Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
+6
Ming
Toine
Jules
Baugnez44
Kalendeer
eddy marz
10 participants
Page 1 sur 2
Page 1 sur 2 • 1, 2
Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Bonjour à tous ;
Suite et fin (il fallait boucler avant les vacances). Je sais, c’est long et très dense, mais c’est la seule façon de commencer à comprendre le déroulement compliqué des évènements. J’ai essayé d’abréger et de rendre tout cela intéressant à lire (ce n’est pas gagné)… Pour ceux que cela intéresse et qui auraient raté le début :
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanit-f18/heydrich-et-la-solution-finale-part-i-t8760.htm
La politique d’émigration Juive pratiquée par le SD appartient désormais au passé. Depuis le début de la guerre, la Gestapo prend petit à petit la relève des intellectuels du SD en la matière…
Parallèlement, et indépendamment du « Problème Juif », Adolf Hitler œuvre sur un autre « front » qui, comme nous le verrons, s’avèrera d’une importance capitale dans l’implémentation de la « Solution Finale ». En avril 1939, le dossier SS du Kriminalkommissar Christian Wirth est annoté « z. V. Führer » (« à la disposition du Führer »). En bref Wirth est sélectionné pour accomplir des tâches spéciales pour le Führer… Le mois suivant, Hitler ordonne au Dr. Karl Brandt de planifier l’assassinat des enfants souffrant de maladies héréditaires ou congénitales. Puis, le 1er septembre 1939, signe l’ordre autorisant le Chef de la Chancellerie (KdF), le Reichsleiter Philip Bouhler, et le Dr. Karl Brandt, de mettre en place un « Programme d’Euthanasie » ; le programme « T4 ».
Trois mois plus tard, revenant à la situation internationale, en présence de Kamil Krofta, ministre des Affaires Étrangères Tchécoslovaque, Hitler prophétise : « Si la guerre devait éclater, le résultat n’en sera ni la bolchevisation du monde ni le triomphe des Juifs, mais l’extermination de la race juive en Europe »…
Début janvier 1940, toujours dans le cadre du programme « T4 », Christian Wirth supervise l’installation d’une chambre à gaz et d’un four crématoire à Brandenburg, dans une prison abandonnée. À la mi-janvier, en présence de Philip Bouhler et Viktor Brack, il inaugure le premier essai de gazage connu, utilisant le CO2. Les trois hommes observent les aliénés « s’endormir », et repartent satisfaits ; l’expérience est un succès. La méthode a fait ses preuves, Christian Wirth s’emploie maintenant à inventer un dispositif de duperie des victimes afin de les faire entrer dans la chambre le plus calmement possible…
Christian Wirth (source: USHMM)
Hitler est maintenant à l’aube de mettre son projet fondamental à exécution. Le Führer, qui aux noms du Lebensraum et de la supériorité raciale caresse, depuis les années 20, le rêve d’envahir l’URSS, initie l’OKW au projet d’invasion. Il s’agit de conquérir l’espace vital tant souhaité et, dans ce dessein, exterminer les commissaires politiques, l’intelligentsia, les fonctionnaires, le clergé et, bien entendu, tous les Juifs. Ce qui, pendant l’invasion de la Pologne, pouvait encore passer pour des dispositions politiques impitoyables est en train de se transformer en entreprise de nettoyage ethnique systématique. Pourtant, bien qu’échaudé par les massacres de 1939, l’OKW et l’OKH semblent tout ignorer de cette escalade. Les généraux feignent de croire qu’il s’agit de tâches classiques de couverture arrière des armées… De toute façon, ce n’est « pas leur affaire ».
Avril 1941 : Reinhard Heydrich convoque ses cadres supérieurs… Avec beaucoup de précautions, le chef du RSHA, les informe d’une « mission très dure qui doit être confiée au SD »… De quel genre de mission s’agit-il ? « D’opérations de pacification en territoire Russe ». Puis Heydrich précise : « Il me faut des hommes sûrs ; j’espère que mes chefs de services se mettront sans hésiter à ma disposition ». Mis à part le Brigadeführer-SS Arthur Nebe, fils d’instituteur soucieux de s’attirer la considération d’Heydrich, personne ne répond à l’appel ; du moins pas tout de suite. Puis, timidement, sous la pression des circonstances ou par peur de s’exposer à des soupçons de lâcheté, quelques cadres du SD, comme Otto Ohlendorf, finissent par accepter.
Mais les problèmes de recrutement d’Heydrich ne s’arrêtent pas là ; en effet, l’échelon subalterne rechigne à la tâche tout autant que les supérieurs. Heydrich doit ratisser l’ensemble de son organe policier pour trouver les individus disposés à réaliser le projet le plus sinistre de l’Histoire. Un groupe hétéroclite est finalement formé. Début mai 1941 : 3.000 hommes ont été sélectionnés ; ils sont issus à 34% de la Waffen-SS, du SD, mais aussi de la Kripo, de l’Ordnungspolizei, de la Sicherheitspolizei, et divers autres organismes policiers auxiliaires. Quant aux 120 officiers, il se trouve parmi eux une majorité d’intellectuels, de juristes, de fonctionnaires ministériels… Ils sont scindés en quatre Einzatsgruppen : A, B, C, et D, dont le champ d’action s’étendra de la Baltique jusqu’à la Mer Noire.
Auxiliaire de la Schutzpolizei (source: A.R.C.)
Fin mai, les préparatifs sont achevés. Hommes et officiers sont envoyés à l’école de police de Pretzsch pour un entraînement intensif de trois semaines afin d’y êtres instruits et
« formés » quant à leur tâche. Il s’agit pour eux d’instaurer la domination Nationale Socialiste à l’Est, et ainsi matérialiser la « vision » du Führer, quel qu’en soit le prix ; quitte à patauger dans des océans de boue, de sang, et de larmes, même s’il faut compromettre irrémédiablement ses propres principes au nom de « l’intérêt général »… Rien d’autre ne compte. L’idée n’est pas neuve. En un certain sens, et en adhérant à la mise en pratique de cette idéologie, les Einzatsgruppen et les cadres du SD adoptent les réflexions du réactionnaire Catholique français, Joseph de Maistre (1753-1821), qui déclarait : « La Terre, continuellement noyée dans le sang, n’est qu’un immense autel sur lequel toute chose vivante doit être sacrifiée, sans fin et sans restreinte, sans repos, jusqu’à la consumation du monde, jusqu’à l’extinction du Mal ; jusqu’à la mort de la Mort elle-même » (Joseph de Maistre « Les Dialogues de Saint-Pétersbourg »)…
Ce même mois de mai 1941 (ou à la mi-juin au plus tard), indépendamment des opérations Einzatsgruppen d’Heydrich, Himmler convoque Rudolf Höss et le charge secrètement de préparer le KZ d’Auschwitz (ouvert depuis le 20 mai 1940) pour l’extermination des Juifs Européens ; des travaux qui vont prendre encore quelques mois…
Le 22 juin 1941, Hitler déclenche l’opération Barbarossa… Collés à la Wehrmacht, les escadrons de la mort se lancent à la poursuite des 5 millions de Juifs russes qui, les confondant avec les soldats du Kaiser de 1918, les accueillent en libérateurs… Effectivement, le 12 juillet 1941, un rapport du Sonderführer-SS Schröter déclare : « Les Juifs ignorent notre position à leur égard ». Une ignorance qui ne peut que faciliter la tâche des tueurs. Lors de ses directives secrètes à ses hommes, juste avant le lancement de Barbarossa, Reinhard Heydrich se garde bien de définir leur mission en détail. Il leur suggère simplement d’agir au-delà du Kommissarbefehl (ordre d’éliminer les commissaires politiques), et d’assassiner tous les Juifs qui sont « la source du bolchevisme et doivent donc êtres exterminés ». Mais Heydrich est soucieux des réactions de la Wehrmacht ; aussi ordonne-t-il que les rapports des Einzatsgruppen soient camouflés en « activités anti-partisans ». Ce sera seulement plus tard, lorsque la Wehrmacht s’alignera au concept de « guerre totale » sans plus émettre d’objections que l’extermination des Juifs Russes sera ouvertement admise.
Il est impossible de dire quand Hitler a pris la décision de procéder à l’extermination totale des Juifs. Comme nous le savons, aucun document officiel n’en fait état. Reste que, le 31 juillet 1941, à peine plus d’un mois après l’invasion de l’URSS, et un mois et demi après l’entretien entre Himmler et Rudolf Höss, Hermann Göring donne l’ordre à Reinhard Heydrich de lui « soumettre le plus tôt possible un projet de mise en pratique de la Solution Finale » (Endlösung). La plupart des historiens reconnaissent cette borne chronologique ; en revanche, ce que nous ne savons pas c’est si oui ou non – comme le suggèrent certains chercheurs – Reinhard Heydrich devança l’appel et proposa, avant l’ordre de Göring, de s’investir dans le projet, probablement aux fins d’accaparer plus de contrôle exécutif dans la grande « croisade » vers l’Est.
Tandis que la Wehrmacht s’enfonce en territoire soviétique, les rumeurs des massacres commis par les Einzatsgruppen circulent rapidement. Les Juifs savent maintenant à quoi s’attendre. De plus, les « bavardages inconsidérés », les lettres écrites par des soldats allemands, ou les révélations faites par des permissionnaires, propagent un climat de terreur et de méfiance, rendant la liquidation des Untermenschen de plus en plus compliquée. Et ce n’est pas tout… Les procédés sont lents, pénibles, manquent de discrétion et, surtout, font l’objet de plaintes croissantes de la Wehrmacht qui tient à tout prix à en être dissociée. Himmler réagit : début août 1941, lui qui n’a jamais vu une exécution se rend en tournée d’inspection à Minsk, et assiste à une opération « modèle » organisée par Arthur Nebe, commandant de l’Einzatsgruppe B. La représentation tourne au désastre. Himmler manque se trouver mal. Nombre d’historiens considèrent que ce fut à cette occasion qu’Himmler décida d’envisager des méthodes plus « adaptées ». Cette hypothèse semble démentie par le simple fait de son entretien avec Rudolf Höss, survenu 2 mois plus tôt… La décision avait déjà été prise. Quoi qu’il en soit, Himmler ordonne au RSHA de trouver une autre méthode… Cet ordre débouche sur la création de 15 camions à gaz fournis aux Einsatzgruppen. Mais les résultats ne sont guère concluants. La méthode fonctionne, mais les SS rechignent de plus en plus à assurer leur répugnant travail.
Femmes sur le point d'être assassinées - Liepaja, Lettonie; décembre 1941 (photo SS)
Les territoires de l’Est sombrent chaque jour de plus en plus dans un cauchemar inimaginable. Appuyé par des unités de l’Ordnungspolizei, chaque chef d’Einszatsgruppe se prend à jouer le jeu macabre de tenter de surclasser, par le nombre de ses « prouesses », la fureur homicide des autres formations… Le HSSPF Friedrich Jeckeln les bat à plates coutures, affichant l’assassinat de 44.125 personnes (dont la majorité sont Juives) pour le seul mois d’août 1941.
Friedrich Jeckeln (source USHMM)
Adolf Hitler suit les opérations de près. Pour preuve, le 1er août 1941, une directive codée transmise par Heinrich Müller aux commandants des quatre Einsatzgruppen, précise que « le Führer doit être continuellement informé du travail des Einsatzgruppen à l’Est », et que « par conséquent, une documentation visuelle d’intérêt spécifique, comme des photos » est nécessaire (RSHA IV A Ib, B. N° 576B/41g, FT – signé : « Müller, SS Brif » – Fa 213/3).
Suite...
Suite et fin (il fallait boucler avant les vacances). Je sais, c’est long et très dense, mais c’est la seule façon de commencer à comprendre le déroulement compliqué des évènements. J’ai essayé d’abréger et de rendre tout cela intéressant à lire (ce n’est pas gagné)… Pour ceux que cela intéresse et qui auraient raté le début :
https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanit-f18/heydrich-et-la-solution-finale-part-i-t8760.htm
La politique d’émigration Juive pratiquée par le SD appartient désormais au passé. Depuis le début de la guerre, la Gestapo prend petit à petit la relève des intellectuels du SD en la matière…
Parallèlement, et indépendamment du « Problème Juif », Adolf Hitler œuvre sur un autre « front » qui, comme nous le verrons, s’avèrera d’une importance capitale dans l’implémentation de la « Solution Finale ». En avril 1939, le dossier SS du Kriminalkommissar Christian Wirth est annoté « z. V. Führer » (« à la disposition du Führer »). En bref Wirth est sélectionné pour accomplir des tâches spéciales pour le Führer… Le mois suivant, Hitler ordonne au Dr. Karl Brandt de planifier l’assassinat des enfants souffrant de maladies héréditaires ou congénitales. Puis, le 1er septembre 1939, signe l’ordre autorisant le Chef de la Chancellerie (KdF), le Reichsleiter Philip Bouhler, et le Dr. Karl Brandt, de mettre en place un « Programme d’Euthanasie » ; le programme « T4 ».
Trois mois plus tard, revenant à la situation internationale, en présence de Kamil Krofta, ministre des Affaires Étrangères Tchécoslovaque, Hitler prophétise : « Si la guerre devait éclater, le résultat n’en sera ni la bolchevisation du monde ni le triomphe des Juifs, mais l’extermination de la race juive en Europe »…
Début janvier 1940, toujours dans le cadre du programme « T4 », Christian Wirth supervise l’installation d’une chambre à gaz et d’un four crématoire à Brandenburg, dans une prison abandonnée. À la mi-janvier, en présence de Philip Bouhler et Viktor Brack, il inaugure le premier essai de gazage connu, utilisant le CO2. Les trois hommes observent les aliénés « s’endormir », et repartent satisfaits ; l’expérience est un succès. La méthode a fait ses preuves, Christian Wirth s’emploie maintenant à inventer un dispositif de duperie des victimes afin de les faire entrer dans la chambre le plus calmement possible…
Christian Wirth (source: USHMM)
Hitler est maintenant à l’aube de mettre son projet fondamental à exécution. Le Führer, qui aux noms du Lebensraum et de la supériorité raciale caresse, depuis les années 20, le rêve d’envahir l’URSS, initie l’OKW au projet d’invasion. Il s’agit de conquérir l’espace vital tant souhaité et, dans ce dessein, exterminer les commissaires politiques, l’intelligentsia, les fonctionnaires, le clergé et, bien entendu, tous les Juifs. Ce qui, pendant l’invasion de la Pologne, pouvait encore passer pour des dispositions politiques impitoyables est en train de se transformer en entreprise de nettoyage ethnique systématique. Pourtant, bien qu’échaudé par les massacres de 1939, l’OKW et l’OKH semblent tout ignorer de cette escalade. Les généraux feignent de croire qu’il s’agit de tâches classiques de couverture arrière des armées… De toute façon, ce n’est « pas leur affaire ».
Avril 1941 : Reinhard Heydrich convoque ses cadres supérieurs… Avec beaucoup de précautions, le chef du RSHA, les informe d’une « mission très dure qui doit être confiée au SD »… De quel genre de mission s’agit-il ? « D’opérations de pacification en territoire Russe ». Puis Heydrich précise : « Il me faut des hommes sûrs ; j’espère que mes chefs de services se mettront sans hésiter à ma disposition ». Mis à part le Brigadeführer-SS Arthur Nebe, fils d’instituteur soucieux de s’attirer la considération d’Heydrich, personne ne répond à l’appel ; du moins pas tout de suite. Puis, timidement, sous la pression des circonstances ou par peur de s’exposer à des soupçons de lâcheté, quelques cadres du SD, comme Otto Ohlendorf, finissent par accepter.
Mais les problèmes de recrutement d’Heydrich ne s’arrêtent pas là ; en effet, l’échelon subalterne rechigne à la tâche tout autant que les supérieurs. Heydrich doit ratisser l’ensemble de son organe policier pour trouver les individus disposés à réaliser le projet le plus sinistre de l’Histoire. Un groupe hétéroclite est finalement formé. Début mai 1941 : 3.000 hommes ont été sélectionnés ; ils sont issus à 34% de la Waffen-SS, du SD, mais aussi de la Kripo, de l’Ordnungspolizei, de la Sicherheitspolizei, et divers autres organismes policiers auxiliaires. Quant aux 120 officiers, il se trouve parmi eux une majorité d’intellectuels, de juristes, de fonctionnaires ministériels… Ils sont scindés en quatre Einzatsgruppen : A, B, C, et D, dont le champ d’action s’étendra de la Baltique jusqu’à la Mer Noire.
Auxiliaire de la Schutzpolizei (source: A.R.C.)
Fin mai, les préparatifs sont achevés. Hommes et officiers sont envoyés à l’école de police de Pretzsch pour un entraînement intensif de trois semaines afin d’y êtres instruits et
« formés » quant à leur tâche. Il s’agit pour eux d’instaurer la domination Nationale Socialiste à l’Est, et ainsi matérialiser la « vision » du Führer, quel qu’en soit le prix ; quitte à patauger dans des océans de boue, de sang, et de larmes, même s’il faut compromettre irrémédiablement ses propres principes au nom de « l’intérêt général »… Rien d’autre ne compte. L’idée n’est pas neuve. En un certain sens, et en adhérant à la mise en pratique de cette idéologie, les Einzatsgruppen et les cadres du SD adoptent les réflexions du réactionnaire Catholique français, Joseph de Maistre (1753-1821), qui déclarait : « La Terre, continuellement noyée dans le sang, n’est qu’un immense autel sur lequel toute chose vivante doit être sacrifiée, sans fin et sans restreinte, sans repos, jusqu’à la consumation du monde, jusqu’à l’extinction du Mal ; jusqu’à la mort de la Mort elle-même » (Joseph de Maistre « Les Dialogues de Saint-Pétersbourg »)…
Ce même mois de mai 1941 (ou à la mi-juin au plus tard), indépendamment des opérations Einzatsgruppen d’Heydrich, Himmler convoque Rudolf Höss et le charge secrètement de préparer le KZ d’Auschwitz (ouvert depuis le 20 mai 1940) pour l’extermination des Juifs Européens ; des travaux qui vont prendre encore quelques mois…
Le 22 juin 1941, Hitler déclenche l’opération Barbarossa… Collés à la Wehrmacht, les escadrons de la mort se lancent à la poursuite des 5 millions de Juifs russes qui, les confondant avec les soldats du Kaiser de 1918, les accueillent en libérateurs… Effectivement, le 12 juillet 1941, un rapport du Sonderführer-SS Schröter déclare : « Les Juifs ignorent notre position à leur égard ». Une ignorance qui ne peut que faciliter la tâche des tueurs. Lors de ses directives secrètes à ses hommes, juste avant le lancement de Barbarossa, Reinhard Heydrich se garde bien de définir leur mission en détail. Il leur suggère simplement d’agir au-delà du Kommissarbefehl (ordre d’éliminer les commissaires politiques), et d’assassiner tous les Juifs qui sont « la source du bolchevisme et doivent donc êtres exterminés ». Mais Heydrich est soucieux des réactions de la Wehrmacht ; aussi ordonne-t-il que les rapports des Einzatsgruppen soient camouflés en « activités anti-partisans ». Ce sera seulement plus tard, lorsque la Wehrmacht s’alignera au concept de « guerre totale » sans plus émettre d’objections que l’extermination des Juifs Russes sera ouvertement admise.
Il est impossible de dire quand Hitler a pris la décision de procéder à l’extermination totale des Juifs. Comme nous le savons, aucun document officiel n’en fait état. Reste que, le 31 juillet 1941, à peine plus d’un mois après l’invasion de l’URSS, et un mois et demi après l’entretien entre Himmler et Rudolf Höss, Hermann Göring donne l’ordre à Reinhard Heydrich de lui « soumettre le plus tôt possible un projet de mise en pratique de la Solution Finale » (Endlösung). La plupart des historiens reconnaissent cette borne chronologique ; en revanche, ce que nous ne savons pas c’est si oui ou non – comme le suggèrent certains chercheurs – Reinhard Heydrich devança l’appel et proposa, avant l’ordre de Göring, de s’investir dans le projet, probablement aux fins d’accaparer plus de contrôle exécutif dans la grande « croisade » vers l’Est.
Tandis que la Wehrmacht s’enfonce en territoire soviétique, les rumeurs des massacres commis par les Einzatsgruppen circulent rapidement. Les Juifs savent maintenant à quoi s’attendre. De plus, les « bavardages inconsidérés », les lettres écrites par des soldats allemands, ou les révélations faites par des permissionnaires, propagent un climat de terreur et de méfiance, rendant la liquidation des Untermenschen de plus en plus compliquée. Et ce n’est pas tout… Les procédés sont lents, pénibles, manquent de discrétion et, surtout, font l’objet de plaintes croissantes de la Wehrmacht qui tient à tout prix à en être dissociée. Himmler réagit : début août 1941, lui qui n’a jamais vu une exécution se rend en tournée d’inspection à Minsk, et assiste à une opération « modèle » organisée par Arthur Nebe, commandant de l’Einzatsgruppe B. La représentation tourne au désastre. Himmler manque se trouver mal. Nombre d’historiens considèrent que ce fut à cette occasion qu’Himmler décida d’envisager des méthodes plus « adaptées ». Cette hypothèse semble démentie par le simple fait de son entretien avec Rudolf Höss, survenu 2 mois plus tôt… La décision avait déjà été prise. Quoi qu’il en soit, Himmler ordonne au RSHA de trouver une autre méthode… Cet ordre débouche sur la création de 15 camions à gaz fournis aux Einsatzgruppen. Mais les résultats ne sont guère concluants. La méthode fonctionne, mais les SS rechignent de plus en plus à assurer leur répugnant travail.
Femmes sur le point d'être assassinées - Liepaja, Lettonie; décembre 1941 (photo SS)
Les territoires de l’Est sombrent chaque jour de plus en plus dans un cauchemar inimaginable. Appuyé par des unités de l’Ordnungspolizei, chaque chef d’Einszatsgruppe se prend à jouer le jeu macabre de tenter de surclasser, par le nombre de ses « prouesses », la fureur homicide des autres formations… Le HSSPF Friedrich Jeckeln les bat à plates coutures, affichant l’assassinat de 44.125 personnes (dont la majorité sont Juives) pour le seul mois d’août 1941.
Friedrich Jeckeln (source USHMM)
Adolf Hitler suit les opérations de près. Pour preuve, le 1er août 1941, une directive codée transmise par Heinrich Müller aux commandants des quatre Einsatzgruppen, précise que « le Führer doit être continuellement informé du travail des Einsatzgruppen à l’Est », et que « par conséquent, une documentation visuelle d’intérêt spécifique, comme des photos » est nécessaire (RSHA IV A Ib, B. N° 576B/41g, FT – signé : « Müller, SS Brif » – Fa 213/3).
Suite...
Dernière édition par eddy marz le 8/1/2012, 17:31, édité 6 fois
eddy marz- Membre légendaire
- Nombre de messages : 3953
Age : 69
Localisation : England/France/Italia
Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Suite:
Le 21 septembre 1941, Heydrich est nommé Reichsprotektor de Bohème-Moravie, et s’installe le 27 au Palais Hradcany à Prague avec sa femme Lina, et ses enfants (voir: https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/l-axe-f3/reichsprotektor-nomination-de-reinhard-heydrich-prague-t8612.htm ).
En septembre ou octobre 1941, les SS créent, sur le terrain d’une raffinerie, à Trawniki, près de Lublin (Pologne Orientale), un camp destiné à recevoir les prisonniers militaires Russes et Polonais. Des volontaires soviétiques sont sélectionnés et entraînés pour servir dans la SS en tant que gardes et gardiens de ghettos. Simultanément, le vieux manoir de Chelmno, à 60 km au nord-ouest de Lodz, est transformé en centre d’extermination. Début novembre 1941, l’Obersturmführer-SS Richard Thomalla, architecte de son état, est chargé par Himmler de procéder à la construction du premier camp d’extermination à chambres à gaz fixes : Belzec. Thomalla se met au travail avec l'aide des villageois et des Polonais de Trawniki, puis avec des ouvriers juifs des pays slaves (la construction s'achèvera début mars 1942).
Reinhard Heydrich ne prend aucune part à cet aspect de la « Solution Finale ». Sa tâche consiste à coordonner la déportation des Juifs Européens vers l’Est pour les y exterminer ; un rôle qui, à lui seul, lui aurait valu la corde à Nuremberg. La tâche d’Heydrich requiert une préparation méticuleuse. Il lui faut s’assurer la coopération de toutes les administrations impliquées, des services ferroviaires, qui assureraient les transports, jusqu’au Ministère des Affaires Étrangères qui organiserait la livraison des Juifs des pays satellites comme la Hongrie et la Slovaquie.
Toujours en novembre 1941, les unités Einzatsgruppen et HSSPF marquent une pause pour « souffler un peu ». En 5 mois, environ 500.000 Juifs ont été liquidés, dont à peu près 300.000 par les meutes de Reinhard Heydrich. Mais, malgré leurs « réussites », les bouchers du SD commencent à crouler sous le poids de leurs crimes. Certains officiers exigent d’êtres mutés, d’autres partent en permission et ne reviennent pas. En novembre 1941, Arthur Nebe quitte son poste ; son chauffeur se suicide. Même Von Dem Bach-Zelewski, un des pires tueurs, est hospitalisé pour dépression, et une « maison de repos » spéciale est créée à Berlin pour les unités de Polizei participant au carnage.
Janvier 1942, le bilan à peine croyable des quatre Einsatzgruppen réunis s’élève à environ 461.519 Juifs assassinés ; et ce chiffre ne tient pas compte des résultats obtenus par le
« Sonderkommando Dirlewanger », ni ceux de la Brigade RONA de Bronislaw Kaminski… Le même mois (soit 5 mois après la clôture officielle du programme d’euthanasie), une équipe « T4 », dirigée par Christian Wirth, est expédiée au camp d’extermination « expérimental » de Belzec afin de peaufiner la technique de gazage…
Arrive le 20 janvier 1942… C’est la Conférence de Wannsee. Comme nous l’avons compris, la conférence ne fut pas arrangée pour « décider » du sort des Juifs Européens, mais pour clarifier tous les points relatifs à leur extermination, déjà en place depuis au moins 3 mois avant que la conférence ne soit organisée, et pour organiser la participation des diverses agences nazies impliquées dans son implémentation. Aucune des personnes présentes ne soulève la moindre objection concernant l’extermination proposée de 11 millions de personnes ; elles ne se préoccupent que des aspects pratiques. Lors de son procès en Israël (avril 1961) Eichmann assurera qu’Heydrich avait l’intention de « partager » sa culpabilité avec les divers Ministères représentés autour de la table de conférence… Prévoyance ultime d’Heydrich ; car la guerre tourne mal pour l’Allemagne et, pour la première fois il est question d’une possible défaite… S’il y avait une addition, il ne serait pas le seul à la régler.
À Prague, le 27 mai 1942, Heydrich termine son petit déjeuner juste avant 9h, tandis que son chauffeur, l’Oberscharführer-SS Klein, gare la Mercedes verte décapotable devant l’entrée de la luxueuse résidence de Pananeske Brezany. Normalement ponctuel, le Reichsprotektor, retarde son départ afin de faire quelques pas dans les jardins avec Lina, ses deux fils, et sa petite fille, Silke. Puis, vers 10h, Klein et lui embarquent pour se rendre au Palais Hradcany, sans escorte… Reinhard Heydrich rencontrera son destin 32 minutes plus tard, au croisement de Holesovice.
Heydrich, quelques jours avant son assassinat (photo: CPK Prague)Merci de votre attention
Eddy
Sources:
- Günther Deschner: Heydrich ; the Pursuit of Total Power London 1981
- Shlomo Aronson: Reinhard Heydrich und die Frügeschichte von Gestapo und SD, DVA, Stuttgart, 1971.
- Browning, Christopher R.: The Path to Genocide: Essays on Launching the Final Solution. Cambridge University Press ; Cambridge, 1992
- Browning, Christopher R.: The Origins of the Final Solution – The Evolution of Nazi Jewish Policy, September 1939 – March 1942 – William Heinemann ; London, 2004
- Fleming, Gerald : Hitler and the Final Solution – University of California Press, Los Angeles, 1984
- Reitlinger, Gerald : The SS, Alibi of a Nation 1922-1945 Arms & Armour Press, London, 1981
- Rhodes, Richard. Masters of Death : The SS Einsatzgruppen and the Invention of the Holocaust – Vintage Books, USA (ré-édition août 2003)
- Friedländer, Henry : The Origins of Nazi Genocide: From “euthanasia” to the Final Solution – University of North Carolina Press ; Chapel Hill, 1995.
- Callum MacDonald : The Killing of SS-Obergruppenführer Reinhard Heydrich MacMillan 1989
Dernière édition par eddy marz le 21/10/2013, 18:51, édité 5 fois
eddy marz- Membre légendaire
- Nombre de messages : 3953
Age : 69
Localisation : England/France/Italia
Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Fallait du Eddy Marz pour que j'aille me coucher de bonne humeur deux jours avant un concours
Ah, Klein. Ca me fait bizarre de voir son nom parce que je l'ai d'abord connu comme un personnage de fiction dans une uchronie... dans laquelle il passe plus de temps à faire la leçon à Heydrich qu'autre chose. Je pense pas que dans la vraie vie il faisait ça... au fait, est-ce qu'il a eu des problèmes lors de cet attentat ? des blessures, ou des reproches de sa hiérarchie pour n'avoir pas protégé Heydrich ?
Ah, Klein. Ca me fait bizarre de voir son nom parce que je l'ai d'abord connu comme un personnage de fiction dans une uchronie... dans laquelle il passe plus de temps à faire la leçon à Heydrich qu'autre chose. Je pense pas que dans la vraie vie il faisait ça... au fait, est-ce qu'il a eu des problèmes lors de cet attentat ? des blessures, ou des reproches de sa hiérarchie pour n'avoir pas protégé Heydrich ?
, car sauf
Excellent comme d'habitude. Une petite question néanmoins Eddy. Lors que tu écris:
il me semble qu'il ne s'agit là que de l'écho du discours que Hitler avait prononcé devant le Reichtag le 30 janvier 1939. A moins que ma mémoire me trahisse...
Par ailleurs, tu écris que Heydrich ne prend aucune part à l'organisation des camps d'extermination, ce qui suscites d'autres questions de ma part. Il est certain que Himmler y est engagé, comme le montre le témoignage de Höss qui explique clairement que l'ordre d'expansion d'Auschwitz et de la création de Birkenau vient de Himmler lui-même. Par ailleurs, les responsables des autres camps d'extermination sont les anciens de l'Aktion T4 qui, sauf erreur de ma part, relèvent de la chancellerie du Reich. En tant qu'organisateur de la déportation (bref l'aspect "rafle et transport"), où il est secondé par Eichmann, Heydrich est sans aucun doute au courant de ce qui se passe lorsque les transports arrivent à destination. Au demeurant, le témoignage donné par Eichmann sur la conférence de Wahnsee le confirme. Mais, connaissant par ailleurs le confinement des administrations nazies - et même la concurrence qu'elles se livrent à l'occasion - on se dit qu'il faut un chef d'orchestre pour l'ensemble. Autrement dit, qui coordonne l'ensemble? Himmler? Hitler? Pour ce dernier, j'ai du mal à le croire, car sauf en matière strictement militaire, il délègue à peu près tout.
Trois mois plus tard, revenant à la situation internationale, en présence de Kamil Krofta, ministre des Affaires Étrangères Tchécoslovaque, Hitler prophétise : « Si la guerre devait éclater, le résultat n’en sera ni la bolchevisation du monde ni le triomphe des Juifs, mais l’extermination de la race juive en Europe »…
il me semble qu'il ne s'agit là que de l'écho du discours que Hitler avait prononcé devant le Reichtag le 30 janvier 1939. A moins que ma mémoire me trahisse...
Par ailleurs, tu écris que Heydrich ne prend aucune part à l'organisation des camps d'extermination, ce qui suscites d'autres questions de ma part. Il est certain que Himmler y est engagé, comme le montre le témoignage de Höss qui explique clairement que l'ordre d'expansion d'Auschwitz et de la création de Birkenau vient de Himmler lui-même. Par ailleurs, les responsables des autres camps d'extermination sont les anciens de l'Aktion T4 qui, sauf erreur de ma part, relèvent de la chancellerie du Reich. En tant qu'organisateur de la déportation (bref l'aspect "rafle et transport"), où il est secondé par Eichmann, Heydrich est sans aucun doute au courant de ce qui se passe lorsque les transports arrivent à destination. Au demeurant, le témoignage donné par Eichmann sur la conférence de Wahnsee le confirme. Mais, connaissant par ailleurs le confinement des administrations nazies - et même la concurrence qu'elles se livrent à l'occasion - on se dit qu'il faut un chef d'orchestre pour l'ensemble. Autrement dit, qui coordonne l'ensemble? Himmler? Hitler? Pour ce dernier, j'ai du mal à le croire, car sauf en matière strictement militaire, il délègue à peu près tout.
_________________
Toutes les vertus secondaires comme le courage, la discipline, la fidélité, l'endurance n'ont un effet positif qu'aussi longtemps qu'elles servent une cause positive. Si une cause positive devient négative, les vertus secondaires deviennent problématiques
Baugnez44- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 2675
Age : 67
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 04/01/2007
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Baugnez44 a écrit:Trois mois plus tard, revenant à la situation internationale, en présence de Kamil Krofta, ministre des Affaires Étrangères Tchécoslovaque, Hitler prophétise : « Si la guerre devait éclater, le résultat n’en sera ni la bolchevisation du monde ni le triomphe des Juifs, mais l’extermination de la race juive en Europe »…
il me semble qu'il ne s'agit là que de l'écho du discours que Hitler avait prononcé devant le Reichtag le 30 janvier 1939. A moins que ma mémoire me trahisse...
Oui, absolument. C'est bien le discours d'Hitler du 30 janvier 1939, à Berlin, devant le Reichstag.
Jules- Général de Division
- Nombre de messages : 2070
Age : 44
Localisation : ici
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Bonjour Kal, Baugnez, et Jules ;
Réponses à vos questions :
Kal :
Klein sortit de l’attentat miraculeusement indemne (légère commotion cérébrale, blessures par éclats de verre et échardes de métal, mais rien de grave). Il ne fit pas l’objet de reproches car la décision de se passer d’escorte était imposée par Heydrich, malgré même les directives d’Himmler.
Baugnez :
On pourrait dire que c’est Himmler qui coordonne tout ce qui regarde la Solution Finale, mais c’est plus compliqué que cela. Les opérations sont séparées. Auschwitz est, bien entendu, la chasse gardée d’Himmler côté extermination, mais également côté industrie (IG Farben, Bayer etc.), et côté médical (expériences etc.). Ces derniers aspects d’Auschwitz, et plus spécifiquement les biens volés aux Juifs (y compris la location ou vente de main d’œuvre esclave) sont intimement liés à la section économique de la SS (WVHA), sous la férule d’Oswald Pohl. L’Institut d’Hygiène de la Waffen-SS gère le stockage et les livraisons de Zyklon B, les conditions d’hygiène (eau potable, lutte contre le typhus etc.), et les expériences médicales qui, elles, dépendent, au niveau décisionnaire, d’Ernst Grawitz, Reichsarzt-SS directement subordonné à Himmler, et de l’Ahnenerbe.
En ce qui concerne les premiers camps d’extermination de l’Aktion Reinhard – une opération « strictement » KdF, oui, bien sûr, Himmler est à la « tête » de tout puisque c’est directement d’Hitler qu’il a reçu ses ordres. Mais l’Aktion Reinhard est dirigée – officiellement – par Odilo Globocnik, qui a été chargé de réaliser l’opération sans subventions du KdF ni de la SS, et va donc se débrouiller par le pillage systématique du Palatinat de Lublin. Mais ce n’est pas tout : Christian Wirth, créateur du système de gazage, 1er commandant de Belzec, puis « Inspektor » des camps AR, a une entrée directe auprès d’Hitler. Les historiens les plus pointus sur ce sujet ne connaissent pas l’étendue ou l’intimité des relations Wirth-Hitler (donc moi non-plus), mais il est certain qu’il agissait à sa guise et pouvait court-circuiter Himmler et Globocnik ; ce dernier n’étant finalement que la vitrine officielle de Wirth. L’Aktion Reinhard fut également gérée – entre autre – par Hermann Höfle et Ernst Lerch (des personnages peu connus que j’éclairerais dans de futurs posts)… Pour simplifier, Aktion Reinhard est plutôt une opération KdF-Polizei-SS et WVHA par extension ; différente d’Auschwitz qui est une opération SS-Industrie-WVHA, différente encore des Einzatsgruppen qui sont une entreprise NSDAP-SD-Polizei-Waffen-SS.
Voici un ornanigramme d’Aktion Reinhard, qui te permettra de jauger la complexité :
Jules :
Tu as parfaitement raison. Lors de ce discours très connu, Hitler ne fit qu’annoncer au peuple entier ce qu’il avait déclaré 9 jours avant – le 21 janvier 1939 – devant le Ministre des Affaires Étrangères Tchécoslovaque.
À+
Eddy
Réponses à vos questions :
Kal :
des blessures, ou des reproches de sa hiérarchie pour n'avoir pas protégé Heydrich ?
Klein sortit de l’attentat miraculeusement indemne (légère commotion cérébrale, blessures par éclats de verre et échardes de métal, mais rien de grave). Il ne fit pas l’objet de reproches car la décision de se passer d’escorte était imposée par Heydrich, malgré même les directives d’Himmler.
Baugnez :
Autrement dit, qui coordonne l'ensemble? Himmler? Hitler? Pour ce dernier, j'ai du mal à le croire, car sauf en matière strictement militaire, il délègue à peu près tout
On pourrait dire que c’est Himmler qui coordonne tout ce qui regarde la Solution Finale, mais c’est plus compliqué que cela. Les opérations sont séparées. Auschwitz est, bien entendu, la chasse gardée d’Himmler côté extermination, mais également côté industrie (IG Farben, Bayer etc.), et côté médical (expériences etc.). Ces derniers aspects d’Auschwitz, et plus spécifiquement les biens volés aux Juifs (y compris la location ou vente de main d’œuvre esclave) sont intimement liés à la section économique de la SS (WVHA), sous la férule d’Oswald Pohl. L’Institut d’Hygiène de la Waffen-SS gère le stockage et les livraisons de Zyklon B, les conditions d’hygiène (eau potable, lutte contre le typhus etc.), et les expériences médicales qui, elles, dépendent, au niveau décisionnaire, d’Ernst Grawitz, Reichsarzt-SS directement subordonné à Himmler, et de l’Ahnenerbe.
En ce qui concerne les premiers camps d’extermination de l’Aktion Reinhard – une opération « strictement » KdF, oui, bien sûr, Himmler est à la « tête » de tout puisque c’est directement d’Hitler qu’il a reçu ses ordres. Mais l’Aktion Reinhard est dirigée – officiellement – par Odilo Globocnik, qui a été chargé de réaliser l’opération sans subventions du KdF ni de la SS, et va donc se débrouiller par le pillage systématique du Palatinat de Lublin. Mais ce n’est pas tout : Christian Wirth, créateur du système de gazage, 1er commandant de Belzec, puis « Inspektor » des camps AR, a une entrée directe auprès d’Hitler. Les historiens les plus pointus sur ce sujet ne connaissent pas l’étendue ou l’intimité des relations Wirth-Hitler (donc moi non-plus), mais il est certain qu’il agissait à sa guise et pouvait court-circuiter Himmler et Globocnik ; ce dernier n’étant finalement que la vitrine officielle de Wirth. L’Aktion Reinhard fut également gérée – entre autre – par Hermann Höfle et Ernst Lerch (des personnages peu connus que j’éclairerais dans de futurs posts)… Pour simplifier, Aktion Reinhard est plutôt une opération KdF-Polizei-SS et WVHA par extension ; différente d’Auschwitz qui est une opération SS-Industrie-WVHA, différente encore des Einzatsgruppen qui sont une entreprise NSDAP-SD-Polizei-Waffen-SS.
Voici un ornanigramme d’Aktion Reinhard, qui te permettra de jauger la complexité :
Jules :
Oui, absolument. C'est bien le discours d'Hitler du 30 janvier 1939, à Berlin, devant le Reichstag.
Tu as parfaitement raison. Lors de ce discours très connu, Hitler ne fit qu’annoncer au peuple entier ce qu’il avait déclaré 9 jours avant – le 21 janvier 1939 – devant le Ministre des Affaires Étrangères Tchécoslovaque.
À+
Eddy
Dernière édition par eddy marz le 5/7/2009, 18:58, édité 1 fois
eddy marz- Membre légendaire
- Nombre de messages : 3953
Age : 69
Localisation : England/France/Italia
Date d'inscription : 24/03/2008
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Ben heureusement que Bernie Ecclestone nous confirme que Hitler était efficace, parce qu'en voyant l'organigramme, j'ai des doutes.
_________________
Toutes les vertus secondaires comme le courage, la discipline, la fidélité, l'endurance n'ont un effet positif qu'aussi longtemps qu'elles servent une cause positive. Si une cause positive devient négative, les vertus secondaires deviennent problématiques
Baugnez44- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 2675
Age : 67
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 04/01/2007
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
eddy marz a écrit:
Voici un ornanigramme d’Aktion Reinhard, qui te permettra de jauger la complexité (...)
Cet "organigramme" est vraiment génial. L'auteur a dû bosser quelques heures avant de le mettre sur pieds. On y voit plus clair. Mercy Monsieur Eddy de l'avoir mis en ligne. Et bing ! dans les favoris !
Jules- Général de Division
- Nombre de messages : 2070
Age : 44
Localisation : ici
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Sur le superbe site PHDN.org, une chronologie de documents et déclarations publiques relatifs à la Solution Finale (à partir de 1939) a été rédigée.
PART 1/3
PART 1/3
Robert Ley | 10 mai 1939 | Annihilation du Juif dans le monde entier |
Walter Gross | septembre 1939 | Mort du Juif en Europe |
Hans Franck | novembre 1939 | Plus il en mourra... |
Eduard Könekamp | décembre 1939 | L’anéantissement de cette sous-humanité... |
Robert Ley | décembre 1939 | C’est aux Juifs d’être exterminés |
Odilo Globocnik | 16 février 1940 | Qu’on les laisse crever de faim |
Alexander Palfinger | 7 novembre 1940 | La mort des Juifs... |
Soldat E. | 17 novembre 1940 | Rien ne justifie qu’ils vivent sur la terre |
caporal W. H. | 21 mai 1941 | Les Juifs doivent disparaître de la surface de la terre |
Reinhard Heydrich | 17 juin 1941 | Il faut provoquer des pogroms |
Un policier | 7 juillet 1941 | Les Juifs sont du gibier |
Wilhelm Ritter von Leeb | 8 juillet 1941 | La stérilisation de tous les hommes juifs |
Einsatzgruppe A | 13 juillet 1941 | Les actions d’extermination des Juifs |
Rolf Heinz Höppner | 16 juillet 1941 | La solution la plus humaine, liquider les Juifs |
Caporal-chef G. B | 18 juillet 1941 | Les Roumains fusillent tous les Juifs |
Un officier de la 221e | 28 juillet 1941 | L’éradication de la Juiverie |
Heinrich Himmler | 1er août 1941 | tuer les tous les Juifs |
Joseph Goebbels | 7 août 1941 | Il faut liquider les Juifs |
Un policier | 7 août 1941 | Les Juifs sont en train d’être totalement exterminés |
Major von Payr | 11 août 1941 | Éliminées plus tard par gazage |
Joseph Goebbels | 19 août 1941 | Les Juifs sont en train de payer le prix |
Colonel Riedl | 21 août 1941 | L’extermination des femmes et des enfants juifs [est] urgente |
Lieutenant Vicky Hillard | 21 août 1941 | Des milliers de Juifs sont passés par les armes |
Hans Gewecke | 3 septembre 1941 | Liquider tous les Juifs |
Einsatzgruppe C | 10 septembre 1941 | Liquidation finale des juifs de Zhitomir, 3145 abattus |
Franz Rademacher | 13 septembre 1941 | Eichman propose de fusiller les Juifs |
Harald Turner | 17 octobre 1941 | Juifs fusillés, la question juive se résoud, ils doivent disparaître |
Martin Luther | 2 octobre 1941 | Élimination de 8000 Juifs |
Général Thomas | 4 octobre 1941 | Les Juifs sont massacrés en masse |
Walter Mattner | 5 octobre 1941 | Les nourrissons volaient |
Walther Stahleker | octobre 1941 | L’élimination la plus large possible des Juifs |
Maréchal Walter von Reichenau | 10 octobre 1941 | Un châtiment aux sous-hommes juifs |
Roumanie | 17 octobre 1941 | Le but de l’action est la liquidation de ces Juifs |
Hans Frank | 16 octobre 1941 | Deux méthodes, les Juifs meurent de faim ou nous les fusillons |
Paul Wurm | 23 octobre 1941 | La vermine juive sera exterminée par des mesures spéciales |
Dr. Erhard Wetzel | 25 octobre 1941 | Les Juifs qui sont inaptes au travail doivent être supprimés |
Joseph Goebbels | 2 novembre 1941 | Il faut exterminer les Juifs d’une manière ou d’une autre |
Hans Rademacher | 7 novembre 1941 | Les mâles juifs auront tous été exécutés |
Dernière édition par Jules le 5/7/2009, 20:30, édité 4 fois
Jules- Général de Division
- Nombre de messages : 2070
Age : 44
Localisation : ici
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
PART 2/3
Harald Turner | 11 avril 1942 | J’ai fait fusiller tous les Juifs |
Harald Turner | 29 août 1942 | La question juive est liquidée |
Alfred Rosenberg | 18 novembre 1941 | L’éradication biologique de la Juiverie en Europe |
Joseph Goebbels | 16 novembre 1941 | La juiverie est en train de subir l’annihilation |
Karl Jäger | 1er décembre 1941 | 137 346 Juifs liquidés |
Heinrich Himmler | 12 décembre 1941 | La mort pour les ennemis du peuple allemand |
Joseph Goebbels | 12 décembre 1941 | La destruction des Juifs [...] ils doivent le payer de leur vie |
Alfred Rosenberg | 16 décembre 1941 | L’extermination des Juifs |
Hans Frank | 16 décembre 1941 | Nous devons anéantir les Juifs, où que nous les trouvions |
Maréchal Antonescu | 16 décembre 1941 | Ils peuvent tous mourrir |
Denis H. | 18 décembre 1941 | L’extermination, l’anéantissement et la déportation |
Heinrich Himmler | 18 décembre 1941 | Question juive, à exterminer comme partisans |
Julius Streicher | 25 décembre 1941 | Une solution : l’extermination de cette race |
Rudolf Lange | début 1942 | Une solution radicale à travers l’exécution de tous les Juifs |
Gottlob Berger | 22 janvier 1942 | Les Juifs doivent disparaître de la surface de la terre |
Otto Schulz-Du Bois | janvier 1942 | Le Fürhrer a dit "je dois le faire" |
Mgr Benning | 5 février 1942 | L’intention est d’exterminer entièrement les Juifs |
Giuseppe Burzio | 9 mars 1942 | En condamner une grande partie à une mort sûre |
Adolf Wagner | 16 mars 1942 | Nous anéantissons le Juif |
Joseph Goebbels | 27 mars 1942 | 60 pour cent d’entre eux devront être liquidés |
Dr. Erhard Wetzel | 27 avril 1942 | Ne pas liquider les Polonais comme les Juifs |
Völkischer Beobachter | 30 avril 1942 | La Police de Sécurité a pour tâche d’exterminer les Juifs |
Volk und Rasse | mai 1942 | Exiger l’anéantissement total de la Juiverie |
Pierro Scavizzi | mai 1942 | Le massacre des Juifs d’Ukraine est maintenant presque achevé |
Robert Ley | 10 mai 1942 | Les déplacer ne suffit pas, on doit les exterminer |
Theodor Dannecker | 13 mai 1942 | Une solution finale de la question juive ayant pour but l’anéantissement total |
Robert Ley | 20 mai 1942 | Il faut éliminer complètement le Juif |
Joseph Goebbels | 23 mai 1942 | La liquidation personnelle des Juifs |
Robert Ley | 24 mai 1942 | La guerre se terminera avec l’extermination des Juifs |
Joseph Goebbels | 28 mai 1942 | Plus on éliminera de gens de cette sale race |
Joseph Goebbels | 14 juin 1942 | Les Juifs nous le paieront par l’extermination de leur race |
Wilm Hosenfeld | 23 juin 1942 | Il y a une entreprise d’extermination des Juifs qui est en cours |
Philipp Bouhler | 10 juillet 1942 | Une solution de la question juive allant jusqu’aux ultimes conséquences |
Un rapport | 18 juillet 1942 | Fusiller 1 300 Juifs |
Theodor Dannecker | 20 juillet 1942 | Les Juifs se trouvant à la merci des Allemands courent à leur total anéantissement |
Adolf Eichmann | 26 juillet 1942 | Les aptes seront mis au travail, et le reste sera soumis au traitement spécial |
Wilhelm Kube | 31 juillet 1942 | Nous avons liquidé au cours des dix dernières semaines environ 55 000 Juifs |
Karl Ingve Vendel | 20 août 1942 | L’objectif est leur extinction à tous |
Robert Ducci | 18 août 1942 | Livrer les Juifs de Croatie aux Allemands : leur liquidation |
Wilhelm Cornides | 31 août 1942 | Belzec, c’est le gaz |
Sous-officier H. H. | 2 septembre 1942 | L’élimination, la destruction est la seule solution qui convienne |
Otto Hofmann | septembre 1942 | Les Juifs n’existeront peut-être plus |
Hitler | 30 septembre 1942 | La juiverie sera exterminée |
Giusepe Pieche | 4 novembre 1942 | Ils sont éliminés au moyen de gaz toxiques |
Luca Pietromarchi | 27 novembre 1942 | Les Allemands continuent impertubablement à massacrer les Juifs |
Arthur Greiser | 1er mai 1942 | Faire exterminer les cas de tuberculose, comme les Juifs |
Heinrich Himmler | 27 juin 2942 | D’accord pour le traitement spécial des tuberculeux, le plus discret possible |
Wilhelm Hagen | 7 décembre 1942 | Traiter les tuberculeux de la même façon que les Juifs : les tuer |
Helmuth von Moltke | 10 octobre 1942 | 6 000 personnes sont "traitées" chaque jour dans ces fours |
Soldat S. M. | 7 decémbre 1942 | Les Juifs arrivent à Auschwitz puis meurent d’une "mort héroïque" |
Hans Frank | 9 décembre 1942 | Préparer tous les Juifs à l’anéantissement |
Heinrich Kinna | 10 décembre 1942 | Les Polonais doivent mourir naturellement, contrairement aux mesures appliquées aux Juifs |
Joseph Goebbels | 14 décembre 1942 | La juiverie doit payer pour ses crimes par l’anéantissement de la race juive |
Max Frauendorfer | 20 décembre 1942 | Continuels massacres en masse des Juifs, indescriptibles |
Dernière édition par Jules le 5/7/2009, 20:30, édité 2 fois
Jules- Général de Division
- Nombre de messages : 2070
Age : 44
Localisation : ici
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
PART 3/3
Josef Sommerfeldt | 1943 | Résoudre la question juive : l’expulsion ou la destruction physique |
Karl Dürkefelden | janvier 1943 | Les Juifs sont pour partie fusillés, pour partie gazés |
Luca Pietromarchi | 2 février 1943 | À la fin de 1943, il n’y aura plus un seul Juif vivant en Europe |
Giuseppe Bastianini | 31 mars 1943 | le sort qui attend les Juifs : tous gazés sans distinction |
Dino Alfieri | 3 mai 1943 | Même les SS parlent d’exécutions en masse |
Herbert Backe | 7 mai 1943 | Dans un discours d’Hitler : Les Juifs doivent être exterminés en Europe |
Joseph Goebbels | 13 mai 1943 | Pour Hitler, Les peuples modernes n’ont d’autre solution que d’exterminer les Juifs |
Eberhard von Thadden | 15 mai 1943 | Il leur montra une chambre à gaz dans laquelle des juifs avaient été mis à mort |
Ulrich von Hassel | 15 mai 1943 | Des centaines de milliers de Juifs sont gazés dans des installations spéciales |
Max Täubner | 24 mai 1943 | Les Juifs doivent être exterminés et un Juif tué n’est jamais une perte |
Hans-Johachim Kausch | 26 juin 1943 | Les Juifs ont été exterminés comme des punaises |
Heinrich Himmler | 4 octobre 1943 | Le peuple juif est en train d’être exterminé |
Heinrich Himmler | 6 octobre 1943 | Il a fallu prendre la grave décision de faire disparaître ce peuple de la terre |
Joseph Goebbels | 9 octobre 1943 | La solution la plus dure et la plus extrême : exterminer les Juifs radicalement |
Heinrich Himmler | 16 décembre 1943 | J’ai systématiquement donné l’ordre de tuer également les femmes et les enfants |
Hans Frank | 4 mars 1944 | Les Juifs sont une race qui doit être exterminée |
Robert Ley | 19 mars 1944 | Pas de repos jusqu’à ce que Judah soit complètement annihilé et exterminé |
Miklos Horthy | 19 mars 1944 | On me reproche de ne pas avoir permis que les juifs soient massacrés |
Alfred Six | 4 avril 1944 | Le rôle politique et biologique de la Juiverie est terminé en Europe |
Fritz Bracht | 6 septembre 1944 | Déporté, c’est-à-dire éliminé |
Un soldat | novembre 1944 | Les meurtres bestiaux commis par nos SS en Russie |
Jules- Général de Division
- Nombre de messages : 2070
Age : 44
Localisation : ici
Date d'inscription : 04/01/2009
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Jules, merci infiniment pour ce patient et précieux travail de collationnement,
_________________
Toutes les vertus secondaires comme le courage, la discipline, la fidélité, l'endurance n'ont un effet positif qu'aussi longtemps qu'elles servent une cause positive. Si une cause positive devient négative, les vertus secondaires deviennent problématiques
Baugnez44- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 2675
Age : 67
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 04/01/2007
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Il s'agit ici de poser un certain nombre de questions et un
certain nombre d'éléments qui permettent de comprendre
comment un certain nombre de faits se sont produits !
A cet effet, je fais référence à cet excellent livre de Jacques Soustelle,
qui bien que non Juif, a bien étudié le problème, et qu'on ne peut pas
le soupçonner d'avoir été pro-nazi, ou même vychiste !
Et qui fut même... gaulliste !
Or que dit Soustelle sur ce qui se passa dans le Reich à partir de 1933 ?
Je cite:
"...D'une part en 1933, on commença par chasser les Juifs des administrations, des universités et des professions libérales, à boycotter leurs commerces, à les exclure des théatres, cinémas, concerts, stations balnéaires, conformément à l'antisémitisme démentiel du gauleiter Streicher; d'autre part, on facilitait l'émigration de ceux qui, se voyant retranchés de la communauté allemande voulaient fuir vers la Palestine.
Bref, l'essentiel était de vider le Reich, de le "purifier" de sa population juive.
Après une accalmie en 1934 (plusieurs milliers de Juifs qui avaient fui l'Allemagne revinrent même dans le pays), les lois de Nuremberg (1935) font des Juifs -définis comme un critère purement racial, une caste de parias, d'intouchables.
On les bat, on les brutalise dans la rue; une campagne permanente d'intoxication, où se distingue l'obscène journal de Streicher, Der Stürmer, dresse contre eux l'opinion...
... Cépendant, tous les dirigeants nazis ne partageaient pas cette attitude.
Goering, en tant que responsable de l'économie, désirait laisser les Juifs poursuivre au moins pour quelque temps leurs activités dans certains secteurs.
Le S.D. (Sicherheitsdienst), au sein duquel avait été créée une "section juive" (Judenreferat) désapprouvait dans son organe officiel le Schwarze Korps les excès de Streicher, et se préoccupait surtout de hâter l'émigration des Juifs vers la Palestine.
Le chef de la section juive était un SS nommé von Mildenstein; selon lui la seule solution du problème juif en Allemagne consistait à organiser l'émigration; il suivait avec attention le travail des sionistes et allait jusqu'à faire établir par ses collaborateurs des graphiques montrant les progrés du sionisme dans les milieux juifs allemands*.
Lorsque, comme on le verra, les émissaires du Yishouv s'efforcèrent de sauver leurs coreligionnaires, von Mildenstein encouragea leur action, non certes par un sentiment d'humanité, mais pour hâter l'expulsion des Juifs d'Allemagne.
Un de ses collaborateurs était un jeune officier SS nommé Adolf Eichmann, qui fut chargé du bureau "sioniste" avec Herbert Hagen qui remplaça
von Mildenstein. Hagen et Eichmann se rendirent compte qu'en poussant
à l'émigration, ils renforçaient du même coup la colonisation juive en Palestine: n'était-ce pas contribuer à la création d'un Etat Hébreu qui à son tour pourrait prendre sous la protection les minorités juives dispersées ?...
... Eichmann continua à se spécialiser d'abord à Berlin, puis à Vienne,
dans l'émigration plus ou moins forcée. Il affectait d'employer des termes hébreux ou yiddisch, et manifestait une connaissance étonnante du mouvement sioniste, de la Palestine et de ses habitants.
Le bruit courrait qu'il était né lui-même en Palestine dans une des colonies allemandes telles que Sarona ou Wilhelma, fondées au siècle dernier.
En septembre 1937, camouflé en correspondant du Berliner Tageblatt,
il fit un cours séjour en Palestine et en Egypte, où il prit contact avec
des émissaires du grand mufti et avec un officier de la Haganah...
... Le 28 octobre 1938, Heydrich, chef de la Sipo faisait arrêter 17.000 Juifs polonais résidant en Allemagne. Jetés dans des wagons à bestiaux, ils furent dirigés de force vers la frontière polonaise où la police ne mit aucun empressement à les laisser entrer.
Ces malheureux restèrent dans le no man's land, déportés par le Reich
et repoussés par la Pologne.
Parmi eux se trouvait un tailleur de Hanovre nommé Grynszpan.
Son fils Herschel, demeurant à Paris, apprit par la radio le sort de son père.
Exaspéré, il acheta un revolver et tua de cinq balles un secrétaire de l'ambassade allemande à Paris, von Rath.
Le geste de Grynszpan fut accompli le 7 novembre.
Le 9, Goebbels prononçait à Munich devant une assemblée de dignitaires nazis présidée par Hitler, un des discours les plus violents de sa carrière: aussitôt se déclenchait le pogrom...
... Cette fois il devenait évident pour les plus aveugles que la seule chance de salut résidait dans l'exode.
En 1939, 78.000 Juifs quittèrent le Reich, 30.000 la Bohême-Moravie.
Heydrich et Heichmann n'hésitèrent pas à collaborer avec les émissaires du Mossad, l'organisation sioniste chargée de l'émigration, et les autorisèrent même,pendant l'été 1939,
à préparer des départs par bateaux en utilisant les ports de Hambourg et d'Emden.
Mais c'est en 1939 également que le gouvernement britannique
décida de céder aux menaces des Arabes et de fermer les portes
de la Palestine.
Le Livre Blanc et l'antisémitisme nazi se trouvaient donc converger pour écraser les Juifs entre le Reich qui les chassait et la Grande Bretagne qui leur interdisait l'entrée de la Terre Promise.
La flotte anglaise en Méditerranée orientale se mit à faire la chasse
aux bateaux d'immigrants, et le Ministre des Colonies du gouvernement Chamberlain pouvait annoncer triomphalement à la Chambre des Communes, le 21 juillet, qu'en deux mois la Royal Navy avait pu refouler 3.507 immigrants illégaux..."
Fin de citation
Source:
Heinz Hölne in "Die Geschichte der SS", article paru dans
le Spiegel du 19 décembre 1966...
Bonne journée.
certain nombre d'éléments qui permettent de comprendre
comment un certain nombre de faits se sont produits !
A cet effet, je fais référence à cet excellent livre de Jacques Soustelle,
qui bien que non Juif, a bien étudié le problème, et qu'on ne peut pas
le soupçonner d'avoir été pro-nazi, ou même vychiste !
Et qui fut même... gaulliste !
Or que dit Soustelle sur ce qui se passa dans le Reich à partir de 1933 ?
Je cite:
"...D'une part en 1933, on commença par chasser les Juifs des administrations, des universités et des professions libérales, à boycotter leurs commerces, à les exclure des théatres, cinémas, concerts, stations balnéaires, conformément à l'antisémitisme démentiel du gauleiter Streicher; d'autre part, on facilitait l'émigration de ceux qui, se voyant retranchés de la communauté allemande voulaient fuir vers la Palestine.
Bref, l'essentiel était de vider le Reich, de le "purifier" de sa population juive.
Après une accalmie en 1934 (plusieurs milliers de Juifs qui avaient fui l'Allemagne revinrent même dans le pays), les lois de Nuremberg (1935) font des Juifs -définis comme un critère purement racial, une caste de parias, d'intouchables.
On les bat, on les brutalise dans la rue; une campagne permanente d'intoxication, où se distingue l'obscène journal de Streicher, Der Stürmer, dresse contre eux l'opinion...
... Cépendant, tous les dirigeants nazis ne partageaient pas cette attitude.
Goering, en tant que responsable de l'économie, désirait laisser les Juifs poursuivre au moins pour quelque temps leurs activités dans certains secteurs.
Le S.D. (Sicherheitsdienst), au sein duquel avait été créée une "section juive" (Judenreferat) désapprouvait dans son organe officiel le Schwarze Korps les excès de Streicher, et se préoccupait surtout de hâter l'émigration des Juifs vers la Palestine.
Le chef de la section juive était un SS nommé von Mildenstein; selon lui la seule solution du problème juif en Allemagne consistait à organiser l'émigration; il suivait avec attention le travail des sionistes et allait jusqu'à faire établir par ses collaborateurs des graphiques montrant les progrés du sionisme dans les milieux juifs allemands*.
Lorsque, comme on le verra, les émissaires du Yishouv s'efforcèrent de sauver leurs coreligionnaires, von Mildenstein encouragea leur action, non certes par un sentiment d'humanité, mais pour hâter l'expulsion des Juifs d'Allemagne.
Un de ses collaborateurs était un jeune officier SS nommé Adolf Eichmann, qui fut chargé du bureau "sioniste" avec Herbert Hagen qui remplaça
von Mildenstein. Hagen et Eichmann se rendirent compte qu'en poussant
à l'émigration, ils renforçaient du même coup la colonisation juive en Palestine: n'était-ce pas contribuer à la création d'un Etat Hébreu qui à son tour pourrait prendre sous la protection les minorités juives dispersées ?...
... Eichmann continua à se spécialiser d'abord à Berlin, puis à Vienne,
dans l'émigration plus ou moins forcée. Il affectait d'employer des termes hébreux ou yiddisch, et manifestait une connaissance étonnante du mouvement sioniste, de la Palestine et de ses habitants.
Le bruit courrait qu'il était né lui-même en Palestine dans une des colonies allemandes telles que Sarona ou Wilhelma, fondées au siècle dernier.
En septembre 1937, camouflé en correspondant du Berliner Tageblatt,
il fit un cours séjour en Palestine et en Egypte, où il prit contact avec
des émissaires du grand mufti et avec un officier de la Haganah...
... Le 28 octobre 1938, Heydrich, chef de la Sipo faisait arrêter 17.000 Juifs polonais résidant en Allemagne. Jetés dans des wagons à bestiaux, ils furent dirigés de force vers la frontière polonaise où la police ne mit aucun empressement à les laisser entrer.
Ces malheureux restèrent dans le no man's land, déportés par le Reich
et repoussés par la Pologne.
Parmi eux se trouvait un tailleur de Hanovre nommé Grynszpan.
Son fils Herschel, demeurant à Paris, apprit par la radio le sort de son père.
Exaspéré, il acheta un revolver et tua de cinq balles un secrétaire de l'ambassade allemande à Paris, von Rath.
Le geste de Grynszpan fut accompli le 7 novembre.
Le 9, Goebbels prononçait à Munich devant une assemblée de dignitaires nazis présidée par Hitler, un des discours les plus violents de sa carrière: aussitôt se déclenchait le pogrom...
... Cette fois il devenait évident pour les plus aveugles que la seule chance de salut résidait dans l'exode.
En 1939, 78.000 Juifs quittèrent le Reich, 30.000 la Bohême-Moravie.
Heydrich et Heichmann n'hésitèrent pas à collaborer avec les émissaires du Mossad, l'organisation sioniste chargée de l'émigration, et les autorisèrent même,pendant l'été 1939,
à préparer des départs par bateaux en utilisant les ports de Hambourg et d'Emden.
Mais c'est en 1939 également que le gouvernement britannique
décida de céder aux menaces des Arabes et de fermer les portes
de la Palestine.
Le Livre Blanc et l'antisémitisme nazi se trouvaient donc converger pour écraser les Juifs entre le Reich qui les chassait et la Grande Bretagne qui leur interdisait l'entrée de la Terre Promise.
La flotte anglaise en Méditerranée orientale se mit à faire la chasse
aux bateaux d'immigrants, et le Ministre des Colonies du gouvernement Chamberlain pouvait annoncer triomphalement à la Chambre des Communes, le 21 juillet, qu'en deux mois la Royal Navy avait pu refouler 3.507 immigrants illégaux..."
Fin de citation
Source:
Heinz Hölne in "Die Geschichte der SS", article paru dans
le Spiegel du 19 décembre 1966...
Bonne journée.
Toine- Télétubbé
- Nombre de messages : 24
Age : 85
Localisation : La Seyne/Mer
Date d'inscription : 09/07/2009
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Bonjour Toine;
Cet épisode a déjà été traité ici : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanit-f18/ss-et-mossad-une-brve-alliance-t6611.htm
et ici : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/heydrich-et-la-solution-finale-part-i-t8760.htm
En utilisant l'oeuvre intégrale dont tu cites un article de référence (Heinz Höhne), ainsi que d'autres sources. Il y a un moteur de recherches, il ne faut pas hésiter à l'utiliser.
Cordialement
Eddy Marz
Cet épisode a déjà été traité ici : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanit-f18/ss-et-mossad-une-brve-alliance-t6611.htm
et ici : https://deuxiemeguerremondia.forumactif.com/crimes-de-guerre-et-contre-l-humanite-f18/heydrich-et-la-solution-finale-part-i-t8760.htm
En utilisant l'oeuvre intégrale dont tu cites un article de référence (Heinz Höhne), ainsi que d'autres sources. Il y a un moteur de recherches, il ne faut pas hésiter à l'utiliser.
Cordialement
Eddy Marz
eddy marz- Membre légendaire
- Nombre de messages : 3953
Age : 69
Localisation : England/France/Italia
Date d'inscription : 24/03/2008
Qui
Toine a écrit:Il s'agit ici de poser un certain nombre de questions et un
certain nombre d'éléments qui permettent de comprendre
comment un certain nombre de faits se sont produits !
A cet effet, je fais référence à cet excellent livre de Jacques Soustelle,
qui bien que non Juif, a bien étudié le problème, et qu'on ne peut pas
le soupçonner d'avoir été pro-nazi, ou même vychiste !
Et qui fut même... gaulliste !
Or que dit Soustelle sur ce qui se passa dans le Reich à partir de 1933 ?
Je cite:
Fin de citation
Source:
Heinz Hölne in "Die Geschichte der SS", article paru dans
le Spiegel du 19 décembre 1966...
Bonne journée.
Qui est cité en définitive dans ce salmigondis? Soustelle ou Höhne? Et quel est le titre de "l'excellent" livre de Soustelle?
_________________
Toutes les vertus secondaires comme le courage, la discipline, la fidélité, l'endurance n'ont un effet positif qu'aussi longtemps qu'elles servent une cause positive. Si une cause positive devient négative, les vertus secondaires deviennent problématiques
Baugnez44- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 2675
Age : 67
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 04/01/2007
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Je ne sais pas si l'auteur de ce texte est réellement Jacques Soustelle, d'ailleurs j'en doute très fort, mais même si tel est le cas, il peut aller reprendre des cours d'histoire.
Le mossad a été créé en décembre 1949, soit quatre ans après la fin de la seconde guerre mondiale, de ce fait il est absolument impossible que des émissaires de ce service aient pu rencontrer Heydrich ou quiconque autre à cette époque. Et encore à plus forte raison du fait que le mossad même s'il eut existé à cette époque n'aurait certainement pas organisé l'émigration. C'est un service secret, de ce fait ses agents opèrent sous couverture et pseudonyme la majeure partie du temps.
Ensuite il est exact que la Grande-Bretagne a bloqué l'arrivée de colons supplémentaires en Palestine, mais elle a accueilli et sauvé plusieurs centaines d'enfants juifs à la veille de la 2GM.
Le mossad a été créé en décembre 1949, soit quatre ans après la fin de la seconde guerre mondiale, de ce fait il est absolument impossible que des émissaires de ce service aient pu rencontrer Heydrich ou quiconque autre à cette époque. Et encore à plus forte raison du fait que le mossad même s'il eut existé à cette époque n'aurait certainement pas organisé l'émigration. C'est un service secret, de ce fait ses agents opèrent sous couverture et pseudonyme la majeure partie du temps.
Ensuite il est exact que la Grande-Bretagne a bloqué l'arrivée de colons supplémentaires en Palestine, mais elle a accueilli et sauvé plusieurs centaines d'enfants juifs à la veille de la 2GM.
_________________
Patrie, Courage, Foi. Regarde Saint Michel et saute rassuré.
Wenn de net wellcht metkommen, los es stehn !
Membre du club des survivants du péril thaïlandais, du canon de 88 sulfateur de l'infâme colonel Olrik (rebus: oui russe, non russe, liquide, vomi)
Membre du service de protection de Sa Majesté Impériale, la bien touffue et heureuse nordique.
Ming- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 5781
Age : 52
Localisation : MingLouffie occidentale
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Kalendeer a écrit:Mossad Le'aliyah Bet
*sifflote*
Hum, ce n'est quand même pas le mossad tout court, c'est une erreur de le mentionner sous cette forme puisque ce n'est pas l'appellation exacte. Donc hssssshhhh (forceps, ça vient, hop là tape sur la fesse, oui il crie) j'ai raison.
*
_________________
Patrie, Courage, Foi. Regarde Saint Michel et saute rassuré.
Wenn de net wellcht metkommen, los es stehn !
Membre du club des survivants du péril thaïlandais, du canon de 88 sulfateur de l'infâme colonel Olrik (rebus: oui russe, non russe, liquide, vomi)
Membre du service de protection de Sa Majesté Impériale, la bien touffue et heureuse nordique.
Ming- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 5781
Age : 52
Localisation : MingLouffie occidentale
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
*Baugnez44 a écrit:Toine a écrit:Il s'agit ici de poser un certain nombre de questions et un
certain nombre d'éléments qui permettent de comprendre
comment un certain nombre de faits se sont produits !
A cet effet, je fais référence à cet excellent livre de Jacques Soustelle,
qui bien que non Juif, a bien étudié le problème, et qu'on ne peut pas
le soupçonner d'avoir été pro-nazi, ou même vychiste !
Et qui fut même... gaulliste !
Or que dit Soustelle sur ce qui se passa dans le Reich à partir de 1933 ?
Je cite:
Fin de citation
Source:
Heinz Hölne in "Die Geschichte der SS", article paru dans
le Spiegel du 19 décembre 1966...
Bonne journée.
Qui est cité en définitive dans ce salmigondis? Soustelle ou Höhne?
Et quel est le titre de "l'excellent" livre de Soustelle?
Le monde a continué à se persuader que Hitler ne tiendrait pas longtemps,et qu'une "révolution" mettrait vite fin à son règne.
D'ailleurs, ce qui s'était passé avec les purges des SA, pouvait le laisser entrevoir.
Malheureusement, "le monde", ne connaissait rien du nationalisme allemand qui avait été humilié par le Traité de Versailles et ses conséquences, et qui était donc conduit à faire le contraire de
ce qui était souhaité.
Les milieux Juifs amércains pensaient davantage à une mondialisation capitaliste qui ramènerait l'Allemagne dans le giron des Etats-Unis,
qu'à la sauvegarde de la communauté israëlite. Il faut bien le dire.
Il faut dire aussi que le mouvement sioniste, et notamment
l'Agence Juive avait entrepris de faire émigrer vers la Palestine le plus possible de Juifs de Pologne et d'Allemagne.
Mais ils se heurtèrent à l'intransigence... britannique !
"...En 1938, deux émissaires de l'Agence juive, Pino Ginsberg à Berlin
et Moshé Bar-Gilad à Vienne, prirent contact avec la Gestapo
et le S.D ,notamment avec Eichmann.
C'était le début d'une étrange et paradoxale "collaboration"
entre les Juifs et leurs plus farouches ennemis.
Elle dura d'ailleurs fort peu de temps car dès le mois de mai 1939, Eichmann fit expulser Bar-Gilad d'Autriche et de tout le terriroire du Reich.
C'est que les SS s'étaient aperçus que l'organisation des transports
vers la Palestine pouvait être pour eux une source importante de profits.
Ils décidèrent donc de prendre eux-mêmes l'affaire en mains en créant
un bureau central chargé de l'émigration et destiné surtout à extorquer
de l'argent aux Juifs fuyant les brimades et les camps de concentration. Bar-Gilad et Ginsberg purent encore obtenir un répit en jouant sur les rivalités de bureaux et de personnes entre la Gestapo et les SS, mais
là-dessus la guerre survint et tout fut arrêté.
L'Agence juive avait pu cependant envoyer en Palestine plusieurs bateaux dont le Colorado et le Dora, chacun avec 400 à 500 passagers.
Au total, il avait pu faire émigrer en 1938 et début 1939 environ 7.000 personnes.
Chiffre évidemment modeste si on le compare aux millions de malheureux condamnés à mort.
Et pourtant, quels trésors de courage, d'ingéniosité et de patience n'avait-il pas fallu déployer pour sauver ces vies !...
Il fallait acheter ou louer des bateaux, organiser des convois et souvent après tant d'efforts, les navires se heurtaient au mur mobile qui se dressait sur la mer devant la côte palestinienne: la Royal Navy qui arraisonnait les bateaux, faisait prisonnier les commandants et les équipages, et internait les passagers..."
Jacques Soustelle in "La longue marche d'Israël"
(Ed. Fayard. 1968) *
Comme on peut le voir, et tout le livre en apporte la démonstration, la
responsabilité des Anglais fut extrêmement lourde dans ce qui allait suivre !
En fait ce sont eux, qui mirent le plus d'obstacles à l'émigration des Juifs d'Europe, et qui,par la déclaration de guerre à l'Allemagne, allaient compromettre toutes leurs chances de survie.
Alors on peut se poser la question:
Et si les Anglais étaient les premiers responsables de cette "solution finale"
qui leur éviterait de devoir céder un jour la Palestine aux "sionistes" ?
Jacques Soustelle nous parle ensuite de l'offre qui avait été faite par Eichmann au gouvernement britannique en 1944 de " libérer"
1 million de Juifs Hongrois contre mille tonnes de blé, mille tonnes
de café et 10.000 camions.
L'offre fut transmise par Yaël Brand qui fut arrêté et interné
au Caire par la police britannique.
Si révoltante que pouvait paraître cette offre, pouvait-on laisser passer cette chance de sauver 1 million de condamnés à mort ?
Bien entendu les Britanniques refusèrent, Lord Moyne, ministre
de l'économie et des finances s'écriant:
" Un million de Juifs ? Qu'est-ce que nous pourrions en faire ?"
Alors moi, je veux bien qu'on nous dise que Pétain "fit plus que les nazis"
contre les Juifs de France.
Mais quand nous dira-t-on que nos "chers Alliés" firent "
plus que Pétain" contre les Juifs d'Europe ?
Bonne soirée.
Toine- Télétubbé
- Nombre de messages : 24
Age : 85
Localisation : La Seyne/Mer
Date d'inscription : 09/07/2009
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Je me souviens d'un "Viking", alias machin, alias trucmuch, qui ne s'exprimait que par copier-coller. Tu aurais au moins pu faire l'effort de changer de police et de mise en page. Par politesse, pas par noblesse.
C'est tenace ces petites choses.
C'est tenace ces petites choses.
Invité- Invité
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Toine a écrit:
Et si les Anglais étaient les premiers responsables de cette "solution finale"
Alors moi, je veux bien qu'on nous dise que Pétain "fit plus que les nazis"
contre les Juifs de France.
Mais quand nous dira-t-on que nos "chers Alliés" firent "
plus que Pétain" contre les Juifs d'Europe ?
Bonne soirée.
PAF!
Phil
Phil642- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 7820
Age : 58
Localisation : La vie est Belge
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
On va interrompre le tissu de conneries cinq minutes et recaler le débat.
D'abord la Palestine était sous protectorat britannique, et s'il y a bien un pays qui a contribué à la défense des juifs à cette époque, c'est la Grande-Bretagne. Quand les colons juifs s'établirent en Palestine et qu'ils furent attaqués par les légions arabes qui effectuèrent enlèvements, assassinats et attaques fusil au poing, c'est un officier britannique, Orde Wingate, qui a établi des commandos de défense juifs et qui les a armés au travers des Special Night Squads. Pour commencer.
Ensuite la situation alors était semblable à celle que l'on connait aujourd'hui, c'est-à-dire des revendications territoriales d'un côté comme de l'autre. A cette époque les arabes voyaient d'un œil encore plus mauvais l'arrivée de juifs en Palestine, qui était déjà alors considérée comme territoire arabe si ce n'est musulman. Pour éviter que la situation ne bascule et ne tourne à une véritable guerre civile, des quotas d'émigration furent alors établis. Quotas qui ont été respectés avec difficulté. Il eut été impossible de faire émigrer plusieurs centaines de milliers, voir des millions de juifs en Palestine sans que la situation politique au moyen-orient ne bascule dans le conflit armé.
En conséquence de quoi déclarer que les britanniques sont responsables de la mort de millions de juifs est non seulement une ineptie (je reste poli parce que le qualificatif exact est bien plus brutal et nettement plus grossier) mais c'est de plus méconnaître la situation d'alors sans parler des domaines diplomatiques et territoriaux.
D'abord la Palestine était sous protectorat britannique, et s'il y a bien un pays qui a contribué à la défense des juifs à cette époque, c'est la Grande-Bretagne. Quand les colons juifs s'établirent en Palestine et qu'ils furent attaqués par les légions arabes qui effectuèrent enlèvements, assassinats et attaques fusil au poing, c'est un officier britannique, Orde Wingate, qui a établi des commandos de défense juifs et qui les a armés au travers des Special Night Squads. Pour commencer.
Ensuite la situation alors était semblable à celle que l'on connait aujourd'hui, c'est-à-dire des revendications territoriales d'un côté comme de l'autre. A cette époque les arabes voyaient d'un œil encore plus mauvais l'arrivée de juifs en Palestine, qui était déjà alors considérée comme territoire arabe si ce n'est musulman. Pour éviter que la situation ne bascule et ne tourne à une véritable guerre civile, des quotas d'émigration furent alors établis. Quotas qui ont été respectés avec difficulté. Il eut été impossible de faire émigrer plusieurs centaines de milliers, voir des millions de juifs en Palestine sans que la situation politique au moyen-orient ne bascule dans le conflit armé.
En conséquence de quoi déclarer que les britanniques sont responsables de la mort de millions de juifs est non seulement une ineptie (je reste poli parce que le qualificatif exact est bien plus brutal et nettement plus grossier) mais c'est de plus méconnaître la situation d'alors sans parler des domaines diplomatiques et territoriaux.
_________________
Patrie, Courage, Foi. Regarde Saint Michel et saute rassuré.
Wenn de net wellcht metkommen, los es stehn !
Membre du club des survivants du péril thaïlandais, du canon de 88 sulfateur de l'infâme colonel Olrik (rebus: oui russe, non russe, liquide, vomi)
Membre du service de protection de Sa Majesté Impériale, la bien touffue et heureuse nordique.
Ming- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 5781
Age : 52
Localisation : MingLouffie occidentale
Date d'inscription : 04/10/2007
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Bonjour.
Je trouve le point de vue de Toine intéressant, même si je n'y souscrit pas. (car il est tout de même vraiment exagéré de mettre sur le dos des britanniques la responsabilité de la Shoah)
Cependant, je me rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, une polémique faisait rage pour savoir si oui ou non l'armée française était responsable des génocides du Rwanda. La réflexion de Toine n'est elle pas une déduction semblable ?
Pourquoi le traiter comme un troll et ne pas le contrer avec une véritable argumentation ? Après tout, les documentaires que j'ai pu voir sur la question des juifs en Palestine ne montraient pas les anglais comme de grands amis des juifs. Ce n'est pas parce que quelques officiers aient pu agir de façon honorable que cela reflétait l'attitude générale et réelle du gouvernement de Londres.
Je trouve le point de vue de Toine intéressant, même si je n'y souscrit pas. (car il est tout de même vraiment exagéré de mettre sur le dos des britanniques la responsabilité de la Shoah)
Cependant, je me rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, une polémique faisait rage pour savoir si oui ou non l'armée française était responsable des génocides du Rwanda. La réflexion de Toine n'est elle pas une déduction semblable ?
Pourquoi le traiter comme un troll et ne pas le contrer avec une véritable argumentation ? Après tout, les documentaires que j'ai pu voir sur la question des juifs en Palestine ne montraient pas les anglais comme de grands amis des juifs. Ce n'est pas parce que quelques officiers aient pu agir de façon honorable que cela reflétait l'attitude générale et réelle du gouvernement de Londres.
Sir Allen McLeod- Soldat 1ère classe
- Nombre de messages : 4
Age : 34
Localisation : Ecosse
Date d'inscription : 09/07/2009
Re: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
Sir Allen McLeod a écrit:Bonjour.
Je trouve le point de vue de Toine intéressant, même si je n'y souscrit pas. (car il est tout de même vraiment exagéré de mettre sur le dos des britanniques la responsabilité de la Shoah)
Cependant, je me rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, une polémique faisait rage pour savoir si oui ou non l'armée française était responsable des génocides du Rwanda. La réflexion de Toine n'est elle pas une déduction semblable ?
Pourquoi le traiter comme un troll et ne pas le contrer avec une véritable argumentation ? Après tout, les documentaires que j'ai pu voir sur la question des juifs en Palestine ne montraient pas les anglais comme de grands amis des juifs. Ce n'est pas parce que quelques officiers aient pu agir de façon honorable que cela reflétait l'attitude générale et réelle du gouvernement de Londres.
On le traite comme un troll parce que nous avons eu le loisir de comprendre quelles sont ses opinions politiques au gré de ses différents posts.
Il n'est pas question dans le fond de savoir si les anglais étaient des amis des juifs ou non, il est question d'accords diplomatiques qui remontent à 1919, au tracé des frontières selon l'accord Sykes-Picot et des accords passés avec les différents protectorats à l'échelle autochtone.
Ton point de vue et celui de notre trublion correspond à celui-ci : déplaçons la forme du protectorat palestinien de l'époque dans le temps pour le situer en ex Yougoslavie.
Les anglais sont remplacés par les casques bleus qui défendent les minorités musulmanes des attaques des troupes serbes. Dans le cas présent votre raisonnement appliqué serait de dire que si les minorités musulmanes se font occire par les serbes, c'est la faute des casques bleus.
Ce ne sont pas les casques bleus qui ont décidé de procéder à un nettoyage ethnique à la base... Ce ne sont pas non plus les casques bleus qui ont exécuté des milliers de personnes avant de les enfouir dans des fosses communes, ou qui les ont déportées dans des camps de concentration ou qui ont formé des commandos d'exécution volants comme celui des tigres blancs et j'en passe.
Les juifs allemands, polonais, tchèques, français, italiens, croates, roumains, cela faisait depuis des siècles qu'ils s'étaient confondus à la population du pays dans lequel ils résidaient. Ils s'y étaient intégrés. S'il n'y avait pas eu un psychopathe de la dimension d'hitler, aucun d'entre-eux n'aurait songé à fuir l'Allemagne à cause de l'oppression dont ils ont été victimes. On ne peut donc pas considérer les britanniques comme responsables, parce qu'en ce qui les concerne, ils n'ont fait que veiller au respect d'un accord passé avec les arabes relatif au taux d'immigration de juifs en Palestine. Autrement dit à veiller à ce que les conditions de paix précaire soient respectées dans cette partie du monde. Maintenant si tu penses que les britanniques sont responsables, ils le sont autant que les polonais, les français, les américains, les cubains c'est-à-dire toutes les nations qui ont refusé ou se sont opposées à un afflux massif de réfugiés en provenance d'Allemagne puis des autres pays occupés par la suite.
_________________
Patrie, Courage, Foi. Regarde Saint Michel et saute rassuré.
Wenn de net wellcht metkommen, los es stehn !
Membre du club des survivants du péril thaïlandais, du canon de 88 sulfateur de l'infâme colonel Olrik (rebus: oui russe, non russe, liquide, vomi)
Membre du service de protection de Sa Majesté Impériale, la bien touffue et heureuse nordique.
Ming- Général (Administrateur)
- Nombre de messages : 5781
Age : 52
Localisation : MingLouffie occidentale
Date d'inscription : 04/10/2007
Page 1 sur 2 • 1, 2
Sujets similaires
» Heydrich et la "Solution Finale" - Part I
» Sujet: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
» Des Einsatzgruppen à Aktion Reinhard
» L'Ordnungspolizei et la Solution finale
» Les viols pendant la seconde guerre mondiale
» Sujet: Heydrich et la « Solution Finale » – Part II
» Des Einsatzgruppen à Aktion Reinhard
» L'Ordnungspolizei et la Solution finale
» Les viols pendant la seconde guerre mondiale
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum