donc votée le 1er mai 1937. Elle reprend les dispositions des deux précédentes tout en y ajoutant la distinction entre armes et munitions et approvisionnements. Les matières premières peuvent être vendues mais en étant payées cash et que lui-même emporte (carry) sa marchandise ! C’est au Président de décider la clause Cash and Carry.
La clause Cash and Carry est cependant critiquée par ceux qui estiment qu’elle favorise les pays riches. L’historien américain Robert Divine pense que Roosevelt ne s’est pas opposé à cette mesure car elle favorisait en réalité la Grande-Bretagne et la France, qui avaient la suprématie des mers, en cas de guerre avec l’Allemagne et l’Italie.
D'ailleurs, juste après le déclenchement de la guerre, une nouvelle loi de neutralité est votée et signée le 4 novembre : l’embargo sur les armes est levé, à condition que les belligérants en prennent livraison, les paient comptant ou avec un crédit de trois mois et qu’ils en assurent le transport. Evidemment, comme les alliés ont la maîtrise des mers, cette loi leur est destinée. Ainsi, une mission française d’achats se rend aux USA, à la fin de 1939.
La neutralité américaine, dans les années 30, fut donc très inégale. Par le bais de la loi cash and carry, Roosevelt prenait ouvertement parti pour les démocraties occidentales, seules à pouvoir acheter et transporter les armes américaines !
Encore un élément prouvant que les USA avait bien choisi leur camp, et cela, dès 1937 !
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Disons que Roosevelt avait choisi,mais pas forcément le congrés,il fallait qu'il se montre habille pour ne pas brusquer l'opinion
Major cowburn- Général de Division
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Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Le Grand capital américain responsable de la guerre ?
Un autre indice comme quoi Roosevelt n'était pas soviétophobe? Son attitude à propos de Katyn était assez révélatrice de sa soviétophilie. Victor Zaslavsky dans le Massacre de Katyn, Tempus 2007, p.89-90, met en lumière l'attitude bienveillante du président américain envers les soviétiques, même en mars 1945, alors que la guerre est définitivement gagnée :
Si le gouvernement britannique a été guidé essentiellement par des considérations de realpolitik, l'attitude de Roosevelt à propos de Katyn fut déterminée à la fois par son indifférence à l'égard du destin de l'Europe Orientale et par son désir de s'assurer la coopération de Staline dans l'organisation du monde de l'après-guerre.
La position du Président se traduit clairement dans l'affrontement entre Roosevelt et son ami George Earle, émissaire spécial pour les affaires balkaniques. Earle, auparavant ambassadeur des Etats-Unis en Bulgarie et en Autriche, avait recueilli un nombre considérable d'informations témoignant de la culpabilité soviétique dans l'affaire de Katyn et les avait envoyées à Roosevelt en mai 1944.
"Ce n'est rien d'autre que de la propagande, un complot des Allemands. Je suis absolument convaincu que ce ne sont pas les Russes qui l'ont fait.", fut la réponse de Roosevelt.
Earle insista, recueillit des données supplémentaires et, dans une lettre privée du 22 mars 1945, informa le président de son intention de publier un rapport complet sur Katyn. Roosevelt répliqua immédiatement :
"Je note avec préoccupation ton intention de publier ton opinion défavorable sur un de nos alliés. (....)Non seulement je ne le désire pas, mais je t'interdis de manière spécifique de rendre publique quelque information ou opinion que ce soit à propos de notre allié, que tu puisses avoir acquise alors que tu étais en mission ou en service dans la marine des USA."
Peu après, Earle reçut une mission diplomatique dans les lointaines Samoa et ne rentra aux USA qu'après la mort du Président.
Une soviétophilie du Président américain qui colle mal avec la thèse d'un grand capital américain proche des nazis !!
Si le gouvernement britannique a été guidé essentiellement par des considérations de realpolitik, l'attitude de Roosevelt à propos de Katyn fut déterminée à la fois par son indifférence à l'égard du destin de l'Europe Orientale et par son désir de s'assurer la coopération de Staline dans l'organisation du monde de l'après-guerre.
La position du Président se traduit clairement dans l'affrontement entre Roosevelt et son ami George Earle, émissaire spécial pour les affaires balkaniques. Earle, auparavant ambassadeur des Etats-Unis en Bulgarie et en Autriche, avait recueilli un nombre considérable d'informations témoignant de la culpabilité soviétique dans l'affaire de Katyn et les avait envoyées à Roosevelt en mai 1944.
"Ce n'est rien d'autre que de la propagande, un complot des Allemands. Je suis absolument convaincu que ce ne sont pas les Russes qui l'ont fait.", fut la réponse de Roosevelt.
Earle insista, recueillit des données supplémentaires et, dans une lettre privée du 22 mars 1945, informa le président de son intention de publier un rapport complet sur Katyn. Roosevelt répliqua immédiatement :
"Je note avec préoccupation ton intention de publier ton opinion défavorable sur un de nos alliés. (....)Non seulement je ne le désire pas, mais je t'interdis de manière spécifique de rendre publique quelque information ou opinion que ce soit à propos de notre allié, que tu puisses avoir acquise alors que tu étais en mission ou en service dans la marine des USA."
Peu après, Earle reçut une mission diplomatique dans les lointaines Samoa et ne rentra aux USA qu'après la mort du Président.
Une soviétophilie du Président américain qui colle mal avec la thèse d'un grand capital américain proche des nazis !!
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